Telechargé par Laura Minones

Unité 2 La phrase 2013

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Grammaire Française I
1
Unité 2 : La phrase
UNITÉ 2 : LA PHRASE
Contenus
1.
Les unités du discours : la phrase, la rhèse, l’interjection
2.
La phrase minimale. La phrase étendue.
3.
La phrase simple et la phrase complexe
4.
Eléments constitutifs de la phrase : Type et Matériau
5.
Types obligatoires. Types facultatifs
6.
Les constituants immédiats. Eléments obligatoires. Eléments facultatifs
7.
Les classes de mots
8.
Les fonctions syntaxiques
9.
La représentation graphique de la phrase
Bibliographie
♦ Baylon Ch., Fabre P. (1975) : Grammaire systématique de la langue française, Paris, Nathan.
♦ Blois J., Bar M. (1968) : Notre langue française, grammaire, Paris, Didier.
♦ Dubois J., Dubois Charlier F. (1970) : Eléments de linguistique française, syntaxe, Paris, Larousse.
♦Dubois-Charlier, F., Leeman, D. (1974) :Comment s'initier à la linguistique ? Paris, Larousse.
♦ Tomassone R. (1996) :Pour enseigner la grammaire, Delagrave.
1. Les unités du discours : la phrase, la ‘rhèse’ et l’interjection
Pour communiquer quoi que ce soit à autrui nous procédons par étapes successives : le discours doit donc pouvoir se
diviser en unités, qui correspondent chacune à un acte simple de communication.
Dans l'ensemble complexe formé par un énoncé oral, nous identifions ces unités parce qu'elles sont limitées par des
pauses et marquées par des changements de ton. Les unités du discours sont en effet essentiellement phonétiques.
Nous trouvons ainsi trois unités différentes : Laphrase, la rhèse et l’interjection.
Ces unités du discours n'ontpas de fonction grammaticale, elles n'ont qu'une fonction de communication.Bloomfield
dit à ce propos : "Each sentence is an independent linguistic form, not included by virtue of any grammatical construction in any
larger linguistic form." E. Benveniste ajoute : "Constituée d'éléments discrets, la phrase n'est pas elle-même constituante d'un
niveau supérieur. Le niveau inférieur d'analyse est le monème".
La phrase : C'est une unitédont les éléments sont groupés autour d'un verbe conjugué ou d'un présentatif. Sous sa
forme la plus simple, elle ne comprend qu'un seul verbe à l'impératif.
Patrick range sa chambre.
Un soir, les rafales glacées avaient accumulé dans cette casemate les hôtes habituels de la cuisine.
Mangez !
Voici votre passeport.
Ce sont les collègues d’Anne.
Les mots qui constituent une phrase n’apparaissent pas de manière aléatoire. Des règles ou des régularités ordonnent
ces mots selon deux réseaux de solidarités :
- une solidarité sémantique : la phrase a un sens ;
- une solidarité syntaxique : les mots sont organisés en syntagmes qui entretiennent des rapports entre eux.
La rhèse : C'est une phrase à structure incomplète, sans base verbale, qui se réduit parfois à un mot. On pourrait former
des véritables phrases avec les éléments d'une rhèse, mais pour diverses raisons : facilité, moindre effort, allégement,
renforcement de l'expression, économie de la langue (on laisse de côté le connu -thème- on conserve le nouveau rhème), on a préféré grouper ces éléments dans des structures plus concises.
Rhèses assimilables à la phrase ou à la proposition :
Grammaire Française I
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Unité 2 : La phrase
Tous les mots qui les composent peuvent s'analyser comme s'ils faisaient partie d'une phrase ou d'une proposition. C'est le cas:
a) S'ils dépendent d'une base qui n'a pas été répétée
Sur la cheminée ancienne s'alignaient des assiettes de porcelaine. [A côté d'elles, 4 chandelles d'étain.]
On pourrait reconstruire la phrase, en restituant le thème : A côté d'elles, s'alignaient 4 chandelles d'étain.
b) Si la ponctuation a brisé des liens syntaxiques :
Il a un tablier noir très propre ; [un cou et des mains bien lavés.] [Une gentille figure sérieuse, même triste.] [De beaux yeux honnêtes.]
On pourrait reconstruire les phrases, en restituant le thème :Il a un cou et des mains bien lavés. Il a une gentille figure sérieuse,
même triste. Il a de beaux yeux honnêtes.
c) Dans une rhèse de réponse, lorsque les éléments qui y manquent sont présents dans la question.
Quand viendras-tu ? [Demain]
Pourquoi n'es-tu pas venu ? [Parce que j'étais malade]
On pourrait reconstruire les phrases, en restituant le thème :Je viendrai demain. Je ne suis pas venu parce que j’étais malade.
Rhèses à structures spéciales : les éléments de ces unités dépendent d'une base qui n'est plus un verbe, mais un
nom, un pronom, un adjectif qualificatif ou un adverbe. La base de la rhèse correspond ici au centre du groupe :
a) Rhèses impératives :Défense de fumer ! Vite !
b) Rhèses déclaratives :
- descriptives :Et locomotives, petites, vieilles, poussives, familières. Débardeurs. Toutes les peaux.
- affectives : (traduisent un sentiment de joie, de peur, de regret) :Heureusement qu'il est venu.
- de titres :(unités linguistiques purement indicatives) :Avis à la population. Cent francs le kilo
- sentencieuses :Tel père, tel fils. A malin, malin et demi
c) Rhèses interrogatives :Quand ? Qui ? Pourquoi ? Demain ?
d) Rhèses exclamatives :Lui ! Pas vrai !
e) Rhèses optatives :Bonne année ! Bon voyage ! Bon appétit !
f) Rhèses interpellatives :Monsieur ! Garçon ! Paul ! Mon ami !
L’interjection : C'est une sorte de cri qui traduit un état de conscience, au moyen d'un mot s'employant
exclusivement à cet usage ; ou au moyen d'un mot ayant perdu son contenu significatif original. On ne peut pas
rétablir la phrase. Il n'y a pas d'opposition thème/propos. L'interjection est toujours isolée par des signes de ponctuation, même
si elle est inclue dans une phrase ou dans une rhèse. Jamais, elle ne dépend syntaxiquement d'un verbe.
Même si l’on définit fréquemment l’interjection comme onomatopée, il faut noter que cette définition est réductrice.
Le terme onomatopée ne correspond qu’en partie à l’interjection, parce que toute onomatopée n’est interjection et toute
interjection n’est onomatopée. Les onomatopées qui ne sont pas des interjections sont les mots onomatopéiques qui ne
répondent plus au critère morphosyntaxique de l’expression isolée, fonctionnant comme mot-phrase, mais qui s’insèrent
pleinement dans la morphologie et dans la syntaxe : nous pouvons trouver dans le lexique beaucoup de mots onomatopéiques
qui ne sont pas des interjections : un tic-tac, cocorico, miaou.
a) Interjection Impératives Chut. Hue. Sh.
b) Interjection Exclamatives Tiens. Zut. Parbleu. Hélas. Hein. Fichtre. Allez
c) InterjectionInterrogatives Hein ?
d) InterjectionsInterpellatives Allo, eh, hé, holà, hep là-bas, pst.
Récapitulation
Phrase
déclarative
exclamative
impérative
interrogative
+ négation/ emphase/ passif
Rhèse
déclarative
exclamative
impérative
interrogative
interpellative
exclamative
impérative
interrogative
interpellative
Interjection
Exercices
optative
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Unité 2 : La phrase
1. Analysez les unités du discours(phrase, rhèse et interjection) dans le dialogue suivant :
Modèle : Tu ne l’as pas vue, ma maman ? phrase interrogative, négative, emphatique
L’enfant perdu. Dans un grand magasin :
Le monsieur : Qu’est-ce que tu as ? Pourquoi tu pleures ?
L’enfant : J’ai perdu ma maman.
Le monsieur : Ta maman ? Tu as perdu ta maman ?
L’enfant : Oui, je sais pas où elle est.
Le monsieur : Comment tu t’appelles ?
L’enfant : Sabine.
Le monsieur : Sabine comment ?
L’enfant : Dupuis.
Le monsieur : Et tu habites où ?
L’enfant : Rue Lhomond.
Le monsieur : A quel numéro ?
L’enfant : Au numéro 5.
Le monsieur : Bon, viens avec moi, on va appeler ta maman.
Micro : Votre attention, s’il vous plaît. La petite Sabine Dupuis attend sa maman au bureau de renseignements, situé à l’entrée du magasin,
porte 4. Merci.
2. Analysez les unités du discours dans le dialogue suivant :
A l’entracte. Dans un cinéma :
L’ouvreuse : Bonbons, esquimaux, chocolats glacés…
Le jeune homme : Madame !
L’ouvreuse : Vous désirez ?
Le jeune homme : Une vanille café. Et toi, tu prends quelque chose ?
La jeune fille : Hein ?
Le jeune homme : Si tu prends quelque chose.
La jeune fille : Non, merci.
Le jeune homme : Ça fait combien ?
L’ouvreuse : 25 francs
Le jeune homme : Parbleu ! Que c’est cher !
La jeune fille : Attention ! Tu vas salir ma robe!
Le jeune homme : Tu n’en veux pas ?
La jeune fille : Non merci. Bon appétit.
Un homme : Pst ! Vous deux ! Sh ! Le film va commencer.
2. La phrase minimale. La phrase étendue
Quand on veut étudier la grammaire de la phrase, c'est-à-dire ce qui se passe dans la phrase, on se heurte à une
difficulté : il n'y a pas une phrase en français, mais des formes multiples. Ainsi :
Le petit chat est mort.
Je vous présente notre nouveau président.
Entrez !
J'ai passé mon enfance dans une grande ville de province coupée en deux par une rivière très encombrée, très remuante, où j'ai pris de bonne
heure le goût de voyages et la passion de la vie sur l'eau.
Seule la première phrase est à peu près "normale", et l'avant-dernière est verbale aussi, mais ne contient qu'un
impératif. Une phrase complexe, comme la dernière, peut contenir un certain nombre de subordonnées et être assez longue.
Aussi est-il nécessaire de fixer un cadre qui permette de regrouper toutes ces formes et de les analyser de la même
manière : c'est celui de la phrase canonique.
La phrase canonique
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Unité 2 : La phrase
La phrase canonique, c'est une phrasesimple(qui n’a pas de subordonnées),assertive(déclarative : pas
d'interrogation, etc.), neutre sur tous les plans(pas négative, sans procédés de mise en relief...), avec les mots dansl'ordre
le plus simple, le plus caractéristique de leur fonction. L'ordre sera le suivant :sujet - verbe - complément(s) / attribut. Avec
éventuellement un ou des compléments circonstanciels, facultatifs et mobiles ; au total :(CC) - sujet - (CC) - verbe complément(s) / attributs - (CC)
Les phrases à peu près canoniques sont relativement fréquentes dans le discours oral ou écrit. Mais la phrase
canonique n'est pas un point de départ dans l'apprentissage du langage ou la constitution de la pensée : les enfants
n'apprennent pas forcément à parler ainsi. C'est un cadre théorique, qui est une sorte de point de rencontre de toutes
les phrases, et qui permet d'analyser le contenu des phrases. Cela représente donc un effort d'abstraction dans
l'étude du langage.
La phrase minimale
Au-delà de la phrase canonique, et constituant un cadre encore plus théorique, toujours destiné à permettre des
analyses, se trouve la phrase minimale. C'est à elle que l'on fait référence quand on doit étudier une fonction : le sujet, le COD,
l'attribut entrent dans le cadre de la phrase canonique minimale. Le complément du nom, l'apposition, les compléments
circonstanciels n'entrent pas dans ce cadre.
On réduit la phrase au maximum, et on observe ce qui estessentiel, non supprimablesous peine de rendre la
phrase agrammaticale, incorrecte, ou de modifier fortement le message.
Pendant des années, l'affreux gros chien noir de l'ancienne concierge de l'immeuble effrayait tous les enfants qui passaient plusieurs fois par jour
devant la loge.
Phrase minimale :Le chien effrayait les enfants.
La phrase minimale est donc elle aussi, et encore davantage, un cadre théorique pour étudier ce qui se passe à
l'intérieur de la phrase. Elle montre que toute phrase canonique est réductible à une séquence qui se résume
en :Syntagme nominal –Syntagme verbal (SN - SV).Le SN correspond à la fonction sujet. Le groupe verbal contient, s'il y
en a, le ou les compléments essentiels ou l'attribut.
Contrairement à ce que l'on voit dans une analyse traditionnelle, on s'aperçoit que le sujet (SN) n'est pas à mettre sur
le même plan que le complément d'objet, simplement parce qu'il appartient à un autre niveau hiérarchique, le verbe étant le
pivot. Il y a des relations de solidarité entre le sujet et le verbe, une dépendance réciproque. La phrase minimale comprend
deux constituants ; le COD ne fait pas le 3ème, il entre dans le 2ème, malgré l'apparence de symétrie avec le sujet.
On utilise généralement le terme de prédicat pour exprimer la fonction, le rôle à la fois syntaxique et sémantique du
groupe verbal ; c'est un terme qui fait allusion aux rapports nécessaires et réciproques entre le sujet et le SV.
La phrase étendue
Enfin, on parle de phrase étendue quand on rajoute une ou plusieurs expansions. A côté du SN et du SV
peuvent se trouver des éléments mobiles et facultatifs qui sont des compléments circonstanciels ; et dans un groupe nominal,
on peut rajouter des adjectifs ou d'autres éléments équivalents.
Exercices :
1. Récrivez les phrases suivantes en les réduisant à la phrase minimale.
1.
2.
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5.
6.
7.
Du haut des gradins, nous ne verrons pas le match.
Au zoo de La Flèche, nous avons vu des animaux qui semblaient heureux.
Dans la cour de récréation, tous les matins, des élèves vendent des croissants.
Il pleut sans discontinuer depuis un mois.
Tous les soirs, pendant la belle saison, je fais une promenade à vélo.
Dans mon village, un bal est organisé, tous les ans.
Pendant les vacances, Sébastien a réalisé une très belle maquette d’avion.
2. Les phrases suivantes ne contiennent qu'un groupe sujet, un verbe et un complément de ce verbe; récrivezles en introduisant les compléments circonstanciels donnés entre parenthèses.
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2.
3.
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5.
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Unité 2 : La phrase
Les élèves de Sixième participent au tournoi (avec enthousiasme - tous les mercredis).
Les habitants du lotissement organiseront un pique-nique (dès les premiers beaux jours - sur la plage).
Nous avons rencontré un sanglier (hier - lors de notre promenade - au détour d'un sentier).
Je protège mes géraniums (à l'automne - dès les premières gelées).
Un groupe d'élèves réalise une fiche de biologie (sans se presser - avec soin).
3. La phrase simple et la phrase complexe
3.1. La phrase simple
La phrase simple est constituée d’un groupe verbal (mots groupés autour d’un verbe conjugué), mais peut
comporter un ou plusieurs groupes nominaux :
Les mammouths n’existent plus.
Malgré leur poids considérable, les hippopotames se déplacent vite.
Paul et Pierre se promènent.
La phrase simple est donc formée d’une seule proposition. Elle peut être longue :
Dans ce texte, les renseignements sur ces animaux disparus sont nombreux et intéressants.
Les dimanches et les jours de fête, j’ai souvent entendu dans le grand bois, à travers les arbres, les sons de la cloche lointaine.
3.2. La phrase complexe
C’est une phrase contenant plusieurs groupes verbaux qui constituent le pivot de la proposition et qui comportent des
‘satellites’ associés (tels que le sujet, l’OD, l’OI, etc.). Les phrases complexes comportent donc plusieurs verbes conjugués. De
ce fait, la phrase complexe comporte plusieurs propositions.
Il veut que je vienne. (Il veut quelque chose. Je viens.)
Le livre que tu m’as conseillé est vraiment intéressant. (Le livre est vraiment intéressant. Tu m’as conseillé ce livre.)
Il ignore comment résoudre le problème. (Il ignore quelque chose. Comment résout-il le problème ?)
Les liens entre les propositions
Les propositions ne sont pas toutes liées entre elles de la même façon. Elles peuvent être mises sur le même plan par
juxtapositionou par coordination. Au contraire, une proposition peut dépendre d’une autre par subordination.
3.2.1. La juxtaposition
C’est la séparation des mots, des groupes de mots ou de propositions d’une phrase uniquement par des signes de
ponctuation :
• des mots :Ce produit est très efficace contre les insectes volants : mouches, guêpes et moustiques. Ce sont des animaux énormes, puissants,
extraordinaires.
• des groupes de mots :En cette journée d'automne, je pense aux bons moments de l'été : le pique-nique avec Jean -Pierre, les retrouvailles à
la piscine, les fous rires avec Stéphanie. Émile a acheté un matelas pneumatique, un maillot de bain, un parasol à rayures.
• des propositions :J'ai pour elle une affection que je ne sais comment manifester ; les gestes qui expriment ma tendresse l'effraient ou
l'ennuient. J’ai faim ; je n’ai pas encore mangé.
Les signes de ponctuation qui juxtaposent sont la virgule (,), lepoint (.),le point-virgule (;) et les deux points (:).
3.2.2. La coordination
Coordonner, c'est lier des mots, des groupes de mots, des propositions ou des phrases par des conjonctions de
coordination ou des mots équivalents.
[Nous avons marché dans la forêt]et [nous sommes revenus par (les champs)et(la ferme Rigau)].
Dans cette phrase, le premier et coordonne deux propositions. Le deuxième et coordonne deux groupes de mots.
Les conjonctions de coordination sont peu nombreuses : mais, ou, et, donc, or, ni, car.
Certains adverbes, appelés adverbes de liaison, peuvent aussi coordonner : ainsi, alors, cependant, d'ailleurs, d'autre part,
enfin, ensuite, par conséquent, pourtant, puis, toutefois...
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Unité 2 : La phrase
Le magasin est très exigu, par contre il est bien situé.
C’est un docteur réputé, par conséquent il a beaucoup de clients.
Remarque : Juxtaposition et coordination mettent les éléments à égalité. Ces éléments sont donc en général de même
nature et de même fonction :
C'est une voiture confortable, sûre, économique.(Juxtaposition de trois adjectifs épithètes)
Cette chatte n'est pas de race noble mais elle est charmante.(Coordination de deux propositions indépendantes)
3.2.3. La subordination
La subordination ne relie que des propositions. Elle place une proposition sous la dépendance d'une autre :
Quand je la saisis, elle abaisse l'échine pour s'échapper.
La mer est bien agitée de sorte que la baignade est interdite.
Une femelle fermait la marche, poussant son petit qui trébuchait parfois.
Dans ces exemples, la proposition en caractère gras est subordonnée à la deuxième :
- elle est introduite par un mot subordonnant (quand, de sorte que, qui),
- elle ne pourrait exister seule, elle ne serait pas grammaticalement correcte.
Dans un rapport de subordination, la proposition qui dépend de l'autre s'appelle proposition subordonnée, la
proposition qui pourrait exister seule s'appelle proposition principale.
Les mots qui peuvent subordonner une proposition à une autre sont très nombreux. Ils sont de trois natures.
Voici quelques exemples pour chacune :
Les conjonctions
Simples : que, quand, comme, si, lorsque, puisque...
de subordination
Locutions conjonctives : parce que, dès que, afin que, si bien s'appellent subordonnées
les propositions introduites
que, bien que, à mesure que, au moment où, au cas où...
conjonctives
Les mots
adjectif : quel, combien de
les propositions introduites
interrogatifs
pronom : lequel, qui, ce qui, ce que
s'appellent subordonnées
adverbes : si, quand, comment, pourquoi...
interrogatives indirectes
Les pronoms
simples : qui, que, quoi, dont, où
les propositions introduites
relatifs
composés : lequel, laquelle, lesquels...
s'appellent subordonnées relatives
indéfinis : quiconque
Il faut ajouter à ces termes subordonnants, les modes impersonnels : l’infinitif, le participe et le gérondif :
La petite, courant vers son père, poussait des cris perçants.
Un orage ayant éclaté, nous fumes forcés de retarder notre départ.
À force d’insister, elle a obtenu le poste rêvé.
Il s’est cassé la cheville en montant l’escalier.
Exercices
1. Dites si les phrases sont simples ou complexes.
1.
Victor réussira parce qu'il est sérieux.
2.
Il a voyagé hier.
3.
Il fait beau aujourd'hui.
4.
Ton père exige que tu lui obéisses.
5.
Je partirai dès que la nuit sera tombée.
6.
J'ai rencontré l'homme dont tu m'as parlé.
7.
Nous allons nous revoir cet après-midi.
8.
Cet appareil est fragile c'est pourquoi il faut le manipuler avec prudence.
9.
Le joueur N°10 a fait un excellent match même s'il était blessé.
10. Tu auras ton bac à condition de travailler sérieusement.
2. Dites si les propositions sont juxtaposées, coordonnées ou subordonnées.
Grammaire Française I
1.
Robert joue seul car ses amis sont partis.
2.
Mon voisin dit que les matins rafraîchissent.
3.
Il fait le clown mais l'enfant pleure encore.
4.
Il était tard ;il devait finir son travail.
5.
Il était joyeux, il souriait à tous.
6.
Il faut que vous veniez demain.
7.
Le facteur passe vite car le chien aboie.
8.
Je regarde ce reportage, il me passionne.
9.
Tu me racontes ton histoire, parce que tu l'as adorée.
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Unité 2 : La phrase
10. Le dauphin plonge, il explore le paysage marin, il ressort enfin.
11. Les chevaliers partaient en croisade et ils revenaient toujours à la Table Ronde.
12. Sa fille ne sera pas contente, car elle ne veut pas être mariée contre son gré.
13. Molière se résigna à créer sa pièce dans les conditions qui lui étaient imposées par le nouveau favori du roi.
14. Le contrôle est difficile, certains réussissent facilement, mais les autres ont du mal car leurs connaissances sont peu précises.
15. Dehors on entend la sonnerie qui indique la fin du contrôle. Chacun rend sa copie et discute avec son voisin de la note qu'il va avoir.
4. Eléments constitutifs de la phrase : Type et Matériau
La structure profonde d'une phrase d'une langue est constituée de deux éléments : unconstituant de phrase(ou
type)et unnoyau(ou matériau).
Par exemple, la phrase :Pierre est-il venu ? est constituée d'un constituant de phrase, qui est "interrogation" et d'un noyau
qui est Pierre est venu.
À l’écrit, une phrase commence par une majuscule et se termine par une marque de ponctuation particulière. Par
exemple un point, un point d’interrogation ou d’exclamation, etc.Quelque chose s’était cassée dans mon moteur.
À l’oral, ni les majuscules ni la ponctuation n’apparaissent. Il y a des phénomènes d’intonation ou des pauses ;
souvent la voix tombe à la fin d’une phrase déclarative, ou elle monte à la fin d’une phrase interrogative.
Les phrases obéissent à certains principes de constitution. Certaines manipulationspréservent à la suite de mots
son caractère de phrase ; d’autres le détruisent. C’est en grande partie par cette méthode de manipulation des phraseset de
comparaison des résultatsainsi obtenus que la linguistique moderne cherche àétablir le fonctionnement, les règles, de
la langue étudiée.
Les tentatives de déplacementpermettent de constater que, dans certaines phrases, il y a unordre des éléments
qu’on ne peut pas modifier sous peine de détruire la phrase. Lestentatives de suppression montrent qu’il y a dans les
phrases, des éléments facultatifs, que l’on peut supprimer sans détruire la phrase, et d’autreséléments, fondamentaux,
nécessaires, dont la suppression entraîne la destruction de la phrase. Ainsi la construction de la phrase obéit à des règles, la
place et la constitution des éléments qui forment la phrase obéissent à des règles, la phrase est une organisation, une
combinaison d’éléments en fonction de principes, la phrase est unestructure.
On donne le nom detype de phrase aux formes fondamentales de la phrase : phrasedéclarative, interrogative,
exclamative et impérative, et à leurs combinaisons avec les formesnégative, passive et emphatique.
Le matériau est ce qui reste de la phrase une foisqu’on soustrait le type. Le matériau est uneabstractionqui
permet essentiellement de définir les relations fondamentales entre les mots de la phrase, relation de sujet ou agent,
d’objet, etc. On choisit, pour représenter cette organisation sémantico-syntaxique des mots dans le matériau, l’ordre sujetverbe- objet qui est le plus immédiatement compréhensible en français.
5. Types obligatoires. Types facultatifs
Les quatre types obligatoires de phrases sont le déclaratif, interrogatif, impératif et exclamatif. Ils sontmutuellement
exclusifs, ils ne peuventpas se combiner entre eux. On ne peut pas à la fois par la même phrase s’étonner que quelqu’un
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Unité 2 : La phrase
fume et demander si cette personne fume, ou constater que quelqu’un fume et lui ordonner de fumer. Les types sont
égalementobligatoires. Toute phrase est nécessairement une déclaration, une interrogation, une exclamation, un ordre.
Un même matériau, combiné à différents types, donne des phrases différentes :
vous fumez
+ Type déclaratif Vous fumez.
+ Type interrogatif Vous fumez ?
+ Type exclamatif Vous fumez !
+ Type impératif Fumez !
Toutes les phrases, si diverses soit-elles, obéissent à une mêmerègle de formation : elles sont constituées d’un type
et d’un matériau. Phrase = type + matériau
L’emphase, la négation et le passifsontfacultatifs, ils peuvent librementse combinerentre eux et avec chacun
des types obligatoires.
Prenons par exemple :Paul aime Marie.
La phrase est formée par le type déclaratif + le matériau Paul aime Marie. À ce même matériau peuvent se combiner les
types facultatifs.
Paul n’aime pas Marie. Type déclaratif + type négatif + le matériau Paul aime Marie.
Ce n’est pas Marie que Paul aime. Type déclaratif + type négatif + type emphase +le matériau Paul aime Marie.
5.1. Types obligatoires
5.1.1. Le type déclaratif
La phrase déclarative délivre une information. À l’écrit, elle se termine par un point, qui indique qu’à l’oral, la
voix descend à la fin de la phrase.
Fix n’est plus l’adversaire de monsieur Fogg.
Quand le temps est clair, on aperçoit le phare.
5.1.2. Le type interrogatif
La phrase interrogative exprime une recherche d’information. Elle pose une question. À l’écrit, elle se termine
par un point d’interrogation, qui indique qu’à l’oral, la voix s’élève en fin de phrase.
Quand viendras-tu ?
Est-ce que Paul est malade ?
Les marques de l’interrogation :
- À l’oral, l’interrogation peut n’être marquée que par le tonde la voix. L’ordre des mots est : sujet + verbe.
Vous croyez cet homme honnête ?
- L’interrogation peut s’effectuer à l’aide de‘est-ce que’. L’ordre des mots est : sujet + verbe.
Est-ce que vous croyez cet homme honnête ?
- L’interrogation peut être marquée par l’inversion du sujet. Si le sujet est un nom, il est repris après le verbe par un
pronom de rappel. Viendra-t-il demain ? Le steamer est-il un bateau ? Phileas Fogg est-il honnête ?
Si l’interrogation porte sur le contenu entier de la phrase, la réponse ne peut être que ouiou non. On dit alors
que l’interrogation est totale.Tu as fini ?
Si l’interrogation porte sur une partie de la phrase, la réponse est une phrase déclarative qui contient
l’information demandée. On dit alors que l’interrogation est partielle.Où les deux hommes s’assirent-ils ?
L’interrogation partielle s’effectue à l’aide de mots interrogatifs. Ces mots ne sont pas repris dans la réponse. Ce sont :
- les pronoms interrogatifs (qui ? que ? quoi ?)Qui est Phileas Fogg ?
- les adjectifs interrogatifs (quel ? combien de ?)Quel est le nom du président ?
- les adverbes interrogatifs (comment ? pourquoi ? où ? combien ? quand ?)Pourquoi est-il arrivé en retard ?
5.1.3. Le type impératif
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Unité 2 : La phrase
La phrase impérative sert à donner un ordre ou, au contraire, à interdire quelque chose. À l’écrit, elle se
termine par un point ou par un point d’exclamation, selon l’intention de celui qui parle. A l’oral, l’intonation peut donc être
montante ou descendante en fin de phrase.
Venez me parler.
Attendez-moi !
Grammaticalement, la phrase impérative ne comporte pas de sujet et elle n’existe qu’à trois personnes :
ème
-2
personne du singulier :Range ta chambre.
- 2ème personne du pluriel :Rangezvotre chambre.
- 1ère personne du pluriel : Rangeonsla chambre.
5.1.4. Le type exclamatif
La phrase exclamative traduit une vive émotion (joie, colère, étonnement, soulagement…) de la part de celui
qui parle. À l’écrit, elle se termine par un point d’exclamation. A l’oral, la voix est plus forte, et l’accent est mis sur le mot qu’on
veut mettre en valeur. Les adverbes comme et que peuvent servir à construire des phrases exclamatives.
Comme votre fille semble heureuse !
Que vous êtes gentille !
5.2. Types facultatifs
En fonction de la nature du message que l'on veut communiquer, on peut associer au type obligatoire choisi
(déclaratif, interrogatif, exclamatif, impératif) un ou plusieurs types facultatifs combinables entre eux :
- la forme négative (on nie quelque chose) :Patrick ne range pas sa chambre (phrase déclarative + négative) ;
- la forme emphatique ou mise en relief (on insiste sur un élément du message) :C’est Patrick qui range sa chambre ?(phrase
interrogative + emphatique) ;
- et la forme passive : La chambre n’est pas rangée par Patrick. (phrase déclarative + négative + passive).
5.2.1. La forme négative
On distingue :
a. La négation totale
La négation totale porte sur toute la phrase et est caractérisée par l’adjonction de la locution adverbiale ne… pas.
Patrick ne range pas sa chambre
b. La négation partielle
La négation partielle ne porte que sur un élément de la phrase. Selon le sens, elle présente des formes variées.
Comparez :
II range toujours.
II range tout.
II range encore.
II range beaucoup.
II a rangé tous les livres.
Tout le monde range.
II ne range jamais.
II ne range rien.
II ne range plus.
II ne range guère.
II n'a rangé aucun livre.
Personne ne range.
≠ II ne range pas toujours.
≠ II ne range pas tout.
≠ II ne range pas encore.
≠ II ne range pas beaucoup.
≠ II n'a pas rangé tous les livres.
≠ Tout le monde ne range pas.
5.2.2. La forme emphatique
Il existe divers procédés pour mettre en reliefun terme de la phrase :
- La répétition par un pronom personnel :
Comme elle était jolie, la petite chèvre de M. Seguin.
Moi, j’adore le chocolat.
Votre ami, il est sympa !
- L’utilisation des formules du type c’est…que :
C’est Paul que j’ai vu au marché.(mise en relief de l’OD)
C’est parce qu’il était malade qu’il n’est pas venu.(mise en relief de la cause)
C’est le chien qui a marché sur les fleurs. (mise en relief du sujet)
- L’utilisation de‘quant à’avec une reprise par un pronom :
Quant à son goût, il est irréprochable.
Quant aux argentins, ils sont orgueilleux.
Grammaire Française I
10
Unité 2 : La phrase
5.2.3. La forme passive
La forme passive ne concerne que les verbes transitifs. Dans la voix passive, le sujet désigne toujours l’actant qui subit
le procès.
Les arbres sont secoués par le vent. (C’est le vent qui fait l‘action de secouer, alors que les arbres subissent l’action)
La transformation passive consiste à permuter le groupe sujet et le groupe complément d’objet de la phrase
active autour du verbe pivot. Celui-ci passe à la forme passive, c’est-à-dire qu’il est remplacé par être conjugué au temps de
la forme active + participe passé.
Le facteur distribuera le courrier vers neuf heures.  Le courrier sera distribuépar le facteur vers neuf heures.
Le complément d’objet direct de la phrase active devient le sujet de la phrase passive. Le sujet de la
phrase active devient le complément d’agent de la phrase passive.
Le sens reste le même, mais le procès est envisagé d’une autre manière : la forme passive met en évidence le
résultat de l’action, la forme active, l’action elle-même. À la forme active, on focalise sur l’agent, sur celui qui fait
l'action. À la forme passive, sur celui qui subit cette action.
Le chat a mangé toutes les souris.  Toutes les souris ont été mangées par le chat.
On dit souvent que le passif est lourd, peu élégant et qu’il est préférable d’employer la forme active. C’est souvent
vrai à l’oral, mais le passif reste très fréquent à l’écrit. On le préfère :
- quand on ne souhaite pas ou qu’on ne peut pas donner d’indication précise sur le responsable d’une action, d’un
événement : Un vaccin aurait été découvert récemment. (Par qui ? on ne sait pas)
- quand on préfère insister sur le procès plutôt que sur l’agent (par exemple dans les textes scientifiques ou dans les
textes administratifs) :Diverses expériences ont été effectuées entre mai et octobre. (Les expériences sont présentées comme plus
importantes que les gens qui les ont faites).
- si celui qui subit l’action est humain, on préfère le mettre en évidence. On dira :Les agriculteurs ont été durement éprouvés par la
crise plutôt que La crise a durement éprouvé les agriculteurs.
6. Les constituants immédiats. Eléments obligatoires. Eléments facultatifs
De même qu’on fait au niveau de la phrase, on peut dégager lesprincipes de constitution du matériau. À
première vue, les phrases de la langue française semblent avoir des matériaux très différents, mais les mots très divers qui
constituent les phrases s’inscrivent dans des groupes appartenant à des catégories définies et les matériaux de toutes les
phrases peuvent être décrits par quelques combinaisons repérables de catégories définies.
La segmentation est le découpage d’une unité (le matériau) en unités constituantes (des blocs).
La substitution ou commutationest l’épreuve qui vérifie si les segments ainsi isolés correspondent bien à quelque
chose dans le système de la langue.
Lesconstituants immédiatsde la phrase sont lesblocs isolés par les procédés de segmentation et
substitution du matériau.« Constituants » parce que la phrase est considérée comme une construction faite, à un certain
niveau de ces éléments, elle est constituée de deux constituants ; et « immédiats » parce que les constituants sont à leur tour
des constructions composées des constituants, et ainsi de suite jusqu’aux constituants ultimes. Il y a donc des couches
successives de constituants, et on appelle « constituants immédiats » d’une construction les blocs constituants que l’on
rencontre immédiatement, dans la couche immédiatement inférieure, dans ce processus d’analyse et de décomposition qui va
de la phrase dans sa totalité aux unités les plus petites de l’analyse. On parle d’organisation hiérarchisée de constituants.
Ainsi la phrase La famille de ma meilleure amie m’adores’analyse comme suit
P  SN +SV
SN  D + N + SPC. du nom
SPC. du nomprép. + SN
SN  D + N + Adj.
SV  V + SN
SN  pronom
où
où
où
où
où
où
SN (La famille de ma meilleure amie) et SV (m’adore)
D (La), N (famille), SPC. du nom(de ma meilleure amie)
préposition (de), SN (ma meilleure amie)
D (ma), N (amie), Adjectif (meilleure)
V (adore) et SNOD(me)
pronom (me)
On appellesyntagme une suite de mots constituant une unité. Un syntagme, ce sont les éléments qui sont
arrangés ensemble, qui sont organisés en un tout, qui vont ensemble, c’est la combinaison ou la réunion de plusieurs éléments
Grammaire Française I
11
Unité 2 : La phrase
en une organisation, en un tout. Comme le mot syntagme désigne une suite de mots organisés ensemble et entretenant des
relations de dépendance, on précisela nature du syntagme en lui donnant l’étiquette du mot essentielautour duquel les
autres mots du syntagme s’organisent ; ouparfois aussi du type de mot qui caractérise le syntagme.
Les syntagmes qui entrent dans la formation des phrases sont le Syntagme Nominal(SN), leSyntagme Verbal(SV)
et leSyntagme Prépositionnel(SP).
L’avantage d’analyser la phrase en termes de constituants est qu’elle permet de mieux comprendre les relations
entre les constituants en distinguant les constituants qui dépendent de la phrase de ceux qui dépendent du verbe.
Jean ira à Paris en septembre. (à paris complément de lieu du verbe aller)
Jean s’amusera à Paris à la rentrée. (à paris complément circonstanciel de lieu de la phrase)
Il enseignele latin (le latin complément d’objet direct du verbe enseigner)
Il enseigne le matin.(le matin complément circonstanciel de temps de la phrase)
Les SP sontdéplaçablesetfacultatifs. Nous appelons déplaçable un élément qui peut figurer en divers endroits de
la phrase sans qu'il en résulte de réelle modification de sens (autre que peut-être des phénomènes de mise en évidence ou
d’accentuation). Ni le SN ni le SV n’ont la caractéristique générale d’être à la fois facultatifs et déplaçables.
Les SPne sont pas toujours introduits par des prépositions. Ils peuvent être constitués par des adverbes (qui
sont équivalents à un syntagme commençant par une préposition) Il agit avec sagesse = Il agit sagement.Ils peuvent aussi être
construits sans préposition, mais sont paraphrasables par une structure avec préposition.
Jean va au bureau le matin
Jean va au bureau de 8 à 12 heures.
Jean va au bureau avant le déjeuner.
Jean va au bureau dans la matinée.
Exercices
1. Associez, si possible, le matériau « le élève remercie le maître »aux types suivants :
1.
Déclaratif
2.
Interrogatif
3.
Impératif
4.
Déclaratif + Négatif
5.
Déclaratif + Emphase
6.
Déclaratif + Passif
7.
Interrogatif + Négatif
8.
Interrogatif + Emphase
9.
Interrogatif + Passif
10. Impératif + Négatif
11. Impératif + Emphase
12. Impératif + Passif
13. Déclaratif + Négatif + Emphase
14. Déclaratif + Négatif + Passif
15. Interrogatif + Négatif + Emphase
16. Interrogatif + Négatif + Passif
17. Déclaratif + Emphase + Passif
18. Interrogatif + Emphase + Passif
19. Impératif + Négatif + Emphase
20. Impératif + Négatif + Passif
21. Impératif + Emphase + Passif
22. Déclaratif + Négatif + Emphase + Passif
23. Interrogatif + Négatif + Emphase + Passif
24. Impératif + Négatif + Emphase + Passif
2. Analysez chaque phrase selon ce modèle :
Aujourd’hui, les ordures n’ont pas été ramassées par les éboueurs
 Type : déclaratif + négatif + passif
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1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
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Unité 2 : La phrase
 Matériau : les éboueurs ont ramassé les ordures aujourd’hui.
Ne viennent-ils pas demain ?
Approchez !
Comme c’est curieux !
N’est-ce pas un chat siamois qui a été sélectionné pour le concours ?
N’arrivez pas en retard.
Quant aux arbres fruitiers, ils n’ont pas trop souffert de la grêle.
Ne sois pas surpris par la nouvelle disposition de l’appartement !
Quelle merveilleuse sortie que nous avons faite !
Le journal n’est pas encore paru ?
Ne soyez pas insolents !
Je n’y retournerai pas avant l’automne.
Est-ce qu’il a été examiné par le médecin scolaire ?
Ne dites pas de sottises !
Comme cet enfant a grandi !
C’est jeudi que nous devons aller chez le dentiste.
Hier la date du nouveau tournoi a été annoncée.
3. Associez les matériaux aux types de manière à obtenir des phrases :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
tu suisme + Type impératif, négatif.
cette attitude est inadmissible + Type exclamatif.
vous apportez me ce dossier immédiatement + Type impératif.
les requins sont méchants + Type déclaratif, négatif.
Je ai vu Paul + Type déclaratif, négatif, emphatique.
tu as un feutre vert dans ta trousse + Type interrogatif, négatif.
votre maison est grande + Type exclamatif.
vous avez croisé Violette à le supermarché + Type interrogatif, négatif.
les archéologues ont trouvé une civilisation nouvelle + Type déclaratif, passif, emphatique.
les enfants avaient construit une maison à le autre bout de la allée + Type déclaratif, passif.
4. Distinguez les différents syntagmes.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Pendant les vacances, Sébastien a réalisé une très belle maquette d'avion.
Depuis la semaine dernière, la radio annonce des événements graves.
Pour se faire pardonner ses bêtises, mon chien gémit.
Pour ta fête, je ferai un gâteau au chocolat.
Aurélie s'impose de courir tous les jours, pour être en forme.
De brusques rafales de vent ont déraciné trois chênes à la lisière du bois.
5. Répondez aux questions d’après le texte :
1
5
10
15
Henri : Tu as lu le journal d’aujourd’hui ? Dis-moi qui a gagné la partie.
Lucien : Quelle partie ?
Henri : Quoi ! Tu ne sais pas ? C’était Toulouse contre Perpignan, en rugby.
Lucien Attends. En première page, les nouvelles politiques.
Henri : Mais ce n’est pas drôle la politique !
Lucien : Voyons : les députés ont voté de nouveaux impôts, le Président de la République a donné un dîner, tous les
Ambassadeurs étaient invités. Les employés de chemin de fer vont faire grève.
Henri : Vite, passe aux sports.
Lucien : Attends. Les récoltes ont gelé, le prix de la vie a monté.
Henri : Tu vois : c’est toujours triste, le journal. Regarde donc la page des sports.
Lucien : La dernière page, voilà. La boxe…le tennis…
Henri : Fais voir. Tiens, regarde là. Toulouse a battu Perpignan par six à zéro. Perpignan est battu ! Tu te rends compte !
Lucien : Oh moi, tu sais ! Je préfère la pêche à la ligne. C’est plus tranquille.
Henri : Viens avec moi. Je vais au petit café d’en face. Le patron est de là-bas ; il reçoit « La Dépêche de Toulouse ». Là, on
saura tout.
Lucien : Et moi, je boirai un café bien chaud.
1) Cherchez dans le dialogue :
a)
1 phrase exclamative emphatique négative
b)
1 phrase déclarative emphatique
Grammaire Française I
c)
1 phrase exclamative
d)
1 phrase impérative
e)
1 phrase interrogative négative
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Unité 2 : La phrase
2) Cherchez 1 rhèse interrogative et 1 rhèse déclarative ; rétablissez le thème.
6. Répondez aux questions d’après le texte :
1
Claudine : Je suis allé au bal hier. Et vous, où êtes-vous allée ?
Alice: Moi, je suis allée au cinéma.
Claudine: Avec qui ?
Alice: Devinez !
5 5 Claudine: Je ne sais pas.
Alice: Tenez, voilà trois photos de garçons.
Claudine: Vous êtes allée avec celui-ci.
Alice: Non.
Claudine: Avec celui-là.
1010 Alice: Non plus ! Avec le troisième : il est venu me chercher à la maison.
Claudine: Bravo ! Il est beau garçon. À quel cinéma êtes-vous allés ?
Alice: Nous sommes allés au Rex. Et vous, vous avez dansé ?
Claudine: Oh oui, j’ai dansé toute la nuit. Mes amis sont venus me chercher à dix heures. Nous avons dansé jusqu’à cinq heures du matin.
Regardez mes souliers, ils sont tout usés.
1515 Alice: Vous avez mis ceux-là ? Les souliers noirs ?
Claudine: Oui, les blancs me font mal aux pieds.
Alice: Et quelle robe ? Celle-ci ?
Claudine: Non, j’ai mis ma robe blanche, elle est plus légère. Oh ! je tombe de fatigue. Je vais dormir.
Alice: Au revoir, Claudine. Dormez bien.
1)
Cherchez dans le dialogue :
a) 1 phrase interrogative emphatique
b) 1 phrase déclarative emphatique
c) 1 phrase déclarative négative
2)
Cherchez :
a)
1 rhèse interrogative (rétablissez le thème)
b)
1 rhèse déclarative (rétablissez le thème)
c)
1 interjection exclamative
7. Les classes de mots
On range les mots dans différentes classes grammaticales. Chaque mot appartient obligatoirement à une
classe grammaticale, et cette classe grammaticale est toujours la même.
Il y a neuf classes grammaticales.
Variables
Déterminants : ils sont placés devant un nom. On trouve des articles (définis, indéfinis, partitifs) et des adjectifs
(possessifs, démonstratifs, interrogatifs, exclamatifs, indéfinis, numéraux cardinaux).
Noms : Le nom est le noyau du groupe nominal. Il est précédé d’un déterminant et peut recevoir des expansions.
Adjectifs qualificatifs : Ils qualifient un nom. Ils indiquent des caractéristiques. Ils s’accordent en genre et en
nombre avec le nom qu’ils modifient.
Pronoms : Ils remplacent un nom. Pronoms personnels, relatifs, démonstratifs, possessifs, interrogatifs, indéfinis.
Verbes : Ils se conjuguent et varient en temps et en personne. Le verbe conjugué est le noyau de la phrase ou de la
proposition.
Invariables
Prépositions : Ce sont des mots de liaison qui introduisent un groupe nominal, un verbe à l’infinitif en le faisant
dépendre d’un autre mot de la phrase.
Grammaire Française I
14
Unité 2 : La phrase
Adverbes : Ils apportent des précisions. Ils modifient des adjectifs ou des verbes (Elle est très pâle. Elle parle vite.)
Conjonctions : Elles réunissent deux mots ou deux groupes. Il y a des conjonctions de coordination(mais, ou, et,
donc, or, ni, car) et des conjonctions de subordination(parce que, si bien que…)
Interjections : Elles expriment des sentiments(Hélas ! Super ! Bravo !),les onomatopées imitent des bruits (Plouf, boum,
miaou, vroum …)
On appelle locution un ensemble de plusieurs mots qui ont la valeur et le rôle d'un seul mot.
 Avoir peur
 craindre
locution verbale
verbe
Il existe plusieurs types de locutions
1.
Les locutions verbales. Elles sont équivalentes à un verbe.
J’ai peurde l'orage. (= Je crainsl'orage.)
Il commence à pleuvoir.
Elle est sur le point de partir.
Elle a besoin de vacances.
2.
Les locutions adverbiales. Elles sont équivalentes à un adverbe.
Verse le lait peu à peu. (= Verse le lait progressivement.)
Il travaille d’arrache-pied pour réussir son examen de fin d'année.
Elle laissa à contrecœur partir son fils pour de longs mois.
Il lui annonça d’emblée qu’il la quittait, sans en avoir discuté.
Elle réussit bon gré mal gré à se garer sur le bas-côté en dépit de son pneu crevé.
À force de parler à tort et à travers, elle finit par perdre toutes ses amies.
David tomba par hasard sur des photos d'enfance, ce qui le rendit mélancolique.
Elle répétait sans cesse la même litanie comme absorbée dans ses pensées.
3.
Les locutions prépositives. Elles sont équivalentes à une préposition.
En dépit denos avertissements, il s’est fait mal. (= Malgrénos avertissements, il s’est fait mal.)
Les policiers effectuent des contrôles d'alcoolémie à la sortie des boîtes de nuit.
Votre contrat arrive à expiration à compter de la semaine prochaine.
Tant pis, je lui dirai la vérité au risque de le blesser.
Elle descendit sans bruit de peur de me réveiller.
Vous devriez vous ressaisir au lieu de toujours vous lamenter.
Nous choisissons notre personnel en fonction des besoins de l'entreprise.
4.
Les locutions conjonctives de subordination. Elles sont équivalentes à une conjonction de subordination.
Dès quele rôti sera cuit, nous passerons à table. (= Quandle rôti sera cuit, nous passerons à table.)
Je vous donne ce texte en avance de sorte que vous ayez le temps de le travailler à la maison.
Je ne serai pas parmi vous parce que mon fils est malade.
Il est habituellement sage bien que cette fois-ci ça ne se soit pas vu.
Je viendrai avec toi à condition que tu me laisses prévenir mon fils.
À mesure que l'eau montait il relevait son tee-shirt et moi je riais.
Je répète ma question pour quevous la compreniez bien.
On dormira chez lui pourvu qu’il ait suffisamment de lits.
Tenez bien le cadre contre le mur de façon à ce que je puisse prendre mes repères.
Je serai heureuse de te revoir même situ as changé depuis toutes ces années.
8. Les fonctions syntaxiques
Lorsqu'un mot est employé dans une phrase, il joue dans cette phrase, par rapport à d'autres mots, un rôle
grammatical précis. Ce rôle grammatical s'appelle sa fonction.
Une fonction doit toujours être rattachée à un autre mot de la phrase(on parle d’incidence), puisqu'elle
indique quelle sorte de relation existe entre deux mots.
Il regarde la télé le soir
« la télé » est le SNOD de « regarde »
« le soir » est le SPCC tempsde « il regarde la télé »
Un mot a une fonction précise dans une phrase donnée. Il pourra avoir une autre fonction dans une autre phrase.
Des camions stationnent sur le parking.(camion : noyau du Sujet)
La roue du camion est crevée.(camion : noyau du Complément du nom)
Regarde le beau camion !(camion : noyau de l’objet direct)
Grammaire Française I
15
Unité 2 : La phrase
Le plus souvent, les mots ne sont pas isolés. Ils appartiennent à un groupe, et le groupe entier prend la fonction du
mot noyau.Ces folles clochettes bleues sont des campanules.
8.1. La fonction sujet
Le sujet commande l’accord du verbe en personne et en nombre.Garçons et filles travaillaient ensemble.
La fonction sujet peut être remplie par :

un nom(Pierre) joue. (Cendrillon) a donné un baiser à la méchante sorcière.

un groupe nominal(Son frère) travaille. (Le magicien) a transformé dix soldats en citrouilles.

un pronom(Tu) chantes.(Celui-là) me plaît beaucoup. (Le mien) est neuf.

une proposition subordonnée(Qu’il ne soit pas tombé malade) m’étonne. (Qu’elle aime le prince charmant) n’étonne
personne. (Porter des pantoufles de verre) devait être inconfortable.
La place du sujet
L’ordre le plus fréquent est sujet – verbe. Mais :

Le sujet peut être séparé du verbe par un groupe complément : Pierre et Marc, sans perdre de temps, apprennent leur
leçon. Anthony les observe.

Le sujet peut être placé après le verbe, on dit qu’il est inversé :

Dans une phrase interrogative : Veux-tu du chocolat ? Pierre téléphonera-t-il ? Quand viendra le prof ?

Dans une proposition incise :Prenez une feuille, dit le professeur, vous allez faire une dictée.

Quand la phrase commence par certains adverbes (peut-être, sans doute, aussi, etc.) : Peut-être viendrez-vous nous
voir. Aussi parlait-on autrefois… ou compléments circonstanciels :De ses lèvres jaillirent des perles. Sur un lit d’ivoire et d’or
était couchée la princesse.

Dans certaines propositions subordonnées, pour des raisons de rythme, lorsque le sujet est un groupe nominal :
Le ciel où brillait la lune… Les chiens aboyaient dès que paraissait la lune. Dès que viennent les beaux jours, les nains sortent.
8.2. Le verbe et ses compléments
La construction des verbes
Les verbes intransitifs : ce sont les verbes qui peuvent être employés seuls, sans aucun complément d'objet : Le fils de Jean
nage. Sa sœur dort.
Les verbes transitifs : ce sont les verbes qui se construisent avec un complément d'objet direct(sans préposition) ou
indirect(avec préposition) :Notre équipe remporte la victoire. Les campeurs profitent d’un temps agréable. Le fils de Jean ressemble à sa
sœur.
8.2.1. La fonction complément d’objet direct (OD)
Le complément d’objet indique sur qui ou sur quoi porte l’action exprimée par le verbe (action physique,
sensation ou pensée). L’objet direct complète un verbe transitif direct : il est construit directement après le verbe, c’est-àdire sans préposition.Catherine cueille un bouquet.Le complément d’objet direct est un complément essentiel du verbe : il ne peut
pas être déplacé ni supprimé, sinon la phrase perdrait son sens ou changerait de sens. Plusieurs compléments d’objet
directs peuvent compléter un même verbe.Elle aime les iris, les pivoines et les tulipes.
La fonction complément d’objet direct peut être remplie par :

Un nom ou un groupe nominal :J’aperçois (le frère d’Antoine.) Charlemagne a reconstruit (l’Empire romain)

Un pronom :Je (l’)appelle. Il (nous) voit.

Une proposition subordonnée :Je crois (que tu te trompes). Il aime (nager.) Charlemagne espérait (que son empire
durerait mille ans.) Je doute (que tu sois vaillant.)
8.2.2. La fonction complément d’objet indirect (OI)
Grammaire Française I
16
Unité 2 : La phrase
Le complément d’objet indirect est aussi un complément essentiel du verbe. Il compète un verbe transitif indirect. Il
est rattaché au verbe par une préposition, à ou de le plus souvent.Le beau temps se succède (à la pluie). Le chanteur s’adresse (au
public).
La fonction complément d’objet indirect peut être remplie par :

Un nom ou un groupe nominal :L’équipe obéit (à son capitaine). Jacqueline parle à ses parents.

Un pronom :L'équipe (lui) obéit. Marie (leur) téléphone trois fois par jour. Je n’(en) ai pas besoin.

Une proposition subordonnée :Le champion renonce (à participer). Il veille (à ce que ses enfants étudient)
8.2.3. La fonction complément de lieu
Certains verbes appellent obligatoirement un complément non déplaçable qui indique le lieu. Ces compléments
sont essentiels, ils appartiennent au groupe verbal. Ils sont introduits par des verbes intransitifs de mouvement qui indiquent
soit un point de départ (l’origine), soit un point d’arrivée (la destination) ou par des verbes locatifs(mettre quelque chose
quelque part, placer, introduire, etc.).
L’employé vient (de Paris).
Il retourne (chez ses parents).
L’élève a mis le livre (sur la table).
8.2.4. Les verbes attributifs et l’attribut du sujet
Le verbe cueillir dans la phrase Laure cueille un bouquet indique ce que fait le sujet ; cette action porte sur le complément
d’objet direct bouquet : sujet et OD sont différents.
À l’inverse, le verbe être dans la phrase Cette tulipe est rouge permet de réunir, de relier le sujet cette tulipe et une
caractéristique exprimée par l’adjectif qualificatif rouge placé à la suite du verbe. Cette caractéristique rouge est
« attribuée » au sujet par l’intermédiaire du verbe être : nous appellerons ce verbe un verbe attributif. Les verbes attributifs
établissent un lien étroit entre le sujet et le groupe placé –le plus souvent- à la suite du verbe.
De nombreux verbes peuvent être utilisés comme verbes attributifs :

Verbes :être, paraître, sembler, devenir, demeurer, rester

Locutions verbales :passer pour, avoir l’air
Le mot ou le groupe de mots placé à la suite d’un verbe attributif a la fonction attribut du sujet : il exprime une
caractéristique, un état du sujet. L’attribut du sujet est un constituant essentiel de la phrase, il ne peut pas être supprimé.
Nous sommes (satisfaits). Le renard passe pour (un animal rusé).
La fonction attribut du sujet peut être remplie par :

Un adjectif qualificatif :Le temps est (chaud). Marie est (très belle).

Un nom ou un groupe nominal :L’âne est (un animal stupide).

Un pronom :Es-tu contente ? Oui, je (le) suis.

Une proposition subordonnée :À l’école, l’idéal est (de travailler régulièrement.)
8.2.5. L’attribut de l’objet direct
Dans la phrase La misère avait rendu Cosette laide l’adjectif qualificatif laide exprime une caractéristique attribuée à
l’objet directCosette par l’intermédiaire du verbe rendre. Aussi dit-on que la fonction de l’adjectif qualificatif laide est attribut
de l’objet directCosette.
Les verbes qui peuvent être construits avec un attribut de l’objet direct sont tous des verbes transitifs directs.
L’attribut de l’objet direct peut être construit directement ou indirectement. Je vous sais (intelligents). On l’a traité (de sot). Ces verbes
ont un sens particulier dans les phrases où ils sont suivis d’un attribut de l’objet direct. On peut les classer en trois catégories
selon qu'ils expriment :

Une perception : voir, sentir…Je vous sens (malheureuse)

Un jugement portant sur l’OD : croire, juger, trouver…Je trouve Paul (pâle) aujourd’hui.
Grammaire Française I

17
Unité 2 : La phrase
Une modification apportée à l’OD ou une nomination : rendre, appeler, nommer, proclamer, désigner
comme…On proclama Laurent (vainqueur du tournoi).
L’attribut de l’OD subsiste si on remplace l’OD par un pronom :La misère avait rendu Cosette laide La misère l’avait rendue
laide.Si on transpose à la voix passive une phrase contenant un attribut de l'OD, celui-ci devient attribut du sujet:Cosette avait été
rendue laide par la misère.
8.3. Les compléments circonstanciels
Toutes les précisions concernant l’endroit, le moment, la cause et les conséquences de l’événement, la manière, les
moyens utilisés, le but recherché par celui qui agit, etc., constituent les circonstances de l’événement.
8.3.1. Les compléments circonstanciels de lieu et de temps
Dans les phrases, les compléments circonstanciels de lieu et de temps précisent l’endroit et le moment des faits
racontés. Ils peuvent être déplacés et supprimés sans que la complétude de la phrase se voie altérée.(Derrière nous), (du côté
du continent), le ciel rosit (de minute en minute).
Les fonctions complément circonstanciel de lieu et de temps peuvent être exercées par :

Un syntagme prépositionnel :Le ciel rosit (derrière nous.) Je finirai (avant son arrivée).

Un nom ou un groupe nominal :(Le soir), il fait froid. Il marche (les mains dans les poches)

Un adverbe :Nous marchons (toujours). Il lisait (fréquemment).

Une proposition subordonnée :(Dès qu’il vit la mer), il voulut se baigner. Frappez (avant d’entrer.)
Le complément circonstanciel de lieu peut indiquer :

L’origine : Nous voyageons (de Madrid) (à Paris).

La direction : Nous voyageons (de Madrid) (à Paris).

L’endroit par où l’on passe : Nous avançons (à travers les bois).

Le lieu où l’on est : Un drapeau étalé (sous nos pas).
Le complément circonstanciel de temps peut indiquer :

La date : Nous sommes partis (à trois heures).

La durée : Nous marchons (depuis une demi-heure).

La fréquence : (Chaque jour) il se rend à son entraînement.
8.3.2. Les compléments circonstanciels d’instrument et de manière
Le complément circonstanciel d’instrumentindique l’instrument qui permet à l’action de se réaliser :
(À l’aide d’une perche), le funambule maintient son équilibre.
J’attraperai la lune (avec un filet à papillons).
Les compagnons de la jeune femme la ranimèrent (avec quelques gouttes de liqueur).
Il voulut frapper le chien (avec un bâton).
Le complément circonstanciel de manière indique de quelle façon l’action est réalisée :
Nous rentrâmes (en hâte).
J’apprends mes leçons (sans difficultés).
Les enfants se battent (violemment).
La bourrasque battit la mer (avec véhémence).
8.3.3. Les compléments circonstanciels de cause, conséquence et but
Le complément circonstanciel de cause donne la raison de l’action, il indique ce qui la provoque, il apporte une
explication :
(À force de se balancer), il tomba de sa chaise.
(En raison de son échec), son humeur était changeante.
La maison a brûlé (parce qu’on a fumé dans la chambre).
Le complément circonstanciel de conséquence indique le résultat atteint ou possible grâce à l'action exprimée par
le verbe principal.
Grammaire Française I
18
Unité 2 : La phrase
Le docteur a parlé à voix basse (de sorte que le malade ne l'a pas entendu).
Il a fait moins dix la nuit dernière (si bien que toutes les fleurs ont gelé).
Elle a(tellement/crié/qu’elle a maintenant mal à la gorge).
Le complément circonstanciel de but indique ce qu'on se propose d'atteindre ou d'éviter, ce qui motive l'action.
Penser à un but, c'est penser à une intention, à un objectif qu'on veut voir réalisé.
Il va à la gare (pour se rencontrer avec son ami).
Le petit écoute de la musique dans sa chambre (afin de ne pas déranger ses parents).
J’emporte toujours un bon livre avec moi à la plage (de peur de m’ennuyer).
8.3.4. Le complément circonstanciel d’hypothèse ou condition
L'expression de l'hypothèse traduit un acte de l'esprit par lequel ou bien on récrée le passé autrement qu'il n'a eu
lieu, ou bien on révoque une actualité présente, ou bien on construit l'avenir en imagination.
(Sans votre appui), il n'aurait pas réussi.
(La même situation se présentant), j'agirais tout autrement.
(Dans l’hypothèse où vous changeriez d'avis), informez-moi sans retard.
(Si tu viens à Grenoble) et (que tu aies envie de faire du ski), j’irai avec toi.
8.3.5. Le complément circonstanciel de comparaison
La comparaison apparaît quand on rapproche deux choses en vue de dégager un rapport d'équivalence, d'égalité,
de conformité qui les unit ; une différence de qualité, de quantité, d'intensité qui les sépare :
Il ment (comme un politicien).
On le respecte (autant qu'on l'aime).
Il a (plus/ de valeur /qu'on ne croit).
Il dessine beaucoup (mieux qu'il ne peint).
(En comparaison du cinéma français des années 30), la « Nouvelle Vague » des années 60 n’a pas montré le vrai visage de la société de l’époque.
8.3.6. Les compléments circonstanciels d’opposition et de concession
L’opposition indique un rapport entre deux choses, deux personnes qui sont sémantiquement contraires.
Il regarde la télé (au lieu de faire ses devoirs).
(Pendant qu’il pleut à Paris), il fait beau à Nice.
Jean aimait les sports violents, les sorties en bande, les blagues vulgaires, (à l'opposé de son frère).
La concession indique la reconnaissance, l’acceptation d’un fait qui devrait empêcher la réalisation d’un autre
fait, mais qui cependant ne l’empêche pas. Dans les phrases :Il n’a pas réussi, malgré tous ses efforts ; Il viendra, bien qu’il soit
malade, Ses efforts auraient dû le faire réussir, ils n’y ont pas abouti ; Sa maladie aurait dû l’empêcher de venir, il est venu
toutefois ;- Malgré ses efforts est un complément de concession ; - Bien qu’il soit malade est une proposition de concession.
(Même s’il vente et il neige), il ne renoncera pour rien au monde à sa promenade quotidienne.
(Bien qu'il soit tard), je sortirai avec mes amis.
(Quelque effort qu’il fasse), il n’arrive à rien.
(Si maladroitement qu’il parlât anglais), il se faisait comprendre.
(Où que tu travailles), tu auras toujours les mêmes problèmes.
8.3.7. Les autres compléments circonstanciels
Le complément circonstanciel d’accompagnement ou compagnie indique le partenaire du sujet dans l’action :
Je lis un livre de philosophie chaque soir (avec mon chat).
Jean sort (avec Lucie)
L’ouvrier travaille (avec les siens)
Il viendra (avec un ami)
Le complément circonstanciel de prix indique le coût :
Ce livre coûte (dix euros).
La robe coûte (trois cents francs).
Le complément circonstanciel de mesure indique les dimensions :
La piste du stade mesure (quatre cents mètres).
Ce mur a été allongé (de dix mètres)
Cet homme mesure (deux mètres).
Grammaire Française I
19
Unité 2 : La phrase
Le complément circonstanciel de poids indique le poids :
Il pèse (cent kilos).
Je pèse (60 kilos).
8.4. Toutes les fonctions dans la phrase
1. Sujet
Les arbres perdent leurs feuilles en automne
2. Complément du nom
La maisonde Claudine, l’obéissanceà la loi
3. Complément du pronom
C’est quelqu’unde Paris
4. Complément de l’adjectif
Il est heureuxde son succès, il est sensibleà vos compliments.
5. Complément de l’adverbe
Conformémentaux ordres, il se retira.
6. Objet direct
J’aimele son du cor. Il a ferméla fenêtre. Ilsaitconduire.
7. Attribut du sujet
Paul restaitun enfant. Il estsympa.
8. Attribut de l’objet direct
Je crois cet hommehonnête.
9. Objet indirect
Je parleà Paul. Veillezà ce que vos enfants mangent bien.
10. Complément de lieu
Il est arrivéde Londres.
11. Complément circonstanciel de lieu
Il passe ses vacances à Londres.
12. Complément circonstanciel de temps
J’aurai terminé dans un instant. Quand il est arrivé, il pleuvait.
13. Complément circonstanciel de manière
Il travaille avec ardeur. Il marche en boitant.
14. Complément circonstanciel de prix
Il a payé pour ce terrain une forte somme.
15. Complément circonstanciel de mesure
La piste du stade mesure quatre cents mètres.
16. Complément circonstanciel de poids
Ce pont est ouvert aux véhicules qui pèsent trois tonnes.
17. Complément circonstanciel de compagnie
Il voyage avec son frère.
18. Complément circonstanciel d’instrument
Il écrit son nom avec un crayon.
19. Complément circonstanciel de cause
Il a été puni à cause de sa paresse. Je ne suis pas venue parce qu’il pleuvait.
20. Complément circonstanciel de conséquence
Il est malade de sorte qu’il sera hospitalisé.
21. Complément circonstanciel de but
Il travaille pour réussir.
22. Complément circonstanciel d’hypothèse
Si tu ne viens pas, tu n’auras pas de gâteau.
23. Complément circonstanciel de comparaison
Il travaille autant que moi.
24. Complément circonstanciel de concession
Malgré les apparences, ils s’aiment. Tu l’asfaitmême si tu ne voulais pas.
25. Complément circonstanciel d’opposition
J’aime le cinéma alors que je déteste le théâtre.
26. Complément circonstanciel d’attribution
J’ai acheté des fleurs pour ma mère.
Exercices :
1. Analysez en constituants les phrases suivantes :
Ex : Mon frèrelit un livre d’aventuressur son lit
SNs
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
SV
SPcc lieu
Mes parents ont ramassé des champignons délicieux en se promenant, dimanche dernier, dans la forêt de Chantilly.
Parce qu’il aime les avions, Yves monte avec beaucoup d’application un modèle réduit du Concorde.
L’employé a remis hier à mon père un télégramme qui l’a beaucoup inquiété.
Les voyageurs qui n’ont pas de bagages à faire enregistrer doivent se présenter au guichet de réservations.
Le moniteur du camp demande aux adolescents de se grouper dans la grande tente du réfectoire.
Le gardien de l’immeuble, sans qu'on le lui ait demandé, a gardé le colis recommandé que nous attendions avec impatience.
Présentez-vous à la caisse dès que votre numéro sera affiché.
Leur poste de télévision ne fonctionne plus depuis hier.
Le libraire a sans doute reçu ce matin les livres commandés.
Que lui direz-vous ?
Au croisement, prenez la direction d’Angers.
Qui a mangé du chocolat dans le salon ?
Subitement, elle aperçut une lumière, comme une étoile égarée, dans les branches.
Grammaire Française I
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
20
Cette lumière la guida.
Elle marcha longtemps.
Au milieu de la clairière flambait un grand feu.
Autour du feu se tenaient les douze frères, les douze mois.
La fille s’approcha du brasier.
La forêt devint silencieuse.
Soudain, Javier frappa la terre de son bâton.
2. Dites quelle est la fonction syntaxique des SN soulignés.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Dans le ciel, volent de grands oiseaux blancs.
Je les vois planer avec grâce.
Leur vol devient une danse gracieuse.
Je regarde tomber la nuit.
Notre chat dort le jour et s’agite beaucoup la nuit.
Les enfants les ont conservés dans leurs poches.
La famille Mabove demeure rue Jean Jacques Rousseau.
Victor demeure mon meilleur ami.
Les sportifs sont allés prendre une douche.
3. Classez les compléments soulignés selon qu’ils font ou non partie du groupe verbal.
1.
2.
3.
4.
5.
L’homme saisit le sac, puis se perdit dans la foule.
Un petit garçon de trois ans s’était perdu dans le grand magasin.
Un témoin courut à la pharmacie.
Les enfants se mirent à courir dans la descente.
Elle plongea sa cuillèredans la sauce.
4. Remplacez tout le SNOD par le pronom personnel correspondant.
1.
2.
3.
Le soleil ce matin embrassait le sommet de la colline.
Les élèves accueillirent avec enthousiasme l’annonce du concert de rock.
La directrice pressait d’une voix aiguë les filles qui s’attardaient dans les couloirs.
5. Dites quelle est la fonction syntaxique des SN soulignés (OD, attribut, CC, sujet inversé).
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
Du pot jaillit du lait.
Des profondeurs des grottes montaient des plaintes désespérées.
Des manœuvres montaient des brouettes de terre.
Les enfants changeaient de salle l’heure suivante.
Dominique avait une fille.
Le soleil à midi devenait une boule de feu.
Un journaliste a photographié l’étrange boule de feu.
De la boue éclaboussa son visage.
Du fond s’élevaient de grosses bulles qui éclataient à la surface.
Les enfants sortirent de l’eau.
Les villageois élevaient leurs enfants sévèrement.
Les nuages paraissaient des personnages grotesques.
Le théâtre italien présentait des personnages grotesques.
6. Identifiez les OD en les remplaçant par le, la, l’, les, et les OI en les remplaçant par lui, leur.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
La préfecture de police annonce aux automobilistes que la périphérie sera fermée cette nuit.
L’entraînement plaît beaucoup à l’athlète.
La publicité incite les consommateurs à des achats parfois superflus.
Une nouvelle colle facilite la pose des papiers peints.
La gymnastique corrective réussit bien à Yvette.
La fortune sourit aux audacieux.
7. Distinguez les OI et les compléments ou CC.
Unité 2 : La phrase
Grammaire Française I
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
21
Unité 2 : La phrase
Il se spécialise en mécanique.
Les coureurs se sont soumis à un contrôle antidopage.
Ils se sont revus à l’entrée.
La réussite succède souvent à l’échec.
Le bébé pleurait dans son berceau.
Elle a salué son amie d’un signe de tête.
L’espion portait un magnétophone à la ceinture.
Ils ont inculqué le sens de la justice à leurs enfants.
Ils ont habitué leur chien à la solitude.
8. Distinguez les compléments et les attributs.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Le chemin croise un sentier de forêt. Le chemin devient un sentier de forêt
L’aubergiste est un ancien forçat. L’aubergiste embauche un ancien forçat.
Le commissaire félicite un excellent policier. Le commissaire passe pour un excellent policier.
L’acteur imita un chanteur célèbre. L’acteur devint un chanteur célèbre.
La directrice semblait une personne dynamique. La directrice engagea une personne dynamique.
Les Dupont resteront une seule journée. Les Dupont resteront leur seule famille.
9. La représentation graphique de la phrase
Un arbre est la représentation graphique de la phrase (représentation de l'application des règles). Il comporte
desbrancheset desnœuds. Les nœuds portent desétiquettes.
La représentation graphique en arbres est pratique parcequ'elle montre clairement l'organisation hiérarchique
des constituants et met en évidence les différences de constitution ou de structure qui correspond à la
différence de fonction.
Ex :
Il enseigne le matin
Il enseigne le latin
Pour pouvoir formaliser la grammaire et écrire les règles par des formules, on représente les différents constituants par
des symboles:
∑
=
énoncé
T
=
Type ou constituant de phrase
P
=
noyau (représenté P parce que, dans la première étape de la théorie, le noyau a été considéré comme la
phrase de base).
+
=
opération de concaténation.

=
règles de réécriture.
()
=
elles servent à indiquer qu’un constituant est facultatif.
{}
=
les accolades indiquent que l'on peut réécrire le syntagme par différentes possibilités dans le même axe
paradigmatique
/\
=
branches de la représentation graphique.
||
||
=
règles de réécriture lexicale, ils donnent l'instruction de réécrire un symbole par des "mots", ou suites de mots.
Les règles de réécriture de ∑, T, P sont :
∑ = Type (constituant pragmatique) + Matériau (constituant syntaxique)
T = type obligatoire + type facultatif
P = SN + SV + (SP)
La catégorie est le symbole qui entre dans les règles de formation d'arbres (SV, SN).La catégorie est une
propriété inhérente au symbole. Ainsi SN est la catégorie du syntagme nominal et SV la catégorie du syntagme verbal. En
conséquence toutes les réécritures terminales de SN ou de SV appartiennent à la catégorie du syntagme nominal ou du
syntagme verbal.
Les fonctions définissent les relations que les symboles entretiennent entre eux dans les règles de formation
Grammaire Française I
22
Unité 2 : La phrase
d'arbres : ces relations sont dites grammaticales parce qu'elles définissent la grammaire.
Ainsi la règle : P SN + SV représente le fait que SN précède SV ou que SV suit SN et que tous les deux sont dominés par le
symbole P. Dans cette règle, SN aura la fonction de sujet et SV aura la fonction de prédicat.
Lastructure de surfacen’est pas pertinente pour l’interprétation sémantique. Seules lesstructures profondesdes
phrases sont pertinentes en ce qui concerne le sens ; seules elles sont soumises à l’interprétation sémantique.
Lestransformationsqui font passer de ces structures profondes aux structures de surface ne modifient pas le sens et
n’ajoutent aucun sens.
Quand des phrases réalisées ontplusieurs senson parle de ‘polysémie’ou ‘d’ambiguïté sémantique’. Ce fait peut tenir
au lexique, les mots ayant plusieurs sens (polysémie lexicale), ou à la syntaxe (polysémie syntaxique). Dans le deuxième cas,
la même phrase réalisée doit avoir plusieurs structures profondes susceptibles d'autant d'interprétations sémantiques ; c'est ce
qui permet de dire qu'elle a plusieurs sens.
Soit la phraseLe magistrat juge les enfants coupablesqui a deux représentations structurelles répondant à
Le magistrat juge que les enfants sont coupables.
Le magistrat juge les enfants qui sont coupables.
Les deux structures profondes sont différentes (d'où les deux sens) et la phrase réalisée représente la convergence
d'opérations différentes appliquées à ces deux structures.
Exemples de constituants des syntagmes
SN
Npropre
D+N
PréD + D + N
PréD + D + PostD + N
D + PostD + N
D + N + Adj
D + N + SPc du nom
D + N + Relative
Pronom
Paul
La fille
Tous les hommes
Tous les quatre enfants
Mes trois amis
L'enfant terrible
La veste de ton père
L'homme qui est venu
Elle
SV
V
V
V
V
V
V
V
V
(Je) marche
(Il) apporte le courrier
(Il) mange.
(Les journalistes) parlent à Paul
(Il) offre des fleurs à sa mère
(J)'ai trouvé ce travail passionnant
(Monique) en a parlé à son petit copain
(Mes amis) vont à Paris
+
+
+
+
+
+
+
SNOD
Ø
SPOI
SNOD + SPOI
SNOD + SAATT.OD
SP + SP
SPclieu
SV (copule)
V + SNAT
V + SAAT
V + SPC.lieu
(Mon père) est médecin
(Jacques) est beau
(Le facteur) est dans le couloir
SA
Adjectif
Adverbe + Adjectif
Adj. + SPc de l’adj
Adv. + Adj. + SPc de l’adj
(Tu) es heureux
(Tu) es très heureux
(Tu) es heureux de ta réussite
(Tu) es très content de ta réussite
SP de Phrase
Adverbe
Préposition + SN
(Prép. effacée) + SN
Prop. subordonnée conjonctive
Prop. subordonnée gérondive
Prop. Subordonnée participiale
SP de Verbe
Préposition + SN
Pronom
Proposition subordonnée
Modèles de représentation graphique
(Il sort) toujours.
(Ça pousse) sous les sapins.
(Il marche) les mains dans les poches.
(Il marche) quand il pleut.
(Il marche) en chantant.
Partant de chez Nicole, (il a trouvé son fils).
Il a réussi à ses examens. (OI), Elle est sortie du bureau. (Complément de lieu)
J'en ai parlé. J'y pense.
Je me plains de ce qu’il soit arrivé en retard. Je compte qu’il viendra à l’heure.
Grammaire Française I
23
1. J’ai arrangé mes affaires
Σ
T
décl
pr
P
SNS
SV
V
SNOD
D
.
je
ai arrangé
N
mes
affaires
2. Je ne regarde pas la télé
Σ
T
P
décl
+ nég
pr
SNS
SV
V
SNOD
D
.
je
ne pas
regarde la
N
télé
3. Je loue une maison à la plage.
Σ
T
P
décl
SNS
SV
pr
V
SNOD
N
D
.
je
loue une
SPC du nom
Prép
SN
maison
à
D
N
la
plage
4. Pierre est souvent appelé au Ministère
Σ
T
décl
P
SNS
SV
SPCCtemps
+
passif
Npr
pr
V
SNODSPClieuadv
prépSN
D
N
être + ppe. (on) appelle
Pierre
à
le
au
5. Regarde attentivement les consignes !
ministère souvent
Unité 2 : La phrase
Grammaire Française I
24
Σ
T
P
SNS
impér
SV
pr
SPCCmanière
V
SNOD
adv
D
! sujet Ø
(tu)
N
regardes les
consignes
attentivement
6. C'est Paul qui a donné ce cadeau à sa femme hier
Σ
T
P
décl
SNS
+
emph Npr
V
SNOD
D
SN
N
D
SV
prép
SPCCtemps
SPOI
adv
N
C'est Paul a donné ce
…qui
cadeau
à
sa
femme
hier
7. Je suis allée au bal hier.
Σ
T
décl
pr
P
SNS
SV
V
SPCCtemps
SPClieuadv
prép
.
Je
suis allée
à
SN
D
N
le
au
bal
hier
8. Nous avons dansé jusqu’à cinq heures du matin.
Σ
T
P
décl
SNS
pr
D
N
Prép
SN
SV
V
SPCCtemps
prép
SN
SPCdu nom
D
.
nous
avons dansé jusqu’à cinq
9. Vous avez mis ceux-là ?
heures de le
du
N
matin
Unité 2 : La phrase
Grammaire Française I
25
Σ
T
P
Interrog
SNS
SV
pr
V
SNOD
pr
?
vous
avez mis
ceux-là
Exercices
Représentez graphiquement les énoncés suivants :
1.
Ce n’est pas Curie qui a découvert la pénicilline ?
2.
A-t-il souvent des migraines ?
3.
Tu n’as pas trouvé l’explication quelque part ?
4.
Rien n’est arrivé aujourd’hui à l’école.
5.
Je ne connais aucune actrice grecque.
6.
La Pyramide du Louvre a été conçue par Pei.
7.
En 1840, l’esclavage dans les colonies françaises est aboli.
8.
Elle vous a attendu longtemps Pauline ?
9.
Ce n’est pas Gutenberg qui a inventé l’imprimerie ?
10. Où les français passent-ils leurs vacances ?
11. Pourquoi les enfants ont-ils loué cette maison ?
12. Tu n’as jamais visité la France, toi ?
13. Couche-toi immédiatement !
14. Je viens de l’aéroport.
15. L’intrépide explorateur était dévoré des moustiques.
16. La vidange d’huile a-t-elle été faite ?
17. Les jours ensoleillés ont été rares l’été dernier.
18. C’est Paul qui a vidé la piscine hier ?
19. Ne viennent-ils pas demain ?
20. Quelle merveilleuse sortie que nous avons faite !
21. Ne soyez pas insolents !
22. Je n’y retournerai pas avant l’automne.
23. Lave-toi les mains !
24. Est-ce qu’il a été examiné par le médecin scolaire ?
25. Depuis la semaine dernière, la radio annonce des événements graves.
26. Je ne l’ai jamais rencontrée, Lise.
27. Ton ami, je ne l’aime guère.
28. On part demain à l’aube et chacun fait gaiement ses préparatifs.
29. Personne ne criait ni ne jouait dans cette maison bizarre.
30. Le chêne fut déraciné par la violente tempête.
31. Est-ce que c’est la piscine qui a été vidée ?
32. Qu’est-ce que vous faites à cette heure-ci à la Bastille ?
33. Qu’il est grossier ce vendeur !
34. Le chauffeur a été sans doute aveuglé par les phares du camion.
Unité 2 : La phrase
Grammaire Française I
26
Unité 2 : La phrase
35. De nombreux manifestants avaient été arrêtés par la police.
36. C’est la musique électronique que nous détestons.
37. Hier, j’ai manqué le bus et je suis arrivé en retard à mon travail.
38. C’est à cause du climat qu’il n’est pas venu aujourd’hui.
39. Nous avons terminé tôt grâce à notre efficacité.
40. Le fondateur des éditions françaises, Roland, est mort mercredi à Paris.
41. Nous marchons dans la rue et soudain nous entendons des cris sur la droite.
42. Pourquoi les enfants ne sont-ils pas venus aujourd’hui à la fête ?
43. Je ne fais pas le saut à la perche aux olympiades.
44. Ce qui m’attriste, c’est la pauvreté.
45. Je suis monté à l’aube jusqu’au ruisseau.
46. Elle aurait acheté cette veste à n’importe quel prix.
47. C’est Alexandre qui jouera au ballon avec nous dans le tournoi ?
48. Je n’y reviendrai pas avant trois heures.
49. Que cet enfant est insupportable !
50. Qu’est-ce que tu préfères le soir ?
51. Soumettez-moi vos idées lors de la réunion.
52. N’attendez pas de miracle.
53. Quelles vacances formidables que nous avons passées !
54. Il a renoncé à ce projet insensé.
55. Je ne parlerai jamais de ce projet à mes amis.
56. D’énormes vagues se fracassaient au pied des rochers.
57. Il perdit son sang-froid sous le coup de la colère.
58. Louis a placé tous ses espoirs en son fils.
59. Où est-ce que tu fais des sports ?
60. Cet enfant parle tout le temps.
61. Vous le trouverez quelque part ?
62. Eddie ne mange jamais de poisson.
63. Nous n’avons vu personne aujourd’hui.
64. Julie ne prête-t-elle pas son vélo neuf ?
Exercices complémentaires et modèles de partiel (avec corrigés)
1. Analysez les unités du discours (phrase, rhèse et interjection) dans le dialogue suivant :
Dialogue entre Knock et une dame
K : Vous vous rendez compte de votre état ?
D : Non.
K : Tant mieux. Vous avez envie de guérir ou vous n'avez pas envie ?
D : J'ai envie.
K : J'aime mieux vous prévenir tout de suite que ce sera très long et très coûteux.
D : Ah ! Mon Dieu ! Et pourquoi ça ?
K : Parce qu'on ne guérit pas en cinq minutes un mal qu'on traîne depuis 40 ans.
D : Depuis 40 ans ?
K : Oui, depuis que vous êtes tombée de votre échelle.
D : Et combien est-ce que ça me coûterait ?
K : Qu'est-ce que valent les veaux actuellement ?
D : Ça dépend des marchés et de la grosseur. Mais on ne peut guère en avoir de propres à moins de 4 ou 5 cents francs.
K : Et les cochons gras ?
D : Il y en a qui font plus de mille.
K : Eh bien ! Ça vous coûtera à peu près deux cochons et deux veaux.
D : Ah là là ! Près de 3000 francs. C'est une désolation. Jésus Marie !
K : Si vous aimez mieux faire un pèlerinage, je ne vous en empêche pas.
D : Oh ! Un pèlerinage ça revient cher aussi et ça ne réussit pas souvent. Mais qu'est-ce que je peux donc avoir de si terrible que ça ?
Grammaire Française I
27
Unité 2 : La phrase
K : Je vais vous l'expliquer en une minute au tableau noir. Voici votre moelle épinière, en coupe, très schématiquement, n'est-ce pas ? Vous
reconnaissez ici votre faisceau de Türck et ici votre colonne de Clark ? Vous me suivez ? Eh bien ! Quand vous êtes tombée de l'échelle votre
Türck et votre Clark ont glissé en sens inverse.
2. Répondez aux questions d’après le texte : Gilles a-t-il un alibi ?
1
5
10
15
20
Gilles a-t-il un alibi ? Chez le juge :
Le juge : Voulez-vous me donner votre emploi du temps de vendredi 11 mars à partir de 16 heures ?
Gilles : Oui, oui, voilà… A 16 heures je suis sorti de chez moi, j’ai marché, puis je suis allé à pied au bar des Lilas.
Le juge : Oui. On vous a vu là-bas vers 16 h 30. Le patron a dit que vous avez beaucoup bu.
Gilles : Beaucoup ? Non, juste un verre ou deux.
Le juge : Vous êtes reparti paraît-il vers 18 heures.
Gilles : Ensuite, je suis allé au cinéma, au Rex.
Le juge : Quel programme ?
Gilles :Drôle de drame.
Le juge : Je me suis renseigné. Drôle de drame n’était projeté qu’à 21 heures. Alors ?
Gilles : Alors ? Ben, je dois me tromper. L’heure, vous savez…
Le juge : Qu’avez-vous fait entre 18 heures et 21 heures ?
Gilles : J’ai marché, j’ai traîné dans les rues de la ville.
Le juge : L’impasse du Levant, ça vous dit quelque chose ?
Gilles : Oui, c’est au Port. Je connais oui. Mais, j’y suis pas allé ce jour-là. Non, non. Ah, oui, je me rappelle, j’ai suivi les quais. J’ai marché tout doucement,
il faisait beau.
Le juge : Du bar jusqu’au cinéma Rex, il y a 800 mètres environ. Trois heures pour 800 mètres, c’est tout de même beaucoup. D’autre part, il faisait beau,
certes, mais à partir de 7 heures du soir, il fait nuit. Vous dites que vous vous êtes promené trois heures au bord de quais mal éclairés. Alors essayez de
vous rappeler. Vous êtes sûr que vous n’êtes pas allé « Impasse du Levant » ?
Gilles : L’Impasse du Levant ? Non, non. J’ai peut-être été dans le coin, mais je ne suis pas entré dans l’impasse. Je ne suis pas allé chez Lili.
Le juge : Bon, nous y voilà. Vous connaissez Lili ?
Gilles : Oh, un peu seulement. Une bonne copine d’autrefois. D’ailleurs tout le monde connaît Lili dans le coin.
Le juge : Elle a été tuée ce jour-là à 20 heures
1) Cherchez dans le texte :
a) 1 phrase déclarative
b) 1 phrase interrogative
c) 1 phrase impérative
d) 1 phrase déclarative négative
e) 1 phrase déclarative passive
f) 1 phrase interrogative emphatique
2) Cherchez dans le texte 3 rhèses déclaratives et 2 rhèses interrogatives. Rétablissez le thème.
Corrigés :
1. Analysez les unités du discours dans le dialogue suivant : Dialogue entre Knock et une dame
K: [Vous vous rendez compte de votre état?] Phrase interrogative
D: [Non.] Rhèse déclarative négative
K: [Tant mieux.] Rhèse déclarative[Vous avez envie de guérir] Phrase interrogative ou [vous n'avez pas envie ?] Phrase interrogative négative
D: [J'ai envie.] Phrase déclarative
K: [J'aime mieux vous prévenir tout de suite que ce sera très long et très coûteux.] Phrase déclarative
D : [Ah !] Interjection exclamative [Mon Dieu !] Interjection exclamative [Et pourquoi ça ?] Rhèse interrogative
K : [Parce qu'on ne guérit pas en 5 minutes un mal qu'on traîne depuis 40 ans.] Rhèse de réponse, négative
D : [Depuis 40 ans ?] Rhèse interrogative
K : [Oui] Rhèse déclarative, [depuis que vous êtes tombée de votre échelle.] Rhèse de réponse
D : [Et combien est-ce que ça me coûterait ?] Phrase interrogative
K : [Qu'est-ce que valent les veaux actuellement ?] Phrase interrogative
D : [Ça dépend des marchés et de la grosseur.] Phrase déclarative[Mais on ne peut guère en avoir de propres à moins de 4 ou 5 cents francs.]
Phrase déclarative négative
K : [Et les cochons gras ?] Rhèse interrogative
D : [Il y en a qui font plus de mille.] Phrase déclarative
K : [Eh bien !] Interjection exclamative [Ça vous coûtera à peu près deux cochons et deux veaux.] Phrase déclarative
D : [Ah là là !] Interjection exclamative [Près de 3000 francs.] Rhèse déclarative [C'est une désolation.] Phrase déclarative [Jésus Marie !]
Interjection exclamative
K : [Si vous aimez mieux faire un pèlerinage, je ne vous en empêche pas.] Phrase déclarative négative
D : [Oh !] Interjection exclamative
[Un pèlerinage ça revient cher aussi]phrase déclarative emphatique
et [ça ne réussit pas souvent.] Phrase déclarative négative
[Mais qu'est-ce que je peux donc avoir de si terrible que ça ?] Phrase interrogative
K : [Je vais vous l'expliquer en une minute au tableau noir.] Phrase déclarative
[Voici votre moelle épinière, en coupe, très schématiquement,] Phrase déclarative
[N’est-ce pas ?] Phrase interrogative négative
[Vous reconnaissez ici votre faisceau de Turck et ici votre colonne de Clarck ?] Phrase interrogative
[Vous me suivez ?] Phrase interrogative
[Eh bien !] Interjection exclamative
Grammaire Française I
28
[Quand vous êtes tombée de l'échelle votre Turck et votre Clarck ont glissé en sens inverse.] Phrase déclarative
2. Répondez aux questions d’après le texte : Gilles a-t-il un alibi ?
1) Cherchez dans le texte :
a) 1 phrase déclarative
l.3 À 16 heures, je suis sorti de chez moi.
b) 1 phrase interrogative
l.2 Voulez-vous me donner votre emploi du temps du vendredi 11 mars…
c) 1 phrase impérative
l. 18 Essayez de vous rappeler
d) 1 phrase déclarative négative
l. 15 J’y suis pas allé ce jour-là.
e) 1 phrase déclarative passive
l.23 Elle a été tuée ce jour-là à 20 heures.
l.10 Drôle de drame n’était projeté qu’à 21 heures.
f) 1 phrase interrogative emphatique l. 14 L’Impasse du Levant, ça vous dit quelque chose ?
2) Cherchez dans le texte 3 rhèses déclaratives et 2 rhèses interrogatives. Rétablissez le thème.
3 rhèses déclaratives
l. 9 Drôle de drame  Je suis allé voir Drôle de drame
l. 22 Un peu seulement  Je connais Lili un peu seulement.
l. 22 Une bonne copine d’autrefois  C’est une bonne copine…
2 rhèses interrogatives
l. 8 Quel programme ?  Quel programme êtes-vous allé voir ?
l. 20 L’Impasse du Levant ?  Vous dites l’Impasse du Levant ?
Unité 2 : La phrase
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