
08/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
08/09/2008
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COMMUTATION TÉLÉPHONIQUE __________________________________________________________________________________________________________
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E 7 580 − 2© Techniques de l’Ingénieur, traité Télécoms
a commutation téléphonique est l’ensemble des techniques que l’on met en
œuvre afin de choisir, d’établir, de maintenir et, à la fin, de libérer les trajets
téléphoniques entre les couples d’usagers abonnés au réseau. La transmission
téléphonique assure l’échange ou le transport des informations utiles (signaux
de conversation ou données) sur les trajets ainsi établis. Les nœuds qui per-
mettent d’établir les connexions entre les usagers en fonction de leur demande
sont les centres de commutation, communément appelés autocommutateurs,
car leur exploitation est maintenant toujours automatique. Les autocommuta-
teurs permettent d’interconnecter, deux à deux, les voies de transmission qui
aboutissent en grand nombre à leurs accès, qu’il s’agisse de lignes d’abonnés
ou de circuits (jonctions) reliant les autocommutateurs entre eux. Pour le besoin
de l’établissement des trajets, soit entre l’abonné et son autocommutateur de
rattachement, soit entre autocommutateurs, le réseau téléphonique utilise des
échanges d’informations de commande que l’on appelle la signalisation.
1. Réseau de commutation
téléphonique
Le réseau téléphonique mondial permet aujourd’hui d’inter-
connecter 600 millions de lignes principales. C’est, à ce jour, la plus
grande machine conçue par l’homme.
Tout réseau comporte des mailles et des nœuds. Il en va de même
pour le réseau téléphonique dont les mailles sont constituées des
lignes de transmission et les nœuds représentés par les centres de
commutation. La fonction de transmission est une notion assez
simple à comprendre. En revanche, la commutation est un concept
un peu complexe.
Grâce à la commutation téléphonique et aux principes définis et
normalisés dès l’origine par l’UIT (Union Internationale des Télé-
communications) et en l’occurrence l’un de ses comités, le CCITT
(Comité Consultatif International Téléphonique et Télégraphique),
les réseaux mondiaux sont complètement interconnectés. Il est donc
possible, là où l’équipement existe, de relier très rapidement deux
usagers de n’importe quel point du monde. On voit de ce fait qu’il
existe différents types de communications.
■Une communication est dite locale lorsque deux abonnés sont
reliés à un même central.
■Une communication est dite urbaine, interurbaine (régionale) ou
nationale selon que les abonnés appartiennent à une même agglo-
mération urbaine, une même région ou un même pays. On voit ainsi
assez facilement que le réseau devra être structuré en différents
niveaux et que certains autocommutateurs auront simplement une
fonction de transit, n’étant pas raccordés à des usagers.
■Une communication est dite internationale quand elle permet de
relier des usagers appartenant à des réseaux nationaux différents.
Pour identifier un abonné à l’intérieur d’un réseau quel qu’il soit,
il faut qu’il dispose de son numéro.
C’est l’objet de ce que l’on appelle le plan de numérotage qui doit
permettre d’identifier sans équivoque tout abonné dans le monde.
Compte tenu de la croissance du trafic téléphonique, les plans de
numérotage sont un souci permanent des exploitants de réseau et
de l’UIT. C’est l’analyse de la numérotation qui permet de définir
le routage ou l’acheminement d’un appel à travers le réseau. C’est
aussi l’analyse de la numérotation qui permet de définir, en fonction
généralement de sa durée, la taxation d’une communication.
Il est bien évident que l’ensemble de ces fonctions de la commu-
tation sont extrêmement complexes et que l’interconnexion des
réseaux pour assurer un service universel n’a été possible que grâce
à un très important effort de normalisation au sein du CCITT, qui
s’appelle depuis son assemblée plénière de mars 1993 à Helsinki :
ITU/T (International Telecommunication Union / Telecom
standards).
Par leur taille sans cesse plus importante, mais aussi par la
complexité des systèmes mis en œuvre et des services rendus aux
usagers, les réseaux de télécommunication sont devenus incontes-
tablement la machine la plus importante au monde. De plus, il faut
souligner qu’un principe essentiel des réseaux téléphoniques est la
permanence du service. Des redondances d’équipements au
niveau des autocommutateurs permettent de supporter des défail-
lances de l’ordre de 0,9 défaut pour 1 000 abonnés et des temps de
réparation courts (§ 4). Pour pouvoir superviser et gérer de tels
réseaux, les exploitants leur ont donc superposé une fonction
d’exploitation et de maintenance qui constitue maintenant un
réseau d’exploitation et de maintenance (REM) dont l’importance
est grandissante.
Le réseau téléphonique public a donc comme fonction principale
d’assurer le service téléphonique étendu à l’échelle mondiale.
L’exploitation de ces réseaux est assurée soit par des exploitants
publics soit par des exploitants privés. La mise en relation de postes
téléphoniques appartenant à une même entreprise est assurée par
des autocommutateurs privés reliés aux réseaux publics et utilisant
les moyens de celui-ci.
Les techniques utilisées par les autocommutateurs privés sont
semblables à celle des réseaux publics.
De véritables réseaux d’entreprise peuvent être créés soit par
l’interconnexion à travers le réseau public de plusieurs auto-
commutateurs privés en utilisant seulement les moyens de trans-
mission du réseau public, soit en utilisant aussi leurs propres moyens
de commutation, créant ainsi ce que l’on appelle les réseaux privés
virtuels. Enfin le service centrex qualifie une forme d’exploitation
privée dans laquelle des entreprises indépendantes, situées par
exemple dans un immeuble tour, sont desservies par un même auto-
commutateur qui leur procure à la fois tous les services de l’exploi-
tation privée mais aussi le service de centre de rattachement public
tant en départ qu’en arrivée.
Les réseaux téléphoniques qu’ils soient publics ou privés four-
nissent, outre le service téléphonique, un certain nombre de complé-
ments de services liés au service de base, comme l’annuaire par
Minitel, les réclamations, l’assistance (police ou pompiers), le trans-
fert d’appel, la messagerie vocale, les conférences téléphoniques...