propre pensée.
Certains auteurs parlent de métamémoire pour désigner la forme spécifique de
la métacognition consacrée à l’analyse de son fonctionnement mnémonique.
Lorsque l’élève dit qu’il mémorise mieux le matin que le soir, il utilise sa
métamémoire. Le terme de métacompréhension sera utilisé, quant à lui, pour
désigner la métacognition appliquée à la lecture. Lorsque nous lisons un
paragraphe en pensant à autre chose et que nous stoppons notre lecture parce
que nous réalisons que nous avons perdu le fil, nous e!fectuons une analyse de
notre compréhension du texte lu, donc une métacompréhension.
Les activités métacognitives sont donc au centre de cet ouvrage : pour aider les
élèves en di!ficulté, nous allons les encourager à s’interroger sur leurs
stratégies d’apprentissage, à les analyser, les perfectionner, voire, si
nécessaire, à les remplacer par des stratégies plus performantes. Comme nous
l’avons signalé dans l’introduction de l’ouvrage, la métacognition est pour
nous une démarche explicite, contrôlée et intentionnelle. Comme le relève
Büchel (2001), « la métacognition est aussi bien un but qu’une méthode : but
parce que l’élève apprend à mieux connaître son propre fonctionnement
cognitif et comparer ce dernier au fonctionnement d’autres personnes ainsi
qu’au fonctionnement idéal ; méthode parce que les processus sont plus
e!ficaces lorsqu’ils sont rendus conscients » (in Doudin et al., p. 184).
Par l’exercice répété de la métacognition, l’élève va développer des
connaissances métacognitives sur les processus d’apprentissage. Ces
connaissances peuvent être de trois types (Archambault et Chouinard, 2003) :
les connaissances sur les personnes : celles qui concernent ses propres
processus (« je suis un bon lecteur »), celles qui concernent les processus
des autres (« Christine a une très bonne mémoire ») ou enfin des
connaissances plus générales sur le fonctionnement cognitif humain («
la mémoire à court terme présente des capacités limitées ») ;
les connaissances sur les tâches à accomplir (« lorsque j’écris ma dictée,
je dois appliquer les règles que je connais ») ;
les connaissances sur les stratégies (« relire 10 fois une leçon n’est pas
une stratégie de mémorisation très e!ficace »).
Dans son deuxième sens, la métacognition désigne les processus cognitifs
qui contrôlent le fonctionnement intellectuel (contrôle exécutif)![3]. Il ne s’agit
donc plus ici d’une
démarche générale d’analyse de son activité cognitive, mais de l’utilisation de
certains processus cognitifs particulièrement importants, les processus
métacognitifs. Dans ce sens, la métacognition désigne en fait l’utilisation de
processus cognitifs qui pilotent les autres processus cognitifs.
Alors que la métacognition implique un contrôle conscient, dans sa première
–
La notion de contrôle exécutif fait référence aux fonctions…