Le dispositif législatif et réglementaire en matière de sécurité et de protection de
la santé résulte, pour l’essentiel, du livre II, titre III du code du travail et des textes
pris pour son application. Ce dispositif a été largement remanié et complété,
notamment à l’occasion des travaux de transposition en droit français des directives
européennes en la matière. Ces travaux se réfèrent largement aux principes généraux
de prévention fondés sur l’évaluation préalable des risques (art. L.230-2), étendus aux
chantiers temporaires ou mobiles. Dès la conception d’un ouvrage une obligation géné-
rale d’organisation et de coordination de la prévention s’applique au maître d’ouvrage
et à l’ensemble des intervenants : maître d’œuvre, coordonnateur, entreprises, y compris
travailleurs indépendants et sous-traitants.
Dans un tel contexte, le décret n°65-48 du 8 janvier 1965 modifié notamment par le
décret n°95-608 du 6 mai 1995 fixe les mesures particulières aux établissements dont
le personnel exécute des travaux de bâtiment, travaux publics, et tous autres travaux
portant sur des immeubles par nature ou par destination.
Le décret n°2004-924 du 1er septembre 2004 relatif à l’utilisation des équipements de
travail mis à disposition pour des travaux temporaires en hauteur complète les disposi-
tions concernant la conception des équipements de travail. Il abroge 84 articles sur les
208 que compte le décret du 8/1/651et instaure pour les remplacer 18 articles au code
du travail (R.233-13-20 à -37). Certains articles supprimés correspondent aussi à des dis-
positions déjà codifiées.
Le champ d’application est inchangé pour les articles maintenus du décret de 1965 ; celui
des nouvelles dispositions est plus large : il n’est pas limité aux seuls travaux portant sur
des immeubles mais concerne tous les « travaux temporaires en hauteur ». Le terme
« temporaires » peut être entendu en son sens le plus large comme « non perma-
nents2» . La notion de « hauteur » n’est pas définie par un seuil et peut donc s’appli-
quer dès qu’il apparaît un risque qui lui est lié. Les nouveaux articles sont introduits dans
le code du travail au chapitre III « sécurité », à la section « équipements de travail ». Les
pénalités applicables aux infractions aux anciens comme aux nouveaux textes sont pré-
vues par l’article L.263-2 du code du travail.
La présente brochure s’inspire largement dans sa présentation de celle publiée par
l’INRS et l’OPPBTP3. Elle contient tous les articles en vigueur du décret du 8/1/65 et les
articles introduits par le décret du 1/9/04, auxquels s’ajoutent certains articles du code
du travail et arrêtés correspondant au champ couvert par le décret du 8/1/65 avant ses
dernières modifications. La présentation thématique retenue vise à mettre à disposition
ensemble les différents textes applicables dans certaines situations ; elle présente
l’inconvénient de mettre sur le même plan des textes qui ne s’inscrivent pas dans les
mêmes logiques réglementaires, n’ont pas le même champ d’application, de gommer le
contexte propre à chacun4et de présenter certains articles tronçonnés.
1Sur les 236 articles initiaux, les articles 45, 53, 54 et 63 ont été abrogés par le décret 93-41 du 11/01/1993, les articles 197 à 216 ont été abrogés par le
décret du 6 mai 1995 et remplacés par 7 articles codifiés de R.232-11 à R.232-11-6, les articles 25, 39, 55, 56 et 57 ont été abrogés par le décret 98-1084
du 02/12/1998.
2Cf. Circulaire du 27 juin 2005 en annexes. De manière plus large, la circulaire renvoie aux dispositions sur l’aménagement des lieux de travail (R.232-1-2,
-1-3, -1-4 et -1-10 mais qui ne s’appliquent pas sur chantiers en application de l’art.186 non abrogé du D.8/1/65), sur la conception des bâtiments (R.235-
3-20) et leur maintenance (R.235-5), sur l’intervention des entreprises extérieures (R.237-1 et suivants) et la coordination (R.238-1 et suivants).
3Le tableau de correspondances qui est à l’origine du plan de cette brochure a été élaboré par un groupe de travail composé d’Anne-Lise Aucouturier,
Alexandre Azari, André Benzékri, Catherine Fombelle, Xavier Haubry, Claudine Herbet, Didier Liot et Marie-Hélène Michel, qui a travaillé à partir de divers
travaux déjà initiés par des inspecteurs et contrôleurs du travail de la région Ile de France, d’autres régions et d’informations recueillies auprès de la DRT.
La brochure a été relue par le groupe des correspondants BTP des huit départements d’Ile de France.
4Les logiques propres à chacune des réglementations conduisent parfois à faire apparaître des contradictions (par exemple, sur la hauteur des garde-corps)
qui ne seront résolues que par les évolutions futures de la réglementation et de la jurisprudence.
1Hygiène et sécurité
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