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Les dents de la mer - Charles Penn

LES DENTS DE LA MER
CHARLES PENN
Charles Penn a obtenu la reconnaissance de la Who’s Who Historical Society
pour accomplissements, leadership et service exceptionnels, et comme citoyen
célèbre de la Californie, en 1985.
Pendant plus d’un quart de siècle, Charles Penn a expérimenté un lien intérieur
unique et divin avec Bhagavan Sri Sathya Sai Baba. Les écrits spirituels de Penn
sont lus dans le monde entier par les dévots de Baba. Lui et sa femme, Faith, ont
voyagé partout aux Etats-Unis et dans beaucoup d’autres pays et ils ont partagé la
même estrade pour parler de l’amour de Bhagavan Baba, de Ses enseignements, et
diriger des ateliers de méditation de groupe.
Nous vous proposons ici un chapitre de son livre, Finding God., qui décrit tout le
voyage qui a mené Charles Penn jusqu’à Baba.
LES DENTS DE LA MER
La révélation de Baba que c’était Lui qui était intervenu, quand je me suis retrouvé
seul dans l’Océan Indien avec un énorme requin mangeur d’hommes me fait songer à
cette époque où j’étais presque certain que j’allais encourir une mort horrible.
C’était en 1931 et j’étais un membre assez nouveau du Scarborough Surf Life Saving
Club, en Australie-Occidentale. A cette époque, j’avais 17 ans et j’étais employé au
‘’Daily News’’, le journal de l’après-midi de Perth. Après voir trouvé mon premier
travail au journal, trois ans auparavant, j’avais été promu de garçon de bureau au
département de la rédaction.
Scarborough Beach est une station balnéaire
populaire située à environ 20 km de Perth. Nager
l’été dans la rivière Swan et à la plage de
Scarborough était un loisir que j’appréciais
depuis que j’avais appris à nager à l’école.
M’inscrire au club de surf fut un événement
important de ma vie d’adolescent. Un jeune qui
prend ses premières décisions dans la vie, c’est
toujours un plaisir mémorable.
Tous les membres du club de surf devaient être
capables de maîtriser l’océan dans toutes ses
humeurs sauvages estivales et hivernales. Dans
cette zone de l’Océan Indien, l’océan avait
souvent des vagues énormes, appelées
‘’dumpers’’.
Elles s’élevaient très haut à une trentaine de mètres de la plage pour retomber
verticalement sur les rochers en dessous. Des nageurs pouvaient être pris juste
derrière les vagues, ce qui provoquait la panique ou de passer par la puissante
expérience du ‘’dumping’’.
Comme séance d’entraînement hebdomadaire, tous les membres devaient participer
aux courses d’endurance régulières du dimanche matin. Celles-ci combinaient la nage
et une course de 3,5 km dans les dunes pour développer les muscles des bras et des
jambes.
Souvent, les participants arrivaient sur la ligne de départ, fatigués par un samedi
chargé. Au journal, je devais travailler jusque tard le soir, le samedi. Pour compenser,
le journal me donnait congé le mercredi après-midi.
Certains membres essayaient de gagner ; d’autres, comme moi, essayaient
simplement de terminer la course. Il y avait deux grosses bouées placées à environ
500 mètres de la plage. Environ 800 mètres les séparaient. Nous luttions contre les
fortes vagues côtières pour atteindre la première bouée, puis nous longions la côte
jusqu’à la bouée suivante, et puis nous changions de direction pour revenir vers la
plage. Ensuite suivait une course exténuante dans les dunes.
Beaucoup d’entre nous tombaient dans les pommes sur la ligne d’arrivée, ce qui
nécessitait l’intervention du pharmacien local, qui était un membre du club, pour
nous ranimer. Ce qu’il nous faisait inhaler nous remettait sur pied.
Un certain dimanche matin dont je me souviendrai toujours, j’ai pris part à la course,
fatigué par le travail du soir précédent. J’ai bataillé contre des vagues énormes
successives et je suis rapidement retombé à la dernière place. Pour protéger les
nageurs, le lourd surf boat du club suivait l’équipe.
J’ai atteint la deuxième bouée, j’ai nagé autour et à l’instant précis où je prenais la
direction de la côte, le canot de sauvetage tout proche franchit la crête d’une vague
énorme. Au lieu de s’écarter de la vague, l’homme qui était à la barre la prit et dans
les rires et les acclamations, lui et les autres me dirent au revoir en étant rapidement
emportés vers le rivage.
Quelques minutes après avoir contourné la grosse bouée, mes oreilles remplies d’eau
entendirent faiblement le hurlement de la sirène de la tour du club de surf. Tout en
continuant à nager en crawl, je vis aussi un drapeau qui s’agitait sur la tour. Ces deux
signaux étaient toujours redoutés, car ils signifiaient que l’aileron d’un requin
mangeur d’hommes avait été repéré. Ces requins nageaient le long des côtes et
d’habitude, les clubs de surf des autres plages téléphonaient pour prévenir d’un
danger imminent. Il y avait des cas où un aileron apparaissait soudainement, ce qui
laissait peu de temps pour sonner l’alerte. C’était l’un de ces cas malheureux.
Je regardai par-dessus mon épaule en direction de la bouée, à quelques mètres de là,
et je vis l’aileron d’un grand requin qui tournait autour. Quelques minutes auparavant
seulement, j’avais nagé autour de la bouée. Je passai directement du crawl à la brasse,
ce qui permet de nager sans fendre l’eau et sans faire de bruit, car le plus infime
remous attirera un requin.
La sirène continuait de hurler et le drapeau de s’agiter et j’étais seul et loin de la plage.
Je continuai de regarder subrepticement par-dessus mon épaule pour garder un œil
sur l’aileron qui continuait à glisser sur l’eau. Si jamais il disparaissait, je savais que je
pourrais me retrouver en mauvaise posture. Ces requins mangeurs d’hommes
mesurent entre 7 et 10 mètres ou plus. La taille de leurs gueules fait en sorte qu’un
être humain est un repas facile pour eux. Leurs dents sont effroyables à contempler.
C’est ici le moment divin où le Seigneur continua de faire tourner le requin autour de
la bouée.
Maintenant, la distance avec ce citoyen des profondeurs augmentait lentement. Je ne
pouvais pas réellement croire qu’il continuait de tourner autour de cette bouée
pendant si longtemps en me donnant le temps précieux nécessaire pour arriver en
lieu sûr.
Je parvins à rejoindre le rivage après avoir maîtrisé les grosses vagues et en
chancelant, épuisé, je pris pied sur la plage. Les membres du club et les badauds
étaient toujours alignés, scrutant l’aileron noir qui finalement continua de suivre le
littoral.
A la réunion suivante du club de surf, j’émis l’opinion que la règle de garder un canot
de sauvetage en mer jusqu’à ce que le dernier nageur ait regagné la plage devrait être
appliquée. Je dis qu’enfreindre cette règle avait failli me coûter la vie. Tout le monde
prit mon épreuve à la légère et se moqua humoristiquement du fait que je n’étais pas
devenu un appât pour les requins.
Le mercredi après-midi suivant, je persuadai un des photographes du ‘’Daily News’’
de m’accompagner à la plage de Scarborough. Je lui promis une bonne photo. A la
plage, je plaçai un gros morceau de viande crue sur un grand hameçon attaché à une
corde solide.
En succession rapide, j’attrapai trois petits requins et avec les badauds rassemblés
autour et les magasins en arrière plan, le photographe du journal prit une photo
pittoresque de la scène. A la une de l’édition du lendemain, il y avait mon histoire et
la photo sous un gros titre : ‘’Des requins à Scarborough !’’
Le tapage que l’article déclencha à la réunion suivante du club fut pour moi très
intéressant. Sachant que j’avais initié la photo et l’article, ils se tournèrent vers moi
pour une explication. Je leur dis que, si le canot de sauvetage n’attendait pas jusqu’à
ce que le dernier nageur soit sorti de l’eau, à l’avenir, d’autres photos suivraient.
Tous furent d’accord pour suivre cette règle humaine, désormais. Je passai plusieurs
années agréables au Scarborough Surf Lifesaving Club et j’étais toujours fier de tous
ces mecs qui risquaient régulièrement leurs vies en accomplissant leurs devoirs.
La révélation de Baba que la main du Seigneur était intervenue explique comment je
l’ai échappé belle, miraculeusement…
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