hangar que quelques heures car deux mois de torture les attends a Derb Moulay Cherif, quand à nous
le reste de la famille après 48h00 au corbes notre troisième et prochaine prison secrète sera le centre
d’ALOUNK là ou vivaient les femmes atteintes de maladies mentales, et c’est là ou on va passer une
année dans un salon devant lequel deux agents de police a tour de rôle assumaient la garde. Cette fois
j’avais remarqué la présence de 5 autres femmes dans le même salon avec nous il s’agissait de Zahra
la femme de l’oncle de Omar Dahkoun, Rkia la belle sœur d’Oumedda, Cherifa la tente de moha
oulhaj Amehzoun ainsi que Fatima sa seconde femme, et Fadma d’ait Hdidou une jeune berbère qui ne
parlait guère la langue arabe. Tous dans le coin d’un salon de presque 50 mètres de longueur et 10
mètres de largeur. La tache la plus difficile et la plus douloureuse était celle de ma mère car elle
devait s’occuper de ma grand mère qui était très malade et de ses enfants, qui ne cessaient de
demander des objets qu’elle ne pouvait pas leurs procurer. D’une part le froid car le salon possédait 5
grandes fenêtres ouvertes jour et nuit et d’autre part la rareté des couvertures (presque 10 couvertures
pour toute la famille). Pendant la journée ont les entouraient autour de nos corps nous les enfants pour
garder propre nos habits pour le jour de notre libération. Mais nous ne savions pas que la situation va
durer une année toute entière sans école ni rayon solaire ni le moindre besoin .la meilleure c’est qu’ont
souffraient des douleurs dentaires a cause du froid et ma petite sœur souffrait du début d’un
rhumatisme cardiaque qui est une nouvelle mission a ma mère. Les agents de police qui nous rendaient
visite n’aimaient pas notre situation ,l’un d’entre eux m’avait avoué en parlant à son binôme que mon
père a été condamné a 30 ans de prison et qu’il avait vu sa photo dans un journal , et depuis toute la
famille pleurait car elle savait ce que lui cache l’avenir.
- Combien de temps ont duré toute ces tourments? Qu'est-il arrivé après?
Après une année de routine et de souffrance, vers le soir d’une journée très froide une délégation
composée de plusieurs membres, nous a rendue visite, un dossier à la main leur supérieur commença à
citer les noms. Nous savions pas pourquoi ,un par un on prenait direction vers une estafette de police
qui aurai comme destination le commissariat de Derb Moulay chérif ( notre 4ème prison secrète ) et
c’est la ou 2 autres nuits nous attendaient .un des gardiens nous a murmuré que demain serait le jour
de notre libération, effectivement après deux jours ils nous ont déposé devant la gare routière de la
CTM a Casablanca, avec des réquisitions a la main, ma mère jeta la bande noire au sein de l’estafette
car ils ont l’habitude de lui cacher les yeux avec ma grand mère au moment de chaque déplacement,
la famille est libre enfin mais le futur nous faisait peur. Nous avions raison dans ce sens car a notre
arrivée a Fès par autocar vers 1h00 du matin, on a pu convaincre les chauffeurs de taxis pour qu’ils
nous déposent devant la porte du palais la ou se trouvait notre passé, le refus du gardien de nous
laisser rentrer chez nous, d’après lui des instructions lui ont été donné pour qu’on oublie notre maison
et nos affaires, cette situation nous a coincés contre le mur durant une heure pour penser par quoi
commencer, pas d’argent pas de quoi manger et pas de père qui pourra guider la famille. En général
notre libération était le début d’une seconde disparition, avec l’aide des militants proches de la famille
on a pu convaincre les directeurs des écoles à nous délivrer un certificat de mutation car comme s’était
marqué sur mon dossier d’école que j’avais quitté mes études pour aller chercher du travail. Une
maison a la campagne était notre refuge, prés de notre oncle cadet qui s’occupait des trois familles : la
sienne, la notre et celle de Rabat de mon petit oncle qui disparut 3 ans après son arrestation dans une
caserne militaire a Rabat, tous les trois décédèrent ces dernières années.
- Si vous êtes d'accord pour continuer, je voudrais vous demander de me parler de votre mère
et de votre sœur, qui était - d'après ce que je comprends - très malade ...