
couleurs par une discussion à son frère, qui demandera à son professeur 
Auguste De Morgan si toute carte peut être coloriée avec quatre couleurs 
de façon que des pays voisins aient des couleurs différentes. De Morgan 
envoya d'abord une lettre au mathématicien irlandais William Rowan 
Hamilton, qui n'était pas intéressé, puis le mathématicien anglais Alfred 
Kempe publia une preuve erronée dans l’American Journal of Mathematics, 
qui venait d'être fondé par Sylvester. L'étude de ce problème entraîna de 
nombreux développements en théorie des graphes, par Peter Guthrie Tait, 
Percy John Heawood, Frank Ramsey et Hugo Hadwiger. 
Les problèmes de factorisation de graphe émergèrent ainsi à la fin du 
XIXe siècle en s'intéressant aux sous-graphes couvrants, c'est-à-dire aux 
graphes contenant tous les sommets mais seulement une partie des arêtes. 
Un sous-graphe couvrant est appelé un k-facteur si chacun de ses sommets 
a k arêtes et les premiers théorèmes furent donnés par Julius Petersen ; par 
exemple, il montra qu'un graphe peut être séparé en 2-facteurs si et 
seulement si tous les sommets ont un nombre pair d'arêtes (mais il fallut 
attendre 50 ans pour que Bäbler traite le cas impair). Les travaux de 
Ramsey sur la coloration, et en particulier les résultats du mathématicien 
hongrois Pal Turan, permirent le développement de la théorie des graphes 
extrémaux s'intéressant aux graphes atteignant le maximum d'une quantité 
particulière (par exemple le nombre d'arêtes) avec des contraintes 
données, telles que l'absence de certains sous-graphes.  
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le mathématicien français Claude 
Berge contribue au développement de la théorie des graphes par ses 
contributions sur les graphes parfaits et l'introduction du terme 
d’hypergraphe (suite à la remarque de Jean-Marie Pla l'ayant utilisé dans un 
séminaire) avec un monographe sur le sujet. Son ouvrage d'introduction à 
la théorie des graphes proposa également une alternative originale, 
consistant plus en une promenade personnelle qu'une description 
complète. Il marquera également la recherche française en ce domaine, par 
la création conjointe avec Marcel-Paul Schützenberger d'un séminaire 
hebdomadaire à l'Institut Henri Poincaré, des réunions le lundi à la Maison 
des Sciences de l'Homme, et la direction de l'équipe Combinatoire de Paris