se trouve dans la réalisation de la complétude de notre être. La sainteté, c’est la
complétude, la plénitude, c’est l’unité. Nous ne réaliserons pas notre potentiel en
divisant notre personnalité en des éléments conflictuels et en maintenant entre eux
une éternelle tension. Nous réaliserons notre potentiel en comprenant, en amenant à
la manifestation la plénitude de notre être. Nous devons comprendre comment
utiliser toutes nos composantes multiples – ‘’supérieures’’ et ‘’inférieures’’, passion et
raison, pulsions et éthique. Nous devons les intégrer dans une collaboration
harmonieuse dans l’optique de la réalisation des buts principaux de notre vie.
Après avoir tenté de désabuser notre esprit de quelques idées fausses concernant le
contrôle de soi, je souhaite maintenant me tourner vers certains principes positifs
soutenus par des éducateurs modernes. Jadis, nous nous contrôlions en disant : ‘’Je
ne dois pas faire ceci ou je ne dois pas faire cela…’’ Généralement, cela ne fonctionne
pas ou provisoirement, parce qu’à l’intérieur, l’esprit de rébellion se renforce. A la
place de nous dire de ne pas faire quelque chose, nous pouvons nous offrir d’autres
expériences constructives qui émerveilleront notre esprit, ce qui a un effet magique.
S’impliquer dans une activité intéressante impose le contrôle de l’esprit. Le contrôle
émane de l’intérieur ; il n’est pas imposé de l’extérieur. Plus nous nous intéressons à
une saine ligne de pensée ou à une exploration saine du monde extérieur, plus nous
générons un esprit d’autodiscipline.
Si on nous dit quelque chose de désagréable, notre réaction naturelle, c’est de
riposter et on se retrouve souvent pris dans un cercle vicieux. L’approche positive,
c’est de rester tranquille. Si nous réussissons à garder le silence, cela opère comme un
miroir et les paroles dures qui sont prononcées contre nous retournent à l’expéditeur.
En surenchérissant, nous allons à l’encontre du but recherché. Mais en sachant nous
contrôler en restant tranquille, le cours des choses peut tourner en notre faveur.
Permettez-moi de partager avec vous une ancienne histoire des Upanishads qui
concerne le brahmacharya, le contrôle de soi intelligent. Une personne conduisait un
char tiré par six chevaux. Le char s’immobilisa, car les chevaux tiraient dans des
directions opposées. Le conducteur essaya bien de les contrôler à la cravache, mais ils
devinrent encore plus rebelles et insoumis. Ceci illustre les conflits à l’intérieur de
nos vies ou le conflit fondamental de la personnalité humaine entre la passion et la
raison, la chair et l’âme, la libido et le surmoi.
Le conducteur pourrait vouloir abandonner. Il pourrait détacher les chevaux pour
pouvoir retrouver la paix de l’esprit, mais l’objectif ne sera pas atteint, puisqu’il est
immobilisé. Pas moyen alors d’arriver à destination. La solution réelle serait
d’approcher la situation avec tact et compréhension. Le conducteur doit examiner ce
qui provoque la situation. Pourquoi les chevaux se conduisent-ils ainsi ? Peut-être
sont-ils fatigués. Peut-être ont-ils soif ou ont-ils faim. Peut-être sont-ils harcelés par
des insectes. Le conducteur doit être patient, permettre aux chevaux de se reposer un
peu et s’occuper de leurs besoins. Après un moment, il s’apercevra avec stupéfaction
que les chevaux sont de nouveau prêts à courir jusqu’à destination.