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'SB Wï&&ÊÊi i .iTHTiTiï' rifnIWiFTi wÈÈ » (1 li>[ TlrTO ir H - i_ 'ïï'Ti P if 17 ^■^n^^H^i 1 ♦—«M BIBLIOTHÈQUEDUS UP- JESUITES DE LE CULTE DE MARIE. "N A m. g \-&. Les Fontaines éO - CHANTILLY ''. ' M W ! LE CULTE DE MARIE, ORIGINES, EXPLICATIONS, BEAUTÉS; CONTENANT UN PRÉCIS HISTORIQUE ET DES NOTICES SUR TOUTES LES FÊTES ET DÉVOTIONS; LES OFFICES COMPLETS, LATIN-FRANÇAIS, SELON LE RIT ROMAIN ET PARISIEN ; DE NOMRREUSES PRIÈRES, TOUTES LES DÉVOTIONS A MAB1E , CONFRERIES, PÈLERINAGES, NEU VAINES, ETC.; SUIVI DE L'ORDINAIRE DE LA MESSE ET DES VÊPRES DU DIMANCHE; PAR J.-B. G m _ Ouvrage approuvé par Mgr l'Archevêque de Bordeaux. tl n'est pas douteux que tout ce que nous disons en l'honneur de la Mère n'appartienne également au Fils (S. Rernako.) ^t Jïon est dubium qutdquid in laudibu* Halris proferimus , ad Filium pertinere... PARli/ SAGNIER ET BRAY, LIBRAIRÈI-ÊDITEUsV RUE DES SAINTS-PÈREs, 64. mai 1849 APPROBATION. FERDINAND-FRANÇOIS-AUGUSTE DONNET, par la grâce de Dieu et l'autorité du Saint Siège apostolique, Arche vêque de Bordeaux , primat d'Aquitaine ; Nous avons fait examiner un ouvrage intitulé : le Culte de Marie (Origines, Explications, Beautés), et d'après le compte rendu qui nous a été fait , Nous approuvons et recomman dons aux fidèles de notre diocèse ledit ouvrage. L'auteur y mentionne souvent de pieuses traditions ou des faits qui n'ont pas une certitude historique absolue ; mais il a soin d'en pré venir le lecteur, et ces traditions et ces faits sont rapportés d'ailleurs par des écrivains respectables. Tout l'ensemble des Dévotions envers l'auguste MÈre de Dieu, telles que Prières, Fêtes, Offices, Chants, Pèlerinages, Indulgences, etc., est présenté avec ordre et détaillé avec inté rêt. L'ouvrage renferme d'une manière assez étendue tout ce qui se rattache au culte de la très-sainte Vierge, de sorte qu'il peut servir tout à la fois et de livre d'instruction et de ma nuel de piété. L'esprit de foi et l'onction qui respirent dans toutes ses parties , en rendront la lecture aussi utile qu'inté ressante aux véritables serviteurs de Marie. Donné à Bordeaux, dans notre palais archiépiscopal, sous notre seing, le sceau de nos armes, et le contre-seing du se cretaire général de notre Archevêché , le 1er mai 1849. t FERDINAND, Archevêque de Bordeaux. Par mandement de Monseigneur : MONTARIOL, Chan. hou., Secret. gén. DÉCLARATION DE L'ACTEUR. Conformément au décret du Pape Urbain VIII , je déclare que les origines, les grâces, les révélations et les faits miracu leux rapportés dans cet ouvrage , n'ont qu'une autorité pure ment et simplement humaine , excepté en ce qui a été con firmé par la Sainte Église Catholique, Apostolique et Romaine, et par le Saint-Siège, au jugement duquel j'entends sou mettre ma personne et mes écrits, et dont je m'honorerai tou jours d'être le fils respectueux et dévoué, croyant tout ce qu'il ordonne de croire, et ne voulant enseigner que ce qu'il en seigne lui-même , parce que seul il a le dépôt de la saine doctrine , de la foi et de l'unité catholique. DÉDICACE. AUX FILLES DE LA CHARITE DE SA13T VISCE*T DE PAI'L. I RES-CHERES SOKUBS, Le nom de votre illustre et vénérable fondateur appar tient à l'univers entier. Au pied des Pyrénées , dans le petit coin de terre où naquit le plus pauvre enfant du village de l'ona , les laboureurs et les bergers n'ont pas oublié celui qu'ils appellent naïvement le jumeau de la miséricorde. De Tunis jusqu'à Madagascar , sur les rivages inhospitaliers où les ma rins naufragés ont si souvent trouvé l'esclavage et le martyre, son souvenir, conservé par la tradition, a plus d'une fois arrêté le bras armé des infidèles. Vingt peuples évangélisés au loin gardent la mémoire reconnaissante de ses vertus; et dans ce beau pays de France , qui , suivant l'expression d'un Pape , ne périra point parce qu'il est le royaume de Habib , tout être qui prie , souffre ou pleure , revendique le glorieux et touchant privilège d'avoir pour patron Saint Vincent de Paul. Mais tous aussi , dans les contrées lointaines , ainsi que dans sa patrie, s'inclinent devant vous, comme devant des filles bien-aimées, sur le front desquelles le père de famille a voulu laisser, avant de mourir, un chaste reflet de sa prédi léciion. C'est que, depuis près de deux sièclrs , vous avez su demeurer fidèles aux enseignements tombés des lèvres inspi rées de celui qui ayail dit : « 11 faut que les bonnes Sœurs se « comportent dans l'esprit de la Sainle Vierge en leurs voya ic ges et en leurs emplois; qu'elles la voient souvent des « yeux de l'esprit, et qu'elles fassent toutes choses ainsi « qu'elles se représenteront dans la pensée que pourrait faire « Marie elle-même... » Et vous avez fait ainsi !... Oui , tant qu'il y aura dans ce monde que l'Écriture ap pelle si bien une vallée de larmes, des enfants abandonnés à recueillir, des malades à soulager, des pauvres à nourrir, des \ ieillards inlirmes à panser, en un mot , quelque chose à faire pour venir en aide à la Providence, il y aura, dans vos modestes demeures, dont tous les enfants d'Adam connaissent si bien le chemin, un écho de ce cri d'amour et de reconnaissance : « Priez pour nous , Mère admirable , Vierge puissante , smité des infirmes, secours des Chrétiens , priez pour nous! » Guidé par ces attendrissantes invocations , un membre obscur d'une association de charité que dirige aussi l'esprit de Saint Vincent de Paul, vient aujourd'hui frapper à votre porte. Ne l'affligez pas d'un refus, et permettez-lui d'espérer que l'œuvre imparfaite qu'il vous dédie , trouvera place à côté des livres de piété que votre saint Directeur vous recommandait quelquefois de porter avec vous, pour les lire dans vos courses charitables, ou pour occuper vos rares loisirs.... Colombes du Ciel qui , sans être égarées sur la terre, semblez à peine vouloir vous y reposer sur de fragiles rameaux , jusqu'à l'aurore du jour éternel , daignez étendre vos blanches ailes sur ces pages, atin d'être les gardiennes de leur pureté. Alors, grâce au nom de M a n ii; et au vôtre, elles iront peut-être, à votre exemple, sous les lambris dorés du riche, en même temps que dans les hôpitaux, dans les prisons cl sous le toit de l'indigence , édi fier. consoler et guérir. J.-H. (i PRÉFACE. Maintenant donc , écoutez-moi, et tâchez de comprendre le bonheur de ceux qui me servent fidèlement. (Prov., vin, 32.) Nunc ergo , audite me : beati qui custodiunt vias meas. Ce livre ne renferme rien de nouveau , et c'est là sans doute son seul mérite. Destiné à propa ger d'une manière, sinon complète, du moins plus étendue et plus facile, tout ce qui se lie aux solennités consacrées par la foi en l'honneur de Marie, il présente principalement, dans un cadre resserré , des origines et des explications X Cl I.TE DE JIAlUr. puisées à des sources orthodoxes; il contient en outre des pensées ou des élévations dont la plu part sont empruntées aux écrivains qui , par leur génie ou leurs inspirations pieuses , ont illustré l'Église de France. L'un des motifs qui nous l'ont fait entreprendre a dû se présenter naturelle ment à d'autres esprits : c'est le singulier rap prochement qui résulte du respect et de l'atta chement de l'homme pour la religion de ses pères, mis en regard de sa prodigieuse indiffé rence à savoir quelle est cette religion , d'où elle vient et où elle va avec lui ! — Ainsi , dans toutes les familles catholiques, l'enfant au berceau re çoit sur la tête l'onction qui, selon la parole de l'Apôtre, doit le revêtir de Jésus-Christ; — l'a dolescent savoure, à la première communion, le froment des anges; — les époux se font, au pied des autels, la promesse de vieillir ensemble; et celui qui survit à l'autre réunit autour de son cercueil les ministres saints chargés de deman der le repos éternel pour ses cendres. — Mais pourquoi toutes ces cérémonies, si imposantes par leurs sublimes relations avec le Ciel, s'accom plissent-elles trop souvent, sans que ceux qui PRÉFACE. Xt en sont l'objet ou qui y assistent aient cherché à en pénétrer le sens et l'importance? — C'est que la profusion même du bienfait, et surtout l'ha bitude, ont émoussé la curiosité et assoupi le cœur; c'est que bien des gens sont portés à répéter avec le père et la mère de l'aveugle-né guéri par Jésus-Christ : « Nous savons que c'est là a notre fils, et qu'il est né aveugle ; mais comment a voit-il maintenant, et qui lui a ouvert les yeux, « nous ne le savons pas*. » 11 est triste de l'a vouer, mais il le faut bien : il en est des beautés de la Religion comme des beautés de la nature ; en tout , l'ordre moral et l'ordre matériel ont de frappantes analogies. Si quelqu'un de nous, au moment où les portes de ce monde s'ouvrirent devant lui , avait été conduit dans un lieu de té nèbres pour y demeurer jusqu'à l'âge où le corps et l'esprit ont acquis toute leur vigueur; si l'on avait pris soin de lui raconter d'avance tout ce qu'il verrait un jour en pleine lumière ; il aurait nié ou douté : mais si tout à coup , en un temps fixé, il avait pu être transporté au sein d'une 1 S. Jean, ix, 20 et 21. Xlt CULTE DE MARIE. belle campagne, que serait-il arrivé? Conçoit-on les mouvements passionnés, les extases, les cris d'admiration provoqués par le soleil , immense globe de feu qui enveloppe l'univers de sa clarté; par cette armée d'astres suspendus au firma ment ; par la terre avec ses arbres , ses fleurs , ses tapis de verdure, ses fruits innombrables re venant à chaque saison ; par le soulèvement me suré des vagues de la mer; par ce qui se passe chez les animaux, depuis la fourmi jusqu'à l'é léphant; en un mot, par tous les miracles et les éternelles splendeurs de la création? Il nous semble le voir, ainsi que Milton a représenté Adam, « s'éveiller à la vie, regarder le firma« ment, vouloir s'élancer vers cette voûte, couce rir, s'arrêter et s'écrier : 0 toi, soleil, et vous, « arbres, forêts, collines, vallées, animaux di« vers , savez-vous le nom de celui qui vous a « créés? »Et si cet homme, apercevant quelquesuns de ses semblables, leur demandait : o Qu'est« ce donc que je vois? Le voyez-vous bien vous« mêmes? et pourquoi demeurez-vous froids et « immobiles? » Qui sait si ces autres créatures ne lui répondraient pas aussi : « Nous voyons parce FHÊPACE. XIII « que nous voyons: quià videmus'. » Hélas! c'est là cependant, à peu de chose près, l'histoire de la plupart des enfants de Dieu , au milieu des mer veilles du Christianisme , qui n'est autre chose que le monde intellectuel ! Ainsi , suivant la re marque d'un savant évêque anglais, combien de gens , par exemple , assistent à des cérémonies religieuses , remplies du sens le plus profond , comme à des pratiques insignifiantes ! Combien d'autres entendent ce qu'on y chante et ce qu'on y récite, sans songer à se rendre attentifs à la voix grave des siècles passés et aux accents pathéti ques de l'Église! — Que leur manque-t-il donc à tous? C'est d'ouvrir enfin les yeux de l'intelli gence à ce qui a été et à ce qui est , comme nous avons essayé de le faire nous-même! A la vé rité, nous avons eu le malheur ou le tort de ne regarder en arrière qu'arrivé presque au terme de notre voyage ; mais puisqu'il nous a été per mis de sortir un peu des ténèbres de l'indiffé rence et de l'habitude où nous avons si long temps vécu, nous avons hâte d'avertir nos frè- ! S. Jean, IX, 41. XIV CULTE DE MARIE. res et de leur dire, comme Philippe à Nathanaël : « Venez et voyez ! » Au reste , en cherchant à répandre les par fums de l'antiquité et de la religion sur la Rosemystique de Bethléem , nous avons presque reçu d'avance le prix de ce doux labeur : car, plus d'une fois, en l'interrompant au milieu des nuits, pour tourner un instant nos regards et nos pen sées vers le Ciel , il nous en est descendu , à tra vers le silence, une illusion charmante. Il nous a semblé reconnaître l'étoile plus brillante par laquelle, jadis, les bergers de l'Orient furent guidés avec les rois, mais avant eux, jusqu'aux pieds de l'humble fille de David , devenue à ja mais la Souveraine de l'univers. Encouragé dès lors par une secrète espérance et par une émo tion que la langue des hommes n'a point de termes pour exprimer, nous avons conduit à fin notre tâche. Heureux de pouvoir, à notre tour, offrir à la Mère du Messie , au lieu de l'encens et de la myrrhe, le tribut d'une tendre vénéra tion et d'une mémoire reconnaissante. Puisse ce simple hommage ne pas être tout à fait indigne de Celle qui, si souvent, a calmé les tempêtes VHÉKACE. de la mer et les orages du cœur, rendu la santé aux infirmes , lait comprendre son langage aux sourds et laissé deviner aux aveugles son incom parable beauté! PKÉCÏS HISTORIQUE SUR LE CULTE DE LA SAINTE VIERGE. M A in h, c'est la grande affaire des siècles ,_ pour ceux qui nous ont précédés, pour nous-mêmes, pour les enfants de nos enfants, et pour ceux qui viendront après eux. (S. Bernard, 2« Servi, sur la Pentecôte, 54.) Ad Mariam, sicut ad negotium sœculorum, respiciunt, et qui nos prœcesserunt, et nos qui sumus, et nati natorum, et qui nascentur ab illis. Il faudrait ignorer l'histoire ecclésiastique ou par tager les erreurs des ennemis du catholicisme , pour croire que le culte de la sainte Yierge est une institu tion nouvelle dans l'Église. Sans doute les pratiques religieuses qui s'y rattachent n'étaient pas dans l'oril 2 CULTE DE MARIE. gine ce qu'elles sont aujourd'hui , mais c'est le culte extérieur seul qui s'est développé, et la pensée première n'a pas subi la moindre altération. 11 est facile de s'en convaincre, en remontant rapidement le cours des siècles, pour interroger les traditions qui sont arrivées jusqu'à nous , et qui, sans être toutes également au thentiques , ont du moins un caractère assez respecta ble pour justifier notre foi. Dès le jour où le Fils de Dieu s'unit au corps de Ma rie , corps plus pur que les rayons du soleil , suivant la belle expression de Bossuet , la Religion prit une nouvelle face. La Vierge prédestinée donna elle-même le signal de cette régénération , lorsqu'elle s'écria dans un saint enthousiasme : « Désormais toutes les nations futures m'appelleront Bienheureuse ! » Ces paroles inspiratrices du culte de Marie l'ont fé condé encore en retentissant à travers les âges. Quelques années après que le grand sacrifice eut été consommé sur la croix , Marie disparut de la terre , comme la timide colombe au milieu des tempêtes. Son dernier soupir cependant fut reçu par des serviteurs fidèles, et son corps pieusement inhumé. Bientôt après, l'apôtre Thomas qui n'avait point assisté aux funérail les , revint à Gethsémani ; et sur sa demande , on leva le quartier de roc qui fermait l'entrée du sépulere ; mais on n'y trouva plus qu'une robe virginale , « sim« pie et pauvre vêtement, comme l'a dit Chateau« briand, de cette Reine de gloire que les Anges avaient « enlevée aux cieux. » Les Juifs, témoins de ce fait, exercèrent alors des persécutions contre les Chrétiens venant, pour la pre mière fois , déposer sur ce tombeau les prières qui s'é PRÉCIS HISTORIQUE. 3 levaient dans leur cœur vers la bienheureuse Vierge. Durant les trois premiers siècles de l'Église, il ne dut pas y avoir de culte public propre à Marie , et les actes de dévotion qu'elle inspirait s'accomplirent dans les Catacombes , où l'on remarque encore des vestiges de la célébration des divins mystères ; cependant, sui vant l'opinion de quelques auteurs sacrés , il y aurait eu, dès ces temps primitifs , des chapelles ou des ora toires placés sous l'invocation de la Mère de Dieu, dans l'ancienne ville d'Anterade ou Tortose, en Syrie; à Arles, en Provence ; sur les bords du lac de Genève, et dans plusieurs autres contrées. Ce qu'il y a de plus cer tain, c'est que Marie obtint alors, comme plus tard, les témoignages les plus éclatants de la vénération et de l'amour des fidèles. Sans parcourir la longue énuméràtion des hommages qui lui furent toujours rendus, il suffira de rappeler les principaux. Ici, nous le répétons, quelques faits pourront n'avoir d'autres garanties que la trace de l'antique piété. Suivant une de ces traditions, saint Pierre, le prince des Apôtres , introduisit , le premier, le pieux usage de faire, à la messe, la commémoration de la sainte Vierge; c'est même à son exemple que de son temps on y réci tait , avec les autres prières du saint Sacrifice , la Salu tation angelique , qui ne s'y retrouve plus ' . Vers la même époque , la Mère de Douleur reçut encore les hommages de saint Jean-rÉvangéliste. Du rant sa vie , il lui avait rendu les devoirs d'un fils et s'était fidèlement acquitté à son égard des dernières i Biblioth. des Pères , t. u , grêc-latin. — Lindon , Annot. sur la Liturg. 4 CULTE DE MARIE. volontés du divin Maître ; ce qui a fait dire que , « si la « garde des portes et du parvis du Temple de Dieu « avait été confiée à Pierre, c'est à Jean qu'avait été « recommandé le sanctuaire et l'autel des parfums. » Celui à qui avait été adressée cette touchante parole : Voilà votre Mère, célébra les saints mystères sous les yeux de Celle à qui il avait été dit au même moment : Voilà votre Fils. Admirable et sainte union, qui fut plus forte que la mort ; car, à son tour, le disciple bien-aimé retourna vers son Créateur et ne tarda pas à rejoindre sa Mère adoptive , par une de ces douces et paisibles morts que la Reine du Ciel obtient pour ses enfants '. Ces deux Apôtres ne furent pas les seuls qui donnè rent des exemples d'une tendre dévotion à la sainte Vierge : avec eux , saint Jacques-le-Majeur , qui alla prêcher l'Évangile en Espagne , trois ans après la mort de Jésus-Christ, fit bâtir, sur les bords de l'Èbre, une chapelle, où il initia ses catéchumènes aux pratiques du culte de Marie * ; saint Jacques-le-Mineur, premier évêque de Jérusalem, que saint Paul appelait le frère de Notre-Seigneur, à cause de ses vertus , légua à la postérité un témoignage authentique de son respect pour la sainte Vierge , sa liturgie , dans laquelle il di sait : « Faisons mémoire de notre très-sainte, imma« culée , très-glorieuse dame Mère de Dieu , bénie et « toujours vierge, et de tous les Saints et Justes, afin « que par leur intercession nous obtenions tous misé1 Nicéphore, liv. il , chap. 41. s Pierre d'Antioche, Deuter-Jienter, liv. I, chap. 2 et 3. — Bulle de Calixte III , en 1456. PRÉCIS HISTORIQUE. 5 « corde; » saint Luc, enfin, suivant le témoignage de Nicéphorc, laissa à l'Église un gage de son admiration pour la Vierge-Mère, en conservant ses traits dans un tableau dont il y eut longtemps des copies à Rome : la première de ces copies fut exposée à Constantinople , où son souvenir rappelle de nombreux miracles ■ . Au deuxième siècle , la dévotion à la sainte Vierge reçut de nouveaux développements. Ainsi saint Ignace, martyr et évêque d'Antioche, enseigna dans des épîtres citées par saint Bernard a : « Que la Mère de Jésus-Christ ' « était douée d'une abondance de grâces célestes , « qu'elle possédait dans son âme le trésor de toutes « les vertus , et que les Chrétiens étaient fortifiés en « Elle et par Elle dans la foi. » Saint Denis, venu dans la Gaule, y jeta les premiers fondements du culte de Marie 3 ; saint Justin et saint Irénée retracèrent , dans de mémorables écrits , les vertus et les louanges de Celle qu'ils nomment la principale Avocate des hommes après Jésus-Christ ; et saint Cyprien exalta par un su blime éloge l'excellence de la Vierge incomparable. Dans le cours du troisième siècle les grandeurs de Marie furent tour à tour célébrées par saint Cyprien , qui prouva qu'elle avait été exempte du péché origi nel ; par saint Grégoire-le-Thaumaturge, qui nous a lé gué une prédication ravissante sur l'Annonciation ; par saint Méthode , évêque de Tyr ; par saint Calixte , qui éleva , à Rome , sous les auspices de la Mère de Dieu , 1 Liv. xiv, chap. 2, et liv. xv, chap. 14. 8 Sermon 7 sur le psaume 90. 3 Notes du cardinal Baronius sur le Martyrologe. — A y mon. Annales des Franes , liv. m, chap. 57. 6 CULTE DE MARIE. une église restaurée, cinq cents ans plus tard, sous le pontificat de Grégoire III '. Mais une ère plus brillante va s'ouvrir ; Constantin déploie le Labarum, étendard sur lequel il inscrit le monogramme de J.-C. avec cette devise : « Tu vaince cras par ce signe; » il se rend maître de l'Italie et de l'Afrique ; il établit le siège de son empire à Bysance, y convoque tous les évêques qui avaient as sisté au concile de Nicée , et place sous la protection de Marie cette capitale , à laquelle il donne le nom de Constantinople. Non-seulement alors il déposa sa couronne et son sceptre aux pieds de la Reine du Ciel, mais encore il lui fit élever un monument, à la décoration duquel fut employé tout ce qu'il y avait de plus riche et de plus précieux dans son empire *. Alors aussi sainte Hélène, mère du même empereur , va vi siter Bethléem, Nazareth et les autres lieux saints où elle fait éclater sa fervente confiance en Marie , et lui fait construire des temples magnifiques 3; saint Athanase, patriarche d'Alexandrie , transmet aux âges futurs les beaux monuments d'éloquence inspirés à son génie par l'amour de la fille de David ; saint Éphrem compose un magnifique commentaire de la Salutation Angélique ; enfin saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Épiphane, saint Ambroise, saint Jean-Chrysostome, saint Jérôme, saint Augustin , pro clament à l'envi par leurs ouvrages immortels et par 1 Spinell., des Fêtes et des Temples de la sainte Vierge Marie, iiomb. 19. * Saint Grégoire de Tours , liv, u , des Gloires de Marie , chap. 9. 3 Spinell., ouvrage cité plus haut. PRECIS HISTORIQUE. 7 leurs actes , les louanges qui sont dues à Celle qu'ils saluent tour à tour des noms de Souveraine Dame de l'Univers , Vierge incomparable , Perle du Paradis , Porte de la Justice , Palais animé du Roi des Anges. En l'année 420, le concile d'Ëphèse , composé de plus de deux cents prélats , condamna la doctrine par la quelle Nestorius, patriarche de Constantinople , avait osé contester à la sainte Vierge le titre de Mère de Dieu ; il établit cette maternité divine sur des fondements désormais inattaquables à l'hérésie ; et bientôt après , saint Cyrille, Patriarche d'Alexandrie , retraçait en ces termes les prérogatives de la Vierge glorieuse : — « Je « vous salue, Marie, Mère de Dieu, trésor vénérable « de tout l'univers, lampe qui ne s'éteint point, bril« lante couronne de virginité , sceptre de la bonne « doctrine !... Je vous salue, Vous qui, dans votre sein « virginal, avez renfermé l'immense et l'incompré« hensible; Vous, par qui la sainte Trinité est glorifiée « et adorée; Vous, par qui la croix précieuse du Sau« veur est exaltée par toute la terre ; Vous, par qui le « Ciel triomphe , les anges se réjouissent , les démons « sont mis en fuite , le tentateur est vaincu, la créaa turc coupable est élevée jusqu'au Ciel , la connais« sance de la vérité est établie sur les ruines de l'ido« latrie ; Vous , par qui les fidèles obtiennent le bap« tême et sont oints de l'huile de joie , par qui toutes « les églises du monde ont été fondées et les nations « amenées à la pénitence; Vous, enfin, par qui le Fils a de Dieu , qui est la lumière du monde , a éclairé « ceux qui étaient assis dans les ombres de la mort !... » Lorsqu'après le concile d'Éphèse , la vérité eut triom phé de l'erreur, les titres de la Mère de Dieu, mis à 8 CULTE SE MARIE. l'abri du doute, furent confirmés par les hommages de toutes les villes de l'Orient : le Pape Célestin, à Constantinople ; saint Cyrille, à Alexandrie ; Proclus, évêque de Cyzique ; saint Pierre-Chrysologue , évèque de Ravenne ; saint Eucher, archevêque de Lyon; saint Basile, évèque de Séleucie, et un grand nombre d'autres saints personnages propagèrent au loin le culte de Marie , et apprirent aux peuples à la respecter et à la chérir comme leur protectrice. Mais un des événements les plus mémorables de cette époque , et qui ne s'explique bien que par l'intercession de la sainte Vierge , fut la conversion de Clovis , roi de France , le premier qui ait porté le titre de roi très-chrétien. Ce prince , élevé dans le paganisme, avait épousé Clotilde, qui ado rait le vrai Dieu. Le second fils qu'elle lui donna , guéri miraculeusement d'un mal affreux , le disposa à croire aux vérités du Christ; bientôt après, à la bataille de Tolbiac , près de Cologne , sur le point d'être vaincu, il s'écria : « Mes dieux sont impuis« sants, je le proclame; Dieu des Chrétiens, sois-moi « en aide , et je me voue à toi ! » Clovis, aussitôt après, remporte une victoire complète ; il reçoit le baptême, et la France , suivant son exemple , devient chrétienne avec lui. A la solennité de ce baptême, qui eut lieu à Reims, trois mille catéchumènes le suivirent, et quand, au milieu des pompes du Christianisme, il s'avança pour recevoir en même temps l'onction des rois, saint Remi lui adressa ces paroles reproduites par tous les historiens : « Sicambre, humilie-toi , et courbe la tête. « Brûle ce que tu as adoré , adore ce que tu as brûlé. » Ce fut alors et dans le moment même où se préparait la consécration , que , suivant mie tradition constante. PRÉCIS IIISTOHII.II i:. ' une colombe d'une éclatante blancheur descendit sur l'autel de la cathédrale de Reims, et y déposa la sainte Ampoule , vase de cristal rempli d'une huile pure et odorante , désignée sous le nom de Chrême. L'histo rien Pasquier ajoute que , dans le même temps, Clovis mit le premier, sur la couronne royale , une fleur de lis , symbole de la pureté recouvrée par le baptême et emblème de la Trinité attaquée par les Ariens ; et comme saint Remi avait publiquement attribué de si grands événements aux prières par lesquelles il avait conjuré la sainte Vierge de le seconder, Clovis, par reconnaissance envers la Mère de Dieu, fit bâtir, en son honneur et sous son invocation, l'une des plus magni fiques églises du royaume. Aussi le premier concile d'Orléans , touché de ces éclatantes marques de dévo tion pour Marie, donna-t-il à Clovis le titre de fils ainé de l'Église , que ses successeurs ont conservé. Au sixième siècle, on vit s'élever de toutes parts les plus imposants témoignages de la foi des chrétiens dans les grâces de Marie. Alors , en effet , parurent les écrits de saint Fulgence , évêque d'Afrique, parmi les quels on distingue un touchant commentaire de la Sa lutation Angélique ; les poèmes inspirés par l'enthou ' siasme de Venantius Forlunatus , évêque de Poitiers ; les ordonnances de l'empereur Justinien plaçant sous la protection de la sainte Vierge , non-seulement l'un des plus beaux monuments de législation qui ait ja mais été, mais encore les églises élevées par ses ordres, à Jérusalem, sur le mont des Olives et jusqu'aux pieds du Caucase, contrées sauvages où il étendit ses con quêtes et convertit les peuples au culte du Christ et de la Mère de Dieu. 1. 10 CULTE DB MARIE. Le septième siècle vit à son tour apparaître et s'in cliner devant les autels de la sainte Vierge les véné rables et pieuses figures du pape saint Grégoire, sous le pontificat duquel la religion prit un si grand essor ; de Boniface IV, qui fit à Marie la dédicace du Pan théon de Rome ; de l'empereur Héraclius, qui inscrivit sur ses étendards le nom de la Mère de Dieu , parce qu'elle lui avait aidé à soumettre des peuplades bar bares , et de saint lldephonse , que l'Espagne révère comme l'un des Saints qui mérita le plus la protection de la Reine des Anges. Le huitième siècle ne fut pas moins signalé par les actes de dévotion à la sainte Vierge , et par les fruits éclatants qu'ils produisirent. Ce fut en effet par la puissante intercession de celle qui avait donné la vie au Sauveur du monde, que l'on vit alors s'embrasser la Justice et la Paix. Après trois ans d'un siège rigou reux , Constantinople repousse les Sarrasins, et son pa triarche, saint Germain, en rend à juste titre des actions de grâces à Marie. C'est encore Marie qui chasse les mêmes Sarrasins de l'Espagne , et qui opère de nom breux miracles proclamés par les Conciles. Enfin, c'est à Marie que Charlemagne consacre ses plus beaux trophées. On sait que ce grand empereur ayant laissé son armée à Pavie pour aller se prosterner , à Rome , sur le tombeau du Prince des Apôtres , durant les fêtes de Pâques de l'année 780, assista à la célébration des saints mystères dans l'église de Sainte-Marie-Majeure. Depuis, ayant fait éclater la plus fervente dévotion pour la sainte Vierge , il lui éleva des autels en Alle magne , et particulièrement à Aix-la-Chapelle , où il voulut finir ses jours glorieux , afin que ses dépouilles l'HEUS HISTORIQUE. il mortelles lussent déposées dans l'église, monument magnifique de son amour pour la Mère du Christ. Les temps qui suivirent ne furent pas moins féconds en solennelles et imposantes cérémonies par lesquelles les rois et les peuples s'efforcèrent d'attirer sur eux les bénédictions de M ah m ; on sait comment, sous les ban nières de la Reine du Ciel, Louis-le-Débonnaire , pro clamé roi d'Aquitaine dès le berceau, au commence ment du neuvième siècle, sut mériter par Elle les res pects et l'affection de ses sujets , et quels hommages cette Souveraine, si humble et si grande à la fois, re çut, vers la même époque, do ces Anglais qui lui doi vent tant, et qui, suivant le funeste exemple de la reine Elisabeth, se sont montrés plus tard si ingrats envers leur Protectrice. Ce fut vers la même époque, ainsi que nous aurons l'occasion de le rappeler dans une autre partie de cet ouvrage, qu'eut lieu la première institu tion de la fête de la Conception de la sainte Vierge. Aux dixième et onzième siècles, la puissante interven tion de Marie se manifesta dans les triomphes des em pereurs Zimisces et Comnène, à Constantinople, dans la prospérité du règne de saint Etienne, roi de Hongrie, et dans les miracles de charité de Robert, roi de France. Tous ces princes , touchés d'une vive reconnaissance pour les bienfaits de la Mère de Dieu , élevèrent dans leurs États des monuments que le temps a pu détruire, mais dont le pieux souvenir ne saurait s'effacer. Toutefois , c'est surtout à partir du douzième siècle que la dévotion des peuples à Marie brilla du plus vif éclat. Elle fut réveillée alors par saint Bernard, homme extraordinaire, aux accents pleins de mystère et d'a mour, qui maîtrisa l'Italie, l'Allemagne et même l'Eu 12 CULTE DE MARIE. rope entière par l'ascendant de ses vertus, la puissance de son esprit et l'autorité de ses miracles. Après lui, les témoignages de piété envers la sainte Vierge se multi plièrent au point qu'il serait impossible d'en présenter ici seulement une rapide analyse. Pour ne parler que des ordres religieux et des Rois de France, qui lui vouèrent une vénération particulière , il suffit de nom mer, d'une part , les ordres de Cluny , de Citeaux, des Chartreux, du Mont-Carmel, de Saint-François-d'Assise, de Saint-Dominique, de Saint-Bonaventure, de la Com pagnie de Jésus, et d'une autre part, notamment saint Louis , Jean dit le Bon , Louis XII le Père du peuple et Louis XIII. Tout le monde connaît le vœu solennel de ce dernier souverain. Par une déclaration du 10 fé vrier 1638, il fit déposer sa couronne et son sceptre aux pieds de Marie, sur l'autel de l'Église métropoli taine de Paris , et il ordonna que tous les ans , en mé moire de ce pieux hommage, il fût fait , à la fête de l'Assomption , une procession générale à laquelle se raient tenus d'assister toutes les cours et les principaux Officiers de son royaume. Enfin, en des temps plus rap prochés de nous, Bossuet, Fénelon, et tout ce que l'É glise compte, avec un légitime orgueil, de savants, d'é crivains et d'orateurs , ont secondé le mouvement pro digieux dont notre époque recueille les fruits. Le culte de Marie a toujours été au surplus comme le patri moine des artistes, des poëtes et des hommes de génie. Les arts et les sciences lui ont emprunté leurs plus beaux titres à une glorieuse renommée ; et cela devait être, car au lieu de rapetisser la pensée humaine, il excite merveilleusement les élans de l'âme et féconde les conceptions de l'esprit. C'est incontestablement à PRÉCIS HISTORIQUE. 13 lui que l'on doit les plus belles statues de Michel-Ange, les tableaux les plus renommés de Raphaël , les plus brillantes compositions du Tasse. Disons-le donc, en concluant , le culte de Marie a pour lui tous les siècles, tous les Saints, tous les grands hommes vraiment dignes de ce nom. — On peut le comparer à un vaisseau majestueux qui, parcourant le fleuve des âges , s'est enrichi des trésors de toutes les régions du globe ; qui porte en triomphe les basi liques et les chapelles élevées en témoignage de la rédemption du genre humain, les étendards des ordres guerriers , les naïfs et touchants emblèmes des pauvres et des petits de la terre , et qui a inscrit en lettres de feu le nom de Marie sur les banderolles de ses mâts ! — Heureux les passagers qui , décorés du beau titre de Chrétiens , ont été conduits par la grâce à prendre part à cette navigation protégée par l'Étoile de la Mer ! Sur quelque plage du monde habité qu'ils mettent le pied, ils entendront célébrer les fêtes de Marie , et bénir ce nom qui a uni la terre aux cieux , parce que, comme l'a dit saint Bernard , Celle qui le porte dignement a tout à la fois donné aux captifs la liberté, aux affli gés la consolation , aux malades la santé , aux pécheurs le pardon , aux justes la grâce , à l'ange la joie , à la Trinité la gloire, à la personne du Fils la nature hu maine. Animés par tant d'exemples de nos ancêtres , allons donc avec ferveur et avec confiance nous prosterner aux autels de la Reine de tous les Saints. N'oublions jamais cette Mère si tendre à laquelle le Christ nous a légués. Nous ne devons l'adoration qu'à Dieu ; mais à la réserve de l'adoration, notre reconnaissance , notre 14 CMTB DE MARIE. piété, notre admiration, notre amour ne sauraient être refusés au culte de Makib. — Et d'ailleurs, comme l'a dit si heureusement Alain de Chartres , ce n'est pas assez, en parlant de la gloire du Fils, de dire que cette gloire lui est commune avec sa Mère : il faut dire que c'est la même : Filii gloriam ejus Matris non tam communem judico quam eamdem ; c'est-à-dire que la gloire de la Mère revient tout entière au Fils. FÊTES. n O Marie, Mère de mon Dieu, le Chrétien, à l'nspect de toutes vois gloires, se sent comme submergé dans un océan de délices. (Rodjère , les Saints et leur Siècle.) Marie ayant naturellement droit à la première place et aux plus grands honneurs parmi les Saints, l'Église a dû , dès les temps les plus anciens , lui réserver ses principales solennités , après celles de Dieu lui-même. 11 serait impossible de dire dans quel ordre ces solen nités furent instituées ; aussi est-ce à titre de tradition ingénieuse plutôt que de document historique, que nous emprunterons aux écrits de l'antiquité le récit suivant : « Dans l'origine, il y eut successivement au« tant de fêtes de Marie que de saisons dans l'année ; « ces fêtes furent l'Annonciation, l'Assomption, la « Nativité et la Purification. Elles se célébraient dans « l'ordre même des paroles de la Salutation Angélique, 16 CULTE DE MARIE. « savoir : la première, ou YAnnonciation, en mémoire « des premiers mots : Je vous salue, pleine de grâce, « parce qu'ils rappellent le salut de l'Ange , l'œuvre « du Saint-Esprit, et la plénitude de grâce qui en ré« sulta ; — la seconde , YAssomption, par allusion à « ceux-ci : Le Seigneur est avec vous, parce que Marie « ayant été élevée au Ciel se trouva alors véritable« ment avec le Seigneur ; — la troisième, la Nativité, « à cause de ce qui suit : Vous êtes bénie entre toutes « les femmes, puisque ce fut la seule femme dont la « naissance eût été sans tache ; — et la quatrième, la « Purification, exprimée par cette conclusion de la « même prière : Le fruit de vos entrailles est béni, « parce qu'en effet, ce fut dans la Purification que se « réalisèrent extérieurement ces paroles. Plus tard , à « ces quatre fêtes , vinrent se joindre d'abord celle de « la Conception, et dans la suite, comme on le verra, « celles de la Présentation et de la Visitation, qui com« plètent la première série des grandes et solennelles « Fêtes de la sainte Vierge. » Pour nous, sans nous arrêter à cette relation de l'institution des Fêtes de Marie, nous avons cru devoir adopter, dans l'exposition que nous proposons d'en faire, l'ordre historique des événements dont elles con sacrent la mémoire. On ne saisirait pas aussi facilement leurs rapports dans l'ordre de leur célébration. Afin de faire mieux sentir d'ailleurs cet enchaînement, nous allons présenter d'abord un rapide aperçu chronolo gique des années que la sainte Vierge passa sur la terre. Ici, encore, nous sommes loin de rien affirmer, car en réalité il n'y a rien de particulier ni de certain touchant la naissance et la vie de la sainte Vierge que Dieu lui FÊTES. t7 même a voulu voiler aux regards des hommes. Toute fois il nous aurait semblé trop rigoureux de renoncer à reproduire ce que des auteurs plus ou moins respec tables ont pensé sur un sujet si intéressant. Voici donc l'opinion la plus répandue , sinon la seule admissible , avec quelques particularités auxquelles s'applique la même restriction. Marie, fille de Joachim et d'Anne, de la race de David, eut, malgré le silence de l'Évangile sur ce point, une conception immaculée comme sa vie. Elle naquit le 8 septembre à Nazareth. Une pieuse tradition , reçue de temps immémorial dans l'Église grecque , portait qu'elle avait été présentée au Temple à l'âge de trois ans ; et cela se trouvait aussi indiqué dans la collecte des anciens Missels pour la fête de la Présentation. Suivant les écrits des Pères, elle ne sortit point du Temple avant la quatorzième année ; alors le père de saint Jean-Baptiste y remplissait les fonctions de grand-prètre , et dut être son premier instituteur. A quatorze ans, elle fut fiancée par les prêtres à Jo seph, de la tribu de Juda, et, comme elle, de la famille de David. Le 25e jour du mois de mars de la même année , l'Ange lui apparut, tandis qu'elle priait, et lui annonça la naissance du Fils de Dieu, qui devait s'incarner en elle par l'opération du Saint-Esprit. Elle alla ensuite visiter sa cousine Elisabeth , alors enceinte de saint Jean-Baptiste, et passa trois mois au près d'elle. A yant commencé sa quinzième année, et s'étant ren due à Bethléem, avec son époux, afin d'obéir à un édit 18 CULTE SE MARIE. d'Auguste, elle mit au monde, dans une pauvre étable, sur la paille, le 25 décembre, au milieu de l'hiver, Jésus, le fils de David, le Sauveur des hommes. Quarante jours après , le 2 février, elle alla en per sonne présenter son enfant au Temple, selon la coutume prescrite par la loi. Joseph , Marie et Jésus passèrent ensuite sept ans en Egypte. A l'âge de vingt-deux ans , Marie revint à Nazareth ; elle en avait vingt-sept, lorsqu'ayant perdu de vue son fils à Jérusalem , elle le re trouva dans le Temple, au milieu des Docteurs dont il faisait l'admiration. Agé de dix-huit ans, lorsque sa mère en avait trentedeux, Jésus, humble apprenti de Joseph, travaillait avec lui , occupé sans doute à bâtir pour les pauvres des cabanes de bois d'olivier, à faire des charrues pour le laboureur et des barques de pêche ; et II leur était soumis. La Vierge mère, à quarante-deux ans, eut la douleur de perdre son époux ; après cette triste séparation , son Fils lui dit un adieu de quelques jours seulement , et il se rendit, dans sa trentième année, au bord du Jourdain , pour être baptisé par Jean ; puis il s'enfonça dans le désert où il fit un jeûne de quarante jours. Aux noces de Cana , Marie avait quarante-cinq ans ; elle en comptait quarante-huit, lorsque le drame san glant du salut des hommes se dénoua sur le Calvaire. Depuis , elle cessa de vivre pour le monde , et après avoir suivi l'Apôtre bien-aimô à Jérusalem, à Éphèse et sur la Montagne de Sion, elle fut, dans sa soixantième année, suivant quelques-uns, dans sa soixante-trei zième, selon quelques autres, ravie de la terre au Ciel, le 15e jour du mois d'août. fêtes. 19 Telles sont les indications de l'âge plutôt que de la vie de la Bienheureuse Mère de Dieu. Bossuet a dit à ce sujet, dans ses Élévations : «Ceux qui s'ennuient pour « Jésus-Christ, et rougissent de lui faire passer sa vie « dans une si étrange obscurité, s'ennuient aussi pour « la sainte Vierge, et voudraient lui attribuer de con« tinuels miracles. Mais écoutons l'Évangile : Marie « conservait toutes ces choses dans son cœur. L'emploi « de Jésus était de s'occuper de son métier, et l'emploi « de Marie , de méditer nuit et jour le secret de Dieu. « Mais quand elle eut perdu son fils , changea-t-elle « d'occupation ? où la voit-on paraître dans les Actes « ou dans la tradition de l'Église? On la nomme parmi « ceux qui entrèrent dans le Cénacle , et qui reçurent « le Saint-Esprit, et c'est tout ce qu'on en rapporte. Ma« rie méditait Jésus ; Marie , avec saint Jean , qui est « la figure de la vie contemplative , demeurait en per it pétuelle contemplation, se fondant, se liquéfiant, pour « ainsi parler, en amour et en désir Le silence de « l'Écriture sur cette divine Mère est plus grand et « plus éloquent que tous les discours » Cependant on a écrit des volumes sur un sujet si merveilleux tout à la fois par sa simplicité et ses grandeurs ; on ne l'épuisera jamais, et de même que l'airain des cloches résonne encore lorsque le son n'est déjà plus , toujours , depuis plus de dix-huit siècles , après tant de louanges et de concerts , on croit entendre entre le ciel et la terre de chastes et doux murmures du nom de Marie. Oui, Vierge sainte , vous êtes au Ciel , sans avoir cessé de protéger ici-bas l'enfance au berceau, la jeune fille au pied des autels , la tendre mère auprès de son fils , le vieillard sur le bord de la tombe. Enfin , comme l'a si 24) CULTE DE MARIE. bien dit un poiite qui passa, par votre grâce, de l'erreur à la foi ' : Votre mémoire bien aimée Se conserve dans tous les cœurs , Comme au déclin de la journée, Après le départ des faneurs , Dans la prairie abandonnée Reste encore un parfum de fleurs. ' Edmond Géraud. FÊTES DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. PREMIERE SERIE. Conception , — Nativité, — Présentation, — Annonciation , Visitation, — Purification , — Assomption. LA CONCEPTION. (8 décembre.) Celui qui m'a créée a reposé dans mon tabernacle. (De l'Ecclésiastique, c. 23.) Qui creavh me, requievit in tabernaculo meo... Dans l'Ancien Testament , le Seigneur dit au pro phète Jérémie ' : « Avant de t'avoir formé dans les « entrailles de ta mère, je t'ai connu ; avant que tu « fusses sorti de son sein , je t'ai sanctifié. » Saint JeanBaptiste lui-même fut également sanctifié dans le sein de sa mère. Donc, il est hors de doute que le divin Lé gislateur a voulu faire des exceptions à la loi géné rale ou à la sentence de mort , qui , par le péché de 1 1. s. 22 CULTE DE MARIE. nos premiers parents, fut étendue à leur postérité. Eh ! qui jamais fut plus digne de cette exception que la Vierge, revêtue de la sublime dignité de Mère de Dieu? Oui, Marie a été conçue sans péché : tel est le cri pro féré par les Docteurs et les saints Pères , bien que l'É glise elle-même , qui procède toujours avec tant de sa gesse et de maturité , ne se soit pas encore prononcée d'une manière absolue et définitive. Le Chrétien ne croit-il pas entendre , à travers les siècles , les voix les plus imposantes proclamer cette consolante tradition ? Saint Grégoire , évêque de Néocésarée, saint Denis d'A lexandrie , Origène , saint Basile , saint Augustin , saint Épiphane, saint Jérôme, saint Thomas, plusieurs Papes, les Conciles d'Éphèse, de Constantinople et de Nicée, ont tous reconnu que l'opinion de l'Immaculée Concep tion de la sainte Vierge était une opinion pieuse con forme à la foi et à la raison. Saint Bernard, dont l'autorité est d'un si grand poids en un tel sujet, ré sume admirablement cette vérité, lorsqu'il dit dans son discours sur la Nativité de saint Jean-Baptiste: « Comme tous les hommes sont conçus dans l'iniquité, « nous ne lisons point qu'aucun d'eux ait jamais été « sanctifié dans le sein de sa mère, excepté Jérémie et « Jean-Baptiste; mais il n'y a aucunement lieu de « douter que la sainte Vierge, encore enfermée dans le « sein maternel, n'ait été purifiée par un genre de sanc« tification beaucoup plus sublime, puisqu'elle était des« tinée à être le sanctuaire où un Dieu devait se revêtir « de notre chair ; car le Saint-Esprit descendit sans « doute en Marie d'une manière plus ineffable que sur « ces deux Saints, puisque toute la plénitude de la « Divinité se répandit en elle sans mesure, afin qu'elle LA CONCEPTION. 23 « fût capable de contenir dans toute son étendue le « Créateur de toutes choses. » Enfin, comme l'a dit Bossuct lui-même : « L'opinion de l'Immaculée Concep« lion a je ne sais quelle force qui persuade les âmes « pieuses. Après les articles de foi, ajoute ce grand « évêque, je ne vois guère de choses plus assurées. C'est « pourquoi je ne m'étonne pas que cette école des théo« logiens de Paris oblige tous ses enfants à défendre « cette doctrine. Pour moi , je suis ravi de suivre au« jourd'hui ses intentions. Après avoir été nourri de « son lait, je me soumets volontiers à ses ordonnances, « d'autant plus que c'est aussi, ce me semble, la vo« lonté de l'Église. » Marie fut donc libre et exempte de tout péché origi nel. D'après sa généalogie, elle appartenait à la tribu de Juda et descendait de la race royale de David, comme les prophètes l'avaient prédit. David ayant eu deux fils, Salomon et Nathan, les deux branches s'é taient réunies dans Zorobabel, qui fut l'un des ancêtres du père de Marie , lequel , d'après le sentiment de plu sieurs rabbins, eut deux noms, Héli et Joachim. Sa mère , nommée Anne , était également de la race de David ; aussi , dans l'origine , célébrait-on dans les Églises de l'Orient une fête de la Conception sous le nom de Conception de sainte Anne. Cette dénomination manquait de justesse et ne fut pas conservée ; ce n'est point, en etl'et, à la maternité d'Anne, épouse de Joachim, que doit revenir la faveur exclusivement ré servée à la Mère prédestinée de Jésus ; il s'agit de la conception passive , essentielle , propro à Marie et à elle seule; en un mot, de YImmaculée Conception, ce qui signifie purement et simplement qu'à l'instant 24 CULTE DE MARIE. même où l'âme privilégiée de Marie] fut unie à son corps, comme l'est celui de toutes les autres créa tures, son humanité fut sanctifiée. Il est remarquable que cette croyance ou plutôt ce fait , que Marie fut conçue sans péché, a été consigné par Mahomet dans le Coran. 11 n'est donc pas étonnant que l'origine de la célébration de la fête qui se rattache à la Conception même soit mentionnée dans les plus anciens ouvrages. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on en trouve la pratique ordonnée ou confirmée dans des décrets ou bulles de l'empereur Léon, surnommé le Sage, qui vivait au neuvième siècle , et que c'est à Sixte IV que l'Occident est redevable de la constitution de la même fête, en 1476. Bien auparavant d'ailleurs elle était célébrée en Italie, en Espagne, en Angleterre , en France, et sur tout à Lyon. — Le privilège de consacrer un office spé cial à la Conception ayant été , pour la première fois , accordé aux religieux de l'ordre de Saint-François, l'Archevêque de Séville , en Espagne , il y a quelques années , et l'Église de Lyon , en 1 834 , ont réclamé et obtenu la même faveur. Après eux, les Archevêques de Paris et de Bourges et les Évêques de Chàlons-surMarne et de Saint-Flour ont été autorisés par des rescrits du Saint Père à célébrer la fête de la Conception sous le nom de Fête de YImmaculée Conception, le second dimanche de l'Avent, et à joindre à la préface de ce jour le titre Immaculata, comme on a ajouté aux Litanies l'invocation Regina, sine labe concepta (Reine conçue sans tache). 11 y a une Octave pour cette fête comme pour les autres ; tout le monde sait que ce mot octave vieri t d'octava, et qu'il veut dire huitième; c'est le temps pen lA CONCEPTION. 25 Jant lequel on répète l'office de la fête, du moins en partie. Ce sont les Apôtres mêmes qui ont été les ins tituteurs des octaves. Voici du reste le sentiment d'un savant écrivain ecclésiastique nommé Gavantus, qui en énumère de la manière suivante les principales raisons mystiques : « Huit personnes purent seules se sau« ver de l'arche de Noé; le temple que vit Ézéchiel « dans sa vision avait un vestibule de huit coudées ; « on y montait par huit marches et on y circulait sur « huit tables ; la partie du Tabernacle élevé par Moïse, « au couchant , se composait de huit planches ; Jésus« Christ dissipa l'incrédulité de saint Thomas au bout « de huit jours ; il a préconisé huit béatitudes ; les six « lettres dont se compose le nom de Jésus en langue « grecque, équivalent, selon le caleul de Bède, au « nombre 888. » ÉLÉVATION. Quel est l'homme qui, cherchant à se connaître, ne se sent pas comme anéanti par le simple rapprochement de la brièveté de sa vie, de ses misères, de sa petitesse en un mot, avec l'éternité et les grandeurs de Dieu ? Et pourtant, hélas ! quel est celui qui, après comme avant cette double considération , n'a pas éprouvé quelque secret sentiment de confiance en soi-même? Avouons-le donc , c'est que le propre de notre nature, altérée par la faute de nos premiers parents, est encore l'orgueil , et que nous sommes tous plus ou moins impatients de la supériorité d'autrui ; c'est aussi qu'à l'exemple de ces aveugles de naissance qui doutent de l'existence du soleil, nous nions hardiment tout ce qui n'est pas à la portée des conceptions de nos sens et de nos organes 2 86 CULTE DE MARIE. bornés et imparfaits. Chose incompréhensible ! plus l'œuvre du Très-Haut importe à notre salut, plus elle trouve de résistances dans notre esprit. Assurément , rien n'est plus au-dessus de notre raison et en même temps plus conforme à notre raison , que d'admettre la conception sans tache et sans péché de la Mère d'un Dieu. Et néanmoins c'est un des points sur lesquels on rencontrerait le plus d'incrédules. Sachons donc humi lier notre esprit superbe et le soumettre à ce que des saints ont cru; ces croyances sont si consolantes ! et l'orgueil est si fécond en déceptions! Poussière animée, ne perdons jamais de vue que nous ne serons bientôt plus qu'une froide poussière! Détachons notre cœur des entraves qui le retiennent ici-bas, afin de lui laisser prendre un libre essor vers le royaume éternel , là où il n'y a plus ni combat , ni passion , ni erreur, ni doute , mais où tout est repos , lumière et amour ! Ré pétons surtout, tour à tour et souvent, tantôt les tristes paroles du Prophète-Roi : Hélas ! le péché me souillait déjà, quand ma mère m'enfanta dans la douleur; et tantôt ce cri d'enthousiasme et de bonheur proféré par tant de nations et de pieux personnages : Marie a été conçue sans péché. PROPRE DE LA MESSE DE LA CONCEPTION. INTROlT. Rome. Salut, Mère Sacrée, Vierge Salve, simctaParens.enixà qui avez enfanté le Roi qui règne puerpera Regem, qui cœlum sur la terre et dans les cicux terramque rcgit in sa'cula pendant les siècles éternels. swculorum. Pu. Eructavit LA CONCEPTION. 27 cor meum verbum honum : Ps. Mon cœur ne peut plus con dico ego opera mea regi. tenir la parole heureuse : c'est au roi que j'adresse mes cantiques. Gloria. Salve. Gloire. Salut. Paris. Juravit Dominus David Le Seigneur a juré à David veritatem, et non frustrabi- dans sa vérité: son serment est tur en m : de fructu ven- irrévocable : je placerai sur vo tris tui ponam super sedem tre trône un Gis qui naîtra de tuam. Ps. Memento, Do vous. Ps. Souvenez-vous de Da mine, David, * et omnis vid et de toute sa douceur. mansuctudinis ejus. Gloria. Gloire. Le Seigneur. Juravit. COLLECTE. Famulis tuis, qu;rsumus, Domine, cœlestis gratise munus impertire, ut quibus beatse Virginis partus exstilit salutis exordium, conceptionis ejus votiva solemnitas pacis tribuat incrementum. Per D. N. J. C. Seigneur, daignez accorder à vos serviteurs le don de votre grâce céleste, afm que la solen nité de la Conception de la sainte Vierge Marie , dont l'en fantement a été pour nous le principe du salut, nous procure de plus en plus une paix solide et durable. Par J. C. N. S, EPlTRE. Lecture du livre de la Sagesse. (Proverb. 8. c.) Dominus possedit me in inltio viarum suarum antequam quidquam faceret a principio. Ab seterno ordin.-il a sum, et ex antiquis antequam terra fieret. Nondum erant abyssi et ego jam concepta eram : needum fontes aquarum eruperant: needum montes gravi mole constiterant : ante colles ego parturiebar : adhuc terram non fecerat et flumina et cardines orbis terrse. Quando praeparabat cœlos, aderam : quando certa lege, et gyro vallabat abyssos : quan- Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies : j'étais avant qu'il format au cune créature. Je suis de toute éternité avant que la terre ait été créée. Les abimes n'étaient pas encore, et déjà j'étais con nue ; les fontaines n'étaient pas encore sorties de la terre, la pesante masse des montagnes n'était pas encore formée ; j'é tais enfantée avant les collines. 11 n'avait créé ni la terre ni les fleuves, ni affermi le monde sur ses pôles. Lorsqu'il préparait les cieux j'étais présente ; lors qu'il environnait les abîmes de CULTE DE MARIE. 28 leurs bornes, et qu'il leur pres do sethera firmabat sursum, crivait une loi inviolable ; lors et librabat fontes aquarum : qu'il affermissait l'air au-des quando circumdabat mari sus de la terre et lorsqu'il don terminum suum, et legem nait leur équilibre aux eaux ponebat aquis, ne transi des fontaines; lorsqu'il renfer rent fines suos : quando apmait la mer dans ses limites et pendebat fundamenta lerlorsqu'il imposait une loi aux rœ. Cum co eram, cuncta eaux, afin qu'elles ne passassent componens , et delectabar point leurs bornes; lorsqu'il po per singulos dies, ludens sait les fondements de la terre, coram eo omni tempore ; j'étais avec lui , et je réglais ludens in orbe terrarum : et toutes choses. J'étais chaque deliciœ meœ, esse cum filiis jour dans les délices, me jouant hominum. Nunc ergo filii sans cesse devant lui, me jouant audite me. Beati qui custodans le monde ; mes délices diunt vias meas. Audite dis sont d'être avec les enfants des ciplinam, et estote sapienhommes. Ecoulez-moi donc tes, et nolite abjicere eam. maintenant, mes enfants. Heu Beatus homo qui audit me, reux ceux qui gardent mes et qui vigilat ad fores meas voies! Ecoutez mes instruc quotidie , et observat ad tions, soyez sages et ne les re postes ostii mei. Qui me injetez point. Heureux celui qui venerit, invenict vitam, et m'écoute , qui veille tous les haurict salutem a Domino. jours à l'entrée de la maison, et qui se tient à la porte. Celui qui m'aura trouvée, trouvera la vie , et il puisera le salut dans la bonté du Seigneur. Paris. Lecture du livre de la Genèse. (Chap. 3.) En ces jours-là, le Seigneur In diebus illis vocavit DoDieu appela Adam , et lui dit : minus Dcus Adam, et dixit Où êtes-vous? Adam lui répon ei: Ubi es? Qui ait: Vocem dit : J'ai entendu votre voix tiiiim audivi in Paradiso, et dans le paradis, et j'ai eu peur, timui, eo quod nudus essem, parce que j'étais nu ; c'est et abscondi me. Cui dixit : pourquoi je me suis caché. Le Quis enim indicavit tibi Seigneur lui répondit : D'où quod nudus esses, nisi quod avez-vous su que vous étiez nu, ex ligno de quo perceperam sinon de ce que vous avez tibi ne comederes , comemangé du fruit de l'arbre dont disti? Dixitquc Adam: Muje vous avais défendu de man licr quam dedisti mihi soger? Adam lui répondit: La ciam, dedit mihi de ligno et femme que vous m'avez donnée comedi. Et ait Dominus pour compagne, m'a présenté Deus ad mulicrem: Quare du fruit de cet arbre, et j'en ai hoc focisti t Quse respondit : 2!> LA CONCEPTION. mangé. Le Seigucur dit à la fem me : Pourquoi avez-vous fait ce la? Elle répondit : Le serpent m'a trompée , et j'ai mangé de ce fruit. Alors le Seigneur dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit entre tous les animaux et toutes les bètes de la terre; tu ramperas sur le ven tre, et tu mangeras la terre tous les jours de ta vie. Je met trai une inimitié entre toi et la femme, entre sa race et la tien ne. Elle te brisera la tête, et tu tacheras de la mordre au talon. Serpens decepit me et comedi. Et ait Dominus Deus ad scrpentem : Quia fecisti hoc , maledictus es inler omnia animantia et bestias terra;: super pectus tuum gradieris et terram comedes cunctis diebus vita; tua;. Inimicitias ponaui inter te et mulierem et semen tuum et semen illius: ipsa conteret raput tuum, et tu insidiaberis caleaneo ejus. Rome. Benedicla et vencrabilis Vous êtes bénie, vous êtes di es, Virgo Maria, qua; sine gne d'hommage, ô Vierge Ma tactu pudoris inventa es rie, qui devenez, sans nulle Mater Salvatoris. jr Virgo atteinte à votre Virginité, la Dei Genitrix, quem totus Mère du Sauveur. y Vierge, non capit orbis, in tua se Mère du Dieu que l'univers ne clausit viscera factus homo. contient pas, il s'est renfermé Alleluia , alleluia. b! Felix dans vos entrailles lorsqu'il s'est es, sacra Virgo Maria, et fait homme. Louez Dieu. y omni laude dignissima, quia Vous êtes heureuse, Vierge sa ex te ortus est sol justifia;, crée , ô Marie , vous êtes trèsChristus Deus noster. Alle digne de toutes louanges parce que c'est de votre sein que s'est luia. levé le soleil de justice , le Christ notre Dieu. Louez Dieu. Paris. Un ileuve de joie inonde la cité de Dieu. Le Très-Haut a sanctilié son tabernacle. Dieu est au milieu d'elle ; elle ne sera pas ébranlée ; le Seigneur la protège dès le lever du l'aurore. Louez Dieu, louez Dieu. y Le .Seigneur l'a choisie pour en faire sa demeure. Louez Dieu. Fluminis impetus lœtifi— cat civitatem Dei : sanctificavit tabernaculum suum Altissimus. y Deus in meriio ejus, non commovebitur : adjuvabit eam. Deus manc diluculo. AUeluia, al leluia. n! Klegit eam Domi nus in habitationem sibi, Allcluia. 2. 30 CULTE DE MARIE. EVAXGILE. Commencement du saint Evangile selon saint Matthieu. Généalogie de J. C, fils de Liber generationis Jesa David, fils d'Abraham. Abra Christi filii David, filii Abra ham engendra Isaac. Isaac en ham. Abraham genuit Isaac. gendra Jacob. Jacob engendra Isaac autem genuit Jacob. Juda et ses frères : Juda en Jacob autem genuit Judam gendra de Thamar Phares et et fratres ejus. Judas au Zara : Phares engendra Esron : tem genuit Phares et ZaEsron engendra Aram: Aram ram de Thamar. Phares au engendra Aminadab : Amina tem genuit Esron. Esron dab engendra Naasson: Naas- autem genuit Aram. Aram son engendra Salmon : Salmon autem genuit Aminadab. engendra de Rahab , Booz : Aminabad autem genuit Booz engendra de Ruth, Obed : Naasson. Naasson autem ge Obed engendra Jessé : Jessé en nuit Salmon. Salmon autem gendra David, qui fut roi: le genuit Booz de Rahab. Booz roi David engendra Salomon, autem genuit Obed et Ruth. de celle qui avait été femme Obed autem genuit Jesse. d'Urie: Salomon engendra Ro Jesse autem genuit David boam : Roboam engendra regem. David autem rex ge Abias : Abias engendra Asa : nuit Salomonem ex ea quœ Asa engendra Josapbat : Josa- fuit Uriœ. Salomon autem phat engendra Joram: Joram genuit Roboam. Roboam engendra Osias : Osias engendra autem genuit Abiam. Abias Joathan : Joathan engendra autem genuit Asa. Asa au Achaz: Achaz engendra Ezé- tem genuit Josaphat. Josa chias : Ezéchias engendra Ma- pbat autem genuit Joram. nassès: Manassès engendra A- Joram autem genuit Oziam. mon : Amon engendra Josias : Ozias autem genuit Joa Josias engendra Jéchonias et ses than. Joathan autem genuit frères, vers le temps que les Juifs Achaz. Achaz autem genuit furent transportés àBabylone. Et Ezechiam. Ezechias autem depuis qu'ils furent transportés genuit Manassen. Manasses à Bahylone, Jéchonias engendra autem genuit Amon. Amon Salathiel : Salathiel engendra autem genuit Josiam. Josias Zorobabel : Zorobabel engendra autem genuit Jechonias et Abiud; Abiud engendra Elia- fratres ejus, in transmigra cim: Eliacim engendra Azor: tion Babylonis. Et post Azor engendra Sadoc : Sadoc transmigrationem Babylo engendra Achim : Achim en nis, Jechonias genuit Sala gendra Eliud : Eliud engendra thiel. Salathiel autem ge Eleazar : Eleazar engendra Ma- nuit Zorobabel. Zorobabel than : Mathan engendra Jacob : genuit autem Abiud. Abiud Jacob engendra Joseph, l'époux autem genuit Eliacim. Elia- Là CONCEPTION. 31 cim autem genuit FAzor. de Marie, de laquelle est ne Azor autem genuit Sadoc. Jésus qui est appelé le Christ. Sadoc autem genuit Achim. Achim autem genuit Eliud. Eliud autem genuit Eleazar. Eleazar autem genuit Mathan. Mathan autem genuit Jacob. Jacob autem genuit Joseph virum Mariœ, de qua natus est Jesus, qui vocatur Christus. OFFEIiTOIRE. Rome. Beata es , Virgo Maria , Vous êtes heureuse, ô Vierge quse Dominum portasti crca- Marie , vous avez porté le Dieu torem : genuisti qui te fecit, Créateur, vous avez engendré et in seternum permanes Celui qui vous a faite; et àjaVirgo. mais vous demeurerez Vierge. Paris. Concupiscet Rex decorem tuum, quoniam ipse est Dominus Deus tuus, et adorabunt eum: et filiœ Tyri in muneribus ; vultum tuum deprecabuntur omnes divites plebis. Le Roi sera épris de votre beauté ; c'est lui qui est le Seigneur votre Dieu, c'est lui que les peuples adoreront ; les filles de Tyr viendront vous offrir des présents; et les grands de la terre imploreront vos regards. SECBÈTE. Rome. Unigeniti tui , Domine , Secourez-nous, Seigneur, par nobis succurrat humanitas : l'humanité sainte de votre Fils ut, qui natus de Virgine, unique, qui, en naissant d'une Matris integritatem non mi- Vierge, n'a point altéré, mais a nuit, sed sacravit : in Con- consacré la pureté de sa Mère, ceptionis ejus solemniis, afin qu'après nous avoir délinostris nos piaculis exuens , vrés de nos péchés dans la fête oblationem nostram tibi fa- de la Conception , ce même ciat acceptam J. C. D. N., J. C. N.-S., aussi dans la fête de qui tecum vivit la Conception, vous rende no tre oblation agréable, lui qui. Paris. Deus qui electam ab Unigenito tuo in habitationem sibi beatam Mariam Virginem prœvenisti in benedictionibus duleedinis , men- O Dieu, qui avez prévenu de bénédictions et de grâces la bienheureuse Vierge Marie , que votre Fils unique avait choisie pour sa demeure : pré- 32 CULTE DE MARIE. parez nos ames et nos corps pour recevoir ce même Fils unique qui doit venir à nous et demeurcr en nous, lui qui. tes et corpora nostra hujus virtutc sacrificii prœpara venturi ad nos, et in nobis habitaturo eidem D. N. J. C. PRÉFACE. Comme à la Messe de l'Assomption, p. 108. COMMUNION. Rome. Bienheureuses les entrailles Beata viscera Mariœ Virde la Vierge Marie qui ont ginis, quseportavernut seterporté le Fils du Père éternel. ni Patris Filium. Paris. Le Seigneur qui vous a créée, Dominus faciens et forqui vous a formée, vous a pro- mans te, ab utero auxiliatégée dès le sein de votre mère. tor tuus. POSTCOMMUNION. Rome. Nous avons reçu, Seigneur, Sumpsimus, Domine, ce les sacrements qui vous sont of- lebritatis annuse votiva saferts à cette solennité annuelle; cramenta: pra-sta, quœsufaites, nous vous prions, qu'ils mus, ut lemporalis vits nonous procurent les remèdes bis remedia prœbeant, et pour la vie temporelle et pour avenue. Per Oominum. la vie éternelle. Par le Christ. Paris. Que les mystères adorables Mundont nos, Domine, ah de votre Verbe incarné nous omui inquinamento carnis purilient de toutes les souillures et spiritus, Verbi tui incardu corps et de l'esprit ; et que, nati mysteria quœ sumpsipar l'intercession de Sii très- mus; et intercedente sancsainte Mère la Vierge Marie, tissima ejus genitrice Vir ils sauctitient nos corps par la gine Maria , corpora nosebasteté, nos esprits par la foi, tra castitate, mentes fide, et nos cœurs par la charité; corda caritate sanctilicent ; par le même Notre-Seigneur per cumdem D. N. J. C. Jésus-Christ. LA CONCEPTION. 33 VÊPRES. A toutes les fêtes de la sainte Vierge , on chante les psaumes qui se trouvent aux Vêpres de l'Office composé en sou hon neur. Rome. Ant. 1. Conccptio glorio1. Ant. Nous célébrons la sœ virginis Mana;, ex so Conception de la glorieuse vierge mme Abralue, orta; de tribu Marie , qui est de la race d'A Juda, clara ex stirpe David. braham, de la tribu de Juda, de l'illustre famille de David. 2. Conceptio est hodie 2. C'est aujourd'hui la Con sancta; Maria; virginis, cu- ception de la sainte vierge Ma jus vita inclita cunctas illus rie, dont la glorieuse vie éclaire toutes les Eglises. trat Ecclesias. 3. Regali ex progenic Ma 3. Marie éclate par la splen ria exorta refulget : cujus deur de la race royale dont elle precibus nos adjuvari mente, est sortie ; nous demandons de et spiritu devotissime posci- toute l'affection de notre cœur le secours de ses prières. mus. 4. Corde et animo Christo 4. Chantons du fond du cœur canamus gloriam in hac sa des cantiques à la gloire de Jé cra solemnitate prœcelsœ gc- sus-Christ en cette sacrée solen nitricis Dei Mariœ. nité de l'illustre Marie, Mère de Dieu. 5. Célébrons avec joie la Con 5. Cum jucunditate Conceptionem beata; Maria; cc- ception de la bienheureuse Ma lebremus, ut ipsa pro nobis rie, alin qu'elle intercède pour intercedat ad ûominum Je- nous auprès de Notre-Seigncur Jésus-Christ. sum CI iristu m. I1YMNE. Cette hymne se chante à toutes les fêles de la sainte Vierge. Ave, maris stella, Dei Mater aima , Atque semper Virgo , Felix cœli porta. Sumens illud ave Gabrielis orc , Funda nos iu pacc , Mulans Evœ nomeu. Salut, étoile de la mer, Mère féconde de Dieu et toujours vierge, porte fortunée du ciel. Puisque vous avez agréé le salut de l'archange, veuillez, en changeant le nom d'Eve, nous établir dans la paix. 34 CULTE DE MARIE. Brisez les fers des coupables, Solve vincla reis , présentez la lumière aux aveu Profer lumen csecis , gles, chassez loin de nous tous Mala nostra pelle , les maux, implorez pour nous Bona cuncta posce. tous les biens. Montrez que vous êtes notre mère , et qu'il reçoive par vous nos prières, celui qui étant né pour nous n'a pas dédaigné d'ê tre votre fils. Vierge choisie entre toutes les vierges , la plus douce des vier ges , obtenez-nous , avec le par don de nos crimes, la douceur et la chasteté. Monstra te esse matrem : Sumat per te preces, Qui pro nobis natus Tulit esse tuus. Virgo singularis, Intcr omnes mitis, Nos culpis solutos Mites fac et castos. Que par vous notre cœur soit Vitam prœsta puram , pur, notre faute exempte de Iter para tutum , danger, afin qu'admis à contem Ut videntes Jesum , pler Jésus, nous goûtions les Semper collœtemur. joies éternelles. Gloire à Dieu le Père , hon Sit laus Deo Patri , neur au suprême Rédempteur, Summo Christo decus, louange à l'Esprit saint , hom Spiritui sancto , mage unique à la Trinité. Tribus honor unus. Ainsi soit-il. Amen. A Magnificat , Ant. Conceptio tua, Dei GeniVotre conception, ô vierge Mère de Dieu , a été un présage trix virgo , gaudium annunde joie et de bonheur à tout l'u tiavit universo mundo : ex nivers, car de vous est né le So te enim ortus est Sol justileil de justice , Jésus-Christ no tiœ, Christus Deus noster tre Dieu, qui a fait cesser la ma qui solvens maledictionem , lédiction et apporté la bénédic dedit benedictionem; eteontion; et qui, en détruisant la fundens mortem, donavit mort , nous a donné la vie éter nobis vitam sempiternam. nelle. Paris Ant. i . Tel qu'est le lis entre Ant. 1. Sicut lilium inter les épines, telle est mabien-ai- spinas sic amica mea inter mée entre les filles. lilias. 2. Votre beauté est parfaite, 2. Tota pulehra es, amica LA CONCEPTION. 35 mea ; et macula non est in te. 3. Hortusconclusussoror mea , sponsa : hortus conclusus , fons signatus. ma bien-aimée; et votre éclat n'est terni par aucune tache. 3. Ma sœur, mon épouse est comme un jardin fermé : elle est comme un jardin fermé , et une fontaine scellée. 4. Fons hortorum, puteus 4. Elle est la fontaine des jar aquarum viventium , quse dins, elle est le puits des eaux vivantes, qui coulent avec impé fluunt impetu de Libano. tuosité du Liban. 5. Levez-vous, ma bien-aimée, 5. Surge, amica mea, speet paraissez devant moi avec ciosamea; et veni. tout l'éclat de vos vertus. HYMNE. Debitant morti sobolem creârat Eva peccatrix : nova destinatur, Quœ sacro partu scelus atque mortem Destruat, Eva. Vicia serpentis fuit illa fraude ; Intimis virus recipit medul11s: Vulnus hœc sanat , lumidique colla Conterit anguis. Quo dolus cessit ? domita parente , Totius sperat sobolis ruinam : Omnibus reddet soboles parentis Unam salutem. Sic lucro cedunt, Domino volente , Damna, dum grata vice per Mariam Delet ântiquam nova vita mortem , Gratise culpam. Diceris mater quoqne nnstra , Virgo : Eve coupable avait donné le jour à une race vouée à la mort : une nouvelle Eve est appelée h détruire par un enfantement di vin le crime et la mort. La première fut vaincue par la ruse du serpent, et le venin s'est répandu dans toutes ses veines : celle-ci guérit la bles sure et écrase la tote orgueilleuse du reptile. Que produisit sa malice? la mère des hommes vaincue, il se promet la ruine de sa postérité : une femme en sortira et la sau vera tout entière. Ainsi, Dieu le voulant, le gain Couvre la perte ; par cet heureux échange, Marie fait succéder à l'antique mort une vie nouvelle et la grâce au péché. 0 Vierge ! vous serez aussi ap pelée notre mère ; Vierge sainte, CULTE DE MARIE. 36 prouvez que vous l'êtes en dé Te proba nostram, pia Virgo, tournant de nous , par vos ten matrem , dres prières, la colère du Très- Efficax blandis precibus severum Haut. FlectereNumen. Gloire à l'éternelle Trinité, Laus sît a;terna; sua Tridont la miséricorde annonce au nitati, monde affligé la venue pro Quœ laborantem miserata chaine du Christ, en lui mon mundum , trant celle qui doit être sa Proximos Christi, prœeunte matre, mère. Nuntiat ortus. Ainsi soit-il. Amen. A Magnificat, Ant. Une seule est ma colombe , et Una est columba mea, ma parfaite amie : les filles l'ont perfecta mea : videront eam vue , et elles ont public qu'elle lilia', et beatissimam prœdicaverunt. est très-heureuse. La Messe dans l'Octave de la Conception est la même que la précédente. LA NATIVITÉ. 37 LA NATIVITÉ. (8 septembre.) Elle s'avance comme l'aurore naissante, belle comme la lune , brillante comme le so leil, terrible comme une armée en bataille. (Cantique des Cantiques, c. 6.) Progreditur quasi aurora consurgens, pulebra ut luna, electa ut sol, terribilis ut castrorum acies ordinata. On sait assez que le mot nativité a le même sens que naissance; mais ce que beaucoup de gens, même catho liques, ignorent peut-être, c'est que l'Église applique toujours le nom de jour natal ou de nativité, pour le commun des Saints, au jour de leur mort, par allusion à la véritable vie dans laquelle ils sont entrés en mou rant. 11 y a cependant trois nativités qui forment autant de glorieuses exceptions à cette règle, parce qu'elles furent pures de la tache originelle : ce sont celles de saint Jean qui annonça le jour par excellence , de Marie qui en fut l'aurore , et de Jésus-Christ qui, pour parler comme les Docteurs, fut la lumière ou le soleil nais sant. Pour ce qui concerne la naissance de Marie , on ne trouve rien dans l'Écriture sainte qui en fasse connaître les circonstances. Quelques auteurs sacrés ont prétendu qu'elle avait eu lieu à Nazareth , d'autres à Jérusalem ; de là vient qu'on ne peut rien affirmer à cet égard. Toutefois il existe une tradition commune qui a bien 3 38 CULTE DE MARIE. quelque poids et qu'il convient de reproduire avec ses détails pleins de charmes. Après la chute d'Adam et d'Eve , Dieu avait dit au serpent : « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, « entre ta postérité et la sienne ; elle t'écrasera la tête...» C'était là une prédiction contre le démon et une pro messe de réconciliation pour le genre humain. Plus tard, le premier des quatre grands prophètes (Isaïe, Jérémie , Baruch , Ézéchiel) , qui écrivait sept cents ans avant Jésus-Christ , avait prédit à son tour que « le « royaume de Juda , qu'il comparait à une forêt su it perbe, tomberait avec ses cèdres élevés, et qu'il ne « resterait plus qu'un tronc sans branches et sans « feuilles ' ; » mais il ajoutait : « Un rejeton naîtra de « la tige de Jessé ; une fleur s'élèvera de ses ruines , et « l'esprit du Seigneur y reposera. » Et voilà , d'après les témoignages les plus historiques , qu'à une époque où la race de David avait perdu sa splendeur, le 8 du mois de septembre, un samedi, à l'aube du jour, une sainte femme de la tribu sacerdotale, connue sous le nom d'Anne s, épouse d'un homme juste nommé Joachim, de la tribu de Juda , donna le jour à Marie. Ar rêtons un instant notre attention sur le lieu et les prin cipales circonstances de cet événement mémorable. Nazareth 3 était dans les anciens temps une ville de Galilée, de la tribu de Zabulon. Ce n'est plus aujour d'hui qu'une simple bourgade , ou un village de la Pa lestine, à six lieues de Samarie, à douze de Jérusalem, * Fin du chapitre 1 0 et commencement du il'. 2 Anne, en hébreu, signifie gracieuse. Nazareth signifie fleur. LA NATIVITÉ. 39 et à une petite distance du Mont-Carmel. Cette localité s'appelle maintenant Nassêra. Elle est située dans un vallon de forme circulaire et entourée de quinze montagnes ; elle est divisée en petits jardins où les figuiers sont en grand nombre et produisent d'excel lents fruits. Ses maisons, de pauvre apparence, et couvertes de toits plats , sont intérieurement propres comme la pierre blanche dont elles sont bâties , et sa population est d'environ 1800 habitants, dont 1,000 sont Turcs et 800 Chrétiens , sans un seul juif. Cette bourgade fut le but d'un pèlerinage de saint Louis. Ce Prince s'y rendit à pied d'une certaine distance , il y fit célébrer l'office divin et communia de la main du Légat. C'était le 25 mars 1231, la veille de l'Annoncia tion, et la communion fut donnée dans la chambre même où , suivant la tradition , s'était fait entendre la Salutation angélique. C'est là qu'était autrefois une indigente demeure pratiquée dans un rocher, et à laquelle on arrivait en descendant quelques degrés ; elle était la propriété et l'unique fortune de Joachim et d'Anne, tous deux sim ples artisans, de la race de David, qui avait été jadis si puissante. Ils étaient sans enfants lorsqu'après vingt ans de mariage une fleur vint embellir leur union. Neuf jours après cette naissance , toute la famille fut convo quée , suivant la coutume d'Israël , et on convint que ce charmant rejeton de la tige de Jessé s'appellerait dans le monde Miriam (Marie), nom qui, en syriaque et en hébreu, a plusieurs significations, telles que dame, maîtresse, souveraine, illuminatrice, mère amère et étoile de la mer. L'avenir devait expliquer et étendre ces qualifica 40 CULTE DE MARTE. tions. Malgré la longue série des titres magnifiques ou touchants qu'a déroulés l'Église dans les Litanies de la sainte Vierge , on peut dire que ce n'est là qu'un abrégé des acclamations qu'a provoquées chez tous les peuples, et que provoquera longtemps encore, le nom de Marie. Quel chrétien n'aime , par exemple , à sa luer, dans la fleur de Nazareth , la rose étalant ses tré sors parfumés sur une tige droite et modeste , le lis éclatant de blancheur du sein duquel s'exhale un par fum céleste, la violette qui se cache vainement sous les buissons épineux, la belle de jour qui s'ouvre dès qu'un rayon de soleil la frappe, la sensitive délicate qui sem ble s'animer pour fuir la main de l'homme , en un mot, tout ce que la nature offre de plus suave, de plus aimable et de plus pur ? Qu'une dédaigneuse et froide philosophie ait pitié d'entendre les bergers allemands appeler tour à tour Yeux de la sainte Vierge, ou ne m'ou bliez pas, cette jolie fleur, bleu de ciel, dont les lobes s'arrondissent comme un feston d'azur autour d'une auréole d'or ! Que les savants du siècle déplorent l'igno rance du paysan des bords de la Méditerranée qui se découvre, en voyant passer sur sa tête, au coucher du soleil, le légerfloconde fil de soie blanche qu'il appelle le fil de la Vierge; qu'ils s'éloignent même de lui, en en tendant ces paroles d'un chant mélancolique adressé à ce fil mystérieux : Viens-tu de Bethléem , la bourgade bénie , Frêle vapeur De l'encens qu'apportaient les mages d'Arménie Pour le Seigneur ? Sous les palmiers du Nil , la ronce te prit-elle Au manteau bleu LA NATIVITÉ. il Où la Reine des cieux , fugitive et mortelle , Cachait un Dieu ? Que les hommes du progrès, enfin, et les heureux du monde, ne comptent plus la Rose mystique parmi les fleurs qui font leurs délices ; nous, humbles Chrétiens, demeurons fidèles aux simples croyances de nos pères ; aimons à retrouver partout le nom et l'image de Marie, puisque , aussi bien , vierge , épouse et mère , elle rap pelle à nos cœurs tout ce qu'il y a dans l'humanité de plus digne d'amour. Les filles et les femmes surtout se plairont toujours à chanter les louanges de Celle par qui leur sexe entier a été appelé à de nouvelles desti nées de liberté, de gloire et de bonheur. Parées désor mais des titres de noblesse que leur a décernés Marie , la face' du monde s'est renouvelée aussi pour elles. Vierges, elles peuvent entretenir le feu sacré sur l'autel de la Religion, et n'ont plus à rendre compte de leur mission qu'à Dieu même ; épouses, elles ne se courbent plus sous la main de l'homme, elles le forcent au con traire à reconnaître que la vraie, la seule supériorité, est celle qui est fondée sur la vertu ; mères enfin , elles sont dans la famille et la société les premières institutrices et les plus utiles auxiliaires de la Provi dence : privilèges impérissables , parce qu'ils ne sont pas le résultat d'une institution des hommes , et qu'ils ont été proclamés par le Fils de Marie , disant à l'hu manité tout entière, en la personne du disciple bienaimé : Voilà votre Mère ! On ne peut fixer d'une manière absolue l'époque où les solennités de la Nativité de la Vierge furent établies. D'après le témoignage de Gerson , à qui quelques écri vains attribuent YImitation de Jésus-Christ, l'Église 42 CULTE DE MARIE. aurait été miraculeusement avertie que cette fête devait être instituée ; et l'on trouve en ce sens , dans les chro niques sacrées , qu'un saint ermite ayant cru entendre les Anges qui célébraient une grande solennité dans le ciel, demanda à Dieu quel en était le sujet, qu'il lui fut révélé que c'était la naissance de Marie, et que le Pape, auquel parvint la connaissance de ce fait, ordonna que la nativité fût désormais célébrée. — Ce qu'il y a de certain, c'est qu'avant la un du sixième siècle Grégoire-leGrand composa une Préface, des Collectes et des Matines pour la Messe de la Nativité. On trouve une mention de cette fête dans les écrits de saint Ildefonse, qui vivait au septième siècle, dans le calendrier manuscrit déposé au Trésor de la cathédrale de Florence, qui est de l'an 813, dans les œuvres de Gauthier, évêque d'Orléans, et dans d'autres ouvrages historiques. Il est donc permis d'af firmer qu'il y a plus de mille ans que cette fête ramène les chrétiens au pied des autels. En l'année 1243, le pape Innocent IV y rattacha une Octave , en exécution d'un vœu fait à la sainte Vierge par les cardinaux, afin de procurer à l'Église des jours plus calmes. La célébration de la fête de la Nativité a lieu tous les ans le 8 septembre. ÉLÉVATION. Le nom de Marie est si imposant et si doux à l'oreille et à l'âme des chrétiens, qu'il semble que pour en cé lébrer dignement les louanges, il faudrait être en rela tion avec Dieu même ! Taisons-nous donc pour écouter les accents mystiques de saint Bernard, dont les inspi LA NATIVITÉ. 43 rations n'ont point d'égales, quand il s'agit d'honorer et d'aimer la sainte Vierge : « Le nom de Marie , dont l'interprétation désigne « l'étoile de la mer, convient merveilleusement à la « Vierge mère. La comparaison de Marie avec un astre « est pleine de justesse. L'astre envoie son rayon de « lumière sans en être appauvri ; la Vierge enfante « sans recevoir d'atteinte. Le rayon de l'astre ne dimi« nue pas son éclat, le Fils de la Vierge n'altère pas sa « pureté. Elle est cette brillante et noble étoile de Ja« cob dont la beauté illumine l'univers, dont la lumière « resplendit dans les cieux, pénètre dans les enfers, « éclairant la terre , échauffant les âmes plus que les « corps , enflammant les vertus , consumant les vices. « Qu'elle est belle et admirable cette étoile dominant « l'immensité des mers, brillant par ses mérites, in« struisant par ses exemples ! O vous qui comprenez « que dans le flux et le reflux de ce siècle vous flottez « au milieu des orages et des tempêtes plus que vous « ne marchez sur la terre , n'éloignez point vos yeux « de cette étoile , si vous ne voulez être submergé et « disparaître dans la tourmente ! Si les vents de la ten te tation se déchaînent, s'ils vous emportent à travers « les écueils , regardez votre étoile, ayez recours à Ma« rie. Si vous devenez le jouet des flots de l'orgueil , « de l'ambition, de la médisance, de la jalousie, regar« dez votre étoile, ayez recours à Marie. Si, troublé de « l'énormité de vos fautes , confus des plaies hideuses « de votre conscience, effrayé de l'horreur du juge« ment, vous éprouvez déjà les désolantes tristesses « de l'enfer, et redoutez l'abîme du désespoir, re« gardez votre étoile, ayez recours à Marie. Dans les 44 « « « « « « « « CULTE DE MARIE. perils, dans les angoisses, elans les perplexités, pensez à Marie, invoquez Marie. Qu'elle ne s'éloigne jamais de votre bouche, jamais de votre cœur ; afin d'obtenir la grâce de sa prière, ne perdez jamais de vue l'excmpie de sa vie. En suivant Marie, vous ne pourrez plus vous égarer ni succomber, et vous éprouverez enfin combien il a été dit avec vérité : Et le nom de la Vierge était Marie ' ! » PROPRE DE LA MESSE DE LA NATIVITÉ. Pour Rome , la Messe est comme au jour de la Conception , en remplaçant à la Collecte el à la Secrète le mot Concep tion par Nativité. Paris. INTROÏT. J'ai contracté une alliance avec mes élus; j'ai juré à David , mon serviteur : Je lui préparerai une race éternelle, et j'élèverai son trône de génération en génération. Ps. Je chanterai à jamais les miséricordes du Seigneur. Gloire. Disposui teslamentum electis mois; juravi David servo meo : Dsque in seternum pra-parabo semen tuum , et sedilicabo in generationem et generationem sedem tuam. Ps. Misericordias Domini in œtcrnum cantabo. Gloria. Dis posui. COLLECTE. O Dieu , qui par un effet de votre volonté avez voulu vous réconcilier le monde, faites qu'en célébrant avec une sainte joie la naissance de la bienheureuse Vierge Marie , Mère de Jésus-Christ , notre Sauveur , Dcus qui secundum propositum voluntatis tuœ mundum tibi reconciliare voluisti, prœsta, quœsumus, ut qui Nativitatem Virginia Mariœ, de qua natus est nobis Cbristus Salvator, cum ' Allusion aux significations de ce nom mystérieux. LA NATIVITÉ. 45 gaudio colebramus , ipsam nous obtenions, par son inter quam Filius operatus est sa- cession, le salut que son divin lutem matris intercessione Fils nous a mérité par son sang; consequamur ; per eumdem nous vous Par le même. Domiuum nostrum Jesum Christum. ÉPîTBE. Lecture du prophète Isaïe. (Chap. 11.) Et egredictur Virga de radice Jessc , et dos de radice ejus ascendet. Et requiescet super eum Spiritus IJomini ; Spiritus sapientise et intellectùs, Spiritus consilii et fortitudinis, Spiritus scientiœ et pietatis. Et rcplebit eum Spiritus timoris Domini : non serundum visionem oculomm judicabit, ncque secundum auditum aurium arguet; sed judica bit in justifia pauperes, et arguet in œquitate pro mansuelis terrœ ; et perculiet terram virga oris suî, et spii'ilu labinnun suorum intorlicet impium. Et erit justitia cingulum lumborum ejus: et tides, cinctorium renum ejus. Il sortira un rejeton de la tige de Jessé, et une tleur naî tra de sa racine. Et l'Esprit du Seigneur se reposera sur lui, l'Esprit de sagesse ct d'intelli gence, l'Esprit de conseil et do force , l'Esprit de science et de piété ; il sera rempli de l'Esprit de la crainte du Seigneur. Il ne jugera point sur le rspport des yeux , il ne condamnera point sur un ouï-dire , mais il jugera les pauvres dans la justice, et il se déclarera le juste vengeur des humbles qu'on opprime sur la ferre. Il frappera la terre de la verge de sa bouche, et il tuera l'impie par le souffle de ses lè vres. La justice sera la ceinture de ses reins, et la foi le bau drier dont il sera toujours ceint. Benedicnm ei , et ex illa dabo filium cui benedieturus sum. y Hic erit magnus et Filius Allissimi vocabitur, et regnsbit in domo Ja cob in a-ternum. Alleluia, alleluia. V Laudafe Dominum Deum nostrum, qui in me ancilla sua adimplevit misericordiam suam quam promisit domus Israel. Alle luia. Je la bénirai, et je ferai sortir d'elle un fils que je comblerai de mes bénédictions. v 11 sera grand , il sera appelé le Fils du Très-Haut , et il régnera éter nellement sur la maison de Ja cob. Louez Dieu, louez Dieu. y Louez le Seigneur notre Dieu, qui a accompli en moi, qui suis sa servante, la miséri corde qu'il a promise à la mai son d'Israël. Louez Dieu. 3. 46 CULTE DE MARIE. Chantons les prémices de no tre joie , le jour qui nous an nonce le salut. Gaudii primordium, Et salutis nuntium Diem nostra; canimus. La même heure qui nous donne une vierge nous promet un Dieu-homme : il vient celui que nous attendions. Le Dieu de toute grâce pré pare la naissance de celle qu'il s'est choisie pour mère. Le Soleil de justice orne la demeure qu'il habitera, et d'où il sortira lui-même pour nous visiter. Quœ dat hora virginem , Spondet Deum hominem : En venit quem quœrimus. Quam in matrem eligit, Hujus hortum dirigit Deus omnis gratia;. Domum quam inhabitet, Nox e qua nos visitet , Ornat Sol justitiœ. De combien de lumière elle Quot micat luminibus , brille ! Avec quel soin Dieu Suis Deus usibus forme ce vase de gloire pour ac Quod vas fingit gloriœ ! complir ses desseins! Que de miracles cachés ! Une Quot latent miracula ! rosée abondante descendra de Fiet ha;c nubecula cette humble rosée. In vim magnam pluviœ. Fille bénie , fille sans tache Benedicta filia, et toute remplie de grâce ! Tota plena gratia , Tota sine macula ! O Vierge , ouvrez-nous , par Cœli quod jam habitas, votre prière , le chemin du ciel , Pande nobis semitas, que déjà vous habitez. Prece, Virgo, sedula. Nous avons , ô Jésus , mérité Iram promeruimus, votre colère : nous demandons Christe ; pacem petimus ; la paix ; accordez-la cette paix Hanc da mains precibus. aux prières de votre mère. Créez en nous des cœurs purs, Ut in omnibus maneas , afin que vous y habitiez. Corda nostra proeheas Pura culpis omnibus. Ainsi soit-il. Amen. EVANGILE. Comme à la Messe de la Conception, p. 30. hk NATIVITÉ. 47 OFFERTOIRE. Benedicam tibi, comptons juramentum quod spopondi Abraham patri tuo ; et benedicentur in semine tuo omnes gentes terra;. Je vous bénirai pour accom plir le serment que j'ai fait à Abraham votre père, et toutes les nations de la terre seront bé nies en celui qui sortira de vous. SECRETE Sacrificium hodierna; solemnitatis verus ille justitiœ Sol illustret, Domine, qui oriturus ex alto, Matrem suam hodie , quasi auroram consurgentem, prœmisit ; et venientem in mundum purissima luce illuminavit Je sus Christus Filius tuus Dominus noster; qui tecum vivit. Faites luiro , Seigneur, sur le sacrifice que nous vous offrons dans la solennité de ce jour, le vrai soleil de justice, JésusChrist votre lils, ce soleil qui devant nous éclairer d'en haut, a envoyé devant lui sa sainte Mère, comme une aurore nais sante, et a répandu sur elle, lorsqu'elle est entrée dans lo monde, ses plus pures lumières ; lui qui étant Dieu.... PREFACE. Comme à la Messe de l'Assomption, p. 108. COMMUNION. Dominus dabit benegniLe Seigneur répandra sa bé tatem , et terra nostra dabit nédiction, et notre terre portera fructum suum. son fruit. POSTCOMMUNION. Exultantes in ortu Virginis Matris, et nasciturum ex ea Salvatorem expectantes; gloriam tibi, Deus, adorandi oblatione sacrilicii reddidimus : prœsta ut ejusdem sacrilicii participatiune bnnam voluntatem , ac promissam home voluntatis hominibus pacem habere mereamur ; per eumdem. Transportés de lajoie que nous cause la naissance de la Vierge Mère, et attendant le Sauveur qui doit naître d'elle, nous vous avons rendu gloire, Seigneur, par l'oblation de ce sacrifice ado rable : accordez-nous, par notre participation à ce même sacri fice, le don de bonne volonté, et de mériter ainsi la paix pro mise aux hommes de bonne vo lonté, par le même Notre-Seigneur Jésus-Christ. 48 CULTE DE MAIUE. VÊPRES. Rome. Comme aux Vêpres de l'Immaculée Conception , en disant nativité au lieu de conception. A Magnificat , Ant. Votre naissance , ô Vierge Nativitas tua, Dei genitrix mère de Dieu , a annoncé à l'u Virgo, gaudium annuntiavit nivers le bonheur qu'il allait universo mundo; ex te enim avoir; car de vous est né le So ortus est Sol justifia;, Chrisleil de justice, Jésus-Christ notre tus Deus noster, qui solvens Dieu , qui , nous délivrant de la maledictionem , dedit bemalédiction , nous a apporté la nedictionem; et confundens bénédiction , et , triomphant de mortem, donavit nobis vila mort, nous a donné la vie tam sempiternam. éternelle. Pans. Ant. i. Fille de Sion, chantez Ant. 1. Lauda et hetare , des cantiques de louanges, et filia Sion : quia ecce ego vesoyez dans la joie, parce que je nio, et habitabo in medio viens moi-même habiter au mi tui , ait Dominus. lieu de vous , dit le Seigneur. 2. Le Seigneur, le roi d'Israël 2. Rex Israël Dominus in est au milieu de vous : vous ne medio tui : non timebis macraindrez plus à l'avenir aucun lum ultra. mal. 3. Le Seigneur votre Dieu, le 3. Dominus Deus tuus in Dieu fort est au milieu de vous : medio tui fortis : ipse salc'est lui-même qui vous sauvera. vabit. 4. 11 mettra sa joie en vous , 4. Gaudebit super te in il se reposera dans l'amour qu'il hetitia , silebil in dilectione vous porte , ot vous serez le su sua, exaltabit super te in jet des cantiques que l'on chan laude. tera à sa louange. 5. En ce jour-là plusieurs 5. Applicabuntur gentes peuples s'attacheront au Sei multa; ad Dominum in die gneur, et ils deviendront mon illa, et erunt mihi in popupeuple , et j'habiterai au milieu lum ; et habitabo in medio tui. de vous. HYMNE. Comme la rose, elle s'est en fermée au milieu des épines , et Unus bononim fous, Deus, omnium, -19 triomphe de leurs pointes déchi rantes : la grâce qui la remplit émousse l'âpreté vénéneuse do la tige dont elle est sortie. LA NATIYITÉ. Quam lil>erali fundis opes manu ! Non ante concessis Mariam Quot proneras cumulare donis! Inter rigentes, ceu rosa, clauditur Spinas, et acres vincit aculeos: Prasens amaram virulenti Gratia vim frulicis rctundit. Quantum pudicas inclyta virgines Pra;stat, remoto quœ Dominam gradu Sequuntur, et Regis parentem Siderea comitantur aula ! Ncc angelorum par decus : hifieo Astant sedenti ; fért hominom Deum Maria, nomen dulee matris Virgi neo socians honori. O Dieu, l'unique source de tous les biens, que de richesses répand votre main libérale ! de quelles faveurs, jusque-là sans exemple , vous vous plaisez à combler Marie. Combien elle s'élève, dans sa gloire , au-dessus des vierges pu diques qui la suivent , et com posent dans la cour céleste le cortège de la mère du Roi. Les honneurs dont elle jouit l'emportent sur ceux des anges : ils se tiennent devant le tronc de Dieu; Marie porte l'hommeDieu dans son sein et associe le doux nom de mère à la gloire de la virginité. Reine du monde, ô Vierge Regina mundi Virgo , protectrice de ceux qui vous im clientium Tutela, mœstis perfugium plorent et l'asile des pécheurs repentants, portez nos vœux à reis, Fer nostra Nato vola : tris- votre Fils ; une mère ne saurait essuyer un refus. tem Non patitur genitrix repulsam. Sit Triuitati perpctuum Hommage éternel à la Trinité, qui , par compassion pour les decus , Infiïcta mundo quœ mise- malheurs du monde , lui envoie le gage certain du Rédempteur rans mala, dans la Mère qui doit lui don In Matre pignus nascituri Nou dubium dat haberi ner le jour. Ainsi soit-il. Christi. Amen. A Magnificat , Ant. C'est de vous que sortira celui Ex te egredictur qui sit dominator in Israël; et qui doit régner dans Israël, 50 CULTE DE MARIE. dont la génération est dès le egressus ojus ab initio, a commencement , dès l'éternité : diebus œternitatis : et erit c'est lui qui sera notre paix. iste pax. Alleluia. Alleluia. IA PRÉSENTATION DE LA SAINTE VIERGE. (21 novembre.) Mon bien-aimé qui conduit son troupeau au milieu des lis est à moi , et moi je suis à lui. (Cantique des Cantiques, II, 16.) Dilectus meus mihi, et ego illi qui pascitur inter lilia. Sous le titre de la Présentation de la sainte Vierge, l'Église a voulu consacrer le souvenir du vœu qu'avait accompli Marie, par la consécration ou l'offrande à Dieu de sa personne tout entière , c'est-à-dire de son corps et de son âme, en état de virginité parfaite. Voici comment , selon le témoignage des auteurs sacrés , fut faite cette sublime offrande , du moins aux yeux des hommes, car, dans les deux, entre la Vierge des vierges et le Très-Haut, il y eut sans doute une communication mystérieuse qu'il ne fut pas permis à la terre de pénétrer. Le prophète Isaïe avait dit : Voilà qu'une Vierge con cevra et enfantera un Fils. Pour que cet événement extraordinaire arrivât , il fallait tout à la fois la con ception, la naissance, la sanctification, le mariage , l'enfantement et la mort d'une Vierge, ou, en d'autres LA PRÉSENTATION. 51 termes , une existence complètement virginale ; car, par cela mêmc que la sainte Vierge était prédestinée à être le temple de l'Esprit saint, elle ne pouvait pas cesser un seul instant d'être la pureté par ex cellence. Aussi, un théologien espagnol a-t-il dit, dans une explication qui n'a été ni démentie, ni com battue plus tard, « que Marie, dès le moment de sa « propre Conception immaculée, avait eu dans son « âme l'usage de la raison pour les choses spirituelles, « et que , dans le sein même de sa mère , elle avait « consacré sa virginité à Dieu par un vœu explicite et « absolu. » Au surplus, la sainte Vierge elle-même ne donna-t-elle pas le secret de tout ce qui devait mar quer son passage miraculeux dans ce monde, lorsqu'à l'heure la plus imposante de sa vie mortelle, elle s'écria : « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes « choses, et son nom est saint... ; il a pris sous sa pro ie tection Israël , son serviteur, se ressouvenant de sa « miséricorde, selon les promesses qu'il avait faites à « nos pères , à Abraham et à sa race , pour jamais. » Donc, en s'inclinant devant l'incompréhensible puis sance de Dieu, il est tout naturel de répéter avec saint Ildefonse : « L'éternité de la Virginité doit être surtout « reconnue dans la sainte Vierge , mère de Dieu » Quoi qu'il en soit, ce fut après avoir atteint sa troi sième année, comme on l'a déjà dit, « que Marie fut « conduite au temple de Jérusalem par Joachim et « Anne, son épouse, accompagnés de quelques-uns de « leurs parents. » — « Les anges, dit saint Grégoire « de Nicomédie, leur servaient de cortège ; ils cou« vraient la jeune et pure Vierge de leurs blanches « ailes ; ils semaient sous ses pas les fleurs odorifé 52 CULTE DE MARIE. ' « rantes du Paradis et célébraient la consécration vir« ginale par de mélodieux concerts !» Ah ! sans doute, en même temps, de ce cœur où pénétrait déjà l'Esprit saint, comme les rayons du soleil levant pénètrent le cristal , Marie inspirée murmurait de sa bouche en fantine ces paroles du Roi prophète, son aïeul : Mon âme languit et se consume du désir d'entrer dans la maison du Seigneur J ; ou bien encore, elle préludait à cette ravissante exclamation du Cantique des can tiques : Mon Bien-Aimé est à moi, et moi je suis à lui a. Portée entre les bras de sa mère , à côté de l'agneau que son père allait offrir à Dieu, suivant la coutume des Juifs, elle semblait déjà marcher sous la conduite de la grâce elle-même. D'après une tradition conservée par le témoignage d'un patriarche de Constantinople , c'était le père de saint Jean-Baptiste qui remplissait, à cette époque , les fonctions de grand-prêtre : Anne et Joachim s'avancèrent vers lui dans le sanctuaire, en présence d'une sainte assemblée ; l'agneau fut immolé sur l'autel ; l'innocente enfant fut présentée aux Lé vites et par eux admise au nombre des saintes filles du Seigneur ; car il y avait au temple de Jérusalem un certain nombre de jeunes vierges Israélites , s'instruisant dans la retraite , et s'occupant des exercices religieux. Saint Grégoire de Nysse pense que Marie fut dès ce jour ainsi vouée au Seigneur... 11 paraît certain d'ailleurs qu'elle vécut dans la retraite jusqu'au temps où elle épousa saint Joseph. Ainsi s'écoulèrent, dans l'humble contemplation de Dieu, les premières années 1 Ps. lxxxui , v. 3. 2 Chap. H, v. 16. LA PRÉSENTATION. 53 de Celle qui, par un privilège ineffable, devait être tout à la fois la fille bien-aimée du Père , la digne mère du Fils et la chaste épouse du Saint-Esprit. Elle donna à la virginité un caractère inoui jusqu'alors, car elle la re leva du mépris où elle avait été pour en faire une pré cieuse vertu. Enfin, c'est à son exemple, pour parler comme le R. P. Lacordaire , que « la doctrine catholi« que a créé de saintes générations chrétiennes, vi« vant libres au milieu du monde , confiées à elles« mêmes , gardiennes , avec leurs mœurs , des mœurs « générales, prenant dans la société un empire nou« veau, et faisant naître du respect un amour que « l'antiquité n'avait pas connu. » La Présentation de Marie au Temple par ses parents eut lieu dans les derniers jours de novembre, et c'est par ce motif que l'Église en a fixé la commémoration au 21 du même mois. La fête en avait été d'abord célé brée en Orient vers le neuvième siècle. — Environ cinq cents ans plus tard, un Français, nommé Philippe de Maizières, ambassadeur de Chypre auprès du SaintSiège, intéressa tellement Grégoire XI par le récit des solennités qui avaient lieu en Grèce pour la Présenta tion, que ce pape ordonna que cette fête fût également célébrée, en 1S72, à Avignon, où il se trouvait alors. A la fin du seizième siècle, une bulle de Sixte-Quint la rendit obligatoire dans l'Église romaine, où elle était à la vérité déjà connue , mais seulement comme fête de dévotion. Elle eut d'abord un Office commun avec celui de la Nativité, mais Clément VIII lui en assigna un spécial , qui est celui dont on se sert aujourd'hui. Enfin la restauration complète de cette fête est attri buée à un Jésuite du seizième siècle, nommé François 54 CULTE DE MARIE. Turrien, qui s'était trouve au Concile de Trente, en 1562. Les chroniques rapportent que ce religieux avait montre une prédilection toute particulière pour la fête de la Présentation de la sainte Vierge, qu'il avait com posé des ouvrages et des chants très-remarquables sur cette pieuse solennité , et qu'il mourut à Rome, préci sément le 21 novembre 1584. Il existe des communautés de femmes sous le titre de la Présentation de NotreDame; elles ont été instituées dans le dix-septième siècle. Parmi les maisons de cet Ordre qui se sont vouées à l'éducation de la jeunesse , il y en a , de nos jours, deux, l'une à Verdelais et l'autre à la Teste, près de Bordeaux , qui ont rendu de grands services à la société. ÉLÉVATION. La chasteté volontaire est le plus bel hommage que la créature puisse offrir ici-bas à son Créateur et au Sou verain Maître de l'Univers. Elle est comme un reflet de l'innocence dans laquelle nos premiers parents purent contempler Dieu sans rougir et face à face ; « elle n'est « pas d'ailleurs, comme l'a dit le R. P. Lacordaire, une « vertu mystique , une vertu de cloître et d'initiés ; « c'est une vertu sociale , une vertu nécessaire à la vie « du genre humain. Sans elle, la vie se flétrit dans ses « sources, la beauté s'efface du visage, la bonté se re« tire du cœur, les familles s'épuisent et disparaissent, « les nations perdent graduellement leur principe de « résistance et d'expansion, le respect de la hiérarchie « s'éteint dans les scandales ; tous les maux enfin en« trent par cette porte , toutes les servitudes et toutes « les ruines y ont passé. C'est leur grande voie. » Heu LA PRÉSENTATION. 55 reuses donc les âmes vouées à Dieu, et à lui seul! Heu reuse encore la société chrétienne tout entière, puisque, indépendamment de cette consécration particulière et de simple conseil , elle est encore appelée à recueillir les grâces d'une autre consécration qui est obligatoire et découle du saint Baptême. Qui que nous soyons , en effet, nous devons dévouer à Dieu toutes nos facultés! Si ce Dieu a réservé de glorieux privilèges à la conti nence absolue de ses vierges et de ses prêtres, il a im posé au reste de la grande famille une sorte de virginité également mère et sœur de toutes les vertus ; c'est la chasteté qui émane des sources sacrées de la piscine baptismale. N'oublions donc jamais ni l'immensité de ce bienfait, ni les augustes devoirs qu'il nous impose! Unissons notre consécration à celle de Marie, et si, dé chus du baptême , nous avons passé sous le joug des passions, que du moins l'âge mûr ou la vieillesse nous rendent la robe primitive dont l'enfance ou la jeunesse nous avaient dépouillés ; souvenons-nous surtout qu'il n'est jamais trop tôt pour se présenter à Dieu , ni trop tard pour revenir à lui. PROPRE DE LA MESSE DE LA PRÉSENTATION. im-hoït. Rome. Comme à la Messe de la Conception, p. 26. Paris. Adducentur regi virgines Les vierges seront présentées post eam : proximœ ejus nf- au roi après elle. Celles qui lui ferentur in laUilia et exulta- sont alliées par le sang, -vous setione : adducentur in tem- ront amenées dans des trans oO CULTE DE MARIE. ports de joie; elles seront con duites dans le temple du roi. Ps. Mon cœur ne contient plus la parole heureuse : c'est au roi que j'adresse mes cantiques. Gloire. plum regis. Ps. Eructavit cor meum verbum bonum : dico ego opera mea regi. Gloria. Adducentur. O Dieu qui avez voulu que la bienheureuse Marie , toujours Vierge , en qui résidait le SaintEsprit comme dans sa demeure, vous fût aujourd'hui présentée dans le temple, faites, par son intercession, que nous méritions de vous être présentés un jour dans le temple éternel où vous manifestez votre gloire. Nous vous, etc. Deus qui beatam Mariant semper Virgincm Spiritus Saucti habitaculum , hodierna die in templo prœsentari voluisti , prœsta , qusesumus, ut ejus intercessione in templo gloriœ tuœ prresentari mereamur; per Doiuinum. EPI TRE. Rome. Lecture du livre de la Sagesse. (Ecclés., 24.) Ab initio et auto secula J'ai été créée dès le commen cement et avant les siècles ; je creata sum et usque ad fune cesserai point d'être dans la turum seculum non desisuite des âges; j'ai exercé mon nam , et in habitatione coministère devant le Seigneur ram ipso ministravi, et sic dans la maison sainte , j'ai été in Sion tirmsta sum , et in ainsi affermie dans Sion ; j'ai civitate sanctificata similiter trouvé mon repos dans la cité requievi. Et in Jerusalem sainte, et ma puissance s'est éta potestas mea. Et radicavi in blie dans Jérusalem. J'ai pris populo honorificato , et in racine dans le peuple que le parte Dei mei bœreditas ilSeigneur a honoré , dont l'héri lius, et in plenitudine sanctage est le partage de mon Dieu, torum detentio. et j'ai établi ma demeure dans l'assemblée de tous les saints. Paris. Lecture du livre de l'Ecclésiastique. (Chap. 51.) J'ai cherché la sagesse dans Cum adhuc junior essem, ma prière avec une grande in priusquam oberrarem, quav stance. Je l'ai demandée à Dieu sivi sapientiam palam in dans le temple, et je la cherche oratione mea. Ante temrai jusqu'à la fin de ma vie : elle plum postulabam pro il ls, LA PRÉSENTATION. et nsque in novissimis inquiram eam. Et effloruit tanquam prœcox uva. Lœtatum est cor meum in ea. Ambulavit pes meus iter rectum ; a juventute mea investigabam eam. Inclinavi modice aurem mcam, et excepi illam. ;;- a fleuri en moi comme un raisin mûr avant le temps, et mou cœur a trouvé sa joie en elle. Mes pieds ont marché dans un chemin droit ; j'ai lâché de la découvrir dès ma jeunesse. J'ai prêté humblement l'oreille pen dant quelque temps, et la sa gesse m'a été donnée. GRADUEL. Rome. Vous êtes bénie et digne de Benedicta et venerabilis es, Virgo Maria, quœ, sine toute vénération , ô Vierge Ma tactu pudoris, inventa es rie, qui, sans que votre virgi Mater Salvatoris. i Virgo nité ait reçu aucune atteinte, Dei Genitrix, quem totus êtes devenue la Mère du Sau non capit orbis, in tua se veur. jt Vierge Mère de Dieu , clausit viscera factus homo. celui que le monde entier ne Alleluia, alleluia. % Post par- peut contenir a bien voulu , en tum virgo inviolata per- se faisant homme, se renfermer mansisti ; Dei Genitrix , in dans votre sein. Louez Dieu, tercede pro nobis. Alleluia. louez Dieu. * Vous êtes demeu rée vierge et sans tache après votre enfantement, Mère de Dieu, intercédez pour nous. Louez Dieu. Paris. Audi, filia, vide et in clina aurem tuam, et obliviscere populum tuum et domum patris tui. >' Et concupiscet rex decorem tuum , quoniam ipse est Dominus Deus tuus. Alleluia , alleluia. jfr Dilectus meus mihi, et ego illi, qui pascitur inter lilia. Alleluia. Écoutez, ma fille, voyez, et que votre oreille soit attentive , et oubliez votre peuple et la maison de votre père. jfr Et le roi sera épris de votre beauté , parce qu'il est le Seigneur votre Dieu. Louez Dieu , louez Dieu. y Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui , lui qui est nourri au milieu des lis. Louez Dieu. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Chap. 11.) Factum est autem, cum En ce temps-là Jésus parlait hœc diceret , extollens vo- à un grand nombre de person cem quœdam mulier de tur- nes, lorsqu'une femme élevant ba dixit illi : Beatus venter sa Yoix au milieu du peuple, lui 58 CULTE SE MARIE. dit : Heureuses les entrailles qui vous ont porté, et les mamelles qui vous ont allaité! Jésus lui dit : Mais plutôt heureux ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la pratiquent. qui te portavit, et ubera qua; suxisti. At ille dixit : Quinimo beati qui audiunt verbum Dei, et custodiunt illud. OFFERTOIRE. Rome. Je vous salue , Marie , pleine Ave, Maria, gratia plena, de grâce, le Seigneur est avec Domiuus tecum : benedicta vous ; vous êtes bénie entre tu in mulieribus , et benetoutes les femmes, et le fruit dictus fructus ventris tui. de vos entrailles est béni. Paris. Mon âme défaillit dans l'ar Concupiscit et deficit ani deur de ses désirs pour la mai ma mea in atria Domini ; son du Seigneur ; mon cœur et cor meum et caro mea exulma chair se sont réjouis dans le taverunt in Deum vivum. Dieu vivant. SECRÈTE. Rome. Faites, Seigneur, par l'inter Tua, Domine, propitiacession de la bienheureuse Ma tione , et beata; Maria; rie toujours Vierge, que cette semper Virginis intercesoblation nous obtienne la paix sione , ad perpetuam atque en cette vie, et la gloire éter prœsentem hœc oblatio nonelle en l'autre, par Notre-Sei- bis proficiat prosperitatem et pacem , pcr Nostrum Salgneur Jésus-Christ. vatorem Jesum Christum. Paris. Super hœc dona, quœsuFaites descendre sur ces dons, Seigneur, la grâce du Saint- mus, Domine, Spiritus sancEsprit, dont la très-sainte Vierge ti gratia descendat, quo Marie étant remplie, s'est of plena beatissima Virgo Ma ferte elle-même à vous comme ria se tibi obtulit hostiam une hostie vivante, sainte et vivam, sanctam atque plaagréable. Nous vous, par Notre- centem , per Dominum , in Seigneur Jésus-Christ. unitate ejusdem. PREFACE. Comme ù la Messe de l'Assomption, p. 108. U PRÉSENTATION. 59 COMMUNION. Rome. Heureuses les entrailles de la Beataviscera MariœVirginis quœ portaverunt jEter- Vierge Marie qui ont porté le ni Patris riliinu. Fils du Père Éternel. Paris, Elegit eam Dominus, eleLe Seigneur l'a choisie, et il git eam in habitationem l'a choisie pour en faire sa desibi. meure. POSTCOMMUNION. Rome. Seigneur, qui nous avez fait Sumptis, Domine, salutis nostrœ subsidiis, da, quœsu- recevoir dans ce sacrement le mus, beata; Maria; semper gage du salut éternel, ne cessez Virginis patrociniis nus ubi- pomt de nous accorder votre que protegi , in cujus vena- protection par l'intercession et ratione lucc tuœ obtulimus par les prieres de la bienheu majestati. Per NostrumSal- reuse Marie toujours Vierge, en mémoire de laquelle nous avons vatorem Jesum Christum. offert ce sacrifice à votre souvePar Notre-Seigneur Jésus-Christ. raine majesté. Paris. O Dieu , qui avez inspiré à Deus qui beat* Mariœ sanctum virginitatis propo- la bienheureuse Marie la saiBte situm infudisti , prœsta , résolution de garder la virgi quœsumus, ut qui in ejus nité, faites, s'il vous plaît, prœsentatione sumpsimus qu'ayant reçu dans la solennité frumentum electorum , et de sa présentation le froment vin um germinans virgines, des élus et le vin qui fait la force operante hujus sacramenti et le soutien des vierges , nous virtute , illibatam mentis et méritions par la grâce de ce sa corporis puritatem servare , crement, de conserver invinlaet inter electos adscribi me- blement la pureté de l'esprit et du corps, et d'être mis au nom reamur. Per Dominum. bre des élus; nous vous. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ. tii) CULTE DE MARIE. VÊPRES. Rome. Comme à la fête de la Conception , p. 33. A Magnificat, Ant. Bienheureuse Mère de Dieu , Marie toujours vierge , temple du Seigneur, sanctuaire du Saint-Esprit, vous avez plu seule à Notre-Seigneur Jésus-Christ d'une manière qui n'a point d'exemple, alleluia. Beata Dei Geniliix Maria, virgo perpetua , templum Domini , sacrarium Spiritus sancti, sola sine exempta placuisti Domino nostro Jesu Christo, alleluia. Paris. Antiennes du jour de la Nativité, p. 48. O pelite fille de David , grâce Davidis soboles , gratia des vierges, vierge mère du virginum , Christ, Dieu vous a choisie pour Christi virgo parens , te poécraser par votre chaste enfan suit Deus, tement la tête du serpent si Partu virgineo quœ maie cruellement perfide ! subdoli Anguis contereres caput. Rebus principium qui deL'homme-Dieu qui a donné le commencement à toutes choses dit omnibus , a pris, comme homme, nais A te principium sumpsit sance dans votre sein ; celui qui homoDeus; fournit la pâture à tous les êtres Cunctis prospiciens qui trivivants a été nourri de votre hmt cibos, Partus lacte fuit suo. lait. Per te quod mulier perdiTout ce que la première fem derat votus, me avait fait perdre au genre humain lui est par vous rendu Humano generi redditur et au delà ; c'est vous dont la auctius : main a rouvert les portes du ciel Tu clausas miseris , heu nisi longtemps, hélas! fermées mium diu ! pour les malheureux mortels. Cœlorum reseras fores. Gloire au Père qui est le Père Qui lucis Pater est, gloria sit Patri; de la lumière, gloire au Fils L'ANNONCIATION. Gujus yirgo parens, gloria Filio; Quo fœcunda, tibi, noxus amabilis, Sit par gloria , Spiritus. Ameu. 61 dont une vierge fut la mère, gloire au Ssint-Esprit qui fut entre le Père et le Fils l'aimable nœud de la bienheureuse fécondite. Ainsi soit-il. A Magnificat , Ant. Manus Domini confortaLa main du Seigneur vous a vit te; et ideo eris benedicta fortifiée; c'est pourquoi vous in seternum. serez bénie éternellement. L'ANNONCIATION. (25 mars.) Je vous salue, pleine de grace... (S. Luc, 2.) Ave, gratia plena... Quatre mille ans environ s'étaient écoulés depuis la Création du monde ; toutes les tribus d'Israël étaient dans l'attente du Sauveur qui, suivant les prophéties, devait naître d'une vierge et écraser la tète du serpent ; ce qui dut s'entendre de l'esprit infernal , ou du démon , au teur du péché. Il y [avait deux mois que Marie , après avoir passé son enfance dans le Temple, avait été fiancée à Joseph. Tous deux partageaient l'emploi de leurs journées entre la méditation, la prière et le tra vail, dans leur petite maison de Nazareth. C'était au commencement du printemps, le 25 mars, jour où, 62 CULTE DE MARIE. plus tard, le Fils de Dieu devait mourir sur la croix. « Alors , pour laisser parler l'évangéliste saint Luc , « l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu en une ville de « Galilée qui avait nom Nazareth , — à une vierge , « fiancée à un homme nommé Joseph , de la maison « de David , et le nom de la vierge était Marie ; — « et l'Ange étant entré où elle était , lui dit : Je vous « salue, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous; « vous êtes bénie entre les femmes. — Marie enten« dant ces paroles, fut troublée, et elle cherchait à « comprendre ce que signifiait cette salutation. — Et « l'Ange lui dit : Marie, ne craignez point , car vous « avez trouvé grâce devant Dieu. — Voilà que vous « concevrez en votre sein, vous enfanterez un fils et vous « l'appellerez du nom de Jésus. — // sera grand et s'ap« pellera le Fils du Très-Haut , et le Seigneur lui don« nera le trône de David, son père ; et il régnera éter« nellement sur la maison de Jacob ; et son règne n'aura a pas de fin. — Or, Marie dit à l'Ange : Comment cela « se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? a — Et l'Ange répondant , lui dit : Le Saint-Esprit « viendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous cou ta vrira de son ombre ; et c'est pourquoi Celui qui naîtra « de vous sera nommé Fils de Dieu. —Et voilà que votre « cousine Elisabeth a elle-même conçu un fils dans sa « vieillesse, et c'est maintenant le sixième mois de la i grossesse de celle qui était appelée stérile. — Car rien « ne sera impossible à Dieu. — Or, Marie dit : Voici la a servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon voire «. parole. Et l'Ange s'éloigna d'elle. » Tel fut le triple événement , à jamais heureux , de l'ambassade du Roi des rois vers la plus humble mais L'ANNONCIATION. 63 la plus pure des vierges ; de l'incarnation du Verbe éternel et de la maternité divine. En d'autres temps, il est vrai , Sara , épouse d'Abraham et mère d'Isaac , et leur servante Agar, mère d'Ismaël, avaient été également honorées de l'apparition des anges; mais l'une et l'autre n'avaient reçu du Seigneur que des faveurs d'une importance limitée, tandis qu'il s'agit ici de la création d'une dignité , inouïe sur la terre et dans le ciel, la dignité de la Mère de Dieu. Chastes mystères du Christianisme, quel œil est assez pur pour vous contempler, quel esprit assez chaste , assez sublime pour vous concevoir? Ah! plutôt, tout homme ne doit-il pas en votre présence s'incliner, et répé ter avec l'Ange lui-même : « Rien n'est impossible à « Dieu ! » Dès que Marie eut donné ce consentement, dont le Seigneur n'avait pas absolument besoin pour accomplir ses desseins , mais qui fut utile au monde , comme exemple de vertu, le Fils de Dieu descendit invisiblement du ciel , et prit un corps et une âme semblables aux nôtres dans le sein de Marie. La nature divine s'unit à la nature humaine , et le Verbe se fit chair. D'après le sentiment de saint Augustin , fondé sur une ancienne tradition , la date du 25 mars , corres pondant chez les Romains au 8 des calendes d'avril , a été assignée à la solennité de l'Annonciation et de l'In carnation. C'est, comme on voit , neuf mois justement avant la naissance de Jésus-Christ. Elle est marquée pour ce jour dans le Sacramentaire de Grégoire-leGrand , et si la célébration en a eu lieu autrefois dans quelques églises le 1 8 décembre , c'est parce qu'on avait réuni la fête de l'Incarnation et celle de l'attente 64 CULTE DE MARIE. des couches de la sainte Vierge. Etablie à Rome dès les premiers temps apostoliques , elle y fut regardée comme l'une des plus solennelles. « Elle est , dit saint « Athanase , au quatrième siècle , elle est une des plus « grandes fêtes du Seigneur ; elle tient le premier rang « selon la suite des mystères ; c'est pourquoi on doit « la célébrer avec une singulière dévotion. » Plus tard encore , elle fut mentionnée dans le Sacramentaire du pape Gélase Ier, avant le milieu du cinquième siècle. Enfin, ce fut au neuvième siècle que cette fête fut in stituée comme obligatoire en France, et ce fut au commencement du dix-neuvième qu'elle cessa de l'ê tre. Les règles liturgiques défendent de la célébrer au temps de la Passion et dans la semaine pascale ; elle est alors renvoyée au lendemain de Quasimodo. Rien n'est plus magnifique que les Antiennes , l'Introït , le Graduel , la prose et l'hymne de cette solennité. ÉLÉVATION. Empruntons encore une fois à saint Bernard quel ques-unes de ses belles pensées sur un sujet que notre parole ose à peine aborder ; celle de ce grand saint fut manifestement la voix de l'inspiration, et comme un écho des accents des patriarches et des prophètes. « Quel autre Dieu, s'écrie-t-il avec enthousiasme, le « Très-Haut sembla-t-il désigner, quand il dit au scr« pent : Je mettrai l'inimitié entre toi et la femme? « Si vous doutez qu'il ait parlé de Marie, méditez « ceci : Elle brisera ta tête. A qui est destinée cette « victoire, sinon à Marie? Elle a brisé sa tète veni L'ANNOKCIATIOIS'. « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « te « « « fiS meuse, en réduisant au néant tontes les séductions de la chair et l'orgueil de l'esprit. — Qu'annonçait le buisson de Moïse lançant des flammes, sans se consumer, sinon la vierge Marie qui enfante et ne souffre pas la douleur? Que figurait cette verge d'Aaron, fleurissant sans humidité, se couvrant de feuilles et de fruits, sinon la Vierge qui conçoit sans connaître l'homme? Isaïe a développé le mystère de ce grand prodige. Un rejeton naîtra de la tige de Jessé; la fleur sortira de ses racines. Le rejeton, c'est la Vierge ; la fleur, c'est l'enfantement de la Vierge. Et il n'y a pas non plus d'empêchement à ce que le Christ ne soit figuré par ces divers signes , pour des motifs divers ; à ce que la tige de la verge d'Aaron ne représente la puissance , la fleur, le parfum de sainteté qu'il exhala ; le fruit , son agréable saveur ; et les feuilles, la protection que les petits éprouvent en se réfugiant à l'ombre de ses ailes, pour se défendre et des bouillants désirs de la nature et des persécutions de l'impie qui les afflige Voyez , un regard suffit : la puissance reçoit des ordres, la sagesse est instruite, la force soutenue; Dieu enlin le nourrit de loin ; il eut la vie des anges ; il pleure et il console les malheureux. Voyez s'attrister la joie , la confiance trembler, le salut souffrir, la vie mourir, le courage faiblir ; et ce qui est non moins admirable, la tristesse donne la joie, la crainte raffermit, la souffrance guérit, la mort vi vific, l'infirmité soutient. Il est facile de distinguer quelle est la femme que le prophète a en vue, lorsque Marie renferme dans son sein l'homme agrée de Dieu. En effet , Jésus était homme , non-seule 4. 66 « « « « « « « « ce « « « CULTE DE MARIE. ment quand on disait de lui : C'est un prophète puissant en œuvres et en paroles, mais aussi lorsque sa mère le réchauffait tendrement contre son cœur , mais aussi lorsqu'elle portait encore dans son sein les membres délicats de son enfant. Ainsi la femme environnant l'homme est une vierge concevant Dieu. Avec quelle concordance les actions , les mystérieuses paroles des. saints coïncident entre elles ! Com bien est grand ce miracle accompli en Marie ! Un même esprit animait les prophètes , et bien qu'en divers temps , en divers signes , en diverses manières , ils ont tous prédit la même merveille. » PROPRE DE LA MESSE DE L'ANNONCIATION. INTROÏT. Rome. Les grands de la terre imploVultum tnum deprecareront vos regards. A sa suite buntur omnes divites pleparaîtront une multitude de bis; adducentur Regi virgivierges. O Roi ! les compagnes nes post eam : proximœ ejus de l'Epouse vous seront présen- adducentur tibi in la;titia et tées avec joie, avec allégresse. exultatione. Ps. Eructavit Ps. Mon cœur ne peut plus con- cor meum verbum lu muni : tenir la parole heureuse : c'est dico ego opera mea regi. au roi que j'adresse mes canti- Gloria. Vultum tinim. ques. Gloire. Paris. Cieux, versez votre rosée, et Rorate, cœli, desuper, et que des nuées descende le Juste ! nubes pluant Justum ! ApeQue la terre s'entr'ouvre , et riatur terra, et germinet qu'elle enfante son Sauveur. (Au Salvatorem. (Au temps de temps de Pâques : Louez Dieu.) Pâques : Alleluia.) Ps. Be L ANNONCIATION. 67 nedixisti , Domine , terram Ps. Vous avez béni, Seigneur, la tuam : avertisti captivita- terre qui est à vous ; vous ave» tem Jacob. Gloria. Rorate. ramené Jacob de la captivité. Gloire. COLLECTE. Deus, qui de beatœ Ma ria; Virginis utero, Verbum tuum, angelo nuntiante, carnem suscipere voluisti , prœsta supplicibus tuis , ut qui verc eam genitricemDci credimus, ejus apud te intercessionibus adjuvemur. Per eumdemDominum Nostium Jesum Christum. O Dieu , qui avez voulu que votre Verbe prît un corps sem blable au nôtre dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie, au moment que l'ange lui an nonça ce mystère ; accordez à nos prières qu'en honorant celle que nous croyons être véritable ment mère de Dieu, nous soyons aidés par son intercession. Par le même J.-C. ÉPÎTRE. Lecture du prophète Isaïe. (Chap. 7.) In diebus illis , adjecit En ces jours-là, le Seigneur Dominus loqui ad Achaz, parla à Achaz , et lui dit : De dicens : Pete tibi signum mandez au Seigneur votre Dieu a Domino Deo tuo in pro- qu'il vous fasse voir un prodige fundum inferni, sive in ex- ou du fond de la terre, ou du celsum supra. Et dixit plus haut du ciel. Achaz répon Achaz : Non petam , et non dit : Je ne demanderai point de tentabo Dominum. Et dixit : prodige , et je ne tenterai .point Audite ergo, domus David. le Seigneur. Et Isaïe dit : Ecou Numquid parum vobis est tez donc , maison de David. Ne molestos esse hominibus, vous suffit-il pas de lasser la quia molesti estis et Deo patience des hommes sans lasser meo 1 Propter hoc dabit Do encore celle de mon Dieu? C'est minus ipse vobis signum : pourquoi le Seigneur vous don Ecce virgo concipiet et nera lui-même un prodige; une pariet lilium ; et vocabitur vierge concevra et enfantera un uomen ejus Emmanuel. Bu- Fils qui sera appelé Emmanuel; tyrum et mel comedet, ut il mangera le leurre et le miel, sciat reprobare malum, et en sorte qu'il sache rejeter le cligerc bonum. mal et choisir le bien. Rome. Diffusa est gratia in labiis La grâce est répandue sur vos tuis : propterea benedixit te lèvres; c'est pour cela que Dieu 08 CULTE DE MAU1E. vous a bénie à jamais. j> Régnez Deus in aiternum. y Propter par votre vérité , votre douceur veritatem , et mansuctudiet votre justice , et votre droite nem, et justitiam, et deduect se signalera par d'étonnantes te mirabiliter dextera tua. merveilles. Paris. Salut , pleine de grâce , le Sei gneur est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes. jt Vous avez trouvé grâce devant Dieu. Celui que vous concevrez dans votre sein sera appelé le Fils du Très-Haut. Ave , gratia plena, Dominus tecum ; benedicta tu in mulicribus. y Invenisti gratiam apud Deum; cece concipies m utero, ec vocabitur Altisshni Fiiius TRAIT. Rome. Ecoutez , ô ma fille , voyez et Audi, filia, et vide, et prêtez une oreille attentive , inclina aurem tuam, quia parce que le Seigneur s'est épris concupivit Rex speciem de votre beauté. .y Les grands tuam. y Vultum tuum dede la terre imploreront votre procabuntur omnes divites regard, et les filles des rois votre plebis : filia; regum in ho gloire. J A sa suite paraîtront nore tuo. y Adducentur une multitude de vierges. O Roi , Regi virgines post eam ; les compagnes de l'Épouse vous proxima; ejus afferentur tibi. seront présentées. .v On les amè it Adducentur in lœtitia et nera avec joie, avec allégresse ; exultatione ; adducentur in on les introduira dans le palais templum Regis. du Roi. Paris. Descendit Dominus sicut Le Seigneur est descendu comme la pluie sur l'herbe nou pluvia in vellus ; orietur in vellement coupée. Sa justice se diebus ejus justitia et abunlèvera en ces jours avec l'abon dantia pacis. Renedicentur dance de la paix. Toutes les na in ipso omnes tribus terra; ; tions de la terre seront bénies omnes gentes magnificabunt en lui ; toutes les nations le glo eu m. Benedictum nomen rifieront. Béni soit à jamais le majestatis ejus in œternum, nom de sa gloire ! Toute la terre et replebitur majestate ejus sera remplie de sa majesté. omnis terra. Dans le temps Pascal, au lieu du Graduel et du Trait, on dit : Alleluia , alleluia. Louez Dieu, louez Dieu. L ANNONCIATION. 09 Rome. Le rejeton de Jessé a fleuri : } VirgaJesscfloruit; Virgo Deum et hominem ge- uneVierge a enfanté un hommenuit : pacem Deus reddidit, Dieu; Dieu a rendu la paix en in se reconcilians ima sum- réconciliant en lui la bassesse et la grandeur. Louez Dieu. mis. Alleluia. Paris. Vous enfanterez un Fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus ; il sera grand et sera ap pelé le Fils du Très-Haut. Louez Dieu, louez Dieu. .v II régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n'aura point de lin. Louez Dieu. Paries liliinn, et vocabis nomen ejus Jesum; hic erit maguus, et Filius Altissimi vocabitur. Alleluia, alleluia. y Rcgnabit in domo Jacob in a;ternum, et regni ejus non erit linis. Alleluia. PROSE. Humam gencris Cessent suspiria ; Itcata miseris Aflert hic nuntia Dies mortalibus. Unuis pcelere Cuncti cecidimus : Lapsos erigere Venit Altissimus De cœli sedibus. Delecta; virgini (Jua; Deum pariat, Angelus Domini Salutis nuntiat Nostra; mysterium. O beatissima Pra; mulieribus , Virgo castissima! Deum visceribus Suscipe lilium. Virtute Spiritus , In sinu Virginis, Innocens penitus A labc criminis Caro compingitur. Que les soupirs du genre hu main se taisent : ce jour apporte aux mortels infortunés la plus heureuse nouvelle. Le crime d'un seul nous a en traînés dans sa chute : le TrèsHaut, pour nous retirer, des cend de sa céleste demeure. Une vierge est choisie pour enfanter un Dieu : l'ange du Seigneur lui annonce le mvstcrc de notre salut. O bienheureuse par-dessus toutes les femmes, très-chaste vierge , recevez Dieu le tils dans votre sein. Par la vertu de l'Esprit saint, dans le sein de la Vierge se forme une. chair innocente qu'aucune tache ne souillera. 70 CULTE DE MARIE. C'est par elle qu'il devient le Per hanc infantibus lait du tendre enfant, celui qui Lactescit teneris, dans le ciel est le pain nourris Ille qui mentibus sant des esprits immortels. Panis a superis In cœlis editur. Le Verbe qui , de toute éter Quod sine tempore nité, naît du Père, revêt un De Patre nascitur, corps mortel, afin de sauver Mortali corpore l'homme. Verbum induitur, Ut salvet hominem. Il offrira ce corps en sacrifice ; Corpus hoc ofleret c'est au prix de tout son sang In sacrificium ; qu'il délivra les esclaves. Servos ut liberet, Totum in pretium Effundet sanguinem. J'errais à l'aventure , exilé de Errabam devius la patrie, j'ignorais la route qui Exul apatria, pouvait me ramener aux vrais Semitœ nescius, biens. Ad vera gaudia Per quam regrediar. Le Seigneur visite mon exil; In mea Dominus celui qui est le terme de la voie , Venit exilia, se fait lui-même la voie; en la Viœquo terminus suivant, je marcherai sans au Ipse fit et via : cune crainte. Tutus ac gradiar. O Vérité cachée sous le voile O Veritas latens de la chair, mais qui brille aux Sub velo corporis , regards d'un cœur pur, daignez Sed oculis patens nous éclairer. Mundati pectoris, Tu nos illumina. Et vous suppliez l'Eternel Et tu pro miseris pour de pauvres pécheurs, vous Supplica Numini , qui , en vous nommant la ser Quse te dum asseris vante du Seigneur, êtes devenue Ancillam Domini , la souveraine du monde. Fis inundi Domina. Ainsi soit-il. Amen. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Chap. 1.) En ce temps-là Jésus envoya l'ange Gabriel dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une vierge qui était mariée à un homme de la maison de Da- In illo tempore : missus est angelus Gabriel a Deo incivitatemGalikesa, cuinomen Nazareth , ad virginem desponsatam viro , cui no 71 L'ANNONCIATION. men erat Joseph , de domo vid, appelé Joseph, et cette David, et nomen virginis , vierge se nommait Marie. L'an Maria. Et ingressus ange ge ctant entré où elle était , lus ad c-um, dixit : Ave, gra- lui dit : Je vous salue, ô pleine tia plena ; Dominus tecum : de grâce ; le Seigneur est avec benedicta tu in mulieribus. vous, vous êtes bénie entre Quœ cum audisset, turbata toutes les femmes. Elle fut trou est in sermone ejus, et cogi- blée en IV ii tendant parler ainsi; tabat qualis esset ista cogi- elle était en peine de ce que tatio. Et ait angelus ei : Ne voulait dire ce salut. L'ange lui timeas , Maria , invenisti dit : Ne craignez point, Marie, enim gratiam apud Deum : car vous avez trouvé grâce de ecce concipies in utero , et vant Dieu. Vous deviendrez paries lilium, et vocabis no enceinte, et vous mettrez au men ejus Jesum. Hic erit monde un fils à qui vous don magnus, et Filius Altissimi nerez le nom de Jésus. 11 sera vocabitur : et dabit illi Do grand, et sera appelé le Fils du minus Deus sedem David Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui patris ejus, et regnabit in donnera le trône de David son domo Jacob in a;ternum, et Père; il régnera éternellement regni ejus non erit fmis. sur la maison de Jacob , et son Dixit autem Maria ad an- règne n'aura point de fin. Alors gelum : Quomodo fiet istud, Marie dit à l'ange : Comment quoniam virum non cog- cela se fera-t-il, car je ne con nosco ? Et respondens ange nais point d'homme ? L'ange lui lus, dixit ci : Spiritus sanc- répondit : Le Saint-Esprit des tus superveniet in te , et cendra sur vous, et la vertu du virtus Altissimi obumbrabit Très-Haut vous couvrira de son tibi ; ideoque et quod nas- ombre. C'est pour cela que le cetur ex te Sanctum, voca Fruit saint, qui naîtra de vous, bitur Filius Dei. Et ecce sera appelé le Fils de Dieu. Elisabeth cognata tua, et Voilà même qu'Elisabeth, votre ipsa concepit lilium in se- cousine, est devenue enceinte nectute sua; et his mensis d'un fils dans sa vieillesse, et sextus est illi , quœ vocatur celle qu'on appelle stérile est à sterilis; quia non erit im présent dans son sixième mois ; possible apud Deum omne car il n'y a rien d'impossible à verbum. Dixit autem Ma Dieu. Marie dit alors : Je suis ria : Ecce ancilla Domini , la servante du Seigneur, que liat mihi secundum verbum votre parole s'accomplisse en tuum. moi. OFFEHTOIRE. Ave, Maria, etc. Rome. Je vous salue, Marie. 72 CULTE DE MARIE. raris. Vous n'avez voulu ni offrande, Hnstiam et oblationem noni sacrifice ; mais vous m'avez luisti ; corpus aulem aptasti formé un corps; les holocaustes mihi; holocautomata pro pour le péché n'ont pu vous peccato non tibi placuerunt, plaire, alors j'ai dit : Me voici, tune dhi : Ecce venio. AlleJe viens. Louez Dieu. luia. SECRÈTE. Que la vertu de votre Esprit saint, ô mon Dieu, change nos dons au corps et au sang de votre Fils unique, afin que Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui par le mystère ineffable de son Incarnation est devenu semblable à nous, nous rende, par cet adorable Sacrement , participant de sa divinité, lui qui étant Dieu. Munera nostra , Domine, Spiritus sancti obumbrante virtute, Unigeniti tui corpus et sanguis liant, ut qui ineffabili suae Incarnationis mysterio pro nobis suscepit quod nostrum est, his sacramentis cœlestibus dignetur nobis conferre quod suum est Jesum Christum Dominom nostrum. PRÉFACE. Comme à la Messe de la Purification, p. 94. COMMUNION. Rome. Voici qu'une vierge concevra Ecce virgo concipiet et et enfantera un fils , et il sera pariet filium , et vocabitur appelé Emmanuel. nomen Emmanuel'. Paris. Le Verbe s'est fait chair, et il Verbum caro factum est» a habité parmi nous. Louez et habitavit in nobis. AileDieu. . luia. POSTCOMMUNION. O Dieu , dont le Verbe fait chair est le pain vivant et véritable do nos âmes, faites-nous sentir une faim continuelle pour ce pain céleste qui nourrit et entretient la foi, qui fait croître Deus, enjus Verbum caro factum est, panis est vivus et verns mentium humanarum, prœsta, qusesumus, ut hune panem indesineuter esuriamus, in quo lides ali I. ANNONCIATION. 7.1 tur, spes evellitur, caritas l'espérance cl que fortifle la rohoralur. Per Dominum charité; pnr le même NotreNostrum Jesum Cbristum. Seigneur Jésus-Christ. VÊPRES. Rome. Les Antiennes comme aux Vêpres de l'Oflicc do la sainte Vierge au temps de l'Avent. A Magnificat , Ant. Gabriel angelus locntus est Mariœ, dicens:Ave, gratia plena : Dominus tecum , benedicta tu in mulieribus. L'ange Gabriel parla à Ma rie, et lui dit : Je vous salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre les femmes. Paris. Ant. 1. Quro ad patres nostros repromissio facta est, banc Deus adimplevit liliis nostris. 2. Ubi venit plenitudo temporis, misit Filium suum factum ex muliere. 3. Qui sanctificat, et qui sanctilicantur, ex uno omnes : propter quarn causam non confunditur fratres eos vocare. 4. Nusquam angclos apprehendit, sed semen AbraIko : unde debuit per omnia fratribus similari. 5. Participavit carni et sanguini, ut liberaret eos qui timore mortis per totam vilain obnoxii erant servituti. Ant. 1. Dieu a fait a nos pè res une promesse dont il nous a montré l'accomplissement, à nous qui sommes leurs enfants. 2. Lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils formé d'une femme. 3. Celui qui sanctilie, et ceux qui sont sanctifiés, viennent tous d'un même principe : c'est pour quoi Jésus-Christ ne rougit point de les appeler ses frères. 4. Il ne s'est point rendu le libérateur des anges, mais la race d'Abraham : c'est pourquoi il a fallu qu'il fut en tout sem blable à ses frères. 5. Il s'est revêtu de chair et de sang, afin de mettre en liberté ceux que la crainte de la mort tenait toute leur vie dans la ser vitude. 74 CULTE DE MARIE. HYMNE. Il est arrivé ce jour solennel , ce jour précurseur du salut, où la joie est descendue du ciel sur la terre affligée. Le crime d'un seul homme nous a tous entraînés dans sa chute épouvantable ; pour nous en relever, Dieu lui-même des cend sur la terre. Celui qui est engendré de toute éternité dans le sein du Père éternel, devient lui-même soumis au temps, et ne dédai gne pas le sein d'une vierge. Il revêt un corps mortel pour l'immoler au salut du monde, pour laver dans son sang inno cent le crizne des hommes cou pables. Celui qui remplit tout de sa puissance, se réduit à notre forme misérable ; et pour nous ramener à Dieu , Dieu vient ha biter avec nous. O Fils , qui venez au monde pour le racheter, à vous gloire immortelle avec le Père , gloire égale à vous qui êtes l'Esprit du Père et du Fils. Ainsi soit-il. Hœc illa solemnis dies , Dies salutis nuntia, Qua missa cœlo tristibus Venêre terris gaudia. Unius omnes crimine Casu gravi lapsi sumus ; Dt ipse lapsos erigat , Descendit in terras Deus. Qui , Patris œterno sinu , ^Eterna proies nascitur, Obnoxius fit tempori , Sinum nec horret virginis. Mortale corpus induit , Orbi piando victimam ; Ut innocenti sanguine Seelus noccutum diluat. Qui cuncta complet numine, Nostros se in artus colligit : Ut nos reducat ad Deimi , Est ipse nobiscum Deus. Mundo Redemptor qui vcnis, Fili, tibilaus maxima Cum Patre : nec tibi minor Laus, utriusque Spiritus. Amen. A Magnificat , Ant. Le Père a envoyé son Fils Pater misit Filium suum pour être le Sauveur du monde : Salvatorem mundi : nos aimons donc Dieu, puisque Dieu ergo diligamus Deum , quonous a aimés le premier. niam Deus prior dilexit nos. LA VISITÀTIOH. 75 LA VISITATION. («juillet.) Liens d'âme à âme, sur h chaste lisière de l'amitié spirituelle. (S. Augustin, Confessions.) Nodus ab animo usque ad animum, quatenus est luminosus limes amicitisc. Alban Butler, dans la Vie des Pères, des Martyrs et des Saints, que nous a donnée Godescard, expose de la manière suivante le sujet de la Visitation : « Dans le mystère de l'Annonciation, l'ange Gabriel « dit à la mère de Dieu qu'Elisabeth, sa cousine, avait « conçu miraculeusement, et même qu'elle était au « sixième mois de sa grossesse. La sainte Vierge, par « humilité , cachait la dignité surprenante à laquelle « l'appelait l'incarnation duVerbe dans son sein ; mais, « transportée de joie et de reconnaissance, elle voulut « aller féliciter la mère de Jean-Baptiste. Ce fut le « Saint-Esprit qui lui inspira cette résolution, pour « l'accomplissement de ses desseins sur le Précurseur « du Messie, qui n'était pas né encore. Marie partit « donc et s'en alla en hâte au pays des montagnes en « une ville de la tribu de Juda; et étant entrée dans « la maison de Zacharie, elle salua Elisabeth. Elle vi« sita une sainte, parce qu'il y a beaucoup à gagner « dans la compagnie des serviteurs de Dieu.» Lorsque M CULTE DE MARIE. « Marie fut arrivée au terme de sa course, tout à coup, « à sa voix, l'enfant dont Elisabeth était enceinte , fut « rempli du Saint-Esprit, et sanctifié dans le sein de sa « mère. Il eut, par anticipation, l'usage de la raison, « et connut, par une lumière surnaturelle , quel était « celui qui venait le visiter En même temps, Éli « sabeth fut aussi remplie du Saint-Esprit. A la faveur « d'une lumière qui lui fut communiquée, elle com« prit l'ineffable mystère de l'Incarnation que Dieu « avait opéré dans Marte , quoique celle-ci ne voulût « point le découvrir. Elle s'écria dans les transports « de son étonnement que Marie était bénie au-dessus « de toutes les femmes ; et tournant ensuite les yeux « sur elle-même, elle ajouta : « D'où me vient ce bon« heur, que la mère de mon Seigneur daigne venir me « visiter. Marie, s'entendant louer, descendit dans « l'abîme de son néant ; puis , rapportant à Dieu tous « les dons de la grâce qui étaient en elle, elle fit écla« ter son amour, sa reconnaissance, son humilité, par « l'admirable cantique que l'Église récite tous les « jours à Vêpres. » C'est en commémoration de cette visite que l'Église a institué la fête spéciale qui en a emprunté le nom, et qui a été placée au lendemain de l'Octave de saint Jean-Baptiste. Saint Bonaventure, général des Frères Mineurs, avait, le premier, dans un chapitre tenu à Pise, l'an 1263, ordonné la célébration de cette fête par son Ordre entier. Le pape Urbain VI rétendit à toute la Chrétienté , en 1329. A cette époque, il y avait dans l'Église romaine des déchirements occasionnés par le schisme d'Occident. Urbain VI tenait son siège à Rome et Clément VII avait établi le sien à Avignon. Le pre LA VISITATION. 77 mier de ces papes institua la fête de la Visitation, pour obtenir la paix de l'Église ; et en 1W1, le Concile de Bâle fixa au 2 juillet la célébration de cette solennité. Saint François de Sales a, plus tard, fondé un Ordre religieux, sous le nom de la Visitation ; les religieuses qui en font partie portent le nom de Sœurs de la Visi tation ou Visitandines. Leur première supérieure fut M™ Fremyot de Chantai, béatifiée en 1767. ÉLÉVATION. On lit dans l'Évangile (saint Mathieu) : Quiconque aura quitté sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses champs, à cause de mon nom, recevra le centuple et possédera la vie éternelle. Cette règle , qui doit s'en tendre sagement des cas où la loi de Dieu nous per met de quitter des personnes qui nous sont chères ou qui reçoivent de nous quelque service indispen sable, s'applique également à l'éloignement que JésusChrist nous conseille, pour nous préserver des dangers dans le monde. Lorsque Mame eut reçu la visite de l'Ange, sans en tirer vanité , comme l'auraient fait beaucoup d'autres de son sexe , elle n'en devint que plus humble ; et comme si elle avait voulu prendre son vol vers une solitude plus profonde encore que celle à laquelle elle s'était condamnée, elle gravit les montagnes, et arriva modestement auprès de sa digne parente. Elle rougit peut-être, en entendant les paroles qui annonçaient ses grandeurs futures, semblable à la rose printanière que colore un plus vif incarnat à l'approche du soleil 78 CULTB DB MARIE. levant ; mais son cœur si pur no trahit point le secret qui lui était confié, et l'on peut dire que ce fut le SaintEsprit , plutôt qu'elle-même , qui fit entendre par la bouche de sa fille bien-aimée le cantique par excel lence. — Humilité, silence, amour! c'est par vous seulement qu'il nous est permis de nous élever des abîmes de notre néant jusqu'à notre sublime Créateur. Dans les cœurs où vous régnez de concert, une joie pure et calme fait taire les bruits du monde, allume une douce ferveur, assoupit les douleurs de la vie, et semble ouvrir le ciel. C'est le partage heureux des âmes sincèrement vouées au culte de Marie , émules des vertus de ces saintes filles que nous ne devons pas nous borner à admirer, et dont le plus éloquent des Frères Prêcheurs * a dit, avec autant de bonheur d'ex pression que de vérité : « Par leur choix, par leur goût, « parce que Dieu leur a fait un cœur capable de vivre « de lui seul , elles vont cacher, dans le travail et l'o« béissanec volontaires, la fleur de leur jeunesse, « comme la colombe prend ses petits sous son aile, et « s'envole dans les bois. » 1 Le R. P. Lacordaire, LA VISITATION. 79 PROPRE OE LA MESSE DE LA VISITATION. INTROiT. Rome. Comme à la Messe de la Conception , p. 26. Paris. Emltavit spiritus meus Mon esprit est ravi de joie en in Deo salutari meo ; quia Dieu mon Sauveur, parce qu'il respexit bumililatem ancil- a regardé la bassesse de sa ser lœ suœ. Ps. Eructavit cor vante. Ps. Mon cœur ne peut iiu'iiiii verbumbonum: dico contenir la parole heureuse ; ego opera mea regi. Gloria, c'est au Roi que j'adresse mes Exultuvit. cantiques. Gloire. COLLECTE. Rome. Comme à la Messe de la Conception, p. 27 ; seulement on rem place le mot Conception par le mot Visitation. Paris. Adeste Ecclesise tuœ, mi- . Regardez favorablement votre sericors Deus, et filios adop- Eglise, ô Dieu de miséricorde, tionis jugiter in èjus sinu et daignez purifier sans cesse , puritica, qui Marise clau- dans son sein, ses enfants adepsus utero , Joannem in sinu tifs, vous qui, renfermé dans Elisabeth sanctiticasti : qui les entrailles de Marie, sancti vivis. fiâtes Jean-Baptiste dans celles d'Elisabeth ; vous qui , étant Dieu , etc. ÉPURE. Lecture du Cantique des Cantiques. (Chip, 2.) Le voici qui vient sautant sur Ecce iste veniet, saliens in mnntibus, transiliens col les montagnes , franchissant les les. Similis est dilectus meus collines. Mon bien-aimé est capreœ , hinnuloque cervo- semblable à un chevreuil ou à rum ; en ipse stat post pa- un faon de biche. Le voici qui rietem nostrum, respiciens se tient derrière notre mu per fenestras , prospiciens raille , qui regarde par la fenê per cancellos. En dilectus tre , qui jette sa vue au travers CTLTE DE MARIE. 80 des barreaux. Voilà mon bien- meus loquitur mihi : Surges aimé qui me parle , et qui me propera, amica mea, codit : Levez-vous, hâtez-vous, ma lumba mea, formosa mea. et bien-aimée , ma colombe, mon veni. Jamenim hyems transunique beauté, et venez; car iit, imber abiit, et recessit. l'hiver est déjà passé , les pluies Flores apparuerant in terra se sont dissipées et ont cessé en nostra , tempus putationis tièrement. Les fleurs paraissent advenit ; vox turturis audita sur notre terre , le temps de est in terra nostra. Ficus tailler la vigne est venu; la protulit grossos suos ; vinca; voix de la tourterelle s'est fait florentes dederunt odorcm entendre dans nos terres. Le fi suum. Surge, amica mea, guier a commencé à pousser ses speciosa mea , et veni. premières figues ; les vignes sont Columba mea in foraminien fleur et leurs parfums se font bus petrœ , in caverna masentir. Levez-vous, ma bien- ceriœ, ostende mihi faciein aimée , mon unique beauté , et tuam ; sonet vox tua in auvenez. Vous qui êtes ma co ribus meis ; vox enim tua lombe , vous qui vous retirez duleis et facies tua decora. dans le creux de la pierre, dans les trous de la muraille , montrez-moi votre visage. Que j'entende votre voix , car elle est douce , et votre visage est agréable. Rome. Comme à la Messe de la Conception, p. 29. Paris. Vous êtes bénie entre les fem Benedicta tu inter muliemes, et béni est le fruit de votre res , et benedictus fructus ventre. i Et d'où me vient ce ventris tui. j> Et unde hoc bonheur que la Mère de mon mihi, ut veniat mater DomiDieu me vienne visiter? Louez ni ad me ? Alleluia , alle Dieu. v Que vous êtes heureuse luia. i Beata qua; credidid'avoir cru, car les choses qui sti, quoniam perlicientur ea vous ont été annoncées de la qua; dicta sunl libi a Domi part du Seigneur, seront accom no. AUeluia. plies. Louez Dieu. EVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Chap. 1.) Dans ce jour-là Marie partit Exurgens autem Maria in et s'en alla en diligence vers les diebus illis abiit in monlaua montagnes de la Judée, dans cum festinationc , in civitaune ville de la tribu de Juda ; tem Juda : et iutravit in do 81 et étant entrée dans la maison de Zacharie, elle salua Elisa beth. Aussitôt qu'Elisabeth eut entendu la voix de Marie , qui la saluait, son enfant tressaillit dans son sein , et clic fut rem plie du Saint-Esprit ; et élevant sa voix , elle s'écria : Vous êtes bénie entre toutes les fouimes. et le fruit de votre sein est béni. Et d'où me vient ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne me visiter? car je n'ai pas plus tôt entendu votre voix, que mon enfant a tressailli de joie dans mon sein. Vous êtes bien heureuse d'avoir cru, parce que ce qui vous a été dit de la part du Seigneur sera accompli. Alors Marie dit ces paroles : Mon àme glorilic le Seigneur, et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur. LA VISITATION. mum ZachariiC et salutavit Elisabeth. Et l'art um est, ut audivit salutationem Mariœ Elisabeth, exultavit infans in utero ejus; et rcpleta est Spiritu sancto Elisabeth; et exclamavit voce magna, et dixit : Benedicta tu inter mulicres, et benedictus fructus v ont ris lui. Etunde hocmihi ut veniat mater Dnmini moi ad me ? Ecce enim ut l'urta est vox salutatiouis tuse iu nuribus mois, exultavit iu gaudin infans iu utero meo. Et bcata , quœ credidisti , qui m is m perlicientur ca quœ dicta suul tibi a Domino. Et ait Maria: Magnificat anima me» Dominmu; et exultavit spiritus meus iu Deo salutari Hico. OFFERTOIRE. Rome. Comme à la Messe de la Conception, p. 3t. Paris. Ut audivit salutationem Dès qu'Elisabeth entendit la Marise Elisabeth, exultavit voix de Marie qui la saluait , in gaudio infans in utero son enfant tressaillit dans son ejus, et rcpleta est Spiritu sein, et Elisabeth fut remplie sancto. Allcluia. du Saint-Esprit. Louez Dieu. SECRETE. Sicut beatissimœ Unigeniti tui Matris humilitatem gratam habuisti, Domine, ita mujestati tua) iiccoptum sit hoc nostrse servitutis sacritirium. l'er eumdem Domiiiiiiii Nostrum Jesum Christum. Seigneur, qui avez agréé l'hu milité de la bienheureuse More de votre Fils unique, daignez aussi recevoir favorablement le sacrilire que nous vous offrons comme un témoignage de ren tière dépendance où nous som mes de votre divine Majesté. Par le même Notrc-Scigncur Jésus-Christ. 5 82 CULTE DE MARIE. PEÉFACB. Gomme à la Messe de l'Assomption , p. 108. COMMUNION. Rome. Gomme à la Messe de la Conception , p. 33. Paris. Le Tout-Puissant a fait en ma Fccit mihi magna qui pofaveur des choses grandes. Son tens est, et sanctum nomeu nom est saint. ejus. POSTCOMMCNION. La puissance de votre Fils unique, Seigneur, encore caché dans le sein de sa Mère, s'est fait sentir à Jean par le tres saillement de joie qu'elle lui in spira : accordez-nous aussi la grâce de sentir, avec une sainte allégresse , la joie de ce même Fils caché dans cet auguste Sa crement; lui qui, étant Dieu. Largire, quœsumus, Do mine, tidelibus tuis, ut quem in utero latentem beatu» Joannes cum exultatione prsesensit, ejusdem in hoc sacramento absconditi prœsentiam cum sancta lœtitia sentiamus ; qui tecum. VÊPRES. Borne. Ant. 1. Marie se levant par Ant. 1. Exurgens Ma tit avec promptitude, et s'en ria, abiit in montana cum alla dans le pays des montagnes festinationc in civitatem Juda. en une ville de Juda. 2. Marie entra dans la mai 2. Intravit Maria in doson de Zacharie , et salua Eli rami Zachariœ, et salutavit Elisabeth. sabeth. S. Ut audivit salutatio3. Dès qu'Elisabeth eut en tendu la voix de Marie qui la nem Maria; Elisabeth, cxulsaluait, son enfant tressaillit tavit infans in utero ejus, dans son sein, et elle fut remplie et repleta est Spiritu sancdu Saint-Esprit, Alleluia. to. Alleluia. LA VISITATION. 83 4. Bcncdicta tu inter mu4. Vous êtes bénie entre les lieres, et benedictus fructus femmes, et le frait de vos en ventris tui. trailles est béni. 5. Ex quo facta est vox 5. Dès que la voix avec la salutation is tuœ in nuribus quelle vous m'avez saluée a meis, exultavit iiil'ans in frappé mes entrailles, mon en utero meo. Alleluia. fant a tressailli dans mon sein. Alleluia. A Magnificat, An t. Je serai appelée bienheureuse Bcatam me dicent omnes generat innes : quia ancillam dans la suite de tous les Ages , parce que Dieu a regardé favo humilem respexit Deus. rablement la bassesse de sa ser vante. Pans. Ant. 1. Respexit Deus Ant. 1. Dieu a regardé la bumilitatem ancilhes u.t : ex bassesse de sa servante : et dé hoc beatam me dicent om sormais tous les siècles m'appel nes gencrationes. leront bienheureuse. 2. Fccit mihi magna qui 2. Le Tout-Puissant a fait de potens est : et sanctum no- grandes choses en ma faveur : men ejus. son nom est saint. 3. Misericordia ejus a 3. Sa miséricorde se répand progenie in progemcs ti- de race en race sur ceux qui iiienl Unis cum. le craignent. 4. Fecit potentiam in 4. 11 a déployé la force de son brachio sno : dispersit su- bras : il a dissipé les superbes , perbos, et exaltavit humi- et il a élevé les petits. les. 5. Suscepit Israël puerum 5. Il a pris sous sa protection suum, recordatus misericor Israël son serviteur, se ressouve dia; sua;; sicut locutus est nant de sa miséricorde , scion la ad patres nostros , Abra promesse qu'il a faite à nos pè ham , et semini ejus. res, à Abraham, et à sa posté rité. Ca;teri nunquam, nisi vagiendo , Primitus vocem pueri profundunt : Unus in cunctis alacris Joannes Prevenit ortum. Des vagissements sont les premiers sons que les enfants font entendre ; Jean est le seul dont la joie ait prévenu la nais* sance. CULTE DE MARIE. 84 Il n'avait pas encore vu le Hune sibi nondum genijour, et déjà le Fils de l'Éternel tum sacravit l'avait sacré son prophète ; aussi Patris œterni Genitus proles deux mères prédisent-elles phetam : l'avenir dans un saint ravisse Spiritu gaudens canit hinc ment. futura Utraque mater. Qu'elles sont dignes de tels Eccc quam fruclu genitrix fds ! que ces fils sont dignes de utroque telles mères! Le sein de la Vier Digna ! quam fructus genige cache un Dieu, celui de la trici dignus! femme stérile un prophète. Hase Deum virgo, sterilis recondit Illa prophetam. Faites , ô Vierge , que le Ré Fac tuos puris hodie clien dempteur éclaire aujourd'hui tes, vos clients de ces rayons de grâ Virgo , collustrct radiis Reces qui le découvrirent à son demptor prophète avant qu'il vît le jour. Ille , quem prodit nova nascituro Gratia vati. Qu'il nous donne de suivre, Dct sequi certo pede, qua d'un pas assuré, la route que prsisti , vous avez tracée, vous qui, Dum Patris summi paritura choisie pour Mère de l'Eternel , Prolem , vous appelez par préference son Vilis ancillœ titulum mohumble servante. desto Pectorc prœfers. Gloire éternelle au Père et à Summa laus Patri , genison Fils unique , gloire pareille toque Verbo, k l'Esprit saint, lien sacré du Et tibi compar, utriusque Père et du Fils, pendant les nexus , siècles éternels. Spiritus, semper Deus unus, on mi Temporis œvo. Ainsi soit-il. Amen. A Magnificat, Ant. Marie demeura environ trois Mansit Maria cum Elisimois avec Elisabeth, puis elle beth quasi mensibus tribus, s'en retourna en sa maison. et reversa est in donnna suam. LA PURIFICATION. 85 LA PURIFICATION DE MARIE ET LA PRESENTATION DE JÉSUS. (2 février.) Un jour viendra où il ne sera pas présenté dans le temple et sur les bras de Siméon , mais hors de la ville , et sur les bras de la croix. (S. Bernard, in Purifieat.) Venict, quando in templo non offerctur, nec in Ici- brachia Simeoms, sed extra civitatem inter brachia crucis. Parmi les lois que Dieu avait données à Moïse, il y en avait deux particulièrement relatives aux nouveaunés et àleurs mères. Par la première, qui est écrite dans l'Exode ', le Seigneur avait dit : « Consacre-moi tout « premier-né d'entre les enfants d'Israël, et des hom« mes et des bêtes ; car toutes choses sont à moi. » — Par la seconde, qui se trouve au Lévitique % il était dit encore qu'une mère qui avait mis un enfant au monde ne pouvait toucher à aucune chose sainte, et qu'elle ne devait point entrer au sanctuaire jusqu'à ce que les jours de sa purification fussent accomplis. Ce temps était de quarante jours pour un garçon et de " XIII, 2, 12, 15. * XII, 2, 6. 86 CULTE DE MARIE. quatre-vingts pour une fille. Après ce temps écoulé , la mère devait présenter au sacrificateur un agneau d'un an en holocauste, et, si elle était pauvre, deux tourte relles ou deux petits de colombe , pour le rachat du nouveau-né. Marie étant pauvre, se présenta au Temple avec deux tourterelles ; à la vérité, elle portait le Mes sie, par qui la face de la terre allait être renouvelée. « Tout cela prouve, dit Bossuet, combien la naissance « des hommes était malheureuse et sujette à une ma te lédiction inévitable ; Jésus et Marie venaient la pu« rifier.en subissant volontairement, et pour l'exemple « du monde , une loi pénale à laquelle ils n'étaient « soumis que parce que le secret de l'enfantement vir« ginal n'était pas connu. » Dans cette cérémonie, le vieillard Siméon ayant pris entre ses bras le divin enfant, bénit Dieu de l'avoir vu avant de mourir, et prédit à sa mère qu'elle serait transpercée d'un glaive de douleur au pied de la croix sur laquelle son Fils expirerait. Ce fut donc quarante jours après sa naissance que Jésus-Christ fut présenté au Temple, et que la sainte Vierge y fut purifiée. Ce Temple était celui qui avait été rebâti par Hérode l'Ascalonite, six cents ans après la destruction de celui de Salomon : il était à l'Orient de Jérusalem , sur les vallées de Siloë et de Josaphat. « A douze ans, dit Cha« tcaubriand , le Fils de l'homme y enseigna les doc« teurs ; il en chassa les marchands ; il y fut inutile« ment tenté par le démon ; il y remit les péchés à la « femme adultère ; il y proposa la parabole du bon « Pasteur, celle des deux Enfants, celle des Vignerons « et celle du Banquet nuptial. Ce fut dans ce même « Temple qu'il entra au milieu des palmes et des LA PURIFICATION. « « « « 87 branches d'olivier, le jour de la fêle des Rameaux ; enfin, il y prononça le Reddite quœ sunt Cœsaris Cœsari, et quœ sunt Dei Deo, et il y fit l'éloge du denier de la Veuve. » La fête instituée en mémoire de la Purification de la sainte Vierge se confond avec celle de la Présentation de Jésus-Christ au Temple , et elle porte le nom vul gaire de la Chandeleur. Les églises de France l'ont tour à tour célébrée sous l'un ou l'autre titre. On ne con naît pas d'une manière précise l'époque de son insti tution ; cependant on estime généralement que vers l'an 496, le pape Gélase en ordonna la célébration pour faire cesser la superstition païenne connue sous le nom de Lupercales, fête qui avait lieu dans les premiers jours de février. Comme il y avait aussi chez les Païens , après la même époque , des processions appe lées Amburbales, dans lesquelles les Romains portaient des torches pour se réjouir du succès de leurs armes, Benoît XIV a pensé et écrit que , si saint Gélase avait aboli les Lupercales, Sergius avait substitué aux Amburbales la procession qui plus tard encore a été dési gnée sous le nom de Chandeleur. Quoi qu'il en soit, la Purification est, de toutes les fêtes instituées en l'hon neur de la sainte Vierge , la première qui ait été chô mée comme le Dimanche ; elle est toujours à la date du 2 février ; et cette date fut fixée , en l'année 542 , par le pape Vigile, alors que la fête même, ayant été interrompue quelques années, fut rétablie à l'occasion d'un vœu à la Mère de Dieu , afin de faire cesser le fléau d'une peste. L'Église a choisi ce jour pour bénir les cierges. A Rome, le pape préside lui-même à cette cérémonie et distribue aux Cardinaux et aux prêtres 88 CULTE DE MARIE. d'un ordre inférieur des cierges qui sont portés, en procession solennelle , dans la grande salle du Palai apostolique. ÉLÉVATION. Quelles salutaires pensées ne réveille pas dans une âme chrétienne cette solennité de la Purification ! La plus sainte parmi les Saints, Celle dont le cœur a toujours été la pureté même , Marie , exemple de la loi commune , s'est soumise à cette loi , comme la plus obscure des femmes ! Quel motif put donc la dé terminer à un acte entièrement inutile par rapport elle? Ah ! c'est qu'elle voulait agir comme son divin Fils, qui disait plus lard à Jean , quand il semblait hé siter à le baptiser : « Laissez, laissez, car c'est ainsi que « nous devons tous accomplir toute justice. » Jésu était Dieu! Marie était sa mère ! et par humilité, par obéissance et par amour, l'un et l'autre ne craignirent pas de se montrer soumis et fidèles , ainsi que les plus pauvres et les plus indignes ! Quand serons-nous, à notre tour, assez détachés du monde pour suivre cet admirable exemple ? Aurons-nous toujours des excuses pour colorer nos fautes, et des prétextes pour nous af franchir de toute pénitence et de toute règle ? Et ce pendant, de là dépend notre salut ; car, quel est celui qui, ayant négligé de se purifier sur la terre à la source que le Rédempteur du genre humain a préparée, pourra rester debout, lorsque, suivant les expressions du Pro phète, le Souverain Juge viendra purifier les enfants de Lévi, comme l'or et l'argent par le feu? LA PURIFICATION. 8!i PROPRE DE LA MESSE DE LA PURIFICATION. IHTBOIT. Rome et Paris. Susccpimus, Dcus, misericordiam tuam in medio templi tui : secundum nomen tuum, Dcus, ita et laus tua in fmes terrœ, justitia plena est dextera tua. ii.?. Magnus Dominus et laudabilis nimis, in civitate Dei nostri, in monte sancto ejus. Gloria. Suscepimus. Nous avons éprouvé , mon Dieu, votre miséricorde au mi lieu de votre temple. Comme votre nom, Seigneur, ainsi vo tre gloire se répandra jusqu'aux extrémités de la terre. Votre droite est pleine de justice. Ps. Le Seigneur est grand. Que la ville de notre Dieu et la mon tagne sainte retentissent de ses louanges. Gloire. COLLECTE. Omnipotens sempilerne Dcus, majestatem tuam sup plices exoramus , ut sicut Unigenitus Filius Ums ho«lierns die, cum nostrœ carnis substantia in templo est prœsentatus, ita nos facias purilicantes tibi mentibus prœsentari : per eumdem. Dieu tout-puissant et éternel, faites, nous vous en supplions, que comme votre Fils unique vous a été aujourd'hui présenté dans votre temple, revêtu d'une chair semblable à la nôtre , nous vous soyons aussi présen tes avec la pureté de cœur et d'esprit que vous demandez de nous. Par le même, etc. ÉPîTRE. Lecture du prophète Malachie. (Chap. 3.) Ecce ego mitto Angelum nieiim, et prœparabit viam anle faciem meam. Et statim venict ad Umplum suum Dominator quem vos quserilis, et Angelus testamenti quem vos vultis. Ecce venit, dixit Dominus exercituum ; et quis poterit co- Je vais vous envoyer mon Ange qui préparera ma voie devant moi ; et. aussitôt le Do minateur que vous cherchez, et l'Ange de l'Alliance que vous souhaitez , viendra dans son temple. Le voici qui vient, dit le Seigneur des armées. Et qui pourra seulement penser au 90 CULTE DE MARIE. jour de son avènement, ou qui gitare diem adventus ejus ? pourra en soutenir la vue ? Et quis stabit ad videndum Car il sera comme le feu qui eum ? Ipse enim quasi ignis purifie les métaux, et comme conflans et emendans arl'herbe dont se servent les fou gentum: et purgabit filios lons. Il s'asseyera , il mettra Levi, et colabit eos quasi l'argent dans le feu et l'épu aurum, et quasi argentum : rera ; et il purifiera les enfants et erunt Domino offerentes de Lévi, et les éprouvera com sacrificia in justitia. Et plame l'or et l'argent qui a passé cebit Domino sacrificium par le feu ; et ils offriront des Juda et Jerusalem : sicut sacrifices au Seigneur dans la dies sa;culi, et sicut au ni justice. Et le sacrilice de Juda antiqui. et de Jérusalem sera agréable au Seigneur, comme l'ont été les sacrifices des siècles passés et des premiers temps GRADUEL Borne. Suscepimus (à VIntroït , page précédente). y Ce qui nous avait été annoncé, nous le voyons dans la cité de notre Dieu , sur sa sainte montagne. Louez Dieu, louez Dieu. > Le vieillard por tait l'enfant, mais l'enfant gui dait le vieillard. Louez Dieu. $ Sicut audiamus, ita et vidimus in civitate Dci nostri, in monte sancto ejus. Alleluia , alleluia. y Senex pucrum portabat, puer autem senem regebat. Alle luia. Paris. Il viendra le désiré de toutes Veniet desideratus cuncles nations; et je remplirai de tis gentibus ; et implebo dogloire cette maison, dit le Dieu mum istam gloria, dicit des armées. j> La gloire de cette Dominus exercituum. ji Ma dernière maison sera plus grande gna erit gloria domus istius que celle de la premiere ; et dans novissima; plus quam pri ce lieu je donnerai la paix. ma;; et in loco isto dabo Louez Dieu, louez Dieu. j> Tres pacem. Alleluia, alleluia. saille d'allégresse, chante des j> Exulta et lauda, habitatio cantiques, demeure de Sion, Sion : quia magnus in meparce que celui qui est grand , dio tui sanctus Israel. Alle le Saint d'Israël est au milieu luia. de toi. Louez Dieu. LA PURIFICATION. 91 PROSE. Ave, plena gratia, Cujus inter brachia Se litat Deo Deus. Fas me templum viserc ; Tibi fas occurrere , Amor, o Jesu , meus. Est in templo Dominus , Angeli stant cominus : Nil in cœlis amplius. Paris. Salut , ô vous qui ôtos pleine de grâce, c'est entre vos bras qu'un Dieu s'immole à un Dieu. Qu'il me soit permis de visiter le temple; que j'obtienne d'aller à vous, ô Jesus, mon amour ! Le Seigneur est dans lo tem ple, autour de lui sont les anges. Qu'y a-t-il de plus dans les cieux ? Habet Deum hominem , Et parentem virgincm : Cœlo templum ilitius. Le temple possède un hommeDieu, avec lui une vierge mère : le temple est plus riche que les cieux. Spirant sacra gaudium ; Mane sacrificium Plausus inter redditur. Les mystères respirent la joie : le sacrifice du matin est offert au milieu des acclamations. Vespcrtinum fletibus, Et amaris questibus lu cruce miscebitur. Celui du soir, consommé sur la croix , sera mêlé de pleurs et d'amères gémissements. La voilà enfin cette offrande au prix de laquelle nous sommes tous rendus à Dieu. Nous n'appartenons plus à nous : c'est pour vous , c'est soumis à vous, mon Dieu, que nous voulons vivre et mourir. Laissez maintenant aller vos serviteurs : rien ici-bas ne fixe leurs regards; donnez-leur de vous contempler à découvert. Si vous leur ordonnez de vivre ici-bas, accordez-leur de croître avec Jésus, et par lui de ressus citer. Ainsi soit-il. Ha;e jam est oblatio , Cujus omnes pretio Deo restituimur. Jam non nobis dediti; Tibi, Deus, subditi, Yivimus et morimur. Nunc dimitte famulos ; Nil tenet hic oculos : Da te palam cernere. Si jubes hic vivere , Da cum Jesu crescere , Da per hune resurgerc. Amen. Après la Septuagésime , au lieu de VAltcluia et de la Prose, on dit le trait suivant. 92 CULTE DE MARIE. Rome. C'est maintenant , Seigneur, Nunc dimittis servum que vous laisserez aller en paix tuum, Domine, secundum votre serviteur, selon votre pa verbum tuum, in pace, quia role, parce que mes yeux ont vu viderunt oculi mei salutare le Seigneur que vous avez en tuum, quod parasti anto favoyé, que vous avez destiné à ciem omnium populorum, être exposé aux regards de tous lumen ad rcvelationem genles peuples, pour être la lumière tium, et gloriam plebis tusc qui éclairera les nations et la Israel. Gloria, ete. gloire de votre peuple d'Israël. Gloire, ete. Paris. Vous avez refusé les victimes et les offrandes; vous m'avez formé des oreilles dociles, vous n'avez demandé pour le péché ni holocauste ni sacrifice : alors j'ai dit: Me voici, je viens; c'est de moi qu'il a été écrit à la tête du livre que j'accompli rai votre volonte ; je l'ai voulu, mon Dieu, et votre loi est écrite dans le fond de mon cœur. Sacrificium et oblationcm noluisti, aures autem perfecisti mihi , holocaustiim et pro peccato non postulasti; tune dixi: Eccc venio. In capite libri scriptum est de me, ut facerem voluntatem tuam : Deus meus, volui, et legem tuam in medio cordis mei. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Chap. 1.) En ce temps-là, le temps où Marie devait se purilier, se lon la loi de Moïse, étant ac compli, ils portèrent l'enfant à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera con sacré au Seigneur ; et pour of frir en sacnfice, comme l'or donne la loi du Seigneur, deux tourterelles ou deux petits de colombe. Il y avait alors à Jé rusalem un nomme appelé Siméon. C'était un homme juste et craignant Dieu, qui atten- In illo temporc : postquam impleti sunt dies purgationis Mariœ , secundum legem Moysi, tulerunt Jesum in Jerusalem, ut sisterent eum Domino, sicut scriptum est in lege Domini : quia ouine masculinum adaperiens vulvam, Sanctum Domino vocabitur: et, ut (lurent hostiam, secun dum quod dictum est in lege Domini, per turturum, aut duos pullos columbarum. Et ecce homo crat in Jerusalem, cui nomen crat IA PURIFICATION. 93 Simeon, homo iste justus et dait la consolation d'Israël, et timoratus, exspectans con- le Saint-Esprit était en lui. Il solationem Israel, et Spiri- lui avait été révélé par le Sainttus saiictus erat in co. Et Esprit qu'il ne mourrait pas responsum acceperat à Spi- sans avoir vu auparavant le ritu sancto, non visurum se Christ du Seigneur. Il vint donc mortem nisi prius videret au temple par un mouvement Christum Domini. Et venit de l'Esprit, et lorsque le père et in Spiritu in templum. Et la mère de l'enfant Jésus l'y cum inducerent puerum Je- apportaient, afin de faire pour sum parentes ejus, ut face- lui ce qui etait en usage selon rent secundum consuctudi- la loi, il le prit dans ses bras, et nem legis pro co ; et ipso bénit Dieu , en disant : C'est accepit eum in ulnas suas, maintenant, Seigneur, que vous et benedixit Deum, et dixit: laisserez mourir en pan votro Nunc dimittis servum tuum, serviteur, selon votre parole; Domine, secundum verbum puisque mes yeux ont vu le tuum, in pace: quia vide- Sauveur que vous nous donnez, runt oculi mei salutare et que vous destinez pour être tuum : quod parasti ante fa- exposé à la vue de tous les peu ciem omnium populorum ; ples, pour être la lumière qui lumen ad revelationem gen- éclairera les nations et la gloire tium, et gloriam plebis tua; d'Israël votre peuple. Israel. OFFERTOIRE. Rome. Diffusa est gratia in labiis La grâce est répandue sur vos tuis : propterca benedixit lèvres, parce que le Seigneur te Deus in œternum, et in vous a béni pour l'éternité et sœculum sœculi. dans les siècles des siècles. Paris. Ils portèrent Jésus à Jérusa Tulerunt Jesum in Jeru salem, ut sisterent eum Do lem pour le présenter au Sei mino, et ut darent hostiam gneur, et lui offrir l'hostie pre secundum quod dictum est scrite dans la loi du Seigneur. _, in lege Domini. SECRÈTE. Remotis obumbrationibus carnalium victimarum, spiritualem tibi, summe Pa ter, hostiam supplici virtute deferimus, quœ miro ineffabiliquc mysterio, et im» Les victimes charnelles et fi guratives ayant été abolies, nous vous offrons, avec une profonde humilité, Père tout-puissant, cette hostie spirituelle, qui, par un mystère ineffable, est immo- CULTE SE 94 lée sans cesse, et demeure tou jours la même, cette hostie, qui est en même temps le pré sent de ceux qui l'offrent avec piété, et la récompense que donne celui à qui elle est of ferte. Par le même, ete. MARIE. molatur semper, et eadem semper offertur, pariterque et devotorum munus et remunerantis est prœmium; per eumdem. PREFACE. Il est véritablement juste et raisonnable, il est équitable et salutaire de vous rendre grâces en tout temps et en tout lieu, Seigneur très-saint, Père toutpuissant, Dieu éternel, de ce que par le mystère de l'Incar nation du Verbe, un nouvel éclat de votre gloire a paru aux yeux de notre âme; afin que, tandis que Dieu se montre visi blement â nous, nous soyons attirés par lui a l'amour des choses invisibles. C'est pour quoi nous nous unissons aux Anges et aux Archanges, aux Trônes et aux Dominations, et à toute l'armée céleste, pour chanter un cantique à votre gloire en disant sans cesse : Saint, ete. Vere dignum et justum est, œquum et salutare, nos tibi semper et ubique gratias agere, Domine sancte, Pater omnipotens , œterne Deus, quia per Incarnat! Verbi mysterium nova men tis nostra; oculis lux tua; claritatis infulsit, ut, dum visibiliter Deum cognoscimus, per hune invisibilium amorem rapiamur. Et ideo cum Angelis et Archangelis, cum Thronis et Dominationibus, cumque omni militia cœlestis exercitus, hymnum gloriœ tuiK canimus, sine fine dicentes : Sanctus, ete. COMMUNION. Home. Le Saint-Esprit a révélé à Responsum accepit SiSiméon qu'il ne mourrait point meon a Spiritu sancto , non sans avoir vu le Christ du Sei- visurum se mortem nisi vigneur. deret Christum Dominum. Paris. Siméon prit l'enfant Jésus entre ses bras, et bénit Dieu, et dit : C'est maintenant , Seigneur, que vous laisserez mourir en paix votre serviteur, seIon votre parole, puisque mes Accepit Simeon puerum Jesum in ulnas suas, et bcnedixit Deum , et dixit : Nunc dimittis servum tuurn, Domine, secundum verbum tuuiu, in pace, quia vide runt oculi tuuin. mei 95 LA PURIFICATION. salutare yeux ont vu lo Sauveur que vous nous donnez. POSTCOMMUNION. Seigneur, qui avez rempli l'attente du juste Siméon, con sommez en nous les dons de vo tre grâce; afin que, comme il a mérité de voir Jésus-Christ avant de mourir, nous méri tions la vie éternelle, en mou rant dans les embrassements du Seigneur ; par le même Notre-Scigncur Jésus-Christ. Perfice in nobis, quœsuniiis , Domine , per hœc sancta quœ sumpsimus, gratiam tuam, qui justi Simeonis exspectationem implesti : ut sicut ille mortem non vidit, priusquam Christum Dominum videre mereretur, ita et nos in amplexu Domini morientes , vitam obtincamus a;teruam ; per eumdem, ete. VÊPRES. Rome. Antiennes des Vêpres de l'Office de la sainte Vierge, pour le temps de Noël. A Magnificat, Ant. C'est à ce jour que la bien heureuse vierge Marie a pré senté l'enfant Jésus au Temple, et Siméon rempli du Saint-Esprit l'a pris en ses mains, et a béni Dieu pour toute l'éternité. Hodie beata Virgo Maria puerum Jesum prœsentavit in templo , et Simeon repletus Spiritu sancto accepit eum in ulnas suas , et benedixit Deum in œternum. Paris. Ant. 1. Toute la plénitude de la divinité habite en Jésus-Christ corporellement. 2. Nous avons tous reçu de sa plénitude , et grâce pour grâce. Ant. 1. In Christo Jesu inhabitat omnis plenitudo divinitatis corporaliter. 2. Deplenitudineejusnos omnes accepimus, et gratiam pro gratia. 3. Lex per Moysen data est ; gratia et veritas per Je sum Chris lum facta est. 3. La loi a été donnée par Moïse ; mais la grâce et la vé rité est venue par Jésus-Christ. 96 CULTE DE MAME. 4. Jésus-Christ est la fin de la loi , pour justifier tous ceux qui croiront en lui : tous ceux qui croient en lui ne seront point confondus. 5. La loi a été un maître qui nous a conduits comme des en fants à Jésus-Christ, afin que nous fussions justifiés par la loi. 4. Finis legis Christus ad justitiam omni credenti : omnis qui credit in illum , non confundelur. 5. Lex pœdagogus noster fuit inChristo, ut ex fide justificemur. Peuples , soyez dans l'étonneStupete, gentes ! Fit Dcus ment : Dieu lui-même se fait hostia : victime : le législateur se soumet Se sponte legi legifcr obligat: volontairement à la loi; le Ré Obis Redemptor nunc redempteur du monde est aujour demptus , d'hm racheté, et une mère sans Seque piat sine labe mater. souillure vient se purifier. Comme toutes les mères, la De more matrum Virgo Vierge qui a enfanté s'est, pen puerpera , dant les jours prescrits , inter Templo statutos abstinuit dit l'entrée du temple ; pourquoi dies : craignez-vous d'entrer dans le Intrare sanctum quid pavelieu saint, vous qui aviez été laite bas, le premier temple de Dieu? Facta Dei prius ipsa lemplumï Sur un autel unique est sacri Ara sub una se vovet hos fiée une triple hostie ; une vierge tia présidant au sacrifice, immole Triplex : honorem virgisa gloire virginale ; un tendre neum immolat enfant, ses membres délicats; Virgo sacerdos, parva mollis un vieillard, sa vie. Membra puer, seniorque vitam. Hélas ! que de glaives trans Eheu ! quot enses transaperceront votre cœur! O Vierge, digent tuum a quelles extrêmes douleurs vous Pectus ! quot altisnala doloêtes réservée ! Cet Agneau sacré ribus , que vous portez à l'autel l'inon O Virgo, quem gestas, cruentam dera de son sang. Imbuet hic sacer Agnus aram. Christus futuro, corpus Jésus à peine né , victime in uilhuc tener, nocente , prélude au trépas qui L ASSOMPTION. Prœludit Insons victlma funeri : Crescet, profuso vir cruoro Omne scelus moriens expiabit. Ameu. 07 l'attend parvenn a l'âgo -viril ; c'est dans les flots de son sang et par sa mort qu'il expiera tous les crimes. Ainsi soit-il. A Magnificat, Ant. Sanctificati per oblationem corpus Jesu-Cbristi, accedamus , et ipsi domus spiritualis, sacerdolium sanctum, olîerrc spirituales hostias, acceptabiles Deo per Jesum Cbristum. Nous qui avons été sanctifies par l'oblation du corps de JésusChrist, approchons-nous de lui , et soyons posés sur lui pour former un édifice spirituel, et un ordre de saints prêtres, afin d'offrir à Dieu des sacrifices spi rituels, qui lui soient agréables par Jésus-Christ. L'ASSOMPTION. (15 août.) Quelle est celle qui s'élève du désert, remplie de délices, et appuyée sur son bien-aimé ? (Cant., vin, 5.) Quœ est ista qua; ascendit de deserto, deliciis affluons , innixa super dileetum suum i Lorsque la sainte Mère de Dieu rendit le dernier soupir, sur la terre, cette mort fut considérée, sui vant les expressions de ce temps-là , comme une dorrnition, un sommeil, une déposition, un repos. Ces qua lifications naïves furent empruntées à la croyance ré pandue parmi les premiers chrétiens que la sainteVierge C 98 CULTE DE MARIE. s'était doucement endormie dans la tombe , plutôt qu'elle n'avait cessé de vivre. Le nom d'Assomption , qui signifie littéralement l'action d'assumer, d'enlever , d'attirer en haut , vint plus tard réunir les éléments de la même croyance , et permettre aux fidèles serviteurs de Marie de tenir pour certain que son corps même , ravi à la terre dans le sein de laquelle il avait été dé posé , avait été réellement transporté au Ciel. — Saint Jérôme examinant la question de savoir si Marie fut enlevée, en corps et en âme, ou si son corps ne quitta point la terre, répond avec une simplicité pleine de prudence et qui devrait souvent se re trouver sur nos lèvres : « Dieu le sait; moi, je l'i« gnore. » Malgré cette incertitude, une pieuse tradi tion a persuadé à quelques-uns des successeurs de ce savant Père de l'Église , que l'Assomption avait été complète , bien que l'âme eût d'abord été rappelée à Dieu et le corps enseveli. Nous regrettons de ne pou voir reproduire ici, à cause de son étendue, l'histoire des imposantes funérailles décrites à ce sujet par Euthymius : il;y retrace avec les détails les plus saisis sants d'émotion , ce qui se passa lorsque la sainte Vierge, qui était morte non à Jérusalem, mais à Éphèse, fut, suivant l'opinion commune, ensevelie par les Apô tres à Gethsémani , village au pied de la montagne des Oliviers, d'où la vallée de Josaphat s'étend jusqu'à Jérusalem. Marie termina sa carrière mortelle dans la demeure obscure de Jean, le disciple que Jésus aimait, et le seul des apôtres qui l'eût accompagné avec elle jusqu'à la croix. Elle était, comme nous l'avons expliqué déjà, dans sa soixantième ou sa soixante-treizième année. l'assomption. 99 Quel que fût précisément son âge, dans un événement d'une si haute importance la date rigoureuse est d'un médiocre intérêt, et l'esprit du Chrétien doit être préoccupé de plus sérieuses méditations... Pour nous , en réfléchissant quelquefois sur les liens intimes qui unirent le Fils à la Mère et sur les circonstances de leur mort, nous avons toujours éprouvé les plus douces émo tions de tristesse et d'espérance. A l'heure suprême où le Sauveur du monde , parti de la crèche de Bethléem et arrivé à la croix du Golgotha, entendit le criminel qui s'écriait : « Seigneur, souvenez-vous de moi, quand vous « serez dans votre royaume , l'homme-Dicu lui répon« dit : Je vous le dis, en vérité, aujourd'hui même a vous serez avec moi dans le Paradis. » Ah! que notre confiance redouble, à ce souvenir! Supplions aussi Marie do nous venir en aide à son tour; que notre âme s'attache à son âme , et du pied de cette Croix qui la vit autrefois si désolée , tâchons de faire mon ter les accents du repentir jusqu'au trône de gloire et de béatitude, où , par le triomphe de l'Assomption , ré side éternellement la Reine de tous les Saints. Alors, sans nul doute, de ses lèvres jusqu'à nos cœurs viendra résonner l'écho de ces paroles si précieuses à tout pé cheur : « Vous serez avec moi dans le Paradis!... » L'Assomption est la plus solennelle des fêtes que l'Église célèbre en l'honneur de la sainte Vierge. L'in stitution n'en remonte cependant pas, comme quelques auteurs l'ont prétendu , au concile d'Éphese, tenu en l'année 420 ; elle n'est pas non plus l'œuvre du pape Célestin , ainsi que d'autres l'ont avancé. Ce n'est guère qu'au sixième siècle que l'on commença à dis tinguer la fête de l'Assomption des diverses solennités 100 CULTE DE MARIE. pratiquées jusqu'alors en l'honneur de la sainte Vierge. A cette époque , sous l'empereur Maurice , elle fut fixée au quinzième jour du mois d'août, par un édit spécial. Plus tard , Charlemagne en fit mention dans ses Capitulaires, et son fils, Louis-le-Pieux , en recommanda la célébration aux Pères du concile d'Aix-la-Chapelle. Cette fête était donc , depuis un temps plus ou moins long , établie dans un grand nombre d'églises , lorsque le pape Léon IV, qui mourut en 855 , institua l'Octave de l'Assomption : et depuis , elle n'a pas cessé d'être observée avec une grande ferveur dans tous les pays ca tholiques. La messe de l'Assomption et les prières ou chants particuliers de cette fête et de son octave , se trouvent dans tous les livres d'heures. Les hymnes qui leur sont propres , dans l'usage de Rome et dans celui de Paris , auront une place dans cet ouvrage sous leur titre spécial. Parmi les exemples de grâces obtenues par les invo cations adressées à Marie en un jour si solennel, il en est deux surtout , bien propres à frapper même les in crédules. Le premier est ainsi rapporté dans plusieurs ouvra ges : Saint Stanislas Kostka avait pris, dès l'âge le plus tendre, la sainte Vierge pour mère; il ne se lassait point de l'invoquer et de parler d'elle , et il avait presque toujours entre les mains ou son image ou le chapelet, ou quelque livre composé en son honneur. 11 l'avait souvent priée de lui obtenir la grâce de mou rir le jour de sa glorieuse Assomption. 11 lui avait même écrit pour cela , avec une admirable candeur, une lettre qu'il porta sur son cœur, en allant à la sainte communion : il fut exaucé. Étant tombé ma l'assomptioît. 101 lade le même jour, il entra dans l'agonie le matin de la fête de l'Assomption , et, tenant encore en ses mains les gages de sa dévotion, il mourut ainsi, déjà grand saint, avant l'âge de dix-neuf ans. Le second fait occupe une place authentique dans les pages de notre histoire , et recevra de plus amples explications dans une autre partie de cet ouvrage. Bornons-nous à rappeler ici que Louis Xlll, par son édit du 10 février 1038, avait mis sa personne et son royaume sous la protection de la sainte Vierge, et qu'en même temps il avait ordonné qu'il fût fait tous les ans , le l rô août , une procession à Notre-Dame de Paris. 11 déclara alors , en termes formels, que ce dou ble hommage lui avait été inspiré par sa confiance en Marie, à qui il avait demandé deux choses : l'une, que par sa puissante intercession le trône eût enfin un héritier, et l'autre, « que le royaume de France ne « sortit jamais des voies de la grâce, qui conduisent à « celles de la gloire. » Or, il arriva que sept mois après , le 5 septembre de la même année , naquit Louis XIV! — A son tour, Louis-le-Grand prescrivit, le 31 août 1082, que la procession instituée pour Paris seulement , par son prédécesseur, eût lieu, à l'avenir, dans toutes lés provinces ; et c'est ce qui fut observé sous Louis XV, Louis XVI, Louis XV1I1 et Charles X. La Révolution de 1830 supprima cette imposante solennité, que toutefois le peuple parut regretter. ÉLÉVATION. « Aujourd'hui, s'écrie saint Bernard dans ses Ilo te mélies sur l'Assomption , aujourd'hui la glorieuse 6. 102 CULTE DE MARIE. « Vierge , montant au ciel, ajoute une joie infinie à la « joie de ses habitants! Quelle a dû être l'allégresse « des esprits bienheureux , lorsqu'ils ont pu entendre « sa voix, voir son visage , jouir de sa présence! « Mais , tandis que là-haut doit retentir l'hymne d'ac« tions de grâces et de louanges , notre terre qui a « perdu Marie, ne devrait-elle pas s'attrister de toute « la félicité de ceux qui vont la posséder auprès d'eux? « Cessons de nous plaindre toutefois ; car, pour nous , « non plus , la *cite d'ici-bas n'est point une demeure « permanente et nous aspirons tous à l'autre cité où « notre Mère est parvenue. Si nous sommes inscrits « parmi ses concitoyens , nous devons , même dans « l'exil , sur les bords des fleuves de Babylone , nous a rappeler sa mémoire, communier à ses joies, parti« ciper au torrent de délices qui l'enivrent en ce jour, « avec une abondance telle qu'il en descend jusqu'à « nous comme des gouttes précieuses. Notre Reine « nous a précédés ; sa réception a été si glorieuse que « ses serviteurs peuvent la suivre avec confiance, en « s'écriant : Attirez-nous à vous, nous courrons à Vo~ « deurdevos parfums... « Mais qui pourra concevoir avec quelle pompe s'est « avancée la Reine du monde , avec quelle pieuse affec« tion la multitude des légions célestes est venue à sa « rencontre, avec quels cantiques Elle a été conduite au « trône de la royauté , avec quelle bienveillance, quelle « sérénité de visage , quels embrassements Elle a été « accueillie par le Fils , et comment Elle a été exaltée « sur les créatures avec l'honneur qui convenait à une « telle Mère, et l'éclat qui convenait à un tel Fils !... « Qui pourra jamais retracer dignement la naissance L ASSOMPTION. « « « « «c « « « « « « « 103 du Christ et l'Assomption de Marie? Plus les grâces dont Elle avait été comblée sur la terre étaient abondantes, plus sa grandeur au Ciel est privilégiée! Si l'oeil n'a pas vu, si l'oreille n'a pas entendu , s'il n'est pas permis à l'esprit de l'homme de comprendre ce que Dieu a préparc pour ceux qui l'adorent, qui fera connaître ce qu'il a destiné à sa Mère qui l'aima plus que tous les enfants des hommes ! Vraiment heureuse , mille fois heureuse est Marie , et lorsqu'elle reçoit le Sauveur et lorsque le Sauveur la reçoit ! Partout admirable dignité de la Mère ; partout admirable condescendance de la majesté suprême ! » PROPRE DE LA MESSE DE L'ASSOMPTION. INTROiT. Rome. Gaudeamu omnes in Do Réjouissons-nous tous dans le mino, diem festum cele Seigneur, en célébrant ce jour brantes sub honore beatœ de fête en l'honneur de la bien Maria Virginis, de cujus heureuse Vierge Marie. Les an assumptione gaudent angeli ges se réjouissent de son aset collaudant Filium Dei. somption, et ils louent ensemble Ps. Eructavit cor meum le Fils de Dieu. Ps. Mon cœur verbum bonum; dico ego ne peut plus contenir la parole opera mea regi. Gloria. heureuse ; c'est au roi que j'a Gaudeamus. dresse mes chants. Gloire. Paris. Astitit regina a dextris La reine s'est placée à votre tuis, Deus, in vestitis de droite , ô Dieu , revêtue d'une aurato, circum data varieta- robe d'or où brille une merveil te ; afferentur tibi virgines leuse variété. A sa suite paraî post eam in Uetitia et exul- tront une multitude de vierges tatione. Ps. Eructavit cor pleines de joie et d'allégresse. meum verbum bonum ; dico Ps, Mon cœur ne peut plns con- 101 CULTE DE MARIE. tenir la parole heureuse; c'est ego opera mea regi. Gloau roi que j'adresse mes chants. ria. Gaudeamus. Gloire. COLLECTE. Rome. Daignez, Seigneur, pardon Famulorum tuorum, qiinener les fautes de vos serviteurs, sumus , Domine , dehetis afin que si nous ne pouvons ignosce; ut qui tibi plavous plaire par nos propres ac ccre de actihus nostris non tions, nous soyons du moins valemus , Genitricis Filii sauvés par l'intercession de la tui Domini nostri intercesMère de votre Fils , notre Sei sionc salvemus. Qui tecum gneur, qui vit et qui règne, ete. vivit et regnat. Paris. Faites, Seigneur, que nous re Veneranda nobis, Domi cevions une assistance salutaire ne, hujus diei festivitas opem de la vénérable solennité de ce conferat salutarem , in qua jour auquel la sainte Vierge, sancta Dei Genitrix mortem Mère de Dieu, a souffert la subiit temporalem , nec mort temporelle, sans que la tamen mortis nexibus demort ait pu retenir dans ses primi potuit : quœ Flium liens celle qui a enfanté dans tuum Dominum nostrum Jeune chair formée d'elfe Notre- sum Christum de se genuit Seigneur Jésus-Christ. incarnatum. Él'ÎTHE. Rome. Lecture du livre de l'Ecclésiastique. (Chap. 14.) Parmi toutes ces choses, j'ai ... In omnibus requiem cherché un lieu de repos , et je quœsivi, et in ha;reditate me suis choisi une demeure Domini morabor. Tune dans l'héritage du Seigneur. prœcepit et dixit mihi Crea Alors le créateur de l'univers tor omnium : et qui cream'a fait connaître sa volonté. vit me requievit in taberCelui qui m'a créée a reposé naculo meo , et dixit mihi : dans un tabernacle, et il m'a In Jacob inhabita, et in dit : Habitez dans Jacob, éten Israel hœreditare , et in dez vos racines dans l'héritage electis mois mitte radices. d'Israël au milieu de mes élus. Et sic in Sion lirmata sunt; Et j'ai été ainsi affermie en Sion. et in civitate sanctificata siEt j'ai trouvé mon repos dans la militer requievi, et in Jeru cité sainte , et ma puissance est salem potestas mea. Et ra L ASSOMPTION. ior» dicavi in populo honorificato, et in parte Dei mei hœreditas illius, et in plenitudinc sanctorum detentio mca. Quare cedrus exaltata simi in Libano , et quarc cypressus in monte Sion ; quasi palma exaltata sunt in Cades, et quasi plantatio rosœ in Jericho. Quare oliva spcciosa in campis, et quasi platanus exaltata sum juxta aquam in plateis. Sicut cinnamomum et balsamum aromatizans , odorem dedi ; quasi myrrha clecta dedi suavitatemodoris. établie dans Jérusalem. Et j'a pris racine dans le peuple que le Seigneur a honoré, dont l'hé ritage est la part de mon Dieu ; et j'ai flxé ma demeure dans l'assemblée de tous les saints. Je me suis élevée comme les cèdres du Liban et comme les cyprès de la montagne de Sion. J'ai poussé mes branches en haut comme les palmiers de Cades et les plants de rosiers d« Jéricho. J'ai grandi comme un bel olivier dans la campagne et comme le platane planté sur un chemin au bord des eaux. J'ai répandu la douce odeur du cinnamomo et du baume le plus précieux , et une odeur agréable comme celle de la myrrhe la plus ex cellente. Paris. Lecture du livre de l'Apocalypse. (Chap. 11 et 12.) ...Et apertum est templum Dei in cœlo : et visa est arca testamenti ejus in templo ejus, et facta sunt fulgura et voces, et terra; motus et grandi) magna. Et signum magnum npparuit in cœlo , mulier aurata sole, et hma sub ejus pedibus, et in capite ejus corona stellarum duode- En ce jour-là le temple de Dieu fut ouvert dans le ciel , et l'arche de son alliance apparut dans son temple , et il se lit des éclairs, des voix, un tremble ment de terre et une grêle trèsforte. 11 parut aussi dans le ciel un grand prodige, une femmé revêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds , et portant sur sa tête une couronne de douze étoiles. GRADUEL. Home. Propter veritatem , et mansuctudinem, et justitiam deducet te mirabiliter dextera tua. „v Audi, lilia, et vide, et inclina aurem tuam, quia concupivit rex speciem tuam. Alléluia, alleluia. jv A cause de votre vérité, de votre douceur, de votre justice (régnez) ; votre droite vous con duira de merveille en merveille. Ecoutez, ma fille , voyez et prêtez une oreille attentive, car le roi s'est épris de votre CULTE I)E MARIE. i06 beanté. Louez Dieu, louez Dieu. Assumpta est Maria in cœji Mario a été portée dans le lum; gaudet exercitus anciel; le chœur des anges est gclorum. Alleluia. dans l'allégresse. Louez Dieu. Paris. Voici que mon bien-aimé m'appelle. Levez-vous , hâtezvous , ma bien-aimée , ma co lombe, vous qui êtes toute belle, venez. j> Venez du Liban , mon épouse , venez , vous serez cou ronnée. Louez Dieu, louez Dieu. & Le roi a posé sur son front la couronne royale. Louez Dieu. En dilectus meus loquitur mihi : Surge , propera , amica mca* columba mea , formosa mea, et veni. jt Veni de Libano, sponsa mca , veni , coronaberis. Alleluia, alleluia. i Posuit rex diadema regni in capite ejus. Alleluia. PHOSE. Qu'ils se revêtent de justice , qu'ils se livrent à l'allégresse, les ministres du Très-Haut. Induant justitiam , Prœdicent betitiam , Qui ministrant Numini. It in suam requiem , L'arche vivante du Seigneur entre dans son repos , elle appa Infert cœlo faciem Arca viva Domini. raît aux lieux. Christum cum hue venerot Lorsque le Christ descendit sur la terre, c'est dans le sein Quo Mater susceperat , de Marie qu'il voulut habiter : il Non est venter purior. u'en était point de plus pur. In quo dum hinc revocat, Au jour où il la rappelle à lui, il la fait asseoir sur un trône : Matrem Christus collocat, c'est le plus élevé dans les cieux. Thronus non est celsior. Quœ te , Christe , genuit , Celle qui vous a enfanté, ô Jésus, celle dont le sein vous Qure lactentem aluit , allaita , nous l'appelons aujour Nu ne beatam dicimus. d'hui bienheureuse. Mais c'est surtout à cause de 1 1110 , quod crediderit , sa foi et de son humilité que nous Quodsibi viluerit, la reconnaissons bienheureuse. Hinc beatam novimus. O Vierge bénie entre toutes O prœ mulieribus , les femmes , bénie par-dessus Quin et prne cœlitibus tous les anges ! Benedicta lilia! L'ASSOMPTION. 107 Hauris unde plenior, Hoc e fonte crebrior Stillet in nos gratia. De cette source où vous pui sez et qui vous remplit sans ces se , que sans cesse la grâce dis tille dans nos âmes. Ad Deum ut adeant , Per te vota transeant : Non fas malraii rejici. Que par vous passent nos vœux, aûn qu'ils arrivent jusqu'à Dieu : une mère peut-elle essuyer un refus ? Amet tuam Galliam ; Regi det justitiam , Plebi pacem supplici. Qu'il aime la France qui vous est consacrée ; qu'il donne au roi la justice , la paix au peuple qui l'implore. Ainsi soit-il. Amen. EVANGILE. Suite du saint Evangile In illo tompore , Jesus intravit in quodrlam castcllom ; et mulicr qux-dum , Martha nomine, excepit illum in domum suam ; et huic erat soror nomine Ma ria, quœ etiam sedens secus pedes Domini, audiebat verbum illius; Martha autem satagebat circa frequens ministerium ; quœ stetit , et ait : Domine , non est tibi curœ quod soror mea reliquit me solam ministrare ? Die ergo illi ut me adjuvet. Et respondens dixit illi Dominus : Martha, Mar tha , sollicita es , et turbaris erga plurima. Porro unum est necessarium , Maria optimam partem clegit , quœ non aui'eretur ab ea. selon saint Luc. (Chap. 10.) En ce temps -là Jésus entra dans un bourg, et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie, qui, se tenant assise au pied du Seigneur, écou tait sa parole; mais Marthe était fort occupée à préparer ce qu'il fallait , et s'arrètant , elle dit : Seigneur, ne considé rez-vous point que ma sœur me laisse servir toute seule? diteslui donc qu'elle m'aide. Mais le Seigneur lui répondit : Marthe , Marthe , vous vous empressez et vousvous troublez dans le soin de beaucoup de choses ; cependant une seule chose est nécessaire , Marie a choisie la meilleure part, qui ne lui sera point ùtéc. OFFERTOIRE. Rome. Assnmpla est Maria in Marie a été enlevée au ccelum ; gaudent angeli , ciel. Les anges , pleins de joie , 108 CULTE DE MARIE. louent et bénissent le Sei- laudantes benedicunt Domigneur. mim. Paris. Tous le* siècles m'appelleront Beatam mc dicent omnes bienheureuse , parce qu'il a fait generationes, quia fecit mihi en moi de grandes choses , lui magna qui potens est, et qui est tout-puissant et de qui le sanctum nomen ejus. nom est saint. SECRÈTE. Rome. Seigneur, que la prière de la Mère de Dieu soit en aide à votre peuple : uliu que si, selon la condition de la chair, nous sa vons qu'elle a quitté cette vie , nous puissions éprouver les effets de son intercession auprès de vous dans la gloire céleste. Par le même, etc. Subveniat, Domine, plebi tuse Dei Genitricis oratio : quam etsi pro conditione carnis migrasse cognoscimus, in cœleste gloria apud te pro nobis intercedere sentiamus. Per cumdem Dominum nostrum Jesum Cbristum Filium Cuum. Paris. Quo les présents que nous vous offrons, Seigneur, soient rendus agréables à votre clé mence par la prière de la Mère de Dieu, de cette vierge sainte qui, après être passée de cette vie selon la condition de la chair, a reçu de vous un inesti mable don de gloire , et le pou voir de nous secourir en inter cédant pour nous. Par, etc. Munera nostra, Domine, apud tuam clementiam Dei Genitricis rommendat ora tio : quam de prresenti sav culo pro conditione carnis migrantem insestimabili glo ria coronasti, et potenti intercessione apud te tribuis subvenire. Per eumdem Dominum nostrum.... PREFACE. Home et Paris. Vcre dignum et justum Il est véritablement juste et raisonnable , il est équitable et est, œquum et salutare, nos salutaire de vous rendre grâces tibi semper et u bique gratias en tout temps, en tout lieu, ô ngere, Domine, sancte Pater, Seigneur, Dieu tout-puissant et omnipotens, sterne Deus; éternel, et de vous louer, de et te in (assumptionc) vous bénir et de vous glorifier beatœ Marise semper Virgi I. ASSOMPTION. 109 nis, oollaudare, henediccre, et prïedicare, qua; et Unigenitum tiiiim, sancti Spù'itus obumbrattonc concepit, et virginitatis gloria perma nente, lumen a^ternum mundo eifudit Jesum Christum Dominum nostrum. Per quem majestatem tuam laudant angeli, adorant dominationes, tremunt potestates, crcli , cœlorumque virtutes , ac beata seraphim , socia exultationc concele brant, cum quibus et nostras voces , ut admitti jubeas deprecamur supplici confessione dicentes : Sanctus, ete. en honorant... (l'assomption) do la bienheureuse Marie, toujours vierge, qui, après avoir conçu votre Fils unique par l'opéra tion du Saint-Esprit, a mis au monde , en conservant toujours sa virginité pure et sans tache , la lumière éternelle, JésusChrist Notre-Seigneur. C'est par Jésus-Christ Notre-Seigneur que les anges louent votre majesté , que les dominations l'adorent , que les puissances la craignent et la révèrent , que les cieux et les vertus des cieux et les bien heureux séraphins célèbrent tous ensemble votre gloire avec des transports de joie. Nous vous prions de permettre que nous unissions nos voix à colles de ces esprits bienheureux pour chanter avec eux humblement : Saint ete. ./- COMMUNION. Rome. Oplimam partem elegit Marie a choisi la meilleure sibi Maria, quœ non aufere- part , et elle ne lui sera jamais Inr ab ea in ïeternum. enlevée. Bonedicta es tu, Filia , a Domino Deo excelso, prœ omnibus mulieribus super terram ; quia hodie nomen tuum magnificavit , ut non recedat laus tua de ore ho- Paris. Vous êtes bénie, ô Vierge, par le Seigneur Dieu très-haut, au-dessus de toutes les femmes ; car il a aujourd'hui glorifié vo tre nom , afin que vos louanges soient toujours dans la bouche des hommes. POSTCOMMCNION. Rome. Mens» cœlestis participes Admis à prendre place au effecti imploramus clemen- banquet céleste, nous implo tiam tuam, Domine, Deus rons votre clémence, ô Dieu, noster; ut qui assumptio- Notre-Seigneur ; faites que dans nem Dei Genitricis colimus, ce jour, ou nous célébrons l'as7 110 CULTE DE MARIE. somption de la Mère de Dieu, a cunctis nialis imminenlinous puissions être, par son in bus, ejus intercessione litercession, délivrés de tous les beremur. Per eumdem Domaux qui nous menacent. Par minum nostrum. le même , etc. Paris. O Dieu , qui donnez la gloire Deus, glorificator humiaux humbles , et qui avez élevé lium , qui beatam Maau-dessus des anges la vierge riam semper virginem hoMarie , faites qu'après nous dierna die super angelos être nourris dans cette solennité extulisti, da nobis cœlesti du pain céleste , nous méritions pane in hac solennitate nuà notre tour d'être élevés, en tritis, ut ejus imitatione suivant les exemples d'humilité nosmet ipsos in omnibus hu qu'elle nous a donnés. Par Jésus- miliantes, a te ex altari moChrist Notre-Seigncur. veatur. Per Nostrum Domimun Jesum Christ um. VÊPRES. Rome. Ant. i. Marie a été élevée Ant. 1. Assumpta est Ma dans le ciel , les anges s'en ré ria in cœlum , gaudent anjouissent , ils en louent et bénis geli , laudantes benedicunt sent le Seigneur. Dominum. 2. Marie vierge a été élevée 2. Maria virgo assumpta au palais du ciel, où le Roi des est ad a-thcreum thalamum, rois est assis sur un trône semé in quo Rex regum stellato d'étoiles. sedet solio. 3. Nous courons après l'odeur 3. In odorem unguentode vos parfums ; les jeunes filles rum currimus : adolescenvous aiment avec passion. tuLc dilexerunt te nimis. 4. Fille sainte, vous êtes bé 4. Benedicta tu, filia, a nie du Seigneur, parce que nous Domino , quia per te frucavons reçu par vous le fruit de tum vite communicavimus. la vie. 5. Vous êtes belle et majes 5. Pulehra es, et decora, tueuse, fille de Jérusalem; vous filia Jerusalem ; terribilis Ut êtes terrible comme une armée castrorum acies ordinata. rangée en bataille. L'ASSOMPTION. 111 A Magnificat, Ant. Hodie Maria virgo cœlos La sainte vierge Marie est ascendit : gaudete quia cum montée aujourd'hui au ciel: réChristo regnat in seternum. jouissez-vous parce qu'eue règne éternellement avec Jésus-Christ. Paris. Ant. 1. Prœcepit Rex iis Ant. 1. Le Roi commanda à qui in conspectu ejus minis- ses officiers de faire venir devant trabant, ut introducerent lui la Reine, portant le diadème Reginam coram se, posito sur sa tête. super caput ejus diademate. 2. Surrexit Rex in occur2. Le Roi se leva et vint au sum ejus : positusque est devant d'elle; et on mit un thronus Matri Regis, quœ trône pour la Mère du Roi, qui sedit ad dexleram ejus. s'assit à sa main droite. 3. Habuit gratiam et mise8. Elle s'acquit dans le cœur ricerdiam coram Rege super et dans l'esprit du Roi une con omnes muliercs; fecitque sidération plus grande que tou eam regnare. tes les autres femmes; et il la fit Reine. 4. Rex dedit Reginœ om4. Le Roi donna à la Reine nia quœ voluit et petivit ab tout ce qu'elle désira, et ce eo. qu'elle lui demanda. 5. Benedixerunt eam om 5. Tous d'une voix la bénirent) nes una voce, dicentes : Tu et lui dirent : Vous êtes la gloire gloriam Jerusalem , tu ho- de Jérusalem , vous êtes 1 hon norificentia populi nostri. neur de votre peuple. HYMNE. O vossetherei, plaudite, cives : Hœc est illa dies clara triumpho, Qua matrem placida morte solutam Natus siderca suscipit aula. Quœ non, Virgo , tibi dona rependit ! Cœli divitias explicat om nes : Verbum vestieras carne; vicissim Te Verbum proprio lumine vestit. Habitants des cieux , applau dissez, voici le jour d'un triom phe éclatant. La mort a douce ment rompu les liens qui enchaî nsient Marie, son Fils la reçoit dans l'immortel séjour. O Vierge, quels dons ne ré pand-il pas sur vous ! et il dé ploie devant vous toute la ri chesse du ciel. Le Verbe que vous aviez revêtu de la chair vous revêt aujourd'hui de sa propre lumière. 112 CULTE DE MARIE. Le Dieu qui se cacha sons le Qui velo lntuit carnis, voile de la chair se dévoile ù vos aperti jeux, l'être divin vous rassasie Pleno te saliat numinis de sa plénitude. Vous l'avez haustu ; nourri de votre lait virginal, il Et quem virginco lacte cidevient lui-même votre immor basti , telle nourriture. In jugem tibi dat se Dcusescam. Oh ! quelle puissance vous est O concessa tibi quanta donnée ! que de grâces vous ré potestas ! pandez sur la terre ! Votre trône Per te quanta venit gratia élevé au-dessus de tous les bien terris ! heureux, ne voit au-dessus de Cunctis cœlitibus celsior lui que l'Éternel. una, Solo facta minor, Virgo, Te nante. Quœ Regina sedes proxiO Reine , assise a la droite de inii Christo, Jésus, de ce trône sublime exau cez les vœux de ceux qui vous Alto de solio vota tuorum implorent. Vous pouvez fléchir Audi ; namque potes flectere votre Fils , ô Vierge Mère ! vous Natum , nous aimez aussi, nous qui som Virgo Mater : amas nos quomes vos enfants. que natos. Divinœ soboli, qui dare maGloire au Père qui a voulu donner ici-bas une Mère à son trem Fils unique ; gloire à ce Fils In terris voluit, gloria Patri : d'une Vierge , gloire à l'Esprit Cujus Virgo parens, gloria divin qui l'a rendue féconde. Nato: Quo fsecunda tibi gloria Flainen. Ainsi soit-il. Amen. A Magnificat, Ant. Respect Dcus humilitatem ancillœ sna- : ecce ex hoc beatam me dicent omnes generationes ; quia fecit mihi magna qui potens est. Dieu a regardé la bassesse de sa servante : car désor mais tous les siècles m'appel leront bienheureuse pour les grandes choses que le Tout-Puis sant a faites en ma faveur. FÊTES DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. DEUXIEME SERIE. Notre-Dame du Monl-Carmel ; le Irès-sainl Nom de Marie ; Noire-Dame des Sept Douleurs ; . la Fêle du Rosaire ; le très-saint et immaculé Cœur de Marie ; Notre-Dame des Anges ; Notre-Dame des Neiges ; Notre-Dame de la Merci; Notre-Dame de la Pitié; Fêtes des Fiançailles, de la Maternitè, de rE\pcclation. » Celte seconde série des l'êtes de la sainte Vierge peut se diviser elle-même en deux classes; sa voir : les l'êtes qui sont célébrées dans presque toutes les Églises du royaume, surtout quand on y observe le rit romain , et celles qui ne le sont que dans un très-petit nombre de localités. Les principales sont Notre-Dame du Mont-Carmel, la fête du très-saint Nom de Marie , les Sept Dou leurs de la sainte Vierge, la fêle du saint Ro saire , celle du très-saint et immaculé Cœur de Marie, etc. Pour toutes ces fêtes, indépendam ment d'une indication d'origine, ou trouvera ici le propre de lu messe de chacune d'elles. Il il* CULTE DE MARIE. existe enfin des solennités en l'honneur de la Mère de Dieu, telles que la Pureté de la sainte Vierge, Notre-Dame des Agonisants et plusieurs encore propres à certaines communautés reli gieuses, ou à des chapelles dont on fête le titre spécial; mais il aurait été impossible, ou du moins trop long, de présenter une énumération com plète de ces dévotions et de leur origine. FETE DE NOTRE-DAME DD 10NT-CARMEL OU DU SCAPULAIRE. (16 juillet.) Laissez-moi Marie, de peur que Marie ne me laisse. (Clément VIII.) Oesiue Mariam, ne Maria me desinal. On peut voir en cet ouvrage, au titre spécial des Con fréries , ce qui est relatif à l'origine des solennités du culte de Marie pour la dévotion du Carmel ou du Scapulaire. 11 n'y a donc à s'occuper ici que de la fête. Une tradition qui repose sur le témoignage de Joseph d'Antioche, auteur du deuxième siècle, et de Jean XL1V, patriarche de Jérusalem , au quatrième , porterait à croire que la première chapelle où le nom de Marie NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL. U5 commença d'être invoqué, aurait été fondée sur le Mont-Carmel. Trois célèbres cardinaux de la congréga tion des Rits, Bellarmin, Pinelli et de Torrès, ayant été chargés de l'examen du point de savoir quels étaient les droits des anciens religieux du Mont-Carmel au titre de premiers enfants adoptifs de la sainte Vierge , les souve rains Pontifes, s'appuyant sur un avis favorable, ont introduit la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel dans le Bréviaire romain. La célébration en a été fixée au 16 juillet, date de la lettre qu'écrivit d'Angleterre Si mon Stock aux religieux de son ordre, pour leur faire part de la vision dans laquelle il avait reçu de Marie le don du Scapulaire. Aussi la même fête porte-t-elle plus souvent le nom de fête de la Confrérie du Saint-Scapurlaire. Rien n'est plus touchant que cette cérémonie qui réveille dans l'âme des Chrétiens le souvenir de la mon tagne sainte où l'holocauste d'Élic fit éclater la gloire du Dieu d'Israël ; celui du saint personnage qui plus tard habita ces lieux, reçut la révélation du Scapulaire, et mourut dans notre patrie; celui du roi saint Louis, de sainte Thérèse , et de ces dignes filles qui, sous le nom de Carmélites , ont donné au monde l'exemple des plus attendrissantes vertus. Il semble que l'Office du jour s'est identifié avec ces grandes et gracieuses images , en empruntant à l'Écriture des textes d'une poésie ravis sante : tel est le passage du Livre de la Sagesse, ch. 4, qu'on lit pour épître à la Messe : « J'ai porté des fleurs d'une agréable odeur, comme « la vigne ; et mes fleurs produisent des fruits de gloire « et d'abondance. Je suis la mère de l'amour sacré, de « la crainte pieuse, de la science et de l'espérance « sainte. En moi est la grâce de toute voie qui mène à 116 « « « « « « « « « « « CULTE DE MARIE. la vie et de toute vérité ; en moi toute l'espérance du bonheur et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me désirez avec ardeur, et remplissez-vous des fruits que je porte ; car mon esprit est plus doux que le miel , et mon héritage surpasse en douceur le miel le plus exquis. Ma mémoire vivra dans la suite des générations ; ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m'écoute ne sera point confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point , et ceux qui me feront connaître aux autres auront la vie éternelle. » Non-seulement les rois et les reines , mais encore les archevêques, les évêques, les cardinaux et les souverains pontifes se sont honorés, en grand nombre, de porter le scapulaire. On raconte qu'après l'exaltation de Clé mentVHI sur le saint-siége, l'officier qui le dépouillait de ses habits de cardinal voulut lui ôter son scapulaire ; sur un mouvement de résistance, il lui représenta que l'ha bit de pape renfermait évidemment la vertu de tous les autres habits ; mais le pieux pontife l'arrêta en lui di sant : « Laissez-moi Marie , de peur que Marie ne me « laisse. Desine iMariv.i, ne Maria me desinat. » ÉLÉVATION. Aucune fête ne rappelle à un plus haut degré que celle du Carmel tous les fruits de sainteté que peut produire la solitude ; c'est que dans la solitude, comme le dit le prophète Osée , Dieu s'unit aux âmes par la foi. En effet, l'avarice est facilement vaincue dans la NOTRE-DAME I)L MOM-CARMEL. 117 solitude , parce que les biens de la terre y sont inuti les ; la volupté y est éteinte , parce qu'on n'y cherche qu'à souffrir ; la vanité y est inconnue , parce que le monde n'y fait point entendre ses louanges ; l'orgueil y est dompté , parce qu'on s'y étudie à renoncer à soimême ; la paresse y est surmontée, parce qu'on y prie à toute heure; la médisance n'y pénètre point, parce que le silence et la charité y régnent ; on n'y con naît pas la colère, parce que c'est le trône de la paix; on n'y craint rien , parce qu'on y honore la Croix et qu'elle vous délivre rie toutes les craintes ; on n'y éprouve aucun ennui , parce qu'on y aime ; car une solitude sans amour serait une véritable prison. C'est au désert que se retira Jésus-Christ, avant de boire le calice rempli de toutes les douleurs de l'humanité. C'est enfin dans la solitude qu'on trouve surtout les inspirations agréables à Marie. Ou n'entend point, en etret , le gémissement de la tourterelle au milieu des villes ; ce n'est que dans les forêts -. elle ne chante que dans la solitude ; c'est de ses plaintes que se forme le chant mélancolique qui ne laisse pas de réjouir les Anges et leur Mère : inais il n'y a rien qui les tarisse comme l'air du monde. PROPRE DE LA MESSE DE NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL. Gaudeamus omnes in DoRéjouissons-nous tous dsns le niino diem festum celebnm- Seigneur eu célebrant ce jour les sub honore beatœ Ma- solennel consacré à honorer la rise Yirginis, de cujus so- bienheureuse Vierge Marie, CULTE DE 118 de la fête de laquelle les anges se réjouissent et louent ensemble le Fils de Dieu. Ps. Mon cœur a proféré avec joie une heureuse parole : c'est au Roi que s'adressent «nes chants. Gloire. MARIE. lemnitatc gaudent angeli, et collaudant Filium Dei. Ps. Eructavit cor meum verbum bonum : dico ego npera mea regi. Gloria. Gaudeamus. COLLECTE. O Dieu qui avez accordé à l'Ordre du Carmel l'honneur insigne de porter le nom de la bienheureuse Marie toujours Vierge et votre Mère, accor dez-nous, dans votre miséri corde, qu'environnés de la pro tection de celle dont nous ho norons aujourd'hui solennel lement la mémoire, nous méri tions de parvenir au bonheur éternel; vêtis qui, étant Dieu. Deus qui beatissima- semper Virginis, et Genitricis tuse Mariœ singulari titulo Carmeli ordinem decorasti, concede prnpitius, ut cujus hodie commemorationem solemni celebramus nfticio, ejus muniti prœsidiis, ad gaudia sempiterna pervenire mereamur. Qui vivis et regnas. Lecture du livre de la Sagesse. (Ecchis., 24.) J'ai porté des fleurs d'une agréable odeur comme la vi gne; et mes fleurs portent des fruits de gloire et d'abondance. Je suis la mère du saint amour, de la crainte pieuse, de la science et de l'espéranco sain te. En moi est toute la grâce de la voie et de la vérite ; en moi est toute l'espérance de la vie et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me désirez avec ardeur, et vous serez comblés des fruits que je porte, car mon esprit est plus doux que le miel, et mon héritage surpasse en douceur le miel le plus excel lent. Ma mémoire subsistera dans la suite de tous les siè cles; ceux qui me mangent au ront encore fuim, et ceux qui Ego quasi vitis fructilicavi suavitatem odoris: et flores mei fructus honoris et honestatis. Ego mater pulchrœ dilectionis, et timoris, et agnitionis , et sancta: spei; in me gratia omnis viœ et veritatis, in me omnis spes vitœ et virtutis. Trans ite ad me omnes quicumque cupiscitis me, et a generationibus meis implemini : spiritus enim meus super mel duleis, et hsereditas mea super mel et favum. Memoria mea in generationes sœculorum qui edunt me, adhuc esurient: et qui bibiiut me , adhuc sitienl. Qui audit me, non confun» detur: et qui operautur in NOTRE-DAMS DU MONT-CARMEL. 119 me non peccabunt; qui elu me boivent auront encore soif; cidant me vitam sternam celui qui m'écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent habebunt. eu moi ne pécheront point: ceux qui me font connaître aux autres auront la vie éternelle. GRAIRF.I . Benedicta et venerabilis es, Virgo Maria, quœ sine tsctu pudoris, inventa es Mater Salvatoris. i Virgo Dei Genitrix , quem totus non capit orbis, in tua so clausit vïseera factus homo. Alleluia. Alleluia. Per te, Dei Genitrix, nobis est vita perdita data : quse de cœlo suscepisti prolem , et num» do genuisti Salvatorem. Al leluia. Vous êtes bénie et digne de toute vénération, ô Vierge Ma rie , qui , sans que votre vir ginité ait reçu aucune atteinte, otes devenue la Me'?re du Sau veur. î Vierge Mère de Dieu, celui que le monde entier ne peut contenir, a bien voulu en se taisant homme se renfermer dans votre seiu. Alleluis. La vie que nous avions perdue nous a été rendue par vous, ô Mère de Dieu, qui avez reçu du ciel l'Enfant que vous avez conçu, et qui avez mis au mon de le Sauveur. Alleluia. EVANGILE. Commo à la Messe de la Présentation, p. 92. OFFERTOIRE. Recordare, Virgo Mater, in conspectu Dei, ut loquaris pro nobis bona et ut avertas indignatioucm suam a nobis. Souvenez-vous, o Vierge Ma rie, d'intercéder pour nous auprès de Dieu, et de nous soustraire à son indignation. SECRÈTE. Sanctifica, Domine, quœsumus, oblata sacrilicia, et beatœ Dei Genitricis Ma rise gloriosa intercessionc nobis salutaria fore, con cede. Per eumdem Dominum... Sanctiliez, nous vous en prions, Seigneur, les dons que nous vous offrons, et faites par l'intercession salutaire de la bienheureuse Marie Mère de Dieu, qu'ils soient utiles à nos âmes. Nous vous le demandons par Notre - Seigneur JésusChrist. PREFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. 120 CULTE DE MARIE. COMMUXION. O Marie, très-digne reine du monde, et toujours Vierge, intercédez pour notre paix et notre salut, vous qui avez mis au monde Jésus-Christ le Sei gneur et le Sauveur de tous. Regina mundi , dignissima Maria, Virgo perpe tua, intercede pro nostra pace et salute, qua; genuisti Christum Dominum Salvatorem omnium. POSTCOMMCNION. Que la vénérable intercession de Marie, votre glorieuse Mère et toujours Vierge, nous sou tienne, Seigneur, et qu'après nous avoir comblés de ses fa veurs et arrachés à tous les dangers, elle nous rende imita teurs de ses vertus. Par notre Seigneur Jésus-Christ. Adjuvet nos, qua;sumus, Domine, gloriosae tua; Genitricis sempcrque Virginis Maria; intercessio veneranda : ut quos perpetuis eumulavi beneficiis, a cunctis periculis absolutos, tua faciat pietate concordas. Qui vivis... FÊTE DU TRÈS-SAINT NOM DE MARIE. (Le dimanche daus l'Octave de la Nativité, septembre.) Votre nom est comme un parfum répandu. (Cantique des Cantiques.) Oleum effusum nomen tuum. On a déjà vu que chez les Israélites , c'était huit jours après sa naissance que chaque enfant recevait un nom. Ce fut en se conformant à cet usage que Joachim et Anne avaient appelé Marie la fille que Dieu leur avait donnée. Ce nom qui n'avait encore élé porté que par la sœur de Moïse, laquelle mourut obscurément au dé TRÈS-SAINT NOM DE MARIE. 121 sert de Sin , devait , cette fois , briller d'un éclat inouï, et traverser les siècles sans rien perdre de son charme et de sa vertu. Et depuis , en effet , comme toujours il le sera, il a été invoqué avec confiance par les plus humbles fidèles , de même que par les plus grands rois et les plus vaillants capitaines. L'histoire atteste que plus d'une fois il a ramené la victoire sous les étendards d'une armée ou d'une ville que le sort des combats était près de livrer à ses ennemis. La fête de ce trèssaint Nom en offre une preuve éclatante de plus. En l'année 1683, le 2 janvier, anniversaire du jour où les Anglais furent expulsés du royaume de France , à la suite des exploits de Jeanne d'Arc (1450), et de cet autre jour, non moins mémorable , où les Maures furent aussi entièrement chassés de l'Espagne par des troupes catholiques (1492), Vienne, capitale de l'Au triche, fut assiégée par deux cent mille Turcs. Les Infi dèles avaient alors pour sultan Mahomet IV. L'em pereur appela tous les princes chrétiens pour l'aider à combattre l'entreprise avouée de porter le fer et le feu par toute l'Allemagne. Bientôt après on vit accourir et se mettre en ordre sur les hauteurs voisines de Vienne une armée à la tête de laquelle marchaient les intré pides soldats de Jean Sobieski , roi de Pologne, et ceux du pape Innocent XI. Le jour où devait être livrée la bataille, le roi de Pologne entendit, de grand matin, la messe, à laquelle assistèrent ses généraux, dans la chapelle de Saint-Lcopold. 11 y communia, et il tint ses bras étendus en croix pendant la plus grande partie du saint Sacrifice. la messe achevée, il se leva, en s'écriant : « Marchons à l'ennemi avec confiance, sous la « protection du Ciel et sous l'assistance de la sainte 132 CULTE DE MARIE. « Vierge. » Cette confiance ne fut point vaine. Les Turcs et Mustapha, leur chef, furent taillés en pièces. Ils laissèrent sur le lieu du combat, parmi les dé pouilles, le grand étendard ottoman. C'était une ban nière insigne , dont le tissu , en crin de cheval marin , était enrichi de fleurs brodées à l'aiguille en fil d'ar gent , et couvert de caractères arabes mystérieux. Plus tard , l'empereur fit suspendre ce trophée magnifique dans la principale église de Vienne , et il envoya au pape Innocent XI un autre étendard , celui de Maho met même , également conquis. Ce dernier était bro ché d'or sur un fond rouge , avec un bord vert et ar gent, pareillement surchargé de caractères arabes. 11 parut évident pour tout le monde , à cette époque, qu'une si éclatante victoire était duc à Dieu et ù Marie. On dut être d'autant plus disposé à le croire , que ce succès fut accompagné d'un autre événement non moins extraordinaire , arrivé à Vienne dans le même temps. L'ancienne et riche église des Écossais fut la proie d'un incendie ; le feu allait immédiatement ga gner l'arsenal , où étaient renfermées la poudre et les autres munitions. Si l'arsenal eût sauté , rapportent les historiens, il s'en serait suivi une brèche aux remparts, et c'en eût été fait de la ville entière. C'était le jour de l'Assomption , et précisément alors que les armées al liées imploraient la protection de la sainte Vierge con tre les ennemis du Catholicisme. La flamme s'arrêta tout à coup ; on eut le temps de transporter la poudre en lieu de sûreté. Des lors le triomphe contre les Turcs ne fut plus douteux. Ce fut principalement en recon naissance de cette victoire , que la fête du saint Nom de Marie fut restaurée , car anciennement sa célébration TRÈS-SAINT NOM DE MARIE. 123 avait été observée par quelques églises d'Espagne; mais ce fut à la fin du dix-septième siècle seulement que le pape Innocent XI la recommanda à toute la Chrétienté. Depuis, elle a eu lieu en France dans l'Oc tave de la Nativité de la sainte Vierge , qui elle-même est fixée au 8 septembre. ÉLÉVATION. Le nom de Marie porte bonheur et fait des miracles : il est l'auréole du berceau , la grâce des vierges , l'ap pui des mères, le bouclier des soldats sans peur et sans reproche, l'amour des peintres et des poetes , le plus mystérieux et le plus universel des enchante ments. 11 est inscrit au sommet du portail de l'impo sante basilique; à la voûte du porche couvert de lierre , de la petite église de village ; sur les bannières des processions ; au pied de la statue placée au bord de la route pour guider le voyageur; sur la porte des couvents ; au fond de la niche que le temps a respeclée dans les vieux manoirs ; partout , enfin , où l'on aime et où l'on est inquiet. Quand ce nom si doux résonna pour la première fois devant la hutte des sau vages du Canada et de la Louisiane, il y répandit un parfum qui leur fit oublier celui du magnolia. Si les marins ont pris soin d'en décorer la proue de leur na vire, le pilote n'est jamais troublé des mugissements de la mer, ni de l'épaisseur des nuages à travers lesquels il voit toujours une étoile ; et les pauvres enfants de la Savoie et de l'Auvergne qui l'ont prononcé, à ge noux , avant de s'éloigner de leur cabane , sont pres que toujours sûrs de retrouver, l'année suivante, IM CULTE DE MARIE. leur grand'mère rajeunie et le grenier chargé du fro ment de la dernière récolte. Enfin, tout ce qui res pire sur la terre a foi dans le nom de Marie , et dans ce qui s'y rattache plus ou moins intimement. C'est ainsi qu'on aime à attribuer aux couleurs de la sainte Vierge la protection du jeune âge ; à ses rubans con sacrés la conservation de la pureté; à ses bras dé ployés en signe d'oraison une vertu secrète qui sèche les larmes ; à ses médailles bénites le salut de l'âme et du corps : livre charmant qui se compose d'un mot unique , dans lequel semblent avoir élé écrites toutes les révolutions du cœur de l'homme, et où sont déposés les remèdes à tous nos maux , depuis l'instant où le premier rayon de jour pénètre sous notre paupière jusqu'à l'heure solennelle où s'ouvre devant nous le rideau de l'éternité. PROPRE DE LA MESSE DU TRÈS-SAINT NOM DE MARIE. INTKOÏT. Comme à la Messe de l'Annonciation , page 66. COLLECTE. Faites, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, que vos fidèles, qui mettent leur joie dans le nom et dans la protection de la très-sainte Vierge Marie, soient délivrés ici-bas de tous les maux par son intercession, et méritent d'arriver daus le ciel au bonheur éternel. Par Noire-Seigneur JésusChrist. Concede, quœsumus, omnipotens Deus, ut fideles tui, qui sub sanctissimœ Virginis Maria; nomine, et protectione lœtantur : ejus pia intercessione, a cunctis malis liberentur in terris, et ad gaudia a;terna pervenire mereantur in cœlis. Per Dominuui... THÉS-SAINT MMI DE MARIE. 12b ÉPÎTRE. Comme à la Messe de Notre-Dame du Mont-Curmel , p. 118. GRADUEL. Comme à la Messe de la Présentation , p. 57. ÉVANGILE. Comme à la Messe de l'Annonciation, p. 70. OFFERTOIRE. Comme à la Messe de la Présentation , p. 58. SECRÈTE. Tua, Domine, propitiatione et beata; Maria; semper Virginis intercessione, ad perpetuam atque pra;sentem hu;c oblatio nobis proficiat prosperitatem et pacem. Per Dominum... Faites, Seigneur, par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge , que cette oblation nous obtienne la paix en cette vie et la gloire éternelle eu l'autre. Par notre Seigneur Jésus-Christ. PRÉFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. COMMUNION. Comme à la Messe de la Présentation , p. 59. POSTCOMMUNION. Suuiplis, Domine, salutis nostrœ subsidiis: da, qua> sumus , beatœ Maria' semper Virginis patrociniis nos ubique protegi : in cujus veneratione ha;c tua; obtulimus Majestati. Per Dominum... Seigneur, qui nous avez fait recevoir dans ce sacrement le gage du salut éternel, ne cessez point de nous accorder votre protection par l'intercession et par les prières de la bienheureuse Marie toujours Vierge, eu mémoire de laquelle nous avons offert ce sacrifice à votre souveraine Majesté. Par notre Seigneur Jésus-Christ. 126 CULTE DE MARIE. FÊTE DES SEPT DOULEURS DE LA SAINTE VIERGE. (Le 3e dimanche de septembre ou dans la semaine de la Passion.) Ne me nommez plus Noémi (c'est-à-dire belle), mais appelez-moi Marie (c'est-à-dire affligée) , car le Tout-Puissant m'a remplie d'affliction. (Ruth , chap. i .) Ne vocetis me Noemi (id est pulehraml , *sed vocate me Maiiiaji (id est amarum) , quia amaritudine valde me. replevit Omuipotens, Saint Luc, en son évangile, raconte ainsi la prédic tion du vieillard Siméon ; « Quand les jours de la Pu« riflcation furent accomplis , selon la loi de Moïse , « Joseph et Marie portèrent l'Enfant à Jérusalem, pour » le présenter au Seigneur Et voilà qu'un homme « était en Jérusalem qui avait nom Siméon; et cet « homme était juste et craignant Dieu , attendant la « consolation d'Israël, et le Saint-Esprit était en lui. « Et il avait été averti par le Saint-Esprit qu'il ne ver te rait point la mort qu'il n'eût vu le Christ du Sei« gneur. Conduit par l'Esprit, il vint dans le Temple... « Il prit Jésus entre ses bras; il loua Dieu, et il dit : « Seigneur , laissez aller maintenant votre serviteur « en paix , selon votre parole , car mes yeux ont vu « votre salut Et Siméon dit à Marie : Voilà celui « qui est établi pour la ruine et pour la résurrection LES SEPT DOULEURS. 127 « de plusieurs en Israël , et comme un signe de con« tradiction. Et le glaive percera voire âme, afin que « les pensées de plusieurs soient révélées! » On sait comment se réalisa dans la suite sur le Cal vaire la parole prophétique du saint vieillard Siméon. Marie eut à subir le déchirant aspect de son divin Fils, attaché à la croix ; ce qui fait dire à saint Bernard qu'elle fut, en ce moment, plus que martyre. Suivant une pieuse tradition appuyée sur le témoignage de graves historiens , il paraîtrait que la sainte Vierge s'étant trouvée en présence de Jésus gravissant péni blement le Calvaire, elle était tombée, comme frap pée d'un coup mortel, et que dans la suite sainte Hé lène avait fait bâtir une chapelle au même lieu, sous l'invocation de sainte Marie du Spasme. Une fête avait été instituée à ce sujet , et elle fut longtemps célébrée avec ferveur, surtout en Allemagne. Mais au com mencement du quinzième siècle et après le concile provincial de Cologne , elle fut remplacée par celle de. la Compassion, à laquelle ce concile rattacha la com mémoration des Douleurs de la bienheureuse Vierge: Marie. Pourquoi plus tard, à Rome , l'a-t-on constam ment désignée sous le titre de fête des Sept Douleurs de la sainte Vierge? et pourquoi représente-t-on souvent la Mère du Christ avec sept glaives qui percent sa poi trine? On en donne l'explication suivante dans une en cyclopédie théologique, publiée de nos jours. i Saxius, « cité par Benoît XIV , rapporte qu'il y eut sept fonda« teurs de l'Ordre des Servîtes ou serviteurs de Marie, « qui, méditant sur les motifs des douleurs de leur « auguste Patronne , en découvrirent sept, dont quel« ques-uncs se trouvent dans l'Évangile , et les autres 128 CULTE DE MARIE. « sont fondées sur des raisons , sinon positives , du « moins vraisemblables. L'histoire des ordres religieux « nous apprend, en effet, qu'en l'année 1232, sept « marchands de Florence , dont le principal était Bon« Fils , de Monaldis , se retirèrent au mont Sénère , « près de la même ville , pour y jeter les fondements « de cet ordre qui reconnaît pour fondateur saint Phi« lippe Béniti ou Bénizi. Ce fut le pape Grégoire X qui « en confirma l'établissement. Ce serait donc cette « édifiante association en l'honneur de la sainte Vierge « qui aurait fait imposer par l'Église romaine à la « fête de la Compassion le titre des Sept Douleurs. » Cependant, bien que rapprochées par le sujet, ces deux fêtes sont séparées par la célébration et par l'office, comme on va le voir bientôt. Les Sept Douleurs éprouvées par la sainte Vierge sont ainsi caractérisées : 1° la prédiction que lui fit enten dre , au Temple , le vieillard Siméon , en lui disant : « Un glaive percera votre âme; — 2° la fuite en Egypte avec saint Joseph et Jésus enfant , pour se sous traire aux persécutions d'Hcrode ; — 3° la disparition de son divin Fils pendant trois jours , à son retour de Jérusalem ; — 4° la rencontre de ce même Fils chargé de l'instrument de son supplice ; — o" la vue du divin Crucifié et de son sang ; — 6° les blessures qu'il reçut et la descente de croix ; — 7° le placement dans le sé pulere du corps qui lui était si cher. Saint Bernard avait une si vive affection pour les douleurs de Ma rie qu'il ne pouvait retenir ses larmes , toutes les fois qu'il en faisait le sujet de ses méditations. Ces souve nirs des angoisses de Marie étaient anciennement solennisés, en même temps dans l'église de Paris et LES SEPT DOULEURS. 1-2'J dans quelques antres , le vendredi qui précédait le di manche des Rameaux.—Benoît Xlll, par un bref du 13 août 1725, établit authentiquement la fête spéciale de la Compassion dans toute l'Église , et en fixa l'office à la sixième férie de la semaine de la Passion ; après quoi le pape Pie VII , durant sa captivité et après son retour à Rome, au commencement du siècle où nous vivons, avait pris un tel intérêt à la mémoire des Sept Dou leurs, qu'il rendit un décret pour ordonner qu'à l'a venir on célébrerait solennellement une fête particu lière des Sept Douleurs de la sainte Vierge , le troi sième dimanche de septembre. Ainsi se trouvent dis tinguées les deux fêtes de la Compassion et des Sept Douleurs. ÉLÉVATION. Ces deux dévolions, bien que moins imposantes dans leur célébration que les grandes fêtes de la sainte Vierge , n'en sont pas moins propres à entretenir la piété par les plus touchantes pensées. Quelle femme , quelle mère peut se retracer le su jet de cette solennité , sans que son cœur s'ouvre tout entier à l'amour de Celle qui lui montra l'exemple de tous les courages et de toutes les soumissions? Com ment , dans une telle méditation, pourrait-elle ne pas s'écrier de ses lèvres tremblantes , ou du fond de son âme déchirée : « Sainte Marie , Mère de Dieu , priez pour nous , maintenant et à l'heure de notre mort ! » 130 culte de Marie. PROPRE DE LA MESSE DES SEPT DOULEURS. ISTR01T. La Mère de Jésus, et MarieMadeleine et une autre Marie, sœur de la Mère de Jésus et femme de Cléophas, se tenaient auprès de sa croix. Ps. Femme, voilà votre Fils, dit Jésus à sa Mère; puis il dit au disciple: Voilà votre Mère. Gloire. Stabant juxta crucera Jesu Mater ejus, et soror Matris ejus, Maria Cleophu;, et Sidome, et Maria Magdalene. Ps. Mulier, ecce Filius tuus, dixit Jesus; ad discipulum autem : Ecce Mater tua. Gloria. O Dieu, dans la Passion du quel un glaive de douleur, sui vant la prophétie du vieillard Siméon, a percé le cœur ai mant de la glorieuse Vierge Marie votre Mère, faites que, célébrant avec respect cette blessure profonde, nous obte nions l'heureux effet de votre Passion; vous qui, étant Dieu, vivez et régnez. Deus, in cujus Passione, secundum Simeonis propheliam, duleissimam animam gloriosœ Virginis, et Matris Marise doloris gladius pertransivit : concede propitius, ut qui transfixionem ejus recolimus, Passionis tuœ elfectum felicem consequamur. Lecture du livre de Judith. (Chap. 13.) Benedixit te Dominus in virtute sua, quia per te ad nihilum redegit inimicos nostros. Benedicta es tu filia a Domino Dco excclso prœ omnibus mulieribus su per terram. Behedictus liens qui creavit cœlum et terram, quia hodie nomen tuum ita magnificavit, ut non recedat laus tua de ore hominum, qui memores fuerint virtutis Domini in Le Seigneur vous a bénie, vous a fortifiée, et a renversé par vous tous nos ennemis : vous êtes celle que le Seigneur, le Dieu Très-Haut a bénie audessus de toutes les femmes qui sont sur la terre. Béni soit le Seigneur qui a créé le ciel et la terre, qui a conduit votre main pour trancher la tète du chef de nos ennemis, car il a rendu aujourd'hui votre nom si célèbre, que les hommes se LES SEPT DOULEURS. 431 souvenant éternellement de ta puissance du Seigneur, ne ces seront jamais de tous louer, parce que tous n'avez pas craint d'exposer Totre vie en voyant l'affliction extrême de votre peuple, mais que vous vous êtes présentée devant Dieu pour empêcher sa ruine. a-ternum: prn quibus non pepercisti animœ tuœ propter angustias, et tribulationes gencris tui, sed subvenisti ruinœ ante conspeetum Oei nostri. GRADUEL. Dolorosa et lncrymabilis es, Virgo Maria", stans juxta crucem Domini Jesu, Filii tui, Redemptoris. AU Irlniu, alleluia. Virgo Dei Genitrix, queiu tutus non capit orbis, hoc crucis fert supplicium vitat Cactus homo. Alleluia. Debout auprès de la croix du Seigneur Jésus votre Fils, notre Rédempteur, vous êtes accablée de douleur, et vous répandez des larmes amères, sainte Vierge Marie. Louer. Dieu, louez Dieu. Vierge Mère du Dieu que tout l'univers ne peut contenir, le Verbe fait chair, principe de la vie, endure le sup plice Je la Croix. Louez Dieu. Stabat Mater dolorosa La Vierge, mère des douleurs, Juxta crucem lacrymosa , Près de la Croix était en pleurs, Dum pendebat Filins. Devant son Fils suspendu. Cnj us animam gementem, Dans son âme qui gémissait Contristantem et dolentem, Et que la tristesse oppressait , Pertransivit gladius. Descendit un glaire aigu. O quam tristis et afflicta Oh ! qu'elle éprouva de tour Fuit illa benedicta ments Mater Unigeniti! La Mère bénie en tout temps Du Fils unique de Dieu ! Quse mœrebat et dolebat, Et tremebat, cum videbat N.ili pœnas incljti. Tremblante et dans le déses poir, Elle se désolait de voir Son Fils soutirant en ce lieu ! Quis est homo qui non fleret , Quel homme verrait sans pleu rer Le chant du texte latin peut s'appliquer à la traduction. CUL1E DE 132 La Mère du Christ endurer Un supplice , hélas ! si grand. Qui pourrait ne pas s'attendrir De voir cette mère gémir Avec son Fils expirant ? Pour les péchés du genre hu main Elle vit Jésus sous la main , Qui , sanglant , le flagella ! Elle vit son Fils bien-aimé Agonisant, seul, abîmé, Quand son âme s'exhala. MARIE. Christi Matrem si videret In tante supplicio ? Quis posset non contristari , Piam matrem contemplnri Dolentem cum Filio? Pro peccatis soa; gentis Vidit Jesum in tormentis, Et flagellis subditum. Vidit suum duleem Natum, Morientem , desolatum , Dum emisit spiritum. Eia Mater. fons amoris, Pauvre Mère, source d'amour, Ah! faites du moins qu'à mon tour Me sentire vim doloris, Fac ut tecum lugeam. Je souffre et pleure avec vous. Fac ut ardeat cor meum , Faites que du fond de mon In amando Christum Deum, cœur, Ut sibi complaceam. En aimant le divin Sauveur, Pour lui mon amour.soit doux. Sancta Mater, istud agns , Daignez, Mère sainte, à ja Crucifixi fige plagas mais Fixer sur mon cœur seul les traits Cordi meo valide. Qu'il reçut crucifié. Tui Nati vidnerati, A votre Fils blessé pour nous, Permettez que de tant de coups .Tam dignati pro me pati , Prenas merum divide. Je prenne au moins la moitié. Fac me vere tecum flere, Qu'à vos chagrins associé Crucifîxo condolere, Je pleure un Dieu crucifié , Jusqu'à mon dernier soupir. Doncc ego vixero. Plus de vous, au pied de la Juxfa crucem tecum stare. croix, Te libenter sociarc A votre lamentable voix , In planctu desidero. Ma triste voix veut s'unir. Vierge des vierges du Seigneur, Virgo virginum prœclara, Montrez-vous pour moi sans ri Mini jam non sis amara : gueur, Fac me tecum plangerc. Et que je pleure avec vous. Que la mort du Christ soit ma Fac ut portem Christi mort, mortem , Que sa Passion soit mon sort, Passionis ejus sortem , Que je recueille ses coups. Et plagas recolere. LES SEPT DOULEURS. 133 Fac me plagis vulncrari , Faites que je sois déchiré, Et de cette croit enivré , Cruce hac menriari , Pour l'aimer plus dignement. Ob amorem Filii. O Vierge , que dans mu fer Inflammatus et accensus , Per te , Virgo , sim defensus veur, Je trouve en vous un défenseur In die judicii. Au grand jour du jugement. Que sa croix protège mes pas , Fac me cruce custodiri , Que ma force soit son trépas , Morte Christi prœmuuiri , Que sa grâce soit mon prix. Confoveri gratia. A l'heure où mon corps doit Quando corpus morietur, Fac ut anima- donctmmourir. Faites à mon ame obtenir Parndisi gloria. La gloire du Paradis. Amen. Ainsi soit-il. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Jean. (Chap. 19.) In illo tempore : stabant En ce temps-là, la Mère de juxta criicem Jesu Mater Jésus et Marie Madeleine, et ejus, et soror Matris ejus, une autre Marie, sieur de la Maria Cleopbœ, et Maria Mère de Jésus et femme de Magdalene. Cum vidisset Cléophas, se tenaient auprès de ergo Jesus Matrem, et dis- sa croix. Jésus donc, ayant cipulum stautem, quem di- aperçu sa Mère, et auprès d'elle ligebat, dicit Matri suœ : le disciple qu'il aimait, dit à sa Mulier, eccc Filius tuus. Mère : Femme, voilà votre Fils. Deinde dicit discipulo : Eccc Puis il dit au disciple: Voilà Mater tua. Et ex illa hora votre Mère. Et depuis ce mo accepit eam discipulus in ment le disciple la recueillit dans sa maison. sua. OFFERTOIRE. Recordare, Virgo Mater Dci, dum steteris in conspectu Dei, ut loquaris pro nobis bona, et ut avortas indignationem suam a nobis. Souvenez-vous, Vierge Mère de Dieu, lorsque vous êtes en présence du Seigneur, de lui demander pour nous les vrais biens, et de détourner de nous son indignation. SECRETE. Offerimus tibi preces, et Nous vous offrons, Seigneur bostias, Domine Jesu Chris- Jésus-Christ, nos supplications te, humiliter supplicantes et ces hosties sacrées, et nous 8 M CULTE DE MARTE. vous demandons humblement que, rappelant dans nos prières la blessure cruelle dont fut pé nétré le très-doux Cœur de vo tre glorieuse Mère, et aidés de sa pieuse intercession et de celle des saints qui l'accompagnent sur le Calvaire, nous possédions, par les mérites de votre mort, l'héritage des saints , vous qui , étant Dieu, vivez et régnez. ut qui transflxioncm dulcissimi spiritus beata; Ma ria; Matris tua; precibus recensemus : sua;, suorumque sub cruce sanctorum consortium multiplicato piissimo interventu , meritis mortis tua; meritum cum beatis habeamus. Qui vivis et regnas, ete. PREFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. COMMUNION. Felices sensus beata; Ma O heureux les sens de la trèssainte Vierge Marie, qui, sans ria; Virginis, qui sine morte souffrir la mort, ont mérité la merucrunlmartyrii palmam palme du martyre sous la croix sub cruce Domini. du Seigneur. POSTCOMMUNION. Que les mystères que nous venons de recevoir, Seigneur Jésus-Christ, en célébrant la mémoire des douleurs de votre Mère la bienheureuse Vierge Marie, nous obtiennent de votre miséricorde l'effet de tout bien salutaire. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez. Sacrificia quai sumpsimus, Domine Jesu Christe, transfixionem Matris tua; et Virginis, devote celebran tes, nobis impetrent apud clementiam tuam omnis bo ni salutaris effectum. Qui vivis... ete. NOTRE-DAME DU ROSAIRE. 13» FÊTE DE NOTRE-DAME DU ROSAIRE. (Le 1" dimanche d'octobre.) Ce que Dieu fait par sa puissance , vous l'obtouez par la prière, ô sainte Vierge! (Un Père de l'Eglise.) Quod Deus imperio, tu , prece, Virgo, potes. Ainsi que pour la fète de Notre-Dame du Scapulaire, il ne s'agit ici que de la fête du Rosaire, et non du Rosaire lui-même , dont il sera spécialement traité au titre des Dévotions à la sainte Vierge. Durant le quatorzième siècle, une peste terrible ra vagea l'Europe et y occasionna l'interruption des exer cices du Rosaire; mais, dans le siècle suivant, ces exercices furent repris par un Dominicain breton, nommé Alain de la Roche. En 1371, la victoire de Lcpante ayant été remportée sur les Tures par les Chrétiens, le premier dimanche d'octobre, le pape Pie V, qui avait aussi fait partie de l'ordre de SaintDominique et dont la flotte avait concouru à ce triom phe avec les troupes du roi d'Espagne, voulut perpé tuer la mémoire d'un si grand événement, dont il attribua le succès à la protection de la sainte Vierge. 11 ordonna en conséquence, pour la même époque, qu'on célébrât à Rome l'anniversaire ou la fète de Sainte-Marie de la Victoire. Deux années plus tard, son 13(5 CULTE DE MARIE. successeur, Grégoire XIII, institua ou plutôt maintint la même solennité , mais sous le titre de Notre-Dame du Rosaire. Elle fut dès lors célébrée dans les églises d'Espagne. Enfin, en 1676, les Turcs ayant éprouvé une nouvelle défaite, le S août, jour de la fête de NotreDame des Neiges, le même Clément X rendit univer selle , dans l'Église , la célébration de Notre-Dame du Rosaire, toujours fixée au premier dimanche d'octobre, comme elle l'est encore de nos jours. Voici le souvenir particulier qui se rattache à l'insti tution primitive de la même fête ; on rapporte, dans le procès de la canonisation de Pie V, que ce saint pape, étant à délibérer sur les afl'aircs des États romains avec les cardinaux, se leva subitement, comme inspiré par une secrète révélation ; il ouvrit devant eux sa croisée, éleva ses yeux vers le ciel et s'écria que l'armée chré tienne était victorieuse , et qu'il fallait cesser de s'oc cuper de tout autre soin que de rendre grâces à Dieu d'avoir été favorable à l'intercession de la sainte Vierge. C'était le 7 octobre 1571. Ce qu'il avait an noncé s' étant réalisé, il institua la fête du Rosaire, et de plus il fit insérer dans les Litanies de la Mère de Dieu le verset : Auxilium Christianorum, ora pro nobis ; Se cours des Chrétiens, priez pour nous. >OTRE-DAJlfc DL ROSAIRE. 137 PROPRE DE LA MESSE OU SAINT-ROSA RE. INTROiT. Comme à la Messe de la Conception , p. 26. Deus, cujus linigenitus , per vitam, mortem et resurrectionnem suam , nobis salutis sternœ praemia comparavit : concede, qmesumus, ut hœc mysteria sanctissimo heatip Mario; Virginia Rosario recoleutes, et imitemur quod continent, et quod promittunt ussequsumr. Per eumdem. O Dieu, dont le Fils unique nous a mérité la vie éternelle par sa vie, par sa mort et par sa résurrection, faites, nous vous en prions , qu'honorant dans ces prières le suint Rosaire de la bienheureuse vierge Ma rie, nous imitions ce epi'ils renferment, et nous obtenions ee qu'ils promettent. Par le même N.-S. J.-C. ÉPîTRE. Comme ù. la Messe de la Présentation , p. 5(i. GRADUEL. Comme à la Messe de la Présentation , p. 57. ÉVANGILE. Comme à la Messe de la Présentation, p. 57. OFFERTOIRE. Comme à la Messe de la Présentation , p. 'M. SECRETE. Fac nos, quœsumus, DoDisposez-nous, nous vous en mine , lus muneribus offe- prions , Seigneur, à vous ollrh* rendis coiivenienter aptari, ces dons, et à honorer par les et per sanctissimi Rosarii mystères iln saint Rosaire, la mysteria sic vitam, possio- vie, la passion et la gloire de nem, et gloriam Ûnigenili votre Fils unique, de telle sorte tui recoleie, ut ejus digni que nous soyons dignes de reccpromissionibus efliciamur. voir l'effet "de ses promesses. Per eumdem. Par le même N.-S. J.-C. PRÉFACE. Connue a la ilesse de l'Assomption, p. 108. 8. 138 CLXTE DE MAR1E. COMMUNION. Comme à la Messe de la Présentation , p. 59. POSTCOMMITNION. POSTCOMMUNION. Puissions-nous, Seigneur, être aidés par les prières de votre très-sainte Mère , dont nous célébrons le Rosaire ; et afin que nous recevions les graces attachées aux saints mystères que nous vénérons, accordez-nous reffet des sacrements que nous recevons; vous qui, etant Dieu, vivez et régnez, etc. Sanctissimœ Genitricis tuœ cujus Rosarium celebramus , qufesumus , Domine , precibus adjuvemur : ut et mysteriorum quse recolimus , virtus percipiatur, et sacramentorum qua sumpsimus , obtineatur effectus. Qui vivis. FETE DU TRÈS-SAINT ET IMMACULÉ CŒUR DE MARIE. (Le dimanche qui précède la Septuagésime.) Le cœur est là où est l'amour. (S. Bernard.) Ubi amor, ibi cor. Le sacré Cœur de Jésus a toujours été l'objet de la dévotion des âmes pieuses. A ce culte devait s'unir naturellement la dévotion au cœur de Marie. Le fon dateur de cet hommage à la Mère de Dieu fut, suivant une opinion commune, le père Jean Eudes, chef d'une congrégation de prêtres appelés Eudistes, à la fin du dix-septième siècle. 11 existe, en effet, de lui deux ou vrages qui eurent dans le temps une grande réputa tion , et dont le sujet principal était le culte du très LE SAINT ET IMMACULE COEUR DE MARIE. 139 saint Cœur de Marie. Toujours est-il certain que sur les sollicitations de ce pieux missionnaire, frère du célebro historien Mézeray, un office spécial, composé par lui, fut approuvé par le pape Clément X, en 1674. Le pape Pic VI fixa la célébration de la fête du sacré Cœur de Marie au 8 février. Avant et après cette fixa tion, quelques églises ne séparèrent point cette fête de celle du sacré Cœur de Jésus ; elles les célébrèrent donc l'une et l'autre le 12 juillet. Pie VII, par un rescrit du 20 septembre 1817, accorda trois indulgences plénières aux jours de la Nativité, de l'Assomption et du sacré Cœur de Marie ; enfin, Léon XII a, en l'année 1 829, confirmé l'œuvre de ses prédécesseurs et rehaussé davantage encore l'éclat de cette fête ; mais c'est sur tout dans des jours plus récents qu'elle a pris une ex tension vraiment miraculeuse. C'est ce que vont ex pliquer de courts n-agments extraits du Guide des Associés à V Archiconfrérie du Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie, ouvrage publié récemment par M. l'abbé Quétier et rempli d'intérêt : « Le 3 décembre 1836, dit ce pieux écrivain, Marie a suggéra à M. l'abbé Dufriche-Desgenettes , curé de « Notre-Dame-des-Victoires , la pensée de consacrer « cette église au Très-Saint et Immaculé Cœur de « Marie, pour obtenir la conversion des pécheurs ; et, « dès ce jour, la fontaine de pitié , dont parle saint « Bernard, répandit ses eaux de salut sur Paris « Il se mit donc à l'œuvre ; ses statuts furent dressés; « en décembre, il les soumit à l'approbation archiépi« scopale , et le H du même mois , les exercices com« mencèrent. Ce même jour fut marqué par des grâces « évidentes. Bientôt l'Archiconfrérie fut érigée cano 140 « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « CIXTE DE MARIE. niquement ; de nombreuses conversions eurent lieu ; la charité des fidèles grandit chaque jour; leurs prières devinrent plus ferventes , et le Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie s'ouvrit largement et répandit ses immenses trésors Une Supplique fut adressée, en mai 1837, au Vicaire de Jésus-Christ. En attendant la décision du Saint-Père , l'Archiconfrérie se propagea dans plusieurs diocèses de France et dans plusieurs autres parties du monde. Elle fut confirmée par un Bref apostolique , donné à Rome le 24 avril 1838, et délivré par Mgr l'Archevêque de Paris le 24 juin suivant ; et depuis , la chapelle du Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie a le bonheur d'être fréquentée à toute heure du jour par un concours immense de fidèles. Notre-Damc-des-Victoires est aujourd'hui un lieu de pèlerinage des plus célèbres ; de nombreux Pontifes s'y montrent souvent pour y prier et y donner leur bénédiction. Le nombre des associés à l'Archiconfrérie a déjà dépassé onze millions, et les diocèses, paroisses et confréries agrégées s'élèvent à près de huit mille. Tous les samedis, le saint sacrifice est offert spécialement pour la conversion des pécheurs, et presque tous les soirs de l'année, les voùles du Temple saint retentissent des plus mélodieux cantiques. » LE SAINT ET IMMACULÉ COEUR DE MARIE. 141 MESSE SOLENNELLE OE LA FETE DU TRÊS-SAINT ET IMMACULÉ CŒUR DE MARIE. A LA PROCESSION. ii. Filia Jerusalem, quare muerorc contraheris ? Numquid rex non est tibi , quia romprehendit te dolor ? * Fi lia Sion , liberaberis ; rediluet te Domiims. y Nonne oportuit pati Christum , et ita intrare in gloriam suam ? Fille de Jerusalem , pourquoi te laisses -tu entraîner par la tristesse? Pourquoi cet abatte ment de douleur, lorsque ton roi s'approche? * Fille de Sion , tu seras delivrée; le Seigneur te rachètera. y. Ne fallait-il pas que le Christ souffrit tout cela et qu'il entrât ainsi dans sa gloire ? * Filia Sion. Gloris. *Filia * Fille de Sion. Gloire. * Fille Sion. de Sion. y Sou cœur est toujours prêt jfr Paratum cor ejits speà espérer dans le Seigneur. rare in Domino. n- Confirmatum est cor n- Il est affermi en Dieu ; ou ejus; non commovebitur. ne le verra point chanceler. Da, qua-siimus, Domine, cordilnis nostris intiiuum verœ pietalis affectum , ut in commemoratione Passionis Filii tui, sancti?sim;e Matri ejus digne compatientes, salutaris mysterii fructum percipere mereamur. Per eumdem Dominum', etc. Seigneur, daignez répandre dans nos âmes le sentiment in time d'une piété sincère, alin qu'en mémoire de la Passion de votre Fils . et prenant part aux souffrances de sa très-sainte Mère, nous soyons dignes de recueillir les fruits du saint mystère de ce jour. Par le même Seigneur, etc. Ornais gloria ejus Filise Regis ab intus , in fimbriis aureis cireumamicta varietatibus : adducentur Regi virgines post eam ; proxiime ejus afferentur tibi. Ps. Eructavit cor meum verbum bo- Toute la gloire de la Fille du Roi est intérieure , quoique au dehors elle soit chargée de franges d'or et de broderies ; à sa suite des vierges seront pré sentées au Roi, et les compagnes seront présentées à l'époux, Ps. 142 CULTE DE MARIE. Mon cœur a proféré avec trans num : Dico ego opera raea port la parole heureuse ; mes Regi. Gloria. Omnis gloria. chants sont adressés à un Roi. Gloire. COLLECTE. Dieu qui avez comblé des dons spirituels de votre grâce le très-saint Cœur de la bienheu reuse Marie toujours vierge , et qui avez voulu que ce Cœur fût plein de charité et de misé ricorde, à l'image du divin Cœur de Jésus-Christ , faites que lors que nous célébrons la solennité de ce Cœur bien-aimé , nous puissions exprimer par nousmêmes et retracer fidèlement toutes les vertus du Christ lui- Deus qui beatœ Maria; semper virginis Cor sanctissimum spiritualibus gratia; demis cumulasti , et ad ima ginem divini Cordis Filii ejus Jesu Christi caritate et misericordia plenum esse voluisti , concede ut qui ejus duleissimi Cordis memoriam agimus, fideli virtutum ipsius imitatione Christum in nobis exprimera valeamus. Qui tecum vivit , ete. Lecture du Cantique des Cantiques. (Ch. 8.) Mets-moi sur ton cœur com me un sceau , comme un sceau sur ton bras ; car l'amour est fort comme la mort, l'amour est inébranlable comme l'enfer; il brûle comme le feu , il dévore comme la flamme. Les grandes eaux n'ont pu l'éteindre, les lleuves n'ont pu l'entraîner. L'homme donnera tout ce qu'il possède pour l'amour, et il croira n'avoir rien donné. Pone me ut signaculuro super Cor tuum , ut signaculum brachium tuum, quia fortis est ut mors dilectio, dura sicut infernus œmulatio: lampades ejus, lani pa cles ignis atque flammarum. Aquœ multœ non potuerunt extinguere caritatem, nec flumina obruent illam. Si dederit homo omnem substantiam domus suœ pro dilectione, quasi nibil despiciet eam. GRADUEL. Mon cœur est préparé, ô Dieu, mon cœur est préparé. Je suis à mon bien-aimé , et mon bien-aimé est à moi ; il repose parmi les lis. Louez Dieu, louez Parntum cor meum , Deus, paratum cor meum. Ego dilecto meo, et dilectus meus mihi, qui pascitur inter lilia. Alleluia, alleluia. LE SAINT ET IMMACULÉ COEUR DE MARIE. 143 * Ordinavit in me carita- Dion. jfr Il m'a enivré d'amour. tem. Fuleite me floribus, Couronnez-moi de tleurs, envistipate me malis, quia amo- ronnez-moi de fruits , car je re langueo. languis d'amour. Terra lœtis sonet Ubique Tocibus : Cœlum nos admonet Efferre laudibus Cor sacrum Virginis. Cor grande speculum Omnipotentiœ , Cor tabernaculum Cœlestis gratise , Cor templum Numinis. O quis tanti canat Cordis s II nui decus '! Vix spiritus queat I II ml angelicus , Ut decet, pangcre. Gemmœ nitidius Candore niveo , Solis splendidius, Ardore roseo Dcbet effulgere. Hujus castissima Cordis integritas, Hujus sanctissima Cordis hnmilitas Cœlo Verbum rapit. Que la terre retentisse par tout de chants d'allégresse; le ciel nous invite à publier la gloire du sacré Cœur de Marie. Cœur admirable, où sont empreints les plus nobles traits de la toute-puissance, auguste sanctuaire de la grâce, temole vivant de la Divimté. Oh ! qui pourra célébrer di gnement les sublimes grandeurs de ce cœur sacré? Un ange y suflirait à peine. Ni le soleil , cet œil si majes tueux de la nature, ni les perles brillantes dont la beauté sans tache ravit nos yeux , ne peu vent approcher de sa splendeur. Sa parfaite pureté , jointe à son humilité profonde, lui prê tent des charmes assez puissants pour faire descendre sur la terre le Verbe qui règne dans les cieux. Cordis virginci Attiré par le mérite d'un Attractum gloria , cœur où brille toutes les vertus, Servi formam rei le Verbe divin choisit, ô Marie, In tuo , Maria , votre sein virginal, pour pren dre la forme d'un esclave, et se Si nu Verbum capit. charger de nos péchés. Proh ! quam miris calet Vierge sainte, quelles célestes Virgo fervoribus ardeurs embrasent votre Cœur, Divini cum latet tandis qu'il est comme abîmé Amoris ignibus dans les feux dont le divin amour l'environne et le pénè Immersum Cor tmim ! tre ! 144 CULTE DE MARIE. Marie possède la source Fonlem lœtitiamême de la joie et des délices : Maria possidet : son cœur innocent pourra-t-il Telo mœstitiœ être en butte aux traits acca Lsedi num accidet blants de la tristesse ? Pectus iunocuum. Hélas! il en ressent les plus cruelles atteintes : une lance meurtrière perce le cœur du Fils ; en même temps, un glaive de douleur déchire le cœur de la Mère. Qui pourrait exprimer la grandeur de ses peines ? Cœur le plus tendre et le plus affligé , il est comme une vaste mer que soulèvent les vents déchaînés. Ah! cher objet de sa ten dresse, hâtez-vous de quitter la sombre région des morts , ren dez la vie, ô Jésus, à votre sainte Mère , en vous montrant à elle chargée des dépouilles de l'enfer. Que cet espoir vous soutienne, ô Mère désolée ! vous n'atten drez pas longtemps un sort plus heureux : déjà votre Fils s'élève du tombeau plein de vie et de gloire. Vainqueur de la mort , JésusChrist met le comble aux joies du Cœur de Marie; et quels brasiers d'amour n'y allume-t-il pas! Elle le voit monter au ciel glorieux et triomphant : son Cœur se livre aux soupirs, brûle du désir de le suivre. Elle ne voit plus désormais que le ciel ; son Cœur, ù divin amour, se consume dans tes flammes dévorantes : enlin, cé dant à la violence de ses trans- Accidit , proh ! scelus Et dum cor Filio Ensis lui n rit malus , Doloris gladio Cor ejus rumpitur. Quis luctus intimi Sensum possit darc ? Cordis tenerrimi Dolor est ut mare Quod ventis tunditur. Ah ! surge protinus E portis inferi ; Te , Christe , cominus Victorem Tartari La-ta cernat parens. Ev.pecta melius Factum, Deipara : En sede Filius Surgit ab infera, Omni damno careus. O quale gaudium Cor Virginis fovet ! Quantum incendium Amoris commovet Christi Victoria! Matris intus salit Pectus impatiens ; Scqui Natum velit| Qui cœlum gestiens Intrat cum gloria. lllum spectans, face Colliquescit sacra Donec blauda nece Functum volet supra Quidquid non est Deus. LE SAINT ET IMMACULÉ COEUR DE MARIE. 1 43 ports , il meurt et vu prendre sa place au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu. Cor spes fidelium , O Cœur sacré , qui êtes l'es Cor beans sidera , poir de la terre et les délices du Fac ut mortalium ciel , faites qu'une ardeur toute Incendat pectora divine embrase les cœurs de Fervor ssthereus. tous les mortels. Amen. Ainsi soit-il. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Ch. 2.) En ce temps-là les parents de In illo tempore , invenerunt puerum Jesum paren Jésus le trouvèrent dans le tem tes ejus in templo , seden- ple, assis au milieu des doc tem in medio doctorum, au- teurs , les écoutant et les inter dientem illos et interrogan- rogeant. Or tous ceux qui l'en tem eos. Stupebant autem tendaient admiraient sa pru omnes qui eum audiebant, dence et ses réponses. Et le super prudentia et respon- voyant , ils s'étonnèrent. Et sa sis ejus. Et videntes, admi- Mère lui dit : Mon enfant, pour rati sunt. Et dixit Mater quoi avez-vous fait ainsi ? Voici ejus ad ilhim. Fili , quid fe- votre père et moi qui vous cher eisti nobis sic? Ecce pater chions, étant fort tristes. Et il tuns et ego dolentes qua;re- leur dit : Pourquoi est-ce que bamus te. Et ail ad illos : vous me cherchiez? Ne savezQuid est quod me quœreba- vous pas qu'il faut que je sois tis? Nesciebatis quia in his occupé de ce qui regarde mon qua; Patris mei sunt oportet Père. Et ils n'entendirent point me esse ? Et ipsi non intel- la parole qu'il leur dit. Et il lexerunt verbum quod lo- descendit avec eux , et il vint cutus est ad eos. Et descendit en Nazareth, et il leur était cum eis , et venit Nazareth ; soumis; et sa Mère gardait et erat subditus illis. Et Ma toutes ses paroles en son cœur. ter ejus conservabat omnia verba hœc in corde suo. OFFEnTOIRE. Je vous conjure , filles de Jé Adjuro vos , filia' Jerusa lem , si inveneritis dilectum rusalem , si vous trouvez mon meum ut nuntietis ei quia bien-aimé, dites-lui que je lan amore langueo. guis d'amour. SECRÈTE. Deus, cujus majestati Dieu , à la majesté duquel la beatissima virgo Maria im- bienheureuse vierge Marie of 9 146 CULTE DE MARIE. frit dans sa pureté une victi me immaculée , allume en nos cœurs le feu de charité qui en flammait le sien , afin que pu rifiés pareillement , nous soyons dignes de t'offrir la même hos tie. D. N. S. J.-C. maculatam hostiam immaculata prœsentavit, eum qui in corde ipsius ardebat, in nostris cordibus accende caritatis ignem , quo pariter mundati eamdem tibi hos tiam offerre digni babeamur. D. N. J. C. PRÉFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. Et te in veneratione sancEt toi dans la -vénération du très-saint et immaculé Cœur de tissimi et immaculati Cordis beatseMari8e,etc. Marie, etc. COMMUNION. Sub umbra illius quem J'ai désiré me reposer à son ombre ; ses fruits sont doux à desideraveram sedi , et fructus ejus duleis gutturi meo. ma bouche. Cant. 2. VOSTCOJtMC'IUON. Seigneur Jésus-Christ , qui êtes le fruit du sein de la virgi nité , et qui avez toujours re posé avec tendresse dans le cœur de cette même Vierge sans ta che , nous vous prions , qu'après l'accomplissement des mystères de votre corps et de votre sang, vous daigniez toujours habiter dans nos cœurs , vous qui, etc. Domine Jesu Christe, qui de virginitatis uteri thalamis procedens , in ejusdem intemeratse Virginis corde suaviter ac perpetue quievisti ; qusasumus , ut peractis corporis et sanguinis tui mysteriis , jugiter in cordi bus nostris habitare digneris, qui vivis, etc. NOTRE-DAMS DES ANGES. 147 FÊTE DE NOTRE-DAME DES ANGES. (9 août.) Reine des Anges , par quel excès de bonté descendez-vous du haut des cieux dans cette chapelle si pauvre et si petite ? (Oraison de S. Erançois d'Assise.) 11 y a dans les États romains une ville nommée Assise ; c'est la patrie de saint François , de sainte Claire et du poëte Métastase. Elle est voisine de l'Ombrie, et fut, au milieu du quatrième siècle, le siège d'un établissement religieux dont la fondation est ainsi décrite par l'évêque Ottavio : « En l'année 352, après qu'eut paru dans le ciel, en « plein jour, le 7 mai , sur la ville de Jérusalem , de« puis la montagne du Calvaire jusqu'à celle des Oli« viers, une croix lumineuse plus brillante que le so« leil, comme saint Cyrille, évèque de cette ville, et a un des témoins oculaires le rapportent, dans une « lettre à l'empereur Constance, quatre saints ermites « vinrent de Palestine en Italie et obtinrent du pape « Libère la permission de demeurer dans la vallée de « Spolette. Bientôt après, ils se fixèrent près d'Assise. « Là ils bâtirent une chapelle qui fut nommée par eux a Sainte-Marie-de-Josaphat, parce qu'ils y déposèrent « une relique du sépulcre de la sainte Vierge , et que 148 CULTE DE MARIE. « l'autel était consacré sous le titre Je sa glorieuse « Assomption. » Cette chapelle fut longtemps desservie par un seul religieux. On venait la visiter en pèlerinage , lorsque , dans le sixième siècle , elle attira l'attention de saint Benoît, l'un des premiers instituteurs de la vie monas tique en Occident ; il en obtint la concession , l'agran dit et y établit un monastère. Six cents ans après, elle avait acquis et conservé une grande célébrité, quand elle devint enfin le berceau de l'Ordre de saint Fran çois d'Assise. Un berger ayant rencontré ee Saint dans une de ses courses évangéliques, lui raconta qu'il avait naguère entendu des voix d'anges exécuter de mélodieux concerts dans l'intérieur de cette chapelle. Dès lors, le Saint rapprochant ce récit de la tradition ancienne, résolut d'y fonder un monument plus imposant qui fut en effet élevé par lui. Cette église prit le nom de NotreDame des Anges. Toutefois le Saint l'avait appelée d'a bord Portioncule (petite portion), par allusion à l'hum ble état de la congrégation naissante des Frères-Mineurs. — En 1223, le pape Honorius III accorda une indulgence plénière à ceux qui visiteraient cette église le jour de la fête de saint Pierre ès-liens , jour où elle avait été consacrée, c'est-à-dire le 1er août. Les mêmes faveurs furent maintenues , dans les siècles suivants , par les papes Innocent XII, Alexandre IV, Martin IV, Clément V, Paul III et Urbain VIII. L'indulgence plénière accordée aux fidèles qui visitaient le sanctuaire de Notre-Dame des-Anges a été étendue à toutes les communautés de l'Ordre des Franciscains et même à d'autres églises. Elle est d'ailleurs applicable aux âmes du Purgatoire. Cette fête est célébrée , le 2 août , non-seulement en NOTRE-DAME MES ANGES. li't Italie , mais aussi dans plusieurs églises de France ; et elle est tout à fait distincte de celle des Saints-AngesGardiens qui est fixée au 2 octobre. PROPRE DE LA MESSE DE NOTRE-DAME DES ANGES. A LA PROCESSION. Loeutus est ineeum ange lus, dicens: Veni, ostendam tihi novsm Sponsam, uxorem Agni, et ostendit mihi civitatem sanctam Jerusa lem , descendentem de cnelo a Deo, habentem claritatem Dei. * Snstulit me in spiritu in montem magnum et altum, etc. Gloria, etc. y Lauda, Jerusalem, Dnminum. n- Lauda Deum tuum, Sion. L'ange me parla et me dit : Venez , je vous montrerai la nouvelle Épouse , l'Épouse de l'Agneau ; et il me montra la ville sainte de Jérusalem, des cendant du ciel et resplendis sant des clartés de Dieu. * Il m'emporta en esprit sur une montagne grande et élevée. Gloire. * Jérusalem , louez le Sei gneur. h- Sion , loue ton Dieu. Terribilis est loous iste; hic domus Dei est , et porta crcli, et vocabilur aula Dei. P.i. Quam dilecta tabernacula tua, Domine virtutum ! Concupiscet et deficit anima mea in atria Domini. Glo ria. Terribilis. Ce lieu est redoutable ; c'est la demeure do Dieu et la porte du ciel, et il sera appelé la maison de Dieu. Ps. Que vos tabernacles sont aimables , Sei gneur , Dieu des armées ! Mon ume a aspiré aux parvis du Sei gneur ; elle a défailli de désir. Gloire. COLLECTE. Deus , qui nobis per singulos annos hujus sancti templi tui consecrationis re paras diem , et saeris sempermysteriis représentas incolutnes , exaurli preces populi tui , et prœsta ut quis- O Dieu, qui chaque année re nouvelez en notre faveur le jour de la dédicace de cette Eglise qui vous est consacrée, et qui permettez que, pleins de santé, nous assistions à ces sacrés mys tères, exaucez les prières de ibo CULTE DE MARIE. votre peuple , et faites que tous ceux qui entreront dans ce tem ple pour vous adresser leurs vœux, se réjouissent d'avoir ob tenu ce qu'ils vous auront de mandé. Par notre Seigneur. quis hoc templum beneficia peliturus ingredetur, cuncta se impetrasse lsctetur. Per Dominum Nostrum. ÉPîTRE. Lecture de l'Apocalypse de saint Jean. (Ch. 21.) In diebus il lis, vidi sancEn ces jours-là je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem tam civitatem Jerusalem qui, venant de Dieu, descen novum, descendentem de dait du ciel , étant parée comme cœlo à Deo paratam sicut une épouse qui se parc pour son sponsam ornatam viro suo. époux. Et j'entendis une grande Et audivi voeem magnamvoix qui venait du trône, et de throno dicentem : Ecca qui disait : Voici le tabernacle tabernaculum Dei cum hode Dieu avec les hommes, et il minibus, et habitavit cum demeurera avec eux , et ils se eis. Et ipsi populus ejus ront son peuple ; et Dieu , de erunt , et ipse Deus cum eis meurant avec eux, sera leur erit eorum Deus ; et absterDieu. Dieu essuiera toutes les get Deus omnem lacrymam larmes de leurs yeux , et la mort ab oculis eorum , et mors ne sera plus ; les pleurs, les cris ultra non erit, ncque luctus, et les travaux cesseront , parce neque clamor, neque dolor que ce qui a précédé sera passé. erit ultra, quia prima abieEl celui qui était assis sur le runt. Et dixit qui sedebat in trône dit : Je m'en vais faire throno : Ecce nova facio toutes choses nouvelles. omnia. Ce lieu a été fait par Dieu même une demeure sacrée et inappréciable ; il est exempt de toute impureté. jt Seigneur, qu'accompagne le chœur des anges, écoutez les prières de vos serviteurs. Louez Dieu , louez Dieu. jfr Je vous adorerai dans votre saint temple , et je rendrai témoignage à votre nom. Louez Dieu. jp Le Seigneur est béni dans le temple saint de sa gloire, et il est au-dessus de toute louange et de toute gloire dans tous les siècles des siècles. Locus iste a Deo factus est inœstimabile sacramentum, irreprehensibilis est. jf Deus, cui astat angelorum cho rus, exaudi preces servorum tuorum. Alleluia, alleluia. jt Adorabo ad templum sanctum tuum, et confitabor nomini tuo. Alleluia. v Benedictus es, Domine, in temphi sancto gloriœ tuse, et superlaudabilis, et supergloriosus in ssecula. Alle luia. NOTRE-DAME DES ANGES. loi PROSE. Jerusalem et Sion liliœ, Cœtus munis fulelis curia;, Melos pangant jugisla;titia;. Alleluia. Filles de Jérusalem et de Sion, suinte assemblée des fidèles, que les voûtas sacrées retentissent de vos chants d'allégresse. Louez Dieu. Christ us enim, norma jus Le Christ, le Soleil de justice, tifia;, reçoit aujourd'hui pour épouse Matrem nostram desponsat l'Eglise notre mère , l'Église lu h lie , qu'il a tirée de l'abîme de ses Quam de lacu traxit miseriœ, Ecclesiam. Hanc sanguinis et aqua; muncre , Dum panderet in crucis ar bore, De proprio produxit latere Deus homo. Formaretur ut sic Ecclesia ; Figuratur in prima femina, Qua; de costis Adae est edita Mater Eva. Eva fuit noverca posteris ; Ha;c est mater electa; generis, Vitœportus, asylummiseris, Et tutela. Hœc est cymba qua tuti vehimur; Hoc ovile quo tecti condimur; Itoc columna, qua firmi nitimur, Veritatis. O solemnis festum lœtitiae , Quo unitur Christus Ecclesia;, In quo nostra; salutis nuptiœ Celebrantur ! Ce Dieu homme, suspendu à l'arbre de la croix, l'a enfantée lui-même du sang et de l'cuu qui sortirent de son côté. Ainsi fut formée la première femme, Eve notre mère, d'une des côtes d'Adam , figure de la formation future de l'Eglise. Les enfants d'Eve trouvèrent en elle une marâtre ; l'Eglise est la mère d'une race choisie , le port du salut, le refuge et la protectrice pour les malheu reux. C'est la barque sur laquelle nous voguons avec sécurité , le bércail où nous sommes à cou vert, la colonne de vérité sur laquelle nous trouvons un ferme appui. O saintes et joyeuses solen nités, où le Christ s'unit à son Eglise, où sont célébrées ces noces sacrées qui font notre sa lut! CULTE DE MARIE. loi Par elles les justes obtiennent Justis inde solvuntur pra> mia, I;urs récompenses, les pécheurs le pardon de leurs crimes, et la Lapsis autem donatur venia, joie des saints Anges en est aug Et sanctorum augentur gaudia mentée. Angelorum. Ainsi la source de toute sa Ab œterno fons sapientis , gesse, par un regard de sa mi Intuitu solius grattse , séricorde sur tous, a disposé Sic prœvidit in rerum serie Hsee futura. dans la suite des temps l'accom plissement de ces merveilles. Que le Seigneur daigne nous Christus jungens nos suis admettre à ses noces saintes, et nuptiis , nous associer aux joies vérita Recreatos veris deliciis Interesse faciat gaudiis bles et éternelles des élus. Electorum. Ainsi soit-il. Amen. Depuis la Septuagésime jusqu'à Pâques, au lieu de l'Alleluia, on dit : Qui confidunt in Domino , Ceux qui se confient dans le Seigneur seront comme la mon sicut mons Sion ; non comtagne de Sion ; il ne sera point movebiturin œternum, qui ébranlé celui qui habite dans habitat in Jerusalem. a- Mon Jérusalem. a- Des montagnes tes in circuitu ejus, Domit'environnent; le Seigneur en nus in circuitu populi sui , toure son peuple aujourd'hui ex hoc nunc et in sœculum. dans l'étermté. Au temps de Pâques, au lieu du Graduel , on dit : Je vous adorerai dans votre saint temple , et je rendrai té moignage à votre nom. Louez Dieu, louez Dieu. La maison du Seigneur est établie sur une pi rre inébranlable. Louez Dieu. Adorabo ad templum sanctum timm, et coniitebor nomini tuo. Alleluia , alleluia. Benc fundata est domus Domini supra tirmam petnun. Alleluia. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Ch. 19.) En ce temps-là, Jésus étant In illo tempore : ingressus entré dans Jericho , parcourait Jesus perambulabat Jericho. la ville. Et voilà un homme ri Et ecce vir nominc Zache nommé Zachéc , chef des chseus, et hic erat princeps publicains, qui cherchait à voir publicanorum, et ipse dives : NOTRE-DAME I)KS ANGES. et .|ii riél;at viderc .lesum quis essct , et non poterat prœ turba , quia statura pusillus crat. Et pra;eurrens ascemlit in arborem sycomonim ut videret eum, quia inde crat transiturus. Et cum venisset ad locum, suspiciens Jesus vtdit illum, et dixit ad eum : Zacha;e, festinans descende.quia hodic iu domo tua oportet me mnncre. Et festinans descendit, et exeppit illum gaudens. Et cum viderent omnes, murmurabaut, dicentes quod ad homiiiem pcccatorem divertisset.Stans autcmZacha;um, dixit adDominum: Ecce dimidium bonorum mcorum , Domine, de pauperibus ; et si quid aliquem defraudavi, reddo quadruplum. Ait Je sus ad eum : <„)uia hodie salus doiiuii hic facta est , eo quod et ipse sit lilius Abraha;. Vemt enim Filius homiuis quœrcre, et salvum facere quod perierat. Credo. 153 Jésus pour le conuailre. Et il ne le pouvait à cause de la foule , parce qu'il était fort petit. Il courut en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, parce qu'il devait passer. Et lorsque Jésus arriva dans cet endroit, il leva les yeux, et l'ayant vu, il lui dit : Zachée, hàtez-vous de descendre, parce qu'il faut que je m'arrête au jourd'hui dans votre demeure. Et Zachée descendit à la hâte , et le reçut avcc joie. Et tous ceux qui le virent dirent , en murmurant : Il est entré chez un pécheur. Or, Zachée se pré sentant devant le Seigneur, lui dit : Seigneur, je donne la moi tié de mes biens aux pauvres ; et si j'ai fait tort à quelqu'un en quoi que ce soit , je lui rendrai quatre fois autant. Jésus lui dit : Cette maison a reçu aujourd'hui le salut, parce que celui-ci aussi est enfant d-Abraham. Car le Fils de l'homme est venu pour chercher et pour sauver ce qui était perdu. Je crois. OFFERTOIRE. Domine Deus , in simplicitate cordis mei hetus obtuli uiiiversa , et populum tiuim qui reperius est , vidi cum ingenti gaudio. Deus Israel , custodi tibi offerre donaria in œternum hane voluntatem cordis eorum, et semper in venerationem tui mens ista permaneat. Seigneur , je vous ai offert dans la simplicité de mon cœur toutes ces choses , et j'ai vu ici votre peuple avec une grande joie. Dieu d'Israël, conservez éternellement en eux cette vo lonté de venir vous apporter leurs dons , et que ce sentiment religieux demeure toujours en eux. SECRÈTE. Accordez à nos prières, nous Annue, qusesumus, Do mine, precihus nostris, nt vous en prions, Seigneur, que dumhd'c vota pnesentia red- pendant que nous vous offrons 9. 154 CULTE DE SIAUIE. ce sacrifice actuel, nous méri- dimus, ad œterna prœmia, tions, par votre secours, de par- te adjuvante, pervenire mevenir a des récompenses éter- reamur. Pcr, etc. nelles. Par Jésus-Cbrist NotreScigneur, etc. PRÉFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. COMMUNION. Ma maison sera appelée une Domus mea, domus oramaison de prière , a dit le Sei tionis vocabitur, dicit Domigneur. Quiconque y demande , nus. In ea omnis qui petit , reçoit ; celui qui cherche trouve, accipit, et qui quserit inveet il est ouvert à celui qui a nit, et pulsanti aperictur. frappé. POSTCOMMUNION. O Dieu, qui avez préparé à votre Majesté un temple de prières vivantes et choisies pour en faire éternellement votre de meure , accordez à votre peuple le secours qu'il vous demande , afin qu'en même temps que votre Église matérielle prend de l'ac croissement, elle puisse aussi s'avancer de plus en plus dans les biens spirituels. Deus , qui de vivis et electis lapidibus, œternum Majestati tu:u prœparas 'habitaculum, auxiliare populo tuo supplicanti, ut quod Ecclesia) tuœ corporalibus proficit spatiis , spiritualibus amplificeturaugmentis. Per. NOTRE-DAME DES NEIGES. 15a FETE DE NOTRE-DAME DES NEIGES. (5 août.) 0 miracle !.... D'un ciel d'été La neiffe se détacbo , tombe , Et pour la pudique colombe Prcpare un nid de pureté. Voici ce qu'une antique tradition nous raconte do la fête de Notre-Dame des Neiges : « Sous le pontificat du pape Lilù1rc , Jean , patrice romain, et son épouse, qui était d'une noblesse égale à la sienne , se trouvant en possession d'une grande fortune et n'ayant point d'enfants, firent ensemble le vœu de consacrer tous leurs biens à la très-sainte Vierge Marie. Ils lui adressèrent donc, avec con stance , de ferventes prières , atin qu'elle daignât leur faire connaître par quelque signe, à quelle fonda tion pieuse devait être employé un patrimoine qui lui était désormais dévolu. La bienheureuse Mère de Dieu fut touchée de ce vœu et des supplications qui l'accompagnèrent; et bientôt après, les deux époux, animés d'un zèle si pieux et si pur, furent avertis par un songe qu'il serait agréable à la Reine des Anges d'avoir un temple sur l'emplacement qu'ils verraient le lendemain couvert de neige. Or, il arriva que le a du mois d'août, en l'année 367, dans la saison où les 1S6 CULTE DE MARIE. chaleurs sont les plus grandes, une neige abondante couvrit, pendant la nuit, une partie du mont Esquilin , l'une des sept collines de Rome. Le pape Libère avait eu , à la même époque , également en songe , une sem blable indication ; et , sans aucun délai , il alla solen nellement en procession, avec le clergé et le peuple, à la colline couverte de neige ; il y désigna le lieu où de vait s'élever l'église, qui fut construite magnifique ment, aux frais du seigneur romain et de sa pieuse épouse. Cette église fut d'abord nommée la Basilique de Libère , à cause du souverain pontife qui en avait jeté les fondements, puis Sainte-Marie-de-la-Crèehe , parce que là fut transportée et bien conservée depuis la crèche où le Sauveur du monde était né : c'est tout simplement l'assemblage de plusieurs pièces de bois assez informes , placées dans une châsse d'argent. En 432 , le pape Sixte III fit restaurer le monument qui prit , vers la même époque , le nom de Sainte-MarieMajeure. Ses successeurs, Sixte V, Paul V et Benoît XIV, s'occupèrent de l'agrandir et de le décorer. C'est dans la même basilique que fut déposé, selon la tradition, le tableau de la Mère de Dieu , peint par saint Luc , dont les traits n'ont pas été entièrement effacés par le temps. Tout près de la crèche se trouvent encore les restes mortels de saint Jérôme. Quelles délicieuses émotions doivent remplir l'âme du pèlerin qui parcourt ces lieux et qui y contemple réunis tant d'objets précieux sous le triple rapport de la religion , des beaux-arts et des souvenirs ! » Le peuple de Rome visite avec une grande dévotion ce sanctuaire , et dans les temps de calamité , il s'y précipite en foule, espérant en obtenir une protection NOTRE-DAME DES NEIGES. 157 qui plus d'une fois s'est signalée envers ses ancêtres. Sainte - Marie - Majeure est d'ailleurs l'une des trois églises patriarcales où le Pape officie à certaines fêtes ; les deux autres sont Saint-Jean-de-Latran et SaintPierre-du-Vatican. Enfin , la liturgie a des solennités pour une fête de la Dédicace de Notre-Dame des Neiges, qui est célébrée tous les ans le 5 août. Les prières et les chants propres à la messe du jour sont les mêmes que ceux des messes ordinaires de la sainte Vierge. — En nous dispensant, pour ce motif, de les reproduire, nous croyons cependant devoir citer l'Antienne des Vêpres. Elle fut composée par saint Augustin, et intro duite dans le Bréviaire romain par l'autorité des papes Pie V et Clément Vlll. Elle est textuellement extraite d'une magnifique prédication du célèbre évêque d'Hipponc , sur la fête de l'Annonciation : Sancta Maria, succurre miseris, juva pusillanimes, refove flebiles , ora pro populo , interveni pro clero ; intercede pro devoto femineo sexu ; sentianl omnes tecum juvamen , quicumque celebrant tuuiii sanctam solemnitatem. Sainte Vierge Marie , espoir du malheureux , Encouragez le faible, aidez le souffreteux , Priez pour votre peuple et protégez l'Eglise ; Favorisez la femme à votre voix soumise , Et qu'au pied des autels, les chrétiens aujourd'hui Ressentent les effets de votre heureux appui. PROPRE DE LA MESSE DE NOTRE-DAME DES NEIGES. Ce Propre est le même que celui de la Messe ordinaire de la sainte Vierge. 158 CULTE DE MARIE. FÊTE DE NOTRE-DAME DE LA MERCI. (24 septembre.) Plus d'un infortuné martyr, Dans ses ennuis , Se consumait au souvenir De son pays. (Edmond Géraud.) Ijouis IX, qui a laissé une mémoire si chère à la France , comme monarque et comme saint , eut pour ami intime saint Pierre Nolasque , né dans le Lauraguais , autrefois au diocèse de Saint-Papoul , non loin de Toulouse. Après s'être fait distinguer par son amour pour les pauvres, ce pieux Nolasque devint un reli gieux très-vénéré de son temps. Un jour de l'année 1218 , il était en oraison et fondait on larmes , lorsque la sainte Vierge lui apparut et lui inspira la pensée de se consacrer à délivrer d'infortunés chrétiens du joug des infidèles. 11 obéit , et il fonda , pour la rédemption des captifs , un ordre nouveau , dont il fut le premier supérieur général , et qu'il plaça sous la protection de Notre-Dame de la Merci. 11 fut par conséquent le chef de ces soldats priants , qui , plus tard , devaient prolé ger l'Europe entière contre la barbarie musulmane , et ramener dans leur patrie des captifs délivrés de leurs chaînes au prix du martyre. Saint Pierre Nolasque fut secondé dans cette généreuse entreprise par ses con temporains , saint Raymond de Pennafort , et Jacques , NOTRE-DAME DE IA MERCI. 159 roi d'Aragon. Bientôt après il obtint l'approbation du Saint-Siège, et la fête de la sainte Vierge , sous la titre de Notre-Dame de la Merci, fut instituée par Gré goire IX , dans l'Église universelle , en reconnaissance de la miséricorde spéciale de Marie pour les pauvres captifs. Des auteurs dignes de foi ont admis la croyance que non-seulement Pierre Nolasque avait eu une vision de la Mère de Dieu , mais que la même faveur avait été accordée à son directeur, Raymond de Pennafort, et au prince Jacques d'Aragon : de telle sorte qu'en réalité , il y aurait eu trois fondateurs au lieu d'un seul. Au reste , chacun d'eux prit réellement part à l'institution , car Pierre Nolasque , en se dépouillant de tous ses biens pour cette œuvre , reçut l'habit de la congréga tion des mains de saint Raymond , en fut créé le pre mier général , alla plusieurs fois en Afrique pour ra cheter des esclaves , et fui lui-même chargé de fers à Alger ; — Raymond de Pennafort médita et dressa, pour les religieux de l'Ordre , les règles auxquelles ils de vaient être soumis; — et le roi Jacques, en souvenir d'une éclatante victoire remportée dans le même temps par les chrétiens contre les infidèles, fit bâtir tout près de Valence une église consacrée à la sainte Vierge ; il y joignit un monastère, et ce fut là le chef-lieu de l'Or dre. Depuis , le sanctuaire est devenu célèbre par le concours de pèlerins qui viennent y prier, même des royaumes étrangers. — L'Église a établi à perpétuité une fête particulière pour rendre grâces à Marie de la protection qu'elle a accordée à une institution si féconde en ses bienfaits. Cette fête a été fixée au 24 septembre. 160 CULTE DE MARIE. Après avoir consumé son existence à ramener au pays natal de nombreux captifs qui gémissaient depuis un temps plus ou moins long sur les côtes d'Afrique , Pierre Nolasque, presque septuagénaire, mourut sain tement la nuit de Noël de l'année 1256 , en récitant le verset du psaume 110 : < Le Seigneur a envoyé un Rédempteur à son peuple , et il a fait avec lui une al liance éternelle. » Ses dépouilles mortelles reposent à Barcelone. Ainsi, partout où se portent les regards, on ne voit que des monuments de l'assistance de Marie, si juste ment nommée la Consolatrice des affligés. Ici, elle ac compagne la sœur grise qui monte à un cinquième étage pour porter des remèdes à un pauvre agonisant; là , elle aide la fille du Bon-Pasteur à endormir les remords et les douleurs du prisonnier livré , dans sa cellule , à toutes les tristesses de l'isolement ; plus loin, elle at tend , sur le seuil de la porte d'un couvent , la misérable créature qui arrive , défigurée par le vice et meurtrie par les mépris du monde ; et, comme si l'univers entier devait être à jamais le domaine de sa miséricorde , elle bénit le bréviaire et le bâton du Père de la Merci , lors qu'il s'embarque pour aller réclamer, dans des contrées lointaines et sauvages, des captifs qui croyaient ne plus revoir la douce patrie! Si vous demandez à ces saintes filles et à ces vieillards quelle est la récom pense dont l'espoir leur inspire un si extraordinaire dévoùment , ils baisseront les yeux par humilité ; mais vous verrez suspendue à leur ceinture une médaille de la sainte Vierge qui répondra pour eux. NOTRE-DAME OE LA MERCI. Mil PROPRE DE LA MESSE DE NOTRE-DAME DE LA MERCI. INTROÏT. Comme à la Messe de la Conception , p. 26. COLLECTE. Dcus qui, per gloriosissimam Filii lui Matrem, ad liberandos Christi fideles a potestate paganorum, nova Ecclesiam tuam proie amplificare dignatus es: prsesta, qusesumus, ut quam pie veneramur tanti operis Institutricem, ejus pari ter meritis et intercessionc, a peccatis omnibus et captivitate damonis liberemur. Per eumdem Dominum. Seigneur, qui, par la Mère très-glorieuse de votre Fils, avez daigné enrichir votre Eglise d'une nouvelle et sainte milice dévouée à délivrer les chrétiens du joug des infidèles , faites en core que celle que nous honorons comme la fondatrice d'une mis sion si imposante, puisse par ses mérites et son intercession nous affranchir à notre tour des liens du péché et de la captivité du démon. Par le même JésusChrist. ÉPîTRE. Lecture du livre de la Sagesse , comme à la Messe de la Présentation, p. 56. GRADUEL, ÉVANGILE ET OFFERTOIRE. Comme à la Messe de la Présentation , p. 57. SECRÈTE. Tua, Domine, propitiatione, et beatœ Mariœ semper Virginis intercessionc, ad perpétuam et présentem h.rc oblatio nobis proticiat prosperitatem et pacem. Per Dominum nostrum. Faites, Seigneur, que par l'intercession de la bienheureu se Marie toujours Vierge , cette oblation nous obtienne la paix en cette vie et la gloire éter nelle en l'autre. Par le même Jésus-Christ. PRÉFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. COMMUNION ET POSTCOMMUNION. Comme à la Messe de la Présentation , p. 59. 102 CULTE DE MARIE. FÊTE DE NOTRE-DAME DE PITIÉ ou ni; LA COMPASSION. (Le Vendredi après le dimanche de la Passion.) Marie fut martyre dans I'àme. (S. l!iîit> vimii.) Maria martyr in anima fuit. Chateaubriand l'a dit quelque part avec le bonheur d'expression qui lui est familier : « Il y a plus d'en« chantement dans une de ces larmes divines que le « Christianisme fait répandre, que dans toutes les « riantes erreurs de la mythologie. Avec une Notre« Dame des Douleurs, une Mère de Pitié, quelque saint « obscur, patron de l'aveugle, de l'orphelin, du misé« rable, un auteur peut écrire une page plus atten« drissante qu'avec tous les dieux du Panthéon. C'est « bien là aussi de la poésie ! c'est bien là du mer« veilleux ! Nous osons le prédire ; un temps « viendra que l'on sera tout étonné d'avoir pu mé« connaître les beautés admirables qui existent dans « les seuls noms, dans les seules expressions du Chrisce tianisme, et l'on aura de la peine à comprendre « comment on a pu se moquer de cette religion cé« leste de la raison et du malheur ! » NOTRE-DAME DE PITIÉ. 163 Rien n'est plus vrai : parmi les divinités du Paga nisme, il n'y avait place ni pour la charité, ni pour la pilié. Celui qui s'appela le Fils de l'homme, en renversant les autels des faux dieux , put seul ouvrir un monde nouveau à toutes les âmes tendres et élevées qui s'étaient égarées jusqu'alors, et ce fut lui qui fit réellement à l'humanité le don sacré des larmes Indépendamment de la fête qui est célébrée dans quelques églises, le vendredi avant-veille du diman che des Rameaux, et dont nous parlerons bientôt, il existe une dévotion fort touchante qui s'y rattache. Le père Messir, de la compagnie de Jésus, qui mourut, le 4 janvier 1732, dans la ville de Lima, établit dans ces lieux une solennité destinée à rappeler l'agonie de Jésus-Christ et les angoisses de la Vierge-Mère. Il com mençait la cérémonie à midi , le Vendredi-Saint , et il la continuait pendant trois heures, jusqu'au moment où l'on est dans l'usage d'honorer la mort du Sauveur. En 1788, cette attendrissante dévotion s'introduisit à Home ; puis, elle fut mise en pratique dans un grand nombre d'églises , et elle s'est répandue dans tout l'uni vers ; car tout l'univers souffre, et demande à Dieu de sanctifier ses larmes. Depuis lors l'ancienne fête de Notre-Dame de Pitié est devenue comme la préparation aux trois heures d'agonie du Vendredi-Saint. C'est à Cologne que cette fête prit naissance au quinzième siècle. Un concile voulant réparer les injures faites à Marie par un hérétique, nommé Jean Hus, et ses sec taires, ordonna de célébrer chaque année, en Carême, la fêle des Douleurs ou de la Compassion de la sainte Vierge. Cette célébration, conservée dans plusieurs diocèses , suit le cours des fêtes mobiles , et est fixée , 164 CULTE DE MARIE. comme nous l'avons dit, au vendredi qui précède le dimanche des Rameaux. Les noms de Notre-Dame de Pitié et de Notre-Dame des Sept-Douleurs lui ont eté souvent appliqués , mais généralement aujourd'hui on ne l'appelle plus que la Pitié ou la Compassion. Rien n'est plus simple à la fois et plus véhément que l'offiee du jour. Quels sont, en effet, les gémissements et les invocations que l'âme chrétienne y exhale ? Elle s'écrie dans l'Introït : « Seigneur, mon Dieu , qui êtes « mon Sauveur, je crie vers vous le jour et la nuit ! » Dans le Graduel : « 0 vous tous qui passez par le che« min, ne vous intéressez-vous point à mes maux? « Considérez et voyez s'il est une douleur semblable à « ma douleur ? » Enfin, dans l'Évangile : « La Mère de « Jésus et la sœur de sa mère , Marie , femme de Cléo« phas , et Marie Madeleine , étaient debout près de sa « croix ; stabant juxta crucem. » C est sans nul doute à ces dernières paroles qu'a été emprunté le début de la prose : Stabat Mater dolorosa, juxta crucem lacrymosa..., cri éternel qui va frapper l'âme de toutes les mères à qui la mort enlève un enfant et qui ne veulent plus être consolées!... LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE. 165 LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE. - LA MATERNITÉ. L'EXPECTATM. O Jérusalem, ville du Dieu très-haut, lève autour de toi tes regards, et vois ton Seigneur qui va venir pour te dégager de tes liens. (Ancienne antienne du rit romain.) O Hierosolyma, civitas Dei simimi, leva in circuitu oculos tuos, et vide Dominum tuum , quia jam veniet solvere te a vinculis. LES FIANÇAILLES ET LE MARIAGE. (23 janvier.) D'après la coutume des Juifs, depuis le moment des fiançailles jusqu'au jour du mariage, Marie fut confiée à son époux. Les fîançailles se célébrèrent suivant l'usage des temps antiques : les futurs époux se donnaient la main ; le fiancé mettait un anneau au doigt de sa fian cée, et la bénédiction du Pontife donnait le sceau spi rituel à la promesse réciproque de vivre ensemble. Quelques mois après, les noces de la sainte Vierge eurent lieu à Jérusalem ; les fêtes durèrent sept jours, après lesquels les époux rentrèrent à Nazareth. 166 CULTE DE MARIE. Le mariage même , d'après une ancienne tradition , ayant été célébré le 23 janvier, les premiers Chrétiens avaient attaché à cette époque une solennité en l'hon neur de la sainte Vierge ; mais ce ne fut que vers le seizième siècle que l'Église permit de la considérer comme une de ses fêtes. Cette solennité est mentionnée dans le traité de la Béatification et de la Canonisation des Saints, par Benoît XIV. Quelques églises de Flandre seulement l'ont conservée ; mais elle est tombée en France dans une sorte de désuétude qui nous autorise à ne pas nous étendre sur ce sujet. 11 en sera de même des deux suivantes, par des motifs analogues. LA MATERNITE DE LA SAINTE VIERGE. (Le deuxième dimanche d'octobre.) « Marie est dans le saisissement , s'écrie saint Augustin, en traitant ce sujet, elle est dans l'admiration de se voir mère ; elle est transportée de joie d'avoir eu un fils par l'opération du Saint-Esprit ; elle n'est point troublée de cette maternité, et elle la contemple au contraire avec un vif sentiment de bonheur. » C'est en souvenir de cet événement miraculeux et des sentiments qu'elle fit naître dans l'âme si pure de la Vierge Marie, que, dans les temps anciens, on célé bra dans quelques églises, le deuxième dimanche d'oc tobre, la fête de la Maternité. « « « « « « l'expfxtation. 187 i.'expectation. (18 décembre.) La fête de l'Expectation ou de l'Attente indique, par son nom seul, son origine et son objet ; aussi suffit-il d'en rappeler les traits principaux. Sans nul doute, Joseph et Marie, dans leur modeste habitation de Nazareth, partageaient toutes leurs jour nées entre la prière et le travail. Ils étaient d'ailleurs inséparables, car l'Évangile ne fait mention que d'un court voyage de Marie, celui où elle alla vers les mon tagnes, en la ville de Juda, voir sa cousine Elisabeth, et où elle s'entendit appeler des doux noms de Bien heureuse et Bénie entre toutes les femmes. Ce fut dans cette touchante visite que, suivant les expressions d'un saint Père : « Elisabeth , la première , écouta la voix , « mais Jean , le premier, sentit la grâce ; elle aper« çut l'arrivée de Marie, et il pressentit l'avènement « de Jésus. » Alors fut entonné l'immortel cantique Magnificat. Trois mois après, la chaste épouse rentra sous le toit conjugal pour y reprendre ses travaux ac coutumés auprès de Joseph. Dieu ne tarda pas à envoyer à cet homme juste un ange qui lui révéla le mystère de la sainte Maternité, en lui disant : « Joseph, fils de « David, ne craignez pas de prendre avec vous Marie, « votre épouse ; car ce qui est né en elle est du Saint« Esprit. » Le Patriarche ému comprit l'immensité de l'honneur qui lui était fait , combien il devait s'estimer heureux d'être appelé à tenir lieu de père sur la terre au Fils de Dieu , au Fils d'une Vierge ; et dès ce mo 168 CULTE DE MARIE. ment, Marie et Joseph furent dans Yattente de l'enfan tement prédit par Isaïe, jusqu'au jour où le Messie, fils de David , dut quitter Nazareth pour naître , selon les prophéties , dans Bethléem , humble patrie de David. C'est en mémoire de cette expectation, où la figure de la sainte Vierge apparaît environnée d'une triple auréole de pudeur, d'inspiration et de joie, que l'Église a voulu instituer une fête particulière. Quelques auteurs, et notamment Bérgier, n'ont fait qu'une seule solennité de cette fête et de celle de l'Annonciation ; mais ce sont deux solennités distinctes. 11 est vrai qu'à Tolède et dans plusieurs autres lieux de l'Espagne les églises cé lèbrent, le 18 décembre, à la place de l'Annonciation, la fête de l'Attente des couches de Marir. On y honore pendant huit jours la sainte Vierge par une Messe par ticulière , à laquelle assistent surtout les femmes en ceintes. En Italie, on célèbre aussi, à la même époque, une Messe de l'Expectation de l'Enfantement. On la dit également en France dans quelques églises ; au sur plus elle ne diffère nullement de celle que l'on dit en l'honneur de la sainte Vierge, pendant le temps de l'Avent. Si l'on veut avoir de plus amples détails sur les trois fêtes dont il vient d'être fait mention, on peut consulter le traité de la Béatification et de la Canonisation de Saints par le pape Benoit XIV. L EXPECTATION. 109 PROPRE DE LA MESSE DE L'EXPECTATION. INTROlT. Rorate cœli desnpcr, et nubes pluant justiim : aperiatur terra et germinct Salvatorem. Ps. Cœli enarrant gloriam Dei et opera mamuon ejus annuntiat tirmamentum. i Gloria Patri. Cieux, versez votre rosée nuées , répandez la justice. Que la terre s'ouvre et enfante son Sauveur. Ps. Les cieux racontent la gloire de l'Eternel et le firmament publie les œuvres de ses mains. COLLFXTE. Deus, qui de beata; Ma ria; Virginis utero , verbum Imiiii, Angelo nuntiante, carnem suscipere voluisti : prœsta supplicibus tuis, ut qui vere eam Genitricem Dei credimus, ejus apud te intercessionibus adjuvemur. Per eumdem Dominum. Dieu, qui, sur la parole de l'Ange, avez voulu que votre Verbe revêtît un corps mortel du sein de la bienheureuseVierge Marie , soyez propice à nos supplications, afin que nous soyons assistés de l'intercession de celle que nous regardons comme la véritable Mère de Dieu. ÉPÎTIIE. Lecture du prophète Isaïe. (Cb. 7.) Alors le Seigneur parla à In diebus illis locutus est Dominos ad Achaz, dicens : Achaz et lui dit: Demande un Pete tibi signum a Domino prodige au Seigneur ton Dieu Deo tuo, in profundum in- au plus profond de l'abîme ou ferni, sive in excelsum su au plus haut des cieux. Achaz pra; et dixit Achaz: Non répondit: Je me tairai; je ne petam, et non tentabo Do tenterai pas le Seigneur. Le pro minum. Et dixit: Andite phète s'ecria : Ecoutez, maison ergo domus David. Num- de David : N'est-ce donc pas quid parum vobis est, mo- assez pour vous de lasser la pa lestos esse hominibus, quia tience des hommes ? Faut-il molesti estis et Deo meo? que vous lassiez encore celle de Propter hoc dabit Dominos mon Dieu? C'est pourquoi le ipse vobis signum. Ecce, Seigneur vous donnera luiVirgo concipiet, et pariet même le signe de votre durée. 10 170 CULTE DE Voilà que la Vierge concevra et enfantera un fils, et il sera ap pelé Emmanuel. Il se nourrira de lait et de miel, jusqu'à ce qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. Princes de la terre, ouvrez vos portiques; portes éternel les, abaissez-vous ; le Roi d'éter nelle gloire s'avance. vf Qui gravira la montagne du Sei gneur, ou qui pénétrera dans son sanctuaire? Celui-là seul dont les mains sont innocentes et le cœur pur. Louez Dieu, louez Dieu. jfr Voilà qu'une Vierge concevra et enfantera Jésus-Christ. Louez Dieu. MARIE. filium , et vocabitur nomen ejus Emmanuel. Butyrum et mcl comedet ; ut sciat reprobarc mnlum et eligere bonum. Attollite portas, princi pes, vestras, et elevamini portse a-tcrnales, et introibit Rex gloriœ. i Quis ascendet in montem Domini, aut quis stabit in loco sancto ejus:1 Innocens manibus et mundo corde. Alleluia , alleluia. f Ecce Virgo concipiet , et pariet Filium Jesum Christum. Alleluia. EVAXGILE. Suite du saint Evangile selon saint Luc. (Ch. 1. Dans ce temps-li), l'ange Ga In illo tempore missus est briel fut envoyé par Dieu en ançelus Gabriel a Dm in une ville de Galilee, qui avait civitatem Gulilœas , cui nonom Nazareth, à une vierge, men Nazareth, ad virginem mariée à un homme nommé Jo desponsatam viro , cui noseph, de la maison de David, et men erat Joseph , de domo le nom de la vierge était Ma David, et nomen virginis rie. Et l'ange étant entré vers Marise. Et ingressus ange elle, dit : Je vous salue, Marie, lus ad eam, dixit : Ave, grapleine de grâce, le Seigneur est t ia plena , Dominus tecum , avec vous; vous êtes bénie en benedicta tu in mulicribus. tre toutes les femmes. Marie Qus cum audisset, turbata entendant fut troublée par ces est in sermone ejus, et coparoles, et elle pensait à ce que gitabat qualis esset ista satouvait être cette salutation. lutatio. Et ait angelus ei : t l'ange lui dit : Marie, ne Ne timeas , Maria , invecraignez rien , car vous avez nisti enim gratiam apud trouvé grâce devant Dieu. Voi Deum : ecce concipies in là que vous concevrez en votre utero, et paries tilium, et sein et vous enfanterez un Fils, vocabis noinen ejus Jesum. et vous l'appellerez du nom de Hic erit magnus, et Filius Jésus. 11 sera grand et s'appel aUissuni vocabitur, et dabil lera le Fils du Très-Haut et le illi Dominus Dens sedem L EXPECTATION. David patiis ejus : ut regnabit in domo Jacobui ;i;ternnm , et regni ejus non erit finis. Dixit antem Maria ad angelum : Quomodo liet istml : quoniam virum non cognosco ? Et respondens angelus dixit ci : Spiritus sanctus superveniet in te, et virtus Altissimi obrumbabit tibi. Ideoquc et qnnd nascetur ex te Sanctum, vocabitur Filins Dei. Et ecce Elisabeth cognata tua, et ipsa concepit lilium in senectute sua : et hic mensis, sextus est il Ii , quse vocatur stcrilis. Quia non erit impossibile apud ' Dcum omne verbum. Dixit autem Ma ria : Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum. Credo. 171 Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; et il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura pas de fin. Or, Marie dit à l'ange : Comment se fera ceci, puisque je ne connais point d'homme: Et l'ange répondant lui dit: Le Saint-Esprit viendra en vous, et la vertu vous cou vrira de son ombre; c'est pour quoi le Saint qui naitra de vous s'appellera le Fils de Dieu. Et voila qu'Elisabeth, votre paren te, a aussi conçu un fils en sa vieillesse, et ce mois est lo sixième pour celle qui était ap pelée stérile. Car rien ne sera impossible à Dieu. Or, Marie dit: Voici la servante du Sei gneur; qu'il me soit lait selon votre parole. Je crois. OFFERTOIIU:. Ave, Maria, gratia plena, Je vous salue, Marie, pleine Dominus tecum ; benedicta de grâce, que le Seigneur soit tu in mulieribus , et bene- avec vous; vous êtes bénie entre dictus ventris tui. toutes les femmes, et le fruit de votre sein est béni. SECnÈTE. In mentibus nostris, qussumus , Domine , verœ fidei sacramenta confirma , ut qui conceptum de Virgine Deum verum et hominem contitemur : per ejus salutiferœ resurrectionis potentiam, ad œtcrnam mercamur pervenire lœtitiam. Per eumdem Dominum. Daignez, Seigneur, confirmer dans nos esprits le sacrement de la foi, afin que par celui que nous reconnaissons être Dieu et homme, conçu dans le sein d'une Vierge, et par l'clTct de sa résurrection, gage de notre salut, nous puissions obtenir les bienfaits de la joie éternelle . Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. 172 CULTE DE MARIE. COMMUNION. Eccc Virgo concipiet, et Voilà que la Vierge concevra et enfantera un Fils, et son nom pariet Filium , et vocabitur nomen ejus Emmanuel. sera Emmanuel. POSTCOMMUNION. Seigneur, répandez, s'il vous plaît, votre grâce dans nos ames, afm qu'ayant connu par le ministère de l'ange l'incar nation de Jésus-Christ votre Fils, nous puissions par les mé rites de sa Passion et de sa Croix parvenir à la gloire de sa résurrection. Par le même Jé sus-Christ notre Seigneur. Gratiam tuam, quœsumus. Domine , mentibus nostris infunde , ut qui , angelo nuntiante , Christi Filii tui incarnationem cognovimus; per Passionem ejus et Crucem ad resurrectionis gloriam perducamur. Percumdem Dominum. MESSES VOTIVES OU A DÉVOTION Ei\ L'HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE, III Le Samedi ( sMxitum , jour i/u repos ) est convenablement destine à honorer la sainte Vierge; car la Ssgesse se reposa en elle, comme dans nu lit sacre, par le mystère de l'Incarnation du Verbe. (S. Pierre Da.mien. i L'Église a institué particulièrement des messes qu'on désigne sous le nom de messes votives ou à dévotion. Ces messes se disent ordinairement pour quelque inten tion spéciale, en dehors de l'office du jour. — Le mot votive vient de votum, vœu, promesse faite à Dieu. L'u sage des messes votives remonte aux premiers siècles du Christianisme, puisque saint Augustin et saint Prospcr, entre autres , en font mention , le cardinal Bona cite également et rapporte au huitième siècle l'existence du saeramenlaire d'une reine de Suède, lequel contenait un grand nombre de messes votives pour le salut des fidèles, pour les voyageurs et pour divers anniversaires. in. 174 CULTE DE MARIE. Ordinairement la messe doit concorder avec l'office du jour ; il existe à cette règle quelques exceptions in diquées par les rubriques (on appelle rubriques , de r«ber (rouge), les remarques écrites en encre rouge, qui tracent le cérémonial de la messe) . Parmi ces excep tions , le rit romain place en première ligne les messes votives en l'honneur de Marie. Toutefois lorsque le sa medi n'est pas occupé par une fête semi-double , ou n'appartient pas aux féries privilégiées, on célèbre ce jour-là l'office et la messe en l'honneur de la sainte Vierge. Le bienheureux Pierre Damien écrivait, en traitant ce sujet , dans le onzième siècle , au cardinal Didier , abbé du Mont-Cassin, depuis pape sous le nom de Victor 111 : « 11 s'est établi en quelques églises une belle cou rt tume , celle de célébrer les samedis une fête parti« culière de la sainte Vierge. Le lundi est consacré « aux anges et le vendredi à la croix. Ce jour-là , nos « frères jeûnent au pain et à l'eau , puis ils célèbrent « la messe de la Croix pour obtenir sa protection. « Quant au samedi, qui est le jour où il est écrit que « Dieu se reposa , il était très-convenable de le dédier « à la sainte Vierge , puisque la Sagesse s'est reposée « en elle par le mystère de l'Incarnation. Et il ne faut « pas douter que les fidèles qui lui rendent cet hom« mage ne s'attirent son secours. » On trouve dans le Missel romain cinq messes vo tives de la Vierge, pour divers temps de l'année : la première pour l'Avent, dont l'Introït est Rorate, avec l'Évangile Missus est angelus ; la seconde , pour le temps de la Nativité de Notre-Seigneur jusqu'à la MESSES VOTIVES. 175 Purification, dont l'Introït est Vullum tuum et l'É vangile Pastores loquebantur ; la troisième , propre au temps qui s'écoule depuis cette dernière fête jusqu'à Pâques, avec l'Introït Salve, sancta Parens et l'Évangile Loquente Jesu ad turbas ; la quatrième , depuis Pâques jusqu'à la Pentecôte , ayant le même Introït et l'Évan gile Stabant juxta crucem; enfin la cinquième, depuis la Pentecôte jusqu'à l'Avent , semblable à la troisième pour l'Introït et l'Évangile, excepté au verset de l'Alleluia et à l'Offertoire. — Pour Paris, le Missel de Noailles a six messes votives de la sainte Vierge , en y com prenant celle de la Compassion qui n'est pas dans celui de Rome, et en outre] la messe Salve, sancta Parens; le Missel de Vintimille a fait quelque changement dans les premières et a supprimé la dernière. Sans nous occuper de ces variations qui se sont étendues à divers diocèses, remarquons, en terminant, que toutes ces messes sont également sous le titre de Beata (de la Bienheureuse), soit pour désigner la béatitude excellente de la sainte Vierge , soit à cause de la qualité que s'at tribue Marie elle-même , lorsque dans le" Magnificat elle s'écrie : « Beatam me dicent omnes generationes : « Toutes les nations me nommeront Bienheureuse. » Après avoir donné le propre des Messes dans les fêtes plus ou moins solennelles de la sainte Vierge , nous croyons devoir y ajouter celui des messes à dévotion. C'est aussi pourquoi, dans le but de répondre au désir. des personnes pieuses qui aimeraient à se faire accom pagner de ce livre jusque dans l'église , nous repro duirons ailleurs, indépendamment du texte de la messe ordinaire, qui se trouve à la fin de cet ouvrage, l'Of fice entier de la sainte Vierge, avec des explications. i-r- CULTE DE MARIE. MESSE DE BEATA. Le Seigneur a regardé l'humité de sa servante ; c'est là ce qui me fera appeler Bienheu reuse dans la suite de tous les siècles. Ps. Chantez au Seigneur un cantique nouveau, parce qu'il a fait des prodiges. Gloire. Respexit Dominus humilitatem ancilhe suœ : cece ex hoc beatam me dicent om nes generationes. Ps. Can tate Domino cauticum novum; quia mirabilia fecit. Gloria. Respexit. COLLECTE. Daignez, Seigneur, accorder à nous qui sommes vos servi teurs la santé de l'âme et du corps ; et faites , par l'interces sion de la bienheureuse Marie, toujours vierge, que nous soyons délivrés des maux de la vie "pré sente, et que nous jouissions dans le ciel de la félicité éter nelle. Par Notre-Seigneur. Concede nos famulos tuos, quœsumus, Domine Deus, perpetua mentis et corporis sanitate gaudere; et gloriosji heatœ Maria; semper virginis intercessionc , a prœsenti liberari tristitia , et œterna perfrui la;titia. Per Dominum. Memoire du SaiHt-Espril. OREMUS. O Dieu qui avez instruit les cœurs des fidèles par la lumière du Saint-Esprit , donnez-nous par le même Esprit la connais sance et l'amour de la justice, et faites qu'il nous remplisse tou jours de ses divines consolations. Par Notre-Seigneur. Deus qui corda fidelium sancti Spiritus illustratione docuisti, da nobis in eodem Spiritu recta sapere et de cjus semper consolatione gaudere. Per Dominum. Quand on célèbre la fête du saint Rosaire , on dit l'Oraison : O Dieu dont le Fils unique Deus cujus Unigenitus per nous a acquis les récompenses vitam , mortem et resurrecdu salul éternel, par sa vie, sa tioncm suam, n»bis salutis SES VOTIVES. œtenue pnemia comparait, concede, quœsumus, ut ha;c mysteria sanctissimo beat;» Maria; virginis Rosario rccolentes, et imitemur quod continent et quod promittunt assequamur. Per cumdem Jesum Christum. 177 mort et sa résurrcction, nous vous prions de nous accorder, en célébrant ces mystères en l'honneur du très-saint Rosaire de la bienheureuse vierge Ma rie, d'imiter ce qu'ils renfer ment et d'acquérir ce qu'ils pro mettent. Par le même JésusChrist. ÉI'ÎTKE. Lecture de l'épitre de saint Paul aux Galates. (Ch. 4.) Mes frères, lorsque nous riions Fratres, cum essemus parvuli , sub elementis mundi encore enfams, nous étions aseramus servientes. At ubi sujétis aux premières instruc venit plenitude temporis , tions que Dieu a données au misit Deus Filium suum, monde ; mais lorsque les temps factum ex muliere, factum ont été accomplis, Dieu a envoyé sub lege, ut ces qui sub son Fils, formé d'une femme et loge erant redimerct ; ut assujéti à la loi, pour racheter adoptionem filiorum recipe- ceux qui étaient sous la loi, atin remus. Quoniam autem estis que nous devinssions des enfants lilii , misit Deus spiritum d'adoption. Et pane que vous Filii sui in corda vestra, cla- êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'esprit de son Fils, mantem : Afibo, Pater ! qui crie : Mon Père ! mon Pcrr ! Fecit mihi magna qui potens, est, et sanctum nomen ejus. y Et misericordia ejus a progenie in progenies timentibus cum. Al leluia, alleluia. y Benedicla tu in mulieribus, et bçnedictus fructus ventris tui. Alleluia. Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses , et son nom est saint. y Sa miséricorde se répand de race en race sur «eux qui le craignent. Alleluia, alleluia. j> Vous êtes bénie en tre les femmes, et le fruit de votre sein est béni. Alleluia. Suite du saint Evangile In illo tempore , loquente Jesu ad turbas, extollens vocem qux-dam mulier de turba dixit illi : Beatus ven- selon saint Luc. (Ch. 11.) En ce temps-là Jésus parlait à un grand nombre de person nes, lorsqu'une femme, élevant sa voix au milieu du peuple, lui 178 CILTE DE MARIE. dit : Heureuses les entrailles qui vous ont porté, et les mamelles qui vous ont allaité! Jésus lui dit: Mais plutôt heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la pratiquent. ter qui le ports ut, et ubera quœ suxisti ! Al ille dixit : Quinimo beati qui audiunt verbum Dei et custodiunt illud. OFFERTOIRE. Les filles de Tyr viendront Filise Tyri in mulieribus ; avec leurs présents ; tous les vultum tuum deprecabunriches d'entre les peuples vous tur omnes divites plebis. adresseront leurs prières. SECRÈTE. Faites, Seigneur, par votre miséricorde et par l'intercession de la bienheureuse Marie tou jours vierge , quo cette oblation nous serve pour obtenir la paix en cette vie et la gloire éternelle en l'autre ; par Notre-Seigneur. Tua, Domine, propitiatione , et beatœ Mariœ semper virginis intercessione , ad perpetuam atque prœsentem hœc oblatio nobis proticiat prosperitatem et pacem : per Dominum. Du Saint-Esprit. Daignez , Seigneur, sanctifier ces dons que nous vous offrons , et purifiez nos cœurs par la lu miere du Saint-Esprit ; nous vous en supplions par N.-S. Muncra, qu.Tsumus, Do mine, oblata sanctifica; et corda nostra sancti Spiritus illustratione emunda ; per Dominum. Le jour de la fête du saint Rosaire , on dit l'Oraison qui suit : Faites, nous vous en sup plions, Seigneur, que nous soyons dans les dispositions con venables pour vous présenter cette offrande; et que nous mé ditions si bien , en récitant le saint Rosaire, les mystères de la vie, de la passion et de la gloire de votre Fils unique, que nous méritions d'obtenir l'effet de ses promesses. Par, etc. Fac nos , quœsumus , Do mine, his muneribus offerendis convenienter aptari; et per sanctissimi Rosarii mysteria , sic vitam , passionem et gloriam Unigeniti tui rccolere, ut ejus digni promissionibus efliciamur. Per cumdem Dominum, etc. PREFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108 MESSES VOTIVES. 179 COMMUNION. Qui creavil me , requievit Celui qui m'a crée , a reposé dans mon tabernacle. in labernaculo meo. POSTCOMMIMON. Sumptis, Domine, salutis nostra; subsidiis : da , quœsumus, beata; Maria; semper virginis patrociniis nos nbique protegi, in cujus veneratione ba;c tua' oblutimus Majestati : per Dominum. Seigneur, qui nous avez fait recevoir dans ce sacrement le gage du salut éternel, ne cessez point de nous accorder votre protection , par l'intercession et les prières de la vierge Marie , en mémoire de laquelle nous avons offert ce sacrilico & votre souveraine Majesté. Du Saint-Esprit. Sancti Spiritus, Domine, Que votre Saint-Esprit, Sei corda nostra mundet infu- gneur , se répande dans nos sio , et sui roris intima as- cœurs, qu'il les pénètre de la persione fœcundet : per Do céleste rosée , et qu'il les rende féconds en bonnes œuvres; par minum. Notre-Seigneur. A la fête du saint Rosaire , on dit : Sanctissimœ Genitricis tuœ, cujus Rosarium celebramus, qua;sumus, Domine, precibus adjuvemur : ut et mysteriorum quœ recolimus, virtus prœcipiatur, et sacramentorum quœ sumpsimus obtineatur effectus. Qui vivis et regnas. Faites, Seigneur, que nous soyons secourus par les prières de votre sainte Mere , dont nous célébrons le Rosaire en ce jour; alin que nous éprouvions la vertu des mystères dont nous ré vérons la mémoire , et que nous ressentions les effets du sacre ment que nous avons reçu. ISO CULTE DE MAIUE. AITRE MESSE DE LA SAINTE VIERGE, A DÉVOTION. Dans quelques églises , on chante à la procession le Répons qui suit : h- O Vierge sainte et imma culée , je ne sais par quels élo ges vous célébrer, parce que vous avez porté dans votre sein celui que les cicux ne peuvent contenir. J Vous êtes bénie entre tou tes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Parce que vous, etc. h- Sancta et immaculata virginitasquibus te lsudibus cfferam nescio ; quia quem ciili capere non potuerunt , tuo gremio contulisti. >' Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris lui. Quia quem cieli, etc. IKTROlT. Salut, ô ssinte Mère, qui, vierge , avez enfanté le Roi des rois, celui qui gouverne le ciel et la terre dans les siècles des siècles. Ps. Mon cour a produit une excellente psrole : c'est au Roi que j'adresse mes canti ques. Gloire au Père. Salve , sancta Parens , enixa puerpera Regem : qui ccelum , lerramque regit in sœcula sœculorum. Ps.Kructavit cor meum verbum bonum : dieu ego opera mea Regi. filoria Patri. Daignez , Seigneur, accorder à vos serviteurs la santé de l'âme et du corps; et faites, par l'in tercession de la bienheureuse Marie , toujours vierge , que nous soyons délivrés des maux de la vie présente, et que nous jouissions dans le ciel de la féli cité éternelle. Par Notre-Seigneur. Concede nos famulos tuos, qussumus , Domine Deus, p ?rpetua mentis et corporis sanitate gaudere; ctgloriosa beatse Mariœ semper virginis intercessione, a prsesenti liberari tristitia, et œterna perfrui hetitia. Per Dominum. 1S1 MFSSES VOTIVES. ÉPÎTRE. Lecture du livre de l'Ecclésiastique. (Ch. 24.) Ab initie- et ante saccula creata simi , et usque ad fuliiniin sa'culum non desinam , et in habitatinne sancta coram ipso ministravi. Et sic in Sion firmata su h » , et in civitate sanctificata similiter requievi , et in Jerusalem potestas mea. Et radicavi in populo honorificato et in parte Dei mei ha1reditas illius, et in plenitudine sanctorum detentio mea. J'ai été créée dès le commen cement et avant les siècles, je ne cesserai point d'être dans la suite de tous les âges. J'ai exer cé devant Dieu mon ministère dans la maison sainte, j'ai été affermie dans Sion , j'ai trouvé mon repos dans la cité sainte , et ma puissance est établie dans Jérusalem. J'ai pris racine dans le peuple honoré et dont l'hé ritage est le partage de mon Dieu , et j'ai établi ma demeure dans l'assemblée de tous les saints. Benedicta et venerabilis es, virgo Maria, quœ sine tac tu pudoris inventa es Ma ter Salvatoris. * Virgo Dei Genitrix , quem totus non capit orbis, in tua se clausit viscera, factus homo. Alle luia, alleluia. V Post parIiiiii virgo inviolata permansisti. DeiGenitrix, intercede pro nobis. Alleluia. Vous êtes bénie et digne de vénération , ô vierge Marie , qui, sans avoir rien perdu de votre virginité , êtes devenue la Mère du Sauveur. i O Vierge , Mère de Dieu, celui que l'uni vers entier ne peut contenir, a voulu , en se faisant homme, se renfermer dans votre chaste sein. Alleluia, alleluia. O Marie, vous êtes demeurée parfaite ment vierge après l'enfantement. Mère de Dieu, intercédez pour nous. Alleluia. ÉVANGILE. Le même Evangile qu'à la Messe précédente. OFFERTOIRE. Ave , Maria , gratis plena , Dominus tecum ; bene dicta tu in mulicribus, et benedictus fructus ventris tui. Je vous salue , Marie , pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruil de votre sein est béni. 11 482 CtiLÎE DE MARIE. SBCBÈTB. Comme à la Messe précédente. COMMUNION. Bienheureuses les entrailles Beata viscera Mariœ virde la vierge Marie qui ont porté ginis qum portavemnt œterle fils du Père éternel. ni Patris Filium. POSTCOMMUNION. Comme à la Messe précédente. OFFICE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. Matines et Landes. Prime. — Tierce. — Sexte. — Noue. — Vêpres. — Complies. IV A Matines, le Chrtst, qui des liens du crime Dégage le pécheur, est lui-même lié ; Des plus sanglants allronts il est couvert à Prime ; Sous un arrêt de mort à Tierce humilié ; A Sexte , sur la croix , l'amour le sacrifie ; A None , de sou sang , un fer est arrosé ; A Vêpres , de la croix , son corps est déposé ; Au sepulere il descend à l'heure de Complie. Matutina ligat Christum qui crimina solvit ; Prima replet sputis ; causam dat Tertia mortis ; Sexta cruci nectit; latus ejus Nona bipartit; Vespera deponit ; tumulo Completa reponit. Dans les livres d'église, aux premiers siècles du Christianisme , on se servait des mêmes noms que les païens pour désigner les jours de la semaine ; et même les vingt-quatre heures de la journée étaient distribuées comme chez les Romains. Ainsi on appelait le lundi jour de la lune, le mardi jour de Mars, le mercredi jour de Mercure, le jeudi jour de Jupiter, le vendredi 184 CULTE DE MARIE. jour de Vénus, le samedi jour de Saturne. Cependant le premier jour de la semaine avait été appelé par les Chrétiens feria Dominica, la férie du Seigneur, ou simplement Dominica. Ce dernier mot, tiré de feriari qui, en latin, a successivement signifié frapper une victime, faire fête, se reposer, fut adopté pour désigner les jours consacrés au culte; de telle sorte que, dès l'origine , férie fut synonyme de fête ; il paraît d'ailleurs que c'est de Dominica que s'est formé le mot Dimanche. L'empereur Constantin, et même selon quelques au teurs, avant lui, Tertullien et plusieurs évêques, introduisirent l'usage liturgique de donner le nom de férie à chaque jour de la semaine , le samedi ex cepté , en entendant par là, au lieu de fête, le jour où l'on ne célébrait au contraire la mémoire d'aucun saint. Le dimanche devint par là première férie , le lundi deuxième férie, et ainsi de suite jusqu'au ven dredi inclusivement qui est la sixième férie ; le samedi conserva son antique nom de Sabbatum, jour du Sab bat, qui signifiait aussi chez les Juifs le jour du repos ; cette septième férie, ou Sabbatum, a été consacrée par ticulièrement à honorer la sainte Vierge , et l'on fait son office ce jour-là, quand il n'est pas occupé par une fête ou par une férie privilégiée. 11 paraît cer tain que primitivement l'empereur Constantin avait réglé de cette sorte les féries, parce que la fête prin cipale des Chrétiens, celle de Pâques, était alors appe lée férie pascale , et qu'il avait cru devoir ordonner que toute la semaine pascale fût chômée , comme le jour même , en laissant aux jours suivants le nom de se conde, troisième férie, etc. Quant à la fixation de la férie du samedi ; voici le fait miraculeux qui y aurait OFFICE. 185 donné naissance, suivant le récit de Durand, auteur d'un Rational des Offices divins rempli de recherches curieuses : « 11 y avait , raconte cet écrivain , dans la « ville de Constantinople , une image de la sainte « Vierge devant laquelle un voile était habituellement « tiré ; mais au soir de la sixième férie , après vêpres , a ce voile s'élevait miraculeusement, comme s'il s'en« volait vers le ciel, et découvrait totalement l'image. « Après les vêpres du samedi ou septième férie , le « voile descendait pour couvrir encore l'image , et y « restait jusqu'à la sixième férie de la semaine sui« vante. Ce miracle ayant été bien constaté, continue le « même auteur, il fut arrêté que désormais la septième « férie serait consacrée à honorer spécialement la « sainte Vierge. » Quoi qu'il en soit de ce miracle et de l'époque à laquelle il serait arrivé , il est certain que , depuis les premiers siècles , la septième férie ou le sa medi a été constamment le jour de dévotion particu lière à Marie. Avant de terminer cet article et à propos de l'office de la sainte Vierge, il est peut-être convenable d'expli quer ce qu'on entend en général par office. VOffice proprement dit se compose de prières qui se font à cer taines heures, soit de la nuit, soit du jour, et qui sont désignées par les noms de : 1° Matines et Laudes, 2° Prime, 3» Tierce, 4° Sexte, 5° None , 6° Vêpres, 7° Complies. 11 est facile d'expliquer l'origine de cha cune de ces dénominations. Le mot office, suivant une étymologie évidente, con sacrée par l'autorité de saint Ambroise , vient du latin officiant, qui lui-même est tiré du verbe efficio, je fais ; c'est donc ce que l'homme doit faire, son devoir de 186 CULTE DE MARIE. religion par rapport à Dieu. « Comme dans les louanges « divines , dit à ce sujet le cardinal Bona , se trouve « contenu tout ce que nous devons faire à l'égard de « Dieu, et qu'en les récitant à des heures réglées, « nous payons à la majesté suprême la dette du ser« vice qui lui est dû', c'est en vue de ce double but « que les anciens imposèrent le nom d'offices aux « louanges du Seigneur. » Ainsi , d'une manière géné rale , on entend communément par cette dénomina tion d'offices l'ensemble des heures canoniales, ou déterminées par les Canons, qui sont les décisions de l'Église. C'est l'économie ou la distribution des psau mes, antiennes, hymnes et autres prières dont se composent les heures de Matines , Laudes , etc. Quoique le sens usuel de ce mot paraisse ainsi restreint, néan moins on peut comprendre quelquefois la messe comme faisant partie de ce qu'on appelle les offices. Les heures de l'office canonial sont au nombre de sept, en sou venir de ces paroles du Psalmiste : Seigneur, sept fois par jour j'ai chanté vos louanges. Or, chez les Romains , le jour comme la nuit était di visé en quatre parties de trois heures chacune , savoir : pour le jour , prime qui commençait à ce qui est pour nous six heures du matin ; tierce qui correspondait à neuf heures , sexte à douze ou midi , et none à trois heures après-midi ; — puis , à six heures du soir com mençaient les heures de la nuit , qui se composaient de quatre semblables divisions appelées veilles ou noc turnes, de trois heures chacune. La première partie de l'office, appelée Matines et OFFICE. 187 Laudes, se divisait elle-même en deux : l'office de Matines (matutinœ, heures matinales) était plus pro prement qualifié nocturnes, taudis que Laudes signi fiait les louanges du point du jour. Dans la primi tive Église , sous le saint pape Uamase ou le pape Grégoire-le-Grand , car c'est à ces deux pontifes que remonte l'ordre de l'office divin , Ici qu'il se récite ou à peu près, les Matines se disaient en trois reprises; savoir, un premier nocturne à l'heure où tout le monde allait se coucher; puis un autre vers le milieu de la nuit , et le dernier un peu avant l'aube du jour , moment où l'on commençait à entonner les Laudes. Plus tard , la discipline a permis de dire les unes et les autres la veille , mais de telle sorte que le soleil soit plus loin de midi que de son couchant ; et si , comme cela est encore permis , les matines sont réci tées le lendemain , elles doivent toujours l'être avant midi. Chaque nocturne est composé de trois psaumes , de trois Leçons ou Homélies, dont chacune est suivie d'un Répons. La seconde partie de l'office , celle du jour, commen çait par les Prime, au moment où le soleil s'élevait sur l'horizon; ce qui , à l'époque des équinoxes, ré pond à six heures du matin ; -*- celle qui se disait trois heures après le lever du soleil , ou à neuf heures du matin , avait le nom de Tierce : c'était , selon les liturgistes , la plus solennelle de toutes les petites heures, et ils l'appelaient quelquefois heure sacrée, parce que c'est immédiatement après Tierce que com mence la messe ; — puis venait Sexte , office de la sixième heure, qui est celle de midi : dans les églises où l'oflice entier des petites heures est célébré , Sexte 188 CULTE DE MARIE. se chante après la grand'messe ; — à trois heures après midi, ou à la neuvième heure du jour, se place None, moment où dans les anciens temps on rompait le jeune et on disait la messe ; — et le jour ainsi fini , l'office de nuit était repris par les Vêpres qui faisaient partie des heures majeures , car les sept heures ou sept parties de l'office se divisaient en grandes et petites , ou majeures et mineures ; les majeures étant la première, la sixième et la septième (Matines et Laudes, Vêpres 'et Com piles), et les mineures, la deuxième, la troisième, la quatrième et la cinquième (Prime, Tierce, Sexte et None). — Vêpres (d'après l'étymologie hesper ou vesper, soir) était donc l'office du soir (six heures au temps des équinoxes). On nommait anciennement cette heure, duodecima, la douzième, ce qui ramène tou jours à la fin de la journée. Du reste , on était trèsponctuel à réciter chaque partie de l'office divin à l'heure qui y répondait. Saint Germain et saint Loup furent , à ce qu'il paraît , à la fin du cinquième siè cle, les premiers à introduire une dérogation, aimant mieux retarder None et Vêpres, pour les pouvoir dire dans une église , que de les réciter en chemin à leur véritable heure. L'usage actuel est de réciter Vêpres à toute heure , depuis midi jusqu'à minuit , excepté en Carême, où on peut les dire avant le repas, s'il a lieu à midi même.' Enfin, l'heure des Complies (Completorium, complé ment) forme le complément ou la fin de l'office. Suivant les éditeurs de l'Encyclopédie théologique, « on ne peut faire remonter Complies au delà du temps « de saint Benoit (cinquième et sixième siècles). Ce « saint, l'un des premiers instituteurs dela vie mo OFFICE. 189 « « « « « « « nastique ù l'Occident, s'c'tant retiré avec d'autres religieux au Mont-Cassin , il leur ordonna de s'assembler les jours de jeûne après Vêpres, et les autres jours après souper, pour faire ensemble une lecture de piété ; après cette lecture , les moines récitaient trois psaumes et rentraient en silence dans leurs celIules pour le repos de la nuit. » Par suite de l'usage de réciter les heures canoniales instituées pour honorer la sainte Trinité , l'Eglise a mis en pratique d'autres offices particuliers qui, sans être obligatoires, procurent des grâces abondantes. Tel est notamment l'office de la sainte Vierge, qui fut institué par Urbain 11, au concile de Clermont, en lOcJo. Ce grand pape voulut par là rendre plus efficaces les priè res adressées à Marie , patronne des croisades de son siècle , et il prescrivit aux clercs séculiers de réciter cet office. qui jusqu'alors n'était dit que dans certains or dres monastiques. Mais l'institution primitive doit être reportée plus haut, et tout au moins à saint Pierre Damien, et peut-être même à saint Jean Damascène ou au pape Grégoire 11 , qui vivaient dans le huitième et le septième siècle. Plus tard cette récitation fut adoptée par les commu nautés et même par les laïques. Enfin, l'office de la sainte Vierge fut réformé, en 1571 , par Pie V, et il est resté tel qu'on peut le lire dans tous les livres d'heures. Toutefois il ne faut pas confondre ce petit office avec l'office proprement dit de la Vierge au samedi qui est compris dans le Bréviaire. Ce dernier n'entre pas dans notre plan , il est réservé aux ecclésiastiques. 11. 190 CULTE WE MARIE. OFFICE DE LA TRÈS-SAINTE VIERGE. PRIÈRE AVANT LA RÉCITATION DE L'OFFICE. Ouvrez iua bouche, Seigneur, pour que je puisse bénir votre saint nom, purilier en même temps mon cœur de toute pen sée vaine, coupable ou étran gère ; éclairez mon intelligence, enflammez mon cœur, afin que je puisse réciter dignement , at tentivement et avec dévotion cet office , et que je mérite d'être exaucé en présence de votre di vine majesté. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. Seigneur Jésus, je m'unis à l'intention divine qui accompa gnait les louanges que vous of friez à votre Père pour vous of frir moi-même ces heures. Aperi, Domine, os meum ad benedicendum nomeu sanctum tuum : munda quoque cor meum ab omnibus vanis, perversis, et alienis cogitationibus : intellectum illumina, affectum inflamma , ut digue , attente ac devote hoc officium recitare valeam , et exaudiri merear ante conspectum divins majestatis tuœ. Per Christum Dominum nostrum. Amen. Domine Jesu , in unione illius divins» iutentionis, qua ipse in terris laudes Deo persolvisti, has tibi bonis persolvo. A voix basse. Ave, Maria, gratia pleJe vous salue , Marie , pleine de grâce , le Seigneur est avec na, Dominus tecum ; benevous; vous êtes bénie entre toutes dicta tu in mulieribus, et les femmes, et Jésus, le fruit de benedictus fructus ventris tui, Jesu. voire sein, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, Sancta Maria, Mater Dei, priez pour nous, pauvres pé ora pro nobis peccatoricheurs, maintenant et à l'heure bus, nunc et in hora mortis de notre mort. Ainsi soit-il. '.iostrœ. Amen. Pater. Ave. Credo. OFFICE, MATINES. 101 A MATINES. v Domine , lubia mea aperies. n Et os iiii'iiiu annunliabit ls ml cm tuam, jr Deus , in adjutorimn meum intende. a- Domine, ad juvandum me festina. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui sancto. Sicut crat in principio, et nunc, et scmper, et in saccula ssrnliiruin. Amen. » Seigneur, ouvrez mes lè vres. n- Et ma bouche annoncera vos louanges. À O Dieu , venez à mon aide. n- Seigneur, hâtez-vous de me secourir. Gloire soit au Père, au Fils, et au Saint-Esprit. Et qu'elle s»it telle aujour d'hui, et toujours, et dans les siècles des siecles, qu'elle a été dès le commencement , et dans toute l'éternité. Ainsi soit-il. Alleluia, ou Laus tibi, Louez le Seigneur, ou Louan Domine, Rex avenue glo- ges à vous , Seigneur, Roi d'é riœ. ternelle gloire. On dit Alleluia pendant l'année, excepté depuis le diman che de la Septnagésime jusqu'au Samedi- Saint exclusirernent, et l'un dit : Laus tibi , Domine, Rex teterme gloria?. On ajoute Alleluia h la fin des Antiennes et Répons, depuis le Samedi-Saint jusqu'au samedi veille de ta Trinité. I>'YITATOIKE. Ave, Maria, gratia pleJe vous salue , Marie , pleine na : Dominus tecum. de grâce : le Seigneur est avec vous. l'SAl MK 94. (David exhorte tous les hommes à chanter les louanges du Seigneur et à écouter sa voix.) Venite, exultemus Domi no ; jubilemus Deo salutari nostro ; praeoccupemus faciem ejus in confessionc , et in psalmis jubilemus ei. Venez , louons le Seigneur avec allégresse ; chantons hau tement la gloire de Dieu, qui est notre salut ; allons nous pré senter devant sa face en célé brant ses louanges ; faisons re tentir dans nuire joie uos hymnes et nos cantiques. CULTE DE 192 Je vous salue, etc. Car le Seigneur est le grand Roi , élevé au-dessus de tous les dieux ; il ne rejettera point son peuple : il tient en sa main les lieux les plus profonds de la terre, et les plus hautes monta gnes sont à lui. Le Seigneur est avec vous. La mer lui appartient, car il l'a faite ; et ses mains ont aussi formé la terre. Venez donc, adorons - le , prosternons - nous devant lui , fléchissons les ge noux devant le Seigneur qui nous a créés ; il est notre Dieu , et nous sommes le peuple qu'il regarde comme son troupeau particulier, et les brebis qu'il conduit lui-même. Je vous salue , etc. Si vous entendez aujourd'hui sa voix , n'endurcissez pas vos cœurs comme au jour du mur mure et de la tentation qui ar riva dans le désert, où vos pères me tentèrent , où ils voulurent éprouver ma puissance, et où ils virent ensuite les miracles que je fis. Le Seigneur, etc. J'ai supporté ce peuple avec peine et avec dégoût durant quarante ans, et j'ai dit en moimême : Ce peuple se laisse tou jours emporter à l'égarement de son cœur, il ne connaît point mes voies et ma conduite ; aussi je leur ai juré dans ma colère qu'ils n'entreront point dans le Je vous salue, etc. Gloire soit, etc. Le Seigneur, etc. Je vous salue, etc. MARIE. Ave, Maria, etc. Quoniam Deus magnus Dominus, et Rex magnus super omnes deos ; quoniam non repellet Dominus plebem suam, quia in manu ejus sunt omnes fines terrœ, et altitudines montium ipse conspicit. Dominus tecum. Quoniam ipsius est marc , et ipse fecit illud ; et aridam fundaverunt manus ejus. Venite, adoremus, et procidamus ante Deum; ploremus roran i Domino , qui fe cit nos ; quia ipse est Domi nus Deus noster ; nos autem populus ejus, et oves pascuœ ejus. Ave, Maria, etc. Hodic si vocem ejus audieritis , nolite obdurare corda vestra sicut in exacerbatione , secundum diem tentationis in deserto, ubi tentaverunt me patres vestri, probaverunt et viderunt opera mea. Dominus tecum , etc. Quadraginta annis proximus fui generationi huie, et dixi : Semper hi errant cor de, ipsi vero non cognoverunt vias meas ; quibus juravi in ira mea , si introibunt in requiem meam. lieu de mon repos. Ave, Maria, etc. Gloria Patri, etc. Dominus tecum , etc. Ave, Maria, etc. OFFICE. — MATINES. l'I.'l HYMNE. Quem terra, pontus, si dera, Colunt, adorant, praedicsnt, Trinam regentem machinam Claustrum Mariœ bsjulnt. Cui lmi.i , sol et omiiia Deserviunt per tempora, Perfusa cœli gratia Gestant puellœ visccra. Celui que la terre , la mer et les cieux révèrent, adorent et célèbrent , le Roi de l'univers entier est porté dans le sein de de Marie ; Les flancs' de cette Vierge comblée des faveurs. du ciel re cèlent Celui à qui le soleil . la lune et le reste du monde sont soumis dans l'éternité. Beata Mater munerc , Mère illustre et bienheureuse, Cujiis supernus Artifex , dans la simple demeure de la Mundum pugillo conlinens, quelle s'est renferme le suprême Ventris sub arca clausus est. Régulateur du monde obéissant à sa main. Bienhcureusc Mère qui , à la Beata cœli nuntio , Fœeunda sancto Spiritu, voix de l'ange, et par la puis sante communication du SaintDesideratus gentibus, Cujus per alvum fusus est. Esprit , a confondu avec sa pro pre vie celle du désiré des na tions. Jesu, tibi sit gloria, Gloire à vous, ô mon Dieu, qui êtes né d'une Vierge, gloire Qui natus es de Virgine, Cum Patre et almo !<pintu, à vous avec le Père et le SaintEsprit dans les siècles éternels. In sempiterna ssecula. Amen. Ainsi soit-il. I. NOCTURNE. Les trois psaumes suiunls se disent le Dimanche , le Lundi et le Jeudi. Ant. Benedicta tu. Ant. Vous êtes bénie. PSAUME 8. (Ce psaume , dans le sens littéral , peut se rapporter au do maine de l'homme sur les créatures ; et dans le sens prophé tique, il a trait au domsine suprême donné à Jesus-Christ par son Père.) Domine, Dominns nnstcr, O Dieu , noire souverain Sei quam admirabile est nomen gneur, que votre nom est grand tuum in universa terra ! et admirable dans toute la terre ! 194 CILTE J)6 WAItlE. Votre magnificence et votre Quoniam elevata est magloire sont élevées au-dessus des gnilicentia tua super cœlos. cieux. Vous établisses! votre souve Ex ore infantium et lacrain pouvoir par la bouche des tentium perfecisti laudem enfants , et de ceux même qui propter inimicos tuos : ut sont encore à la mamelle , pour destruas inimicum et ultoconfondre vos ennemis , et pour rem. réprimer ceux qui sont animés contre vous de haine et de désir de vengeance Lorsque je contemple les cieux Quoniam videbo cœlos qui sont l'ouvrage de vos mains, tuos, opera digitorum tuolorsque je regarde la lune et les rum : lunam et slellas, qu;r étoiles que vous avez formées , tu fundasti. Je dis en moi-même : Qu'estQuid est homo quod mece que l'homme pour être l'ob mor es ejus? aut lilius hojet de vos soins et de votre sou minis, quoniam visitas eum? venir ? et qu'est-ce que le fils de l'homme pour être honoré do votre bienveillance particulière? Car vous ne l'avez rendu Minuisti eum paulo minus qu'un peu inférieur aux anges : ab angelis : gloria et honore vous l'avez couronné d'honneur coronasti eum : et constiet de gloire, vous lui avez don tuisti eum super opera mané l'empire et la domination sur nuum tuarum. tous les ouvrages de vos mains. Vous avez mis toutes choses Omnia subjecisti sub pesous ses pieds : les brebis, les dibus ejus : oves et boves bœufs , toutes les bêtes domesti universas, insuper et pecora ques et celles qui sont sauvages. campi. Volucres cœli, et pisces Les oiseaux du ciel, et les pois sons de la mer, qui se promè maris, qui perambulant senent dans l'étendue de ses eaux. mitas maris. O Dieu , notre souverain Sei Domine, Dominus noster: gneur, que votre nom est grand qusnt admirabile est uomen et admirable dans toute la terre! tuum in universa terra ! Gloria Patri. Gloire. Ant. Benedicta te in innAnt. Vous êtes bénie par-des sus toutes les femmes, et le fruit lieribus, et benedictus fructus ventris tui. de vos entrailles est béni. Ant. Comme une myrrhe. Ant. Sicut myrrha. PSAUME 18. (Magnifique éloge des œuvres du Créateur et de la loi qu'il a donnée aux hommes.) Les cieux racontent la gloire Cœli enarranl gloriani de Dieu, et le firmament publie Dei : et opera iiianuuni OFFICK. — MAT1SKS. ejus aununtiat lirmamentum. Dies diei eructat verbum : et nox nocti indicat scientiam. Non sunt loquelœ nequc sermones : quorum non audiautur voces eorum. lu omnem terram exivit sonus corum : et in lines orbis terra; verba eorum. In sole posuit tahcrnaculum suum : et ipse tanquam sponsus, procedens de thalamo suo. Exultavit ut gigas ad currendam viam : a summo cœlo egressio ejus. Et occursus ejus usque ad summum ejus : nec est qui se abscondat a calore ejus. Lex Domini immaculata convertens animas : testimonium Domini lidele sapientiaui prœstans parvulis. Justitiœ Domini rectœ , lœtilicantes corda : prœceptum Domini lucidum , illuminans oculos. 198 l'excellence des ouvrages du ses mains. Chaque jour annonce sa gran deur au jour qui le suit, et cha que nuit apprend à le louer à la nuit suivante. 11 n'y a point de nation, quel que langue qu'elle parle , qui n'entende leur langage et leur voix. Car le bruit de leur voix re tentit par toute la terre, et leur parole se fait entendre jusqu'aux extrémités du monde. C'est dans les cieux que Dieu a établi la demeure du soleil , qui se montre en son aurore aussi paré qu'un époux qui sort de sa chambre nuptiale. Il parait comme un géant qui va plein d'ardeur commencer sa course ; il part de l'un des bouts des cieux, Et continue son vaste tour jusqu'à l'autre bout, sans qu'il y ait aucune créature qui ne sente sa chaleur. La loi du Seigneur est toute pure et toute parfaite ; elle con duit les âmes à Dieu : les paroles du Seigneur sont fidèles et véri tables; elles rendent sages les simples et les ignorants. Les règles du Seigneur sont toutes ju>tes ; elles remplissent le cœur de délices et de joie : ses commandements sont purs , et ils éclairent nos veux obscur- La crainte du Seigneur est Timor Domini sanctus, permanens in sœculum sœ- sainte ; elle demeure éternelle culi : judicia Domini vera , ment : les commandements du Seigneur sont véritables, ils sont justilicata in semetipsa. justes par eux-mêmes. Ils sont plus désirables que l'or Desiderabilia super au- et que toutes les pierres précieu rum et lapidem pretiosum ses : ils sont plus doux que le 190 CLLTE DE MARIE. miel , et même que le miel le plus excellent. Aussi voire serviteur les ob serve, et ceux qui les gardent y trouvent une grande récom pense. Qui peut connaître toutes ses fautes? Purifiez-moi, Seigneur, de celles qui me sont cachées, et pardonnez à votre serviteur les péchés étrangers. S'ils ne me dominent point, je serai sans tache , et je serai pur du plus grand des crimes. multum : et duleiora super mcl cl favum. Etenim servus tuus custodit ea : in custodiendis illis retributio multa. Delicta quis intelligit? Ab occultis mois munda me : et ab alieuis parce servo tuo. Si mei non fuerint dominati : tune immaculatus ero : et emundabor a delicto maximo. Et erunt ut complaceant eloquia oris mei : et meditatio cordis mei in conspectu tuo semper. Domine, adjutormeus : et Redemplor meus. Les paroles de ma bouche vous seront alors agréables, et les pensées de mon cœur seront toujours en votre présence. Seigneur, vous êtes mon se cours : vous êtes mon Rédemteur. Gloire. Gloria Palri. Ant. Comme une myrrhe ex Ant. Sicut myrrha electa cellente, vous avez répandu une odorem dedisti suavitatis, odeur douce et agréable , ô sancta Dei Genitrix. sainte Mère de Dieu. Ant. Devant le lit. Ant. Ante thorum. PSAUME 23. (Domaine de Dieu sur les créatures ; Jésus-Chi ist et son ascension.) La terre et tout ce qu'elle contient est au Seigneur : le monde et tous ceux qui l'habi tent sont à lui. Car c'est lui qui a fondé la terre au-dessus des mers, et qui l'a affermie le long des fleuves. Qui montera sur la montagne du Seigneur ? ou qui se présen tera dans son sanctuaire 1 Celui qui a les mains nettes et le cœur pur, qui n'a point reçu son àme en vain, et qui ne Domini est terra , et plenitudo ejus : orbis terrarum, et universi qui habitant in eo. Quia ipse super maria fundavit eum : et super flumina prœparavit eum. Quis ascendet in montem Domini? aut quis stabit in loco sancto ejus ? Innocens manibus et mundo corde, qui non accepit in vano animam suam : uec OFFICE. MATINES. 197 juravit iu dolo proximo suo. trompe point son prochain par un faux serment. Celui-là recevra du Seigneur Hic accipiet benedictionem a Domino : et miseri- la bénédiction et la miséricorde cordiam a Deo salutari suo. de Dieu son Sauveur. C'est là la race de ceux qui le Hœc est generatio quœrentium eum; qua;rentium cherchent , qui cherchent le vi sage du Dieu de Jacob. faciem Dei Jacob. O princes , ouvrez vos portes : Attollite portas, principes, vestras , et elevamini porto; portes éternelles, ouvrez-vous, œternales, et introibit Rex et le Roi de gloire fera son en glori;e. trée. Qui est ceRoi de gloire? C'est Quis est iste Rex gloria;? Dominus fortis et potens, le Seigneur, le fort et le puis sant , c'est le Seigneur invinci Dominus potens in pra;lio. ble dans les combats. Attollite portas, principes, O princes, ouvrez vos portes : vestras , et elevamini porte portes éternelles, ouvrez-vous, œternales : et introibit Rex et le Roi de gloire entrera. gloriir. Quis est iste Rex gloria; ? Qui est ce Roi de gloire? Le Dominus virtutum ipse est Roi de gloire est le Seigneur des Rex gloria;. armées . Gloria Patri. Gloire. Ant. Devant le lit sacré de Ant. Ante thorum hujus Virginis frequentate nobis cette Vierge sans tache, chantez des cantiques doux et agréables. duleia cantica dramatis. y Diffusa est gratia in la* La grâce est répandue sur biis tuis. vos lèvres. n- C'est pourquoi Dieu a versé n- Propterea benedixit te sur vous ses bénédictions pour Deus in œternum. toute l'éternité. Pater noster, ete., tout bas. (L'absolution Precibus et meritis, les trois Leçons et les trois Répons propres au temps sont à la fin du troisième Nocturne.) 198 CULTE DE MARIE. II. NOCTURNE. Les trois psaumes suivants se disent le Mardi et le Vendredi. Ant. Par votre beauté. Ant. Specie tua. psaume 44. (Ce psaume est une figure de l'union de Jésus-Christ et de son Eglise.) Mon cœur pousse avec ardeur la sainte parole; c'est pour le Roi que je compose mes ou vrages. Ma langue est comme la plu me d'un très-habile écrivain. Votre beauté surpasse celle de tous les enfants des hommes : la grâce est répandue sur vos lèvres; c'est pourquoi Dieu vous comblera de bénédictions pour toute l'éternité. Mettez votre épée sur votre cuisse, 6 fort invincible! Dans l'éclat de votre beauté, allez, poussez plus loin vos con quêtes, et régnez. Par la vérité , par la douceur et par la justice ; et votre droite vous fera faire des actions mira culeuses. Vos flèches , ô Roi , sont pé nétrantes', elles perceront le cœur de vos ennemis : les peu ples tomberont à vos pieds. Votre trône , ô Dieu , sera un trône éternel : le sceptre de vo tre royaume sera un sceptre de droiture et de justice. Vous avez aimé la justice et vous avez haï l'iniquité; c'est pourquoi votre Dieu vous a oint Eructavit cor meum verbum bonum : dico ego opera mea Regi. Lingua mea calamus scrlbœ : velociter scribentis. Speciosus forma pras liliis hominum : diffusa est gratia in labiis tuis ; propterea benedixit te Deus in ieternum. Accingcre gladio tuo su per femur tuum, potentissime. Specie tua et pulehritudinc tua : intende , prospere procede , et regna. Propter veritatem , et mansuetudinem , et justitiam : et deducet te mirabiliter dextera tua. SagittiB tuœ acutœ, pojiuli sub te cadent : in corda mimicorum Regis. Sedes tua , Deus , in sœculum sœculi : virga directionis, virga regni tui. Dilexisti justitiam , et odisti iniquitatem : propter ea unxit te Deus, Deus tuus, l'J'J OFFICE. MATINES. oleo l.rtitiœ prsu consorlibus d'une huile de joie plus que tous ceux qui participeront a votre tuis. gloire. Vos habillements, tirés de vos Myrrha , et gutta , et casia a vi si i mentis tuis, a do- cabinets d'ivoire, sont parfumés miluis eburneis : ex quibus de myrrhe , d'aloès et d'ambre ; delectaverunt te filiœ regum c'est pourquoi les filles des rois vous ont plu dans l'éclat dont in honore tuo. vous les avez honorées. La Reine s'est tenue à votre Astitit Regina a dextris tuis in vestitu deaurato, cir- droite avec une robe couverte d'or cl psrée avec une admira cumdata varietate. ble variété. Ecoutez, ma tille, voyez et Audi, filia, et vide, et inclina aurem tuam : et prêtez l'oreille; oubliez votre obliviscere populum tuum , peuple, et la maison de votro et domum patris tui. père. Et le Roi concevra de l'amour Et concupiscct Rex decorem tuum : quoniam ipse est pour votre beauté; car c'est lui Dominus Deus tuus , et ado- qui est le Seigneur votre Dieu, et il sera adoré de tous les peuples. rabunt cum. Les lilles de Tyr vous feront Et filia- Tyri in muneribus : vultum tuum depre- leurs présents; tous les riches cabuntur omnes divites ple- d'entre le peuple viendront de vant vous pour vous offrir leurs bis. prières. Oinnis gloria ejns filiœ Toute la gloire de la tille du Regis ab intus : in limhriis Roi lui vient du dedans; sa robe aureis , circumamicta varie- a des franges d'or, et elle est se mée de diverses fleurs. tatibus. Adducentur Regi virgines On amènera au Roi des vier pnst eam : proximœ ejus af- ges qui la suivront ; ses plus proches compagnes vous seront ferentur tibi. amenées. Afferentur in lœtitia et On vous les amènera avec joie exultatione : adducentur in et allégresse ; on les fera entrer templum Regis. dans le temple. Pro patribustuisnati sunt Des enfants vous sont nés tibi filii : constitues eos prin pour tenir la place de vos pères : cipes super omnem terram. vous les établirez princes sur toute la terre. Memores erunt nominis Ils se souviendront de votre tui , in omni generatione et nom dans la succession de tous generationem. les âges. Proptcrca pnpuli eonlitcC'est pourquoi les peuples buntur tibi in asternum : et vous loueront éternellement, et in sasculum ssuculi. dans les siècles des siècles. 200 r.ILTE DE MAH1E. Gloria Patri , et Filio , et Gloire soit au Père, et au Fils, Spiritui sancto , ete. et au Saint-Esprit , ete. Ant. Dans votre beauté et Ant. Specie tua, et puldans l'éclat qui vous environne , chritudine tua , intende , prospere procede, et regna. allez, marchez heureusement, et régnez. Ant. Adjuvabit. Ant. Elle sera aidée. PSAUME 45. ( Israël, figure de l'Église, inébranlable au milieu des tempêtes.) Dieu est notre refuge et notre force : il est notre secours dans les afflictions qui sont venues eu foule fondre sur nous. C'est pourquoi nous ne crain drons point , quand la terre se rait ébranlée, et quand les mon tagnes seraient transportées jus qu'au milieu de la mer. Ses eaux ont été agitées avec un grand bruit ; sa force a fait trembler les montagnes. Un fleuve impétueux comble de joie la cité de Dieu : le TrèsHaut l'a sanctifiée comme son tabernacle. Dieu est au milieu d'elle, elle ne sera point ébranlée ; Dieu la secourra dès le point du jour. Les nations ont été émues, les royaumes ont été ébranlés ; et Dieu a fait retentir sa voix , la terre a tremblé. Le Seigneur des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob est notre protecteur. Venez , et voyez les ouvrages du Seigneur, et les prodiges qu'il a faits sur la terre ; il a fait ces ser les guerres jusqu'aux extré mités du monde. 11 brisera les ares, il rompra Deus noster refugium et virtus : adjutor in tribulationibus , quœ invenerunt nos nimis. Propterea non timebimus, dum turbabitur terra : et transferentur montes in cor maris. Sonucrunt , et turbata; sunt aqua; connu : et conturbati sunt montes in fortitudinc ejus. Fluminis impetus Uetificat civitatem Dei : sauctificavit tabernaculum suum Altissimiis. Deus in medio ejus, non commovebitur : adjuvabit eam Deus mane diluculo. Conturbatœ sunt gentes, et inclinata sunt regna : dedit vocem suam , mota est terra. Donnons virtutum nobiscum : susceptor noster Deus Jacob. Venite , et videte opera Domini, quœ posuit prodigia super terram : auferens bella usque ad finem terra. Arcum conteret , et cou- OFFICE. fringet arma : et scuta comburct igni. Vacate , et videte quoniam ego sum Deus : exaltabor in gentibus, et exaltabor in terra. - Dominus virtutum nobiscum : susceptor noster Deus Jacob. Gloria Patri. Ant. Adjuvabit eam Deus v h 11 n suo : Deus in medio ejus, non commovebitur. Ant. Sicut iu-taiitiimi. MATINES. 201 les armes, il jettera les boucliers dans le feu. Tenez-vous en repos, et sa chez que je suis Dieu ; je serai glorifié dans les nations, et je le serai dans toute la terre. Le Seigneur des armées est avec nous ; le Dieu de Jacob est notre protecteur. Gloire soit , ete. Ant. Elle sera aidée des re gards favorables de Dieu ; il est au milieu d'elle , elle ne sera point ébranlée. Ant. Vous êtes. psaume 86. (Prédiction des gloires de l'Église.) Fundamentaejus in montibus sanctis : diligit Domi nus portas Sion super omnia tabernacula Jacob. Gloriosa dicta sunt de te, civitas Dei. Memor ero Rahab, et Babylonis: scientium me. Ecce alienigenœ, et Tyrus, et populus .-Klhiopiiui : hi fuerunt illic. Numquid Sion dicet : Ho mo , et homo natus est in ea ? et ipse fundavit eam Altissimus. Dominus narrabit in scripturis populorum et principum, horum qui fuerunt in ea. Sicut la;tantium omnium, habitatio est in te. Gloria Patri. Sion a été fondée sur les mon tagnes saintes ; le Seigneur aime plus ses portes que toutes les tentes de Jacob. On a dit de vous des choses vraiment glorieuses, ô cité de Dieu. Je me souviendrai de Raab et de Babylone , qui me connais sent. On dira des étrangers, de Tyr, et du peuple d'Ethiopie : Tels serviteurs de Dieu sont nés dans cette ville ou cctle province. Mais Sion dira-t-elle comme cesauires provinces, qu'un tel homme, ou un tel homme est né dans elle? Aussi est-ce le TrèsHaut lui-même qui l'a fondée. Le Seigneur parlera dans le dénombrement des peuples et des princes , de ceux qui ont été dans elle. Tous ceux qui demeurent dans vous, sont comme des personnes ravies de joie. Gloire soit, ete. 202 CL'LTE DÉ MAIUE. Ant. Vous êtes, ô sainte Mère Ant. Sicut ketantium om de Dieu, la cité glorieuse, où nium nostrûm habitatio est tous ceux qui demeurent sont in te , sancta Dei Genitrix. comblés de joie et de délices. jfr La grâce est répandue sur jfr Diffusa est gratia in lavos lèvres. biis tuis. n) C'est pourquoi Dieu a ver n- Propterea benedixit te sé sur vous ses bénédictions Deus in œternum. pour toute l'éternité. Pater noster, etc., tout bas. (L'absolution Precibus et meritis , les trois Leçons et les trois Répons propres au temps sont à la fin du troisième Noc turne.) III. NOCTURNE. Les trois psaumes suivants se disent le Mercredi et le Samedi. Ant. Réjouissez-vous , Marie Ant. Gaude, Maria virgo. vierge . Psàuhe 95. (Le Prophète annonce clairement dans ce Psaume le salut prêché aux nations.) Chantez au Seigneur un nou veau cantique; chantez des hym nes au Seigneur, vous tous qui habitez la terre. Chantez des cantiques au Sei gneur, et bénissez son saint nom; annoncez tous les jours le salut qu'il nous a donné. Publiez sa gloire parmi les nations, et ses merveilles parmi tous les peuples. Car le Seigneur est grand et infiniment louable : il est plus redoutable que tous les dieux. Tous les dieux des peuples ne sont que des démons; c'est le Seigneur qui a fait les cieux. II est environné do gloire et de majesté ; la sainteté et la Cantate Domino canlicum novum : cantate Domino, omnis terra. Cantate Domino , et be nedicite nomini ejus : annuntiate de die in diem salutare ejus. Annuntiate inter gentes gloriam ejus : in omnibus populis mirabilia ejus. Quoniam magnus Dominus , et laudabilis nimis : terribilis est super omnes deos. Quoniam omnes dii gentiiini dii'iuonia : Dominus autem cœlos fecit. Confessio et pulehritudo in conspectu ejus : sanctimo- OFFICE. — MATINES. nia et magnificentia in sanctilicatioue ejus. Afferte Domino , pat™ gentium , afferte Domino gloriam et honorem : aflérte Domino gloriam nomini ejus. Tollite hostias , et introite in atria ejus : adorate Dominum in atrio sancto ejus. Commoveatur a facie ejus universa terra : dicite in gentibus, quia Dominus rcgnavit. Etenim correxit orbem terra;, qui non commovehilur : judicabit populos in requitate. La'tentur cœli , et exultel terra; commoveatur mare, et plenitudo ejus : gaudebunt campi , et omnia quœ in eis sunt. Tune exultabunt omnia ligna silvarum a facie Domini , quia venit : quoniam venit judicare terram. Judicabit orbem terra; in œquitate, et populos in veritate sua. Gloria Patri. Ant. Gaude, Maria Virgo : cunctas hœreses sola interemisti in universo mnndo. Ant. Dignare. 20:i magnificence reluisent dans son sanctuaire. Peuples, venez en foule offrir vos dous au Seigneur : offrez au Seigneur l'honneur et la gloire qui est due à son saint nom. Apportez dos hosties, et en trez dans Bon temple ; adorez le Seigneur dans son sanctuaire. Que toute la terre tremble devant sa face : publiez parmi les nations que le Seigneur est entré dans son royaume. Car il a redresse et renouvelé le monde, qui ne sera plus trou blé comme il était ; il jugera les peuples selon sa justice. Que les deux se réjouissent ; quo la ferre tressaille de joie ; que la mer et tout ce qu'elle renferme soient dans des trans ports d'allégresse ; que les cam pagnes et tout ce qu'elles con tiennent soient dans la joie. Alors tous les arbres des fo rêts se réjouiront à la vue du Seigneur, parce qu'il est venu ; parce qu'il est venu pour juger la terre. Il jugera le monde dans la justice , et les peuples dans sa vérité. Gloire soit , ete. Ant. Réjouissez-vous , Ma rie, Vierge sainte, vous avez vous seule détruit toutes les hé résies dans le monde. Ant. Agréez. PSACME 96. (Chant triomphal du double avènement de Jésus.) Dominus regnavit , exulLe Seigneur rèçne, que la tet terra : lœtentur insuhe terre tressaille de joie ; que les îles s'en réjouissent. uiulta\ 204 CULTE DE MARIE. Il est environné de nuages et d'une sombre obscurité; la jus tice et l'équité sont les bases de son trône. Le feu marchera devant lui , et embrasera ses ennemis qui l'environnent. Ses éclairs ont brillé dans toute la terre ; elle les a vus, et elle a frémi de crainte. Les montagnes se sont fondues comme la cire, à la vue du Sei gneur ; toute la terre a tremblé en sa présence. Les cicux ont annoncé sa jus tice , et tous les peuples ont vu sa gloire. Que tous ceux qui adorent les idoles soient confondus; que ceux qui se glorilient dans leurs faux dieux soient couverts de honte. Anges, adorez tous le Sei gneur; Sion a entendu sa pa role, et elle s'en est réjouie. Et les filles de Juda ont tres sailli de joie , à cause de vos ju gements, ô Seigneur. Car vous êtes le Seigneur, le Très-Haut qui règne sur toute la terre ; vous êtes infmiment élevé au-dessus de tous les dieux. Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal ; le Seigneur con serve les âmes de ses saints , il les délivrera des mains des mé chants. La lumière s'est levée sur le juste , et la joie sur ceux qui ont le cœur droit. Réjouissez-vous, justes, dans le Seigneur; bénissez-le, en vous souvenant que c'est lui seul qui sanctifie. Gloire. Ant. Agréez que je vous loue, Vierge sacrée, et donnez-moi Nulles et caligo in circuitu ejus : justifia et judicium correctio sedis ejus. Ignis ante ipsum prœcedet : et inflammabit in circuitu inimicos ejus. Illuxerunt fulgura ejus orbi terrœ : vidit , et commota est terra. Montes sicut cera fluxerum a facie Domini : a facie Domini omnis terra. Annuntiaverunt cœli justitiam ejus : et viderunt omnes populi gloriam ejus. Confundantur omnes qui adorant sculptilia : et qui gloriantur in simulacrissuis. Adorate eum , omnes angcli ejus : audivit, et hetata est Sion. Et exultaverunt liliœ Ju dœ : propter judicia tua , Domine. Quoniam tu Dominus Altissimus super omnem ter ram : nimis exaltatus es su per omnes deos. Qui diligitis Dominum, odite malum : custodit Do minus animas sanctorum suorum, de manu peccatoris liberabit eos. Lux orta est justo : et rectis corde lœtitia. Lii'tamini , justi , in Do mino : et confitemini me morise sanctiticationis ejus. Gloria Patri. Ant. Dignare me laudare te , Virgo sacrata : da OFFICE. — MATINES. 205 mihi virtutem contra hostes de la force pour combattre vos tuos. ennemis. Ant. Post partum. Ant. Après votre enfante ment. Pendant l'Avent. Ant. Angelus Domini. Ant. L'Ange du Seigneur. psaume 97. (Chant de reconnaissance pour le bienfait de la Hédemption.) Cantate Domino enntiChantez au seigneur un can cum novum, quia mirabi- tique nouveau : car il a fait des lia fecit. choses miraculeuses. Salvavit sibi dextera ejus, Il a sauvé Israël par la force et brachium sanctum ejus. de sa droite , et de son bras saint. Notum fecit Dominus saLe Seigneur a fait connaître lutare suum : in conspectu le salut qu'il a envoyé au mon gentium revelavit justitiam de ; il a révélé sa justice et sa grâce aux nations. suam. Recordatus est misericor11 s'est souvenu de sa miséri dia;suœ, et veritatis suœ corde, et de la vérité des pro domui Israel. messes qu'il avait faites à la maison d'Israël. Viderunt omnes termini Toute l'étendue de la terre a terra;, salutare Dei nostri. vu le salut que Dieu a envoyé. Jubilate Deo , omnis ter Louez Dieu avec un trans ra : cantate , et exullate , et port de joie, vous tous qui ha bitez la terre ; poussez des cris psallite. de réjouissance , et chantez des hymnes en son honneur. Chantez sur la harpe les Psallite Domino in eithara, in cithara et voce psal- louanges du Seigneur, et joignez mi : in turbis ductilibus, et vos voix à vos harpes ; sonnez des clairons et des trompettes. voce tuba; corneœ. Célébrez avec allégresse la Jubilate in conspectu Re gis Domini ; moveatur ma venue du Seigneur, qui est no re, et plenitudo ejus; orbis tre Roi ; que la mer en soit terrarum, et qui habitant in émue, avec tout ce qu'elle ren ferme ; le monde , et tous ceux eo. qui y habitent. Les fleuves feront retentir Flumina plaudent manu, simul montes exultabunt a leur applaudissement, lesmon12 206 CULTE DE MARIE. tagnes tressailleront de joie en la présence du Seigneur ; parce qu'il vient juger la terreIl jugera la terre selon la jus tice, et les peuples selon l'é quité. Gloire soit , ete. Ant. Après votre enfantement vous êtes demeurée toute Vierge et toute pure ; ô Mère de Dieu , intercédez pour nous. conspectu Domini : quoniam venit judicare terram. Judicabit orbem terrarum in justitia : et populos in œquitate. Gloria Patri. Ant. Post partum, Virgo, inviolata permansisti : Dei Genitrh , intercede pro nobis. Pendant l'Avent. Ant. Angelus Domini nuntiavit Mari» , et concepit de Spiritu sancto. Ant. L'Ange du Seigneur a annoncé à Marie qu'elle serait la Mère du Sauveur, et elle l'a conçu par l'opération du SaintEsprit. y La grâce est répandue sur vos lèvres. a- C'est pourquoi Dieu a ver sé sur vous ses bénédictions pour toute l'éternité. y Diffusa est gratia in labiis tuis. i$ Propterea benedixit te Deus in œternum Pater noster, etc., tout bas. } Ne permettez pas que nous y Et ne nos inducas in succombions à la tentation. tentationem. h- Sed libera nos a main. b- Mais délivrez-nous du mal. ABSOLUTION. Que par les prières et les mé rites de la bienheureuse Marie toujours Vierçe , et de tous les saints, le Seigneur nous con duise au royaume des cieux. n- Ainsi soit-il. J> Donnez-moi votre bénédic tion. Precibus et meritis beatœ Maria; semper Virginis, et omnium sanctorum , perducat nos Dominus ad re gna cœlnrum. a-. Amen. y Jube, domne, benedicere. RÉNÉDICTION. Que la Vierge Marie nous bé Disse avec son divin Fils. h Ainsi soit-il. Nos cum proie pia benedicat Virgo Maria. n Amen. On dit les trois Leçons mirantes avec leurs Répons. depuis OFFICE. — MATINES. 207 Snél jusqu'à t'A mit ; et pendant l'Avent, on dit les trois Le vons qui sont après le Te Deum , page 411. I. LEÇON. (Ecclésiast., 44, v. 11.) J'ai cherché partout le repos, In omnibus requiem qua> sivi, et in ha;reditate Domi- et je demeurerai dans l'heri ui morabor. Tune pra'cepit, tage du Seigneur. Alors le Créa et dixit mihi Creator om teur de toutes choses m'a donné nium; et qui creavit me, ses «mires et m'a parle ; et ce requievit in tabernaculo lui qui m'a créée s'est reposé mi'o et dixit mihi : In Jacob dans mou tabernacle, et il m'a inhabita, et in Israel herc- dit: Habitez dans Jacob, pos ditare, et in electis meis sédez Israël comme votre héri mitte radiees. Tu autem, tage, et jetez de profondes ra cines dans mes élus. Et vous, Domine, miserere nostri. Seigneur, ayez pitié de nous. n- Deo gratias. n- Rendons grâces à Dieu. h Sancta et immaculata n- Vierge sainte et sans tache, Virginitas, quibus le laudi- je ne sais par quelles louanges bus elTeram, nescio. * Quia je pourrai honorer votre gran quem cœli capere non po- deur. * Car vous avez porté terant, tuo gremio contu- dans votre sein celui que les cieux ne pouvaient contenir. listi. * Benedicta tu in muliei Vous êtes bénie entre tou ribus, et benedictus Inictus tes les femmes, et Jésus le fruit ventristui. "Quia. de vos entrailles est béni : * Car. y Jube, domne, benedi;* Donnez-moi votre bénédic cere. tion. RENEDICTION. Ipsa Virgo virginum in Que la Vierge des vierges in tercedat pro nobis ad Domi- tercède pour nous auprès du iuim. Seigneur. n- Amen. n Ainsi soit-il. II. LEÇON. Et sic in Sion lirmata sum, et in civitate sanctiflcata similiter requievi, et in Jerusalem potestas mea. Et radicax i in populo honorificato, et in parte Dei mei ha;redilas illuis, et in J'ai été ainsi affermie dans Sion; j'ai fixé le lieu de mon repos dans la cité sainte, et ma puissance a été établie dans Jé rusalem. J'ai pris racine dans le peuple que mon Dieu a établi en honneur, et qu'il a pris pour 208 CULTE DE MARIE. sa portion et pour son héritage, plenitudinc sanctorum de et j'ai arrêté ma demeure dans tentio mea. Tu autem, Do l'assemblée de tous les saints. mine, miserere nostri. Et vous, Seigneur, ayez pitié dé nous. ni Dco gratias. n- Rendons grâces à Dieu. n- Vous êtes bienheureuse, ô n- Beata es, Virgo Maria, Marie Vierge sainte, qui avez qufe Dominum portasti, porté dans votre sein celui qui Creatorem mundi. * Ge est le Seigneur et le Créateur nuisti qui te fecit, et in de l'univers. * Vous avez en œternum permanes virgo. fanté celui qui vous a formée, et vous êtes demeurée vierge pour toute l'éternité. .* Je vous salue, Marie, pleine v Ave, Maria, gralia de grâce ; le Seigneur est avec plena, Dominus tecum. * vous. * Vous. Genuisti. Quand on doit dire le Te Deum, on dit à la fin de ce Répons : Gloria Patri, et Filio et Gloire soit au Père, au Fils, Spiritui sancto. * Genuisti. au Saint-Esprit. * Vous. y Donnez-moi votre bénédic ni Jube, domne, benedition. cere. BÉNÉDICTION. Que le Seigneur nous accorde Per Virginem Matrem le salut et la paix par la Vierge concedat nobis Dominus saMère. n- Ainsi soit-il. lutem et pacem. n) Amen. III LEÇON. Je me suis élevée en haut comme un cèdre sur le Liban, et comme un cyprès sur la montagne de Sion. Je suis crue, comme un palmier croît dans Cadès, et comme les rosiers plantés à Jéricho. Je me suis éle vée comme un bel olivier au mi lieu d'une campagne, et comme un platane qui est planté dans un grand chemin sur le bord des eaux. J'ai répandu une sen teur de parfum comme la can nelle et le baume, et une odeur douce et agréable comme la Quasi cedrus exaltata smu in Libano, et quasi cypressus in monte Sion. Quasi palma exaltata sum in Cades, et quasi plantatio rosœ in Jericho. Quasi oliva speciosa in campis, et quasi platanus exaltata sum juxta aquas in plateis. Sicut cinnamomum et balsaimiiii aromatizans odorem dedi ; qunsi myrrha electa dedi suavitatem odoris. Tu autem, Domine, miserere nostri. OFFICE. — MAT13ES. 209 myrrhe la plus exquise. £1 vous, Seigneur, ayez pitié de nous. n- Deo gratias. n- Rendons grâces à Dieu. On ne dit point le Répons suivant quand on dit le Te Demu. n- Felix pamque es, sacra 7^ Vous êtes bienheureuse, ô Virgo Maria ! et omni laude Marie Vierge sacrée ! et vous dignissima. * Quia ex te êtes digne de toute louange ; " ortus est sol justitise, Chri- Parce que c'est de vous qu'est sorti le soleil de justice, Jesus stus Dcus noster. Christ notre Dieu. y Ora pro populo, inter.v Priez pour le peuple, sup veni pro clero, intercede pliez pour le clergé, intercéder pro devoto femineo sexu : pour les femmes, ce scve pieux si'iili.-uit omnes tuum juva- et fidèle: et faites sentir votro iiicii, quicumque celebrant assistance à ceux qui célèbrent twun sanctam commemo- la mémoire de votre saint nom ; ratiouem. * Quia. Gloria " Parce que. Gloire. * Parce Patri. * Quia. que. On ne dit point le Te Deum pendant l'Avent, ni depuis In Septuagésime jusqu'à Pâques, excepté aux /Mes de la sainte Vierge. HYMNE DE SAINT AMRR0lSF. ET IIE SAINT ATGUST1N. Te Deum laudamus, te Nous vous louons, ô grand Dominum contitemur. Dieu , et nous vous reconnais sons pour notre souversin Sei gneur. Te seternum Patrem omToute la terre vous révère uis terra veneratur. comme le Père et la source éter nelle de tout être. Tibi omnes angeli, tibi Tous les anges, les cieux et rœli , et universae potes- toutes les puissances , tates , Tibi cherubim et seraLes chérubins et les séraphins phim , incessabili voce pro vous proclament sans cesse, à clamant : haute voix : Sanctus, Sanctus, SaneSaint, Saint, Saiut, est le tus, Dominus Deus sabaoth. Seigneur, le Dieu des armées. Pleni sunt cœli et terra Les cieux et la terre sont remmajestatis glorise tuœ. plis de la grandeur et de l'éclat de votre gloire. Te gloriosus Apostolorum Le chœur glorieux des Apô chorus , tres, Te Prophetarum laudabiLa troupe vénérable des Pro lis numerus , phètes , 12. 210 CULTE DE MARIE. Te Martyrum candidatus Et les escadrons de Martyrs vêtus de blanc célébreront éter laudat exercitus. nellement vos louanges. La sainte Eglise confesse votre Te per orbem terrarum nom par toute la terre , sancta conlitetur Ecclesia , Patrem immense majesO Père d'infinie majesté, tatis , Et le nom adorable de votre Venerandum tuum veFils véritable et unique, rum et unicum Filium, Avec celui du Saint-Esprit Sanctum quoque paracletum Spiritum. consolateur. Vous êtes le roi de gloire , ô Tu Rex gloriœ, Christe. Jésus ; Vous êtes le Fils éternel du Tu Patris sempiternus es Filius. Père, Tu ad liberandum susEt cependant pour vous re vêtir de la nature humaine, afin cepturus hominem , non de la sauver, vous n'avez pas horruisti Virginis ulerum. dédaigné d'être conçu et enfer mé dans le sein d'une Vierge. Tu, devicto mortisaculeo, Vous avez rompu l'aiguillon de la mort , et vous avez ouvert aperuisti credentibus regna aux fidèles le royaume du ciel. cœlorum. Tu ad dexteram Dei seVous êtes assis à la droite de Dieu , dans la gloire de votre des , in gloria Patri. Père. Judex crederis esse veuNous croyons que vous êtes le juge qui doit venir juger l'u turus. nivers. Te ergo , qua;sumus , faNous vous supplions donc de nous protéger, comme étant vos mulis tuis subveni , quns serviteurs, que vous avez ra pretioso sanguine redemisti. chetés par votre précieux sang. Mlernu fac cum sanctis Mettez-nous au nombre de vos saints , pour jouir avec eux tuis, in gloria numerari. de la gloire éternelle. Seigneur, sauvez votre peu Salvum fac populum ple , et bénissez ceux que vous tuum, Domine, et benedic avez choisis pour votre héri hœreditati tua;. tage. Conduisez-les, et elevez-les Et rege cos , et extolle jusque dans l'éternité. illos usque in œternum. Per singulos dies benediNous vous bénissons chaque cimus te. jour. Et laudamus nomen tuum Et nous louons votre nom A ja mais et daus la suite de tous les in sœculum, et in scculum siècles. ScECuli. 211 Seigneur, daignez en ce jour nous garder de tout péché. Ayez pitié de nous, Seigneur, ayez pitié de nous. Et répandez sur nous, Sei gneur, vos miséricordes, selon que nous avons espéré en vous. Car c'est en vous, Seigneur, que j'ai mis mon espérance; ne permettez pas que je sois jamais confondu. On dit tes Leçons suivantes pendant l'Avent et le jour de l'Annonciation. Absolution et première Bénédiction, page 206. OFFICE. — MATINES. Dignare, Domine, die isto sine peccato nos custndire. Miserere nostri, Domine, miserere nostri. Fiat misericordia tua , Domine, super nos, quemadmodum speravimus in te. In te, Domine, speravi ; non confundar in œternum. I. LEÇON. L'ange Gabriel fut envoyé de Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une vierge, qu'un homme de la maison de David, nommé Joseph, avait épousée ; et cette vierge s'appe lait Marie. L'ange étant entré où elle était, lm dit : Je vous salue, ô pleine de grâce, le Sei gneur est avec vous : vous êtes bénie entre toutes les femmes. Et vous, Seigneur, ayez pitié de nous. »' Rendons grâces à Dieu. y L'ange Gabriel fut envoyé à la Vierge Marie, épouse de Joseph, et il lui annonça ce que Dieu lui avait ordonné de lui dire. La Vierge étant surprise de l'éclat de sa lumière, il lui dit : Ne craignez point, Marie, vous avez trouvé grâce devant le Seigneur. Vous concevrez et enfanterez un fils, qui sera ap pelé le Fils du Très-Haut. '^ Dabit ei Dominus Deus v Le Seigneur Dieu lui don sedem David patris ejus, et nera le trône de David son regnabit in domo Jacob in père, et il régnera éternelle leteriium. * Ecce conci ment dans la maison de Jacob. ' Vous concevrez. pies. M issus est angelus Ga briel a Deo in civitatem Galileœ, cui nomen Naza reth, ad virginem desponsatam viro cui nomen erat Joseph, de domo David ; et nomen virginis Maria. Et ingressus angelus ad eam, di\it : Ave, gratia plena: Dominus tecum: benedicta tu in mulieribus. Tu autem, Domine, miserere nos tri. B- Deo gratias. y Missus est Gabriel an gelus ad Mariam Virginem despousatam Joseph, nuntians ei verbum : et expavescit Virgo de lumiue : Ne timeas, Maria, invenisti gratiam apud Dominum. * Ecce concipies, et paries Filium, et vocabitur Altissimi Filius. 212 CULTE DE MARIE. II. LEÇON. Seconde Bénédiction, page 207. Marie ayant entendu le dis cours de l'ange, en fut trou blée, et elle pensait en ellemême quelle pouvait être cette salutation. L'ange lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un Fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera ap pelé le Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il ré gnera éternellement sur la mai son de Jacob, et son règne n'aura point de fin. Et vous, Seigneur, ayez pitié de nous. a- Rendons grâces à Dieu. F Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. * Le Saint-Esprit survien dra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre; car le fruit saint qui naîtra de vous, sera appelé le Fils de Dieu. ji Comment cela se fera-t-il, car je ne connais point d'hom me? L'ange lui répondit. * Le Saint-Esprit. Quse cum audisset, turbata est in sermone ejus, et cogitabat qualis essèt ista sslutatio. Et ait angelus ei : Ne timeas, Maria, invenisti gratiam apud Deum. Ecce concipies in utero, et paries Filium, et vocabis nomen ejus Jesum. Hic erit magnus, et Filius Altissimi vocabitur. Et dabit illi Dominus Deus sedem patris ejus, et regnabit in domo Jacob in œtcrnum, et regni ejus non erit finis. Tu autem, Domine, miserere nostri. n- Deo gratias. a- Ave, Maria, gratia plena, Dominus tecum. " Spiritus sanctus superveniet in te, et virtus Altis simi obumbrabit tibi : quod enim ex te nascctur sanctum, vocabitur Filius Dei. i Quomodo fiet istud, quoniam virum non cognosco? Et respondens an gelus dixit ei: * Spiritus sanctus. III. LEÇON. Troisième Bénédiction , page 208. Alors Marie dit à l'ange : Comment cela se fera-t-il, puis que je ne connais point d'hom me? L'ange lui répondit: le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ; c'est Dixit autem Maria ad angelum : Quomodo fiet is tud, quoniam virum non cognosco ? Et respondens angelus, dixit ei : Spiritus sanctus superveniet in te , et virtus Altissimi obum- OFFICE. brabil tibi; ideoquc et quud nascctur ex te sanctum, vocabitur Filius Dei. Et ecce Elisabeth cognata tua, et ipsa concepit filium in sencctute sua : et hic mensis est sextus illi qua; vocatur sterilis; quia non erit impossibile apud Deum omne verbum. Dixit autem Maria : Ecce ancilla Domini: liat mihi sccundum verbum tuum. Tu autem, Domine, miserere nostri. n- Deo gratias. n- Suscipe verbum, Virgo Maria, quod tibi a Domino per angelum transmissum est. Concipies Dcum pariter et hominem : * Ut benedicta dicaris inter omnes mulieres. LAUDES. 213 pourquoile fruit saintqui naîtra de vous , sera appelé le Fils de Dieu. Vous saurez aussi qu'Elisa beth, votre cousine, a conçu un fils dans sa vieillesse. C'est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui était appelée stérile; parce qu'il n'y a rien d'impos sible à Dieu. Marie dit alors: Voici la servante du Seigneur : qu'il me soit fait selon votre pa role. Et vous, Seigneur, ayez pitié de nous. n- Rendons grâces à Dieu. b) Recevez, ô Vierge Marie, la parole que le Seigneur vous a fait annoncer par un auge. Vous enfanterez un fils qui sera Dieu et homme tout ensemble ; * En sorîe que vous serez appe lée la Vierge bénie entre toutes les femmes. y Paries guidem Filium, j> Vous enfanterez un Fils et virginitatis non paticris sans rien perdre de votre virgi detrimentum : cfticierisgra- nité ; vous serez enceinte , et vida, et cris mater semper vous deviendrez mère suns ces ser jamais d'être vierge. * En intacta. * Ut benedicta. sorle. Gloire. * En sorte. Gloria Patri. Ut hencdicta. A LAUDES. Ave, Maria. Deus, in adjutorium O Dieu , venez à mon aide. uieum intende. Domine, ad adjuvandum Seigneur, hâtez-vous de me me festina. secourir. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Averti. 1 . Office. Artt. Assumpla est Maria. Ant. Marie a été élevée. 214 CULTE DE MARIE. Pendant l'Avent. 2. Office, Ant. Missus est Gabriel. Ant. L'ange Gabriel a été en voyé. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. O commerce admirable ! Ant. O admirabile commercium ! psaume !)5. (Chant de louanges en l'honneur du Dieu créateur et conservateur de l'univers.) Le Seigneur a régné , il s'est Dominus regnavit , decorevêtu de gloire ; le Seigneur rem indutus est : indutus est s'est revêtu de force, et il a Dominus fortitudinem , et pris ses armes. prœcinxit se. Il a affermi la terre, et elle Etenim flrmavit orbem ne sera point ébranlée. terra; : qui non commovebitur. Votre trône , Seigneur , est Parata sedes tua ex tune : établi dès l'éternité ; vous êtes a sœculo tu es. avant tous les temps. Les fleuves, Seigneur, se sont Elevaverunt flumina, Doélevés, les fleuves se sont élevés mine ; elevaverunt flumina avec un grand bruit. vocem suam. Les fleuves ont élevé leurs Elevaverunt flumina tluevagues parmi le bruit et le re- tus suos, a vocibus aquarum tentissement des grandes eaux. multarum. Les soulèvements de la mer Mirabileselationes maris: sont grands et admirables; mais mirabilis in altis Dominus. le Seigneur qui est dans le ciel est encore plus admirable et plus grand. Vos oracles sont très-fidèles Testimonia tua credibilia et très-croyables ; la sainteté , facta sunt nimis : domum ô Seigneur, sera l'ornement de tuam decet sanctitudo, Dovotre maison dans la suite de mine , in longitudinem dic tons les siècles. rum. Gloire. Gloria Patri. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Marie a été enlevée dans Ant. Assumpta est Maria le ciel, les anges se réjouissent in cœlum, gaudent angeli, de sa gloire , et ils en bénissent laudantes benedicunt Domile Seigneur par leurs louanges, num. Ant. La vierge Marie. Ant. Maria Virgo. OFFICE. — LAIDES. ws Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Missus est Gabriel Ant. L'ange Gabriel a été angelus ad Mariam Virgi envoyé à la vierge Marie, que nom desponsatam Joseph. Joseph avait épousée. Ant. Ave, Maria. Ant. Je vous salue, Marie. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. O admirabile commercium! Creator generis humani , animatum corpus sumens, de Virgine nasci dignatus est ; et procedens hiiiiui siiii- semine, largitus est nobis suam deitatem. Ant. Quando natus es. Ant. O commerce admirable ! le Créateur du genre humain prenant un corps animé , a dai gné naitre d'une vierge; et se faisant homme sans l'opération de l'homme, il nous a rendus participants de sa divinité. Ant. Lorsque vous êtes né. psaumb 99. (Chant d'actions de grâces. Ce Psaume est appliqué par les Pères à la résurrection de Jésus-Christ et de l'ame con vertie.) Jubilate Deo , omnis ter ra : servite Domino in lœtitia. Introite in conspectu ejus : in exultatione. Seitote quoniam Dominus ipse est bons : ipse fecit nos , et non ipsi nos. Populus ejus, et ovespascu;c ejus : introite portas ejus in confessione, atria ejus in hvmnis : confitemini illi. Laudate nomen ejus, quo niam suavis est Dominus : in tPternum misericordia ejus, et usque in generationem et generationem veritas ejus. Gloria Patri. Peuples de toute la terre, louet Dieu avec des transports dé joie ; servez le Seigneur avec allé gresse. Présentez-vous devant sa face avec un tressaillement de joie. Reconnaissez que le Seigneur est Dieu ; c'est lui qui nous a faits , et nous ne nous sommes pas faits nous-mêmes. Nous sommes son peuple , et les brebis de son pâturage : en trez dans ses portes avec des cantiques de louanges, entrez dans son temple avec des hym nes; rendez-lui de publiques ac tions de grâces. Glorifiez son nom , parce que le Seigneur est doux : sa misé ricorde est éternelle, et sa vérité subsistera dans tous les siècles. Gloire. 218 CULTE DE MARIE. De la Purification à Ant. La vierge Marie a été élevée dans la céleste demeure, où le Roi des rois est assis sur un trône semé d'étoiles. Ant. Attirés par l'odeur. l'Avent. 1. Office. Ant. Maria Virgo assumpta est ad œthereum thalamum , in quo Rex regum stellato sedet solio. Ant. In odorem. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Je vous salue, Marie, Ant. Ave, Maria, gralia pleine de grâce , le Seigncur.est plena, Dominus tecum : beavec vous : vous êtes bénie entre uedicta tu in mulicribus toutes les femmes; louez Dieu. alleluia. Ant. Ne craignez point. Ant. Ne timeas. De Noël à la Punfication. 3. Office. Ant. Lorsque vous êtes né Ant. Quando natus es d'une vierge par un mystère in inellabiliter ex Virgine , effable, les Ecritures ont été ac tune impletœ sunt Scriptu complies; vou9 êtes descendu ra; : sicut pluvia in vellus comme la pluie sur une toison , descendisti, ut salvum faceet vous êtes venu pour sauver le res genus humanum : te genre humain : nous vous en laudamus, Dcus noster. louons et bénissons, ô notre Dieu. Ant. Dans le buisson. Ant. Rubum quem viderat. PSAUME 62. (David , réfugié dans le désert , gémit devant le Seigneur sur son exil , et se console par l'attente de la céleste ;patrie.) Deus , Deus meus : ad te O Dieu, vous êtes mon Dieu, je veille et je vous cherche dès de luce vigilo. le point du jour. Sitivit in te anima mea : Mou ame soupire vers vous comme pressée d'une grande quam multipliciter tibi caro soif : et ma chair se sèche dans mea! l'ardeur do ce désir. In terra deserta, et invia, Dans cette terre déserte, sans route et sans eau , je me suis et inaquosa : sic in sancto présenté devant vous comme si apparui tibi , ut viderem j'eusse été dans votre sanctuaire virtutem tuam , et gloriam pour y considérer votre puis tuam. sance et votre gloire. Parce que votre miséricorde Quoniam melior est mivaut mieux que toutes les vies : scricordia tua super vilas : OFFICE. — LAIDES. labia mea laudabunt te. Sic benedicam te in vita mea : et in nomine tuo levabo manus meas. Sicut adipe et pinguedine repleatur anima mea : et labiis exultationis laudabit os meum. Si iiK'mor fui tui super st ratum meum : in matutinis meditabor in te, quia fuisti adjutor meus. Et in velamentu alarum tuarum exaltabo : adhnesit anima mea pnst te ; me suscepit dextera tua. il: mes lèvres chanteront vos louan ges. Je vous bénirai ainsi tant que je vivrai, et j'aurai les mains élevées pour invoquer votre nom. Que mon âme soit rassasiée et comme engraissée des viandes délicieuses; et ma bouche pu bliera vos louanges avec des transports de joie. Si je me suis souvenu de vous étant sur mon lit : je méditerai et penserai à vous dès le matin, parce que vous m'avez secouru. Jo tressaillerai de joie sous l'ombre de vos ailes : mon âme s'est fortement attachée à vous; votre droite m'a soutenu. Ipsi vero in vanum qusesierunt animam meam , introibunt in inferiora terrœ: tradentur in manus gladii, partes vulpium erunt. Pour eux , c'est en vain qu'ils ont cherché à m'ôter la vie ; ils descendront au plus profond de la terre; ils seront livrés à l'épée ; ils seront le partage des renards. Rex vero ketabitur in Mais le roi trouvera sa joie en Den , laudabuntur omnes Dieu : tous ceux qui jurent par qui jurant in eo: quia ob- le Seigneur se glorifieront en structum est os loquentium lui , parce qu'il a fermé la bou iniqua. che à ceux qui publiaient des mensonges. On ne dit point Gloria Patri. PSAUME 66. (Le Psalmiste conjure le Très-Haut de faire connaître ses voies aux hommes et son salut à toutes les nations, il voit en esprit le Messie.) Dcus misereatur nostri, Que Dieu ait pitié de nous, et qu'il nous bénisse : qu'il fasse et benedicat nobis : illumi ne! vultum suum saper nos, luire sur nous la lumière de son visage, et qu'il exerce sur et misereatur nostri. nous sa miséricorde. Afm que nous connaissions Ut cognoscamus in terra 13 CLLTE DE MARIE. 218 sur la terre votre voie et votre viam tuam : in omnibus conduite, et le salut que vous gentibus salutare tuum. donnez à toutes les nations. Conliteantur tibi populi, O Dieu , que les peuples vous louent : que tous les peuples Deus : confiteantur tibi po puli omnes. vous rendent hommage. La;tentur, et exultent gen Que les nations soient dans la joie et dans l'allégresse; parce ies : quoniam judicas popu que vous jugez les peuples dans los in a;quitate, et gentes la justice , et que véus con in terra dirigis. duisez toutes les nations sur la terre. O Dieu , que les peuples vous Confiteantur tibi populi , louent : que tous les peuples Deus; confiteantur tibi po vous rendent hommage ; parce puli omnes : terra dedit que la terre a donné son fruit. fructum suum. Que Dieu nous comble de ses Benedicat nos Deus, Deus bénédictions; que Dieu nous noster ; benedicat nos Deus : bénisse ; que Dieu nous comble et metuant eum omnes fines de ses benédictions, et qu'il terra;. soit craint jusqu'aux extrémités de la terre. Gloire. Gloria. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Attirés par l'odeur de Ant. In odorem unguenvos parfums, nous courons après torum tuorum currimus : vous : les jeunes lilles vous ai- adolescentulœ dilexcrunt te nient passionnément. nimis. Ant. Vous êtes la fille. Ant. Benedicta filia. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Ne craignez point , MaAnt. Ne timeas, Maria, rie, vous avez trouvé grâce de invenisti gratiam apud Dovant le Seigneur : vous conce mi num : ecce concipies, et vrez un Fils : louez Dieu. paries Filium : alleluia. Ant. Le Seigneur lui donnera. Ant. Dabit ei Dominus. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Dans le buisson ardent Ant. Rubum quem vide que Moïse vit qui se conservait rat Moyses iucombustum , sans brûler, nous reconnaissons conservatam agnovimus la ligure de votre admirable tuam laudabilem virginitavirginité , que votre fécondité tem : Dei Genitrix , inter n'a point blessée : Mère de Dieu, cede pro m ibis. intercédez pour nous. Ant. Il est sorti. Ant. flerminavit. OFFICE. — LAIDES. 210 CANTIQUE DES TROIS ENFANTS DANS LA FOURNAISE. (Daniel, 3.) (Us invitent toutes les créatures à louer Dieu.) Benedicite omnia opera Créatures, qui êtes les ou Domini Domino : laudate , vrages du Seigneur, bénissez et supcrexaltate eum in s»- toutes celui qui vous a créées , cula. et célébrez ses louanges et sa gloire éternellement. Benedicite angeli Domini Anges du Seigneur, bénissez Domino : benedicite cœli son nom ; deux , bén Usez le Domino. Seigneur. Eaux, qui êtes au-dessus des Benedicite aquœ omnes i|iia; super cœlos sunt Do airs, bénissez toutes le Seigneur ; mino : benedicite omnes puissances et vertus du Seigneur, virtutes Domini Domino. bénissez sa Majesté. Benedicite sol et lu nu Soleil et lune, bénissez le Domino : benedicite Stella- Seigneur ; étoiles du ciel , bé cœli Domino. nissez le Seigneur. Benedicito omnis imber Pluies et rosées, bénissez et ros Domino : benedicite toutes le Seigneur ; vents impé mimes spiritus Dei Domino. tueux, bénissez tous le Seigneur. Benedicite ignis et aestus Feux et chaleurs de l'été, bé Domino : benedicite frigus nissez le Seignenr ; froidures et et ii-stiis Domino. rigueurs de l'hiver, bénissez le Seigneur. Benedicite rores et pruina Brouillards humides et brui Domino : benedicite gelu et nes, bénissez le Seigneur ; ge frigus Domino. lées et frimas , bénissez le Sei gneur. Benedicite glacies et nives Glaces et neiges, bénissez le Domino : benedicite noctes Seigneur; nuits et jours, bé et dies Domino. nissez le Seigneur. Benedicite lux et tencbra; Lumière et ténèbres , bénis Domino : benedicite fulgnra sez le Seigneur ; éclairs et nua et nubes Domino. ges , bénissez le Seigneur. Benedicat terra DomiQue la terre bénisse le Sei num ; laudet et superexaltet gneur ; qu'elle célèbre ses louan eum in sœcula. ges et sa gloire éternellement. Benedicite montes et col Montagnes et collines, bé les Domino : benedicite uni- nissez le Seigneur; herbes et versa germinantia in terra plantes qui naissez de la terre , Domino. bénissez le Seigneur. Benedicite fontes Domi Fontaines, bénissez le Sei no : benedicte maria et flu- gneur; mers et fleuves, bénissez mina Domino. le Seigneur. CULTE DE MARIE. Grandes baleines, et tous les animaux qui vivez dans l'eau , bénissez le Seigneur ; oiseaux de l'air, bénissez le Seigneur. Bêtes douces et sauvages , bé nissez le Seigneur; enfants des hommes, bénissez le Seigneur. Benedicite cete et omnia quo; moventur in aquis Do mino : benedicite omnes volucres cœli Domino. Benedicite omnes bestia; et pecora Domino : benedidicite filii hominum Domi no. Benedicat Israel Dominum : laudet et supcrexaltet eumin sœcula. Benedicite sacerdotes Domini Domino : benedicite servi Domini Domino. Benedicite spiritus et animœ justorum Domino : be nedicite sancti et humiles corde Domino. Benedicite Anania , Azaria , Misael Domino : laudate et superexaltate eum in sœcula. Benedicamus Patrem et Filium, cum sanctoSpiritu: laudemus et supcrexaltemus eum in saecula. Benedictus es, Domine, in firmamento cœli : et laudabilis , et gloriosus , et superexaltatus in sœcula. Qu'Israël bénisse le Seigneur, qu'il célèbre ses louanges et sa gloire éternellement. Prêtres du Seigneur, chantez ses louanges ; serviteurs du Sei gneur, benissez son nom. Esprits et âmes des justes, bé nissez le Seigneur ; saints et humbles de cœur, bénissez sa Majesté. Ananie, Azarie et Misaël, bénissez le Seigneur; célébrez ses louauges et sa gloire éter nellement. Bénissons le Père et le Fils, avec le Saint-Esprit ; célébrons ses louanges et la gloire de Dieu éternellement. Seigneur, vous êtes digne d'ê tre loué, d'être glorifié et honoré de toute splendeur et de toute magnificence dans l'éternité. On ne dit point Gloria Patri. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Vous êtes bénie du SeiAnt. Benedicta Filia tu a gneur, ô Fille sainte; car c'est Doniino ; quia per te frucpar vous que nous avons reçu le tum vita; communicavimus. fruit de vie. Ant. Vous êtes belle. Ant. Pulehra es. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Le Seigneur lui donnera Ant. Dabit et Dominus le trône de David son père , et sedem David patris ejus, et regnabit in œternum. il régnera éternellement. Ant. Ecce ancilla. Ant. Voici la servante. De Noël à la Purification. 3 Office. Ant. Il est sorti un rejeton de Ant. Germinavit radix OrPICE. — LAUDES. 22I Jessé; il a paru une étoile de la maison de Jacob; une Vierge a enfanté le Sauveur; nous vous en louons et bénissons , 6 notre Dieu. Ant. Marie. Ant. Eccc Maria. Jesse ; orta est Stella ex Jacob ; Virgo peperit Salvatorem ; te laudamus , Deus noster. PSAUME 148. (Louanges de Dieu.) Louez le Seigneur, vous qui Laudate Dominum de rée lis: laudate eumin excclsis. êtes dans les cieux , loin v- le au plus haut du firmament. Vous, anges du Seigneur, Laudate cum omnes angeli ejus : laudate eum louez-le tous ; puissances et ar mées du Seigneur, louez-le omnes virtutesejus. toutes. Soleil et lune, louez le Sei I.audate eum sol et luna : laudate eum omnes stella; gneur ; étoiles et lumière, louezle toutes. et lumen. Laudate eum eœli cœloCieux des cieux , bénissez le rum : et aqua; omnes qua; Seigneur; et que les eaux qui super i vins sunt , laudent sont au-dessus des airs , louent le nom du Seigneur. nomen Domini. Quia ipse dixit , et facta Car il a parlé, et toutes choses sunt : ipse mandavit, et ont été faites : il a commandé, et toutes choses ont été créées. creata sunt. Il les a établies pour durer Statuit ca in a;ternum , cl in s.i-c iilini! Sa;culi : pra> dans tous les siècles ; il leur a ceptum poMiil , et non prœ- prescrit son ordre, et il demeure teribit. mviolable. Laudate Dominum de Louez le Seigneur, créatures terra ; dracones et omnes de la terre , dragons et baleines. abyssi. ignis , grando , nix , glaQue le feu , la grêle , la neige, cies, spiritus procellarum , la glace , les vents et les tour qua; faciunl verbum ejus. billons qui exécutent sa pa role; Montes et omnes colles : Que les montagnes et toutes ligna fructifera, et omnes les collines , les arbres fruitiers cedri. et tous les cèdres ; Bestia; et universa pecoQue les bêtes sauvages et tous ra : serpentes et volucres les animaux doux et domesti pennata'. ques, les reptiles et les oiseaux qui volent; Reges terra; et omnes poQue les rois de la terre , et 222 CULTE DE MARIE. tous les peuples ; les princes et tous les juges de la terre ; Que les jeunes hommes et les filles, les vieillards et les enfants, louent le nom du Seigneur; parce qu'il est le seul dont le nom est souverainement grand. Ses louanges se font entendre dans le ciel et sur la terre, et il a relevé la puissance de son peuple. Que les hymnes et les can tiques soient dans la bouche de tous ses saints : des enfants d'Israël , du peuple qui est uni à lui. On ne dit point Gloria Patri. puli : principes et omnes judices terne. Juvenes et virgines, senes cum junioribus, laudent nomen Domini : quia exaltatum est nomen ejus solius. Confessio ejus super ccelum et terram : et exaltavit cornu populi sui. Hymnus omnibus sanclis ejus : liliis Israol, populo appropinquanti sibi. psaume 149. (Louanges de Dieu. Ses Saints jugeront le monde.) Chantez un nouveau cantique à la gloire du Seigneur ; qu'il soit loué dans l'assemblée des saints. Qu'Israël se réjouisse en son Créateur ; que les enfants de Sion se réjouissent en leur Roi. Qu'ils louent son nom dans les concerts de musique ; qu'ils chantent ses louanges sur les tambours et sur la harpe. Parce que le Seigneur a mis toute son affection dans son peuple, et il glorifiera et sau vera ceux qui sont doux. Les saints seront comblés d'allégresse dans leur gloire, ils tressailleront de joie sur leurs lits. Ils auront les louanges de Dieu dans leur bouche, et des épées tranchantes dans leurs mains. Pour exercer la vengeance Cantate Domino canticum novum ; laus ejus in ecclesia sanctorum. Lœtetur Israel in eo qui fecit eum : et nlii Sion exultent in Rege suo. Laudent nomen ejus in choro : in tympano et psalterio psallant ei. Quia beneplacitum est Domino in populo suo : et cxaltabit mansuetos in salutem. Exultabunt sancti in gloria : uetabuntur in cubilibus suis. Exultationes Dei in gutture eorum : et gladii ancipites in manibus eorum. Ad faciendam vindictam OFFICE. — LAUDES. 223 iii nutionihus : increpatio- sur les nations , pour punir et châtier les peuples. nes in populis. Ad alligandos rcges coPour mettre leurs rois à la chaîne , et les plus nobles d'en rum in compedibus : et nobiles eorum in manicis fe tre eux dans les fers. reis. Pour exécuter sur eux l'arrêt Ut faciant in eis jndicium roriscriptum : gloria qui eu a été ordonné; c'est là ha;c est omnibus sanctis la gloire qui est réservée à tous ejus. les saints. On ne dit point Gloria Patri. PSAUME 150. (Invitation à célébrer le nom du Seigneur dans toutes les circonstances.) Louez Dieu dans son sanc tuaire; louez-le dans le lirmament , où éclate sa puissance. Louez-le dans les merveilles qu'il a faites; louez-le selon sa grandeur, qui n'a point de bornes. Louez-le au son des trom pettes, chantez ses louanges sur la harpe et sur la lyre. Louez-le avec des tambours et des concerts de musique ; louez-le sur la viole et sur le luth. Laudate eum in cymbalis Louez-le sur les tymbales benesonantibus , laudate harmonieuses , louez-le sur les eum in cymbalis jubilatio- tymbales claires et résonnantes; nis : omnis spiritus laudet que tout ce qui respire loue le Dominum. Seigneur. Gloria. Gloire. De la Purification àl'Avent. 1. Office. Ant. Pulebra es et deAnt. Vous êtes belle et toute eora , filia Jerusalem : ter- éclatante de gloire , lille de Jéribilis ut castrorum acies rusalem ; vous êtes terrible ordinata. comme une armée rangée en bataille. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Ecce ancilla DoAnt. Voici la servante du Laudate Dominum in sunctis ejus : laudate eum in lirmamento virtulis ejus. Laudate enm in virtutibus ejus : laudate eum secuiiduii) multitudinem magnitudiuis ejus. Laudate eum in sono tubœ : laudate eum in psalterio et citharà. Laudate eum in lympano et choro : laudate eum in chordis et organo. 224 CULTE DE MARIE. Seigneur ; qa'il me soit fait se- mini : fiat mihi sccundum Ion votre parole. verbum tuum. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Ecce Maria genuit Ant. Marie nous a enfanté le Sauveur, duquel saint Jean s'é nobis Salvatorem quem cria, lorsqu'il le vit : Voilà Joannes videns exclamavit , l'Agneau de Dieu, voilà celui dicens : Ecce Agnus Dei , qui efface les péchés du monde : ecce qui tollit peccata mundi : alleluia. louez Dieu. De Noël à l'Avent. 1. et 3. O ce. chapitre. (Cant.. 6.) Les filles de Sion l'ont vue , Viderunt eam filise Sion : et l'ont publiée bienheureuse ; et beatissimam prœdicaveles reines lui ont donné des runt, et reginœ laudaverunt louanges. eam. h- Rendons grâces à Dieu. n) Deo gratias. Pendant l'Avent. 2. Office. chapitre. (Isaïe, 11.) Il sortira un rejeton de la tige Egredietur virga de ra de Jessé , et il naîtra de sa ra dice Jesse , et flos de radice cine une fleur, sur laquelle l'es ejus ascendet, et requiescet prit du Seigneur se reposera. super eum spiritus Domini. a-. Rendons grâces à Dieu. t^ Deo gratias. O la plus glorieuse des Vier ges, qui êtes élevée au-dessus de tous les astres, vous avez nourri de vos mamelles sacrées celui qui vous avait créée dans sa bonté. Votre heureuse fécondité nous a rendu ce que la mal heureuse Eve nous avait fait perdre ; et vous ouvrez la porte du ciel à ceux qui pleurent. Vous êtes le sanctuaire du Très-Haut et la porte éclatante du jour; applaudissez donc, nations, dont la vie a été ra chetée par une Vierge. Gloire à vous , Seigneur , qui êtes né d'une Vierge, gloire à O gloriosa Virginum, Sublimis inter sidera, Qui te creavit provide , Lactente nutris ubere. Quod Kva tristis abstulit , Tu reddis almo germiiie : Intrent ut astra flebiles , Cœli recludis cardines. Tu Regis alti janua , Et aula lucis fulgida ; Vitam datam per Virginem, Gentes redemptse , plaudite. Jesu , tibi sit gloria , Qui natus es de Virgine , OFFICE. — LAlDliS. 22o Ciun Patre et almo Spiritu vous avec le Père et le SaintIn sempiterna sœcula. Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Amen. y Vous êtes bénie entre y Benedicta tu in mulieribus. toutes les femmes. ii- Et benedictus fructus ri Et le fruit de vos entrailles ventris tui. est béni. De la Purification à l'A vent. 1. Office. Ant. Beata Dei Genitrix. Ant. Bienheureuse Mère de Dieu. De Pâques au samedi de la Trinité on ne dit point cette antienne , mais la suivante : Regina cœli , lsatare. Al Reine du ciel, réjouissez leluia. vous : louez Dieu. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Spiritus sanctus. Ant. Le Saint-Esprit. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Mirabile mysterium. Ant. Un mystère admirable. CANTIQUE DE ZAr.H.VIIll:. (S. Luc, 1.) (Actions de grâces pour l'avènement de Jésus-Christ.) Benedictus Dominus , Deus Israel : quia visitavit et fecit redemptionem plebis suœ. Et erexit cornu salutis nobis , in domo David pueri sui. Sicut locutus est per os sanctorum : qui a sœculo Miut Prophctarum ejus. Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël , de ce qu'il a visité et racheté son peuple. De ce qu'il a suscité un puis sant Sauveur dans la maison de son serviteur David. Selon qu'il a promis par la bouche de ses saints Prophètes, qui ont été dans tous les siècles passés. De nous délivrer de nos en nemis, et des mains de tous ceux qui nous haïssent. Pour exercer sa miséricorde envers nos pères , et se souvenir de son alliance sainte. Salutem ex inimicis nostris : et de manu omnium qui oderunt nos. Ad faciendam misericordiam cum patribus nostris : et memorari testamenti sui sancti. Selon le serment, par lequel Jusjurandum quod juravit ad Abraham patrem il a juré à Abraham , notre nostrum : daturumse nobis. père , qu'il nous ferait cette I.!. 226 CULTE DE MARIE. Ut sine timore, de manu Qu'étant délivrés des mains de nos ennemis, nous le servi inimicorum nostrorum lirons sans crainte. berati : serviamus illi. Dans la sainteté et dans la In sanctitatc et justifia justice , nous tenant en sa pré coram ipso : omnibus diesence tous les jours de notre vie. bus nostris. Et vous, petit enfant, vous Et tu , puer , Propheta serez appelé le Prophète du Altissimi vocaberis : prseibis Très-Haut : car vous marcherez enim ante faciem Domini devant le Seigneur pour lui pré pararc vias ejus. parer ses voies. Pour donner à son peuple la Ad duudam scientiam saconnaissance du salut, ulin qu'il lutis plebi ejus : in remisobtienne la rémission de ses pé sionem peccatorum eorum. chés. Per viscera misericordiœ Par les entrailles de la misé ricorde de notre Dieu , par les Dei nostri : in quibus visiquelles ce Soleil levant nous est tavit nos Oriens ex alto. venu visiter d'en haut. Pour éclsirer ceux qui sont Illuminare his, qui in ensevelis dans les ténèbres de la tenebris, et in tunbra mormort , et pour conduire nos tis sedent : ad dirigendos pieds dans le chemin de la paix. pedes nostros in viam pacis. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1 . Office. Ant. Bienheureuse Mère de Ant. Beata Dei Genitrix Dieu, Marie toujours vierge, Maria , virgo perpetua , temple du Saint-Esprit ; vous templum Domini , sacraseule avez plu à Jésus-Christ rium Spiritus sancti : sola Notrc-Seigneur d'une manière sine exemplo placuisti Do qui n'a point d'exemple : priez mino nostro Jesu Christo : pour le peuple, suppliez pour ora pro populo, interveni le cierge, et intercedez pour pro clero , intercede pro les femmes, ce sexe pieux et devoto femineo sexo. fidèle. De Pâques au samedi avant la Trinité. Reine du ciel, réjouissez-vous, Regina cœli, lsctare, al louez Dieu ; parce que celui que leluia : quia quem mevous avez eu le bonheur de por ruisti portaro , alleluia : reter dans votre sein , louez Dieu , surrexit sicut dixit , alle est ressuscité comme il l'avait luia : ora pro nobis Deum , prédit , louez Dieu ; priez Dieu alleluia. pour nous, louez le Seigneur. y Seigneur , exaucez ma jfr Domine, exaudi oraprière. tionem mcam. OFFICE. — LAUDES. 227 s- Et clamor meus ad te it- Et que mes cris s'élèvent veniat. jusqu'à vous. Pendant ï Avent. ï. Office. Ant. Spiritus sanctus in Ant. Le Saint-Esprit descen te desceiidet, Maria : ne dra sur vous , Marie : ne crai timeas , habebis in utero gnez point , vous porterez le Fils Filium Dei, alleluia. de Dieu dans votre sein; louez Dieu. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Christe, eleison. Christ , ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. 'f Domine, exaudi oray Seigneur , écoutez ma tionem meam. prière. n- Et clamor meus ad te n- Et que mes cris s'élèvent veniat. jusqu'à vous. on EMUS. PRIONS. Deus, qui de beat»: Maris Virginis utero Verbum tuum, angelo nuntiante, carnem suscipere voluisti ; prsesta supplicibus tuis, ut . qui vere cam Genitricem Dei credimus , ejus apud te iiilercessionibus adj uvemur : per eumdem Domfnum nostrum Jesum Christum , etc. O Dieu , qui avez voulu que votre Verbe prit chair dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie , après lui avoir fait an noncer ce mystère par un ange ; nous vous supplions humble ment que , comme nous la croyons véritablement mère de Dieu , nous soyons aidés auprès de vous par ses prières. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigncur, etc. De Noël à lu. Purification. 3. Office. Ant. Mirabile mystcrium Ant. Un mystère admirable declaratur hodie ; innovan- éclate en ce jour ; il se fait un tur naturae : Deus homo nouveau changement dans la factus est : id quod fuit nature humaine ; Dieu est fait pennansit , et quod non homme ; il demeure ce qu'il erat assumpsit, non com- était , et il prend ce qu'il n'ctait mixtionem passus nequc di- pas , sans souffrir ni mélange ni visionem. division. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. y Domine , exaudi oray Seigneur , exaucez ma tionem meam. prière. n- Et clamor meus ad te a- Et que mes cris s'élèvent veniat. jusqu'à vous. OREMUS. Deus, quisalutis œtcrna?, PRIONS. O Dieu, qui avez donné aux "228 CULTE DE MARIE. hommes le salut éternel par la virginité féconde de la bienheu reuse Marie , accordez-nous , s'il vous plaît , que nous ressen tions les effets de l'intercession de celle pur qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie, Notre-Seigueur JésusChrist, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, etc. beatœ Marise virginitate fœcunds, humano generi prœmia prœstitisti : tribue, quœsumus , ut ipsam pro nobis intercedere sentiamus, per quam meruimus Auctorem vitœ suscipere Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tccum vivit et regnat in unitate Spiritus sancti, etc. ANTIENNE A SAINT JOSEPH. Fidelis servuset prudens, quem constituit Dominus suœ matris solatium, suœ carnis nutritium , et solum in terris magni consilii coadjutorem fidelissimum. } Ecce homo sine que^ Voilà l'homme sans repro che, véritable serviteur de Dieu. rela , verus Dei cultor ; n- Qui ne commet point d'in h- Abstinens se ab omni justice et qui conserve son in opere malo , et permanens . in innocentia sua. nocence. Voilà le serviteur fidèle et prudent que le Seigneur a éta bli le maître de sa maison , le conseil , le soutien et le consola teur de sa mère. PRIONS. OREMUS. Assistez-nous , Seigneur , par les mérites de l'Epoux de votre très-sainte Mère, afin que nous obtenions par son intercession les grâces que nous ne pouvons obtenir de nous-mêmes ; vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père , en l'unité du Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Sanctissimœ Genitricis tuœ Sponsi, qusesumus, Do mine, meritis adjuvemur, ut quod possibilitas nostra non obtinet, ejus nobis intercessione donetur : qui vivis et regnas cum Deo Patre in unitate Spiritus sancti Deus , per omnia sœcula ssaculorum. Amen. ANTIENNE A TOCS LES SAINTS. Durant l'année jusqu'à l'Avent. 1. et 3. Office. Ant. Sancli Dei omnes, Ant. Saints de Dieu , daignez tous intercéder pour notre salut intercedere dignemini pro et pour celui de tout le monde. nostra omniumque salute. v L«etamini in Domino, jfr Réjouissez - vous , justes, dans le Seigneur, et tressaillez et exultate justi. de joie. 223 OFFICE. — LAUDES. n Et gloriliez-vous en lui , n Et gloriamini onmes vous tous qui avez le cœur droit. rccti corde. PRIONS. Protege, Domine, popuSeigneur, protégez votre peu lum tuum , et Apostolorum ple , et conservez-le par le se tuorum Petri et Pauli , et cours d'une assistance conti aliorum Apostolorum tuo nuelle , qu'il vous demande avec rum patrocinio confiden- confiance par l'intercession de tem, perpetua defensione, saint Pierre et de saint Paul , et des autres Apôtres. conserva. Omnes sancti tui , quœNous vous supplions, Sei sumus, Domine, nos uni gneur, que tous vos saints nous que adjuvent ; ut dum co - assistent en toutes rencontres; rum merita recolimus , pa- afin qu'en honorant leurs méri trociniasentiamus: etpacem tes nous ressentions les effets de tuam nostris concede tem- leur intercession : donnez-nous poribus; et ab Ecclesia tua la pain en nos jours; éloignez cunctam repelle nequitiam ; de votre Eglise toute méchan iter, actus et voluntates nos- ceté; conduisez nos pas, nos tras et omnium famulorum actions et nos volontés et celles tuorum in saint is fuse pros- de tous vos serviteurs , dans le peritate disponc; benefae- chemin heureux du salut ; ré toribus nostris sempiterna compensez par les biens du ciel bona retribue, et omnibus ceux que nos bienfaiteurs nous lidelibus defunctis requiem font sur la terre , et accordez le œternam concede. Per Do- repos éternel aux fidèles qui sont morts. Par Notre-Seigneur. iuinum. jfr Domine, exaudi ora$ Seigneur , exaucez ma f in m -m meam. prière. n- Et clamor meus ad te ni Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous. veniat. jfr Benedicamus Domino. .v Bénissons le Seigneur. n- Deo gratias. h- Rendons grâces à Dieu. v (Jue les ames des Hdèles y Fidelium animre per iuisericordiam Dei requies- reposent en paix par la miséri cant in pace. corde de Dieu. u- Ainsi soit-il. 11! Amen. Pendant l'Avent. ï. Office. Ant. Ecce Dominus veAnt. Le Seigneur viendra niet, et omnes sancti ejus accompagne de tous ses saints : iimi co : et erit in die illa et on verra éclater en ce jourlux magna, alleluia. là une grande lumière : louez Dieu. * Le Seigneur apparaîtra sur J Ecce apparebit Domi nus super nubem candidum une nuée blanche. 230 CULTE DE MARIE. ii Et mille et mille saints n- Et cum eo sanctorum millia. paraîtront avec lui. PRIONS. ORBMCS. Seigneur, nous vous sup Conscientias nostras, qua;plions de purilier nos conscien sumus, Domine, visitandn ces, en les visitant par votre purifica, ut veniens Jesus grâce ; afm que Notre -Seigneur Christus Filius tuus, DomiJésus-Christ votre Fils, venant nus noster, cum omnibus avec tous ses saints, trouve en sanctis suis, paratam sibi nous une demeure préparée in nobis inventat mansiopour le recevoir. Lui qui étant nem : Qui tecuui. Dieu. n- Ainsi soit-il. «I Amen. jri Seigneur, exaucez, ete. .v Domine, exaudi, ete. » Que Dieu nous donne sa jr Deus det nobis suant paix. pacem. n- Et la vie éternelle. Ainsi 9- Et vitam a;ternam. soit-il. Amen. On dit ensuite une des antiennes de la sainte Vierge selon le temps, comme à la fin des Compiles. y Que le secours divin de* Divinum auxilium mameurc toujours avec nous. neat scmper nobiscum. n- Ainsi soit-il. n- Amen. A PRIME. Ave , Maria. Deus, in adjuloriummeum O Dieu, venez à mon aide. in tende. Domine, ad adjuvandum Seigneur, hâtez-vous do me me festina. secounr. Gloria Patri. Gloire. Memento , rerum CondiSouvenez-vous, ô Créateur de tor, l'univers, que pour opérer notre salut, vous avez bien voulu pren Nostri corporis, quod olim, Sacrata ab alvo Virginis , dre un corps comme le nôtre en naissant d'une Vierge toute pure Nascendo formam sumpet sans tache. seris. Maria , Mater gratia; , O Marie , Mère de grâce, Mère OFFICE. — PRIME. 231 Duleis Pareils dementise, Tu nos ab hoste protege , Et mortis hora suscipe. de miséricorde , défendez-nous contre nos ennemis, et receveznous sous votre protection à l'heure de notre mort. Gloire à vous , Seigneur, qui Jesu, tibi sit gloria , êtes né d'une Vierge, et soyez Qui natus es de Virgiue, Cum Patre et almo Spiritu , glorilié avec le Père et le SaintEsprit , dans les siècles éter In sempiterna saxula. nels. Ainsi soit-ii. Amen. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Assumpta est MaAnt. Marie a été élevée. ria. Pendant l'Avent. ï. Office. Ant. Missus est Gabriel. Ant. I.'angc Gabriel a été en voyé. De Koèl à la Purification. 3. Office. Ant. O admirabile comAnt. O commerce admiramercium! ble! "PSAUME 53. (Cris de l'âme vers Dieu pour implorer son secours.) Deus, in nomine tuo salO Dieu, sauvez-moi par v«vum me fac : et in virtute tre nom, et soutenez par votre puissance la justice de ma tua judica me. cause. Deus, exaudi orationem O Dieu, écoutez ma prière ; meam : auribus percipe ver- prêtez l'oreille aux paroles de ma bourbe. ba oris mei. Quoniam alieni insurCar les étrangers se sont éle rexerunt adversum me : et vés contre moi ; et les forts ont fortes quœsierunt animam cherché à me perdre ; et ils meam: et non proposue- n'ont point eu Dieu devant leurs runt Deum ante conspec- yeux. tum suum. Mais voici Dieu qui vient à Ecce enim Dcus adjuvat me : et Dominus susceptor mon secours; le Seigneur est le protecteur de mon âme. est animœ mese. Rejetez sur mes ennemis les Averte mala inimicis meis: et in veritaie tua dis maux qu'ils veulent me faire; exterminez-les dans votre vé perde illos. rité. Je vous oifrirai des sacritices Voluntarie sacrilicabo li- 23-2 CULTE DE MARIE. avec une pleine volonté ; et je rendrai grâces, Seigneur, à vo tre nom, parce qu'il est bon. Car vous m'avez délivré de toutes mes afflictions; et mou œil a regardé avec mépris mes ennemis. Gloire. bi : et conlitebor nomini tuo, Domine, quoniam boiiiim est. Quoniam ex onmi tribulationc eripuisti me : et su per inimicos meos despexit oculuj meus. Gloria Patri. psaume 84. (Le Psalmiste rend grâces de la fin de la captivité ; il soupire après l'avènement de Jésus-Christ.) Seigneur, vous avez béni vo Benedixisti, Domine, ter tre terre; vous avez fait cesser ram tuam : avertisti captivitatem Jacob. la captivité de Jacob. Vous avez remis l'iniquité de Remisisti iniquitatem pievotre peuple ; vous avez cou bis tuœ : operuisti omuia peccata eorum. vert tous ses péchés. Vous avez apaisé toute vo Mitigasti omnem iram tre indignation; vous avez cal tuam : avertisti ab ira indimé tous les mouvements de vo gnationis tua;. tre colère. Convertissez-nous, ô Dieu, Converte nos, Deus, saluqui êtes notre Sauveur ; et dé taris noster ; et averte iram tournez votre indignation de tuam a nobis. dessus nous. Serez-vous toujours irrité con Numquid in œlermim tre nous? ferez-vous durer votre irascaris nobis? aut extencolère dans la suite de tous les des iram tuam a generatiouc iu generationem ? âges? Deus, tu conversus viviliO Dieu, vous vous réconci lierez avec nous; et vous nous cabis nos : et plebs tua la> donnerez une vie nouvelle, et tabitur in te. votre peuple se réjouira en vous. Faites-nous sentir les effets Osteude nobis, Domine, de votre miséricorde, et don miscricordiam tuam : et sanez-nous le Sauveur que vous lutare tuum da nobis. voulez envoyer. J'écouterai ce que le Seigneur Audiam quid loquatur in dira en moi; car il annoncera me Dominus Deus: quo la paix à son peuple. niam loquetur pacem iu plebem suam. Il l'annoncera à ses saints, et Et super sanctos suos : et à ceux qui rentrent au fond de in eos qui couvertuntur ad leur cœur. cor. OFFICE. — l'RIMK. Verumtamen prope timentes in m salutaris ipsius: ut inhabitet gloria in terra iiostra. Miscricordia et veritas obviaverunt sibi : justitia et pax osculatœ surit. Veritas de terra orta est : et justitia de cœlo prospexit. Etenim Dominus dabit benegnitatem : et terra nnstra dabit fractum siuim. Justitia aule cum ambulabit : et ponet in via gressus suos. Gloria Patri. 2:1:1 Certes, le salut qu'il doit don ner, arrivera bientôt à ceux qui le craignent, atin que sa gloire babite dans notie terre. La miséricorde et la vérité se sont rencontrées; la justice et la paix se sont entrebaisées. La vérité est sortie de la ter re; et la justice nous a regar dés favorablement du ciel. Car le Seigneur donnera ses douces inlluences, et notre terre produira son fruit. La justice marchera devant lui, et il conduira ses pas dans la droite voie. Gloire. PSAUME 116. (Tous les peuples sont invités à louer Dieu.) Laudate Dominum om ites gentes : laudate eum omnes populi. Quoniam conlirmala est super nos misericordia ejus : et veritas Domini manet in a'trnllim. Gloria Patri, ete. Nations, louez toutes le Sei gneur ; peuples, louez-le tous. Parce qu'il a signalé envers nous la grandeur de sa miséri corde ; et que la vérité du Sei gneur demeure éternellement. Gloire soit, ete. De la Purification à l'Avent. t. Office. Ant. Assuinpta est Maria Ant. Marie a été élevée dans in cœlum : gaudent angeli, le ciel; les anges se réjouissent laudantes benedicunt Do- de sa gloire, et ils en bénissent mitniiM. le Seigneur par leurs louanges. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Missus est Gabriel Ant. L'ange Gabriel a été enangclus ad Mariam Virgi- voyé à la Vierge Marie, que Jonem desponsatam Joseph. seph avait épousée. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. O admirabile comAnt. O commerce admirable ! mercium ! Creator generis le Créateur du genre humain, humani animatimi corpus prenant un corps animé, a dai sumens, de Virgiuc nasci gné naître d'une Vierge, et se 234 CILTE DE MARIE. faisant homme sans l'opération dignatus est ; et procedons de l'homme, il nous a rendus homo sine semine, largitus participants de sa divinité. est nobis suam deitatem. De Noël à l'Avent. 1. et 3. Office chapitre. (Cant. 6.) Qui est celle-ci qui s'avance Qua; est ista qua; progre semblable à l'aurore qui se ditur quasi aurora consurlève, belle comme la lune, écla gens, pulehra ut luna, tante comme le soleil, et terri electa ut sol, terribilis ut ble comme une armée rangée castrorum acies ordinata ? en bataille ? b) Rendons grâces à Dieu. A Deo gratias. Pendant l'Avent. ï. Office. chapitre. (Isaïe,7.) Une Vierge concevra et en Ecce Virgo concipiet , et fantera un Fils, qui sera appelé pariet Filium , et vocabitur Emmanuel, c'est-à-dire, Dieu nomen ejus Emmanuel. Buavec nous. Il mangera le beurre tyrum et mel comedet, ut et le miel, en sorte qu'il sache sciat reprobare malum, et rejeter le mal et choisir le cligere bonum. bien. n- Deo gratias. n- Rendons grâces à Dieu. v Dignare me laudare te, j> Agréez que je vous loue, ô Virgo sacrata. Vierge sacrée. n- Et donnez-moi de la force n- Da mihi virtutem con tra bostes Ums. contre vos ennemis. Seigneur, ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. Christ, ayez pitié de nous. Christe, eleison. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. * Domine, exaudi orav Seigneur, écoutez ma tionem meam. prière. n- Et clamor meus ad te n- Et que mes cris s'élèvent veniat. jusqu'à vous. De la Purification à l'Avent. 1. Office. PRIONS. OHE Ml S. O Dieu , qui avez daigné choi sir le sein virginal de la bien heureuse et chaste Marie, pour y faire votre demeure : accor dez-nous, s'il vous plait, qu'é tant appuyés du secours de son intercession, nous honorions sa mémoire avec une joie toute Deus, qui virginalem aulam beata; Maria; Virginis, in qua habitares, eligere di gnatus es : da , qua;sumus, ut sua nos defensionc munitos, jucundos facias sua; interesse commemorationi : Qui vivis. u- Amen. 235 OFFICE. PRIME. pure. C'est ce que nous vous demandons, ô Sauveur, qui étant Dieu, vivez. h- Ainsi soit-il. jfr Domine, exaudi orav Seigneur, exaucez ma tionem meam. prière. n- Et clamor meus ad te n- Et que mes cris s'élèvent veniat. jusqu'à vous. y Benedicamus Domino. v Bénissons le Seigneur. n- Deo gratias. n- Rendons grâces à Dieu. y Fidelium animœ per y Que les âmes des fidèles misericordiam Dci requies- reposent en paix par la miséri cant in pacc. corde de Dieu. n- Amen. \\ Ainsi soit-il. Pendant l'Aient. ï. Office. OREMCS. PRIONS. Deus, qui de beatœ Mariœ Virginis utero Verbum tuum , angelo nuntiante , carnem suscipere voluisti ; prassta supplicibus tuis, ut qui vere eam Genitricem Dei credimus, ejus ad te intercessionibus adjuvemur : Per eumdem. O Dieu, qui avez voulu que votre Verbe prit chair dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie, après lui avoir fait an noncer ce mystère par un ange ; nous vous supplions humblement que, comme nous la croyons vé ritablement Mère de Dieu, nous soyons aidés auprès de vous par ses prières: Par le même. y Seigneur, exaucez, etc. y Domine, exaudi, etc. De Noël à la Purification. 3. Office. OREMI'S. PRIONS. Deus, qui salutis seterna-, beatœ Marise virginitate fœcunda, humano gencri pra-mia prœstitisti : tribue, qusesumus, ut ipsam pro nobis intercedere sentiamus , per quam meruimus Auctorem vitœ suscipere Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit. y Domine, exaudi, etc. O Dieu, qui avez donné aux hommes le salut éternel, par la virginité féconde de la bienheu reuse Marie ; accordez-nous, s'il vous plaît, que nous ressen tions les effets de l'intercession de celle par qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie, Notre-Seigneur Jé sus-Christ, qui, étant Dieu, vit. y Seigneur, exaucez, etc. 230 r.ILTE DE MARIE. A TIERCE. Ave , Maria. Deus, in adjutorium, etc. Souvenez-vous, ô Créateur de Memento , rcrum Conditor, l'univers, que pour opérer notre salut, vous avez bien voulu Nostri coiporis, quod olim, prendre un corps comme le nô Sacrata ab alvo Virginis, tre, en naissant d'une Vierge Nascendo formam sumpseris. toute pure et sans tache. O Marie, Mère de grâce, Mère Maria Mater gratia* , de miséricorde , défendez-nous Duleis Parens clementiec, contre nos ennemis , et recevez- Tu nos ab hoste protege , nous sous votre protection à Et morlis hora suscipe. l'heure de notre mort. Gloire à vous , Seigneur, qui Jesu , tibi sit gloria , êtes né d'une Vierge, et' soyez Qui natus es de Virgine, glorifié avec le Père et le Saint- Cum Patre et almo Spiritu, Esprit, dans les siècles éternels. In sempiterna ssecula. Ainsi-soit-il. Amen. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Marie Vierge. Ant. Maria Virgo. Pendant l'Avent. ï. Office. Ant. Je vous salue, Marie. Ant. Ave, Maria. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Lorsque vous êtes ne. Ant. Quando nalus es. PSAUME 119. (Prière d'une âme qui déplore les misères de cette vie et demande la lin de son exil.) Ad Dominum, cum triJ'ai crié au Seigneur dans mon extrême affliction, et il bularer, clamavi : et exaudivil me. m'a exaucé. Domine, libera animam Seigneur, délivrez mon âme des lèvres injustes, et de la lan meam a labiis iniquis; et a lingua dolosa. gue trompeuse. OFFICE. — TIERCE. 231 Quid detur tibi, uut quid Que te donnera-t-on, quelle npponntur tibi : ad linguam récompense te donnera- 1- on pour ta langue trompeuse ? dolosam ? Sagitlœ potentis acutœ : Sinon que tu verras tomber cum carbonibus desolato- sur toi des flèches aiguës tirées par un puissant bras, accompa gnées de charbons ardents et consumants. Heu mihi quia incolatus Hélas ! que mon exil est long ! meus prolongatus est ! ha- je vis ici parmi les habitants de bitavi cum habitantibus Ce- Cédar ; et il y a longtemps que dur : multum incola fuit mon âme est étrangère. anima mea. Cum his qui oderunt paJe gardais un esprit de paix cem, eram pacificus : cum avec ceux qui haïssent la paix ; loquebar illis, impugnabant et lorsque je parlais à eux, ils me gratis. me persécutaient sans aucun sujet. Gloria Patri. Gloire. PSAUME 120. (C'est de Dieu seul qu'il faut attendre son secours.) Levavi oculos meos in montes: unde veniet auxilium mihi. Auxilium meum a Domi no : qui fecit cœlum et ter ram. Non det in commotionem pedem tuum : neque dormitet qui custodit te. Ecce non dormitabit , neque dormiet : qui custodit Israel. Dominus custodit te , Dominus protectio tua : super manum dexteram tuam. Per diem sol non uret te : neque luna per noctem. Dominus custodit te ab J'ai levé mes yeux vers les montagnes , pour voir d'où me viendra du secours. Mon secours vient du Sei gneur, qui a fait le ciel et la terre. Qu'il ne permette point que votre pied soit ébranlé , et que celui qui vous garde ne s'en dorme point. Certes , celui qui garde Israël veillera toujours, et il ne sera point surpris du sommeil. Le Seigneur est celui qui vous garde, le Seigneur est votre protecteur, celui qui vous tient par la main droite. Le soleil ne vous brûlera point pendant le jour, ni la lune ne vous nuira point pendant la nuit. Le Seigneur vous délivrera de 238 CULTE DE MARIE. tout mal : que le Seigneur prenne omni malo : custodiat ani votre âme en sa garde. msin tuam Dominus. Que le Seigneur vous garde à Dominus custodiat introivotre entrée et à votre sortie , tum tuum, et exitum tuum : depuis ce temps jusqu'à jamais. ex hoc nunc et usque in sseculum. Gloire. Gloria Patri. PSAUME 121. (Union et charité qui règne dans l'Église , ligure du ciel.) Je me suis réjoui , lorsqu'on Lœtatus sum in his , quœ m'a dit : Nous irons en la mai dicta sunt mihi : In domum son du Seigneur. Domini ibimus. Nos pieds étaient fermes dans Stantes crant pedes nostri : in atriistuis, Jerusalem. votre enceinte , ô Jérusalem. Jérusalem est bâtie comme Jerusalem , quse sedificaune ville dont tous les habitants tur ut civitas : cujus participatio ejus in idipsum. sont unis ensemble. Car c'est dans elle que sont Illuc enim ascenderunt venues toutes les tribus , toutes tribus, tribus Domini : tesles tribus du Seigneur, selon timonium Israel ad conlil'ordre qu'il en avait donné à tendum nomiui Domini. Israël , pour y célébrer son nom. C'est là que sont établis les Quia illic sederunt sedes trônes de justice : les trônes sur in judicio : sedes super dola maison de David. miiin David. Demandez ce qui regarde la Rogate quœ ad pacem paix de Jérusalem : ô Cité sunt Jerusalem : et abunsainte, que ceux qui vous ai dantia diligentibus te. ment soient dans l'abondance. Que la paix soit dans vos for Fiat pax in virtute tua : teresses, et que l'abondance et abundantia in turribus règne dans vos tours. tuis. Je parlais de ce qui regarde Propter fratres meos, et votre paix , ô Jérusalem , à proximos meos : loquebar cause que mes frères et mes pacem de te. proches sont vos habitants. J"ai cherché à vous procurer Propter domum Domini du bien , à cause que la maison Dei nostri : quœsivi bona du Seigneur notre Dieu est dans tibi. votre enceinte. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. La Vierge Marie a été Ant. Maria Virgo as- OFFICE. — TIEBCE. 2:«) sumpta est ad a-thereum élevée dans la céleste demeure , thalamum, in quo Rex re- où le Roi des rois est assis sur gum stellato sedet solio. un trône semé d'étoiles. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Ave, Maria, gratia Ant. Je vous salue, Marie, plena, Dnmiims ter um : be- pleine de grâce , le Seigneur est nedicta tu in mulieribns, avec vous : vous êtes bénie entre alleluia. toutes les femmes : louez Dieu. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Quando natus es iuAnt. Lorsque vous êtes né effabiliter ex Virgine , tune d'une Vierge par un mystère impletœ sunt Scripturse : ineffable, les Ecritures ont été sicut pluvia in vellus descen- accomplies ; vous êtes descendu tlisti, ut salvum faceres ge comme la pluie sur une toison , mis hiunanum : te lauda- et vous êtes venu pour sauver le mus, Deus noster. genre humain : nous vous en louons et bénissons, ô notre Dieu. De Noël à l'Avent. 1. et 3. Office. CHAPITRE. (Eccl., 24.) Et sic in Sioii Qrmata J'ai été ainsi affermie dans sum, et in civitate sancti- Sion, j'ai fixé le lieu de mon ficata similiter requievi , et repos dans la Cité sainte , et ma in Jerusalem potestas mea. puissance a été établie dans Jé rusalem. n- Deogratias. a- Rendons grâces à Dieu. Pendant l'Avent. 2. Office. chapitre. (Isaïe, 11.) Egredietur virga de raIl sortira un rejeton de la tige clice Jesse : et flos de radice de Jessé , et il naîtra de sa rarinu ejus ascendet , et requiescet une fleur sur laquelle l'Esprit super emii Spiritus Domiui. du Seigneur se reposera. .i Dco gratias. n- Rendons grâces à Dieu. v La grâce est répandue sur y Diffusa est gratia in lavos lèvres. biis tuis. n- Propterca benedixit te a- C'est pourquoi Dieu a versé Deus in œternum. sur vous ses bénédictions pour toute l'éternité. Seigneur , ayez pitié de nous. Kyrie , eleison. Christe , eleison. Christ , ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. y Seigneur, exaucez ma y Domine, exaudi orationem meam. prière. 240 CULTE DE MARIE. »' Et que mes cris s'élèvent n Et clamor mous ad te jusqu'à vous. veuiat. De Noël à l'A vent. 1. et S. Office. puions. oiîEJirs. O Dieu, qui avez donné aux hommes le salut éternel par la virginité féconde de la bienheu reuse Marie ; accordez-nous , s'il vous plaît , que nous ressen tions les effets de l'intercession de celle par qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie , Notre-Seigneur JésusChrist , qui , étant Dieu , vit. Dcus , qui salutis seternœ , beatse Marise virginitate fœcunda , humano gencri prsèmia prœstitisti ; tribue , qusesumus , ut ipsam pro nobis intercedere sentiamus, per quaui meruimus Auctorem vite suscipere Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum , qui tecum vivit. jfr Seigneur, exaucez ma y Domine , exaudi oraprière. tionem meam. (h Et que mes cris s'élèvent n) Et clamor meus ad te jusqu'à vous. veniat. jfr Benedicamus Domino. ji Bénissons le Seigneur. » Rendons grâces à Dieu. u- Deo gratias. jfr Que les âmes des fidèles re # Fidelium anima» per posent en paix par la miséricorde misericordiam Dei requiesde Dieu. cant in pace. n) Ainsi soit-il. n- Amen. Pendant l'Avent. 2. Office. puions. OREMUS. Deus, qui de beat:e Marte O Dieu, qui avez voulu que votre Verbe prît chair dans le Virginis utero Verbum sein de la bienheureuse Vierge tuum , angelo nuntiante , Marie , après lui avoir fait an carnem suscipere voluisti : noncer ce mystère par un ange ; prsesta supplicibus luis , ut nous vous supplions humble qui vere eam Genitricem ment que , comme nous la Dei credimus , ejus apud croyons véritablement Mère de te intercessionibus adjuveDieu , nous soyons aidés auprès mur : Per eumdem. de vous par ses prières : Par le même. ')r Domine, exaudi, etc. * Seigneur, exaucez, etc. OFFICE. — SEXTF. Hi A SEXTE. Ave, Maria. Deus in adjutorium , ete. HYMNE. Memento , rcrum CondiSouvenez-vous, ô Créateur de tor, l'univers, que pour opérer notre Nostri corporis, quod olim, salut, vous avez bien voulu prenSarrata ab alvo Virginis, dre un corps comme le nôtre, en Nascendo formam sumpse- naissant d'une Vierge toute pure ris. et sans tache. Maria , Mater gratis1 , O Marie , Mère de grâce, Mère Duleis Parens dementia; , de miséricorde , défendez-nous Tu nos ab hoste protege , contre nos ennemis , et recevezEt mortis hora suscipe. nous sous votre protection à l'heure de notre mort. Jesu, tibisitgloria, Gloire à vous, Seigneur, qui Qui natus es de Virginc, êtes né d'une Vierge, et soyez Cum Patre et almo Spiritu , glorifié avec le Père et le Saintln sempiterna sx'cula. Esprit, dans les siècles éternels. Amen. Ainsi soit-il. De la Purification ùl'Avent. 1. Office. Ant. In odorem. Ant. Attirés par l'odeur. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Ne timeas. Ant. Ne craignez point. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Rubum quem videAnt. Dans le buisson. rat. PSAUME 122. (Abandon d'une ûme à Dieu dans les temps de tribulations.) Ad te levavi oculos meos, J'ai élevé mes yeux vers vous, qui habitas in cœlis. ô Dieu, qui habitez dans les oieux. Ecce sicut oculi servoComme les veux des serviteurs " 14 242 CULTE DE MARIE. sont sur les mains de leurs maîtres ; Et comme les yeux de la ser vante sont sur les mains de sa maîtresse ; ainsi nous tenons nos yeux arrêtés sur le Seigneur notre Dieu , jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous. Ayez pitié de nous , Seigneur, ayez pitié de nous, nous sommes étrangement accablés de mépris. rum , in manibus dominorum suorum. Sicut oculi ancillœ in ma nibus domina; sua; : ita oculi nostri ad Dominum Deum nostrum , doncc misereatur nostri. Miserere nostri, Domine, miserere nostri : quia multum repleti sumus despectione. Notre âme est étrangement Quia multum repleta est accablée; elle est devenue un anima nostra : opprobrium sujet de raillerie aux riches et abundantibus , et despectio de mépris aux superbes. super bis. Gloire. Gloria Patri. psaume 123. (David remercie Dieu de l'avoir sauvé , ainsi que son peuple , de la rage de se!s ennemis.) Nisi quia Dominus erat in Qu'Israël dise maintenant : Si le Seigneur n'eût été avec nobis , dicat nunc Israël : nous; si le Seigneur, di-sje), nisi quia Dominus erat in n'eût été avec nous. nobis. Cum exurgcrent homines Lorsque les hommes s'éle vaient contre nous, ils nous au in nos : forte vivos deglu raient dévorés tout vifs. tissent in nos. Cum irasceretur furor Lorsque leur fureur était ani mée contre nous avec violence, eorum in nos : forsitan aqua les eaux nous auraient submer- absorbuisset nos. Notre âme a passé au travers d'un torrent ; notre âme aurait passé au travers d'une eau à la quelle on n'aurait pas pu résis ter. Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas livrés en proie pour être déchirés de leurs dents. Notre âme s'est sauvée com me un oiseau qui s'échappe du filet des oiseleurs. Le filet a été brisé , et nous nous sommes échappés. Notre secours est au nom du Torrentem pertransivit anima nostra : forsitan pertransisset anima nostra aquam intolerabilem. Benedictus Dominus : qui non dedit nos in captionem dentibus eorum. Anima nostra sicut passer erepta est : de laqueo ve nait tium. Laqueus contritus est : et nos liberati sumus. Adjutorium nostrum in OFFICE. — SF.XTE. 2*3 nomiue Domini : qui fécit Seigneur, qui a créé le ciel et cœlum et terram. la terre. Gloria. Gloire. psaume 124. (La protection de Dieu est assurée à ceux qui mettent en lui leur conliance.) Ceux qui mettent leur con Qui conlidunt in Domi no, sicut nions Sion : non fiance au Seigneur, sont comme commovebitur in œternum la montagne de Sion : celui qui habite en Jérusalem ne sera ja qui habitat in Jerusalem. mais ébranle. Montes in circuitu ejus , Les montagnes l'environnent et Dominus in circuitu po- de toutes parts, et le Seigneur puli sui : cx hoc , nunc , et environnera sou peuple depuis usque in sœculum. ce temps jusqu'à jamais. Quia non relinquet Do Car le Seigneur ne laissera minus virgam peccatorum pas toujours la verge des mé super sortem justorum : ut chants s'appesantir sur les jus non extendaist justi ad ini- tes : do peur que les justes ne quitatem mmms suas. portent leurs mains à l'iniquité. Henefae, Domine, bonis : Seigneur, faites du bien aux et rectis corde. bons et ù ceux qui ont le cœur droit. Declinantes autem in Mais Dieu traitera ceux qui obligationes , adducet Do se détournent et s'engagent minus cum operantibus ini- dans des voies obliques, comme quitatem : pax super Israël. ceux qui commettent l'iniquité : que la paix soit dans Israël. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Aient. 1. Office. Ant. In odorem unguenAnt. Attirés par l'odeur de lorum tuorum currimus : vos parfums , nous courons adolescentulse dilexerunt te après vous : les jeunes filles niiuis. vous ont beaucoup aimé. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Ne timeas, Maria, Ant. Ne craignez point , Mainvenisti gratiam apud Do- rie, vous avez trouvé grâce deminum : ecce concipies , et vant le Seigneur : vous conceparies Filium. Alleluia. vrez , et vous enfanterez un Fils. Alleluia. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Rubum quem videAnt. Dans le buisson ardent 2*4 CULTE DE MARIE. que Moïse vit qui se conservait sans brûler, nous reconnaissons la figure de votre admirable virginité, que votre fécondité n'a point blessée : Mère de Dieu, intercédez pour nous. rat Mojses iucombustum , conservatam agnovimus tuam laudabilem virginitatem : Dei Genitrix , interce de pro nobis. De Noël à Vivent. . et 3. Office. chapitre. (Eccl. 24.) lit radicavi in populo hoJ'ai pris racine dans le peu ple que mon Dieu a élevé en norificato, et in parte Dei honneur, et qu'il a choisi pour mei hsreditas illius :?et in sa portion et son héritage ; et pleuitudine sanctorum dej'ai arrêté ma demeure dans tentio mea. l'assemblée de tous les saints. n- Deo gratias. h- Rendons grâces à Dieu. Petulant l'Avent. 2. Office. CHAPITRE. (LUC , 1.) Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père , et il régnera éternellement dans la maison de Jacob , et son rè gne n'aura point de fin. h- Rendons grâces à Dieu. y Vous êtes bénie entre tou tes les femmes. n- Et le fruit de vos entrailles est béni. Seigneur, ayez pilié de nous. Christ, ayez pitié de nous. Seigneur," ayez pitié de nous. y Seigneur, exaucez, etc. Dabit ci Dominus Deus sedem David patris ejus , et regnabit in domo Jacob in œternum, et regni ejus non erit finis. n- Deo gratias. y Benedicta tu in mulieribus. n- Et benedictus fructus ventris tui. Kyrie, eleison. Christc , eleison. Kyrie , eleison. y Domine , exaudi , etc. De la Purification à l Avent. 1. Office. oui: Mrs. PRIONS. O Dieu , plein de miséricorde, Concede, misericors Deus, accordez à notre faiblesse le se fragilitati nostrse prœsi cours dont elle a besoin ; et fai dium : ut qui sanctsn Dei tes qu'étant aidés par l'inter Genitricis memoriam agicession de la sainte Mère de mus , intercessionis ejus Dieu dont nous célébrons la auxilio , a nostris iniquitatimémoire , nous nous relevions bus resurgamus : Per eumde nos iniquités : Par le même. dem. y Domine , exaudi orai Seigneur, exaucez ma prière. tionem meam. OFFICE. -:\:. SEME. h- I .! que mes cris s'élèvent n Et clumui- meus ad te veniat. jusqu'à vous. v Benedicamus Domino. .t Bénissons le Seigneur. ij Deo gratias. H- Rendons çràccs à Dieu. v Fideluim anima'. per y Que les ames des fidèles misericordiam Dei requies- reposent eu paix par la miséri «.ant in pace. corde de Dieu. n- Amen. r Ainsi soit-il. Pendant l'Avent. i. Office. puions. Deus, qui de beata; Maria; O Dieu, qui avez voulu que Virginis utero Verbum votre Verbe prit chair dans le tuum , angelo nuntiante , sein de la bienheureuse Vierge carnem suscipere voluisti; Marie , après lui avoir fait an pra-sta supplicibus tuis, ut noncer ce mystère par un ange ; qui vere eam Genitricem nous vous supplions humble Dei credimus , ejus apud te ment que, comme nous la intercessionibus adjuve- croyons véritablement Mère de Dieu , nous soyons aidés auprès mur : Per eumdem. de vous par ses prières : Par le même. y Seigneur, écoutez, elc. y Domine, evaudi , ete. OREMIS. De Noël à la Purification. 3. Office. OHEMIS. pnioMS. Deus, qui salutis a'terua;, beata; Maria; virginitate feecunda , humano generi prœmia prœstitisti : tribue , qua;sumus, ut ipsam pro nobis iutercedere sentiamus, per quam meruimus Auctorem vita; suscipere Douiinum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit. y Domine, exaudi, ete. O Dieu, qui avez donné aux hommes le salut éternel par la virginité féconde de la bienheu reuse Marie; accordez-nous, s'il vous plait, que nous ressen tions les effets cle l'intercession de celle par qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie, Notre-Seigneur Jésus-Chrit, qui, étant Dieu , vit. * Seigneur, exaucez, ete. li. 216 CULTE DE MARIE. A NONE. Ave, Maria. Deus , in adjulorium , etc. Souvenez-vous, ô Créateur de l'univers, que pour opérer notre salut, vous avez bien voulu prendre un corps comme le nôtre, en naissant d'une Vierge toute purc et sans tache. O Marie, Mère de grâce, Mère de miséricorde, défendeznous contre nos ennemis, et recevez-nous sous votre protection à l'heure de notre mort. Gloire à vous , Seigneur, qui êtes né d'une Vierge, et soyez glorifié avec le Père et le SaintEsprit dans les siècles éternels. Ainsi soit-il. Memento , rerum Conditor, Nostri corporis , quod olim , Sacrata ab alvo Yirginis, Nascendo formam sumpseris. Maria , Mater gratiœ , Duleis Parens clementise, Tu nos ab hoste protege , Et mortis hora suscipe. Jesu , tibi sit gloria , Qui natus es de Virginc, Cum Patre et almo Spiritu, In sempiterna ssecula. Amen. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Vous êtes belle. Ant. Pulehra es. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Voici la servante. Ant. Ecce ancilla. De Noël à la Purification. 3, Office. Ant. Marie. Ant. Ecce Maria. PSAUME 125. (Joie de l'âme délivrée du joug du péché.) Lorsque le Seigneur délivra In convertendo Dominus Sion de captivité, la joie que captivitatem Sion : facti sunous eûmes, nous mit comme mus sicut consolat i. hors de nous-mêmes. OFFICE. — tfOHI. Tune rcpletum est gaudio os nostrum : et lingua nostra exultatione. Tune dicent inter gentes : Magnifïcavit Dominus faccre cum eis. Magnificavit Dominus facere nobiscum : facti sumus la;tantes. Concerte , Domine , eaplivitatem nostram : sicut torrens in austro. Qui seminant in lacrymis , in exultatione metent. Euntes ibant et flebant : mittentes semina sua. Venientes autem venient cum exultatione : portantes manipules suos. Gloria Patri. 247 Notre bouche a poussé des cris de réjouissance, et notre langue des chants d'allégresse. Alors on dit de nous parmi les nations : Le Seigneur a fait de grandes choses pour eux. Le Seigneur a fait de grandes choses pour nous : il nous a comblés de joie. Seigneur, achevez de nous ti rer de captivité , et de nous faire revenir en foule , comme des torrents qui se fondent au vent du midi. Ceux qui sèment avec larmes, recueilleront avec joie. Ils marchaient en pleurant, lorsqu'ils jetaient la semence sur la terre. Mais ils reviendront pleins d'allégresse , portant le» gerbes qu'ils auront recueillies. Gloire. PSAUME 126. (Vanité des efforts de l'homme qui ne réclame pas le secours du Seigneur.) Nisi Dominus œdilicaverit Si le Seigneur n'édifie luidomum : in vanum lahora- même une maison , en vain tra vaillent ceux qui s'efforcent de verunt qui sedificant eam. l'édifier. Nisi Dominus custodierit Si le Seigneur ne garde luicivitatem : frustra vigilat qui même une ville, c'est en vain custodit eam. que veille celui qui la garde. Vanum est vobis ante luEn vain vous vous lèverez cem surgere : surgite post- avant le jour; levez -vous après quam sederitis, qui mandu- être demeurés assis , vous qui mangez le pain de douleur. catis panem doloris. Cum dederit dilectis suis Lorsque Dieu aura fait reposer somnum : ecce hœreditas ses bien- aimes, on reconnaîtra Domini, filii ; merces, fruc- que les enfants sont un héritage tus ventris. * qui vient du Seigneur, et que le fruit des entrailles est une ré compense. Sicut sagittœ in manu poLes enfants de ceux qui ont 248 CULTE LE MARIE. été rejetés seront comme des tentis : ita tilii excussorum. flèches en la main d'un homme fort. Beatus vir qui implevit Heureux celui qui en a rempli son désir ; il ne sera point confus desiderium suum ex ipsis : lorsqu'il parlera à ses ennemis nou confundetur, cum lodevant les tribunaux des juges. quetur inimicis suis in porta. Gloria Patri. Gloire. psaume 127. (Les bénédictions de Dieu ne manqueront pas à ceux qui observeront sa loi.) Heureux tous ceux qui craiBeati omnes qui timent gnent le Seigneur, et qui mar Dominum : qui ambulant in viis ejus. chent dans ses voies. Labores manuum tuarum Vous vous nourrissez du tra vail de vos mains ; vous serez quia manducabis : beatus es , et bene tibi erit. heureux et comblé de biens. Uxor tua sicut vitis abunVotre femme sera comme une vigne féconde au fond de dans : in lateribus domus tuœ. votre maison. Filii tui sicut novellœ oliVos enfants seront comme de nouveaux plants d'oliviers au varum : in circuitu mensse tuse. tour de votre table. Ecce sic benedicetur hoC'est ainsi que sera béni l'homme qui craint le Seigneur. mo qui timet Dominum. Benedicat tibi Dominus Que le Seigneur vous comble des bénédictions de Sion, et ex Sion : et videas bona Je qu'il vous fasse voir les biens de rusalem omnibus diebus viJérusalem tous les jours de vo ta; tuse. tre vie. Et videas filios filiorum Qu'il vous fasse voir les en fants de vos enfants, et la paix tuorum : pacem super Israël. en Israël. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Vous êtes belle et tout Ant. Pulehra es et decoéclatante de gloire, fille de Jé ra , filia Jerusalem : terrirusalem : vous êtes terrible bilis ut castrorum acies orcomme une armée rangée en dinala. bataille. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Voici la servante du Ant. Ecce ancilla DomiSeigncur ; qu'il me soit fait se- ni : Hat mihi secundum Ion votre parole. verbum tuum. OFFICE. — NOME. 2i9 De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Ecce Maria genuit Ant. Marie nous a enfanté le nobis Salvatorem , quem Sauveur, duquel saint Jean s'é Jnannes videns, exclamavit, cria, lorsqu'il le vit : Voilà dicens : Ecce Agnus Dei , l'Agneau de Dieu , voilà celui ecce qui tollit peccata mun- qui efface les péchés du monde : di : alleluia. louez Dieu. De Noël à l'Avent. i . et 3. Office. chapitre. (Eccl., 24.) In plateis, sicut cinnamomum et balsamum aromatizans , odorem dedi ; quasi myrrha electa dedi suavitatem odoris. J'ai répandu dans les grands chemins une senteur de par fum, comme la cannelle et le baume, et une odeur douce et agréable , comme la myrrhe la plus exquise. n- Deo gralias. n- Rendons grâces à Dieu. ♦ Post partum Virgn inje Vous êtes demeurée toute violata permansisti. Vierge et toute pure après l'en fante ment. h- Dei Genitrix, intercede j) Mère de Dieu, intercède/. pro nobis. pour nous. Pendant l'Avent. 2. Office. chapitre. (Isaîe, 7.) Eccc Virgo concipict, et parict Filium , et vocabitur uomen ejus Emmanuel. Butyrum et mel eoiuedet, ut sciat reprobare malum, et eligere bonum. n- Deo gratias. y Angelus Domini nuntiavit Marise. Une Vierge concevra et en fantera un Fils qui sera appelé Emmanuel, c'esl-à-dirc Dieu avec nous. Il mangera le lieurrc et le miel , en sorte qu'il sache rejeter le mal et choisir le bien. n- Rendons grâces à Dieu. y L'ange du Seigneur a an noncé à Marie qu'elle serait la Mère du Sauveur. n- Et concepit de Spiritu n- Elle l'a conçu par l'opéra tion du Saint-Esprit. sancto. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Christe , eleison. Christ , ayez pitié de nous. Kyrie , eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. y Domine, exaudi oraje Seigneur, exaucez ma tionem meam. prière. n Et clamor meus ad h- Et que mes cris s'élèvent te veniat. jusqu'à vous. 2b-0 CULTE DE MARIF. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Pardonnez, Seigneur, s'il vous plaît, les péchés de vos servi teurs , afin que ne pouvant pas vous plaire par nos actions, nous soyons sauvés par l'inter cession de la sainte Mère de votre Fils, Notre-Seigneur Jé sus-Christ, qui, étant Dieu, ete. Famulorum tuorum, qu;esunuis, Domine, delictis ignosce, ut qui tibi pla cere de actibus nostris non valemus , Genitricis Filii tui Domini nostri intercessione salvemur. Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum , ete. y Domine, exaudi oratio> Seigneur, exaucez ma nem meam. prière. s- Et que mes cris s'élèvent n- Et clamor meus ad te jusqu'à vous. veniat. i Bénissons le Seigneur. y Benedicamus Domino. n- Deo gratias. & Rendons grâces à Dieu. jr Que les ames des fidèles j> Fidelium anima; per reposent en paix, par la miséri misericonliam Dei requiescant in pace. corde de Dieu. i\- Amen. ij Ainsi soit-il. Pendant l'Avent. 2. Office. PRIONS. OHEMUS. 0 Dieu , qui avez voulu que Deus , qui de beatœ Ma votre Verbe prît chair dans le ria; Virginis utero Verbum sein de la bienheureuse Vierge tuum , angelo nuntiante , Marie, après lui avoir fait an carnem suscipere voluisti : noncer ce mystère par un ange ; pni-sta supplicibus tuis , ut nous vous supplions humble Sui vere eam Gcuitricem ci credimus, ejus apud ment que, comme nous la croyons véritablement Mère de te intercessionibus adjuveDieu , nous soyons aidés auprès mup : Per eumdem Domi de vous par ses prières : Par le num nostrum Jesum Chris même Jesus-Christ , ete. tum , ete. jr Domine , exaudi , ete. y Seigneur, exaucez , ete. De Noël à la Purification. 3. Office. OREMDS. O Dieu , qui avez donné aux hommes le salut éternel par la virginité féconde de la bien heureuse vierge Marie; accor dez-nous, s'il vous plaît, que nous ressentions les effets de Deus, qui salutis œtermc, beata; Maria; virginitate fœcunda , humano generi pni-mia prœstilisti : tribue, qiia*simuis, ut ipsam pro nobis intercederc seiitiamus, OFFICE. — VÊPRES. perquam meruimus Auctorem vitse suscipere Dominum nostrum Jesum Christ mi Filium tuum, qui tr aim vivit et regnat in unitate Spiritus sancti , etc. >' Domine, exuudi, etc. 'ru l'intercession de celle par qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui , étant Dieu, vit et règne avec voua dans l'unité du Saint-Esprit, etc. j» SeigncUV, exaucez , etc. A VÊPRES. Ave, Maria. O Dieu , venez à mon aide. Deus, In adjutorium meum intende. Domine , ad adjuvandum Seigneur, hâtez-vous de me me festina. secourir. Gloire. Gloria Patri. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Dum esset Rex. Ant. Lorsque le Roi était. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Missus est Gabriel. Ant. L'ange Gabriel a été en voyé. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. 0 admirabile comAnt. O commerce admirable ! PSAUME 109. (David célèbre dans Jésus-Christ le Roi , le Pontife et le Juge suprême.) Le Seigneur a dit à mon Sei Dixit dominus Domino gneur : Asseyez - vous 4 ma meo : Sede a dextris meis , droite, Jusqu'à ce que je réduise Vos Donec ponam inimicos tuos : scabellum pedum luo- ennemis à vous servir de mar chepied. rutn. Le Seigneur fera sortir de Virgamvirtutis tuœ emitSion le sceptre de votre règne : tet Dominus ex Sion ; dominare in medio inimico- dominez au milieu de vos enne rum tuorum. 252 CILTE DE MARIE. On reconnaîtra votre princi Tecum principium in die pauté au jour de votre force virtutis tua-, in splendoridans la splendeur des saints; bus sanctorum : ex utero je vous ai engendré de mon ante luciferum genuit te. sein avant l'aurore. Le Seigneur a juré , et il ne Juravit Dominus, et non rétractera pas son serment : pœnitebit cum : tu es saVous êtes le Prêtre éternel, se cerdos in œternum secunlon l'ordre de Melehisedech. dum ordinem Melehisedech. Le Seigneur est à votre droite : Dominus a dextris tuis : il brisera les rois au jour de sa confregit in die irœ suœ recolère. ges. Il jugera les nations , il fera Judicabit in nationibus, une ruine pleine et entière ; il implevit ruinas : conquassabrisera sur la terre la tète de bit in terra capita multoplusieurs. rum. Il boira dans le chemin de De torrenle in via bibet : l'eau du torrent, et il s'élèvera propterea exaltahit caput. par là dans la gloire. Gloire. Gloria Patri. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Lorsque le Roi était as Ant. Dum esset rex in sis sur son lit , mon nard a ré accubitu suo , nardus mea pandu une odeur douce et dedit odorem suavitatis. agrésble. Ant. Ss main gauche. Ant. Lseva ejus. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. L'ange Gabriel a été Ant. Missus est Gabriel envoyé à la Vierge Marie, que angelus ad Mariam VirgiJoseph avait épousée. nom desponsatam Joseph. Ant. Je vous salue, Marie. Ant. Ave, Maria. De Noé'l à la Purification. 3. Office. Anl. O commerce admirable ! Ant. O admirabile comle Créateur du genre humain, mercium ! Creator generis prenant un corps animé, a humani snimstion corpus daigné naître d'une Vierge ; et sumens, de Virginc nasci se faisant homme sans l'opéra dignatus est ; et procedens tion de l'homme, il nous a linino sine seminc , largitus rendus participants de ai divi est nobis suam deitatem. nité. Ant. Lorsque vous êtes né. Ant. Quando natus es. OFFICE. \EPREh. 253 PSAUME 112. (Grandeurs et bienfaits de Dieu.) Laudate, pueri, Dominum : laudate noiuen Domiui. Sit nomeu Domini bencdictum : ex hoc nunc et usque in ss ru lu ni. A solis or'.ii usque ad occasum , laudabile nomen Domini. Excclsus super omnes gentes Dominus : et super cœlos gloriu ejus. Quis sicut Dominus Deus noster, qui in altis habitat : et humilia respicit in cœlo et iu terra ? Louez le Seigneur, vous qui êtes ses serviteurs ; louez le nom du Seigneur. Que le nom du Seigneur soit béni, depuis maintenant jusque dans l'éternité. Le nom du Seigneur mérito d'être loué , depuis l'Orient jus qu'à l'Occident. Le Seigneur est élevé au-des sus de toutes les nations,- sa gloire est élevée au-dessus des cieux. Qui est semblable au Seigneur notre Dieu, qui habite dans les cieux les plus élevés, et qui jette ses regards sur ce qu'il y a d'humble dans le ciel et sur" la terre. Qui tire le faible de la pous sière, et relève le pauvre de dessus le fumier. Pour le faire asseoir avec les princes de son peuple. Suscitansa terra inopem, et de stercorc erigens pauperem. Ut collocct eum cum principibus, cum principibus populi sut. Qui habitarc facit ateriQui fait que celle qui était lem in domo, matrem filio- stérile dans la maison , a la joie de se voir mère de plusieurs rum Ueiantcm. enfants. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. I.rcva ejus sub euAnt. Sa main gauche est pite meo, et dextera illius dessous ma tête, et sa droite amplexabitur me. m'embrassera. Ant. Nigra sum. Ant. Je suis noire. Fendant l'Avent. 2. Office. Ant. Je vous salue , Marie , Ant. Ave, Maria, gratia plena . Dominus tecum : pleine de grâce , le Seigneur est benedicta tu inmulieribus; avec vous : vous êtes bénie entre toutes les femmes : louez Dieu. alleluia. Ant. Ne timeas. Ant. Ne craignez point. 15 254 CULTE DE MARIE. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Lorsque vous êtes né d'une Vierge par un mystère ineffable , les Ecritures ont été accomplies ; vous êtes descendu comme la pluie sur une toison , et vous êtes venu pour sauver le genre humain : nous vous en louons et bénissons, ô notre Dieu. Ant. Dans le buisson. Ant. Quando natus es inelfabiliter ex Virgine , tune impletse sunt Scripturœ : sicut pluvia in vellus descendisti, ut salvum la ceres genus bumanum : te laudamus . Deus noster. Ant. Rubum quem ri derai. PSAUME 121. (Union et charité qui règne dans l'Église, figure du ciel.) Je me suis réjouie lorsqu'on I.irtatus sum in his qure m'a dit : Nous irons en la mai dicta sunt mihi : In domum Domini ibimus. son du Seigneur. Stantes erant pedes nosNos pieds étaient fermes dans tri : in atriis tuis , Jerusa votre enceinte , ô Jérusalem. lem. Jérusalem est bâtie comme Jerusalem , quœ œdificaune ville dont tous les habitants tur ut civitas : cujus participatio ejus in idipsum. sont unis ensemble. Car c'est dans elle que sont Illuc enim ascenderunt venues toutes les tribus, toutes tribus , tribus Domini : les tri bus du Seigneur , selon testimonium Israel ad conl'ordre qu'il en avait donné à titendum nomini Domini. Israël, pour y célébrer son nom. Quia illic sederunt sedes C'est là que sont établis les trônes de la justice : les trônes in judicio : sedes super do de la maison de David. mum David. Demandez ce qui regarde la Rogate quœ ad pacem sunt Jerusalem : et abunpaix de Jérusalem : ô cité sain te ! que ceux qui vous aiment dantia diligentibus te. soient dans l'abondance. Que la paix soit dans vos for Fiat pax in virtute tua : teresses, et que l'abondance et abundantia in turribus tuis. règne dans vos tours. Je parlais de ce qui regarde Propter fratres mcos, et votre paix, ô Jérusalem! à proximos meos : loquebar cause que mes frères et mes pacem de te. proches sont vos habitants. J'ai cherché â vous procurer Propter domum Domini OFFICB. — VÊPRES. 255 Dei nostri : qiucsivi bona du bien , à cause que la maison tibi. du Seigneur notre Dieu est dans votre enceinte. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Nigra sum , scd formosa , filiœ Jerusalem : ideo dilexit me Rex , et introduxit me in cubiculum suum. Ant. Jam hiems transiit. Ant. Je suis noire, mais je suis belle, til le de Jérusalem: c'est pourquoi le souverain Roi m'a aimée, et m'a fait entrer dans sa chambre. Ant, L'hiver est déjà passé. Pendant l'Avent. ï. Office. Ant. Ne timeas, Maria, Ant. Ne crsignez point, Ma invenisti gratiam apud Do- rie, vous avez trouve grâce de minum : ecce conoipies, et vant le Seigneur : vous conce vrez et vous enfanterez un Fils: paries Filium : alleluia. louez Dieu. Ant. Le Seigneur lui don Ant. Dabit ei Dominus. nera. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Rubum quem videAnt. Dans le buisson ardent rat Moyses iucombustum , que Moïse vit qui se conservait cpnservatam agnovimus sans brûler, nous reconnaissons tuam laudahilem virginita- la ligure de votre admirable vir tem : Dei Gonitrlx , inter ginité, que votre fécondité n'a point blessée: Mère de Dieu, cede pro nobis. intercédez pour nous. Ant. Germinavit. Ant. II est sorti. PSAUME 126. (Vanité des efforts de l'homme qui ne réclame pas le secours du Seigneur.) Nisi Dominus œdificaverit domum : in vanum laboraverunt qui œdificant eam. Nisi Dominus custodierit civitatem : frustra vigilat qui custodit eam. Vanum est vobis ante lucem surgere : surgite Si le Seigneur n'édifie luimême une maison, en vain tra vaillent ceux qui s'efforcent de l'édifier. Si le Seigneur ne garde luimême une ville , c'est en vain que veille celui qui la garde. En vain vous vous lèverez avant le jour; levez-vous après CLLTE DE MARIE. 256 être demeurés assis , vous 'qui postquam sederitis , qui manducatis panem doloris. mangez le pain de douleur. Cum dederit dileclis suis Lorsque Dieu aura fait repo sonmum : ecce hœreditas ser ses bien-aimés, on recon naîtra que les enfants sont un Domini , filii ; merces, fruchéritage qui vient du Seigneur, tus ventris. et que le fruit des entrailles est une récompense. Sicut sagittœ in manu Les enfants de ceux qui ont été rejetés, seront comme des potentis : ita lilii excussoflèches en la main d'un homme rum. fort. Heureux celui qui en a rem Beatus vir qui implevit pli son désir; il ne sera point desiderium suum ex ipsis : confondu, lorsqu'il parlera à non confundetur, cum loses ennemis devant les tribu quetur inimicis suis in porta. naux des juges. Gloria Patri. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. L'hiver est déjà passé, Ant. Jam hiems transiit, et les pluies se sont écoulées : imber abiit, et recessif : levez-vous, ma chère épouse, et surge, amica mea, et veni. venez. Ant. Vous êtes belle. Ant. Spcciosa. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Le Seigneur lui donnera Ant. Dabit ei Dominus le trône de David son père, et sedem David patrisejus; et il régnera éternellement. regnabit in œternum. Ant. Voici la servante. Ant. Ecce ancilla. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Il est sorti un rejeton Ant. Germinavit radix de Jessé; il a paru une étoile Jesse ; orta est stella ex Ja de la maison de Jacob ; une cob ; Virgo peperit SalvatoVierge a enfanté le Sauveur ; rem ; te laudamus , Deus nous vous en louons et bénissons, noster. ô notre Dieu. Ant. Marie nous a enfanté. Ant. Ecce Maria. psaume 147. (Invitation à l'Église de louer Dieu qui l'a comblée de bienfaits.) Jérusalem , chantez les louanLauda, Jerusalem, Domi nes du Seigneur : Sion , chantez num : lauda Deum tuum , les louanges de votre Dieu. Sion. OFFICE. Quoniam confortavit se ras portarum tuarum : benedixit liliis luis in te. Qui posuit fines tuos pacem : et adipe frumenti satiat te. Qui emittit eloquium suum terrœ : velociter currit sermo ejus. Qui dat nivem sicut lanam : nebulam sicut cinerem spargit. Mittit crystallum suam sicut buccellas : ante faciem frigorisejus quis sustinebit? Emittet verbum suum, et liquefaciet ea : flabit spiritus ejus, et Huent aquse. Qui annuntiat verbum suum Jacob : justitias et judicia sua Israel. Non fecit taliter omni nationi : et judicia sua non manifestavit eis. Gloria Patri. VEPRES. 257 C'est lui qui a fortifié les barrières de vos portes : il a béni vos enfants au milieu de vous. Il a établi la paix dans votre enceinte : il vous rassasie du plus pur froment. Il envoie sa parole à la terre : et sa parole court avec vitesse. Il a fait tomber la neige comme de la laine ; il répand la gelée blanche comme de la cen dre. Il envoie la glace en divers petits morceaux : qui pourra subsister devant la rigueur de sa froidure ? Il envoie ensuite sa parole, et il fait fondre les glaçons : son esprit souffle, et il fait couler les eaux. C'est lui qui annonce la pa role à Jacob : les lois de sa justice et sesjugements à Israël. Il n'a fait cette grâce à aucun des peuples, et il ne leur a point découvert ses jugements. Gloire. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Speciosa facta es , et Ant. Vous êtes toute belle et suavis indeliciis tuis, sancta toute charmante dans vos chastes Dei Genitrix. délices , ô sainte Mère de Dieu. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Ecce ancilla DomiAnt. Voici la servante du ni : fiat mihi secundum Seigneur ; qu'il me soit fait severbum tuum. Ion votre parole. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. Ecce Maria genuit nobis Salvntorem , quem Joannes videns, exclamavit, dicens : Ecce Agnus' Dei , ecce qui tollit peccata mundi : alleluia. Ant. Marie nous a enfanté le Sauveur, duquel saint Jean s'écria, lorsqu'il le vit : Voilà l'Agneau de Dieu , voilà celui qui efface les péchés du monde : louez Dieu. 238 CUTI DE MARIE. De Noèt à l'Agent. 1. et 3. Office. CHAPITRE. (Eccl., 24.) J'ai été créée dès le commen cement et avant les siècles ; je ne cesserai point d'être dans la suite de tous les âges; et j'ai exercé devant Dieu mon minis tère dans la maison sainte. R- Rendons grâces â Dieu. Ab initio , et an te specula creata sum : et usque ad fiilurum sœculum non desiiiam : et in habitations sancta coram ipso ministravi. n- Dco gratias. Pendant l'Avetit. ï Office. CHAPITRE. (Isaïé, 11.) Il sortira un rejeton de la tige Egredietur virga de ra de Jessé , et il naîtra de sa ra diee Jesse : et flos de radice cine une fleur sur laquelle l'Es ejus ascendet , et requiescet prit du Seigneur se reposera. super eum Spiritus Domini. n- Rendons grâces a Dieu. n- Deo gratias. HYMNE. Salut, étoile de la mer, Mère Ave, maris stella, féconde de Dieu et toujours Dei Mater alma , vierge, porte fortunée du ciel. Atque semper Virgo , Felix cœli porta. Sumens illud ave Puisque vous avez agréé le salut de l'archange, veuillez, en Gabrielis ore, changeant le nom d'Eve , nous Funda nos in pacc , Mutans F.va' nomen. établir dans la paix. Brisez les fers des coupables, Solve vincla reis , présentez la lumière aux aveu Profer lumen cœcis, gles, chassez loin de nous tous Mala nostra pelle , les maux, implorez pour nous Bona cuncta posce. tous les biens. Montrez que vous êtes notre Mnnstra te esse matrem : mère , et qu'il reçoive par vous Sumat per te preces, nos prières, celui qui étant né Qui pro nobis natus pour nous n'a pas dédaigné d'ê Tulit esse tuus. tre votre fils. Vierge choisie entre toutes les Virgo singularis, vierges , la plus douce des vier Inter oui nes mitis, ges, obtenez-nous, avec le par Nos culpis solutos don de nos crimes, la douceur Mites fac et castos. et la chasteté. OFFICE. — VEPRES. 2.'i9 Que par tous notre cœur soit pur, notre faute exempte de danger, afin qu'admis à contem pler Jésus, nous goûtions les joies éternelles. Gloire à Dieu le Père , hon Sit laus Doo Patri , neur au suprême Rédempteur, Summo Christo decus, louange à l'Esprit saint, hom Spiritui sancto , mage unique à la Trinité. Tribus honor unus. Ainsi soit-il. Amen. } La grâce est répandue sur jfr Diffusa est gratia in lavos lèvres. biis tuis. n- C'est pour cela que Dieu H Propterea benedhùt te vous a bénie dans l'éternité. Dcus in œternuro. De la Purification à l'Avent. 1. Office. Ant. Beata Mater. Ant. Bienheureuse Mère. Au temps de Pâques. Ant. Regina cœli. Ant. Reine du ciel. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Spiritus sanctus. Ant. Le Saint-Esprit. De'Noèl à la Purification. 3. Office. Ant. Magnum hsereditatis. Ant. O grand mystère. Vitam prrcsta puram, Iter para tutum , Ut videntes Jesum , Sempcr collsetemur. CAHTIQUE A LA SAINTE VIERGE. (LUC , 1.) (Marie célèbre les louanges de Dieu et les richesses de sa bonté.) Magnificat anima mea Mon âme glorifie le Seigneur, Dominum. Et exultavit spiritus Et mon esprit a tressailli d'al meus, in Dco salutari meo. légresse devant le Dieu qui est mon salut. Parce qu'il a laissé tomber Quia respexit humilitatem ancillffi suœ : eccc enim ex ses regards sur l'humble état de hoc beatam me dicent om- sa servante ; car, dès ce moment toutes les nations m'appelleront nes generationes. bienheureuse. Parce que le Seigneur a fait Quia fecit mihi magna qui potens est , et sanctum en moi de grandes choses , lui qui est le Tout-Puissant, lui nomen ejus. dont le nom est le Dieu saint. Sa miséricorde s'étend d'âge Et misericordia ejus a progenie in progenies : ti- en âge , et de race en race , sur ceux qui le craignent. meniibus eum. CULTE DE 200 Il a déployé la force de sod bras ; il a dissipé les orgueilleux qui s'élevaient dans le secret de leur cœur. Il a renversé de leurs trônes ceux dont la puissance parais sait inébranlable, et il a élevé les petits. Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés, et il a renvoyé sans nourriture ceux qui étaient dans l'abondance. Il a pris sous sa garde Israël son serviteur, parce qu'il s'est souvenu de son ancienne miséricorde. Il a accompli les promesses qu'il avait faites à nos pères, à Abraham et à tous ses descen dants de siècle en siècle. Gloire. MARIE. Fecit potentiam in brachio suo ; dispersil superbes mente cordis sui. Deposuit potentesdesede, et exaltavit humiles. Escurientes implevit bo nis, et divitesdimisit inanes. Suscepit Israel puerum suiiiii, recordatus miscri-cordiœ sua;. Sicut locutus est ad pa tres nostros, Abraham et semini ejus in sa'cula. Gloria Patri. De la Purification à l'Avent. I. Office. Ant. Bienheureuse Mère, Ant. Beata Mater et inVierge toujours pure et sans tacta Virgo , gloriosa Rcgina. tache, glorieuse Reine du mon immdi , mtercede pro nobU de, intercédez pour nous au ad Dominum. près du Seigneur. Depuis Pâques jusqu'au Samedi avant la Trinité", on dit l'antienne : Regina cœli , la;tarc, alle Reine du ciel, réjouissez-vous, que Dieu soit loué , parce que luia; quia quem meruisti celui que vous avez mérité de portare, alleluia, resurrexit porter dans votre sein, louez sicut dixit, alleluia. Ora pro Dieu, est ressuscité comme il nobis, Deum, alleluia. l'a dit , louez Dien , priez Dieu pour nous , louez Dieu. Seigneur, ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. Christ , ayez pitié de nous. Christe , eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. t Domine, exaudi oraf iot Seigneur, exaucez ma prière. nem meam. n- Et que mes cris s'élèvent b- Et clamor meus ad te jusqu'à vous. veniat. OFFICE. 261 VÊfRES. OREMIS. PRIONS. Concede nos famulos tuos, quœsumus, Domine Deus, perpetua mentis et corporis sanitate gaudere, et gloriosa beatœ Mariœ semper Virginis intercessione, a prœsenti liberari tristitia, et œterna perfrui lœtitia : Per Dominum nostrum. Nous vous supplions, Seigneur notre Dieu , de nous accorder à nous qui sommes vos serviteurs, une santé perpétuelle de l'âme et du corps , et que par l'inter cession glorieuse de la bienheu reuse Marie toujours Vierge , nous soyons délivrés ici - bas des afflictions présentes , et que nous jouissions dans le ciel de la béatitude éternelle. Par Notre-Seigncur. Pendant PAvent. 2. Office. Ant. Le Saint-Esprit descen Ant. Spirilus sanctus in te descendet , Maria : ne ti- dra sur vous, Marie : ne crai mess, habebis in utero Fi- gnez point, vous porterez le ï'ils de Dieu dans votre sein : lium Dei : alleluia. louez Dieu. Seigneur, etc. Kyrie , eleison , etc. OREMIS. PRIONS. O Dieu , qui avez voulu que votre Verbe prit chair dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie, après lui avoir fait an noncer ce mystère par un ange, nous vous supplions humble ment que , comme nous la croyons véritablement Mère de Dieu , nous soyons aidés auprès de vous par ses prières : Par le même. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. O grand mystère qui Ant. Magnum hœreditatis mysterium ! templum nous appelle à l'héritage du Dei factus est uterus nesciens Ciel! le sein d'une Vierge est virum : non est pollutus, ex devenu le temple de Dieu ; car ea carnem assumens : omnes Dieu ne s'est point souillé en gentes venient, dicentes : prenant chair dans ses chastes entrailles : toutes les nations Gloria tibi , Domine. viendront , et diront : Gloire à vous, o Seigneur! Seigneur, etc. Kyrie, eleison, etc. io. Deus , qui de beatse Mariaj Virginis utero Verbum tuum , angelo nuntiante , carnem suscipere voluisti ; pra-sta supplicibus tuis , ut qui vere cam Genitricem Dei credimus, ejus apud te iutercessionibus adjuvemur : Per eumdem. 262 CULTE DE MARIE. PRIONS. OREMUS. O Dieu , qui avez donné aux hommes le salut éternel , par la virginité féconde de la bienheu reuse Marie ; accordez-nous, s'il vous plaît, que nous ressentions les effets de l'intercession de celle par qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie, Noire-Seigneur Jésus Christ , votre Fils , qui , étant Dieu , vit. Deus, qui salutis reternsG, beatœ Marise virginitate fœcunda , humano generi prœmia prœstitisti : tribue, qussumus, ut ipsam pro nobis intercedere sentiamus, per quam meruimus Auctorem vitœ suscipere Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum , qui tecum vivit. On dit ici les Antiennes et les Prières pour saint Joseph et les Saints, comme à Laudes , p. 227. Si l'on doit terminer ici l'Office, on dit ensuite une des Antiennes de la Vierge, selon le Temps , comme à Complies , p. 269. A COMPLIES. Ave, Maria. Converte nos , Deus saluConvertissez-nous , ô Dieu , qui êtes notre Sauveur. taris noster. Et détournez votre colère de Et averte iram tuam a dessus nous. nobis. O Dieu, venez à mon aide. Deus , in adjutorium meum intende. Domine, ad adjuvandum Seigneur, hâtez-vous de me me festina. secourir. Gloria Patri. Gloire. PSAUME 128. (Le Psalmiste rend grâces à Dieu de l'avoir fait triompher de ses ennemis.) Qu'Israël dise maintenant : Sœpe expugnaverunt me Ils m'ont attaqué souvent de- a juventute ntea : dicat puis ma jeunesse. mme Israel. Ils m'ont attaqué souvent deScène expugnaverunt nie OFFICE. — COHPLIES. 263 a juventute mea : etenim puis ma jeunesse; mais ils n'ont pu avoir l'avantage au-dessus de non potuerunt mihi. moi. Les méchants m'ont imprimé Supra dorsum meum fabricaverunt peccatores : des coups sur le dos ; ils ont prolongaverunt iniquitatem continué leur iniquité. suam. Le Seigneur, qui est juste , a Dominus justus concidit cervices peccatorum : con coupé la tète des méchants : que fondante- et convertantur tous ceux qui haïssent Sion retrorsum omnes qui ode- soient confus , et qu'ils retour nent en arrière. runt Sion. Qu'ils soient semblables à Fiant sicut fœnum teetorum : quod priusquam evel- l'herbe qui croît sur les toits , qui sèche avant qu'on l'arrache. latur, cxaruit. Qui ne remplit jamais ni la De quo non implevit manum suam qui metit : et si- main du moissonneur, ni le sein iium suum, qui manipulos de celui qui recueille les ger colligit. bes. Ceux qui passaient n'ont point Et non dixerunt qui prseteribant : Benedictio Domi- dit : Que le Seigneur vous bé ni super vos : benediximus nisse; nous vous bénissons au vobis in nomine Domini. nom du Seigneur. Gloire. Gloria Patri. psaume 1Î9. (Prière d'un cœur contrit qui gémit et qui espère en la miséricorde divine.) De profundis clamavi ad te, Domine; Domine, exaudi vocem meam. Fiant aures tuœ intendentes: in vocem deprecationis meœ. Si iniquitates observaveris, Domine : Domine, quis sustinebit? Quia apud te propitiatio est : et prnpter legem tuam sustinui te, Domine. Seigneur, j'ai crié vers vous du sein de l'abîme : Seigneur, écoutez ma voix. Que vos oreilles soient atten tives à la prière que je vous fais. Seigneur, si vous examinez nos péchés, qui pourra, Sei gneur, subsister devant vous? Mais vous vous laissez fléchir à la clémence : et je vous ai at tendu , Seigneur, à cause de votre loi , qui promet le pardon aux pénitents. Mon àme a attendu le Sei Sustinuit anima mea in verbo ejus: speravit anima gneur, à cause de sa promesse ; mon âme a espéré au Seigneur. mea in Domino. 264 CULTE DE MARIE. Que depuis le point du jour jusqu'à la nuit, Israël espère au Seigneur. Car le Seigneur est plein de miséricorde, et la rédemption que nous trouvons en lui est très-abondante. 11 rachètera lui même Israël de tous ses péchés. Gloire. A custodia maintins usque ad noctem : speret Is raël in Domino. Quia apud Dominum misericordia : et copiosa apud eum redemptio. Et ipse redimet Israël : ex omnibus iniquitatibus ejus. Gloria Patri. psaume 130. (David professe l'humilité et réprouve l'orgueil.) Seigneur, mon cœur ne s'est point enflé , et mes yeux ne se sont point élevés. Je ne me suis point porté de moi-même à ce qui est grand , ni à des choses éclatantes qui fussent au-dessus de moi. Si je n'ai point eu des senti ments humbles de moi-même, et si mon âme s'est élevée. Que mon âme tombe dans le même état qu'un petit enfant que l'on sèvre , lorsqu'il est en core entre les bras de sa mère. Qu'Israël espère au Seigneur, depuis ce temps jusqu'à jamais. Gloire. Domine, non est exaltatum cor meum : neque elali sunt oculi mei. Neque ambulavi in magnis: neque in mirabilibus super me. Si non humiliter sentiebam : sed exaltavi animam meam. Sicut ablactatus est super matre sua : ita retributio in anima mca. Speret Israël in Domino : ex hoc nuuc et usque in sœculum. Gloria Patri. HYMNE. Souvenez-vous, ô Créateur de l'univers, que pour opérer notre salut, vous avez bien voulu prendre un corps comme le nô tre, en naissant d'une Vierge toute pure et sans tache. O Marie, Mère de grâce, Mère de miséricorde , défendez-nous contre nos ennemis , et receveznous sous votre protection à l'heure de notre mort. Gloire à vous , Seigneur, qui Memento , rerum Conditor, Nostri corporis, quod olim, Sacrata ab alvo Virginis , Nascendo formant sumpseris. Maria, Mater gratiœ, Duleis Parens clementiœ, Tu nos ab hoste protege , Et mortis hora suscipe. Jesu , tibi sit gloria , OFFICE. — COMPLIES. 265 êtes né d'une Vierge , et soyez Qui natus es de Virginc, glorifié avec le Père et le Saint- Cum Patre et silmo Spiritu, Esprit, dans les siècles éternels. In sempiterna ssccula. Ainsi-soit-il. Amen. De Noël à l'Avent. 1 . et 3. Office. chapitre. (Eccl., 24.) Je suis la Mère du"pur amour, de la crainte, de la grandeur, et de la sainte espérance. h- Rendons grâces à Dieu. y Priez pour nous, ô sainto Mère de Dieu. u- Aliu que nous soyons ren dus dignes des biens que JésusChrist nous a promis. Pendant l'Avent. 2. Office. chapitre. (Isaïe, 7.) Eccc Virgo concipiet, et Une Vierge concevra et en pariet Filium, et vocabitur fsntera un Fils, qui sera appelé nomen ejus Emmanuel. Bu- Emmanuel , c'est-à-dire Dieu tyrum et mel comedet, ut avec nous. 11 mangera le beurre sciat reprobarc malum, et et le miel , en sorte qu'il sache eligerc bonum. rejeter le mal et choisir le hien. n- Deo gratias. n- Rendons grâces à Dieu. y Angelus Domini nuny L'ange du Seigneur a an tiavit Marise. noncé à Marie qu'elle serait la Mère du Sauveur. i\) Elle l'a conçu par l'opéra iv Et concepit de Spiritu tion du Saint-Esprit. sancto. Ego Mater pulehrœ dilectionis, et timoris, et magnitudinis, et sanctœ spei. n- Dec gratias. y Ora pro nobis, sancta Dei Geniirix. n} Ut digni efliciamur promissionibus Cbristi. De la Purification à l'Aient. 1. Office. Ant. Sub tuum prœsiAnt. C'est à votre assistance. dium. De Pâques à la Trinité. Ant. Regina cœli. Ant. Reine du ciel. Pendant l'Aient. 2. Office. Ant. Spiritus sanctus. Ant. Le Saint-Esprit. De Noël à la Purification. 3. Office. Ant. tatis. Magnum bseredi- Ant. O grand mystère. 266 CULTE DE MARIE. CANTIQUE DE SAINT SIMÉON. (LUC , 2.) (Action de grâces à Dieu pour l'avènement du Sauveur.) C'est maintenant, Seigneur, Nunc dimittis servum que vous laissez mourir en paix tuum, Domine : secundum votre serviteur, selon votre pa verbum tuum in pace. role. Puisque mes yeux ont vu le Quia viderunt oculi mei : Sauveur que vous nous donnez. salutare tuum. Et que vous destinez pour être Quod parasti: antefaciem expose à la vue de tous les peu omnium populorum. ples. Comme la lumière qui éclai Lumen ad rcvelationem rera les nations , et la gloire de gentium : et gloriam plebis votre peuple d'Israël. tua; Israël. Gloire. Gloria Patri. De la Purification à l'Avent. i. Office. Ant. Sub tuum prœsidium Ant. C'est à votre assislance que nous avons recours, ô sainte confugimus, sancta Dei GeMère de Dieu : ne rejetez pas nitrix : nostras deprecationos prières dans nos besoins, nes ne despicias in necessimais délivrez-nous toujours de tatibus nostris, sed a peritous dangers, ô Vierge glorieuse culis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosa et beneet digne de toute louange. dicta. De Pâques à la Trinité. Ant. Regina cœli , lscAnt. Reine du ciel , réjouis sez-vous. tare. Seigneur, ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. Christ, ayez pitié de nous. Christe , eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. y Seigneur , exaucez ma j> Domine, exaudi orationem meam. prière. n- Et que mes cris s'élèvent n Et clamor meus ad te jusqu'à vous. veniat. PRIONS. OREMUS. Nous vous supplions, Seigeur, que la gloneuse interces sion de la bienheureuse et vé nérable Marie toujours vierge , nous protège ici-bas, et nous conduise enlin à la gloire éter nelle. Par Noire-Seigneur, ete. y Seigneur, exaucez , ete. Beatœ et gloriosa; semperque Virginis Mariœ, qua;sumus, Domine, intercessio gloriosa nos protegat, et ad vitam perducat œternam. Per Dominum nostrum , ete. j> Domine, exaudi, etc. OFFICE. — COMPLIKS. 567 BFT»ÉDICTIOH. Benedicat et custodiat Que le Seigneur lout-puissant nos omnipotens et miscri- et miséricordieux, le Père, le cors Dominus, Pater, et Fi- Fils et le Saint-Esprit nous bé lius , et Spiritus sanctus. nisse et nous garde. ii Ainsi soit-il. îv Amen. Pendant l'Avent. 2. Office. Ant. Spiritus sanctus in Ant. Le Saint-Esprit descen te descendet, Maria : ne ti- dra en vous, Marie : ne craignez meas, habebis in utero Fi- point , vous porterez le Fils dé Dieu dans votre sein : louez lium Dei, alleluia. Dieu. Kyrie, eleison. Seigneur, etc. OREMl'S. PRIOIS. Dcus, qui de beatfc Marin Virginis utero Yerb'un timm , angelo nuntiante , carnem suscipere voluisti ; prœsta supplicibus tuis , ut qui vere eam Genitricem Dei credimus, ejus apud te intercesssionibns adjuvemur. Per cumdcm. O Dieu , qui avez voulu que votre Verbe prit chair dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie , après lui avoir fait an noncer ce mystère par un ange ; nous vous supplions humblement que , comme nous la croyons véritablement Mère de Dieu , nous soyons aidés auprès de vous par ses prières : Par le même Jésus-Christ , etc. Seigneur, etc. Kyrie, eleison. OBEMl s. Deus, qui salutis seter nœ, beatœ Mariœ virginitate fœcunda , humano generi praemia prœstitisti : tribue , qusesumus, ut ipsam pro nobis intercedere sentiamus , per quam meruimus Auctorem vitre suscipere, Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit. O Dieu, qui avez donné aux hommes le salut éternel par là. virginité féconde de la bienheu reuse vierge Marie, accordeznous , s'il vous plaît , que nous ressentions les effets de l'inter cession de celle par qui nous avons eu le bonheur de recevoir l'Auteur de la vie , Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit, etc. 'f Domine, exaudi, etc. ï Seigneur, exaucez-nous. 268 CLLTE DE MARIE. On dit ensuite , selon les temps , vue des Antiennes à la Vierge. De l'Avent à la Purification. ANTIENNE. Aima Redemptoris Mater, quœ pervia cœli Porta manes , et stella maris, succurre cadenti , Surgere qui curat populo : tu quir genuisti , Natura mirante , tu uni sanctum Genitorem ; Virgo prius ac posterius , Gabrielis ab orc , Sumens illud Ave, peccatorum miserere. Pendant l'Avent. jr L'ange du Seigneur annonj> Angelus Domini nuntiavit Maria;. ça à Marie. n- Et elle conçut de l'Esprit «. Et concepit de Spiritu sancto. saint. OREMCS. puions. Répandez , nous vous en con Gratiamtuam, qua;sumus. jurons, Seigneur, votre grâce Domine, mentibus nostris dans nos âmes, afin qu'ayant infunde ; ut qui, angelo nunconnu, par le message de l'ange, tiante, Christi Filii tui incarl'incarnation de Jésus-Christ, nationem cognovimus, per votre Fils, nous soyons conduits, passionem ejus et crucem par sa passion et par sa croix, à ad resurrectionis gloriam la gloire de sa résurrection. Par perducamur. Per eumdem. le même. n- Ainsi soit-il. n- Amen. De Noël à la Purification. j> Après l'enfantement , ô jJ Post partum, Virgo, inVierge, vous êtes restée sans violata permansisti. tache. n- Mère de Dieu, intercédez n Dei Genitrix, intercede pro nobis. pour nous. Mère auguste du Rédempteur, porte du ciel toujours ouverte , étoile de la mer, secourez uu peuple qui succombe , mais qui désire de se relever. Vous qui , par un prodige qui étonne la nature, avez, à la parole de l'ange Gabriel , et demeurant toujours vierge, enfante le Dieu saint, qui vous donna l'être, ayez pitié des pécheurs. PRIONS. oitr.Mi-s. O Dieu qui, par la virginité Deus, qui salutis œternœ féconde de la bienheureuse Ma beatœ Mario; virginitate fœrie , avez accordé au genre hu cunda, humano generi praemain le prix du salut éternel, ac- mia pra;stitisti : tribue, quœ OFFICE. — COMPL1F.S. sumus , ut ipsam pro nobis intercedera sentiamus, per quam meruimus Auctorem vitct suscipere, Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tccum vi nt. 209 cordez-nous, nous vous en con jurons, la grâce de ressentir l'ef fet de l'intercession de celle par qui nous avons reçu l'Auteur do la vie, Jésus-Christ, votre lils, qui vit. s- Ainsi soit-il. il- Amen. De la Purification au Jeudi-Saint. ANTIENNE. Je vous salue, Reine des cieux ; Ave , Regina cœlorum , Ave , Domina angclorum ; je vous salue , Reine des anges ; Salve, radix; salve, porta, je vous salue , tige sacrée ; je Ex ijua mundo lux est orta. vous salue , ô porte de laquelle la lumière est sortie pour eclai rer le monde. Réjouissez-vous, Reine glo Gaude , Virgo gloriosa , Super omnets speciosa ; rieuse, belle au-dessus de toutes Vale , o valde decora , les vierges; salut, ô vous qui Et pro nobis Cbristum exora. êtes vraiment ravissante; dai gnez prier pour nous JésusChrist. v- Dignare me laudarc te, jt Daignez agréer mes louan ges , Vierge sainte. Virgo sacrata. o- Donnez-moi la force contre »' Da mihi virtutem con vos ennemis. tra hostes tuos. OnEMUS. Accordez , ô Dieu de miséri corde , un rempart à notre fai blesse , afin qu'honorant la mé moire de la sainte Mère de Dieu, nous puissions, par le secours de son intercession , nous rele ver de nos iniquités. Par NotreScigneur. n- Ainsi soit-il. Ds raques à la Trinite'. Concede, miscricors Deus, fragilitati nostra» prsesidmm, ut qui sanctcB Dci Genitricis memoriam agimus, intercessionis ejus auxilio a nostris iniquitatibus resurgamus. Per cumdem. n- Amen. ANTIENNE. Reine du ciel, réjouissez-vous, Regina cœli lœtarc , que Dieu soit loué , Alleluia ; Parce que celui que vous avez Quia quem meruisti portare, mérité de porter dans votre sein, Alleluia. louez Dieu , 270 CULTE DE MARIE. Est ressuscité, comme il l'a Resurrexit sicut diîit , dit , louez Dieu ; Alleluia. Priez Dieu pour nous, louez Ora pro nobis Deum , Dieu. Alleluia. jfr Réjouissez-vous et triom jfr Gaude et lœtare, virgo phez, 'vierge Marie, louez Dieu. Maria , alleluia. 8- Parce que le Seigneur est n- Quia surrexit Dominus vraiment ressuscité, louez Dieu. vere , alleluia. prions. OREHIJS. O Dieu, qui, par la résur Deus , qui per resurrecrection de votre Fils Notre-Sei- tionem Fini tm Domini nosgneur Jésus-Christ , avez dai tri Jesu Christi mundum lav gné remplir de joie l'univers, tifleare dignatus es : prœsta, faites , nous vous en supplions , qusesumus, ut per ejus Geque par sa Mère , la vierge Ma nitricem virginem Mariam rie, nous obtenions les délices perpetuse capiamus gaudia de la vie éternelle. Par le même. vilœ. Per eumdem. n- Ainsi soit-il. n- Amen. De la Trinité à l'Avent. AINTIENNE. Salut, ô Reine, Mère de mi séricorde, notre vie, notre dou ceur, notre espérance, Salut. Enfants d'Eve, malheureux exi lés, nous élevons nos cris vers vous. Nous soupirons vers vous, gémissants et pleurants dans cette vallée de larmes. De grâce, ô notre avocate , laissez tomber sur nous vos regards miséricor dieux , et après cet exil , mon trez-nous Jésus , le fruit béni de vos entrailles , ô clémente , ô charitable , ô douce vierge Ma rie ! * Priez pour nous, sainte Mère de Dieu. h- Afin que nous devenions dignes des promesses de JésusChrist. Salve, Regina, Mater misericordiœ , vita , duleedo , et spes nostra, salve. Ad te clamamus, exules filii Evœ. Ad te suspiramus, gementes et fientes in hac lacrymarum valle. Eia ergo , advocata nostra, illos tuos mise ricordes oculos ad nos converte : et Jesum benedictum fructum ventris tui nobis post hoc exilium ostende : o clemens , o pia , o duleis virgo Maria ! jfr Ora pro nobis, sancta Dei Genitrix. B- Ut digni efficiamur promissionibus Christi. PRIONS. Dieu tout-puissant et éternel, Omnipotens sempiterné qui, par la coopération du Saint- Deus , qui gloriosse virginis Esprit, avez préparé le corps et matris Marise corpus et ani- OFFIf.B. — COMPLIES. mam, ut dignum Filii tui habitaculum eftici mercrctur, Spiritu sancto cooperante , prœparasti : da ut cuj us commemorationc helamur, ejus pia intercessione ab iiistantibus malis et a morte per petua liberemur. Pcr eumdem. n- Amen. .v Divinum auxilium maneat semper nobiscum. n- Amen. "27 f l'âme de la glorieuse vierge Mère, pour en faire une de meure digne de votre Fils ; faites que celle dont nous célébrons avec joie la mémoire nous déli vre par son intercession sainte des maux qui nous accablent et de la mort éternelle. Par le même. n- Ainsi soit-il. v Que le secours de Dieu de meure toujours avec nous. n- Ainsi soit-il. PRIÈRE Al'ltfeS LA BÉCITATION DE L'OFFICE. Sacrosanctœ et indivi dus; Trinitati, crucilixi Domini nostri Jesu Christi humanitati , beatissimœ et gloriosissimaj semperque Virginis Maria; fœcundœ integritati , et omnium sanctorum universitati, sit sempiterna laus, honor, virtus et gloria ab omni creatura, nobisque remissio omnium peccatorum per infinita sœcula sa;culorum. Amen. i Beata viscera Maria Virginis, qua; portaverunt œterni Patris Filium. Que toute créature publie éternellement la louange, l'honneur, la vertu et la gloire de la très-sainte et indivisible Trinité, de l'humanité de Notre-Scigneur Jésus-Christ crucifié , de la vir ginité féconde de la bienheu reuse et très-glorieuse Mario, toujours vierge, et de tous les saints en général ; et que Dieu nous accorde la rémission do tous nos péchés pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. -(r Bienheureuses sont les en trailles de Marie , toujours vier ge, qui ont porté le Fils du Père eternel. n- Et beata ubera quœ n- Et bienheureuses sont les lactaverunt Cbristum Do- mamelles qui ont allaité Notretniuum nostrum. Seigneur Jésus-Christ. Pater. Ave. Credo. Le pape Léon X a accordé à ceux qui réciteront dévotement cette prière la rémission de toutes les fautes et négligences commises involontairement pendant l'Office. 272 CULTE DE MARIE. PETIT OFFICE DE L'IMMACULEE CONCEPTION DE LA SAINTE VIERGE. Indépendamment de l'Office ordinaire de la sainte Vierge, qui précède, il y en a un autre qu'on désigne ordinairement sous le nom de Petit Office de la trèspure et immaculée Conception de la sainte Vierge. Ce petit Office, approuvé par N. S. P. le Pape Innocent XI , est très-propre à augmenter la ferveur des âmes pieu ses , et peut être pour elles la source de beaucoup de grâces. Il est fort touchant dans sa simplicité ; il se compose principalement d'hymnes très-courtes dont l'auteur nous est inconnu. A MATINES. Ouvrez-vous , mes lèvres , ouvrez-vous pour chanter les louanges et les grandeurs de la bienheureuse Vierge Marie. .* Venez à mon secours , puissante Reine. n- Délivrez-moi des maius de mes ennemis. Gloire! Eia , labia riiea , nunc annuntiate * Laudes et prœconia Virginis beatse. jfr Domina , in adjutorium meum intende. a- Me de manu hostium potenter defende. Gloria Patri. OFFICE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION. 273 HYMNE. Salve, miimli Domina, Cœlorum Regina; Salve , Virgo Virginum , Stella matutina ; Salve, plena gratia, Clara lux divina, Mundi in auxilium , Domina, festina. Ab œterno Dominus Te praeordinavit Matrem Unigeniti Verbi , quo creavit Terram, pontum , œthera ; Te pulehram ornavit Sibi sponsam , in qua Adam non peccavit. ^ Elegit eam Deus et prœelegit eam. n- In tabernaculo suo habitare facit eam. .v Domina, protege orationem meam. R- Et clamor meus ad te veniat. Salut, souveraine de l'uni vers, Reine des cieux; salut, Vierge des Vierges , Etoile du matin ; salut , pleine de grâce , brillante lumière divine, hâtezvous de faire jouir le monde de votre protection, ô puissante reine. De toute éternité, le Seigneur vous a prédestinée à devenir la Mère de son Fils unique , de ce Verbe qui a créé la terre , la mer et les cieux ; il vous a or née de tous ses dons ; il vous a choisie pour son épouse, et vous a affranchie du péché d'Adam. jfr Dieu l'a choisie et prédes tinée. n- Il lui a préparé une de meure dans sou tabernacle. jfr Exaucez ma prière , divine Reine. n- Et que mes vœux parvien nent jusqu'à vous. OREMCS. puions. Sancta Maria , Regina cœlorum , Mater Domini nostri .lesu Christi , et mundi Domina, quœ nullum derelinquis et nullum despicis , respice me , Domina , clementer oculo pietatis , et impetra mihi apud tuum dilectum Filium cunctorum veniam peccatorum, ut qui nunc tuam sanctam et Immaculatam Conceptionem devoto affectu recolo, œternœ in futurum beatitudinis bravium capiam, ipso, quem Virgo peperisti, donante Do mino nostro Jesu Christo , qui cum Pâtre et sancto Spi- Sainte Marie, Reine des cieux, Mère de notre Seigneur JésusChrist, et Souveraine de l'uni vers, qui n'abandonnez jamais et ne refusez d'écouter per sonne , daignez laisser tomber sur moi un doux regard de bonté; faites-moi obtenir, par votre intercession auprès de votre Fils bien-aimé, le pardon de tous mes péchés, afin que, dans ce jour où je célèbre avec ferveur votre sainte Conception, j'obtienne le prix de l'éternelle félicité , avec la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ , que vous avez mis au monde , sans ces ser d'être Vierge , et qui vit et règne en parfaite union avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des sièles. »' Ainsi soit-il. > Exaucez ma prière , divine Reine. ij) Et que mes vœux parvien nent jusqu'à vous. jfr Bénissons le Seigneur. ç- Grâces immortelles lui soient rendues. y Que les âmes des fidèles tré passés reposent en paix par la miséricorde de Dieu. a- Ainsi soit-il. UARIE. ritu vivit et regnat in unitate perfecta Deus, in sœcula sœculorum. ty' Amen. y Domina, exaudi orationem mram. n- Et clamor meus ad te veniat. i Benedicamus Domino. n- Deo gratias. jfr Fidelium animse per misericordiam Dei requiescant in pace. a- Amen. A PRIME. y. Domina, in adjutorium, etc. Le reste comme à Matines, à l'exception de l'hymne, gui est différente à toutes les heures. Salut, Vierge remplie de la sagesse divine , digue du temple du Dieu vivant , enrichi de tous les ornements dont ceux du tem ple de Salomon ne furent que de faibles figures. Vous avez été sainte avant que de naître , et préservée de la corruption com mune au reste des hommes, Vous êtes la Mère des vi vants, la porte du ciel, la Reine des Anges, la nouvelle Etoile de Jacob qui annonce le salut du monde. Vous êtes la terreur des Démons , notre défense dans les combats qu'ils nous livrent, le refuge et le port assuré des chrétiens. Ainsi soi^-il. y Dieu l'a créée et remplie de son esprit. ii- Et l'a élevée au-dessus de «es ouvrages. Salve, Virgo sapiens, Domus Deo dicata , Columna septemplici, Mensaque exornata, Ab omni contagio Mundi prœservata , Auto sancta in utero Parentis, quam uata. Tu Mater viventium , Et porta es Sanctorum, Nova Stella Jacob , Domina Angelorum , Zamilo terribilis, Acies castrorum , Portus et refugium Sis Christianorum. Amen; y Ipse creavit illam in Spiritu sancto. a- Et etfudit illam super omnia opéra sua. OFFICE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION. m A TIERCE. j> Domina , in adjutorium , ete. HYMNE. Salve , Arca fœderis , Thronus Salomonis , Arcus puleher aHheris, Kuhiis visionis, Virga frondens germinis, Vellus Gedeonis , Porta clausa NuminU , Favusquc Samsonis. Deccbat tam nobilem Natum prœcavere Ab origmali Labe matris Evœ, Animam quam clegerat Genitricem , vere Nulli prorsus sinens Culpii- subjacerc. Amen. $ Ego in altissimis ha bite n- Et thronus meus in columna nubis. Salut, Arche d'alliance, Trône de Salomon, Arc-en-cicI magni fique , Buisson ardent qui ap parûtes à Moïse , Tige ver doyante et fleurie , Toison de Gédéon , Sanctuaire mystérieux de la Divinité, rayon de miel de Samson. L'âme que le divin Sauveur avait choisie pour sa mère de vait être préservée de la tache originelle de notre mère Eve ; H ne voulut pas permettre qu'elle eût été atteinte de la moindre souillure du péché. Ainsi soit-il. y Je fais ma demeure au plus haut des deux. n- Et une colonne de nuées environne mon trône. A SEXTE. # Domina , in adjutorium , etc. HYMNE. Salve, Virgo puerpera, Templum Trinitatis, Angelorum gaudium , Ce lia puritatis, Solamen mœrentium , Hortus voluptatis , Palma patientiœ , Cedrus castitatis. Terra es benedicta , Et sacerdotalis, Sancta et immunis Culpa; origiualis : 1 Salut , Vierge Mère , temple de la sainte Trinité, joie des anges , vase de pureté , consola tion des affligés, jardin de dé lices , palme de patience , cèdre de chasteté. Vous êtes la terre de bénédic tion et la force des prêtres du Seigneur; vous êtes sainte et exempte du péché originel; la 276 CULTE DE MARIE. Civitas Altissimi, demeure du Très-Haut, la porte mystérieuse de l'Orient ; c'est en Porta Orientalis, In te est omnis gratia , vous, Vierge unique, que réside Virgo singularis. toute grâce. Amen. Ainsi soit-il. > Comme le lis entre les épi jp Sicut lilium inter spines. nas. n- Ainsi est ma bien-aimée n- Sic amica mea inter filias Adic. entre les enfants d'Adam. A NONE. Jr Domina, in adjutorium , etc. Salut, cité de refuge, tour fortifiée , qui servîtes miracu leusement à protéger les armes de David ; grâce à votre ardente charité dans le mystère de la conception, la puissance du dé mon a été anéantie par vous! Salve , urbs refugii , Turrisque munita , David propugnaculis Armisque insignita; In conceptione Charitate ignita , Draconis potestas Est a te contrita. O mulier fortis , Et invicta Judith, Pulehra Abigail virgo , Verum fovens David : Rachcl curatorem jEgypti gestavit, Salvatorem mundi Maria portavit. O femme véritablement forte et nouvelle Judith toujours in vincible, belle Abigaïl qui, sans cesser d'être vierge , avez porté dans votre sein le vrai David ; si Bachel autrefois donna le jour au protecteur de l'Egypte, Ma rie a enfanté le Seigneur du monde. Ainsi soit-il. Amen. } Tota pulchra es, amica f Vous êtes toute belle , ma bien-aimée. mes. n- Et macula originalis n- La tache originelle n'a ja mais terni votre beauté. nunquam fuit in te. A VEPRES. j& Domina, in adjutorium, etc. HYMNE. Salut , ô vous devant qui le Salve, horologium , soleil de justice a semblé inter Quo retrograditur OFFICE DE L'iMMACCLEE CONCEPTION. ->" rompre sa course , vous en qui Sol in decem lineis, le Verbe s'est incarné; par vous Verbum incarnatur. l'homme a pu s'élever des enfers Homo ut ab inferis jusqu'aux cieux, et dans sa Ad summa attollatur, grandeur devenir presque l'égal Immensus ab angelis des anges. Paulo minoratur. Marie est environnée de tout Solis hujus radiis l'éclat des rayons de ce soleil; Maria coruscat: elle est brillante comme l'au Consurgens aurora , rore à son lever ; c'est le lis en In conceptu mirat; tre les épines ; elle a écrasé la Lilium inter spinas, tête du serpent, et, belle comme Que serpentis conterai la lune , elle guide les mortels Caput : pulrbra ut luna, égarés. Errantes eollustrat. Ainsi soit-il. Amen. v C'est moi qui a fait naître > Ego feci in cœlis ut orirctur lumen indeficiens. dans le ciel une lumière qui ne s'éteint jamais. n Et j'ai couvert toute la terre A- Et quasi ncbula texi comme une huit bienfaisante. omnem terram. A COMPMES. jf Convertissez-nous, divine j> Convertit nos, Domi na, tuis precibus placatus Marie , par vos prières ; apaiseï la juste colère de votre Fils Jé Jesus Christus Filius tuus. sus-Christ. n- Et avertat iram suam a n- Et rendez-nous-le favora ble. BOWs, .v Domina , in adjutorium , ete. Salve, Virgo florens, Mater illibata , Regina clementia;, Stellis coronata. Supra omnes angelos Pura immaculata , Atque ad Regis dexteram Stans veste deaurata. Per te, Mater gratia;, Duleis spes reorum , Fulgens stella maris, Portus naufragorum , Patenscœlijanua, Salut , Vierge incomparable , ornée des fleurs de toutes les vertus et de tous les dons de la grâce. Mère toujours vierge, Reine de miséricorde, couronnée d'étoiles. Plus pure et plus sainte que tous les anges, vous êtes dans le ciel à la droite du Roi de gloire, revêtue de ce qu'il a dans ses trésors de plus précieux. — O Mère de grâce , ô douce es pérance des pécheurs , étoile de la mer, port assuré de ceux qui 16 278 CULTE DE ÏUUE. ont fait naufrage , porte du ciel toujours ouverte, le salut des pauvres malades, faites que, par votre intercession, nous jouis sions un jour de la vue du Roi bienheureux. Ainsi suit-il. j Votre nom , divine Marie , est comme un baume répandu. tt Vos serviteurs trouvent leurs délices dans le tendre amour qu'ils ont pour vous. Sains intirmorum , Videamus Regem lu aula sancturum. de gloire dans le séjour des Amen. y Oleum effusum, Maria, nomen tuum. n- Servi tui dilixerunt te nimis. RECOMMANDATION. O pieuse vierge Marie, Nous vous prcsentons, à genoux, Ces heures où l'àme attendrie Invoque l'Eglise avec vous, Qu'à travers cette vie amère , Votre étoile nous mène au port, Et que votre appui, tendre Mère, Nous procure une bonne mort ! Ainsi suit-il. 9- Rendons grâces à Dieu. Ant. Voici la branche sacrée en qui ne se trouve le nœud du péché originel, ni l'écorce de la faute actuelle. t O Vierge, votre conception a été immaculée. n- Après avoir mis au monde le Fils, priez pour nous le Père. Supplices offerimus Tibi , Virgo pia , Has horas canonicas : Fac nos ut in via Uucas cursu prospero, Et in agonia Tu nobis assiste , O duleis Maria ! Amen. b- Deo gratias. Ânt. Hsec est virga, in qua nec nodus originalis, nec cortex actualis culpœ fuit. y In conceptione tua, Virgo, immaculata l'uisti. h- Ora pro nobis Patrem, cujus Filium peperisti. O Dieu qui , par l'immaculée conception d'une Vierge , avez voulu préparer une sainte de meure à votre Fils, nous vous supplions, afin que, de même que dans vos desseins vous avez voulu que la mort de ce Fils di vin fût sans tache ; il nous soit accordé par sa pmssante inter cession d'arriver devant vous dégagé de toute souillure. Par le même. Ainsi soit-il. Deus , qui per immaculatam Virginis conceptionetn dignum Filio tuo habitaeu lu m prœparasti : qnsssumus, ut sicut ex morte ejusdem Filii tui prœvisa , eam ab omni labe prœservasti , ita nos quoque mundos ejus intercessinne ad te perveuire concedas. Per eumdem. OREMUS. Amen. PRIÈRES. La Salutation angélique. — L'Angelus. Prières diverses. Dans les périls, dans les angoisses , dans les perplexités, songez à Marie, invoque» et priez Marie. (S. Bernard , Hotnél. II.) In periculis, in angustiis, in rcbus elubus, Mariam cogita, Mariam invoca. En général , la prière est l'invocation ou l'acte qu'on adresse à Dieu , pour lui demander des faveurs spiri tuelles ou temporelles , ou pour faire monter vers lui les accents de l'amour et de la reconnaissance. Les prières sont privées ou publiques , secrètes ou solen nelles, réglées par telle ou telle prescription liturgique, ou sans fixation de temps et de lieu. Dans tous les cas , leur effieacité est un point hors de doute ; elle est garantie par la parole de Dieu lui-même , puisqu'il a dit dans l'Évangile : « Quiconque demande , reçoit ; qui « cherche, trouve; et, on ouvre à celui qui frappe. 280 « « « « CULTE DE MARIE. Quel est l'homme parmi vous qui donne une pierre à son fils, lorsqu'il lui demande du pain? ou, s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc, vous qui êtes mauvais , vous savez donner de bonnes choses à vos enfans , combien plus votre « Père, qui est dans les cieux, donnera-t-il de bonnes « choses à ceux qui les lui demandent. » Après cette autorité , la première de toutes , les Pères de l'Église n'ont pu avoir qu'un sentiment. Saint Augustin, en particulier, a dit avec autant de charme dans l'expres sion que de force dans la pensée : « La prière est la clef « du Ciel ; elle élève jusqu'à Dieu, et, par elle, la misé« ricorde divine descend sur la terre. » Tout cela ne fait que confirmer les paroles du prophète royal : « Dixiy confitebor adversum me injustitiam meam Do « mino, et tu remisisti impietatem peccati mei. » Je l'ai dit, je confesserai contre moi au Seigneur mon iniquité, et vous , ô mon Dieu, avez usé envers moi de miséricorde. L'un des principaux motifs de la prière a dû être par conséquent le péché ; il semble , en effet , que le pre mier homme, placé dans le paradis terrestre, n'avait qu'à glorifier Dieu, et que sa bouche ne devait s'ouvrir que pour célébrer les louanges et les bontés de son Créateur. Mais après la chute d'Adam, Caïn, jaloux de son frère , le tua, et il dit au Seigneur : « Mon iniquité « est trop grande pour que je puisse mériter le pardon. « Voilà que vous me rejetez de la face de la terre, et je « fuirai de votre présence , et je serai errant et fugitif « sur la terre, et quiconque nie trouvera me tuera. » Ce terrible cri du remords fut entendu, car le Sei gneur répondit : « Il n'en sera pas ainsi ; mais quicon PRIÈRES. 281 « que tuera Caïn sera puni sept fois. » Et il mit un signe en Caïn , afin que quiconque le trouverait ne le tuât point. Ainsi le repentir et la prière sont inséparables. L'É glise, alarmée du grand nombre de nos crimes, a dû multiplier les expiations, supplications et postulations, c'est-à-dire les prières. Il semble même que, n'y pou vant en quelque sorte plus suffire , elle a eu plus sou vent recours à la Médiatrice du Médiateur ; de même que la justice humaine, chez les nations civilisées, donne aux criminels des défenseurs chargés de porter pour eux la parole aux pieds des juges. Par là pourrait s'expliquer, entre autres causes , le développement im mense que reçoit de nos jours le culte de la sainte Vierge, justement nommée la puissante Avocate des pécheurs. On conçoit aisément qu'il ne peut être question ici de présenter une énumération complète , ni même fort étendue, des prières diverses que l'Église a instituées, modifiées ou approuvées, en l'honneur de la sainte Vierge, soit pour les cérémonies publiques, soit pour l'usage particulier des fidèles ; cela dépasserait les li mites dans lesquelles doit se renfermer cet ouvrage. Après avoir expliqué YAve Maria et YAngelus, qui tiennent le premier rang , nous nous bornerons à re produire quelques-unes des plus ferventes prières ins pirées par la devotion à la Reine des cieux , préférant celles qui, plus usuelles, portent un nom d'auteur célèbre ; du reste, on pourra suppléer à cette omission en recourant aux livres de piété. Enfin, comme le langage du cœur n'est assujetti à aucune forme rigou reuse, chacun pourra aussi, à son tour, ajouter une 16. 282 CULTE DE MARIE. page à celles que nous allons écrire sous ce titre. Il suf fira pour cela de se rappeler la première invocation que, les mains jointes et le front appuyé sur les genoux dé sa mère , on adressait , soir et matin , dans son enfance , à la bonne sainte Vierge , après s'être fait réciter l'his toire du petit Jésus et de sa crèche. I;A SALUTATION ANGELIQUE. La Reine de toutes les prière?. (Alaix de La Roche.) Regina omnium orationum. Je vous salue, Marie, pleine de grâce , le Seigneur est avec vous ; vous êtes benie entre toutes les femmes , et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie , Mère de Dieu , priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. Ave, Maria, gratiaplena, Dominus tecum ; benedicta tu in mutieribus, et bencdictus fructus ventris tui, Jesus. Sancta Maria, Mater Dei, ora pro nobis, peccatoribus mine et in hora mortis nostrœ. Amen. Sous le règne d'Hérode, il y avait, en Judée, un prêtre nommé Zacharie ; sa femme descendait des fils d'Aaron , et elle s'appelait Élisabeth. Or, Gabriel , l'ange du Seigneur, tandis que Zacharie remplissait les fonctions du sacerdoce, lui apparut debout à la droite de l'autel des parfums Il lui dit : « Zacha« rie, ne crains point, parce que ta prière est exau LA SALUTATION ANGÉLIQUE. 283 « cce; et (a femme Élisabeth enfantera un fils, et « tu l'appelleras du nom de Jean... » Au sixième mois de la grossesse d'Élisabeth , l'ange Gabriel fut envoyé de Dieu en une ville de Galilée , qui avait nom Naza reth, à une vierge, qu'un homme appelé Joseph, de la maison de David, avait épousée ; le nom de la vierge était Marie. L'Ange étant entré , se présenta à Marie , dans le sanctuaire de sa chambre virginale , où , les portes fermées , elle priait Dieu dans le secret ; et il lui dit : « Je vous salue , pleine de grâce , le Seigneur est « avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes ' .» Telle est l'origine des premières paroles de la Salu tation angélique et l'annonce de l'Incarnation du Verbe. Les saints Docteurs disent que l'ange Gabriel ne pro nonça pas le mot Marie, qui ne se trouve pas, en effet, dans l'Évangile selon saint Luc , afin de marquer un respect plus profond pour celle qui allait devenir mère de Dieu. C'est l'Église qui a voulu ajouter, dans la prière, ce nom de Marie. Les paroles de l'ange Gabriel signifient d'abord que la sainte Vierge est la seule personne à laquelle les mots pleine de grâce puissent convenir ; que, n'ayant pas connu le péché, elle a toujours été la demeure de Dieu, non-seulement pendant les neuf mois qu'elle l'a porté dans son sein, mais encore pendant sa vie, et qu'enfin elle a été bénie par sa conception, bénie par l'opération du Saint-Esprit, et bénie par Jésus-Christ qui l'a choisie pour mère. Mais poursuivons le récit des faits. Quelques mois 1 Saint Lac, chap. 1. 284 CULTE DE MARIE. s'étant écoulés, Elisabeth devint mère et mit au monde un fils. Zacbarie , son père , prit cet enfant dans ses bras, et rempli du Saint-Esprit, il prophétisa en disant : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé le Prophète « du Très-Haut , car tu marcheras devant la face du « Seigneur pour préparer ses voies » Cet enfant était Jean-Baptiste. Quelques jours avant la naissance de Jean-Baptiste , Marie, qui avait eu déjà la visite de l'Ange, s'était ren due auprès de sa cousine Elisabeth, pour l'assister dans ce temps critique. Jean avait tressailli dans le sein ma ternel, dès que Marie, qui portait déjà Jésus dans ses chastes flanes, s'était approchée de sa mère, etËlisabeth, remplie de l'esprit de Dieu, s'était écriée à haute voix, en s'adressant à Marie : Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Ce sont , comme on voit , les dernières paroles de l'ange Gabriel que répète Elisabeth , en y ajoutant que le fruit du sein de Marie est béni, comme Marie ellemême. Nous expliquerons en un autre lieu le chant sublime du Magnificat, que fit, au même instant, entendre la Mère du Désiré de toutes les nations. D'abord la Salutation angélique ne s'étendit pas au delà de ce qui vient d'être dit ; mais dès les premiers jours du Christianisme , les âmes pieuses , après avoir prononcé les paroles de l'ange Gabriel et d'Elisabeth , éprouvèrent le besoin d'adresser en même temps une courte invocation directe à la sainte Vierge. Un fameux hérésiarque, nommé Nestorius, ayant osé, au com mencement du cinquième siècle, soutenir qu'on ne devait point appeler la sainte Vierge Mère de Dieu, le LÀ. SALUTATION ANGÉLIQUE. 285 Concile général d'Éphèse prononça la condamnation de cette erreur, en l'année 431, et il ajouta dès lors à la Salutation angélique la seconde partie : Sancta Maria, Mater Dei... Depuis la proclamation de la Ma ternité divine, cette heureuse croyance se maintint avec plus de force dans les âmes chrétiennes. Toutefois la récitation de YAve Maria ne devint pas alors même d'un usage général. On retrouve le type de cette prière dans un livre d'Oraisons de Sévère, patriarche d'Alexandrie en 647, oxi les cérémonies du Baptême se terminent ainsi : « Paix à vous, Marie pleine de grâce, « le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre « toutes les femmes, et béni est le fruit de vos entrail« les, Jésus-Christ. Sainte Marie, mère de Dieu, priez « pour nous, pour nous, dis-je, qui sommes pécheurs. « Amen. » — Cette invocation existait donc au septième siècle. Elle fut insérée dans le Bréviaire réformé par le pape Pie V, au seizième siècle. Et depuis elle suit l'Oraison dominicale, formant ainsi avec elle les deux prières par excellence. Les termes qui accompagnent la Salutation angélique sont aussi simples que touchants, et le sens en est facile à pénétrer. — Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous. Sans doute , comme le dit saint Bernard , nous prions notre Seigneur Jésus-Christ , avec la confiance que l'intercession du Fils est toute-puissante auprès du Père : il est donc bien naturel d'espérer, que si la Mère du Sauveur présente et recommande elle-même notre prière, elle obtiendra tout dans le Ciel , de celui qui la respecta et l'aima si tendrement devant les hommes... Pauvres pécheurs! Cet aveu de notre faiblesse et de nos fautes est très-propre à nous mériter la protection 288 CUL1B DE MAHI*. de la sainte Vierge ; il doit d'ailleurs s'échapper du cœur de l'homme à tout âge ; car « personne n'est pur « de péché devant Dieu , pas même l'enfant dont la « vie sur la terre est d'un jour » Maintenant et à l'heure de notre mort. Si les prières et la médiation de la Mère du Sauveur nous sont précieuses , tandis que, suivant les belles expressions de saint Augustin , « nous traînons ici-bas la fin de notre nuit, en ce « corps que le péché a fait mourir, » combien plus ardemment nous devons les réclamer pour l'heure où nous toucherons à l'aube qui doit dissiper toutes les ombres ! Ainsi soit-il : que notre prière s'accomplisse donc! Fragment d'une homélie de saint Bernard sur la Salutation Angélique. Le nom de Bernard tient un rang si distingué parmi tous ceux qui ont illustré le culte de la sainte Vierge , que nous ne sortirons point de notre sujet en disant ici quelques mots de la personne même de ce Saint, que les historiens appellent la grande merveille du dou zième siècle et la lumière de l'Église. « Né au château des Fontaines , près de Dijon , en l'année 1091 , et comptant parmi ses aïeux les ducs de Bourgogne et des rois de Portugal , offert à Dieu dès son enfance par ses parents qui le consacrèrent à l'É glise , Bernard s'éloigna très-jeune du monde où il au rait fait une vive sensation par son esprit brillant et ses avantages extérieurs, et il dévoua de bonne heure toute son intelligence aux choses du Ciel. A l'âge de vingt ans , après avoir perdu sa mère , il se retira dans l'ab LA SALUTATION ANUÊLIyLE. 287 baye de Citeaux : il y composa des ouvrages qui firent, dès leur apparition, pressentir son génie, bientôt après, il traversa les mers pour aller combattre l'hérésie en Angleterre, en Italie et dans plusieurs parties de la France. « Cet homme extraordinaire , a dit l'auteur de « la Gaule poétique , n'avait encore que trente ans, et « il n'y avait pas, en Europe, une seule église qui n'eût « recours à ses lumières , pas une seule nation qui ne « l'eût choisi pour médiateur, pas une seule puissance « qui n'eût imploré son suffrage et son autorité. » Sorti de Citeaux avec quelques autres religieux , il se fixa dans la vallée de Clairvaux , qu'on nommait alors la vallée de l'Absinthe. Ce fut de là qu'il partit pour aller parcourir l'Allemagne, prêcher la Croisade et électriser les populations entraînées sur ses pas par l'ascendant de son génie et de son éloquence ; puis , après avoir fondé cent soixante monastères , il revint dans cette retraite se préparer à bien mourir. Il y composa de nombreux ouvrages , sublimes inspirations , parmi les quelles on a distingué l'éloge funèbre de son frère ; mais ce qui lui assure la prééminence sur tous ceux qui ont écrit en l'honneur de Marie , ce sont des ho mélies', dos sermons et des traités où la Reine des cieux reçoit les plus éclatants hommages , avec une abondance, une pureté et un charme d'expressions dont il est impossible de se faire une idée sans les avoir lus. — Or, selon le récit du pieux auteur de la légende dorée, il arriva que par une silencieuse nuit de Noël, J Homélie, qui vient du grec, veut dire conférence, entre tien, et s'appliquait autrefois aux explications des Évangiles que les saints Pères adressaient au peuple dans le temple. 288 CULTE DE MARIE. dans le monastère de Clairvaux , Bernard attendait de puis longtemps, avec une secrète itnpatience , la célé bration de l'office de cette belle solennité. Comme il éprouvait dans son âme méditative un vif désir de connaître l'heure juste à laquelle s'était accompli le mystère , le pieux cénobite crut voir s'approcher de lui le Messie, sous les traits d'un enfant qui vient de naître. 11 se sentit transporté par cette vision, et il écrivit tout de suite après un petit ouvrage rempli d'intérêt sur le passage de l'Évangile qui contient le récit de YAnnonciation ; il le divisa en quatre homélies , et c'est à la troisième qu'est empruntée la méditation dont on va lire un fragment. « L'Ange s'étant présenté à Marie , lui dit: Salut, « pleine de grdoe, le Seigneur est avec vous. Dans « quel lieu se présenta-t-il à Elle ? Ce fut dans la mo« deste cellule de sa demeure , où peut-être la Vierge « pudique , après avoir fermé sa porte , priait humblece ment Dieu le Père et répandait , pour ainsi dire , son « âme devant lui . Les Anges passent ainsi quelquefois « sur la terre , ils y visitent ceux qui prient , les con« soient et sourient de joie en les voyant se plonger « dans l'oraison mentale. Ils semblent être ravis de « pouvoir offrir à Dieu l'holocauste d'une sainte piété , « exhalant de doux parfums. Ici l'Ange fit bien com« prendre par sa salutation respectueuse, combien la « prière de Marie dut être agréable au Seigneur! « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. « Le Père est avec vous , il vous donne son Fils. Le « Fils est avec vous , car afin de créer l'ineffable sa« crement , il ouvre pour lui les secrets de la vie , et il « conserve pour vous le sceau virginal. Le Saint Esprit LA SALUTATION ANGÉLIQUE. 289 « est avec vous , car il sanctifie votre sein avec le Père « et le Fils : le Seigneur est donc avec vous. « Vous êtes bénie entre toutes les femmes. Qu'il m'est « agréable d'ajouter ces autres paroles d'Elisabeth : « Le fruit de vos entrailles est béni! Ce n'est point parce « que vous êtes bénie , que le fruit de vos entrailles « est béni , mais c'est bien plutôt parce que le Seigneur « vous a comblée de ses trésors avant les siècles. Le a fruit de vos entrailles est béni. Il est béni en parfum , « béni dans une douceur infinie, béni dans la beauté. « Celui qui disait : Voilà que l'odeur qu'exhalent les « vêlements de mon fils est comme l'odeur d'un champ « plein de fleurs que Dieu a béni', celui-là respirait le « parfum de ce fruit odoriférant. Sa délicieuse saveur « non plus n'était pas inconnue à celui qui s'écriait : « Goûtez, voyez combien le Seigneur est bon"! — « Quelle grande et abondante douceur vous avez ca« chée , ô Dieu , pour ceux qui vous craignent* ! et le « Fils de vos entrailles nous invitant à aller à lui , n'a« t-il pas dit de lui-même : Celui qui me mange aura « encore faim, celui qui me boit encore soif? C'est « un; bon fruit que le fruit qui est la nourriture et « le breuvage des âmes qui ont faim et soif de la « justice! » Nous avons fait remarquer que YAve Maria se com pose et des paroles dont l'ange Gabriel se servit lors qu'il annonça à Marie le mystère de l'Incarnation , et de celles que prononça sainte Elisabeth, quand elle 1 Genèse, xxvii. s Psalm. xxxiil. 3 Ibid., xxx. * Eccl., xxiv. 1- 200 CJLTE DE MARIE. reçut la visite de Marie, et enfin, de la prière que fit toute l'Église assemblée à Ëphèse, au jour du triomphe de la Mère de Dieu ; c'est donc proprement le Saint-Esprit qui est l'auteur de cette prière , par la quelle se commencent et se terminent un grand nombre d'offices divins. Aussi a-t-elle été la prière favorite de tous les Saints; elle a inspiré le plus entraînant en thousiasme au pieux Thomas-A-Kempis , à saint Athanase , à saint Ephrem , à saint Jean de Damas et à saint François , qui a écrit ces lignes touchantes dans ses opuscules : « Lorsque je récite YAve Maria , les Anges « et les Saints se réjouissent dans le Ciel, et les justes « sur la terre; l'enfer frémit et les démons prennent « la fuite : comme la cire fond devant le feu , et comme « la poussière est dissipée par le vent, ainsi, à l'invo« cation du nom de Marie , toute l'armée des esprits « du mal est mise en déroute. » De nos jours , la même prière a conservé la prédi lection des âmes tendres et courageuses. On raconte qu'en l'année 1804, le chef vendéen George Cadoudal, arrêté et condamné à mort, la récitait souvent dans sa prison. Après avoir entendu lire sa condam nation , il se tourna vers ses compagnons d'infortune et de captivité, et leur dit : Faisons la prière; et à l'instant même qui précéda le supplice, on l'enten dit murmurer d'une voix émue avec l'abbé de Keravenant qui l'assistait : « Je vous salue , Marie , pleine de « grâce, le Seigneur est avec vous; vous êtes bénie m entre toutes les femmes , et Jésus , le fruit de vos en« trailles, est béni. —Sainte Marie, Mère de Dieu, priez «pour nous | maintenant » George Cadoudal s'arrêta. — Vous n'achevez pas, lui dit son confesseur. L'ANGELLS. 291 Et le héros vendéen reprit : « Mais non , c'est mainte« nant , c'est l'heure de la mort. » Ainsi , les plus attendrissants souvenirs , comme les plus vives émotions, se mêlent à YAve Maria. Cette Sa lutation angélique doit être surtout bien chère au sexe qui a vu s'accomplir par Marie une véritable régénéra tion. Hélas! dan« le vague pressentiment des orages qui l'attendaient au sein d'un monde prêt à s'ouvrir de vant elle, plus d'une jeune fille peut-être, pleurant et souriant tout ensemble , a élevé d'une main timide la première fleur qu'elle avait cueillie, pour l'abriter sur les genoux de Marie, en bégayant avec le soupir mysté rieux de son innocence : O vous qui êtes bénie entre toutes les femmes, priez pour une faible jeune fille! liMNCiKIillM. Je préconise le vrai Dieu. . . . (Un ancien poète sur les cloches.) Laudo verum Deum. . . . Angclus Domini nuntiaL'ange du Seigneur annonça vit Maria; , et concepit de à Marie (qu'elle enfanterait le Spiritu sancto. Sauveur), et elle conçut par l'o pération du Saint-Esprit. Ave, Maria, gratia plena. Je vous salue , Marie , etc. Ecce ancilla Domini, fiat Voici la servante du Sei- 292 CULTE DE MARIE. gneur ; qu'il me soit fait selon mini secundum verbum votre parole. tuum. Je vous salue , Marie , ete. Ave, Maria, gratia plena. Et le Verbe a été fait chair, Et Verbum caro factum et il a habité parmi nous. est, et habitavit in nobis. Je vous salue, Marie, ete. Ave, Maria, gratia plena. L'usage d'une triple prière faite chaque jour remonte à la plus haute antiquité; le Psalmiste lui-même avait dit ' : « Le Seigneur me sauvera ; — Au commence« ment, à la fin et au milieu du jour, je lui raconterai « mes maux, et il entendra ma voix. » Vers la fin du onzième siècle , au concile de Clermont , présidé par Urbain H , et dans lequel furent éta blies les Heures de la sainte Vierge, l'Église introduisit la coutume de sonner la cloche le matin , à midi et le soir, pour saluer la Mère de Dieu et faire mémoire de l'Incarnation du Verbe ; et le concile de Cologne , en 1243, décida que tous les vendredis , à midi, la cloche serait sonnée en mémoire de la Passion de Jésus-Christ, en ajoutant que cela devait être pratiqué, selon la cou tume observée tous les jours, soir et matin, en mémoire de la Compassion de la sainte Vierge. Quant à l'origine même de YAngelus, suivant quelques auteurs, elle de vrait être attribuée à saint Bonaventure, et l'usage s'en serait établi au commencement du quatorzième siècle , dans l'église cathédrale de Saintes, en Saintonge ; sui vant quelques autres, cette origine semble indiquée par le chapitre XIII du concile provincial de Sens , en 1 346 , où il est dit : « Nous ordonnons qu'on observe strictement « la coutume de réciter la prière ou oraison faite par le » Psalm. tiv, 18. L ANGELUS. 293 « Pape de sainte mémoire , Jean XXil , laquelle con« siste à dire trois Ave, Maria, à l'heure du couvre« feu. » Ce serait aussi ce Pontife qui aurait fait sui vre chacun de ces versets: Angelus Domini.... Ecce ancilla... Et Verbum caro, ainsi disposés. Cette dévo tion ne fut pas d'abord générale ; mais le Pape Calixte 111, au quinzième siècle , afin de combattre le succès des armes de Mahomet II , prescrivit d'implorer le secours de Dieu par cette triple invocation de la sainte Vierge. — Ce souverain Pontife, puis ses successeurs, Alexan dre Vil et Clément X, recommandèrent de plus en plus la même dévotion aux fidèles , et ils y attachèrent des indulgences. Benoît XIII en a accordé de particulières à tous ceux qui , lorsque YAngelus sonne , récitent à genoux la Salutation angélique. Enfin , Louis XI , qui avait une grande dévotion à la sainte Vierge , ordonna , en 1 472 , que dans tout le royaume de France on son nât la cloche le matin , à midi et le soir, pour avertir les chrétiens de réciter YAngelus; et cette touchante habitude s'est conservée jusqu'à nous. Dans un mandement écrit avec autant ' d'élégance que d'onction, Mgr Donnet, Archevêque de Bordeaux, a dit à ce sujet : « Placée entre le ciel et la terre , la « cloche annonce les premières clartés du jour, appelle te l'homme au travail , et l'engage à louer Dieu , qui va « verser aux vallées et aux collines ou l'onde rafraî« chissante des nuées, ou les feux vivifiants du soleil. « Trois fois le jour, elle l'invite à bénir, par l'entre« mise de la Reine des Anges , celui qui donne aux « champs leur parure, aux fruits leur maturité. » VAngelus, ainsi qu'on l'a vu par le texte , se com pose d'un triple verset, dont le sujet est, d'abord, l'An 294 CULTE DB MARIE. nonciation de l'ange Gabriel , — puis la réponse de Marie , — enfin , le mystère de l'Incarnation. Le premier des versets énonce purement et simple ment le fait dont l'Église a voulu consacrer et per pétuer la mémoire ; il résume ce que constate l'Evan gile selon saint Luc , chap. Ier, vers. 28 et suiv. Le second verset est le trente-huitième du chapitre 1" de l'Evangile selon saint Luc. Le troisième appartient à l'Evangile selon saint Jean (v. 14, chap. I). Pour essayer de faire comprendre ce qu'il y a de su blime et d'attendrissant dans un tel sujet, nous croyons ne pouvoir faire mieux que d'emprunter à l'aigle de Meaux quelques-uns de ses magnifiques accents dans ses Élévations sur la Conception du Verbe : Salut de l'ange. Angelus Doinini. « « « « « « « « « a « « 1. « L'ange saint Gabriel commence par ces mots d'une humble salutation : « Je vous salue, pleine de grâce, très-agréable à Dieu, remplie de ses dons; le Seigneur est avec vous , et vous êtes bénie pardessus toutes les femmes. » Ce discours est d'un ton beaucoup plus haut que celui qui fut adressé à Zacharie. On commence par lui dire : Ne craignez point, et vos prières, ajoute-t-on, sont exaucées. Mais ce qu'on annonce à Marie , elle ne pouvait pas même l'avoir demandé , tant il y avait de sublimité et d'excellence. Marie, humble, retirée, petite à ses yeux , ne pensait pas seulement qu'un ange la pût saluer, et surtout par de si hautes paroles ; et c'est L'ANGELUS. « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 29o son humilité qui la jeta dans le trouble. Mais l'ange reprit aussitôt : Ne craignez point , Marie. Il n'avait point commencé par là , comme on a vu qu'il fit à Zacharie ; mais quand Marie eut montré son trouble, il fallut hien lui répondre : Ne craignez point, Marie , vous avez trouvé grâce devant le Seigneur ; vous concevrez dans votre sein , et vous enfanterez un Fils ; votre conception miraculeuse sera suivie d'un enfantement aussi admirable. 11 y en a qui conçoivent , mais qui n'enfantent jamais , qui n'ont que de stériles et infructueuses pensées. Mon Dieu ! à l'exemple de Marie , faites que je conçoive et que j'enfante. Et que dois-je enfanter, sinon Jésus-Christ? Je vous enfante, disait saint Paul, jusqu'à ce que Jésus-Christ soit formé dans vous. Tant que JésusChrist, c'est-à-dire une vertu consommée, n'est pas en nous , ce n'est encore qu'une faible et imparfaite conception ; il faut que Jésus-Christ naisse dans nos âmes par de véritables vertus , et accomplies selon la règle de l'Évangile.... » Je suis la servante du Seigneur. Ecce ancilla Domini. « « « « p « « II. « Dieu n'avait pas besoin du consentement et de l'obéissance de la sainte Vierge pour faire d'elle ce qu'il voulait, ni pour en faire naître Jésus-Christ et en former dans ses entrailles le corps qu'il voulait unir à la personne de son Fils ; mais il voulait donncr au monde de grands exemples , et que le grand mystère de l'Incarnation fût accompagné de toutes sortes de vertus dans tous ceux qui y avaient part. 206 CILTE DE MARIE. « C'est ce qui a mis dans la sainte Vierge et dans saint « Joseph , son chaste époux , les vertus que l'Évangile « nous fait admirer. « Il y a encore ici un plus haut mystère. La déso« béissance d'Eve, notre mère, son incrédulité en« vers Dieu , sa malheureuse crédulité à l'ange trom« peur, étaient entrées dans l'ouvrage de notre perte, « et Dieu a voulu aussi, par une sainte opposition, « que l'obéissance de Marie et son humble foi entras« sent dans l'ouvrage de notre rédemption, en sorte « que notre nature fût réparée par tout ce qui avait « concouru à sa perte, et que nous eussions une nouvelle « Eve en Marie , comme nous avons eu en Jésus-Christ « un nouvel Adam , afin que nous puissions dire à « cette Vierge avec de saints gémissements : Nous crions « à vous , misérables bannis , enfants d'Eve , en gémis« sant et en pleurant dans cette vallée de larmes ; of« frez-les à votre cher Fils, et nous montrez à la fin « ce béni fruit de vos entrailles , que nous avons reçu « par votre moyen. « C'est ici le solide fondement de la grande dévotion « que l'Église a toujours eue pour la sainte Vierge. « Elle a la même part à notre salut qu'Eve a eue à « notre perte. C'est une doctrine reçue dans toute l'É« glise catholique par une tradition qui remonte jus« qu'à l'origine du Christianisme ; elle se développera « dans toute la suite des mystères de l'Évangile. En« Irons donc dans la profondeur de ce dessein, imitons « l'obéissance de Marie ; c'est par elle que le genre « humain est sauvé et que, selon l'ancienne promesse, « la tète du serpent est écrasée. » l'angelis. 297 Le Verbe a été fait chair. Et Verbum caro factum est. « Après avoir propose toutes les grâces des nouveaux « enfants que la foi en Jésus-Christ donne à Dieu , « saint Jean retourne à la source d'un si grand bience fait : Et le Verbe a été fait chair, et il a habité parmi « nous , et y a fait sa demeure ; et nous avons vu sa « gloire comme la gloire du Fils unique du Père, plein « de grâce et de vérité. Pour nous faire devenir enfants « de Dieu , il a fallu que son Fils unique se fit homme. « C'est par le Fils unique et naturel que nous devions « recevoir l'esprit d'adoption. Cette nouvelle filiation « qui nous est venue n'a pu être qu'un écoulement et « une participalion de la filiation véritable et naturelle. « Le Fils est venu à nous , et nous avons vu sa gloire. Il « était la lumière, et c'est par l'éclat et le rejaillisse« ment de cette lumière que nous avons été régénérés. « 11 était la lumière qui éclaire tout homme qui vient « au monde ; il éclaire jusqu'aux enfants qui viennent « au monde en leur communiquant la raison , qui , tout « offusquée qu'elle est , est néaumoins une lumière , « et se développera avec le temps. « Mais voici une autre lumière par laquelle il vient « encore éclairer le monde : c'est celle de son Évangile, « qu'il offre à tout le monde , et jusqu'aux enfants , « qu'il éclaire par le baptême ; et quand il nous régé« nère et nous fait enfants de Dieu , que fait-il autre « chose que de faire naître sa lumière dans nos cœurs, « par laquelle nous le voyons plein de grâce et de « vérité ; de grâce par ses miracles , de vérité par sa 17. 298 CULTE DE MARIE. « parole ; do grâce et de vérité par l'un et par l'autre : « car sa grâce , qui nous ouvre les yeux , précède en « nous la vérité qui les contente. Dieu , qui, par son « commandement, a fait sortir la lumière des ténèbres, « a rayonné dans nos cœurs pour nous faire voir la « clarté de la science de Dieu sur la face de Jésus« Christ. Nous sommes donc enfants de Dieu, parce que « nous sommes enfants de lumière. Marchons comme « enfants de lumière. Ne désirons point la vaine gloire , « ni la pompe trompeusede la grandeur humaine ; tout « y est faux , tout y est ténèbres. Le monde qui nous « veut plaire n'a point de grâce ; Jésus-Christ seul, plein « de grâce et de vérité , sait remplir les cœurs , et seul « les doit attirer. La grâce est répandue sur ses lèvres « et sur ses paroles. Tout plaît en lui jusqu'à la croix ; « car c'est là qu'éclatent son obéissance, sa libéralité, « sa grâce, sa rédemption, son salut. Tout le reste est « moins que rien. Jésus-Christ seul est plein de grâce « et de vérité ; c'est pour nous qu'il en est plein ; nous « recevons tout de sa plénitude. » ORAISON APRÈS L'ANGELUS. V Priez pour nous , sainte jfr Ora pro nobis , sancla Mère de Dieu. Dci Genitrix. ^ Afin de nous rendre dignos n- Ut digni cfliciamurprodes promesses de Jésus-Christ. missionibus Christi. PRIONS. OREMl'S. Daignez , Seigneur, nous vous en prions, répandre votre grâce dans nos cœurs , afin qu'après avoir connu l'incarnation de Jésus -Christ votre Fils par l'annonce de l'Ange, nous puissions arriver à la gloire de la résur- Gratiam tuam , qusosumus, Domine, mentibus nostris infunde ; ut qui, Angelo nuntiante , Christi Filii tui incarnationem cognovimus, per passionem ejus et crucem ad resurrection» TRIÈRES DIVERSES. 299 gloriam perducamur. Per rection par les mérites de sa pss cumdem Christum Domi- sion et de sa croix. Par le meme iiiim nostrum. Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. Amen. B'ISIKHKS DIVERSES. O Marie , nom sous lequel personne ne doit désespérer de son salut ! (S. Augustin.) Maria, o nomen sub quo nemini despersndum ! Memorare. — Souvenez-vous. Memorare , ô piissima Virgo Maria, non esse auililiun a sœculo quemquam ad tua currentem prœsidia , tua implorantem auxilia , tua petentem suffragia, esse derelictum. Eçotali animatus confidentia , ad te , Virgo Virginum, Mater curro , ad te venio , coram te gemens peccator assisto ; noli, Mater Verbi , despicere verba mea , sed audi , propitia, et exaudi. Amen. Souvenez-vous, ô Vierge toute pleine de bonté , que jusqu'à ce jour on n'a point entendu dire qu'aucun de ceux qui se sont mis sous votre protection , qui ont réclamé votre intercession et imploré votre secours, ait ja mais été abandonné. Animé de la même confiance , ô Vierge des Vierges, ô ma mère, moi aussi , tout pécheur que je suis, j'accours me réfugier auprès de vous ; je viens en gémissant me prosterner à vos pieds. O mère de mon Dieu , ne dédaignez pas ma prière, mais soyez-moi propice, et daignez l'exaucer. Ainsi soit-il. L'origine do cette prière se retrouve dans une homé lie de saint Bernard sur l'Assomption ; elle n'y est pas textuellement et en entier, mais elle en a été extraite et elle a été composée telle que nous la récitons au jourd'hui, après la mort du saint abbé de Clairvaux. 300 CULTE DE MARIE. Elle présente dans son ensemble la réunion de plu sieurs phrases éparses dans ce sermon, véritable chefd'œuvre d'enthousiasme et de charité, où l'on re marque notamment la phrase suivante : « Qu'on ne « parle plus de votre bonté miséricordieuse, 6 Marie, « si un seul homme peut se souvenir de vous avoir in« voquée dans ses nécessités sans avoir été exaucé. » Depuis que le Memorarè a été établi et approuvé dans l'Église, il a constamment obtenu les grâces les plus précieuses à tous ceux qui l'ont récité avec con fiance : nous en citerons, entre autres, deux exemples fort touchants : Le premier est raconté dans la vie de Claude Ber nard, surnommé le pauvre prêtre, qui, après avoir pas sionnément aimé le monde , le quitta tout à coup , et répara largement par les austérités de sa vie nou velle les égarements de son jeune âge. Son humilité était telle qu'il refusa constamment les dignilés qui lui furent offertes. C'est de lui qu'est le trait suivant, d'une bien attendrissante simplicité. Un jour, le cardinal de Richelieu dit au P. Bernard qu'il vou lait absolument qu'il lui demandât quelque chose, et il le laissa seul quelques instants pour y pen ser. Le Cardinal étant revenu : « Monseigneur, lui « dit le pauvre prêtre, après avoir bien rêvé, j'ai « enfin trouvé une grâce à vous demander : lorsque « je vais conduire les patients au supplice, pour les a assister à la mort, les planches de la charrette sur « laquelle on nous mène sont si mauvaises que nous « courons risque à chaque instant de tomber à terre. « Ordonnez donc, je vous prie, Monseigneur, que l'on « mette de meilleures planches à la charrette. » Le PRIÈRES DIVERSES. 301 Cardinal ne pouvait pas faire moins que d'exaucer au plus tôt un vœu si charitable et si désintéressé. Dans une circonstance où le même P. Bernard accomplissait sa triste mission, il avait fait de vains efforts pour convertir un malheureux qui allait être li vré à la torture ; tout à coup il lui vint en idée de lui faire réciter le Memorare, et aussitôt que cette prière fut achevée, il vit le pénitent incliner sa tête, faire l'aveu de son crime, demander l'absolution, et montrer jusqu'à la fin un visage plein de résignation et de sé rénité. La seconde occasion dans laquelle la prière de saint Bernard opéra un efl'et miraculeux est également ra contée par les historiens de saint François de Sales. Le jeune comte de Sales , ayant à peine fini ses étu des , conçut le dessein de faire le vœu d'une chasteté perpétuelle. 11 exécuta ce dessein dans l'église de SaintËtienne-des-Grès, à Paris, où il se mit sous la protec tion particulière de la sainte Vierge. 11 la pria d'être son avocate auprès de Dieu, et de lui obtenir les grâces sans lesquelles il avait appris des divines Écritures qu'on ferait de vains efforts pour garder la continence. Depuis qu'il eut fait un tel vœu, il prit la résolution de communier tous les huit jours , espérant que le pain céleste serait sa force et le protégerait contre les efforts de ses ennemis. Mais la tentation lui vint du côté où il ne l'attendait pas. Le jeune comte se crut tout à coup en proie à la réprobation d'un damné, et, durant tout un mois, il fut tourmenté de la pensée que Dieu l'avait repoussé à jamais ; toutefois ce même Dieu qui avait permis une si désolante tentation, lui inspira la pensée d'aller prier dans l'église de Saint-Élienne-des-Grès 302 CULTE DE MARIE. où il avait fait son vœu; il y courut aussitôt. Le pre mier objet qui frappa ses regards fut un tableau de la sainte Vierge. Alors, à l'instant même, il se prostenia contre terre , et ses lèvres tremblantes articulèrent en quelque sorte d'elles-mêmes la prière de saint Bernard. Dès le moment où il l'eut récitée, il recouvra la tran quillité de l'esprit et la paix du cœur. Le jeune de Sales n'avait alors que seize ans, et, durant le reste de sa vie, il aima à raconter avec émotion cette miraculeuse guérison de son âme. Acte de Consécration à Marie , prière de saint Louis de Gonzague. Louis de Gonzague naquit de parents d'une illustre noblesse au château de Châtillon , dans le diocèse de Bresce, le 9 mars 1568. Dès sa plus tendre enfance, sa mère, femme très-vertueuse, l'exerça à prononcer dé votement les doux noms de Jésus et de Marie. Il fit avec distinction ses études à Florence ; plus tard, il fut conduit à la cour d'Espagne : puis, ayant résolu d'em brasser la vie religieuse, il entra dans la compagnie de Jésus ; il fit son noviciat , à Rome , de la manière la plus édifiante; enfin, il mourut à l'âge de vingt-trois ans, fut déclaré bienheureux en 1605, et canonisé en 1726. Le pape Benoit XII donna saint Louis de Gonzague pour protecteur spécial à la jeunesse par une bulle du 22 novembre 1729. Après sa mort, on trouva dans les papiers de ce Saint un grand nombre d'oraisons écrites de sa main ; celle qu'on va lire avait été composée par lui-même, et il la récitait habituellement. PRIÈRES DIVERSES. O Domina mca, sancta Maria, me in tuam bencdictam tidem ac singularem custodiam , et in sinum mi— scricordia/ tuœ hodic et quotidie, et in hora exitus mei, animam meam et corpus meum tibi commendo, omnciii spem et consolationem meam , omnes argutias et miserias meas, vitam et Jinem vitœ mea- tibi commendo et committo, ut per tuam sanctissimam intereessionem , et per tua me rita , omnia mea dirigantur opera , secundum tuam I ni que Fitii voluutatem. Amen. 303 O Marie, Vierge sainte et ma souveraine, je viens me jeter avec abandon dans le sein de votre miséricorde , et mettre , des ce moment et pour toujours, mon àme et mou corps sous votre sauvegarde et sous votre protection spéciale : je vous confie et je remets en vos mains toutes mes espérances et mes consolations , toutes mes peines et mes misères, ainsi que le cours et les derniers instants de ma vie , alin que par votre sainte intercession et par vos mé rites, toutes mes œuvres soient faites selon votre volonté et en vue de plaire à votre divin Fils. Ainsi soit-il. Prière à la suinte Vierge après les exercices de piété, le lra\ail, le chant des antiennes , etc. Sub luum prœsidium confugimus, sancta Dei Genitrix ; nostra depicrationes ne despicias in necessitatibus, sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosaetbenedicta. Amen. Nous nous mettons sous votre protection, sainte mère de Dieu; ne méprise! pas les prières que nous vous adressons dans nos besoins , mais délivrez-nous sans cesse de tous les périls , è Vierge glorieuse et bénie. Ainsi soit-il. Le nom de l'auteur de cette prière aussi simple que touchante n'est point connu: il y a plusieurs siècles que l'Église l'adresse à la sainte Vierge, dans ses nécessités. La pratique d'invoquer Marie comme l'espérance et le soutien de tous les malheureux fut particulièrement chère, dans tous les temps, aux pieux serviteurs de Marie : on en retrouve les preuves multipliées dans les ouvrages de saint Augustin, saint Jean Damascèiie, saint Bonaventure, saint Dominique, saint Bernard, etc. 304 CULTE DE MARIE. Prière de saint Pierre Damien à la sainte Vierge. 0 Reine des cicux, venez au Subveni , Domina , clasecours de ceux qui vous crient mantibus ad te jugiter; re sans cesse : Revenez , revenez , vertere, revertere SunamiSunamite, afin que nous con tis ; revertere , revertere , templions les perfections qui ut intuamur te. Tu benesont en vous. (Cant. 6, 12.) dicta et super benedicta, Vous que le ciel a comblée des revertere primo per natubénédictions les plus abon ram. Numquid quia ita deidantes , revenez et secourez- ficata , ideo nostrœ humilinous. Souvenez-vous d'abord de tatis oblita es ? Nequaquam, votre nature. Parce que vous Domina , scis in quo dis avez été déifiée, avez-vous ou crimine nos reliqueris , ubi blié votre humanité ? Non , sans jaceant , quantum delindoute, ô souveraine. Vous sa- quant servi tui. Non enim vez en quels dangers vous nous coiivcnit tanta; misencoravez laissés; vous savez à quel dia; tantam miseriam oblipeint nous sommes abattus , visci : quia , et si subtrahit combien nos chutes sont fré gloria , revocata natura. quentes. 11 ne convient pas à Non enim ita memoraris une si grande miséricorde d'ou justifia; Dei solus ut miseblier une si grande misère. Si ricordiam non habeas, nela gloire dont vous êtes revêtue que ita et impassibilis , ut vous éloigne de nous, la nature si incompassibilis naturam vous y ramène. Vous n'êtes nostram habes , non aliam : point tellement absorbée dans et justum est ut de rore la contemplation de la justice tanta; pietatis diffusais inde Dieu seul, que vous ayez fundamur. oublié la miséricorde. Quoique étrangère à la douleur, vous ne l'êtes pas à la compassion. Ce n'est point la nature angélique, c'est la nôtre que nous voyons en vous, et il est juste que nous sentions couler sur nous avec abondance la rosée d'une si grande miséricorde. Revenez par votre puissance. Revertere secundo per Le Tout-Puissant a fait en vous potentiam. Fecit in te made grandes choses : toute puis gna qui poteus, et data est sance vous a été donnée dans tibi omnis potestas in cœlo le ciel et sur la terre. Pouvez- et in terra. Quid tibi negavous essuyer un refus , vous bitur, cui negatum non est à qui il a eté donné de rappeler Theophilum de ipsis perdiThéophile des portes de la dam tionis faucibus revocare? nation? Ce pécheur infortuné, Infelicem animatam , toi nut qui , par un écrit de sa main , ill ml quod in te factum est désavouait tout ce que Dieu a proprio charactere denefait en vous , vous l'avez tiré de gantem , de luto fecis et mila fange du péché et d'un abîme seriœ sublevasti. Nil tibi im- PRIÈRES DIVERSES. possibile cui possibile est desperalos in spem beatitudinis relevare. Quomodo enim illa potestas tuœ potentiœ poterit obviare qua de carne tua carnis suscepit originem ? Accedis enim ante iliud aureum humanœ reconciliationis altarc , non solum rogans, sed hnperans; domina, non ancilla. Moveat te natura , potentia moncat ; quia quanto poteutior tanto misericordior esse debebis. Potestati enim cedit ad gloriam, injurias uleisci nolle cum possit. Revertere tertio per amorem. Sein, Domina, quia benignissima es et amas nos nmnre invincibili quos in te et per te Filius tuus et Dcus tuus summa dilectione dilexit. Quis scit quoties re frigeras irœ judicis , cum justitise virtus eo prœsentia deitatis egreditur? Revertere quarto per singularitatem. In manibus fuis sunt thesauri miserationum Domini ; et sola electa es cui gratia tanta conceditur. Absit ut cesset manus tua, cran occasionem quœras salvandi miseros et misericordiam effundendi. Neque enim tuo da gloria minuitur sed augetur cum pœnitentes ad veniam , justificati ad gloriam assumuntur. 305 de misères. Rien d'impossible à celle qui peut changer le déses poir en espérance de l'éternelle béatitude. Et comment oppose rait-il son pouvoir au vôtre, celui qui tira sa chair de votre chair ? Vous approchez du trône d'or de la réconciliation , nonseulement la prière , mais l'or dre encore à la bouebe , en qualité de souveraine , et non plus de servante. Que votre na ture vous incline vers nous, que votre puissance vous avertisse de nous aider. Plus vous êtes puissante, plus vous devez être miséricordieuse. Il est glorieux à celui qui peut venger ses in jures de ne pas le faire. Revenez , en nous faisant sen tir votre amour. Je sais, ô Reine des cieux, que vous êtes pleine de bonté , et que vous aimez d'un amour que rien ne peut éteindre ceux que votre Fils et votre Dieu a aimés en vous et par vous d'un amour extrême. Qui sait combien de fois vous calmez le juge irrité lorsque la justice fait entendre sa voix au trône de Dieu ? Revenez en déployant les privilèges dont vous êtes ornée. En vos mains sont les trésors de la miséricorde divine , et à vous seule, parmi les élus, il est ainsi permis d'en disposer. Votre main ne se donne point de re pos, puisque vous cherchez par tout l'occasion de sauver des malheureux, de répandre les dons de la miséricorde. Votre gloire, loin de s'obscurcir, prend un nouvel éclat, lorsque les pé cheurs contrits obtiennent le pardon , et les justes la récom pense. 306 COLÎE DE MARIE. Revenez donc, A Sunamite, Revertere ergo, Sunamitis, c'est-à-dire vous qui , aux jours id est despecta , cujus anide votre vie mortelle , avez été mam pertransivit gladius , abreuvée de mépris ; vous qu'a qua; fabri uxor appellata percée le glaive de la douleur, fuisti. Ad quid? ut intueavous qu'on appelait l'épouse mur te. Summa gloria est d'un artisan : revenez , afin que post Deum te videre, adbœnos yeux s'arrêtent sur vous ! rere tibi , et in tiiic protecLe comble du bonheur est , tionis munimine demorari. après la vue de Dieu , de vous Audi nos. Nam et Filius contempler vous-même, de s'at- nihil negans bonorate, qui tacher à vous, et d'habiter à ja- est Deus benedictus in sa;mais à l'ombre de votre protec- cula sa;culorum. Amen, tion. Écoutez-nous donc ; car il vous honore lui-même en ne vous refusant rien, votre Fils, qui est le Dieu béni dans tous les siècles. Ainsi soit-il. Cette prière, où respire d'un bout à l'autre une dévo tion si tendre, est tirée d'un sermon du B. Pierre Damien sur la nativité de la sainte Vierge: ce pieux et savant cardinal vivait dans le onzième siècle et com posa des ouvrages du plus grand mérite, qui lui attirèrent les témoignages de la confiance du pape Etienne IX. Le saint docteur fait allusion, vers le mi lieu de cette prière, à l'histoire d'un pénitent fameux, nommé Théophile, qui ayant eu le malheur d'abjurer la foi de Jésus-Christ, obtint le pardon de son crime et recouvra sa signature , par la médiation de la Mère de Dieu. Rien ne serait plus facile que de continuer la série des prières par lesquelles les Pères de l'Église, les Doc teurs, les Saints et les Saintes firent éclater leur dévo tion envers Marie; on entendrait successivement les invocations les plus touchantes, telles que celles de saint Origène : Ad te recurrimus, o Benedicta! Nous avons recours à vous, 6 Bénie entre toutes les femmes! PRIÈRES DIVERSES. 307 — celle de saint Athanase : « Intercede, Hcva, Domina « et Regina et Mater Dei, pro nobis; intercédez pour « nous, 6 sainte Maîtresse, Dame, Reine, Mère de Dieu! « — celle de saint Jean Chrysostome : Supplica Dco ut « animas nostras salvet; demandez à Dieu qu'il sauve « nos âmes! — celle de saint Basile : Aspice nos, de « cœlo, oculo propitio ; laissez du haut des deux tom« ber sur nous un regard propice ! — celle de saint Au« gustin : Sancla Maria, succurre miseris ; sainte Ma« ne, secourez-nous, pauvres pécheurs ! Au lieu de poursuivre cette énumération, il parait convenable et utile pour le plus grand nombre des fidèles de donner encore ici , en français seulement , quelques autres prières célèbres, appliquées au culte de la sainte Vierge, pour les principales fêtes ou prati ques de dévotion. A LA CONCEPTION. Prière de saint Ëphrem. O Marie , pleine de grâce , éclairez mon entendement , dénouez ma langue, ouvrez mes lèvres pour que je chante vos louanges , et surtout cette Salutation angélique , si digne de vous. Je vous salue, ô Miracle, le plus grand qui ait ja mais existé dans le monde! O paradis de délices! port de salut! fontaine de grâces! médiatrice emre Dieu et les hommes ! je vous salue ! Ainsi soit-il. A LA NATIVITÉ. Prière de saint Thomas. O Marie, vous êtes bénie au-dessus de toutes les créatures de votre sexe, parce que vous êtes la seule qui avez éloigné la malédiction, qui avez attire la bénédiction et ouvert la porte du ciel ! 308 CULTE DE MARIE. Daignez donc nous faire part des biens que vous avez pro curés à la terre, afin que nous en profitions, et que nous puissions, par le secours de vos mérites, arriver au ciel. Ainsi soit-il. A LA PRÉSENTATION. Prière de sainl Anselme. Vous êtes bienheureuse , ô Marie, et vous avez la plénitude de tous les biens! Vous êtes vraiment cette Vierge admirable et digne de toutes sortes d'honneurs! Vous êtes vraiment cette femme bénie au-dessus de toutes les autres femmes, car vous avez réparé la perte de nos premiers parents , et vivilié leur postérité ! Daignez nous faire part de vos biens et nous introduire dans le ciel , dont vous êtes la bienheureuse porte. Ainsi soit-il. A L'ANNQDCIATION. Prière de saint Germain , patriarche de Cunstantinople. O divine Marie, mon unique souveraine, et, après Dieu, ma véritable consolation en ce monde; vous êtes cette céleste rosée qui seule adoucit mes peines ; vous êtes cette lumière qui éclaire les ténèbres dont mon âme est environnée; vous êtes mon guide dans mes voyages , ma force dans mes fai blesses , mon trésor dans ma pauvreté , l'appareil à mes blessures, ma consolation dans mes larmes, mon refuge dans mes mibères et l'espérance de mon salut ; ô Marie , ayez pitié de moi, vous, la mère de Dieu , qui avez tant d'amour pour les hommes, accordez-moi tout ce que je vous demande; vous, qui êtes notre défense et notre joie, rendez-moi digne de jouir avec vous de cette grande félicité dont vous jouissez dans le ciel. Ainsi soit-il. A LA VISITATION. Prière du Père Gallifct. Mère de Dieu, n'oubliez pas que vous êtes la nôtre! Metteznous toujours au nombre de vos enfants ! Reine du ciel et de la terre, jetez des regards de compassion sur vos lidèles sujets, qui réclament votre protection ! En possession d'un bonheur inaltérable et sans bornes dans la céleste patrie, soyez tou chée des maux sous le poids desquels nous gémissons dans ce lieu d'exil ! Ainsi soit-il. PRIÈRES DIVERSES. 309 A LA PURIFICATION. Prière de saint Udephonse. O Mère de mon Sauveur, vous êtes Bienheureuse entre toutes les femmes ! pure entre toutes les vierges ! reine de toutes les créatures ! Voilà que toutes les nations vous appel lent Bienheureuse par excellence ; faites que je publie vos gran deurs, tant que je pourrai les publier; que je vous aime, tant qu'il me sera possible de vous aimer; que je vous invoque, tant que je serai en état de vous invoquer, et que je contribue à vous faire honorer, autant que mon zèle et mes forces pour ront me le permettre ! Ainsi soit-il. A L'ASSOMPTION. Prière de saint Augustin. 0 bienheureuse Vierge, en offrant vous-même nos vœux au Seigneur, rendez-les moins indignes de lui être présentés, afin que nous obtenions par votre intercession ce que nous deman dons avec confiance. C'est sur votre puissante médiation que nous comptons , pour obtenir le pardon de nos péchés , et ensuite la récom pense éternelle , afin d'avoir le bonheur de vous louer, et d'exalter à jamais les miséricordes du Seigneur ! Ainsi soit-il. Prière à Notre-Dame des sept Douleurs , de S. Liguori. O Vierge affligée , ô âme grande en vertus comme en dou leurs ! les unes et les autres naissent de ce grand incendie d'amour dont vous êtes embrasée pour Dieu, le seul amour de votre cœur. Ah ! ma Mère , ayez pitié de moi , qui n'ai pas aimé Dieu et qui l'ai tant orienté ! Vos douleurs , il est vrai , m'assurent le pardon , mais ce n'est pas assez ; je veux aimer mon Dieu. Qui pourrait m'obtenir cette grâce , si ce n'est vous qui êtes la mère du saint Amour? Ah ! Marie, vous consolez tout le monde , veuillez donc aussi me consoler ! Ainsi soit-il. POUR LA FÊTE DU SAINT SCAPULAIRE. Prière du P. Chaix , carme de l'ancienne observance. Vierge sainte , Reine des anges et des hommes , vous qui , étant la mère de mon Dieu , avez voulu devenir la mienne , en m'agrégeant au nombre^de vos enfants les plus chéris , ne ' 110 r.l LTK DE MARIE. permettez pas que je dégénère jamais d'un titre qui m'est si glorieux. En me donnant votre habit, vous m'avez donné le gage le plus précieux de votre amour. Faites qu'en le portant dignement , je vous donne la marque la plus assurée de ma reconnaissance ! Ainsi soit-il. POUR U FÊTE DU SAINT ROSAIRE. Prière du B. Alain de La Roche. Vierge sainte, dont la grandeur est incompréhensible, après celle de Dieu, la plus sainte entre les saints, puissante Dis pensatrice de la grâce, par qui nos péchés nous sont pardon nés, Mère de salut et de tous les biens ! bienheureux sont ceux qui vous aiment et vous honorent et qui vous servent dévote ment par le Rosaire ! Je recommande à votre bonté mon âme et mon corps ; instruisez-moi, protégez-moi à toutes les heures et à tous les moments , et ne m'abandonnez jamais , vous qui êtes ma défense et ma vie ! Ainsi soit-il. Prière au saint Cœur de la Bienheureuse vierge Marie '. O Cœur de Marie , mère do Dieu et la nôtre ! Cœur trèsdigne de notre amour, dans lequel la sainte Trinité a mis toutes ses complaisances! Cœur que les anges et les hommes doivent aimer et honorer! Cœur en tout semblable au Cœur sacré de Jésus, dont vous êtes la plus parfaite image ! Cœur de Marie , trône de clémence , rempli de la plus tendre com passion envers nous , misérables pécheurs , nous vous en con jurons, veuillez réchauffer les cœurs glacés de vos enfants. Faites que désormais le Cœur de Jésus-Christ soit l'unique objet de toutes leurs pensées, de tous leurs désirs et de toutes leurs affections. Faites naître dans nos cœurs l'amour de vos vertus et allumez en eux la flamme de votre ardente Charité. Veillez toujours sur l'Eglise , protégez-la ; soyez le doux re fuge des chrétiens ; soyez pour eux une tour inexpugnable dans laquelle ils n'aient rien à craindre des attaques de leurs ennemis. Par vous , ô Cœur de Marie , nous avons un accès facile auprès de votre Fils; par vous, nous pouvons obtenir les grâces nécessaires à notre salut éternel. Aidez-nous dans nos angoisses et nos misères ; consolez-nous dans nos chagrins ; fortifiez-nous dans nos tentations ; voyez notre refuge dans i Par des rescrits du S. P. Pie VII, en date des 31 août 1805, 18 août 1807, 1« février 1816 et 26 décembre 1817, d'abon dantes indulgences ont été attachées à la récitation de cette admirable prière , composée en Italie. PMK»KS DIVERSES. 311 les persécutions et notre sccours dans les daugers ; mais sur tout à l'heure de notre mort, à cette dernière lutte de la vie, lorsque les puissances de l'enfer viendront fondre sur nous pour ravir notre âme , dans ce terrible jour , à cette heure redou table d'où dépend notre éternité. Alors, ô Vierge très-misé ricordieuse , faites que vos serviteurs ressentent toute la ten dresse de votre Cœur maternel ; alors, souvenez-vous, nous vous en conjurons, de la puissance que vous a donnée le Sau veur du monde , votre divin Fils. Faites-nous trouver dans la miséricorde divine un refuge assuré , afin qu'un jour nous méritions de louer avec vous, dans le ciel, le Cœur adorable de votre Fils, pendant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Cœur sacré de Jésus, Cœur Immaculé de Marie, soyez toujours et partout connus, loués, bénis, honorés et glorifiés. Amen. Acte de Consécration à la sainte Vierge , de saint François de Sales. Je vous salue, très-douce vierge Marie, Mère de Dieu, et je vous choisis pour ma très-chère mère ; je vous supplie de m'accepter pour votre lils et serviteur ; je ne veux plus avoir d'autre mère et maîtresse que vous. Je vous prie donc, ma bonne , gracieuse et douce Mère , qu'il vous plaise vous sou venir que je suis votre fils, que vous êtes très-puissante, et que je suis une pauvre créature, vile et faible. Je vous sup plie aussi, très-douce et chère Mère, de me gouverner et défendre en toutes mes actions ; car, hélas ! je suis un pauvre nécessiteux et mendiant qui ai besoin de votre sainte assistance et protection. Eh bien! donc, très-sainte Vierge, ma douce Mère , de grâce , faites-moi participant de vos biens et de vos vertus, principalement de votre sainte humilité, de votre excellente pureté et fervente charité ; mais accordez-moi sur tout (indication de la grâce demandée). Ne me dites pas, gracieuse Vierge , que vous ne pouvez pas , car votre bienaimé Fils vous a donné toute puissance , tant au ciel que sur la terre ; vous n'alléguerez pas non plus que vous ne devez pas, ear vous êtes la mère commune de tous les pauvres en fants d'Adam , et singulièrement la mienne. Puis donc , trèsdouce Vierge , que vous êtes ma mère , et que vous êtes trèspuissante, qui est-ce qui pourrait vous excuser, si vous ne me prêtiez votre assistance ? Voyez , ma mère , et voyez que vous êtes contrainte de m'accorder ce que je vous demande et d'acquiescer à mes gémissements. Soyez donc exaltée sous les cicux , et , par votre intercession , faites-moi présent de tous 312 CULTE DE MARIE. les biens et de tontes les grâces qui plaisent à la très-sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, l'objet de tout mon amour pour le temps présent, et pour que Jésus, Marie et Joseph soient loués et imités. Ainsi soit-il. LES CINQ PSAUMES. Parmi les prières ou pratiques de dévotion en l'hon neur de Marie , il en est une qui remonte à la plus haute antiquité : elle se répandit en Italie , en France , et dans d'autres royaumes , vers le douzième siècle. Elle consiste à réciter en latin le Cantique de la sainte Vierge et les quatre psaumes de David, 119, 118, 125 et 122, dont les lettres initiales forment ainsi le saint nom de Marie. g S> B8 >-. > agnificat anima mea Dominum d Dominum, cnm tribularcr etribue servo tuo n convertendo Dominus d te levavi oculos Prière de S. Liguori à la sainte Vierge , pour obtenir une bonne mort. O Marie , ô refuge des malheureux pécheurs , quand mon âme sera sur le point de sortir de ce monde, daignez, je vous en supplie , par les douleurs que vous avez éprouvées en as sistant à la mort de votre Fils, daignez étendre sur moi votre miséricorde. Repoussez loin de moi les ennemis infernaux, et prenez mon âme pour la conduire au trône du Souverain Juge. O ma Reine , ne m'abandonnez pas ! Soyez , après Jésus , tout mon soutien, dans ce moment terrible ; priez votre Fils de m' accorder la grâce de mourir en embrassant vos pieds, et d'exhaler mon âme dans ses plaies saintes! Puisse mon dernier soupir s'adresser à vous ! Puissé-je expirer, en vous disant : « Jésus et Marie , je vous donne mon cœur et mon âme ! » CANTIQUES. VI Elisabeth adresse à Marie de magnifiques louanges; mais la bienheureuse Vierge, dans sa pieuse humilité , ne retient rien de cet éloge pour elle-même ; elle le rapporte tout entier à celui qui l'a comblée de tous les dons pour lesquels on la loue. (S. Bernard , serm. sur la Nativité.) Magna quidem Elisabeth de Maria virgine prœconia profert : sed et beatse Virginis devota humililas nihil sibi passa retinere in eiim magis universa refudit cujus in se beneficia laudabantur. Le mot de cantique, comme tout le monde le sait, signifie chant (cantus) ; mais sa signification générale a été restreinte par l'Église. Elle l'a d'abord appliqué spécialement à sept chants tirés de l'Ancien Testament, et qui font partie de l'office de Laudes ; ce sont : Le cantique de Moïse : Audile, cœli, quœ loquor; deux, écoutez ma voix, tiré du Deutéronome , ch. 32 : c'est celui que Moïse, âgé de cent vingt ans, écrivit et 18 314 CLLTE DE MARIE. enseigna aux enfants d'iraël, en la 2553e année du monde ; Un second cantique de Moïse après le passage de la mer Rouge : Cantemus Domino; Chantons le Seigneur (Exode, ch. 15); Le cantique d'Anne , qu'elle composa lorsque Dieu , ayant exaucé sa prière , lui eut accordé la naissance de son fils Samuel (Liv. des Rois, 1,2): Exultavit cor meum in Domino... Mon cœur a tressailli dans le Sei gneur ; Le cantique d'Isaïe : Confitebor tibi, Domine, quoniam iratus es mihi... Je vous louerai, Seigneur, car vous vous êtes irrité contre moi. Isaïe y célèbre la venue du Messie , qui devait changer la face de la terre (Isaïe , chap. 12); Le cantique du roi Ëzéchias sur sa maladie et sa con valescence : Ego dixi : In dimidio dierum, meorum : vadam ad portas inferi : J'ai dit : Au midi de mes jour nées, je descendrai au tombeau (Isaïe, chap. 38, v. 10); Le cantique d'Habacuc : Domine, audivi auditionem tuam et timui : Seigneur, j'ai entendu votre parole, et j'ai pâli de crainte (Habacuc, ch. 3) ; Enfin le cantique des trois Enfants dans la fournaise : Benedicite omnia opera Domini, Domino : Créatures , qui êtes les œuvres du Seigneur, bénissez toutes le Sei gneur (Daniel, ch. 3). Le rit romain a adopté ces sept cantiques de l'Ancien Testament, et l'Eglise a voulu que, pour les sept jours de la semaine , chacun d'eux , à son tour, fût chanté à Laudes, entre le troisième et le cinquième psaume. Il y a encore trois cantiques nommés évangéliques , parce qu'ils sont tirés de l'Évangile : ceux-ci font cons CANTIQUES. 31 5 tamment partie de l'office de chaque jour , savoir : à Laudes, après l'hymne, le cantique de Zacharie : Benedictus Dominus , Deus Israel : Béni soit le Seigneur, Dieu d'Israël (S. Luc, chap. 1er, 68); puis, à Vêpres, le Magnificat (S. Luc, chap. 1 , 46), dont nous parle rons bientôt ; et enfin , à Compiles , le Cantique de saint Siméon : Nunc dimittis servum tuum, Domine : Maintenant, Seigneur, grâces à vous, votre serviteur peut mourir en paix (S. Luc, ch. 2 — 29). 11 n'y a lieu de s'occuper ici que du second , et nullement du pre mier ni du troisième de ces cantiques, qui n'ont pas d'application directe au culte de la sainte Vierge. 11 suffit de mentionner simplement, par le même motif, le Cantique des Cantiques, chant d'amour tiré de la Bible, qui, suivant la définition de Fénelon, « exprime « avec grâce et tendresse l'union mystérieuse de Dieu « époux avec l'âme de l'homme, qui devient son « épouse. » En dehors de notre sujet proprement dit, se trou vent d'autres cantiques ou chants poétiques, qui, pour n'être pas sanctionnés par la Liturgie, n'en ont pas moins un but louable. Aussi les pasteurs de chaque église permettent-ils de les mêler à certaines solenni tés , et particulièrement au Mois de Marie. C'est égale ment ainsi que , dans le midi de la France surtout, le peuple aime à chanter, à l'occasion de la nuit de Noël , des cantiques connus sous le nom même de Noëls. Quelques-unes de ces compositions portent un cachet de naïveté charmante, et rappellent d'une manière fort intéressante les particularités de la naissance du Sauveur du monde racontées par nos bons aïeux à la lueur des brasiers. 310 CULTE DE MARIE. Arrivons au Cantique par excellence , et voyons d'a bord comment son origine est expliquée dans l'Évan gile: « Or, en ce jour-là, dit saint Luc (chap. 1, v. 39 et « suiv.), Marie se levant, s'en alla en hâte vers les « montagnes et en la ville de Juda ; — et elle entra dans « la maison de Zacharie (prêtre du sang d'Abia), et elle « salua Elisabeth. — Et il arriva que quand Elisabeth « eut ouï la salutation de Marie , l'enfant tressaillit en « son sein, et Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit; — « et elle s'écria à haute voix , et dit : Vous êtes bénie « entre toutes les femmes , et le fruit de vos entrailles « est béni. — Et d'où me vient que la mère de mon Sei« gneur s'approche de moi? car voici que dès que la « voix de votre salutation est parvenue à mes oreilles , « l'enfant a tressailli de joie en mon sein. — Et bience heureuse, vous, qui avez cru, car les choses qui « vous ont été dites par le Seigneur seront accomplies. « — Et Marie dit : Mon âme rend gloire au Seigneur : « Magnificat anima mea Dominum , etc. » Le début de ce chant sublime a été , dès les premiers siècles du christianisme , comme le signal de la résur rection glorieuse du genre humain tout entier ; aussi l'a-t-on toujours dit, dans l'Église, debout et avec un cérémonial particulier, tel que le son des cloches , le salut du célébrant à l'autel qu'il baise et encense , et diverses autres marques de respect, selon les diocèses. Suivant la tradition, bien que le Magnificat fût en tonné depuis un temps immémorial, il paraît certain que c'est saint Césaire , evêque d'Arles , qui , vers le commencement du sixième siècle, avait fait aux moines un devoir de chanter ce cantique évangélique chaque CANTIQUES. 317 jour, à l'Office , tandis que les cantiques de l'Ancien Testament n'ont jamais eu que la prérogative d'un jour par semaine. CANTIQUE DE LA SAINTE VIERGE. (Magnificat, ete. Voir p. 259.) ÉLÉVATION. « Que dirai-je sur ce divin cantique , s'écrie Bossuet « (Élévation 5e, 14e semaine)? Sa simplicité, sa hau« teur, qui passent mon intelligence, m'invitent plutôt « au silence qu'à parler. Si vous voulez que je parle , « ô Dieu , formez vous-même mes paroles ! » « Quand l'âme , entièrement sortie d'elle, ne glorifie « plus que Dieu , et met en lui toute sa joie , elle est « en paix , puisque rien ne lui peut ôter celui qu'elle « chante. Mon âme glorifie, mon âme exalte le Sci« gneur. Après qu'elle s'est épuisée à célébrer ses gran« deurs, quoi qu'elle ait pensé , elle l'exalte toujours, « le perdant de vue , et s'élevant de plus en plus au« dessus de tout. « Mon esprit est ravi de joie en Dieu , mon Sauveur. « Au seul nom de Sauveur, mes sens sont ravis ; et ce « que je ne puis trouver en moi, je le trouve en lui « avec une inébranlable fermeté. « Parce qu'il a regardé la bassesse de sa servante. Si « je croyais pouvoir de moi-même attirer ses regards , « ma bassesse et mon néant m'ôteraient le repos avec « l'espérance ; mais puisque , de lui-même , par pure « bonté, il a tourné vers moi ses regards, j'ai un appui « que je ne puis perdre, qui est sa miséricorde, par 18. 318 CULTE DE MARIE. « laquelle il m'a regardée à cause qu'il est bon et libéral . « Elle ne craint pas, après cela, de reconnaître ses « avantages , dont elle a vu la source en Dieu, et qu'elle « ne peut plus voir que dans ce principe : « Et voilà , « dit-elle < que tous les siècles me reconnaîtront bien« heureuse ! » « Ici étant élevée à une plus haute contemplation , a elle commence à joindre son bonheur à celui de tous « les peuples rachetés.... « Celui qui seul est puissant a fait en moi de grandes « choses, et son nom est saint , et sa miséricorde s'étend « d'âge en âge et de race en race sur ceux qui le crai« gnent.... Celui qui est seul puissant a fait en moi un « ouvrage seul digne de sa puissance, un Dieu homme, « une Mère vierge, un pauvre dépouillé de tout, et « néanmoins Sauveur du monde, dompteur des na« tions et destructeur des superbes. « Et son nom est saint : Dien est la sainteté même , « il est saint et sanctifiant ; et quand est-ce qu'il le « le paraît davantage que lorsque son Fils, qui est aussi « celui de Marie , répand la miséricorde , la grâce et la « sainteté d'âge en âge sur ceux qui le craignent? « 11 a, dit Marie, déployé la puissance de son bras; « il a dissipé ceux qui étaient entlés d'orgueil dans les « pensées de leur cœur. 11 a renversé les puissants de « dessus le trône, et il a élevé les humbles. Quand « est-ce qu'il a fait toutes ces merveilles, si ce n'est « quand il a envoyé son Fils au monde , qui confondit v les rois et les superbes empires par la prédication de « son Évangile ? Cet ouvrage de sa puissance a paru « d'autant plus admirable , qu'il s'est servi de la fai« blesse pour anéantir la force , et de ce qui n'était pas CANTIQUES. « « « « « « « « « « « « « (< « « « « « « « « « « « « « « « 319 pour détruire ce qui était, afin que nul homme ne se glorifie devant lui , et que , ne paraissant rien du côté de l'homme, on attribuât tout à la puissance de son bras. C'est pourquoi il a paru au milieu des hommes comme n'étant rien. Et lorsqu'il a dit : « Je vous loue, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces mystères aux sages et aux prudents , et de ce que vous les avez révélés aux petits : n'a-t-il pas véritablement confondu les superbes , élevé ceux qui étaient vils à leurs yeux et à ceux des autres? « Marie elle-même en est un exemple ; il l'a élevée au-dessus de tout , parce qu'elle s'est déclarée la plus basse des créatures.... « H a rassasié les affames , et il a renvoyé les riches avec les mains vides ; et quand? si ce n'est lorsqu'il a dit : « Heureux ceux qui ont faim , car ils seront rassasiés. Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim.... « Les palais et les trônes sont à bas; les cabanes sont relevées; toute fausse grandeur est anéantie; c'est un effet général de l'enfantement de Marie dans toute la terre. Mais ne dira-t-elle rien de la Rédemption de son peuple et de ces brebis perdues de la maison d'Israël , pour lesquelles son Fils a dit qu'il était venu? Écoutons la fin du divin Cantique : « Il a pris en sa possession Israël , son serviteur, et il a protégé les Israélites qui mettaient leur confiance , non en eux-mêmes , mais en sa grande miséricorde. 11 s'est souvenu des promesses qu'il avait faites à Abraham et à sa postérité , qui doit subsister aux siècles des siècles. 320 CULTE DE MARIE. « Nous sommes ceux que voyait Marie quand elle voyait la postérité d'Abraham ; nous sommes ceux au salut de qui elle a consenti quand elle a dit : « Qu'il me soit fait selon votre parole. Elle nous a tous portés dans son sein avec Jésus-Christ, en qui nous étions. « Chantons donc sa béatitude avec la nôtre ; publions « qu'elle est bienheureuse , et réunissons-nous à ceux « qui la regardent comme leur Mère. Prions cette nou« velle Eve, quia guéri la plaie de la première , au « lieu du fruit défendu dont nous sommes morts , de « nous montrer le fruit béni de ses entrailles. Unissonsce nous au saint Cantique où Marie a chanté notre déli ce vrance future. Disons avec saint Ambroise : « Que « l'âme de Marie soit en nous , pour être ravis de joie « en Dieu, notre Sauveur. Comme Marie, mettons « notre paix à voir tomber toute la gloire du monde , « et le seul règne de Dieu exalté , et sa volonté accom« plie. >> « « « « « ANTIENNES. VIF Je ne connais pas de paroles plus chastes et plus capables d'engager 'mon cœur à un service d'amour envers vous. (S. Augustin, Confessions.) Non novi alia tam casta cloquia qua; sic me invitarent colere te gratis. Antienne vient du mot grec untiphdnon, qui signifie écho ; aussi l'appliqua-t-on d'abord dans l'Église à tout chant qui s'exécutait par deux chœurs alternatifs. Cette manière de chanter, alternative ou antiphonale , fut mise en usage dès les temps primitifs pour les psaumes et les cantiques , soit afin de ménager des repos à la voix des exécutants , soit parce qu'il y a quelque chose de plus solennel et de plus touchant dans cette sorte de dialogue. Quoi qu'il en soit, on l'attribue ordinaire ment à saint Ignace qui l'institua au premier siècle dans son église d'Antiochc, en Orient, tandis que saint Ambroise passe pour l'avoir introduite dans l'église occi 322 CULTE DE MARIE. dentale. Le pape saint Damase , au quatrième siècle , confirma cette institution par un décret apostolique. Aujourd'hui le nom d'Antienne a reçu d'autres sens qui s'éloignent de sa signification primitive : tantôt c'est un passage tiré de l'Écriture ou d'écrivains ecclésias tiques, qui est chanté par tout le chœur ; on peut re marquer à ce sujet que le rit romain a conservé le ca ractère antiphonal, dans l'usage de chanter une an tienne au commencement et à la fin de chaque psaume, ce qui n'a pas lieu en général dans d'autres rits particu liers. Tantôt encore les Antiennes sont des pièces de chant plus ou moins longues en l'honneur de quelque. mystère de Notre-Seigneur ou de la sainte Vierge. Ou les chante aux stations des processions et dans quel ques autres solennités de l'Église. Tout le monde connaît les quatres célèbres antiennes en l'honneur de la sainte Vierge qu'on chante après les Compiles , selon les divers temps de l'année ecclésias tique. Chacune de ces antiennes est suivie d'un verset et d'une oraison propres. On a déjà vu ailleurs ce qu'il faut entendre , en général, par le verset ; il est le plus souvent tiré de l'Écriture sainte, et se chante d'une voix plus éclatante , afin d'exciter plus vivement les affections du cœur. Cependant les versets spéciaux qui accompagnaient dès l'origine les quatre grandes anTiennes de la sainte Vierge , sont formés de paroles hu maines ; ils sont arrivés jusqu'à nous par la tradition ; «onservés dans les églises qui suivent le rit romain , ils ont été remplacés dans la plupart des autres églises de France par des textes bibliques dont le sens est heureu sement approprié au texte même des antiennes. ANTIENNES. 323 Les quatre grandes antiennes, Aima Redemptoris Ma ter. — Ave, Regina cœlorum, — Regina cœli, lœtare, — et Salve, Regina, ne sont ni de la même époque ni du même auteur. Chacune d'elles a eu son origine parti culière, et ce n'est que successivement que l'Église les a introduites dans la liturgie. 11 existe sur cette matière une telle diversité d'opinions , que nous avons cru de voir nous arrêter à celles qui sont le plus généralement répandues et adoptées , sans toutefois garantir leur au thenticité d'une manière absolue. Au surplus , on a fait la remarque qu'il règne beau coup d'incertitude ou d'obscurité sur l'origine de la plupart des antiennes, des hymnes et des autres chants de l'Église consacrés à Marie ; c'est un signe de l'esprit des premiers siècles du Christianisme ; l'humilité sin cère des auteurs les portait à cacher leur nom et à n'a voir en vue d'autre but que la gloire de Dieu ; il est d'ailleurs vraisemblable que toutes ces compositions se communiquaient d'une église à une autre avec une ra pidité telle que la trace de leur origine ne tardait pas à être effacée par leur propagation et par l'adoption uni verselle. Enfin , ne pourrait-on pas appliquer à l'ori gine plus ou moins obscure , ainsi qu'à l'idiome des antiennes et d'autres chants de l'Église romaine, ce que Chateaubriand dit de la langue des Césars consacrée aux prières que toutes les nations catholiques adressent au Roi des rois? « C'est une chose remarquable , les a. oraisons en langue latine semblent redoubler le sen ci timent religieux de la foule. Ne serait-ce point un « effet naturel de notre penchant au secret? Dans le « tumulte de ses pensées et des misères qui assiègent « sa vie , l'homme , en prononçant des mots peu fami 324 CULTE DE MARIE. « liers ou même inconnus, croit demander les choses « qui lui manquent et qu'il ignore ; le vague de sa « prière en fait le charme , et son âme inquiète , qui « sait peu ce qu'elle désire , aime à former des vœux « aussi mystérieux que ses besoins. » Paroles admi rables d'un homme qui avait beaucoup souffert, et dont les pressentiments douloureux semblèrent si souvent soulever la poitrine , comme pour en sortir avec les ailes de la prière ! AI-MA HEDEMPTORIS MATER. (Voyez page 268.) Ile graves autorités attribuent la composition de l'an tienne Aima Redemptoris Mater', à Herman Contract, comte de Vcringhen, issu d'une famille noble de Suède. Ce fut un moine bénédictin, connu sous le nom d'ifermanus Contractus (Herman le Raccourci) , parce que dès son enfance il avait eu les membres contractés. Il était né en l'an 1013 et mourut en 1054. 11 passait pour être très-versé dans l'étude des langues orientales. Parmi ceux qui l'ont considéré comme l'auteur de YAima Redemptoris Mater et de la prose Veni Sancte Spiritus, on distingue l'historien Trithème , Durand, qui lui attribue également l'invention de Yastrolabe, et le savant Gerbert,dans son traité, en latin, de la Mu sique sacrée. Quoi qu'il en soit de ces opinions sur les quelles on ne saurait se prononcer d'une manière ab solue , à cause de l'obscurité qui. règne encore dans les documents littéraires du moyen âge , on ne peut refuser ANTIEXNES. 325 à l'antienne Aima Redemptoris un caractère saisissant d'inspiration religieuse. Cette louange de la sainte Vierge est composée en vers hexamètres. Voici au surplus quelle paraît avoir été l'origine de l'introduction des quatre grandes Antiennes dans les chants de l'Église. L'ancien usage était de chanter, à la Messe, avant l'Évangile , des psaumes, proses ou séquences, que nous aurons plus tard l'occasion de faire mieux connaître, au titre des Proses. Notker, abbé de Saint-Gall, en écri vit plusieurs, et Hermann contract composa pour cet usage YAima Redemptoris. Dans les siècles suivants, ce chant et quelques autres furent adoptés par des ordres monastiques pour faire suite aux Complies. De là, cette coutume s'introduisit dans l'Office romain avec un verset et une oraison propres, selon les époques de l'année ecclésiastique. Vers le temps de l'Avent , il y a encore d'autres grandes antiennes qu'on commence à chanter le 17 dé cembre. On les appelle antiennes O, parce qu'elles débutent par cette exclamation. Le rit romain en a sept et le rit parisien neuf. D'après un ancien usage, on en chante une à chacun des jours de l'octave qui précède la fête de Noël. Elles se disent trois fois cha cune à Paris et dans plusieurs autres diocèses , savoir : avant le Magnificat , avant le Gloria Patri et après le Sicut erat. Ces antiennes dont l'origine se perd dans la nuit des temps , exprimaient les vœux des anciens Pa triarches et des Prophètes pour la venue du Messie. Guillaume Durand rapporte qu'autrefois les antiennes 0 du rit romain étaient aussi au nombre de neuf; les deux qu'on a supprimées dans les bréviaires modernes 19 328 CULTE DE MARIE. étaient, Tune en l'honneur de la sainte Vierge, l'autre en l'honneur de l'archange Gabriel. Comme elles sont rarement indiquées dans les ouvrages de piété , le lec teur chrétien aimera à les retrouver ici : A LA SAINTE VIERGE. O Vierge des Vierges! comment cela se fera-t-il? car vous n'avez point eu votre pareille, et vous n'en aurez jamais de semblable à vous ! — (La Vierge répond : ) 0 filles de Jérusalem, pourquoi ètes-vous dans l'étonnement à mon égard? Ce que vous voyez est un mystère divin. O Virgo Virginum! quomodo fiet istud? quia nec primam similem nec habere sequentem. Filiœ Jerusalem , qui me admiramini ! Divinum est mysterium hoc quod cernitis. A L'ARCHANGE. O Gabriel, messager des cienx, qui es entré vers moi les portes étant fermées , et m'as annoncé ainsi le Verbe : Vous concevrez et enfanterez, il sera nommé Emmanuel. O Gabriel , nuntius cœlorum, qui januis clausis ad me intrasti et Verbum nuntiasti, concipies et paries, Emmanuel vocabitur. AVE, REGIXA CCELORUM. (Voyez page 269.) L'antienne Ave, Regina cœlorum, est fort ancienne : Suivant la tradition et le sentiment de plusieurs his toriens sacrés , elle n'aurait eu d'autre auteur que les Apôtres eux-mêmes. Elle porte un cachet de simplicité tel que c'est une invocation plutôt qu'une composition proprement dite. Au lieu d'insister sur son origine , il nous paraît plus utile de répondre brièvement à une attaque dont son texte a été l'objet de la part des enne mis de la religion. — L'Église catholique, en donnant à Marie le titre de Reine des deux, n'a nullement en ANTIENNES. 327 tendu porter atteinte au privilège absolu qui appar tient à Dieu seul , d'être le Roi des cieux , le Dieu du Ciel et de la terre, le Créateur éternel, tout -puissant, infini , qui n'a point d'égal. Mais , suivant la judicieuse remarque du savant abbé Thibaud, dans ses Lettres sur le Protestantisme , c'est à raison des grâces qui doivent découler de la médiation de la Mère de Jésus-Christ , non moins qu'à raison de la gloire dont elle est envi ronnée dans les Cieux , qu'il est tout naturel de dire de Marie qu'elle est la Reine des Cieux. D'ailleurs, ces expressions , aussi bien que celles de Reine des Anges , Tige sacrée. Porte du Paradis, Refuge des pécheurs, Arche d'Alliance, doivent toutes être prises dans un sens spirituel et figuré. Les fidèles , ne consultant que leur cœur, les ont adoptées , afin de mieux faire com prendre le pouvoir accordé à Marie, ses glorieuses prérogatives et la confiance qu'on doit placer dans la Vierge auguste qui a donné naissance au Roi immortel des siècles. 11 est sans doute bien permis, sans blesser la majesté suprême , disons mieux , avec l'espoir fondé de lui être agréable, de croire que, puisque Marie règne au-dessus des Saints et des Anges , elle participe à la faveur accordée aux Saints et aux Anges. N'est-ce pas notre divin Maître qui a dit : « Prenez bien garde « de mépriser aucun de ces petits , car je vous déclare « que dans le Ciel , leurs anges voient sans cesse la « face de mon Père, qui est dans les Cieux (Matth., « 18, 10)?» Enfin , il importe de remarquer que les prières qui s'adressent directement à Dieu , sont conçues en cette forme : Écoutez-nous, Ayez pitié de nous, et autres sem blables ; tandis qu'en invoquant la sainte Vierge ou les 328 CULTE DE MAKIE. Saints, l'Église ou ses enfants s'écrient seulement : Inter cédez pour nous, et, comme dans l'antienne qui nous oc cupe en ce moment , Daignez prier pour nous JésusChrist. C'est ce qui faisait dire à saint Jean Chrysostome, dans une prière qui lui était familière : « Seigneur, ayez « pitié de nous et conservez-nous par l'intercession de « cette Vierge Marie qui vous a engendré. > C'est égale ment en considération des mérites et de la puissance de la sainte Vierge que saint Bernard a tracé ces paroles empreintes de la foi la plus vive : « Si vous suivez Marie, « vous ne vous égarerez point ; si vous la priez, vous ne « serez jamais sans espoir; en pensant à elle, vous ne « sauriez errer; avec elle, pas de chute à redouter; si « elle vous protège , vous n'avez rien à craindre ; sous « sa conduite, point de fatigue; et sous ses auspices, « vous arriverez sûrement au port '. » Oui , pouvons-nous ajouter à notre tour, le pécheur entraîné dans les plus profonds abîmes de l'iniquité , doit implorer avec confiance la main si tendre qui guida l'enfance de Jésus ; car Marie aime toujours à relever le coupable pour le guider vers la miséricorde inépui sable de son Fils. REGINA CŒXI LjETARE. (Voyez page 269.) Voici, touchant l'origine du Reyina cœli, ce que nous apprend une pieuse tradition , qui toutefois n'est pas formellement sanctionnée par l'Église. Vers la fin du sixième siècle, après la mort du pape 1 Homél. de Aquœ ductu. ANTIENNES. 329 Pelage , la ville de Rome fut ravagée par une peste af freuse. Ses habitants , croyant reconnaître dans ce fléau une punition du Ciel , supplièrent Grégoire , qui avait été autrefois préfet de Rome , d'accepter le gouvernail de l'Église. Grégoire résista vivement, et fut cependant contraint de devenir le souverain Pasteur du monde ca tholique. Dès qu'il eut été revêtu de cet imposant ca ractère , il exhorta le peuple désolé à invoquer Marie , et , à cet effet , il prescrivit de former sept processions , qui , venant de sept églises différentes , se réuniraient dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure. La première de ces processions devait se composer du clergé ; la seconde , de tous les ordres religieux ; la troisième , des religieuses; la quatrième, des enfants; la cin quième , des hommes laïques ; la sixième , des femmes veuves , et la septième , des femmes mariées. La pro cession se mit en marche au jour fixé, unissant de lamentables cris à des prières ferventes ; et cependant ses rangs étaient décimés par la peste. Grégoire résolut, le troisième jour, de redoublerde constance à demander la protection de la sainte Vierge. 11 se plaça donc à la tète des processions réunies , portant dans ses bras la précieuse image de la Mère de Dieu , que l'on révérait comme une de celles qui avaient été peintes par saint Luc. Lorsque le cortège fut arrivé à une courte dis tance de la sépulture de l'empereur, tout près d'un lieu où se trouvait une sorte d'autel formé par une masse de pierres , tout à coup il fut arrêté par une vision mi raculeuse : au sommet de ce monticule qui existe en core à Rome , et sur lequel a été bâti le château SaintAnge , on vit apparaître un ange , qui , tenant à la main droite une épée nue , la remit dans le fourreau , et dis 330 CULTE DE MARIE. parut aussitôt après. Le peuple crut voir dans ce fait le présage de la clémence divine; et, comme il était sous l'impression de ce prodige , on entendit dans l'air un concert de voix célestes qui chantaient en chœur : Hegina cœli lœtare , Alleluia , Quia quem meruisti portare , Alleluia , Resurrexit sicut dixit, Alleluia. Le motet s'arrêta là ; mais , transporté d'amour et de gratitude , le pape Grégoire ajouta d'une voix forte et émue : Ora pro nobis Deum, Alleluia. La peste cessa aussitôt. Et depuis ce temps, l'antienne comprit ces deux parties distinctes du chant primitif. On dit que les Cordeliers d'^lra Cœli , monastère près du Capitole , conservent la pierre sur laquelle l'ange laissa imprimée la trace de ses pieds , aussi bien que l'image de la sainte Vierge , qui était, à cette époque, portée par saint Grégoire. Toutes les fois que ces reli gieux passent en procession sur le pont , ils interrom pent les Litanies ou leurs autres prières pour chanter l'antienne Regina cœli lœtare en mémoire de ce mi racle. — Enfin , saint Grégoire-le-Grand l'a adoptée dans les Liturgies qu'il composa durant son pontificat. L'Église n'a plus cessé, depuis lors, de la chanter au temps de Pâques , où se célèbre la glorieuse résurrec tion de Jésus-Christ. Soit qu'un ange l'ait réellement fait entendre à l'oreille des hommes , soit qu'il doive ANTIENNES. 33i son origine à l'inspiration de l'un des plus illustres Pontifes qui aient gouverné le monde chrétien, ce chant restera toujours comme un solennel hommage rendu à la sainte Vierge, en mémoire de l'un de ses innombra bles bienfaits. SALVE, REGINA. (Voyez p. 270.) Origine. De vieilles chroniques rapportent qu'à Ronceaux , au bord d'une fontaine , portant le nom de fontaine des Anges , des bergers entendirent pour la première fois un chœur d'anges chanter mystérieusement cette prière en l'honneur de la sainte Vierge ; et elles ajoutent que depuis on l'entendit encore longtemps tous les same dis '. Cette pieuse tradition n'ayant d'autre fondement que la croyance accordée par nos pères à des récits naïfs , où l'imagination avait une grande part , on ne s'y est point arrêté. Ce qu'il y a de certain , c'est que cette célèbre an tienne est chantée dans l'Église depuis plus de six cents ans. Quelques historiens l'ont attribuée à Pierre, évêque de Compostelle, qui vivait dans le douzième siècle. D'autres , parmi lesquels se trouvent Trithème et l'illustre cardinal Bona, ont dit qu'elle fut composée par Hermann contract, moine bénédictin, issu d'une famille noble de Suède, dont nous avons déjà parlé, et qui s'était retiré dans le monastère de Saint-Gall, en 1 Voyez le P. Paul de Barry, Astolli. 332 CULTE DE MARIE. Suisse , un siècle auparavant. Enfin , d'autres encore ont pensé qu'elle eut pour auteur Adhémar, évêque du Puy, mort aussi à la fin du onzième siècle ; aussi l'at-on souvent appelée, par ce motif, Antienne du Puy. Saint Bernard ayant été réveillé, une nuit, par des chants qui semblaient venir de l'église de son abbaye , se rendit en hâte dans le sanctuaire, et , dès qu'il y fut entré, il entendit des voix angéliques entonner ce chaut consacré à Marie. Il fut si vivement frappé de ce fait extraordinaire , qu'il écrivit sur-le-champ au pape Eu gène III , pour qu'à l'avenir la même antienne se chan tât solennellement dans toutes les églises de la Chré tienté; ce qui fut ordonné par le souverain Pontife , et n'a pas cessé depuis , c'est-à-dire à partir du milieu du douzième siècle. Dans le principe , l'antienne s'arrêtait à ces mots : Post hoc exilium ostende. L'exclamation qui la suit a été ajoutée à l'occasion d'un événement si propre à in téresser les âmes pieuses, que nous croyons devoir le reproduire ici , en empruntant les paroles de l'abbé de Ratisbonne , dans son histoire de saint Bernard ' ' « Saint Bernard , légat apostolique en Allemagne , « dit le pieux écrivain , quitta la ville de Constance ; . . . « il arriva à Strasbourg la veille du quatrième diman« che de l'Avent, 22 décembre H46 Les miracles « ne discontinuèrent pas pendant ce mémorable voyage. « Cependant , le jour de la Nativité de Notre-Seigneur « approchait, et cette solennité avait été fixée par l'em« pereur Conrad III pour la tenue d'une diète générale « dans la ville de Spire. Saint Bernard avait promis du 1 Tome II, ch. xxxvii. ANTIENNES. « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 333 se rendre à cette assemblée. 11 quitta donc Strasbourg dans la soirée du dimanche 22 décembre , et arriva à Spire le mardi suivant, veille de Noël. Les habitants des villes et des villages se tenaient sur les rives du fleuve, et attendaient avec impatience le passage du navire pour recevoir la bénédiction de l'homme de Dieu et lui présenter leurs malades. Tous participèrent à la grâce extraordinaire que Dieu attachait à chaque parole et à chaque action de son serviteur. — Son entrée dans la ville impériale de Spire a été décrite par un grand nombre de chroniqueurs contemporains : « L'évêque , le clergé et les bourgeois vinrent solennellement au devant de lui , croix et bannières déployées , chaque corps de métier portant les insignes de sa profession. On le conduisit au son des cloches et des cantiques sacrés à travers la ville , jusqu'au portail de la cathédrale , où l'empereur et les princes germaniques le reçurent avec tous les honneurs dus à l'envoyé du Pape. Le concours de la multitude était immense ; on était accouru des lieux les plus éloignés pour voir, pour entendre le Saint, pour contempler les traits du Thaumaturge. « Le cortège s'avança depuis la grande porte de la cathédrale jusqu'au chœur, chantant avec force et avec joie l'hymne de la Reine des Cieux, Salve, Regina.... Bernard , conduit par l'empereur lui-même, marchait au milieu du cortège , entouré des flots du peuple et profondément ému à l'aspect de la majestueuse basilique. Mais lorsque les derniers accents de l'hymne de la Vierge eurent cessé de retentir sous les voûtes sacrées , après ces mots : Filium tuum nobis post hoc exilium ostende! (Faites-nous voir voire 19. 334 CULTE DE MARIE. « Fils après notre exil .') le saint abbé , transporté d'un « élan d'enthousiasme, ajouta cette triple exclamation: a 0 clemens ! o pia! o dulcis Yirgo Maria! « Ces paroles si suaves et si tendres , jaillies sponta« nément du cœur de saint Bernard , demeurèrent de« puis lors attachées à l'hymne du Salve, Regina, et « elles en complétèrent la sublime poésie. Elles conti« nuèrent à être chantées dans toutes les églises de la « Catholicité , selon les temps marqués ; mais , à la ca« thédrale de Spire, le Salve, Regina, se chanta soa lennellement tous les jours de l'année en l'honneur « de saint Bernard ; et cet usage subsiste aujourd'hui « encore. Des plaques d'airain, scellées dans le pavé « de l'Église , désignèrent à la postérité les traces de « l'homme de Dieu , et les endroits où il implora d'une « manière si pénétrante la clémence, la piété, la dou« ceur de la Vierge Marie. » Après que, par l'autorité du saint Siège apostolique , comme on l'a vu, le Salve, Regina, eut été introduit dans toutes les églises du monde chrétien , les Domini cains , vers le milieu du treizième siècle , adoptèrent cette antienne dans leur ordre , où elle se chanta tous les jours; et plus tard elle fut fixée par le pape Pie V dans l'Offie romain et dans la plupart des autres rites , où elle figure pour les fêtes de la Trinité à l'Avent. On attribue particulièrement aux Trappistes une musique admirable de cette antienne. Nous eûmes, en l'année 1828, le bonheur de l'entendre à la Trappe de la Meilleraie, près de Nantes , et il nous serait impos sible de décrire l'effet qu'elle produisit sur nous. Une voix grave et solennelle , s'élevant du fond du sanc tuaire, entonnait le commencement des versets, et ANTIENNES. 336 soudain tous les Frères , s'inclinant , continuaient le chant avec des accents si tendres , si mélancoliques , que l'âme se trouvait remplie des plus vives émo tions. Chaque fois, d'ailleurs, que revenait le nom de la Vierge Marie , tous les fronts se courbaient vers la terre, des soupirs s'échappaient de toutes les poitrines, les têtes ne se relevaient que pour faire retentir les voûtes silencieuses et sombres de nouveaux chants d'invocation, et tous les visages étaient remplis de cette mélancolie surnaturelle , que font naître toujours les entretiens avec le Ciel. Il y a dans les paroles et le chant du Salve, Regina, un caractère si pénétrant de tristesse et de sensibilité , qu'il est impossible de les avoir entendus une fois sans se les rappeler toute la vie. Plusieurs faits historiques tendent à le prouver. L'un des plus touchants se rap porte à la mort de Cinq-Mars : « Ce jeune seigneur, dit « une relation de son supplice , après avoir été con ce damné à avoir la tête tranchée , fut conduit au lieu « de l'exécution le 12 septembre 1642, et, chemin fai« sant , il dit avec les prêtres qui l'accompagnaient les « Litanies de la sainte Vierge et le Miserere. Enfin , au « moment d'être décapité , il se mit à genoux , et réce cita à haute voix le Salve, Regina... » Et sa voix était forte , parce que son âme était consolée ! Indépendamment des grandes Antiennes , dont l'ori gine vient d'être expliquée , il en est d'autres qui , éga lement chantées dans l'Église avec plus ou moins de solennité, sont dignes de captiver l'attention des fidè les ; elles rentrent dans la classe des hymnes ou des prières qui n'ont pas une dénomination propre et fixe. Aussi ont-elles dû trouver leur place sous d'autres 336 CULTE DE MARIE. titres que celui-ci , et à l'occasion des fêtes auxquelles elles se rattachent. Il a paru également convenable de faire figurer parmi les Proses le chant Inviolata, inte gra et casta es Maria, qui souvent a été mis à la suite des quatre grandes antiennes , mais qui , en réalité , en doit être détaché. PROSES. vin Prières aux sons doux. (Prose Inviolata.) Prccata duleisona. . . . On entend par proses, dans la langue de l'Église, une sorte de chants ou cantiques liturgiques, en prose rimée ou non rimée, qui se disent aux fêtes solennelles, avant l'Évangile de la Messe, et quelquefois aussi à Vêpres, au Salut qui les suit, ou dans certaines cérémonies parti culières. Le nom véritable et primitif de ces composi tions chantées avant l'Évangile était séquence : quel ques explications à ce sujet pourront intéresser. Depuis les temps les plus reculés, YAlleluia qui, à la Messe , se disait entre l'Épître et l'Évangile , se termi nait par une suite de notes de plain-chant sur la der nière syllabe ou lettre a. C'était là, suivarit la pensée de saint Augustin, comme un aveu de l'impuissance où 338 CULTE DE MARIE. est la créature de chanter dignement le Créateur. Et ce son ou cri unique était appelé pneume ou neume, d'un mot grec qui veut dire air, souffle. 11 paraît certain que vers le commencement du 9e siècle, on substitua au neume des chants qui furent nommés séquence ou sequentia, ce qui en latin signifie suite , et qui sui vaient également la récitation de l'Épître. Dès lors les manuscrits du moyen âge présentèrent , en marge des missels , soit des notes perpendiculaires indiquant le chant de la voyelle finale de YAlleluia, soit le cantique ou chant substitué auquel on donnait pour titre les deux mots pro sequentia , c'est-à-dire pour la suite ou la séquence. Or, comme dans ces anciens manuscrits la marge était souvent étroite au point de rendre néces saires les abréviations , on écrivit successivement , en retranchant quelques lettres, pro sequentia, pro sequa, prosa, ce qui amena naturellement le mot français prose. Ce mot n'avait donc pas là, comme on voit, son accep tion ordinaire ; il voulait dire , pour la séquence. Cette étymologie de prosa paraît être la vraie ; cependant elle a été contredite par des auteurs qui ont prétendu que les proses avaient eu ce nom , parce , que quoique limées , elles n'avaient ni la mesure ni la quantité des vers. En tout cas, la substitution des Proses à YAlleluia est attribuée au pape Nicolas 1er, qui, vers le milieu du neuvième siècle, la permit et approuva plusieurs chants de cette nature. En l'année 880, le moine nommé Notker, abbé de Saint-Gall en Suisse, composa diverses proses et en répandit l'usage. Après lui, dans le dixième et le onzieme siècle , deux autres moines , l'un du même nom de Notker, et l'autre, Heimaiin PROSES. 339 contract, firent des proses nouvelles. Enfin , ce genre de cantiques se multiplia jusqu'à l'abus, mais le missel du pape Pic V n'en conserva que quatre pour le rit ro main, savoir : la prose de Pâques, Victimee pasdmli, d'Hermann contract; — celle de la Pentecôte, lent, Sancte Spiritus , du pape Innocent 111 , et qu'il ne faut pas confondre avec celle de Robert, roi de France, pour la même fête , et commençant ainsi : Sancti Spiritus adsit nobis gratia; — celle de la Fête-Dieu, Lauda, Sion, Salvatorem, de saint Thomas d'Aquin; — enfin celle du jour des morts, Dies irae , dies Ma, qui n'a point d'auteur certain , et qu'on a attribuée entre au tres à saint Bernard , au cardinal Malabranca , à saint Bonaventurc et à Grégoire-le-Grand. — L'usage a in troduit de nouveau dans le lit romain un petit nombre d'autres proses , par exemple pour la messe du jour de Noël , Lœtabundus exultet fidelis chorus, etc. Dans tous les temps , comme de nos jours , le rit pa risien a conservé ou adoplé un plus grand nombre de proses, soit pour les fêtes de la sainte Vierge, soit pour les autres solennités. Ces compositions sont en général de divers auteurs du moyen âge ou du dix-septième siècle, parmi lesquels se distinguent le roi Robert, Adam de Saint-Victor, Abailard, J.-B. de Contes, et J.-B. Santeuil. On a fait observer avec raison que plu sieurs, surtout celles qui sont rimées , auraient plus convenablement pris place parmi les hymnes avec les quelles on les confond quelquefois ; cela serait vrai par ticulièrement à l'égard de la magnifique prose de l'An nonciation : Hmmiiii generis Cessent suspiria , etc., 340 CULTE DE MARIE. et de quelques autres adoptées pour les fêtes de Marie. Nôtre dessein n'est pas de nous en occuper ici d'une manière fort étendue ; nous nous bornerons à l'examen de la prose par excellence , connue sous le nom de Stabat, et à la reproduction des proses à dévotion les plus usuelles de Rome et de Paris. LE STABAT, Prose en l'honneur de la sainte Vierge , au pied de la Croix. (Voyez page 131.) On a déjà vu l'étymologie et le sens des mots sé quence et prose ; cette double qualification fut, dès les temps anciens , appliquée à la complainte du Stabat , si justement nommée par M. le comte de Montalembert, le plus beau chant qu'ait inspiré la plus pure et la plus touchante des douleurs. Il paraît certain que cette prose fut composée pour la Messe de la Compassion de la sainte Vierge ou des Sept Douleurs de Marie. La liturgie romaine l'y plaça par un sentiment de convenance qui ne fut pas généralement adopté ; mais , du moins , en étendant son application , on s'accorda à la chanter , tous les vendredis du Carême , aux Saluts du soir ; et partout on la fit entendre le soir du Jeudi-Saint , sur le tombeau , par anticipation du Vendredi-Saint : rigou reusement , ce devrait être ce dernier jour, vers trois heures après-midi, et simplement au pied d'une croix. Suivant quelques historiens, c'est le pape Innocent III, aussi distingué comme poète que comme orateur, qui fut, au douzième siècle, l'auteur de cette sublime élégie. Selon quelques autres, elle fut composée par le B. Jaco- PROSES. 341 pone, moine de l'ordre des Frères Mineurs Franciscains, au quatorzième siècle. Suivant d'autres encore , elle est de saint Grégoire-le-Grand ou de saint Bonaventure ; d'où il suit qu'il n'y a rien de positif sur son origine. On l'a chantée jusqu'à nos jours le plus communé ment sur le mode hypo-lydien * , dont les notes mélaucoliques et lentes s'unissent d'une manière si touchante aux paroles. Cela n'a pas empêché qu'elle ait été mise en musique par les plus célèbres compositeurs, tels que Palestrina, Haydn, Gluck, Haëndel. Rien de plus suave surtout que le Stabat de Pergolèse : un souvenir plein d'émotion s'y rattache. L'auteur de ce chefd'œuvre mourut à l'âge de vingt-deux ans , en 1 733 , dans une petite ville , sur le bord de la mer, au pied du Vésuve, à l'instant même où il venait d'écrire le dernier verset de son Stabat : c'était l'adieu de son âme à la terre. Au point de vue de la musique, Chateaubriand fait sur ce sujet des remarques pleines de vérité : « Pergo« lèse, dit-il, a déployé dans le Stabat Mater la ri« chesse de son art, mais a-t-il surpassé le simple « chant de l'Église? 11 a varié la musique sur chaque « strophe ; et pourtant le caractère essentiel de la tris« tesse consiste dans la répétition du même sentiment, « et , pour ainsi dire , dans la monotonie de la dou ce leur Ce chant pareil qui revient à chaque cou« plet, sur des paroles variées, imite parfaitement la 1 Les tons du plain-chant romain ont emprunté leurs noms aux modes grees, ainsi qu'il est expliqué dans le livre du car dinal Bona, delà divine Psalmodie, ch. xvil. 11 place au même rang le ton hypo-lydien qu'il signale comme pieux, humain et attendrissant. 342 « « « « « « « « « « « CULTE DU MARIE. nature : l'homme qui souffre promène ainsi ses pensées sur différentes images , tandis que le fond de ses chagrins reste le même. Pergolèse a donc méconnu cette vérité qui tient à la théorie des passions , lorsqu'il a voulu que pas un soupir de l'âme ne ressemblât au soupir qui l'avait précédé. Partout où il y a variété il y a distraction , et partout où il y a distraction il n'y a plus de tristesse , tant l'unité est nécessaire au sentiment ! tant l'homme est faible dans cette partie même où gît toute sa force , nous voulons dire dans la douleur ! » La Prose du Stabat Mater porte un cachet remarqua ble de naïveté pieuse ; sa latinité , on peut en convenir, laisse à désirer, à cause du siècle où elle fut composée. Les deux premiers vers de chaque stance riment en semble , et le troisième rime avec le troisième de la stance suivante. On y reconnaît une exacte peinture de ce qui se passa au moment où Jésus-Christ fut crucifié sous les yeux de sa Mère, et il est impossible, en la méditant , de ne pas se croire transporté au Calvaire de Jérusalem , et surtout de ne pas comprendre cette douleur, immense comme la mer, magna sicut mare contritio. La Vierge-Mère semble alors apparaître à l'âme recueillie , telle que le grand peintre , Philippe de Champagne , l'a représentée dans son magnifique tableau de la descente de croix , et comme on l'a dit après lui, « pâle, les yeux éteints, enveloppée de cette « large robe bleue que portaient les femmes de Jéru« salem , et laissant à deviner, dans ses traits, si c'était « la douleur ou la résignation qui dominait dans cette « âme céleste. » PK06ES. 343 PROSE A LA VIERGE, A DEVOTION'. AU SALUT. Inviolata, integra et casta es , Maria , Quœ es effecta fulgida cœli porta. O Mater alma Christi, carissima , Suscipe pia laudum praxonia. Te nunc flagitant corda et ora, Nostra ut pura pectora sint et corpora. Tuaper precata duleisona, Nobis concedas veniam per secula. O benigna, ô Maria, ô Virgo pia , Quœ sola inviolata permansisti. Vous êtes sans tache , votre virginité est entière , à Marie , vous qui êtes devenue la porte éclatante du ciel. O puissante Mère du Christ, Mère très-chérie, recevez les louanges pieuses que nous vous adressons. Que nos cœurs et nos corps demeurent purs; c'est mainte nant ce que vous demandent et nos vœux et nos chants. Par vos prières si douces et si aimables obtenez-nous grâce pour l'éternité. O bénigne , ô tendre , ô com patissante Mère , qui seule êtes demeurée sans tacne. PME H ES. Sancta et immaculata virginitas, quibus te laudibus efferam nescio. Quia quem cœli capere non poterant , suo prsemio contulisti. y Benedicta tu in mnlicribus , et benedictus fructus ventris tui. * Quia. n- Felix namque es, sacra Virgo Maria, et omni laude djgnissima. Quia ex te ortus est Soljustitiœ,Christus Dcus noster. y Ora pro populo , interveni pro clero, intercede pro devote femins sexu; sentiant omnes Luum juvamen, Sainte et immaculée virgini té , par quelles louanges vous célébrer? je ne le sais. Celui que les cieux ne peuvent conte nir, vous l'avez renfermé dans votre sein. y Vous êtes bénie entre toutes les femmes , et béni est le fruit de votre ventre. Celui. n- Vous êtes vraiment heu reuse, ô Vierge Marie , et digne de toute louange; c'est de votre sein qu'est sorti le Soleil de juslice , Jésus-Christ notre Dieu. y Priez pour le peuple, in tervenez pour le clergé , inter cédez pour le sexe qui vous est dévoué, et que tous ceux qui 344 CULTE DE MARIE. célèbrent votre sainte mémoire quicumquetuamsanclamceressentent l'effet de votre pro- lebrant commemorationem. tection. Quia ex. Sub tuum prœsidium. (Voyez page 303.) PRIONS. OREMIS. Accordez à vos serviteurs, nous vous en supplions, Seigneur, de jouir toujours de la santé du corps et de l'esprit , et par la glorieuse intercession de ia bienheureuse Marie toujours Vierge, d'être délivrés de la tristesse du temps, et de goùter la joie de l'éternité , parle même Jésus-Christ. Concede nos famulos tuos, qusesumus, Domine Deus, perpetua mentis et corporis sanitate gauderc, et gloriosa beata? Mariœ semper Virginisintercessioneapra-senti liberari tristitia , et œterna perfrui Uetitia. Per Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, etc. La prose Inviolata ne doit pas avoir une origine fort ancienne, si l'on en juge par sa latinité. L'auteur n'en est pas, du reste , positivement connu. Quelques-uns pensent que ce fut saint Thomas d'Aquin. Pour nous , nous serions tenté de supposer que, comme le Memorare, cette prose a été faite, sinon par saint Bernard telle qu'elle est , du moins à l'aide de fragments tirés de ses ouvrages où nous avons lu tout entière cette première phrase : Inviolata, integra et casta es, Maria. Quoi qu'il en soit , elle appartenait dès le principe à la liturgie romaine; elle est magnifique, et l'on doit re gretter que son texte ait été plus d'une fois altéré par des changements plus ou moins hasardés. Ainsi , par exemple , dans le vers charmant , tua per precata dulcisona (par vos prières aux sons doux) , le dernier mot qui est harmonieux a, dans quelques diocèses, été rem placé par assidua qui manque de mélodie, et par luimême et par son rapprochement de precata. A Paris , au lieu de : 0 benigna! 6 Maria! 6 Virgo pia! on PROSES. 343 chante trois fois : O benigna ! C'est peut-être aussi bien , mais pourquoi changer? PROSE A LA SAINTE VIERGE POUR LES AMES DU PURGATOIRE. Languentibus in Purgatorio Qui purgantur ardore nimio, Et torquentur gravi supplicio Subveniat tua compassio, 0 Maria! Fons es patens qui culpas abluis, Omnes lavas et nnllum respuis; Manum tuam extende mortuis, Qui sub pœnis tanguent continuis, O Maria ! Ad te pie suspirant mortui, Cupientes de pœnis erui Et adesse tuo conspectui jEternisque gaudiis perfrui, O Maria ! Gementibus, Mater, ac celera , Pietatis ostende viscera, lllos Jesus per sua vuinera, Ut sanare dignetur impetra ; O Maria ! Daignez venir en aide par votre compassion aux âmes qui languissent dans le Purgatoire , qui expient lerus fautes dans les flammes et sont en proie à un affreux supplice , ô Marie. Vous êtes la source où s'effa cent les souillures du péché, vous les purifiez toutes et n'en rejetez aucune ; étendez donc votre main sur les trépassés qui languissent dans des tourments continuels , 6 Marie ! Les trépassés élèvent vers vous de pieux soupirs ; ils aspirent à voir cesser les peines qui leur sont infligées, à se trouver en votre présence et à jouir de l'é ternelle félicité , ô Marie ! O Mère puissante, entendez leurs gémissements ; montrezleur la tendresse maternelle de vos entrailles, afin que Jésus daigne racheter leurs fautes par les propres blessures qu'il a re çues, ô Marie! Tu , vera spes , ad te claLa troupe fidèle de vos servi teurs vous adresse ses supplica mantium , Ad te clamat turba soda- tions, ù vous qui êtes leur so lium lide espérance ; elle vous im- 346 CULTE DE MARIE. plore pour ses frères , afm que Pro fratribus, ut places vous apaisiez votre Fils, et Filium , qu'il leur accorde la récom Et cœlestes det eis prsepense du ciel , ô Marie ! mium, O Maria ! Faites que les larmes que Fac lacrymre quas, bona, nous répandons aux pieds du respicis, souverain juge et sur lesquelles Quas l'uni liions ad pedes juvous laissez tomber un regard dicis , de bonté, puissent bientôt étein Mox extinguant vim flamme dre l'ardeur des flammes venge vindicis , resses, et qu'elles se mêlent aux Ut jungautur choris angechœurs des anges , ô Marie ! lie is , O Maria ! Et quand arrivera l'heure Et cum fiel stricta disensterrible, au jour du jugement sio, de Dieu, suppliez votre Fils, qui In tremendo Dei judicio, aura à prononcer la redoutable Judicanti supplica Filio sentence, afin qu'il nous accorde Ut cum sanctis sit nobis une petite place parmi les saints, portio , ô Marie ! O Maria! y Ora pro defunctis et >' Priez pour les morts et pour nous, très-sainte Mère de pro nobis, sanctissima Dei Dieu. Genitrix. a- Ut digni efficiamur pron- Afin que nous puissions être digues des promesses du Christ. missionibus Christi. Imitation en vers de la même prose, pour les âmes du Purgatoire. Sur les chrétiens dont l'âme languissant , En Purgatoire , éprouve un feu brûlant , Et que tourmente un supplice accablant, Laissez descendre un œil compatissant , Mère de Dieu ! O vous , d'un roi mère et fille , effacez Des pénitents tous les crimes passés ; Par votre Fils vos vœux sont exaucés ; Soyez propice aux pauvres trépassés , Mère de Dieu ! Voyez ces morts par un pieux soupir De leurs tourments aspirant & sortir; PROSES. 347 Sous vos regards heureux de revenir : Du Paradis ils ont soif de jouir, Mère de Dieu ! Mère , écoutez leur gémissante voix, Près du Seigneur faites valoir vos droits , Et que Jésus couvre encor de sa Croix Ceux que sa mort a sauvés autrefois , Mère de Dieu ! Unique espoir des pécheurs repentants , Prêtez l'oreille à nos gémissements , Et que touché de nos pieux accents Dieu fasse paix à vos pauvres enfants , Mère de Dieu ! Que tant de pleurs puissent nous protéger Près de Celui qui doit tous nous juger ; Et par la flamme au lieu de se venger, . Aux chœurs divins qu'il nous fasse agréger, Mère de Dieu ! Et lorsqu'enfin viendront les jours prédits, Où séparant les justes des maudits Dieu jugera , suppliez votre Fils De nous admettre en son saint Paradis , Mère de Dieu ! OREMUS. PBIONS. Deus, vita viventium, spes morieutium , salus in te sperantium, pra;sta, quœsumus , ut anima; omnium fidelium defunctorum, nostrœ mortalitatis tenebris absolutœ , beata Maria semper Virgine intercedente , cum omnibus sanctis tuis in perpetua luce et pace lœtentur : Per Dominum nostrum Jesum Christum. Dieu, qui êtes la vie des vivants, l'espoir des mourants, le salut de tous ceux qui ont eu confiance en vous, daignez faire, nous vous en prions, que les âmes de tous les fideles défunts qui ont été délivrées des ténèbres de notre existence mortelle , soient appelées par l'intercession de la bienheureuse Marie, toujours Vierge , à goûter avec tous vos saints les délices d'éternelle lu mière et de paix : Par NotreSeigneur Jésus-Christ. Cette prose qui ne se chante pas ordinairement dans le diocèse de Paris fut composée par J. Langoeznovensis , Anglais de naissance. C'est tout ce qu'on sait de 348 CULTE DE MAttlE. cette invocation à Marie pour les morts. Pour racheter ce laconisme de la tradition, nous dirons quelques mots du fond du sujet. Tout le monde sait que le Purgatoire est le lieu , ou pour mieux dire Yétat de peine, dans lequel les âmes des justes , sorties de ce monde sans avoir suffisam ment satisfait à la justice divine pour leurs péchés, achèvent de les expier, avant que d'être admises à la jouissance du bonheur éternel. C'est par là qu'elles sont purifiées ou purgées. La source ou la tradition de ce dogme se retrouve non-seulement dans l'enseigne ment des apôtres et dans celui de Jésus-Christ, mais encore dans l'Ancien Testament : il est même certain que la croyance d'une expiation à subir dans l'autre monde a existé chez les païens et chez tous les peuples idolâtres. 11 serait superflu d'en dérouler ici les preuves multipliées. Il paraît plus convenable d'entrer dans de courtes explications sur la destination du Purga toire , sur ses peines et leur durée , et sur le3 moyens indiqués par l'Eglise pour soulager les âmes du Purga toire. Les personnes curieuses de connaître plus parti culièrement ce qui se rattache à ce sujet , pourront d'ailleurs consulter le Traité historique, dogmatique et moral sur le Purgatoire, de l'abbé Théodore Perrin. Ce n'est pas un article de foi que le Purgatoire soit par le feu; c'est seulement une croyance universelle ment reçue dans l'Église catholique , après avoir été une opinion fort commune parmi les saints Pères. Le Purgatoire a pour objet l'expiation des péchés des jus tes. Ceux qui ont accompli cette expiation sur la terre en sont exempts, car, s'ils n'ont pas de fautes à expier{ ils entrent aussitôt dans lesCieux : ainsi l'Eglise chante proses. 349 en l'honneur de saint Etienne : « Etienne vit les deux « ouverts et y entra. Heureux Fhomme à qui les portes « du Ciel seront ouvertes. » — Il n'y a point non plus de Purgatoire pour ceux qui meurent en état de péché mortel , puisque , suivant la parole de l'apôtre saint Mathieu, « ceux-là seront jetés dans les ténèbres exté« rieures, et là, il n'y aura pour eux que des pleurs et « des grincements de dents pendant toute l'éternité. » Donc , cette sorte de peine est pour le rachat des fautes légères ou des péchés véniels des justes que n'a souillés aucun péché mortel, ou bien des pécheurs pénitents qui ont rendu leur âme à Dieu , sans avoir fait payer à leur corps toute la satisfaction due pour leurs fautes. 11 est aisé de comprendre qu'aucun péché ne doit être exempt des réparations , à moins que Dieu ne se man que à lui-même , et en outre qu'il est naturel que des âmes souillées au sortir de leur corps de péchés vé niels ne soient pas glorifiées aussitôt et aussi complète ment que celles dont la conscience fut sans tache. 11 faut d'ailleurs remarquer que les pécheurs qui se sont convertis, ne sont pas toujours, par la confession, en tièrement délivrés de la peine , et qu'ils peuvent avoir à expier encore en purgatoire la peine due à de graves péchés mortels, de telle sorte que c'est alors un supplé ment de pénitence. — On ne peut dire combien de temps les âmes des justes imparfaites demeureront dans le Purgatoire : c'est pourquoi l'Église permet les anniversaires perpétuels pour les morts. Après le juge ment universel , le Purgatoire n'existera plus ; mais à l'approche de ce moment terrible la rigueur des peines pourra être proportionnée à leur durée moins longue. i « 11 ne faut pas douter, dit saint Augustin, que 20 350 CULTB DE MARIE. « les âmes du Purgatoire ne reçoivent un secours des « prières et des sacrifices que l'Église offre pour elles : « c'est là une vérité qui nous a été enseignée par la « tradition des Pères. » Donc les suffrages des vivants profitent aux morts; non qu'ils procurent de nouveaux mérites à ces derniers , mais ils engagent Dieu à leur pardonner leurs fautes et à couronner leurs mérites. Ces remèdes aux maux de nos frères défunts sont prin cipalement le saint Sacrifice de l'autel , les indulgen ces, les prières, le jeûne et l'aumône. — Parmi les prières, si la plus parfaite est sans contredit l'Oraison Dominicale , comme il n'y en a point de plus sublime, après elle, que la Salutation Angélique, on peut dire encore qu'il n'y en a pas de plus attendrissante que la prose adressée à Marie par Langoeznovensis : « Aucune « autre ne saurait mieux , pour parler comme saint « Jérôme en un autre sujet, procurer du soulagement « à l'âme de ceux que nous avons aimés et qui ne sont « plus, en arrosant leur cendre pieuse et leurs osse« ments vénérables avec les parfums sacrés des élans « du cœur. » Après les trois proses solennelles du Stabat, de Ylnviolata et du Languentibus , on lira sans doute encore avec intérêt quelques proses particulières au rit pari sien, qui se chantent à la messe de quatre grandes fêtes de la sainte Vierge. Il n'y en a point ordinairement pour la fête de la Visitation ni pour celle de la Présentation de la sainte Vierge au Temple , non plus que pour celle de la Conception, où l'on dit l'hymne Debitant morti sobolem. Cette dernière se trouve sous son titre spécial, ci-après, avec les antres chants du même genre qui , à Paris , font partie des Vêpres. Dans l'usage de PROSES. 3S1 Rome, c'est YAve, maris Stella, qui remplace presque toujours ces hymnes à Vêpres. Nous n'avons pu résister au désir d'enrichir cet ou vrage de compositions si remarquables par l'élévation des pensées et la beauté de l'expression. Leur lecture d'ailleurs ne peut qu'intéresser vivement les serviteurs de Marie , jaloux de préserver de l'oubli , sur la terre , tous les accents des poètes inspirés par Celle qui entend perpétuellement retentir dans le ciel les concerts angéliques. PROSES DU RIT PARISIEN POUR LES FÊTES DE LA SAINTE VIERGE. FÊTE DE LA NATIVITÉ. Gaudii primordium , etc. (Voyez page 46.) FÊTE DE L'ANNONCIATION. Il mus ni gencris, etc. (Voyez page 69.) FÊTE DE LA PRÉSENTATION DE NOTRE-SEIGNEUR ET DE LA PURIFICATION DE LA SAINTE VIERGE. Ave, plena gratia, etc. (Voyez page 91.) FÊTE DE L'ASSOMPTION. Induant justitiam , etc. (Voyez page 106.) HYMNES. IX Exhortez-vous les uns les autres par des psaumes , des hymnes et des cantiques spi rituels (Épltre de S. Paul aux Corinth., ch. 3.) Commonentes vos metipsos in psulmis, hymnis et canticis spiritualibus. Le mot hymne vient du grec, et il veut dire chant ; aussi chez tous les peuples, dont la langue a été puisée à cette source, a-t-il signifié, en général, ce qu'on chante en l'honneur de la divinité. Les Saliens, prêtres de Mars, chantaient des hymnes composés, dit-on, par Numa Pompilius ; la plupart des poètes païens en fai saient également pour célébrer leurs dieux; enfin, aux premiers temps du Christianisme , l'apôtre saint Paul recommanda de louer le Seigneur par des psaumes, des cantiques et des hymnes; et, dès la même époque, dans une acception plus restreinte ou plus propre, ce terme 20 354 CULTE DE MARIE. s'applique principalement à tout chant poétique in troduit dans les offiees consacrés par l'Église. Au sujet des psaumes, des cantiques et des hymnes, Guil laume Durand dit que la différence entre ces trois choses, est que les psaumes sont destinés à célébrer les œuvres de Dieu, que les cantiques expriment les mou vements passionnés de l'âme, et que les hymnes s'en tendent surtout des louanges divines. Peut-être n'est-il pas tout à fait inutile de faire observer que dans la signification ancienne et générale, le genre grammatical des hymnes est masculin ; il est resté tel, sous le Chris tianisme, pour des chants de triomphe ou d'enthou siasme, comme le Te Deum, le Gloria in excelsis Deo ; mais dans le sens plus spécial que lui a donné l'Église, le genre de ce mot a toujours été féminin. Cette sorte de composition, rimée ou non, fut introduite dans l'office décrit par saint Ambroise ; mais il s'écoula un long temps avant qu'elle fût adoptée universellement; trop souvent , en effet , la doctrine des auteurs de ces chants , peu en harmonie avec celle de l'Église , avait donné lieu à des abus qu'il avait fallu prévenir ou pros crire. Il n'y avait donc rien de fixe dans l'adoption ou l'exclusion des hymnes par les diverses liturgies de la Chrétienté. Deux grandes époques peuvent cependant être signalées, le dixième siècle à partir duquel la li turgie romaine admit les hymnes dans l'office public, et l'année 1736 où fut publié le bréviaire de Charles de Vintimille , archevêque de Paris. Ces deux rites se sont partagés en quelque sorte l'adhésion des églises de France : ainsi , entr'autres , Bordeaux a conservé à peu près entièrement les hymnes anciennes de la liturgie romaine, et Lyon a adopté, à la fin du siècle dernier. iivmms. 355 les hymnes du bréviaire de Paris. 11 n'y a pas, au reste, plus d'uniformité dans la manière de placer ces chants : dans l'ordre des offices, notamment à Vêpres et à Com piles, tantôt ils précèdent et tantôt ils suivent les psau mes, selon les lieux et les cérémonies. Bien que tout cela soit inditlérent, par rapport au culte en lui-même, il est à souhaiter que l'unité, qui est le caractère propre de l'Église catholique, vienne effacer ces disparates, d'où il ne peut résulter pour les fidèles que des em barras et des troubles , surtout quand ils passent d'un diocèse dans un autre. Il existe un grand nombre d'auteurs, anciens ou modernes , qui ont composé des hymnes ; les plus renommés sont Prudence, appelé le prince des poètes chrétiens, saint Fortunat et saint Hilairc de Poitiers, saint Ambroise de Milan , saint Éphrem , en Orient , saint Paulin , évêque de Noie , en Occident , Joseph Siculus , pour la liturgie grecque , saint Thomas d'Aquin, saint Bernard, Abailard, deux rois de France, Charleinagne et Robert, Commire, jésuite, Charles Coffln, Jean-Baptiste et Claude de Santeuil, Sébastien, Bernault , Charles Quiet , jésuite , Simon Gourdan , prêtre de Paris, De La Brunetière, vicaire-général, également de Paris, Habert, Muret de Limoges, Nicolas LcTourneux, le P. Petau, etc. C'est J.-B. Santeuil qui, dans le dix-septième siècle, a fourni au bré viaire de Paris le plus grand nombre des hymnes dont il se compose: ce poète, qui naquit à Paris en 1050, fut chanoine régulier de Saint-Victor et mourut à Di jon en 1097. 11 excita, sous le règne de Louis XIV, un tel enthousiasme qu'il fut soupçonné par La Bruyère d'avoir cédé à des mouvements de vanité qui auraient 356 CULTE DE MARIE. diminué le mérite de ses chefs-d'œuvre. 11 est certain qu'il existe de Santeuil des lettres intimes dans lesquelles il écrivait à un de ses amis ces lignes significatives : « Que je crains bien d'avoir reçu toute ma récompense, « en recherchant trop les applaudissements des hom« mes ! » Et plus tard à un autre chanoine de SaintQuentin : « Hélas ! peut-être que les plus grands tour« ments que votre saint martyr aura soufferts, ce « seront les hymnes faites par un pécheur comme moi, « et vous auriez plus réjoui le martyr, si vous eussiez « voulu entreprendre son panégyrique. Les Saints « doivent écrire pour les Saints ; imitant leurs vertus, « on les loue mieux que par des paroles et de belles « hymnes. » Coffin, qui, dans un rang inférieur, par tage avec Santeuil le privilège d'avoir le plus contribué à enrichir de mélodieuses hymnes le bréviaire de Paris, était un recteur de l'Université qui vivait de 1676 à 1749. 11 ne peut entrer dans le cadre de cet ouvrage de reproduire ici toutes les hymnes recueillies par la piété des serviteurs de Marie et adoptées par les Églises de France dans leurs hymnaires particuliers. Nous ne citerons que les plus connues par leur usage, leur va leur littéraire, et la célébrité de leurs auteurs. Nous nous bornerons d'ailleurs à accompagner le texte et la traduction de la simple indication de ces auteurs et quelquefois de courtes réflexions. Un commentaire complet eût entraîné trop de détails. En exprimant toute notre admiration pour le ca ractère poétique des hymnes qu'on chante à Paris , nous manifesterons encore une fois le vœu déjà émis par quelques évêques , que toute bigarrure cesse enfin HYMNES. 3j7 dans le culte catholique , cl que tous les rites se con fondent dans l'unité romaine. TE OKI 191. A Matines de l'Office de la sainte Vierge. (Voyez- page 209.) Le Te Deum passe pour être l'œuvre de saint Ambroise et de saint Augustin. 11 ne fait pas essentielle ment partie des hymnes dépendant du culte de Marik; cependant comme on le récite toujours dans son Office, à Matines , nous avons cm devoir lui donner place ici. Ce chant est sans contredit l'un des plus beaux de l'Église ; consacré pour l'office matutinal , de même que le Gloria in excelsis l'est pour la Messe, il se mêle à un grand nombre de ses solennités, comme cantique d'actions de grâces ou chant de triomphe. On ne le dit jamais durant l'Avent , ni depuis la Septuagésimc jus qu'à Pâques, pour l'Office du temps. Si, comme la plupart des historiens l'ont pensé, ce chef-d'œuvre, inspiré par un enthousiasme divin , est dû tout à la fois à saint Augustin et à saint Ambroise , jamais il n'y eut d'union littéraire et religieuse plus édifiante et plus digne d'être conservée dans la mémoire des hommes. Au reste, deux auteurs graves se sont occupés de l'origine du Te Deum; le premier, saint Dace, évêque de Milan, s'est exprimé ainsi: « Augustin fut baptisé et « confirmé au nom de la sainte et indivisible Trinité , « par le bienheureux Ambroise, en présence de tous les « fidèles de Milan. Sur les fonts mêmes du baptême, ils 358 « « « « « CULTK DB MARIE. chantèrent, par une inspiration de l'Esprit saint, Te Deum laudamus , ayant pour témoins les mêmes fidèles qui écou taient ce nouveau cantique , et , depuis ce temps , l'Église universelle l'a conservé et chanté religieusement. » Dans les Soirées de Saint-Pétersbourg, M. de Maistre dit à son tour : « Cette prière est née en Italie , à « ce qui paraît, et le titre d'Hymne ambrosienne pour« rait faire croire qu'elle appartient exclusivement à « saint Ambroise ; cependant on croit généralement, à « la vérité, sur la foi d'une simple tradition, que le Te « Deum fut, s'il est permis de s'exprimer ainsi, impro« visé à Milan par les deux grands et saints doc« teurs Ambroise et Augustin , dans un transport de « ferveur religieuse: opinion qui n'a rien que de très« probable. En effet, ce cantique inimitable, conserve « par l'Église et les communions protestantes, ne pré« sente pas la plus légère trace de travail et de médita« tion, et n'est point une composition ; c'est une effu« sion; c'est une poésie brûlante, affranchie de tout « mètre ; c'est un dithyrambe divin où l'enthousiasme, « volant de ses propres ailes, méprise toutes les res« sources de l'art. Je doute que la foi, l'amour et la re« connaissance aient parlé jamais un langage plus vrai « et plus pénétrant. » HYMNES. 359 AUTRE HYMNE. A MATINES. Quem terra, pontus, sidera, ete. (Voyez page 193.) Cette hymne est attribuée par quelques auteurs à saint Grégoire, et selon le sentiment de quelques au tres, elle serait de Fortunat. Le premier, pape et doc teur de l'Église & la fin du sixième siècle , fut célèbre et mérita le surnom de Grégoire-le- Grand , par sa science, ses vertus, ses prédications et ses écrits; le se cond, évêque de Poitiers, fut le contemporain et l'ami de saint Grégoire, ce qui a pu faire naître de l'in certitude sur le point de savoir à qui des deux appar tient l'hymne magnifique qui ouvre l'office de la sainte Vierge. A LAUDES. 0 gloriosa Virginum, ete. (Voyez page 224.) Cette hymne se chante , dans le rit romain , à la fête de l'Assomption. A Paris, on lui a substitué la prose Incluant justitiam et celle du Stabat. 11 existe encore sur son auteur la même incertitude historique que pour l'hymne, Quem terra, pontus, œthera Les uns l'attribuent à saint Grégoire, d'autres à Fortu nat. Toujours est-il certain que rarement la poésie fit entendre des accords plus doux ou présenta des images plus étincelantes de beauté. 360 CULTE DE MARIE. A PRIME, TIERCE, SEXTE ET NOUE. Memenlo, rcrum Conditor, etc. (Voyez page 230.) Saint Ambroise, célèbre docteur de l'Église, vivait dans le quatrième siècle. Sa douceur, dit l'auteur de la Gaule poétique, fut annoncée par un miracle : « Des « abeilles, descendues des cieux sur son berceau, se « reposèrent en essaim sur les lèvres de ce Platon de « la chrétienté. » C'est peut-être en souvenir de ce fait raconté par plusieurs historiens du temps, et qui put n'être qu'une allégorie, ou bien à cause de la suavité d'expression qui caractérisait les paroles et les ou vrages d'Ambroise, que fut décerné à ce grand saint le surnom de Doctor mellifluus (docteur d'où coule le miel). Ce fut lui qui eut la gloire de convertir saint Au gustin : il mourut la veille de Pâques, en 397. L'hymne Memento qui fait partie de ses œuvres, est donc récitée par les Chrétiens depuis près de quinze cents ans. Un pieux historien raconte qu'un jeune homme, placé dans une situation difficile et sur le point de com mettre une mauvaise action , récita la deuxième stro phe de cette hymne, en invoquant du coeur l'interces sion de la Mère de Dieu, et que sur-le-champ il fut dé livré de cet assaut. Hymne pour toutes les fêles de la sainte Vierge , dans l'usage de Rome. A VÊPRES. Ave , maris Stella , etc. (Voyez page 258.) VAve, maris Stella a souvent été publié sous le titre d'hymne de saint Bernard ; mais cette hymne n'est HYMNES. 361 point de lui. D'abord on ne la trouve point dans ses œu vres, et, d'une autre part, Gerbert, auteur d'un traité fort estimé sur le chant et la musique de l'Église , as sure l'avoir lue dans un manuscrit de l'abbaye de SaintGall , antérieur à saint Bernard d'environ deux cents ans. Après tout, que nous importent le nom de l'auteur et le secret des lèvres inspirées d'où s'échappa ce chant délicieux et sublime qui ne périra point dans la mé moire des hommes? Bien à plaindre est celui qui n'a pas ressenti une indicible mélancolie et l'avant-goût d'une divine espérance, en prenant part ou en prêtant l'oreille à ces ravissantes aspirations vers la Mère de Dieu ! Les historiens racontent que cette hymne était particulièrement chère à saint Dominique, et que sou vent, voyageant à pied, un bâton à la main, un paquet de hardes sur les épaules, il traversait les villages, en récitant YAve, maris Stella. Hymnes pour les fêtes de la Sainte Vierge. LA CONCEPTION. A VÊPRES. Debitam morti sobolem creârat, ete. (Voyez page 35.) Dans l'usage de Rome, on chante YAve, maris Stella, tant pour la Conception que pâur les autres fêtes de la sainte Vierge ; mais l'hymne qui précède et dont l'au teur est Coflïn, se chante à Paris aux premières vêpres ; elle est remplacée aux deuxièmes vêpres, soit par l'hymne qui se dit pour la fête de la Nativité , soit par cette autre que nous croyons devoir donner encore ici. 21 3C2 CULTE DE MARIE. Comme le soleil qui brille d'uu vif éclat, sans être obscurci par l'ombre la plus légère , ainsi, Vierge sainte, aucupc trace de péché no se peut trou ver dans votre sein. Comme la lune qui réjouit les cieux en dissipant de sa clarté les ténèbres, ainsi, vous éclairez le monde de toutes parts, et la nuit ne porte au cune atteinte à votre lumière. Comme le lis, honneur des jardins, déploie ses pétales d'une inaltérable pureté , ainsi , Heur des vierges , votre blancheur est éternelle. Comme l'onde, plus pure que le cristal , réfléchit avec fidélité les traits du visage, ainsi, Vierge sainte, votre âme retrace l'i mage même de Dieu. Louange au Père, louange au Fils, et toujours aussi louange à vous, Saint-Esprit, qui, par l'immaculée conception , avez formé une Vierge digne de Dieu. Ainsi soit-il. Ut sol decoro sidere Splendescit, umbrœ nescius, Sic , Virgo , nullam pectore Admittis umbram criminis. Ct luna, cœlos recreans, Vincit tenebras lumine , Sic tota fulges , et tuum Sic nulla nox lœdit decus. Ut floret , horti gloria , Candore puro , lilium , Color tibi, flos virgiimm, Sic purus œternum manet. Ut unda, vitro purior, Vultum fidelis exhibet , Sic mente sinceram Dei , Virgo, refers imaginem. Sit laus Patri, laus Filio, Sit par tibi laus, Spiritus, Dignam Deo qui Virginem Formans ab ortu pra-paras. Amen. LA NATIVITÉ. A VEPRES. Unns bonorum fons, Deus, omnium , etc. (Voyez p. 48.) C'est aux deuxièmes vêpres de la Nativité que se chante, à Paris, l'hymne qu'on vient de lire et qui est de Coffin. On y dit, en outre, à l'office nocturne, l'hymne Lœtis terra sonet plausibus , et à Laudes, Mortale , cœli toile, yenus, caput : toutes deux du même auteur. HYMNES. 363 LA PRÉSENTATION DE LA SAINTE VIERGE. A VÊPRES. Davidis soboles, gratia virginum , ete. (Voyez page 60.) Jamais l'inspiration religieuse n'inspira un chant plus pur et plus sublime! L'auteur en est inconnu; mais il s'est assuré une place brillante à côté de Santeuil et de Coffin. L'ANNONCIATION. AUX I. ET AUX II. VÊPRES. Hœc illa solemiiis (lies, ete. (Voyez page 74.) Cette hymne est de J.-B. Santeuil ; c'est un modèle d'élévation, de pureté et d'élégance. Le poëte y sonde les profondeurs des principaux mystères; et jamais peut-être l'expression latine n'a été plus heureuse et plus juste dans sa concision. C'est ce qui a fait dire avec raison à l'auteur de la littérature des offices di vins : « Quelles pensées plus propres à exciter notre « admiration, à entretenir notre piété, à nous pénétrer « de reconnaissance ! L'habitude nous familiarise avec « ces belles productions; elle en détourne notre atten« tion, et nous en dérobe le mérite. Mais lorsque nous « les examinons avec plus de soin, que nous arrêtons « nos regards sur les richesses qu'elles renferment, « nous sentons alors combien ces livres d'offices que « nous traitons avec indifférence sont précieux, non 364 CULTE DE MARIE. « seulement pour les sentiments religieux qu'ils nous « inspirent, mais encore pour le génie, le goût et l'élé« gance! » LA VISITATION. A VÊPRES. Csctcri nunquam nisi vagiendo , etc. (Voyez page 83.) Indépendamment de cette hymne dont l'auteur nous est inconnu, et qui se chante aux deuxièmes vêpres, il y en a une autre pour les premières vêpres, qui est de J.-B. Santeuil; celle-ci, pour être d'un ton plus simple que la plupart de ses inspirations poétiques, n'en est pas moins attendrissante. La voici : Quo te sanctus ardor raQuelle sainte ardeur vous en flamme, Vierge sainte, l'hon neur et l'ornement des vierges? O Virgo, flos ô Virginum ? Où portez-vous vos pas ? Quo tendis, et cito gradu Quel saint devoir vous en Conscendis alla montium ? gage à franchir ces montagnes? C'est l'Esprit saint qui anime Urget sacer te Spiritus Marie ; c'est l'Esprit de Dieu Toto rcpletam Numine : qu'elle renferme dans son sein. Matris Dei jam dignitas Elle a le sentiment de sa gran Nil caritati detrahit. deur ; mais sa grandeur ne dé robe rien à sa douce charité. Vous allez , jeune et aimable Tibi propinquam sanguine Vierge, féliciter votre parente Matrem puella visitas , des faveurs dont le ciel l'a com Con cessa cui divinitus Grataris alvi munera. blée dans un âge avancé. Remplies l'une et l'autre de O quanta matrum gaudia, joie , vous admirez l'une et l'au Stupente natura gravem tre le double prodige dont la Anum stupes, qus virginem nature elle-même s'étonne : une Fœtam Deo te praedicat. femme féconde en ses vieux ans , une vierge féconde en sa virginité. HYMNES. 363 Absconditum sub intimo Ceu nube portabas sinu Solem, suo qui protinus Lustrabit orbem linninc. Ton chaste sein , ô Marie , couvre, comme d'un nuage mys térieux , le Soleil immortel qui doit bientôt éclairer l'univers! Gloire à vous, le Fils, rédemp Mundo redemptor qui \ cuis, Fili , tibi laus ma vi ma , teur du monde, gloire à vous Cum Patre : nec tibi mincir avec le Père, gloire égale au Saint-Esprit. Laus, utriusque Spiritus. Ainsi soit-il. Amen. LA PURIFICATION. AUX I. VÊPRES. Templi sacratas, pande, Sion , fores , Christus sacerdos intrat et hostia : Cedant inanes veritati Quœseanimisaperit, figurœ. Ouvre, Sion, les portes sacrées du Temple , le Christ s'avance , prêtre et victime ; que les figu res s'évanouissent devant la vé rité qui se dévoile aux âmes. Non immolandi jam pecudum greges; Fumabit ater non cruor amplius : En ipse placando Parenti , Ipse suis Deus astat aris. Virgo latentis conscia Numiiiis Demissa vultus, quem peperit Deum ; Hune gestat ulnis pauperumque Munera fert, teneras volucres. Hic omnis setas, omnis et astitit Sexus, propinquo Numine plenior : Omnes anhelantis tot annos Nunc fidei pretium repor tant. N'immolez plus vos troupeaux de victimes ; que la vapeur de leur sang n'obscurcisse plus les airs : voici que pour apaiser son Père Dieu lui-même se présente à ses autels. Confidente des divins secrets, une jeune vierge porte entre ses bras le Dieu qu'elle a enfanté, et les yeux baissés présente l'of frande des pauvres, deux jeunes tourterelles. Là se trouvent rassemblés et tout sexe et tout âge, tous pleins du Dieu dont ils sentent la pré sence, tous remportent le prix d'une foi qui, si longtemps, ap pela sa venue. 368 CULTE DE MARIE. Parmi tant de témoins, fi Dieu, Testes tiit inter magnala Mère du Verbe, gardant comnimo, Drus , me lui le silence devant l'autel, Tibi litabat lirma silentio, vous offrait son sacrilice et ren- Verbi silentis muta mater : fermait tout dans son cœur. Cuncta animo penitus premebat. Gloire au Père, gloire au Fils, Sit summa Patri , sumgloire égale à l'Esprit divin. Ofmaque Filio, Irons à la sainte Trinité le sa- Sanctoque compar gloria critice perpétuel d'un cœur reliFlaroini : gieux. SaneUe litemus Trinitati Perpetuo pia corda cultu. Ainsi soit-il. Amen. Cette hymne est de J.-B. Santeuil : on y trouve , comme dans toutes les autres , un cachet très-remar quable d'inspiration religieuse et de brillante poésie. AUX II. VÊPRES. Stupete, gentes! fit Deus hostia, etc. (Voyez page 96.) Cette hymne fut composée comme la précédente par J.-B. Santeuil, pour la fête de la Purification de la sainle Vierge : toutes les deux sont regardées comme les chefs-d'œuvre de l'illustre chanoine de Saint-Victor. « Que de verve! que de brillantes images! s'écrie « à ce sujet M. Egron, dans ses études sur le culte de « la sainle Vierge. Quelle énergie dans la pensée ! « quelle noblesse dans l'expression ! Et quel est donc « ce grand sujet qui doit frapper les peuples d'étonne« ment? C'est un Dieu qui se dévoue, comme le moin« dre des mortels : c'est le Législateur des cieux qui se « soumet aux lois des hommes; c'est le Rédempteur « de l'univers qui offre le prix de notre rédemption : « c'est une vierge pure, une mère sans tache qui vient « se purifier! HYMNES. 367 « Eh quoi ! cette mère admirable s'abstient de l'en« trée du temple, comme une femme vulgaire! Que « crains-tu, fille du Ciel? ton chaste sein n'est-il pas le « temple le plus pur de l'Éternel? « Le poète voit dans cet acte légal trois sacrifices ad« mirables : une vierge, un enfant, un vieillard : une « vierge renonçant aux honneurs de la pureté virgi« nale ; un enfant offrant à Dieu ses membres tendres « et délicats ; un vieillard consacrant à Dieu ses der« niers jours. Dans l'inspiration dont il est animé, il « entrevoit encore des sacrifices plus douloureux qui « attendent l'enfant divin; les traits déchirants qui « perceront son cœur, les souffrances qui sont réser« vées à sa tendre et chaste mère, et la sanglante « expiation qu'il accomplira sur la Croix ! » L'ASSOMPTION. O vos, œtherei', plaudite, cives, etc. (Voyez page 111.) C'est encore*à la lyre de J.-B. Santeuil que l'Église doit ce chant de gloire et de triomphe , inspiré par un saint enthousiasme. Jamais assurément les accords n'en avaient été plus suaves et plus animés : quelle que soit la réserve que nous nous soyons imposée en ce qui touche les jugements à porter en semblable matière , il nous est impossible de ne pas reconnaître que la poé sie en est supérieure, sinon à celle de YAve, maris Stella, qui se chante dans l'usage de Rome, du moins à l'hymne suivante adoptée aussi par le rit parisien et le rit romain , et qui toutefois n'est pas sans beautés : celle-ci est de C. Coffin. CILTE DE MARIE. Vierge , Mère de Dieu , celui Virgo Dei Genitrix , que l'univers entier ne peut con Quem totus non capit tenir, en se faisant homme, s'est orbis , renfermé dans vos entrailles. In tua se clausit viscera Factus homo. C'est donc justement que tous Hinc merito dicent te les siècles vous appelleront bien Sœcula cuncta beatam ; heureuse ; voila pourquoi les Hinc populi Matrem te peuples vous honorent comme Dominamque colunt. mère et souveraine. Recevez les honneurs que vous Suscipe quos pia plebs tibi rend à l'envi la piété des peu Pendere certat honores : ples ; accordez les secours qu'im Annue sollicita quam plore leur ardente prière. Prece poscit opem. Gloire éclatante au Père, Gloria magna Patri, compar gloire égale au Fils , gloire égale Sit gloria Nato : a l'Esprit saint, l'honneur du Amborum tibi par, Père et du Fils. Spiritus aime decus. Ainsi soit-il. Amen. FÊTE DE LA COMPASSION DE LA VIERGE MARIE DANS LA SEMAINE DE LA PASSION. A VÊPEES. Hymne de Habert , e"véque de Vabres. Tandis que Jésus , victime du salut, arrose l'autel de son sang, Marie immole son propre cœur, jaloux de partager une douleur si grande. Dum spargit aram sanguine Jesus, salutis hostia , Prœsens doloris :rmulum Maria pectus immolat. La tête ensanglantée du Fils sert en quelque sorte de cou ronne au front de la Mère; et les mêmes clous ont attaché le Christ à la croix , et la mère au Christ. Capite cruentum Filii Matris coronat verticem : Clavis iisdem figitur Christus cruci , Christo parens. O Jésus et Marie , qui êtes O Passionis mutuœ , associés à votre passion mu- Jesu, Maria, conscii! HYMNES. Alterna vobis vulnera Inferre tandem parcite. 369 tuelle, cessez de faire que les blessures de l'un retombent sur l'autre. Quem vos doletis, noster est Ce que tous deux vous souf Èrror, furorque criminum : frez est le fruit de nos erreurs, Totum scelus fatentibus et le terrible effet de nos crimes ; Partem doloris reddite. faites donc supporter une partie de vos souffrances à ceux qui se reconnaissent coupables de tant de forfaits. Qui natus es de virginc , Jesu, tibi sit gloria, Cum Patre, clmique Spiritu , In sempiterna sa;cula. Amen. .* Anima mea turbata est valde. n- Sed tu, Domine, usquequo? Gloire soit à vous, ô Jésus, qui êtes né d'une vierge , gloire à vous avec le Père et le SaintEsprit. Ainsi soit-il. y Mon âme a été vivement troublée. n Et vous , Seigneur, jusques à quand ? Isaac Habert, savant et célèbre docteur de la Société de Sorbonne, chanoine et théologal de Paris, puis évêque de Vabres, en 1645, mort en 1668, fut très-dis tingué par ses prédications et ses ouvrages. Il y eut un grand nombre de personnes éminentes par la science et la piété dans sa famille. On a surtout conservé le souvenir de sa tante Suzanne Habert, épouse de Charles-du-Jardin, officier du roi Henri III, veuve à l'âge de vingt-quatre ans, et qui passa le reste de sa vie dans le monastère de N-otre-Dame-de-Grâce , à la Ville-i'Évêque, près de Paris. Elle savait l'hébreu, le grec, le la tin , l'italien , l'espagnol , la philosophie et même la théologie. Elle laissa, en mourant, un grand nombre d'oeuvres manuscrites entre les mains de son oncle Isaac Habert. En lisant l'hymne Dum spargit aram san guine, on serait tenté de l'attribuer à cette femme cé lèbre elle-même, car chaque pensée semble y révéler 21. 370 CULTE DE MARIE. ces clans de 1 amc, cette touche delicate et ces rêveuses images , qui sont le partage presque exclusif du sexe dont le nom de Marie est devenu le symbole impé rissable ! Hymne qui se chante , à Paris , à Complies , après les Vêpres du très-saint et immaculé Cœur de Marie. O vous, qui unissez les hon neurs de la Mère aux préroga tives de la virginité , soyez, à la lin de ce jour, propice 4 vos enfants fidèles. Brillante étoile de la met, lorsque nous sommes près d'ê tre submergés par les flots du siècle , soyez notre lumière dans les ténèbres, et devenez notre port de salut. O Mère du chaste amour,' si notre ferveur s'amortit, faites que notre cœur se réveille et respire tout entier pour l'amour de Dieu. O Reine puissante, daignez protéger nos entreprises et pren dre soin de l'existence et du sa lut de votre peuple. Gloire éternelle au Père, gloire égale à son Fils, gloire au Saint-Esprit , parce que la Vierge a enfanté. Ainsi soit-il. Virgineis tilulis Matris quie jungis honores , Hac natos foveas nocte benigna tuos. Fulgida stella maris, sœcli dum mergimur undis, Sis lux in tenebris et bene fida quies. Si sopor obrepit , casti , fac , Mater amoris, Cor vigilans uno spiret amore Dei. O Regina potens, propius res aspice nostras, Dicaris populi vita salusque tui. Gloria summa Patri, compar sit gloria Nato; Quo peperit Virgo gloria Spiritui. Amen. L'auteur de cette hymne nous est inconnu. HYMNES. 371 Hymne de saint Casimir. Omni die , Die Mariœ Mea laudes anima ; Ejus lesta , Ejus gesta Cole devotissima. Ne passe aucun jour, mon âme, sans rendre tes hommages à Marie; solemnise avec dévo tion ses fêtes ; célèbre toutes ses éclatantes vertus. Contemplarc, Et mirare Ejus celsitudinem ; Die felicem Genitricem , Die beatam Virginem. Admire sa grandeur et son élévation sur toutes les créatu res, et ne cesse de publier le bonheur qu'elle a d'être mère de Dieu , sans- cesser d'être vierge. Ipsam cole , Ut de mole Criminum se liberet ; Hanc appella, Ne procella Vitiorum superet. Honore-la comme ta souve raine, afin qu'elle t'obtienne le pardon de tous tes péchés ; in voque-la comme ta bonne mère , et elle ne pormettra pas que tu sois entraînée par le torrent de tes passions. Quamvis sciam Quod Mariam Nemo digne prœdicet , Tamen vanus Et insanus Est qui eam reticet. Quoique je n'ignore pas que Marie est au-dessus de toutes nos louanges, c'est cependant impiété, c'est folie de ne pas la louer. Hœc amanda Et laudanda Cunctis specialiter, Venerari , Et precari Decet il lam jugiter. Elle doit être singulièrement aimée et exaltée par tous les hommes , et nous ne devons ja mais cesser de l'honorer et de la prier. O cunctarum Feminarum Decus, atque gloria, Quam probatam Et elatam Scimus super omnia. Vierge sainte, l'ornement et la gloire de votre sexe , vous que toute la terre révère, et qui êtes si élevée dans le ciel , Daignez exaucer les vœux de Clemens, audi, ceux qui se font un devoir de Tua: laudi Quos instantes conspiçis , chanter vos louanges ; obteaez 372 CULTE SB MARIE. nous le pardon de nos crimes, et rendez-nous dignes du bon heur éternel. Je vous salue , Vierge sainte ; c'est par vous que le ciel est ouvert aux malheureux, vous que l'ancien serpent n'a jamais pu séduire. La part que vous avez à notre rédemption fait qu'après Dieu, nous mettons en vous toute no tre confiance , et nous espérons que par votre puissante inter cession nous n'aurons pas le sort des réprouvés. Préservez-moi de cet étang de feu où tous les tourments se trouvent, et faites par vos priè res que j'aie une place dans le séjour des bienheureux. Munda reos , Et fac eos Bonis dignos cœlicis. Virgo, salve, Per quam valvœ Cœli patent miseris , Quam non flexit , Nec allexit Fraus serpentis veteris. Reparatrix , Consolatrix Desperantis animx, A pressura Quœ ventura Malis est, nos redime. Pro me pete, Ut quiete Sempiterna perfruar, Ne tormentis Comburentis Stagni miser obruar. Ut sim castus Et modestus, Duleis, blandus, sobrius, Pius, rectus, Circumspectus , Simulatis nescius. Fac me mitem , Pelle litem , Compelle lasciviam , Contra crimen Da munimen, Et mentis constantiam. Obtenez-moi une pureté in altérable, une modestie édi fiante, une douceur univer selle , une piété persévérante , une vraie sagesse , un cœur sans dissimulation , un esprit droit. Eloignez de mon cœur tout senliment de froideur ou d'a version ; allumez-y une charité parfaite , éloignez-y tout senti ment de plaisir criminel et de mollesse; obtenez- moi la per sévérance finale, et que je trouve en vous les secours dont j'ai besoin contre les ennemis de mon salut. Saint Casimir, né à Cracovie, le 5 octobre i 438, était fils de Casimir III, roi de Pologne, et d'Elisabeth d'Au triche, fille de l'empereur Albert II, roi de Hongrie et de Bohême. Doué d'un heureux naturel et formé par les soins HYMNES. 373 d'une excellente mère, il montra dès son jeune âge une grande piété, et surtout une dévotion très-fervente à la sainte Vierge. Il composa, étant encore fort jeune, la prose qui porte son nom et qui est pleine des plus tendres extases de son cœur. Non-seulement il la réci tait tous les jours en forme d'oraison, mais encore il voulut être enterré avec elle , et on la trouva cent vingt ans après sa mort sous sa tête, dans son tombeau. L'acte authentique de cette découverte, dressé en 1604, en présence de l'évêque de Wilna, porte que son corps fut reconnu tout entier et sans corruption : les riches étoffes avec lesquelles ce saint corps avait été enseveli n'avaient subi aucune altération, et les historiens de ce fait miraculeux ajoutent qu'une odeur suave embauma durant trois jours l'église où il fut transporté, et que l'hymne dont il s'agit, tout écrite de sa main, fut con servée comme une précieuse relique. Canonisé sous le pontificat de Léon X, saint Casimir fut proclamé le protecteur de la Lithuanie et de la Pologne où il est tou jours en grande vénération. L'hymme ou prose Omni die se chante à dévotion dans l'usage de Paris . LITANIES DE LA SAINTE VIERGE. X Vierge, Mère de Dieu, Abime de grâce ! (S. DAMASCfeNE.) Abîme d'humilité ! (S. ll.riEI'IIONSE.) Ahimp de sagesse ! (S. Bernard.) Virgo Deipara,.... Abyssumgratiœ!.... Humilitatis abyssum ! Abyssum sapientiœ ! Les Litanies sont la le"gende des titres d'honneur, de vénération et d'amour que l'Église a décernés à son éternelle protectrice ; elles sont comme la brillante cou ronne où s'entrelacent , pour ravir l'âme et les sens , toutes les fleurs de la terre et du Ciel. En grec, litania veut dire invocation, prière; aussi emploie-t-on le plus souvent ce mot pour désigner 376 CULTE DE MARIE. une suite d'invocations adressées à Dieu , à la sainte Vierge et aux Saints. Il règne toutefois une sorte d'ob scurité sur l'application qui en fut faite dans les pre miers siècles ; car il est certain que ce nom servit tour à tour à qualifier, dans l'Église orientale , l'invocation plusieurs fois répétée : Kyrie, eleison, par laquelle commençait la Messe des Catéchumènes , et dans l'é glise latine , une suite d'invocations qui se chantaient quelquefois à la Messe, avant la Collecte. C'étaient, dans ces temps anciens , des prières comme celles qui se font aujourd'hui après l'Évangile , et qui , plus tard , furent désignées sous le nom de Prône. — On a encore appelé Litanies majeures ou mineures les processions de saint Marc et des Rogations. Mais , quelles qu'aient été les variations en cette matière, quelles que soient les traces qu'on en trouve dans les siècles de Charlemagne , de Charles-le-Chauve et du moyen âge , le sens du mot litanies, nous le répétons, est clairement fixé de puis cinq cents ans et plus. Grégoire de Tours rapporte que saint Grégoire , encore diacre , fut le premier qui institua les Litanies dans un temps de peste. « Ayant « convoqué, dit-il, tous les ordres du Clergé, il leur or« donna de chanter pendant trois jours, et d'implorer la « miséricorde du Seigneur ; et dès l'heure de Tierce tous « les chœurs se rendaient à l'église en chantant par les « rues : Kyrie, eleison. » Il y a plusieurs sortes de li tanies. 11 en a été établi par les Papes et par les Évêques sous les titres de Litanies du Saint-Sacrement, du Saint-Esprit, de Jésus, des Saints et des Saintes, etc. Plusieurs diocèses en ont même eu qui leur étaient pro pres. Toutes commencent par Kyrie, eleison; Christe, eleison; Kyrie, eleison, qui s'adressent à la sainte Tri LITANIES. 377 nité. Puis on y invoque chaque personne divine avec la supplication : Miserere nobis, Ayez pitié de nous. Si on invoque Marie ou les Saints, cette supplication est : Ora pro nobis; Priez pour nous , ce qui établit nette ment la distinction observée par l'Église catholique entre Dieu et Marie. 11 paraît certain que les Litanies de la sainte Vierge prirent naissance dans la petite ville de Laurette ou Lorette , en Italie , à une lieue du golfe de Venise. De temps immémorial, les habitants de ce territoire, dont l'évêché relevait du Pape, s'étaient distingués par leur dévotion à la Mère de Dieu , et il n'est pas étonnant qu'ils aient eu la pieuse idée de cette invocation. Au reste, avant comme après la venue de JésusChrist , YAurore du salut fut l'objet des plus tendres et des plus éclatants hommages. Écoutez, en effet, les Prophètes : c'est le rejeton précieux de la tige de Jessé, d'où sortira la divine fleur ; c'est la verge d'amandier, qui doit fleurir sans racines et produire un fruit mira culeux; c'est le parfum du nard odoriférant, qui doit s'exhaler autour du trône de l'Éternel ; c'est la toison blanche, imprégnée de la rosée du ciel; le buisson in combustible, où Dieu viendra se manifester au sein des flammes ; la nuée qui va répandre sur la terre al térée une pluie féconde ; la glorieuse Reine saluée par les Princes de la milice céleste, et mille autres figures imposantes ou gracieuses sous lesquelles se voile , avec plus ou moins de mystère , la Mère de la beauté et de la vérité éternelles. Les prérogatives , les vertus , les louanges de Marie ont pris encore plus de splendeur et de développement sous la nouvelle loi ; les saints Pères , et surtout saint 378 CULTE DE MARIE. Bernard, en ont présenté au monde une nomenclature nombreuse comme les étoiles, parmi lesquelles la plus brillante est Y étoile du matin. Les Litanies n'en sont qu'un abrégé ; elles se mêlent à toutes les prières du Chrétien , à toutes les cérémonies de l'Église , où Marie est honorée. Ces Litanies sont reproduites ici telles qu'elles existaient depuis longtemps. Deux addi tions seulement y ont été faites, savoir : Auxilium Christianorum et Regina sinelabe concepta. La première est de 1572. A cette époque, la Chrétienté ayant été délivrée des armes des infidèles par la contiance du pape Pie V en Marie , ce grand Pontife voulut perpé tuer le souvenir d'un événement si glorieux pour l'É glise : ce fut la première fois qu'il fit, de sa voix re connaissante, retentir ce cri d'enthousiasme sous les voûtes du Vatican : Auxilium Christianorum , ora pro nobis; Secours des Chrétiens, priez pour nous. De là cette invocation passa dans les Litanies. Quant à l'ad dition Regina sine labe concepta, elle est très-récente, et se trouve expliquée ci-avant , au titre de la Fête dé la Conception. Le nombre des Litanies diverses s'étant accru consi dérablement , et avec excès sans doute , Clément V11I , souverain Pontife en 1601, défenditqu'on en publiât, ré citât ou chantât dans les processions ou ailleurs d'autres que celles que lui et ses successeurs avaient approuvées. 11 permit seulement alors de réciter celles du Missel et du Bréviaire romain, et celles qui se disaient à Lorette en l'honneur de la sainte Vierge. Après ce Pape, Paul V recommanda la même dévotion aux fidèles pour le sa medi , jour consacré à Marie ; et depuis , ces Litanies sont devenues l'une des prières favorites de la Chré LITANIES. 379 lientc tout entière. Plus on les médite, plus on y retrouve l'immense océan de gloire et de bonté où l'âme fidèle aime à se plonger avec délices. Cette ma tière est si féconde , qu'il existe deux volumes in-folio de 1200 pages, où chaque verset des litanies est le sujet d'un commentaire rempli d'intérêt et de charme. Cet ouvrage , d'une érudition et d'une piété vraiment pro digieuses , est d'un écrivain nommé Justin Miechovensis , et devrait être consulté par les prédicateurs et les chrétiens, jaloux de bien connaître les gloires de la Mère de Dieu. Pour nous, qui sommes forcés de nous restreindre en cet inépuisable sujet , nous nous borne rons à donner ici les Litanies les plus célèbres et en même temps les plus propres à nourrir la piété. LITANIES DE LA SAINTE VIERGE, DITES LITANIES DE LORETTE. Kyrie , eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Christe, eleison. Christ, ayez pitié de nous. Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Christe, audi nos. Christ, écoutez-nous. Christe , exaudi nos. Christ , exaucez-nous. Pater de cœlis , Deus , mi- Père céleste , qui êtes Dieu , serere nobis. ayez pitié de nous. Fili , Redemptor mundi , Fils , Rédempteur du monde , Deus, miserere nobis. qui êtes Dieu, ayez pitié de nous. Spiritus Sancte , Deus, mi- Saint-Esprit, qui êtes Dieu, serere nobis. ayez pitié de nous. Sancta Trinitas, unus Deus, Trinité sainte , qui êtes un seul miserere nobis. Dieu, ayez pitié de nous. Sancta Maria, ora pro no- Sainte Marie, priez pour nous. bis. CULTE DE 380 Sainte Mère de Dieu, priez pour nous. Sainte Vierge des Vierges, Mère du Christ, Mère de la divine grâce, Mère très-pure, Mère très-chaste, -^ Mère sans tache, 2. Mère sans corruption, S Mère aimable, , *g Mère admirable, £j Mère du Créateur, 3 Mère du Sauveur, g Vierge très-prudente, ¥ Vierge digne de révérence, Vierge célèbre, Vierge puissante, Vierge clémente, Vierge fidèle, Miroir de justice, Siège de la sagesse, Cause de Aotre joie, Vaisseau spirituel, Vaisseau honorable, Vaisseau insigne de la dévo tion, Rose mystique, Tour de David, Tour d'ivoire, Maison d'or. Arche d'Alliance, Porte du ciel, Etoile du matin, Santé des infirmes, Refuge des pécheurs, Consolatrice des affligés, ? Secours des chrétiens, g' Reine des Anges, ,o Reine des Patriarches, 2 Reine des Prophètes, J Reine des Apotres, S Reine des Martyrs, " Reine des Confesseurs, Reine des Vierges, Reine de tous les saints, Reine conçue sans péché, MARIE. Sancta D«i Genitrix , ora pro nobis. Sancta Virgo Virginum, Mater Christi, Mater divinœ gratiœ, Mater purissima, Mater castissima, Mater inviolata, çi Mater intemerata, °> Mater amabilis, "3 Mater admirabilis, ° Mater Creatoris, § Mater Salvatoris, §£ Virgo prudentissima, Virgo veneranda, Virgo praedicanda, Virgo potens, Virgo clemens, Virgo fldelis, Speculum justifiée, Sedes sapientiœ, Causa nostraE lœtitise, Vas spirituale, Vas honorabile, Vas insigne devotionis, Rosa mystica, Turris Davidica, Turris eburnea, Domus aurea, Fœderis arca, Janua cœli, Stella matutina, Salus intirmorum, Refugium peccatorum, Consolatrix alflictorum, _ Auxilium Christ ianorum, g Regina Angelorum, _ Regina Patriarcharum, g Regina Prophetarum, 3 Regina Apostolorum, §Regina Martyrum, «* Regina Confessorum, Regina Virginum, Regina Sanctorum om nium, Regina sine labe concept», LITANIES. 381 Agnus Dei, qui tollis pecAgneau de Dieu , qui effacez cata mundi , parce nobis , les péchés du monde, pardon Domine. nez-nous , Seigneur. Agnus Dei, qui tollis Agneau de Dieu , qui effacez percuta mundi, exaudi nos, les péchés du monde , exauceznous , Seigneur. Domine. Agnus Dei, qui tollis pecAgneau de Dieu , qui effacez cata mundi, miserere nobis. les péchés du monde , ayez pitié de nous. Christe, audi nos. Christ , écoutez-nous. Christe, exaudi nos. Christ , exaucez-nous. y Ora pro nobis , sancta j> Sainte Mère de Dieu, priez Dei Genitrix. pour nous. V Ut digni efficiamur pron Afin que nous nous ren missionibus Cbristi. dions dignes des promesses du Christ. OREMUS. Gratiam tuam, qua;sumus , Domine , mentibus nostris infunde, ut qui, angelo nuntiante , Christi filii lui Incarnationem cognovimus, per passionem ejus et crucem, ad resurrcctionis gloriam perducamur. Per eumdem Cbristum Dominum nostrum. Amen. Seigneur, daignez répandre votre grâce dans nos âmes , alin qu'après avoir connu le mystère de l'incarnation de votre Fils, d'après la parole de l'ange , nous puissions participer par sa passion et sa croix à la gloire de sa résurrection. Par le même Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il. LITANIES DE L'IMMACULEE CONCEPTION. Kyrie , eleison. Seigneur, ayez pitié de nous. Pater de cœlis, Deus, elei Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous. son. Sancta Maria immaculata, Sainte Marie immaculée, priez ora pro nobis. pour nous. Sancta Virgo virginum im Samte Vierge des vierges, im maculée , priez pour nous. maculata, ora pro no bis. Sancta Virgo , immaculata Sainte Vierge, immaculée dans in conceptione, ora pro votre conception , priez pour nobis. nous. 382 CULTE DE MARIE. Fille immaculée de Dieu le père, priez pour nous. Mère immaculée de Jesus , Epouse immaculée du SaiulEsprit , Demeure immaculée de la très-sainte Trinité , Image immaculée de la sa-^ gesse de Dieu, 3. Aurore immaculée du Soleil S de justice , "g Arche vivante et immaculée E; du corps de Jésus-Christ, 3 Fille immaculée de David , S Filia Dei Patris immaculata , ora pro nobis. Mater Jesu immaculata, Sponsa Spiritus sancti im maculata, Sedes sanctissimœ Trinitatis immaculata , Imago sapientise Dei im- 0 maculata , g Aurora solis Justitiœ im-^3 maculata , g Arca vivens corporis Jesu 3 Christi immaculata , §' Proies Davidica immacu- F" B lata, Voie immaculée , qui conduit Via quœ ducis ad Jesum Christum immaculata, à Jésus , Virgo quœ triumphasti de Vierge immaculée, qui avez triomphé du péché originel, peccato originali im maculata , Virgo quœ contrivisti caVierge immaculée, qui avez écrasé la tête du serpent , put serpentis immacu lata, Reine immaculée de la terre Regina cœli et terrœ im et du ciel , maculata , Porte immaculée de la céleste Porta cœlestis Jesusalem Jérusalem , immaculata, Dispensatrice immaculée des Dispensatrix gratiarum immaculata , grâces de Dieu , Epouse immaculée de saint Sponsa sancti Joseph im Joseph , maculata , Etoile immaculée du monde, Stella mundi immaculata, Tour inexpugnable et imma Turris fortissima ecclesiœ culée de l'Église militante, militantis immaculata , Rose immaculée au milieu des Rosa inter spinas imma- _ culata , a épines, 3. Olivier immaculé de la val- g Oliva campi immaculata,^, -s lée, ts O Exemple immaculé de toutes Exemplar tntius perfec- 3 perfection , ^ tionis immaculatum, g. Cause immaculée de notre foi, © Causa nostrœ fidei imma- j» culata , Source immaculée de l'amour Fons divinis amoris imdivin , maculatus , Signe immaculé et le plus Signum certissimum nostrœ salutis immacula certain de notre salut , tum, LITANIES. 313 Regula perfectissimœ obe- Règle immaculée de la plus par dientia- immaculata , ora faite obéissance , priez pour pro nobis. nous. Domus pudicœ castitatis Demeure immaculée de la immaculata , 0 sainte chasteté , „ Anchora nostrœ salutis g Ancre immaculée de notres. immaculata , _ salut , S Lumen Angelorum imma- 3 Lumière immaculée des An-'o culatum , s ges, s Coroua Patriarcharum g. Couniime immaculée des Pa- s immaculata , S: triarches, g Gloria Prophetarum im Gloire immaculée des Pro-!» maculata , phètes , Magistra Apostolorum im Souveraine immaculée des maculata, Apôtres , Fortitudo Martyrum im Force immaculée des Mar maculata , tyrs > Virtus Confessorum im Soutien immaculé des Confes maculata , seurs, Puritas Virginum imma Pureté immaculée des Vier culata , ges , Gaudium in te speranJoie immaculée de ceux qui _ tium immaculatum , _ espèrent en tous, 2. Salus infirmorum imma- 3 Salut immaculé des infirmes, S culata , ^ ,5o Advocata omnium pecca- g Avocate unmaculée de tous s tormu immaculata, p les pécheurs , 3 Bellatrix terror hœretico- g. Puissance immaculée et re-g ruin immaculata , S' doutable contre l'hérésie , ? Tutela nostrœ congrega Protectrice immaculée de no tions immaculata , tre congrégation , Agnus Dei , qui tollis pec- Agneau de Dieu , qui effacez les cata mundi, parce nobis, péchés du monde, pardonnezDomine. nous, Seigneur. Agnus Dei , etc. Agneau de Dieu, pardonneznous, Seigneur. jfr Sancta Maria, Mater jfr Sainte Marie , mère imma Dei immaculata, ora pro culée de Dieu , priez pour nous. nobis. 9- Ut digni effleiamur pron- Afin que nous nous ren missionibus Christi. dions dignes des promesses de Jésus-Christ. ANTIENNE. Ave, virgo Maria, Dei Je vous salue, vierge Marie, genitrix immaculata, qmc a mère immaculée de Dieu, qui, CULTE DE 384 dès le premier instant de votre conception , avez écrasé la tête du serpent. Je vous salue, ô vous qui êtes bénie entre toutes les femmes! qui , effaçant la malé diction d'Eve, nous avez rendus la bénédiction, et qui, plus forte que la mort, avez enfanté JésusChrist Notre-Seigneur. Je vous salue , gloire de Jérusalem , joie d'Israël, honneur de notre na tion, Reine puissante , notre re fuge et notre salut , nos soupirs s'élèvent vers Dieu ; nous nous jetons à vos pieds ; sauvez-nous, nous vous en supplions , et que votre fils Jésus nous soit propice à l'heure de la mort, tandis que vous-même nous prêterez alors votre appui. * O Vierge immaculée dans vo tre conception, priez pour nous. n- Afin que nous devenions dignes des promesses du Christ. MARIE. primo conceptionis instanti serpentis caput contrivisti. Ave , o benedicta inter mulieres ! quœ solvens Evœ maledictionem , dedisti benedictionem, et confundens mortem , genuisti Jesum Christum Dominum nostrum. Ave , gloria Jerusa lem , Uetitia Israel , honorificeutia populi nostri, Regina, refugium et salus nostra , ad te suspiramus , ad te confugimus ; salva nos, qusesumus, ut Filius tuus Jesus sit nobis propitius in hora mortis nostrse , et ipsa assistas auxiliatrix. PRIONS. OllEMl'S. Seigneur, Dieu tout-puissant, qui avez permis à votre Eglise de célébrer la solennité de l'Im maculée Conception de la Mère de votre Fils; nous vous sup plions de faire jouir un jour des joies éternelles dans le ciel ceux qui en auront rempli dévotement les devoirs sur la terre. Par No tre-Seigneur Jésus-Christ. Omnipotens sempiterne Deus, qui Ecclesiam tuam concedis solemnitatem Im maculatœ Conceptionis Genitricis Filii tui colere, da, quœsumus , ut qui illam devote celebrabunt in terris , gaudiis in cœlo perfruantur a; ternis. Per Dominum. .y O Virgo immaculata in conceptione , ora pro nobis. n- Ul digni efficiamur promissionibus Christi. LITANIES DU SAINT NOM DE MARIE. Seigneur, ayez pitié de nous. Christ, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous. Christ , écoutez-nous. Christ, exaucez-nous. Kyrie, eleison. Curiste, eleison. Kyrie, eleison. Cbriste, audi nos. Cbriste , exaudi nos. LITANIES. 385 Pater de cœlis, Deus, mise Père céleste, qui êtes Dieu, ayez rere nobis. pitié de nous. Fili , Redemptor mmidi , Fils, Rédempteur du monde, Deus , miserere nobis. qui êtes Dieu, ayez pitié de nous. Spiritus sancte, Deus, mi Esprit saint, qui êtes Dieu, ayez serere nobis. pitié de nous. Sancta Trinitas, unus Deus, Samte Trinité , qui êtes un seul miserere nobis. Dieu , ayez pitié de nous. Cor Marise , ab origine im- Cœur de Marie , immaculé dès maculatum , ora pro no le commencement, priez pour bis. nous. Cor Mariœ, gratia ple Cœur de Marie , plein de num, grâce , Cor Marise, inter omniaO Cœur de Marie, béni entree corda benedictum, 3 tous les cœurs, S' Cor Marise, sanctissimœ'^ Cœur de Marie, sanctuaire de^ Trinitatis sacrarium , ° la très-sainte Trinité, 3 Cor Mariœ , cordi Jesu § Cœur de Marie, le plus sem--> sunillimum , 2t blable à celui de Jésus ,g Cor Mariœ , in quo Jesu ' Cœur de Marie , dans lequel = sibi bene complacuisse, Jésus a mis toutes ses com- " plaisances, Cor Mariae , humililatis Cœur de Marie , abîme d'hu abyssus , milité, Cor Mariœ , sedes miseriCœur de Marie , le siège de 1 cordiœ , miséricorde , Cor Mariœ, divini amoris Cœur de Marie , embrasé de incendium , l'amour divin, Cor Mariœ, bonitatis oceCœur de Marie, océan de anus , bonté , Cor Mariœ, puritatis et Cœur de Marie, prodige de innocentiœ miracupureté et d'innocence , lum, Cor Marise, speculum om Cœur de Marie, miroir de nium divinarum pertoutes les perfections di fectionum , vines , Cor Mariœ, de cujus san Cœur de Marie où s'est formé „ guine , sanguis Jesu , _ le sang de Jésus, prix des. prœmium redemptionis 3 notre rédemption, S nostrœ formatus est, ^ 'o Cor Mariœ , desideriis tuis 3 Cœur de Marie , qui , par vos c mundi salutem accele- 3 prières, accélérez le salut Jj rans , g. du monde , g Cor Mariœ, gratiam pec- 5" Cœur de Marie, qui obtenez?» catoribus impetrans, grâce pour les pécheurs , Cor Marise, verba Jesu Cœur de Marie, qui conservez 22 386 CULTE DE MARIE. fidèlement le dépôt de la parole de Jésus , Cœur de Marie , transpercé *3 d'un glaive de douleur, 5' Cœur de Marie , abreuvé de™ douleur dans la passion de g Jésus-Christ, -s Cœur de Marie , attaché à la g croix avec Jésus, c Cœur de Marie, enseveli par™ la douleur avec Jésus , Cœur de Marie, enivré de joie par la résurrection de Jésus , Cœur de Marie, plein d'une joie ineffable à l'ascension de Jésus , Cœur de Marie , comblé de nouvelles grâces à la des cente du Saint-Esprit , Cœur de Marie, consolation des affligés , Cœur de Marie, refuge des pécheurs, ^ Cœur de Marie , l'espoir et le 3. refuge chéri de vos servi- S teurs , ,o Cœur de Marie , secours des § agonisants , "2 Cœur de Marie, joie des an- g ges et de tous les saints , «■ Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde , pardon nez-nous, Seigneur. Agneau de Dieu, etc. .v Marie, Vierge sans tache, douce et humble de cœur. n- Rendez mon cœur sembla ble à celui de Jésus. PRIONS. ac gesta fldelissime eonservans, Cor Marise , doloris gladio © transfixum , s» Cor Mariœ, in passione^ Christi afflictissimum , ° Cor Mariœ, Christo cru- s! cilixo conflxum, Cor Mariœ , mortuo Jesu dolore consepultum, Cor Marise, Jesu resur gente , gaudio redivivum , Cor Mariœ , in ascensione Jesu , ineffabili duleedine delibatum, Cor Mariœ, in descensu Spiritus sancti nova gratiarum plenitudine cu mulai u m, Cor Mariœ, consolatio afflictorum , Cor Mariœ, peccatorum refugium , 0 Cor Mariœ, cultorum tuo- 3 rum spes ac dulee prœ-^g sidium, 3 Cor Mariœ, agonizantium 3 auxilium, gCor Mariœ , Angelorum K" ac Sanctornm omnium jubilus , Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, parce nobis, Domine. Agnus Dei, etc. 'ir Maria immaculata, mitis et humilis. n- Fac cor meum secundum cor Jesus. OBEMCS. Dieu très-clément , qui , pour Clementissime Deus , qui le salut des pécheurs et pour ad peccatorum salutem mil'appul des infortunés, avez per- serorumque refugium, cor LITANIES. sanctissimum et immaculatum Marise divinn rordi Filii sut Jesu Christi rhnritate et misericordia simillimum esse voluisti. Concode ut qui luijiis ilnh'issinii et amantissimi cordis memoriam agimus, secundum cor Jesu inveniri mercamus : per eumdem Dominum nostrimi Jesum Christum, etc. 387 mis une parfaite ressemblance de charité et do miséricorde entre le très-saint et immaculé Cœur de Marie et le Cœur divin de son Fils , Jésus-Christ ; faites qu'en célébrant la mémoire du Cœur très-doux et très-aimant de la Mère, nous puissions être trouvés dignes du Cœur de son Fils. Par Jésus-Christ Notre-Scigneur. LITANIES FËMVIEN1S DE LA SAM VIERGE, APPROUVÉES PAR LE PAPE PAUL V. Ce n'est pas dans l'ancien continent seul que le culte de Marir et ses chants inspirés par l'Esprit saint ont trouvé des échos , opéré des miracles , sauvé des âmes. Lorsque les Européens abordèrent dans l'Amérique mé ridionale , les missionnaires ne tardèrent pas à y venir planter, d'une main, la croix à la place des bûchers, et à y élever, de l'autre, des autels sous l'invocation de la Reine des Anges. Bientôt après les Péruviens, qui, de même que les peuples de la Floride et de la Loui siane, adoraient presque tous le soleil, purent dire à leur tour : la vraie lumière a lui pour nous. Plus tard, enfin, dès le commencement du dix-septième siècle, le pape Paul V approuva , pour les Églises du Pérou , des litanies touchantes, que nous croyons devoir reproduire ici. Ces prières, peu connues et propres à intéresser les âmes pieuses, semblent tenir tout à la fois des parfums et de la naïveté des forêts vierges où ont re tenti les louanges de Marie. 388 CILTE DE MARIE. LITANIES PERUVIENNES DE LA VIERGE. Je vous salue, Marie. Je vous salue , fille de Dieu le Père. Je vous salue , Mère de Dieu le Fils. Je vous salue , épouse du SaintEsprit. Je vous salue, temple de la Trinité. Sainte Marie, priez pour '.nous. Sainte Mère de Dieu , Sainte Vierge des vierges. Sainte Mère de Jésus-Christ , J-f que vous avez mis au monde, Z' Mère très-pure , Mère très-chaste, S Mère d'une virginité inviola- 1 ble, g Mere d'une vertu sans tache, s Mère de la charité , ™ Mère de la vérité, Mère tout aimable , Mère tout admirable , Mère de la grâce divine , Mère de la sainte espérance , Mère de la sainte dileclion , Mère de la beauté , Mère des vivants , Fille du Père des lumières , Vierge fidèle , Plus douce que le rayon de miel, Vierge très-prudente , Vierge pleine de clémence, -, Vierge incomparable , 3. Etoile de la mer, S Vierge sainte, -g Plante chargée de fruits , a Vierge toute belle , _ Belle comme la rose , g Miroir de justice , » Source de notre joie , Gloire de Jérusalem , Ave , Maria. Ave, filia Dei Patris. Ave, Mater Dei Fini. Ave , sponsa Spiritus sancti. Ave, templum Trinitatis. Sancta Maria, ora pro nobis. Sancta Dei Genitnx , Sancta Virgo virginum, Sancta Mater Christi , © quem tu peperisti, » Mater purissima, % Mater castissima , 3 Mater inviolata , g g; Mater intemerata , *" Mater caritatis, Mater veritatis , Mater amabilis , Mater admirabilis , Mater divina; gratia; , Mater sancta; spei , Mater dilectioms , Mater pulchritudinis , Mater viventium, Filia Patris luminum, Virgo fidelis, Duleior favo mellis, Virgo prudentissima, Virgo clementissima , Virgo singularis, Stella maris, Virgo sancta, Fructifera planta, Virgo speeiosa, Pulehra velut rosa , Speculum justifia; , Causa nostrœ betitia;, Gloria Jerusalem , © g 3 b §. 3- LITANIES. Altare thymiamatis , Civitas Dei, Luminare cœli , Vas spirituale, Vas honorabile, Vas insigne devotionis , Thronus Salomonis, Favus Samsonis , Vellus Gedeonis, Pulehra ut luna , Inter omnesuna, © " ^ ° g g; '" Ut sol electa, Deo dilecta, Stella matutina , Jîgris medicina, Cœlorum regina, Rosa sine spma, Rutilans aurora , Valde decora , Lux meridiana , Flos virginitatis , Lilium castitatis, Rosa puritatis, Vena sanctitatis, Cedrus fragrans , Myrrha conservans, Balsamum distillant , Terebinthus gloriïc , Palma virens gratiœ , Virga florens, Gemma refulgens , Oliva speciosa, Columba formosa , Vitis fructificans , Navis abundans, Navis institoris, Mater Redemptoris , Hortus conelusus, Rubus incombustus, Gloria sœculi , Nutrix parvuli , Radix gratiarum , Levamen molestiarum , 0 g v 3 3 g. 5' 389 Autel des parfums, Cité de Dieu , Lumière du ciel, Vase rempli des dons du SaintEsprit , Vase d'honneur et de gloire , tj Vase précieux de la dévotion, S' Trône de Salomon , .^ Rayon de miel de Samson, "o Toison de Gédéon , S Belle comme la lune , a Privilégiée entre toutes les g créatures , ™ Distinguée comme le soleil , Chérie de Dieu , Etoile du matin , Guérison des malades , Reine des cieux , Rose sans épines, Aurore brillante , Chef-d'œuvre de beauté , Clarté du midi , Fleur de virginité , Lis de chasteté , Rose de pureté, Source de sainteté , Cèdre odorant , Myrrhe conservatrice , Arbrisseau d'où découle le baume , Térébinthe de gloire , Palmier verdoyant de grâce , Branche fleurie , Bouton brillant , Olivier gracieux, ~, Colombe pleine de charmes , 3. Vigne féconde, S Vaisseau chargé de richesses,^ Vaisseau salut du navigateur, g Mère du Rédempteur, Z Jardin mystérieux , o Buisson toujours ardent , S Gloire du siècle, Nourrice du nouveau-né , Racine des grâces, Soulagement dans les tribula tions, 22. 390 CULTE DE MARIE. Puteus viventium aquarum, Mater orphanorum , Mère des orphelins , Auxilium christianorum , Secours des chrétiens , Salus i ni i n non i m , Santé des infirmes , Refuge des pécheurs , >t) Refugium peccatorum , Consolatrice des affliges, g- Consolatiïx afflictorum, ? Tendre Mère des petits en-~ Mater pia minorum , -s fants, "g Heine des anges, S Regina angelorum, ° Reine des séraphins , B Regina seraphim , S Reine des chérubins , g Regina cherubim, §£ Reine des patriarches , ? Regina patriarcharum , * Regina prophetarum, Reine des prophètes, Regina apostolorum, Reine des apôtres , Regina martyruui , Reine des martyrs , Reine des confesseurs , Regina confessorum, Reine des vierges, Regina virginum , Reine de tous les saints , Regina sanctorum om Puits des eaux vives , Délivrez-nous du mal et du pé ché, Notre-Dame. De tous dangers , maintenant et à l'heure de notre mort, Par votre immaculée concep tion, Par votre sainte nativite, g < Par votre présentation , 3 Par votre vie toute céleste , g Par votre admirable annon- S dation, * Par votre visitation , g* Par votre heureuse déli-g vrance , • Par votre purification , £? Par votre douleur de la pas- 3 sion de Jésus-Christ, Par votre joie de sa résurrec tion, Par votre glorieuse assomption, Par votre couronnement , Pécheurs, nous vous prions, écoutez-nous. Pour que vous daigniez laisser nium, Ab omni malo et peccato , libera nos , Domina , A cunctis periculis , mme et in horamortis nostrœ, Per immaculatam conceptionem tuam , Per sanctam nativitatem tuam, £ Per pra;sentationemgtuam , S Per cœlestem vitam tuam, s Per admirabilem annun- 3 tiationem tuam , "^ Per visitationem tuam , 5 Per fclicem partum tuum, 2 =Per purificationem tuam, Per dolorem de Christi passione , Per gaudium de illius resurrectione , Per gloriosam assumptinnem tuam , Per coronationem tuam , Peccatores, te rogamus, audi nos. Ut illos tuos misericordes LITANIES. oculos ad nos convertere digneris, Ut veram pœnitentiam nobis impetrare digneris, Ut cuncto populo christiano pacem et salu-H tem impetrare digneris, ., Ut omnibus lïdelibus de-(g functis requiem œter-S nam impetrare digne- § ris, Ut nos exaudire digneris, » Mater Dei , S Genitrix Dei, Ave, de cœlis aima, suc-o curre nobis, Domina, . Ave , de cœlis pia , fer opem nobis , Domina , Ave , de cœlis duleis , in tercede pro nobis, Do mina, Ant. Recordare , virgo Mater, dum steteris in conspectu Filii , ut loquaris pro nobis, et ut avertas indignationem suam à nobis. $ Ora pro nobis, sancta Dei Genitrix. b) Ut digni efficiamur promissionibus Christi. Preces nostras, quœsumus, Domine, apud tuam sanctissimam clementiam Dei Genitricis semperque virginis Maria; commendet oratio , quam ideirco de prœsenti sœculo transtulisti , ut pro peccatis nostris apud te fiducialiter intercedat , per Christum, ete. 391 tomber sur nous vos re gards pleins de miséricorde, Pour que vous daigniez nous obtenir le véritable esprit z de repentir, g Pour que vous daigniez faire » obtenir à tout le peuple § chrétien la paix et le salut, S Pour que vous daigniez obte-^ nir à tous les fidèles défunts gle repos éternel , S Afin que vous nous exauciez, g Mère de Dieu , g. Mère du Tout-Puissant, S Salut, reine auguste des a cieux , daignez nous secou- c rir, Salut, tendre reine des cieux, daignez nous assister, Salut , douce reine des cieux, intercédez pour nous. Ant. Souvenez-vous, ô vierge Mère, d'intercéder pour nous auprès de votre Fils dont vous contemplez la présence, et de détourner de nous sa colère. D Priez pour nous, sainte Mère de Dieu. h- Afin que nous puissions être dignes des promesses de Jésus-Christ. puions. Seigneur, que la prière de Marie, Mère de Dieu et tou jours Vierge, seconde nos pro pres prières auprès de votre clémence infinie, puisque vous l'avez fait monter de ce monde jusqu'à vous, afin qu'elle ne cessât d'attirer votre miséricorde sur nous , pauvres pécheurs. Par Jésus-Christ. DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. xi Jetez vos regards de tous les côtés, et voyez combien est grande la multitude de ceux qui s'assemblent pour vous rendre hommage. (S. Paul à Timoth., W ép. 4, 19.) Leva in circuitu oculos tuos, et vide ; omnes isti congregati sunt, venerunt tibi. (Isaïe, c. lx.) Sous le titre do Dévotions à la sainte Vierge, il nous a paru convenable de comprendre d'abord les associa tions ou les pratiques les plus usuelles , telles que les Congrégations ou Confréries , le Scapulaire , le Rosaire, les Confréries de Notre-Dame de Bon-Secours, de Notre-Dame-Auxiliatrice et autres , l'Immaculée Con ception , les Pèlerinages , les Vœux et les Neuvaines, les Processions et le Mois de Marie ; à la suite viendra ce qui est relatif aux médailles , images , etc. — Enfin , nous avons cru devoir reproduire sommairement quelques pratiques de dévotion qui , sans avoir un titre particu lier, doivent cependant trouver place dans le culte de la Mère de Dieu. CONGRÉGATIONS. — CONFRÉRIES. Partout où seront deux ou trois personnes assemblées en mon nom , je serai au milieu d'elles. (Evang. selon S. Matthieu , c. 18, v. 20.) l'iii sunt duo , vel tres congregati , in nomine meo , ibi sum in medio connu. On confond souvent les deux dénominations de Con grégations et de Confréries , et réellement il n'y a pas une grande différence entre elles. L'une comme l'autre s'entend de la société ou assemblée de plusieurs per sonnes réunies pour quelque fm pieuse. Les plus célè bres Confréries furent , à diverses époques , établies à Home sous ces titres : de la Rédemption des captifs, des Agonisants, du Crucifix, du Saint-Sacrement , du Scapulaire, du Rosaire, de la Résurrection de Notre-Seigneur, de la bienheureuse Vierge, de la Miséricorde, de l'Ange gardien et de Saint-Sauveur en l'église de SaintJean-de-Latran; on en distinguait quelques-unes sous le nom de Confalon ou Gonfalon, mot italien qui signifie étendard, bannière, à cause de la bannière représentant la sainte Vierge, qui était portée dans les processions de ces confréries. Ce n'est guères qu'à compter du treizième siècle qu'elles s'organisèrent successivement et qu'elles furent enrichies des dons spirituels des Papes. DÉVOTIONS À LA VIERGE. 395 Au reste, les Confréries-mères constituées à Rome ou dans d'autres villes par des bulles spéciales des souve rains Pontifes portent le nom d'Archiconfréries, parce que plusieurs s'y font affilier pour avoir part aux prières et aux indulgences. Enfin , dans la capitale du monde chrétien, il y a des Confréries d'arts et métiers, c'est-à-dire des corporations d'ouvriers qu'unit un lien religieux ; comme il y a des Congrégations de cardi naux instituées pour l'expédition de certaines affaires. Henri 111, roi de France, établit en 1583, à Paris, une Confrérie sous le nom de Confrérie de l'Annoncia tion ; ses membres portaient le titre de Pénitents. Ce titre est aussi, dans les provinces méridionales du royaume, celui qu'on donne à diverses corporations qui ont adopté des aubes ou vêtements de diverses cou leurs pour la célébration des cérémonies religieuses, et qu'on appelle pour ce motif, Pénitents blanes , gris , bleus, etc. Nous n'avons à nous occuper ici que des Congréga tions ou Confréries dont l'institution se lie au culte de la sainte Vierge. CONGRÉGATIONS DE NOTRE-DAME. Mère de Dieu , souveraine Dame du monde. (S. Bernard.) Genitrix Dei , Domina mundi En l'année 1 563 , il y avait à Rome un jeune religieux qui se nommait le Père Léon , de la Congrégation de Jésus, qui enseignait la jeunesse fort avide de recueillir 396 CULTE DE MARIE. les fruits de sa science et de sa piété. 11 proposa à quel ques-uns de ses disciples des conférences particulières, dans l'objet de pratiquer en commun la dévotion à la sainte Vierge. Cet appel fut entendu , et bientôt la cel lule du pauvre religieux se trouva trop petite pour contenir les amis chrétiens de Marie ; ils se réunirent dans un lieu spécial , ils y élevèrent un simple oratoire dont une image de la Mère de Dieu , dans un cadre de fleurs, faisait le plus bel ornement. Là, par la prière, la méditation et les lectures édifiantes , la réunion du maître et de sa compagnie ou de son troupeau (grex) , attira sur elle les grâces du Ciel; elle prit dès lors le titre de Congrégation; et comme il arrive toujours, ces semences de vertu ne tardèrent pas à se répandre au loin. Ses pratiques furent surtout adoptées avec empressement et ferveur par les maisons de la Com pagnie de Jésus, et notamment par celle de Paris, que saint François de Sales illustra par ses vertus, à la fin du seizième siècle. Ce fut dans le même siècle que le pape Grégoire XIII publia une bulle , par laquelle il érigea, dans l'église du Collège romain, une Congréga tion sous le titre de YAnnonciation de la bienheureuse Vierge Marie ; elle a été considérée comme la plus éminente de toutes. Les successeurs de ce pape continuèrent de répandre leurs faveurs sur les Congrégations de Notre-Dame qui se firent agréger à celles que nous ve nons de mentionner ; et Sixte V permit d'en établir dans les collèges et les maisons religieuses. Clément VIII, en 1602, étendit l'autorisation aux lieux où il y a seule ment résidence de la Compagnie ; enfin , Benoît XIV donna à ces Confréries de Notre-Dame des marques spéciales de sa protection , par une bulle du 27 sep DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 397 Umibre 1748, appelée la Bulle eTor, dans laquelle il recueillit toutes celles de ses prédécesseurs. 11 y re commande particulièrement la dévotion à la sainte Vierge : il y donne des éloges à la Compagnie de Jésus pour son zèle à étendre dans toutes les parties du monde la gloire du Fils et de la Mère ; il y témoigne en même temps le respect et l'amour qu'il a toujours eus pour cette Reine du Ciel, et confirme de nouveau toutes les grâces et les indulgences accordées par les souverains Pontifes et par lui-même. — Depuis cette époque, les Congrégations de Notre-Dame sont devenues communes non-seulement aux ecclésiastiques, mais encore à toutes les classes de la société. Parmi elles on connaît principalement de nos jours celles de Paris, de Bordeaux , de Lyon et de quelques autres villes , les quelles se sont vouées à l'éducation des jeunes filles. Ainsi ont été fécondées ces semences salutaires , des cendues du Ciel pour nourrir les âmes d'élite qui veu lent également retourner au Ciel, pour y célébrer éter nellement les bienfaits de Marie. Du reste, les souverains Pontifes ne furent pas les seuls qui encouragèrent ces associations vouées au culte de Celle qui est tout à la fois la Fille de Dieu , la Mère de Jésus-Christ et l'Épouse du Saint-Esprit. Le titre de Membre associé des confréries fut recherché et porté par «les empereurs, des rois, des cardinaux et un grand nombre de prélats français ; mais l'une de leurs plus grandes gloires, celle de la Congrégation de NotreDame, de Paris, est d'avoir donné naissance au sémi naire des Missions étrangères , admirable milice , rivale des premiers apôtres, qui tous les jours, sous nos yeux, abandonne avec joie les délices de la patrie , pour aller 23 398 ClîLTB DE MARIE. cueillir, au prix de son sang, les palmes de la propa gation de la foi. 11 existe des Heures à l'usage des Congrégations de Notre-Dame où se trouvent expliquées au long les indulgences, les règles et les pratiques de cette tou chante institution, qui reçoit d'ailleurs, suivant les lieux, des modifications facultatives, mais toujours soumises à l'approbation ecclésiastique. Dans le nombre infini de Congrégations ou de Con fréries inspirées par le culte de la sainte Vierge , on doit placer au premier rang celles du Scapulaire ou du Mont-Carmel , du Rosaire , de Notre-Dame de Bon Se cours, de Notre-Dame Auxiliatrice, de Notre-Dame des Sept Douleurs et du Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie. LE SCAPULAIRE ET LA CONFRÉRIE DE NOTRE-DAME DO MONT CARMEL. Elle leur a donné un babit de sainteté. (EccL, ch. 50.) Dedit sanctitatis amictum. Le mont Carmel est situé dans la Terre sainte, entre la Méditerranée, Samarie et Nazareth: il est célèbre par le séjour qu'y firent le prophète Élie et Elisée son disciple. C'est là même que le premier défia et confon dit les prêtres de Baal: plus tard, il se transporta an mont Horeb, ayant marché quarante jours et qua DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 399 rante nuits, sans avoir pris d'autre nourriture que celle d'un pain cuit sous la cendre qu'un ange lui apporta avec un verre d'eau, tandis qu'il dormait au pied d'un genevrier. 11 revint enfin se fixer au mont Carmel dont les solitudes demeurèrent après lui longtemps désertes. Cependant il parait certain que des religieux venus de Nazareth et des contrées voisines , s'y montrèrent de loin en loin , mais ils y vivaient séparés : compatriotes de la bienheureuse Vierge Marie, il n'est pas surpre nant qu'ils lui eussent voué la plus tendre ferveur; aussi , d'après quelques chroniques , ce fut en ce lieu et par eux que fut bâtie la première chapelle pla cée sous l'invocation de la fille de Nazareth. Ils se réunirent, formèrent une communauté et prirent le nom de Frères du Carmel, Carmélites ou Carmes. Us étaient soumis à une règle très-austère tracée par le bienheureux Albert, patriarche de Jérusalem, lors que dans le douzième et le treizième siècle , cette re traite leur fut disputée par les Sarrasins; ils furent alors forcés de s'expatrier et de chercher un asile en Europe. Ce fut vers la même époque qu'ils eurent pour sixième général ou supérieur un saint person nage nommé Simon , anglais d'origine , surnommé Stock, parce qu'un tronc d'arbre lui avait longtemps servi d'habitation. En proie au regret des solitudes du mont Carmel et aux anxiétés de la persécution et de l'exil, il conjura Marie de donner des marques de sa protection pour un Ordre qui lui était si tendrement dévoué; sa prière fut exaucée, ainsi que le prouve la lettre suivante qui se trouve rapportée par les histo riens anglais : 400 CULTE DI MARII. « Mes 1rès-chers Frères, « Béni soit Dieu qui n'abandonne jamais ceux qui « espèrent en lui, et ne méprise pas la prière de ses « serviteurs; bénie soit aussi la très-sainte Vierge, « Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui, se ressou« venant de ses anciennes miséricordes en faveur de « son peuple, s'empresse de nous secourir au milieu « des tribulations extrêmes qui nous environnent de « toutes parts, et qui, pour relever le courage de ceux « d'entre vous que la tentation semble affaiblir, parce « qu'ils ne font pas assez d'attention que quiconque « veut vivre en piélé avec Jésus-Christ, souffrira des « persécutions, m'envoie vers vous, pour vous appren« dre une nouvelle consolante, que vous devez rece« voir dans la joie de l'Esprit saint. Je prie cet Esprit « de vérité qu'il dirige ma langue, afin que je vous « informe , d'une manière convenable , d'une écla« tante faveur du ciel... Moi, qui ne suis que cendre et « poussière, lorsque je répandais mon âme en pré« sence de Dieu, et que je priais en toute confiance la « sainte Vierge, ma divine maîtresse, afin que, puis« qu'elle avait permis à notre Ordre de s'honorer du « titre glorieux de Frères de la bienheureuse Vierge « Marie, elle voulût bien aussi se montrer notre mère « et protectrice par quelque signe sensible de sa « bienveillance , qui nous servît de défense contre « ceux qui nous persécutent; quand tous les jours, « dis-je, je lui adressais, au milieu des soupirs, cette «prière: Fleur du Carme), vigne toujours fleurie, « splendeur du ciel, étoile mystérieuse de la mer, « mère toujours vierge, daignez favoriser les enfants DÉVOTIONS À LA SAINTE VIERGE. 401 « du Carmel d'un privilège spécial de votre pro« tection; enfin la bienheureuse Vierge Marie m'est « apparue, accompagnée d'une troupe céleste et tenant « en main un scapulaire miraculeux. Elle m'a dit : « Reçois, mon fils, ce scapulaire de ton Ordre, désor« mais le signe de ma Confrérie; ce sera pour toi « et tous les Carmes un excellent privilège ; et qui« conque mourra revêtu de ce saint habit, ne souf« frira jamais les flammes éternelles , c'est le signe « du salut , une sauvegarde dans les dangers , et le « gage d'une alliance éternelle. » Dès que cette lettre écrite à Cambridge , en An gleterre, le jour de cette vision, 16 juillet 1251, fut parvenue aux membres de la confrérie de Notre-Dame du mont Carmel , ils ajoutèrent à leur titre celui de religieux de l'Ordre du Scapulaire, et Simon Stock porta le reste de sa vie cet insigne pieux avec un grand sentiment de vénération. Il mourut, presque cente naire, à Bordeaux, en 1263, le 16 juillet, précisément jour anniversaire de la vision mémorable. 11 fut inhumé dans le couvent des Carmes de cette ville. Aujour d'hui ses reliques reposent dans l'église primatiale. La tradition rapporte que cinquante ans plus tard, la sainte Vierge apparut encore au pape Jean XX11, et qu'elle lui révéla des indulgences obtenues par Elle de son divin Fils en faveur de tous les membres de l'Ordre du mont Carmel. Ce pape publia ces indul gences le 3 mars 1322. Les fidèles appelés à les gagner devaient porter un scapulaire semblable à ce lui de Simon Stock. Tout le monde en connaît la forme; il n'est cependant peut-être pas inutile de rap peler que, dans l'origine, le scapulaire était un vè iU2 CULTE DE JUME. tcmcnt pour les épaules, car ce mot vient du latin scapulœ qui signifie épaules ; il consistait en deux boute de drap tombant sur la poitrine et sur le dos, comme le portent encore certains religieux ; mais l'orne ment sacré qui a retenu ce nom depuis Simon Stock, est forme de deux petites pièces d'étoffe carrée sur chacune desquelles est gravée ou brodée l'image de la sainte Vierge ; chacun des bouts est attaché à un ruban, et on le porte ainsi suspendu au cou. AU reste, l'institution de la Confrérie du mont Carmel remonte, dans l'Orient, à des temps fort reculés, puis qu'elle fut l'objet d'indulgences accordées par plu sieurs papes dans le neuvième siècle. En se répandant en Europe et particulièrement en France , vers l'an 1264, elle y mérita par ses vertus la confirmation des souverains pontifes qui ne lui a pas manqué depuis ; et en effet, si une controverse peu sérieuse fut soule vée à son sujet par quelques théologiens, la dévotion du scapulaire a été successivement approuvée dans les termes les plus favorables, d'abord, comme on vient de le voir, par Jean XXII, cinquante ans après la mort de son fondateur, puis par les bulles authentiques d'Alexandre V, de Clément VII , de Paul III et IV, de Pie V et de Grégoire XIII. Depuis six cents ans le sca pulaire est l'objet non-seulement de la piété des fidèles, mais encore de celle des personnes les plus éminentes par leur rang , leurs dignités ou leurs lumières , telles que les Rois et les Reines de France les plus illustres. L'histoire rapporte un grand nombre de miracles qu'ont obtenus de Dieu les Chrétiens qui l'ont porté pieusement. Parmi les indulgences plénières qui ont été accordées aux membres de la Confrérie, les principales DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 403 sont pour le jour de la fête de Notre-Dame du mont Carmel (le 16 juillet), et tous les jours de l'octave, enfln pour toutes les fêtes de la très-sainte Vierge dans le cours de l'année , et lorsque l'Église célèbre quelqu'un de ses mystères. Depuis les croisades jusqu'au commencement du dixneuvième siècle , il y avait toujours eu un monastère sur le mont Carmel ; il fut saccagé parles Turcsaprès la bataille des Pyramides gagnée par Napoléon; en 1826 le frère Jean-Baptiste obtint de Mahmoud un flrman , par suite duquel il a entrepris la reconstruction de ce monument : le temps n'est peut-être pas éloigné où Notre-Dame du mont Carmel y retrouvera son église. L'Ordre des Carmes n'existait plus en France, lorsqu'en 18 il , quelques religieux espagnols chassés de leur patrie par les révolutions, fondèrent un petit couvent à Riom, près de Bordeaux, en un lieu ap pelé les Broussays ; cet établissement canoniquement approuvé s'est augmenté d'un noviciat, et de là sont nées deux autres fondations à Agen, et à Montigny, près de Vesoul. L'Ordre des Carmélites compte aussi en France environ soixante couvents; les religieuses de cet Ordre sont cloîtrées, et ont un vêtement qui rappelle le scapulaire primitif: les membres de la Con frérie de l'un ou l'autre sexe doivent porter un sca pulaire imitant la matière , la couleur et la forme de l'habit des religieux du mont Carmel, c'est-à-dire de laine et non de soie, entièrement de couleur noire ou brune, et sans autre ornement que les deux rubans de laine. En parlant du Carmel , il est impossible de ne pas citer la pieuse femme qui en fut l'un des plus illustres 40 t CULTE DE MARIE. soutiens. Sainte Thérèse, âgée de vingt-et-un ans seu lement, prit l'habit de cet Ordre, à Avila, en Espa gne, le 2 novembre 1536. Elle y introduisit plus tard une réforme , non-seulement pour les filles , mais encore pour les religieux et particulièrement pour les Carmes-Déchaussés. Il existe un ouvrage du R. P. Panetier, intitulé In structions pour l'association de Notre-Dame du mont Carmel, où sont expliqués au long les statuts, les règle ments, les conditions, les grâces et toutes les autres particularités concernant la Confrérie du Scapulaire. La philosophie de ces derniers siècles, corrompus par l'excès de la civilisation, a plus d'une fois souri, en lais sant tomber un de ses regards sur les institutions monas tiques ou des dévotions telles que celle du scapulaire : mais des hommes supérieurs l'ont aussi plus d'une fois confondue par la force de leurs arguments et l'entraîne ment de leur éloquence. Qui ne serait de l'avis de l'il lustre auteur du Génie du Christianisme, lorsqu'il a dit, en traitant ces sujets : « S'il est vrai, comme on pourrait le croire, qu'une « chose soit poétiquement belle , en raison de l'anti« quité de son origine , il faut convenir que la vie rao« nastique a quelques droits à notre admiration. Elle « remonte aux premiers âges du monde. Le prophète « Élie, fuyant la corruption d'Israël, se retira le long « du Jourdain, où il vécut d'herbes et de racines, « avec quelques disciples. Sans avoir besoin de fouiller « plus avant dans l'histoire, cette source des ordres re« ligieux nous semble assez merveilleuse. Que n'eus« sent point dit les poëtes de la Grèce , s'ils avaient a trouvé pour fondateur des collèges sacrés un homme DÉVOTIONS A IA SAINTE VIERGE. « « « « « « « « « « « « « « « « « « a 403 ravi au ciel dans un char de feu, et qui doit reparaître sur la terre au jour de la consommation des siècles? De là, la vie monastique, par un héritage admirable , descend à travers les Prophètes et saint Jean-Baptiste jusqu'à Jésus-Christ , qui se dérobait souvent au monde pour aller prier sur les montagnes Enfm, sous Paul, Antoine et Pacôme, paraissent ces saints de la Thébaïde, qui remplirent le Carmel et le Liban des chefs-d'œuvre de la péniteiice Et que de choses non moins admirables l'Occident ne nous montre-t-il pas à son tour dans les fondations des communautés, monuments de nos antiquités gauloises, lieux consacrés par d'intéressantes aventures ou par des actes d'humanité! De même que les fontaines découlent des lieux élevés pour fertiliser les vallées , ainsi les premiers anachorètes descendirent de leurs hauteurs pour porter aux barbares la parole de I >ieu et les douceurs de la vie » Nous pourrions , à l'appui d'une autorité si impo sante, citer un grand nombre de ces hommes de la beur opiniâtre et de foi sublime, parmi lesquels brilla saint Gérard consacrant à la sainte Vierge l'abbaye de la Sauve, en Guienne, retirée des ruines, en 1840, par l'Archevêque de Bordeaux ; mais afin de ne point nous écarter de notre sujet, nous nous bornerons à quelques souvenirs historiques sur les Carmes et les Carmélites, trop souvent traités de nos jours avec un étrange dédain. Le vaisseau qui portail Louis IX revenant de la terre sainte, eu 1254, avant été assailli par une horrible tempête, le saint roi lit à Notre-Dame du mont Car 23. iOli CILTF. 1)B MARIE. mel un vœu à la suite duquel les éléments se calmè rent comme par miracle; aussi, dès qu'il fut de retour à Paris, s'empressa-t-il d'y établir six religieux de l'Or dre du même nom. En 1622, Louis XIII, témoin d'un fait prodigieux qu'il attribua à la vertu du scapulaire, se revêtit de cet in signe de la protection de Marie, et ne le quitta plus jusqu'à la fin de ses jours. Louis XIV voulut également recevoir le saint scapu laire des mains du R. P. Léon, religieux carme, son prédicateur ; ce fut, suivant les Mémoires du temps, au retour de la procession solennelle instituée par Louis XIII pour la fête de l'Assomption. Enfin Louis XV, encore enfant, étant tombé dange reusement malade, fut voué par sa gouvernante à Notre-Dame du mont Carmel, et il fut guéri presque aussitôt après qu'il eut porté sur lui le signe révéré de ses aïeux. Et maintenant, esprits forts du dix-neuvième siècle, adorez-vous vous-mêmes , dans votre raison hautaine et dans votre orgueil du progrès ; déistes, athées, sec taires, qui que vous soyez, écriez-vous avec fureur, en présence des enfants ou des frères de Marie , décorés de l'humble signe du scapulaire, non serviam, je n'obMrai point. A vous permis ; mais puisque vous faites profession de tolérance, souffrez que le Chrétien obéisse et croie à l'exemple de ses pères, sur le témoi gnage de tant de millions d'autres Chrétiens, et en res souvenir de plus de six cents ans de bonheur, dû à la pieuse fondation de Simon Stock. Vous qui vous êtes arrogé la mission de régénérer l'antique royaume de saint Louis , puissiez-vous n'avoir pas substitué , dans DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 407 la main des Français, les enseignements du suicide au petit livre des prières du Carmel , et ne jamais décou vrir, avec remords, sur des poitrines ensanglantées par une mort violente, au lieu du ruban consacré du scapulaire, les marques d'un désespoir que vous auriez causé! En lisant ce chapitre manuscrit, Madame Marceline Desbordes Valmore , dont les poésies ont obtenu une juste célébrité, ajouta à la suite ces lignes de sa main : « Laissez aller où l'envoie une humble femme, cette prière pour les prisonniers qui n'ont d'autre soleil que le regard de la sainte Vierge : Si, porteuse d'ailes, Je pouvais monter Où les hirondelles Volent s'abriter ; Si l'ardent cantique Sorti de mon cœur, Du Carmel antique Allait au Seigneur, Je n'y porterais pas une superbe aumone ; Je n'ai rien ! mais aux pieds de ce Roi qui pardonne , Je laisserais tomber les larmes de mes yeux , Pour qu'il vint consoler ses enfants malheureux. 408 CULTE DE MARIE. LE ROSAIRE. Il s'en alhict pria pour la troisième foi», en disant les memes paroles. (Evang. S. Matth., XXVI, 44.) Abiit et oravit tertio , eumdem senuoiinn dicens. Le Chapelet , le Rosaire et le Rosaire vivant , bien que formant trois pratiques de dévotion distinctes , ont cependant des relations si intimes qu'il paraît conve nable de réunir tout ce qui concerne ce triple sujet. L'usage de réciter plusieurs fois de suite la même prière ne se rattache ni à une époque fixe, ni à des lieux certains. On le retrouve chez les Juifs , les In diens et les Mahométans; mais c'est surtout en An gleterre qu'il paraîtrait avoir pris commencement avec l'objet pieux qu'il a parmi nous. En effet , un concile tenu dans ce royaume, au septième siècle, prescrivit au clergé de réciter , pour le repos de l'âme de chaque évêque défunt , un certain nombre de Pa ter noster. Plus tard , dans le même pays , Guillaume de Malmesbury, bénédictin et historien célèbre , rap porta que Godire, femme du comte Losric, récitait tous les jours autant de prières qu'il y avait de perles dans son collier , et qu'elle avait ordonné qu'après sa mort ce collier fût consacré à la sainte Vierge , en l'honneur de laquelle elle se livrait à cet exercice de DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 409 piété. On pourrait citer d'autres exemples analogues , mais ils ne constateraient qu'une chose, la répétition des prières , c'est-à-dire la disposition des âmes occu pées de l'amour de Dieu à s'arrêter et revenir sur le même sujet. — Le chapelet semble avoir une origine plus directe, et elle se tire d'un fait qui remonte à l'é poque des premières croisades. — Lorsqu'à la fin du on zième siècle, l'ermite français , nommé Pierre, fut allé visiter le tombeau de Jésus-Christ, et qu'enflammé par la vue des lieux saints, il eut entrepris d'arracher la Pa lestine à la domination des Musulmans , il s'empressa d'exposer son projet à Urbain II , qui occupait alors à Rome la chaire pontificale. Le pape ayant accordé son approbation , Pierre l'Ermite prit une croix qu'il em brassa avec transport, et courut dans les villes et les campagnes prêcher la conquête de la Terre-Sainte. Les populations se précipitèrent sur ses pas , et l'histoire a constaté l'élan sublime dont la France donna le signal , en s'écriant de toutes parts : Dieu le veut ! Dieu le veut ! Cependant les guerriers-pèlerins présentaient une foule d'hommes grossiers et ignorants ; Pierre consentit à se mettre à leur tête et à les diriger, tandis que des corps plus susceptibles de discipline seraient conduits par des gentilshommes. Lorsqu'il arriva sous les murs de Conslantinople , il remarqua parmi les Turcs l'habi tude de rouler dans leurs doigts soixante grains aux quels étaient attachées des prières. Il comprit le parti qu'il pouvait tirer de cette coutume des Infidèles , en la conseillant aux siens , dont le plus grand nombre ne savaient ni écrire, ni lire, et qui ne portaient avec eux que le bourdon, la panetière et l'escarcelle. Or, comme durant la roule, les uns balançaient dans leurs mains 410 CULTE Dfe MARIE. des rameaux et des tiges de fleurs ; et que d'autres plaçaient sur leur tête un chapel ou chapelet de roses, il est vraisemblable que par imitation, Pierre inventa le mode de prier que les pèlerins nommèrent couronne, psautier de la Vierge, ou rosaire. Toutes les chroniques attribuent à la Croisade et à celui qui y prit une si grande part l'usage de ce moyen propre à favoriser la piété de gens qui ne pouvaient guère prier autrement. C'est donc dès cette époque que les Chrétiens, substi tuant des grains ou de petites boules rondes à des roses, et formant ainsi des couronnes ou chapelets , contrac tèrent l'habitude de tourner leur attention et leur cœur vers Jésus et Marie. Toutefois , il n'y eut d'abord dans cette sorte d'oraisons rien de réglé ni d'obligatoire, et chacun ne suivait , en l'employant , que les inspirations de son âme. C'est la remarque qu'a faite à ce sujet le R. P. Lacordaire, de l'Ordre des Frères Prêcheurs, dans son intéressante Vie de saint Dominique. — Le même écrivain va nous expliquer comment , au trei zième siècle, le fondateur de son Ordre devint, en perfectionnant le chapelet, l'instituteur du Rosaire, tel qu'il existe aujourd'hui : « La guerre des Albigeois , par sa durée et ses chan« ces diverses, semblait mettre un obstacle presque « invincible au dessein constant de Dominique, qui « était de fonder un ordre religieux consacré au mi« nistère de la prédication. Aussi ne cessait-il de de« mander à Dieu l'établissement de la paix , et ce fut k dans le but de l'obtenir et de hâter le triomphe de « la foi , qu'il institua , non sans une secrète inspira« tion , cette manière de prier qui s'est depuis répan« duc dans l'Église universelle sous le nom de Rosaire. DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « 4 il Lorsque l'archange Gabriel fut envoyé de Dieu à la bienheureuse vierge Marie, pour lui annoncer le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu dans son chaste sein , il la salua en ces termes : « Je vous salue , pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes. » Ces paroles ; les plus heureuses qu'aucune créature ait entendues, se sont répétées d'âge en âge sur les lèvres des Chrétiens , et du fond de cette vallée de larmes , ils ne cessent de redire à la Mère de leur Sauveur : « Je liras salue, Marie. » Les hiérarchies du Ciel avaient député un de leurs chefs à l'humble fille de David , pour lui adresser cette glorieuse Salutation ; et maintenant qu'elle est assise au-dessus des Anges et de tous les chœurs célestes , le genre humain qui l'eut pour tille et pour sœur, lui renvoie d'ici-bas la Salutation angélique : « Je vous salue , Marie. » Quand elle l'entendit pour la première fois de la bouche de Gabriel, elle conçut aussitôt dans ses flancs trèspurs le Verbe de Dieu ; et maintenant chaque fois qu'une bouche humaine lui répète ces mots, qui furent le signal de sa maternité , ses entrailles s'émeuvent au souvenir d'un moment qui n'eut point de semblable au ciel et sur la terre , et toute l'éternité se remplit du bonheur qu'elle en ressent. « Or , quoique les Chrétiens eussent coutume de tourner ainsi leur cœur vers Marie , cependant l'usage immémorial de cette Salutation n'avait rien de réglé et de solennel. Les fidèles ne se réunissaient pas pour l'adresser à leur bien-aimée Protectrice ; chacun suivait pour Elle l'élan privé de son amour. Dominique , qui n'ignorait pas la puissance de l'as il 2 « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « ce « « « « « « « « « « CULTE DE MARIE. sociation dans la prière , crut qu'il serait utile de l'appliquer à la Salutation angélique , et que cette clameur commune de tout un peuple assemblé monterait jusqu'au Ciel avec un grand empire. La brièveté même des paroles de l'Ange exigeait qu'elles fussent répétées un certain nombre de fois , comme ces acclamations uniformes que la reconnaissance des nations jette sur le passage des souverains. Mais la répétition pouvait engendrer la distraction de l'es— prit. Dominique y pourvut , en distribuant les salutations orales en plusieurs séries , à chacune desquelles il attacha la pensée d'un des mystères de notre rédemption, qui furent tour à tour pour la bienheureuse Vierge un sujet de joie , de douleur et de triomphe. De cette manière , la méditation intime s'unissait à la prière publique , et le peuple , en saluant sa Mère et sa Reine , la suivait au fond du cœur en chacun des événements principaux de sa vie. Dominique forma une confrérie pour mieux assurer la durée et la solennité de ce mode de suppli cation. « Sa pieuse pensée fut bénie par le plus grand de tous les succès , par un succès populaire. Le peuple chrétien s'y est attaché de siècle en siècle avec une incroyable fidélité. Les confréries du Rosaire se sont multipliées à l'infini. 11 n'est presque pas de chrétien au monde qui ne possède , sous le nom de chapelet, une fraction du Rosaire. Qui n'a entendu , le soir, dans les églises de campagne, la voix grave des paysans récitant à deux chœurs la Salutation angelique? Qui n'a rencontré des processions de pèlerins, roulant dans leurs doigts les grains du Rosaire, et DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERQE. « « « « « « « « « « 413 charmant la longueur de la route par la répétition alternative du nom de Marie? Toutes les fois qu'une chose arrive à la perpétuité et à l'universalité , elle renferme nécessairement une mystérieuse harmonie avec les besoins et les destinées de l'homme. Le rationaliste sourit en voyant passer des files de gens qui redisent une même parole : celui qui est éclairé d'une meilleure lumière comprend que l'amour n'a qu'un mot , et qu'en le disant toujours il ne le répète jamais. » Cette ravissante explication se trouve justifiée par les plus imposantes autorités. Dans l'Ancien Testament , rien n'est plus fréquent que la répétition des mêmes versets de psaumes ou de cantiques. Jésus-Christ , comme l'atteste l'Évangile selon saint Matthieu, répéta plusieurs fois, dans le jardin des Olives, la même prière qu'il adressait à son Père. Paul , abbé , qui vivait du temps de saint Antoine , faisait trois cents fois par jour la même prière , et comptait les récitations avec de petites pierres tirées de ses vêtements. Qui de nous en fin , en reposant sa tête sur le sein ou les genoux de sa mère , n'a trouvé une douceur infinie à lui dire vingt fois de suite : « Pauvre Mère, bonne Mère, Mère bienaimée , que je vous aime , que je vous respecte , que je m'attache à vous! » Or, la récitation faite avec les grains du Rosaire n'est pas autre chose. La fatigue ou l'ennui seraient- ils donc inséparables uniquement des hom mages rendus à Dieu et à sa sainte Mère? Oh ! que notre pauvre nature est inexplicable, et parfois désolante ! On vient de voir que le Chapelet et le Rosaire ont une origine commune, et que leur institution propre avait seule une source différente. Ils se distinguent en 414 COLTE DE MARIE. core par le fait. — Le Chapelet, qu'on appelle aussi quelquefois Patenôtre, à cause de l'Oraison dominicale, Pater noster, qui en a toujours été la base , se compose d'abord d'une petite croix attachée au bout d'un fil ou ruban fixé à la couronne de grains. Aux grains de ce fragment , se rattachent un Pater, trois Ave et un Glo ria Patri. Puis vient la couronne formée de cinq Pater et de cinq dizaines d'Ave entremêlées. Quant au Ro saire, le Bréviaire romain, dans les leçons du deuxième nocturne de la fête qui porte ce nom , donne l'explica tion suivante : « Le Rosaire est une certaine formule de « prières , dans laquelle nous distinguons quinze di« zaines de Salutations angéliques entremêlées d'Orai« sons dominicales, et à chacune de ces dizaines ou dé« câdes nous faisons la mémoire des mystères de la « Rédemption par une méditation religieuse. » Ces mystères sont au nombre de quinze ; savoir : cinq mystères joyeux, qui sont l'Annonciation ou l'In carnation du Verbe et la Maternité divine , la Visitation de la sainte Vierge , la Nativité de Jésus , sa Présen tation , et son recouvrement dans le Temple ; — cinq mystères douloureux, l'Agonie de Jésus, sa Flagel lation, le Couronnement d'Épines, le Portement de Croix et le Crucifiement; — et cinq mystères glorieux, la Résurrection de Jésus-Christ , l'Ascension , la Des cente du Saint-Esprit sur les Apôtres , l'Assomption de la sainte Vierge par son Fils et le Couronnement de Marie. Quinze vertus correspondent à ces mystères ; ce sont , dans le même ordre , l'Humilité , la Charité , le Détachement, la Pureté , l'Obéissance, la Contrition, la Mortification , la Patience, la Résignation , la Persé vérance , la Foi , le Désir du Ciel , le Recueillement , DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 415 la Grâce d'une bonne mort et l'Union avec Jésus et Marie. Ces pieuses pratiques, familières aux Chrétiens des conditions les plus humbles, ont également été obser vées par des personnages éminents. Ainsi Louis XIV récitait tous les jours son Chapelet , suivant en cela l'exemple que lui avait donné sa mère. — Et près de cinq siècles auparavant, Blanche de Castille avait at tribué à la fervente dévotion que lui avait inspirée saint Dominique, la naissance de Louis IX, qui fut la tige des Bourbons , et l'un des plus grands des Rois de France. De précieuses indulgences ont été attachées à diverses époques , tant à la dévotion du Chapelet qu'à celle du Rosaire. L'une et l'autre , sans cesser de conserver leur forme propre, ont cependant reçu, en l'année 1826, un accroissement , ou plutôt une sorte d'animation déve loppée par l'institution du Rosaire vivant. Une pauvre fille de Lyon, nommée Marie Jaricot, en conçut la première pensée , qui devint plus tard l'objet d'un rap port favorable du cardinal Lambruschini, nonce du Saint-Siège , et le pape Grégoire XVI a bien voulu si gnaler à tous les fidèles , non précisément une dévo tion nouvelle , mais l'antique dévotion de saint Domi nique , en quelque sorte régénérée. Tels ont été l'objet et le fruit du Bref pontifical , donné à Rome le 27 jan vier 1 832 , lequel accorde à l'association du Rosaire de nouvelles et nombreuses indulgences. Le but de cette pieuse association est de fléchir la colère de Dieu, par l'entremise de Notre-Dame-du-Rosaire , de fortifier dans la foi les âmes ferventes et de hâter la conversion des pécheurs , en même temps que d'assurer l'exaltation de la sainte Église. 416 CULTE DE MARIE. Le Rosaire vivant s'appelle ainsi à cause de sa con stitution : il représente en effet une union ou assem blée de personnes dont l'arrangement est l'image du Rosaire de saint Dominique. — Le bureau central, composé de cinq personnes , rappelle la croix et les quatre grains de l'introduction du Chapelet. Chaque division , formée de onze quinzaines , offre dans son ensemble un total de cent soixante-quinze personnes auxquelles se rapportent les quinze Pater et les cent cinquante Ave. Chaque section ou quinzaine est ellemême un Rosaire vivant , chargé d'honorer les quinze mystères. Enfin, la Conseillère de chaque division re présente la médaille ou le petit lien qui sert à unir les deux extrémités du Rosaire , de manière à ce qu'il forme une couronne. t Les bornes de cet ouvrage ne nous permettant pas d'étendre ces notions générales , nous renvoyons.à l'ex cellent livre qui a pour titre : Manuel du Rosaire vi vant , par M. Bétemps , chanoine de Lyon ; on y trou vera tout ce qui concerne les règles , les exercices, les prières, les indulgences, etc., de cette association émi nemment catholique. Nous conseillons aussi de recourir au Manuel du bon Paroissien, de l'abbé Thibaud de la Rochelle, afin de connaître particulièrement les offices du Rosaire et des autres fêtes de la sainte Vierge qui se célèbrent sous différents titres dans les églises de France. Indépendamment des chapelets et des rosaires dont il vient d'être parlé , il y a encore le rosaire ou le cha pelet de sainte Brigitte. Celui-ci est composé de six dizaines , ce qui fait en tout , y compris le Pater et les DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 417 trois Ave de la croix, soixante-trois Ave Maria, et sept Pater. Il porte le nom de sainte Brigitte , parce que ce fut elle qui en eut l'idée , et qui le fit connaî tre , au quatorzième siècle , dans le dessein d'honorer les années que , d'après une opinion conforme à celle de Nicéphore , la sainte Vierge aurait passées sur la terre. Au surplus , on trouvera ci-après , sous le titre de Pratiques diverses, les quinze mystères, ainsi que les sept Douleurs et les sept Allégresses. CONFRERIE DE LA PIRETÉ DE LA VIERGE , OU NOTRE-DAME DE BON-SECOURS. Les larmes du repentir sont le vin qui réjouit le cœur des Anges. (S. Bernard.) Pœnitentium lacryma;vinum Angelorum. Qui ne connaît Notre-Dame de Bon-Secours? Com bien de fois n'a-t-elle pas été invoquée par les mariniers en péril , par les mères veillant auprès du berceau de leurs enfants, par les jeunes filles, les vieillards, les pauvres, par tous ceux enfin qui ont souffert des maux du corps , des adversités de la vie humaine et des épreuves de l'àme ? Ce nom si doux et si rempli de consolations ne résonne-t-il pas encore fréquem ment à notre oreille , et nous-mêmes , ne cédons-nous pas à l'entraînement qu'il provoque? Et cependant , la 418 CULTE DE MARIE. confrérie à laquelle il était attaché n'existe peut-être plus , en France du moins. C'est en l'année 1658 que Jean-François de Gondy, le premier archevêque de Paris, avait accordé aux Pères Minimes, dont l'église était à la place Royale, la permission d'établir dans leur couvent la Confrérie de la Pureté de la Vierge ou de Notre-Dame de Bon-Se cours. Quelques années auparavant, le pape Innocent X, qui mourut en 1655 , y avait attaché à perpétuité des pardons et des indulgences en faveur des frères et des sœurs de la même Confrérie , qui s'appelait en France , dans l'origine, la Sainte Union des Imitateurs de la pureté de la bienheureuse Vierge Marie. Jean-François de Gondy, en permettant dans son diocèse ce qui était déjà autorisé dans ceux d'Aix et de Toulon , régla les obligations de cette Association de la manière suivante : Les Pères Minimes et leurs affiliés devaient avoir spécialement pour objet la pureté virginale que Marie avait eue avant , pendant et après son état d'enfante ment : ils avaient à réciter tous les jours la petite cou ronne de Pureté , qui consistait seulement à dire trois fois la Salutation angélique. La célébration d'une triple fête était fixée à l'Annonciation, à Noël et à la Purifi cation ; de plus, il y avait devoir d'assister, autant que possible , à la récitation des litanies de la sainte Vierge, récitées ou chantées après les Complies tous les same dis de l'année , ainsi qu'aux autres solennités de la sainte Vierge. Enfin, les reltgieux étaient autorisés à faire la procession et à exposer le saint Sacrement de l'Eucharistie , depuis le lever jusqu'au coucher du so leil , durant les trois jours de#fêtes annuelles. Cette Confrérie et ses exercices publics ont disparu DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 419 dans les tempêtes civiles du dernier siècle ; mais le nom en est toujours resté cher aux fidèles , et plus d'une fois il a suffi pour électriser les âmes pieuses. Chateau briand raconte quelque part qu'il s'était autrefois formé une association de femmes , dont la fondatrice était une grande dame de Barcelone , laquelle distribua tout son bien aux personnes de son sexe pauvres et étrangères. Il ajoute que le nom de famille de cette dame s'est perdu , et qu'elle n'est plus connue aujourd'hui que par celui de Marie du Secours , qui lui avait été donne par les indigents et les exilés. 11 est impossible, ici, de ne pas se rappeler avec quelle ingénieuse charité la Re ligion a toujours prodigué ou plutôt inventé les noms les plus doux pour jeter un chaste voile sur les erreurs de ses enfants. Quel étrange et attendrissant contraste présentent la plupart des asiles où se réfugient tant de misérables créatures , que le désordre des passions a douloureusement initiées aux tourments d'une longue vie ! C'est ordinairement sous l'invocation du Bon Pas teur, de Notre-Dame de Bon-Secours, de la Magdeleine, de la Miséricorde, que sont fondées les retraites qui leur sont incessamment ouvertes. C'est là que , par un de ces miracles qui confondent l'orgueil humain, l'hos pitalité la plus empressée est accordée jour et nuit à ces victimes de l'inexpérience qui n'ont pu traverser les flots du monde sans en contracter l'amertume. Repré sentez-vous , comme cela a dû arriver plus d'une fois, représentez-vous cette jeune fille qui, les vêtements en désordre et le visage baigné de larmes, va, d'une main tremblante , à l'entrée de la nuit , frapper à la porte d'une de ces saintes maisons. A peine a-t-elle franchi le seuil redouté , qu'une de ces admirables femmes que 420 CULTE DE MARIE. la Communauté appelle tout simplement la Botnie mère, accueille la pécheresse couverte de confusion , et l'em brasse ; puis elle lui prodigue les plus tendres consola tions : « Venez , ma pauvre enfant , lui dit-elle , Dieu « vous a déjà pardonné! » Paroles touchantes qui nous rappellent ces vers d'un poète israélite , entraîné par son cœur aimant à rendre hommage à Marie : Vierge sainte, espoir du pécheur, A cette âme du Ciel bannie Rends le vêtement de blancheur: Ses remords l'ont assez punie. Entendez-vous alors cette autre Madeleine laisser échapper de sa poitrine cette exclamation déchirante : « 0 mon Dieu, malgré votre toute-puissance, vous ne « pourrez jamais faire que je ne vous aie point of~ « fensé'.... » Devant un tel spectacle, quelle créature, si coupable qu'elle soit, ne croirait pas sentir une larme rafraîchissante couler sur son cœur flétri , mais non tout à fait mort à la foi et à l'espérance?... CONFRÉRIE DE NOTRE-DAME AUXILIATRICE. A elle sont suspendus mille boucliers, armure des forts. (Cant. des Cant., ch. iv, v. 4.) Mille clypei pendent ex ea, ennuis armatura fortium. Lorsqu'à la fin du dix-septième siècle, comme on l'a déjà vu, la ville de Vienne était assiégée par les Turcs, un fit dans toute l'Allemagne des prières pour le trions DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 12 1 phe des armes chrétiennes. Un capucin prêchait alors à Munich ; il exhorta ses auditeurs à implorer le se cours de la sainte Vierge, déjà honorée sous le titre de Notre-Dame-Auxiliatrice , dans l'église où cet orateur annonçait la parole de Dieu. Bientôt on s'empressa de faire des prières publiques ; et l'armée chrétienne ayant battu celle des Infidèles , le siège de Vienne fut levé. Le peuple et les soldats reconnurent dans cet évé nement l'heureux effet de l'intercession de Marie, et, pour en perpétuer la mémoire , Maximilien , électeur de Bavière, obtint du pape Innocent XI l'institution d'une confrérie , destinée à honorer Notre-Dame Auxiliatrice. Le même Pape enriehit cette confrérie de nom breuses indulgences. Il y avait, entre autres, soixante jours d'indulgences chaque fois que les associés fai saient une œuvre pie. Nous avons lu qu'on célébrait, en France, avant la révolution de 1789, plus de quarante mille messes par an , dans le même but de dévotion , et qu'on disait plus de deux millions de chapelets pour les personnes affiliées. — Cette pratique touchante n'existe plus , nous le croyons du moins ; ou peutêtre se cache-t-elle dans quelque coin de terre fidèle aux traditions pieuses , comme une fleur timide , qui n'a pas besoin du grand jour pour vivre et se perpétuer dans un doux et mystérieux parfum. ?4 422 CI.LTE m MARIE. CONFRÉRIE DE NOTRE-DAME DES SEPT DOULEURS. Au captif baigné de fleurs, A l'infirme , au miserable , Notre-Dame des Douleurs Prête une main secourable. (Edmond Géraud.) Qui pourrait se faire une juste idée des douleurs de Maris, si bien nommée, suivant une interprétation de son nom, mer arrière? Entre autres circonstances mémorables de cette existence placée par la volonté divine entre les plus grandes épreuves et la destinée la plus digne d'envie , qui de nous ne se sent attiré vers des scènes si touchantes? A Nazareth, dans l'humble demeure de ses parents , pratiquée sous des rochers, l'ange Gabriel lui révèle tout à coup le mystère de l'In carnation. Elle se trouble , incline sa tète et obéit à la parole du Seigneur; — à Bethléem, c'est sur un peu de paille, dans une froide étable , qu'elle enfante le Maître de la terre et des cieux ; — dans le Temple , le glaive de douleur prédit par Siméon , lui perce le cœur par avance; — à Jérusalem, elle suit, dans le silence du désespoir , son divin Fils couvert de sang , le front ceint d'une couronne d'épines et vêtu de quelques lambeaux de pourpre; — au pied de la croix, elle tombe en défaillance entre les bras du disciple bien-aimé : elle ne reprend ses esprits que pour voir déposer dans le sépulere le corps adorable du Sauveur du monde , et DÉVOTIONS A I.A SAINTE VIERGE. 423 depuis ce jour de funeste mémoire, elle ne voulut pas , elle aussi , être consolée, parce que son Fils n'était plus ! Il n'était pas difficile, dans cette longue série de scènes déchirantes , de trouver à choisir sept douleurs pour en faire le sujet d'une dévotion particulière et indépendante de la fête solennelle qui a été décrite ailleurs. Vers le milieu du treizième siècle , sept per sonnes pieuses, résidant à Florence, se retirèrent en semble dans la forêt du mont Sénart. Ce fut là que, cédant à des inspirations de la sainte Vierge, elles instituèrent l'Ordre religieux des Serviteurs de Marie, dont le but était de s'appliquer à la méditation de ses souffrances. Bientôt après cette dévotion se répandit dans toute l'Église , et elle y fut pratiquée sous le titre de Couronne des Sept Douleurs. Le Chapelet des Sept Douleurs de la sainte Vierge est divisé en sept septaines, dont chacune se compose d'un Pater et de sept Ave Maria. A la fin , on ajoute trois Ave Maria: le premier, en mémoire des larmes répandues par la Mère assistant à la Passion de son di vin Fils ; le second , afin d'obtenir une sincère contri tion des péchés qu'on a commis ; le troisième , pour obtenir les Indulgences attachées à cette dévotion , qui fut singulièrement chère au pape Pie VII , pendant sa captivité dans l'exil. Ces indulgences avaient été prin cipalement accordées à perpétuité par Benoît XIII , le 26 septembre 1724, et par Clément XII, dix ans après, et le 12 décembre. Leur étendue et le mode propre à les obtenir sont expliqués dans une autre partie de cet ouvrage. Deux conditions essentielles sont d'ailleurs imposées : l'une d'avoir fait bénir la Couronne des Sept Douleurs, et l'autre de réfléchir sérieusement sur 424 CULTE DE MARIE. chacune de ces douleurs, en récitant le Pater efles sept Ave Maria. Les pensées suivantes auxquelles on n'est pas tenu de s'astreindre , quant à la forme , peuvent fournir le sujet de chaque méditation ou élé vation. 1. Si Marie entendit la prophétie du vieillard Siméon , sans murmurer et sans être abattue , courbonsnous avec confiance sous la main de Dieu , quand elle nous frappe ou même seulement nous avertit. 2. Puisque Marie abandonna tout à coup la retraite chérie de Bethléem pour les rigueurs d'un exil en Egypte , obéissons à la voix de la Providence , quand elle s'est prononcée , en disant : « Allez ! vous marche rez toujours sous mon regard. » 3. Durant trois jours , Marie pleura son Fils qu'elle croyait égaré et perdu, et ne cessa pourtant pas de le chercher. Si Jésus s'éloigne de nous , pleurons et cou rons à lui. 4. Si Dieu fait descendre la croix sur nous ou sur nos proches , exerçons- nous à la porter avec cou rage; et si les forces nous manquent un moment, efforçons-nous, pour les recouvrer, de remercier Celui qui règle toutes choses en vue du salut de ceux qu'il aime. 5. Quelle que soit l'immensité de nos douleurs, ou la gravité de nos blessures , la main d'un Père est tou jours étendue pour montrer dans l'avenir la récompense des unes , et pour verser, même ici-bas , un baume sur les autres. Le crucifiement est l'image de la mortifi cation. 6. En nous souvenant de la descente de Croix, appliquons-nous à la pénitence , aux bonnes œuvres , DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 42;i au fruit (précieux [des mérites de la mort du Christ. 7. Que la sépulture de Jésus nous enseigne à faire tout pour Dieu seul , même quand le désespoir a saisi notre âme. Cette seule récitation du Chapelet , accompagnée de méditations et de prières inspirées par un cœur péné tré de l'amour de Dieu, assure cent jours d'indul gence , de même que la Salutation Angélique , récitée devant l'image de Notre-Dame des Sept Douleurs, en fait obtenir mille quatre-vingts à tous les fidèles. Le nombre sept a également inspiré deux sortes de prières ou de méditations en usage dans les commu nautés : ce sont les sept mystères joyeux de la sainte Vierge, communément appelées les Sept Allégresses, — et les sept mystères glorieux. Il ne sera pas sans in térêt de retrouver ci-après les uns et les autres. Quant à l'institution de la Confrérie, elle doit être rapportée à la reine Anne d'Autriche , épouse de Louis XIII : Notre-Dame des Sept Douleurs étant la |iatronne spéciale des Augustins , cette reine avait tou jours témoigné pour elle la plus fervente dévotion. Elle voulut établir, sous cette invocation, un Ordre pour les princesses et autres dames de haute qualité, et une confrérie pour le reste des iidèles. Sur la de mande qu'elle en fit faire au souverain Pontife , cette confrérie fut solennellement établie dans l'église de Notre-Dame-des-Victoires, le 24 mars 1657, jour même de la fête. La chapelle décorée de ce nom existe encore aujourd'hui. 24. 426 CULTE DE MARIE. CONFRÉRIE ET MÉDAILLE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION. L'Évangile ne dit point si la Conception de la sainte Vierge fut immaculée , c'est-à-dire sans tache comme sa vie. Les Docteurs et les Théologiens n'ont pas tou jours été parfaitement d'accord à ce sujet. Cependant saint Grégoire , évêque de Néocésarée , saint Basile , saint Ambroisc, saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, saint Augustin et d'autres encore, avaient donné à Marie le titre d'Immaculée ou des titres équivalents. Le 1er mars 1476, François d'Albescola dela Rovère, fils d'un pêcheur et devenu le pape Sixte IV, rendit une bulle par laquelle il accorda des indulgences à ceux qui célébreraient la fête de la Conception de la sainte Vierge. Ce fut là le premier décret de l'Église Romaine touchant cette solennité. Ce souverain Pon tife fut imité par Clément VII, Paul V, Grégoire XV, Pie V, Alexandre VII , Clément XI , etc. Dans ces derniers temps, les souverains Pontifes ont été plus explicites encore ; et Grégoire XVI a autorisé l'insertion du mot Immaculata dans l'office même de la Conception. Les plus graves autorités sont donc en faveur de cette opinion , et c'est à tort ou inconsidérément qu'on a tenté d'élever des doutes sur sa solidité en invoquant celle de saint Thomas , de saint Bonaventure et de saint Bernard. Les écrits des deux premiers saints pro DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 427 testent contre cette assertion, et le troisième n'a pu donner sujet de le citer en ce sens , qu'à cause d'une lettre que ce grand homme écrivit aux chanoines de Lyon , pour leur reprocher d'avoir fait l'office de cette fête de leur propre autorité et sans avoir consulté le Saint-Siège. Nous avons cité déjà les belles paroles de Bossuet sur cette pieuse croyance. 11 est vrai que l'Église de Rome, mère et maîtresse de toutes les Églises, n'a pas proclamé cette vérité comme un ar ticle de foi ; mais cette circonspection même doit prou ver aux incrédules avec quelle sagesse et quelle len teur elle procède dans ses décisions. Elle a d'ailleurs, en laissant toute liberté à ses enfants, témoigné plus d'une fois sa joie de les voir disposés de cœur aux saintes pratiques instituées pour l'Immaculée Con ception. Vers la fin du onzième siècle, Erbert, abbé de Ramèse, ayant été envoyé en Danemarckpar Guillaumele-Conquérant, roi d'Angleterre, pour y conclure un traité , fut assailli à son retour par une violente tem pête. 11 implora Marie et promit d'honorer d'un vœu particulier sa Conception immaculée, s'il échappait à ce danger. La tempête se calma, et de retour, il obtint de Guillaume que celui-ci écrivît aux évêques de Nor mandie , qui , bientôt après , fondèrent une Confrérie sous le titre de l'Immaculée Conception. D'autres confréries se sont formées sur cette base dans plusieurs parties de la France ; nous ne nous oc cuperons ici que des deux faits récents qui ont donné à cette dévotion une consécration éclatante parmi nous. Vers la fin de l'année 1830, une religieuse, novice 428 CCLTE DE MARIE. dans une des communautés qui se dévouent au soula gement des pauvres , à Paris , crut voir, dans une mé ditation , un tableau représentant la sainte Vierge, telle qu'elle est ordinairement figurée sous le titre d'immaculée Conception, en pied et les bras ouverts. Elle crut également lire dans la même vision cette inscription, tracée en caractères d'or, autour du tableau : « O Ma rie , conçue sans péché , priez pour nous qui avons re cours à vous! » Enfin, il lui sembla distinguer sur le revers la lettre M surmontée d'une petite croix, et au bas les sacrés Cœurs de Jésus et de Marie. En même temps , elle entendit une secrète inspiration et comme les sons d'une voix céleste qui la pressait de faire frap per une médaille, avec de semblables effigies, en l'hon neur de la sainte Vierge. Cette fille s'empressa de con sulter des personnes pieuses et son directeur , qui , à leur tour, s'entretinrent de ce fait extraordinaire avec Mgr de Quélen, archevêque de Paris. Le vénérable prélat , après avoir recueilli des informations , ne crut point devoir s'opposer à ce qu'on réalisât le vœu ma nifesté par un grand nombre de fidèles de voir frapper la médaille. Elle avait été le sujet de visions réité rées, suivant le témoignage constant d'une bouche qui n'avait jamais été soupçonnée de mensonge. 11 n'y avait en cela rien d'opposé à la foi de l'Église , tout y était au contraire favorable au [culte que le vrai chrétien doit à la sainte Vierge. La médaille fut donc frappée en i 832. La première fut donnée à Mgr de Quélen , qui l'avait demandée , et bientôt après elle se répandit avec une incroyable profusion parmi les filles de charité de Saint-Vincent-de-Paul, dans les autres communautés, et dans tous les rangs du sexe qui rend en hommages DÉVOTIONS A LA SALNTE VIERGE. 129 à la sainte Vierge ce qu'elle lui doit en grandeur et en indépendance. Vers la même époque , le choléra qui exerçait ses ravages , offrit naturellement l'oc casion de recourir à cette médaille miraculeuse , et il fut avéré qu'un très-grand nombre de ceux qui la portèrent furent préservés du fléau. Un ouvrage , pu blié en 1834 par la Société des Bons Livres, rapporte un nombre infini de guérisons ou de conversions cer tifiées par des témoignages authentiques. Enfin , tout le monde connaît l'éclatante conversion de M. Alphonse Ratisbonne , israélite de Strasbourg , devenu chrétien aux pieds de Marie , dans une des églises de Rome , après avoir porté quelque temps sur lui la médaille de l'Immaculée Conception. 11 n'est donc pas étonnant qu'aujourd'hui cette médaille soit restée singulière ment chère au peuple et à la portion la plus saine comme la plus éclairée de la société. A la vérité , les demi-savants et les esprits forts taxent cette pratique de superstition ; mais on peut leur opposer des autorités plus graves que la leur. Nous nous bornerons à en ci ter seulement deux , que les Catholiques d'une part et la France entière de l'autre se plaisent à honorer. Dans les lettres sur le Protestantisme du savant abbé Thibaud , archiprètre curé de la cathédrale de La Ro chelle , au milieu de nombreux arguments tendant à venger les Catholiques du reproche de superstition, on remarque le passage suivant, tout à fait conforme à la doctrine de l'Église : « Les pratiques de dévotion dont il s'agit ne sont pas « attachées à l'objet seul, mais bien aux prières de « l'Église et aux sentiments de foi du Chrétien. H con« vient de voir dans ces pratiques approuvées ou siin Î30 CULTE DE -.IvniK. « plement tolérées, la sage tolérance de l'Église catho« lique romaine qui prévient les abus et les corrige, en « montrant l'esprit de foi dont on doit être animé, en « attendant toujours de Dieu seul la grâce et le secours « opportun. Si l'on se sent porté à demander une « grâce au Seigneur à l'occasion d'un signe, d'un em« blême ou symbole que l'on a sur soi , et qui réveille « un sentiment religieux, où voyez-vous une supersti« tion , lorsque cet objet surtout est devenu respecta« ble par les bénédictions de l'Église ou par le mérite « de la personne de qui on l'a reçu? Alors , il faudrait * interdire tout signe extérieur de dévotion , ce qui est « contre l'usage de plusieurs sectes protestantes, et « contre l'Écriture autant que contre la raison. Il fau« drait condamner la foi de ces hommes , qui , ne « pouvant approcher du Sauveur, le priaient qu'rt leur et permit seulement , comme une grâce, de toucher la « frange de son vêtement. Le Seigneur cependant ré« compensait leur foi, en les guérissant tous. » (Matth., 14,36.) Notre seconde autorité émane d'un des hommes les plus éclairés de ce siècle, si jaloux du progrès, qui fut ambassadeur, ministre , et peut-être le premier écri vain de son temps , de l'illustre auteur du Génie du Christianisme. « Heureux , trois et quatre fois heureux ceux qui « croient ! Ils ne peuvent sourire sans compter qu'ils « souriront toujours ; ils ne peuvent pleurer sans pen« ser qu'ils touchent à la fin de leurs larmes Les « pas du vrai croyant ne sont jamais solitaires ; un bon « ange veille à ses côtés ; il lui donne des conseils « dans ses songes ; il le défend contre le mauvais ange. DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. « « « « « « « « « o « 431 Ce céleste ami lui est si dévoué qu'il consent pour lui à s'exiler sur la terre Nous ne dirons point comment, dans les calamités publiques, les grands et les petits s'en allaient pieds nus d'église en église pou.- tâcher de désarmer la colère de Dieu. Le pasteur marchait à leur tète, la corde au cou, humble victime dévouée pour le salut du troupeau. Mais le peuple ne nourrissait point la crainte de ces fléaux, quand il avait sous son toit le Christ d'ébène, le laurier béni , Yimage du Saint protecteur de la famille. » Prière à l'usage des personnes qui portent la Médaille de l'Inimaculée Conception de Marie, dite Médaille miraculeuse. O Marie , nom sous lequel personne ne doit désespérer, et qui remplit de consolations tous ceux qui le prononcent avec amour ! Vierge sans tache et toute belle , faites , je vous prie , par les mérites de votre conception immaculée , que mon âme soit purifiée des souillures du péché , et que le serpent infer nal , dont vous écrasez la tête , ne me tienne plus enchaînée sous son odieux empire. Je me jette, ma bonne mère, avec une conliance toute liliale, dans vos bras maternels, que vous ne m'ouvrez que parce que vous voulez me presser amoureu sement sur votre sein miséricordieux. Faites que ces raycyis de pure et céleste lumière, qui s'échappent de vos mams bénies et bienheureuses, m'éclairent dans la voie de leur sanc tification , et que leur clarté me fasse éviter les écucils qui m'empêcheraient d'arriver au ciel dont vous êtes la porte. Que la croix qui brille à mes yeux devienne pour moi un gage assuré de salut , et que, par votre intercession , j'obtienne la grâce de supporter avec résignation toutes les peines qu'il plaira à Dieu de m'envoyer dans cette vallée de larmes. Que la vue du cœur sacré de votre divin Fils m'apprenne , par les épines dont il est couronné, quel bonheur c'est de souffrir pour Jésus-Christ , et de souffrir d'une manière digne de lui. Que votre propre cœur, ô Marie immaculée, soit pour moi un avertissement, par la lance dont il est percé, que le mien doit être enflammé de l'amour des choses du ciel et détaché de celles de la terre. Enfin, que ces deux cœurs réunis soient mon refuge. et mon asile pendant la vie , ma défense et ma 432 CILTE DU MARIE. force au moment de la mort, mon honneur et ma gloire durant toute l'éternité. O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous '. Ainsi soil-il. En terminant ici ce qui concerne l'Immaculée Con ception, nous croyons pouvoir nous abstenir de trai ter plus longuement des Confréries, Archiconfréries ou Congrégations, ayant pour objet le culte de la sainte Vierge. 11 y avait autrefois un grand nombre d'autres associations de ce genre , surtout avant la ré volution de 1789. Les plus célèbres furent, au trei zième siècle , la Confrérie de la Bienheureuse Marie , à Paris, et celle des Pénitents blancs ou des Recommandés de la sainte Vierge, à Rome; — au quatorzième, celle ue Notre-Dame-du-Puy , enVelay: — au quinzième, celle do Notre-Danw-dm-Blanc-Ménil, à Paris; — au seizième, la Congrégation des Pénitents de l'Annon ciation; — au dix-septième et au dix-huitième, celles de Notre-Dame-de-Liesse, des Aveugles, etc. Quelquesunes de ces Confréries se sont maintenues et se livrent encore à divers actes de piété , particulièrement dans le Midi de la France. 1 Annuaire de Marie , p. 324. DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 433 PÈLERINAGES. Vos Gis viendront de loin pour vous offrir leurs hommages, et vos filles s'é lèveront à vos côtés. (Isaïe, en. 60.) Filii tui de longe venient, et filis tuse de latere surgent. Les Païens , comme tout le monde le sait , avaient des temples élevés à leurs idoles. Les premiers Chré tiens , craignant d'avoir rien de commun avec eux , aimaient au contraire à répéter : « Nous consacrons à « Dieu un sanctuaire , non dans des temples , mais « dans nos cœurs. » Cependant, après que JésusChrist eut fait la dernière Cène et institué l'Eucharis tie, ses disciples revinrent fréquemment prier ensemble dans cet imposant Cénacle, qui devint par là comme la première de toutes les églises. Il est même certain qu'après la Pentecôte , ils eurent des lieux d'assem blées auxquels aurait pu s'appliquer cette qualification. Mais bientôt dispersés par les persécutions, ils furent obligés de se cacher dans ces sombres Cryptes, plus connues sous le nom de Catacombes ou Catatombes. C'était là qu'ils célébraient le saint Sacrifice et qu'ils déposaient les corps des martyrs. On désignait ces Cryptes par les termes de confessions , ou tombeaux des confesseurs, d'apostolea , martyria, memoria. Puis ils élevèrent des autels ou des oratoires , d'abord sur ces tombeaux, et plus tard, sous les voûtes souterraines 25 434 CULTE DE VARIE. ' des églises. Ainsi s'explique, suivant la tradition, l'é rection des deux basiliques de Saint-Pierre et de SaintPaul de Rome, dans le champ où avaient été enterrés les corps de ces deux Apôtres. Plus tard encore, les églises se multiplièrent et portèrent le nom des Saints et des reliques qui leur étaient accordées. Tel est, vrai semblablement, le motif pour lequel les églises, cha pelles ou oratoires édifiés sous le titre de la SainteVierge , ne parurent peut-être pas dans les premiers siècles du Christianisme , parce que les restes mortels de Marie ne s'étant trouvés nulle part , ou son corps ayant été enlevé dans le Ciel , la base spéciale semblait manquer à une semblable institution. Ce ne serait donc guère qu'à compter de l'époque où ;la paix fut rendue à l'Église par l'empereur Constantin, que se se raient établies les chapelles sous le vocable de la sainte Vierge. On a déjà vu comment elles s'étaient propagées dans l'univers catholique , et on comprend aisément pourquoi dans les siècles de foi et de ferveur, de nom breux fidèles entreprenaient des voyages plus ou moins longs , afin d'aller recueillir, sur les lieux , leur part des grâces attachées à quelques-unes de ces fondations. On appela d'abord ces voyageurs, Pérégrins du mot latin peregrinus, qui veut dire étranger, et ensuite par altération ou par euphonie , pèlegrin et pèlerin. Dans les temps de barbarie, ces pèlerinages avaient la dou ble utilité de servir à l'expiation de crimes ou de fautes, et de contribuer au progrès de la civilisation ; car, sui vant la remarque qui en a été faite, il n'y avait point de pèlerin qui ne revînt dans ses foyers avec quelque désir de rentrer en paix avec Dieu , quelques préjugés de moins et quelques vérités de plus. Ils inspiraient DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 43S par cela même un si vif intérêt, qu'on vit s'établir pour leur utilité , des chevaliers qui les escortaient , des re ligieux qui leur donnaient l'hospitalité, et même des dames de haut parage qui leur accordaient un gra cieux accueil dans les châteaux. 11 était difficile alors de parcourir un chemin public sans en rencontrer. En l'année 1600, célèbre par le grand Jubilé , l'hôpital de Saint-Philippe-de-Néri , à Rome , reçut , d'après les histoires contemporaines , quatre cent quarante mille cinq cents pèlerins, qui furent nourris, logés et dé frayés entièrement pendant trois jours. Les pèlerinages étaient surtout très-communs en France sous les premiers rois de la troisième race. Dans les onzième et douzième siècles , ils prirent de nouveaux développements. Ils eurent un grand attrait pour quelques-uns de nos Rois , et particulièrement pour Louis XI. Avant lui et sous son règne, on vit, à Paris , des pèlerins revenir de la Terre-Sainte et d'au tres lieux, chanter dans les rues le récit de leurs voyages et des cantiques spirituels, et distribuer à leurs amis des reliques ou d'autres objets provenant de leurs pieuses expéditions. Ce sujet a fourni à l'il lustre auteur du Génie du Christianisme l'un des plus intéressants tableaux de son ouvrage, si fécond en ce genre de beautés, lorsqu'il a dit : « L'homme a-t-il « besoin de revoir un parent? il fait un vœu, prend « le bâton et le bourdon du pèlerin ; il franchit les « Alpes ou les Pyrénées , visite Notre-Dame-de-Lorette a ou Saint-Jacques-de-Galice ; il se prosterne , il prie « le saint de lui rendre un fils (pauvre matelot peut« être errant sur les mers) , de prolonger les jours tt d'un père, de sauver une sage épouse. Son cœur se 436 « « « « « « « « a « CULTE DE MARIE. trouve allégé ; il part pour retourner à sa chaumière, tout chargé de coquillages. 11 fait retentir les hameaux du son de sa conque, et chante, dans une complainte naïve, la bonté de Marie , Mère de Dieu. Chacun veut avoir quelque chose qui ait appartenu au pèlerin. Que de maux guéris par un seul ruban consacré ! Le pèlerin arrive aux environs de sa demeure ; la première personne qui vient au devant de lui, c'est sa femme relevée de couches, c'est son fils retrouvé, c'est son vieux père rajeuni! » De nos jours , les pèlerinages sont devenus moins fréquents, et peut-être ne doit-on pas le regretter; car ils avaient engendré des abus qui sont inséparables des longs voyages. Toutefois, le Chrétien aime encore parfois à visiter quelqu'une des chapelles consacrées à Marie, à une distance plus ou moins rapprochée des lieux qu'il habite. Ces actes de dévotion, quand ils s'accomplissent avec prudence et recueillement , ne peuvent qu'avoir des fruits précieux. Us créent, en effet, une sorte de pieuse diversion qui rend plus vive la prière et retrempe l'âme toujours si disposée à s'en gourdir. On a écrit des volumes sur les sanctuaires innom brables où , depuis dix-huit siècles, les peuples vont invoquer Marie, sous le titre de Notre-Dame. Il nous serait impossible , à notre tour, même d'indiquer sim plement par leur nom , tous les monuments de ce genre devenus chers aux pèlerins par les miracles qui s'y sont accomplis, tels que Notre-Dame de la Guadeloupe , au Mexique ; Notre-Dame d'Arauco, dans le Chili; Notre-Dame du Carmel, en Palestine; NotreDame de Passaw, en Bavière; Notre-Dame d'Albe DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 437 Royale, en Hongrie; Notre-Dame de Savone, en Pié mont; Notre-Dame-des-Ermites, en Suisse; Notre-Damedes-Halles, en Belgique, etc., etc. Sans poursuivre cette nomenclature , nous nous bornerons à quelques lignes rapides sur les lieux principaux dans lesquels , suivant l'opinion commune , les Chrétiens ont pensé qu'il était plus agréable à la sainte Vierge de recevoir leurs hommages , soit dans les contrées voisines de la France où la Religion a été le plus florissante, soit dans la France elle-même. En Italie, on compte d'abord à Rome , comme autant de sanctuaires privilégiés pour les pèlerinages, soixantesept églises consacrées en l'honneur de la Mère de Dieu ; l'une d'elles, Sainte-Marie-Majeure, est célèbre par son origine , à raison d'une neige miraculeuse qui , le 5 août 367 , à l'époque des grandes chaleurs , tomba sur l'une des sept collines de Rome où elle est fondée. Le souverain Pontife l'a classée au nombre des grandes basiliques que l'on appelle patriarchales. Elle fut élevée par Jean, patrice romain, et | rebâtie par le pape Sixte 111 au commencement du cinquième siècle. C'est là qu'a été conservée et se voit encore la crèche du Sauveur; les pieux pèlerins ont toujours aimé à visiter près d'Ancône, Notre-Dame de Lorette, enrichie par plusieurs Papes de précieuses indulgences ; — près de Bologne , Notre-Dame de la Colombe; — près de la ville d'Assise , Notre-Dame des Anges , qui fut le berceau de l'ordre des Frères Mineurs fondé par saint François ; — à Aquilée, Notre-Dame de l'Étoile, ainsi nommée parce qu'en plein jour, durant une prédication de saint Ber nardin, une brillante étoile frappa les regardsde ses au diteurs au moment où il citait un passage de l'Apoca 438 CULTE DE MARIE. lypse et où il l'appliquait à la sainte Vierge ; — à Lucques, Noire-Dame de la Rose, par allusion à trois roses trouvées au milieu de l'hiver, suivant une vieille tradition , entre les mains d'une image de la Vierge. Certains pèlerinages , en Espagne , ont dans tous les temps eu également une grande célébrité. Sur les frontières de France , en Catalogne , près de Barcelone , depuis mille ans et plus , cinquante lampes d'argent brûlent sans cesse aux pieds de Notre-Dame de Montserrat. On y raconte qu'en l'année 809, des bergers, en gardant leurs troupeaux , virent plusieurs fois , avec surprise , une lumière éclairer une grotte sur une col line nommée Montserrat , en même temps qu'ils en tendirent des chants mystérieux. L'évêque de Barcelone fut averti , vérifia le fait , et fit bâtir en ce lieu une chapelle où fut placée, dans une niche mystérieuse, la petite statue de Marie , objet d'une dévotion lointaine. Plus loin , selon un document historique approuvé le 7 août 1723, dans une assemblée dela Congrégation des Rites , de tous les lieux qui sont pour l'Espagne un objet spécial de dévotion , le plus renommé est le sanc tuaire consacré à Dieu sous l'invocation de Notre-Dame de Saragosse, et qu'on appelle del Pilar (du Pilier). C'est là que, d'après la tradition , saint Jacques-le-Majeur aurait été favorisé d'une apparition de la sainte Vierge. Dans un grand nombre d'autres parties de l'Espagne, il existe des fondations analogues ; presque toutes étaient, avant les dernières révolutions de ce pays, d'une grande richesse qu'avait successivement augmentée la visite des pieux pèlerins. Dans notre France enfin, qui s'est si longtemps enorgueillie du titre de royaume très-chrétien , il est DÉTOTIOÎW A LA SAINTE VIERGE. 439 certain qu'à la fin du dix-huitième siècle , sur cent qua rante cathédrales dépendant d'un nombre égal de dio cèses, il y en avait plus du tiers sous l'invocation de Marie ; aujourd'hui , sur quatre-vingt-une , il y en a trente et une de placées sous le même vocable , sans y comprendre un très-grand nombre d'églises paroissiales qui ont adopté ce saint patronage. Paris seul, sur trente-six paroisses, en a sept , et notamment sa métro pole ; enfin il n'est pas d'église dans laquelle ne s'élève au moins un autel de la sainte Vierge. Quant aux monuments plus modestes , tels que les saints oratoires ou chapelles, le nombre en est infini. Parmi les fondations spéciales de ce genre, nous indi querons brièvement ici celles qui ont le plus de répu tation et que visitent avec plus de foi les pèlerins, pour acquitter leurs dettes envers la justice divine et avoir une part plus abondante aux trésors de l'Église. Courses attendrissantes et sublimes, qui fîtes le bonheur de nos pères , vous n'avez jamais coûté une larme à l'inno cence, un tourment à l'amour-propre, une humiliation à la pauvreté ! Au premier rang des pèlerinages se présente NotreDame de Fourvières qui, dans le quatrième siècle, suc céda au Forum de Trajan, et qui a toujours été depuis renommée par ses miracles. Peu de Chrétiens passent à Lyon sans aller visiter ce sanctuaire particulièrement chéri de Marie. Ce fut là qu'en l'année 1815, le maré chal de France , Suchet , adressa à l'un des chapelains ces paroles religieuses : « Ma mère m'amena souvent « ici aux pieds de Notre-Dame. C'est un bien doux sou te venir d'enfance que je n'ai jamais perdu. Veuillez « bien faire dire quelques messes à mon intention. »] itO CULTE DE MARIE. Quels matelots n'ont entendu parler de la chapelle de Notre-Dame-d'Auray, l'un des trois pèlerinages les plus révérés de la Bretagne. Combien de fois on en a vu , le capitaine en tète , s'y rendre en procession pour faire célébrer la messe des naufragés ! Notre-Dame de la Garde , à Marseille , est aussi en grande confiance , et voit presque chaque jour, depuis des siècles , les marins venir suspendre avec dévotion à ses voûtes les ex-voto, éclatants témoignages de leur reconnaissance pour l'Étoile des mers. Près de Rouen , Notre-Dame de Bon-Secours n'est pas moins célèbre au loin par ses nombreuses guérisons. Dans une solitude escarpée et sauvage du Quercy existe , depuis des siècles , le pèlerinage de Roc-Amadour, vieux sanctuaire dédié à la bienheureuse Vierge , et que visitèrent dévotement, en se rendant de Toulouse à Paris, saint Dominique et Bertrand de Garrigue , son disciple fidèle. Chartres , qui depuis longtemps porte avec orgueil le nom de ville de Marie , possède également un sanc tuaire de la sainte Vierge , où saint Louis fit des fon dations dignes de sa royale munificence. Notre-Dame du Puy, en Velay, est de temps immé morial une source de salut, devant laquelle tour à tour vinrent s'incliner Charlemagnc , Louis-le-Débonnaire , Philippe-Auguste et d'autres Rois de France. Les peuples de cette province n'ont pas oublié que ce lieu fut le centre des missions de saint François Régis. En Picardie, Notre-Dame de Liesse (lœtitia, joie) fut également un des pèlerinages les plus fréquentés de nos Rois. On en rapporte l'origine à la dévotion de trois gentilshommes du pays qui , étant tombés entre DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 441 les mains des infidèles, au temps des croisades, jetèrent les premiers fondements de cette chapelle en mémoire de leur délivrance. A La Rochelle, Notre-Dame de Belle-Fontaine, que les paysans appellent naïvement la. bonne Marie des bois, est probablement celle qui a inspiré à Chateaubriand les lignes suivantes : « Qui ne connaît Notre-Dame des « Bois , cette habitante du creux de la vieille épine ou « du tronc moussu de la fontaine? Elle est célèbre « dans tout le hameau par ses miracles Les co« lombes qui boivent des eaux de sa fontaine ont tou« jours des œufs dans leurs nids , et les ileurs qui « croissent sur ses bords, toujours des boutons sur « leur tige. 11 était convenable que cette sainte des « forêts fit des miracles doux comme les mousses « qu'elle habite, charmants comme les eaux qui la « voilent. » Dans la Normandie , Notre-Dame de la Délivrande , à trois lieues de Caen , sur le bord de la mer, est encore le but d'un pèlerinage très-vénéré des fidèles. Au mois de septembre 1 832 , on y vit Mgr de Quélen, archevêque de Paris, se prosterner devant la sainte image et lui offrir une statue de bronze en reconnaissance d'une grâce signalée à laquelle il aspirait depuis longtemps. Tous les ans, pour la fêle de la Nativité, le 8 sep tembre, de nombreuses processions de pèlerins se rendent , de vingt lieues à la ronde , près de Pau , au pied de Notre-Dame de Bétharram , dont le Béarnais chante les louanges dans sa langue aux éclats vifs et mélancoliques , tandis qu'il gravit à genoux les flanes d'une colline pittoresque. Enfin , sur cent autres points du royaume très-chré25 442 CULTE DE MARIE. tien, un nombre infini de monuments que la piété de nos pères plaça sous l'invocation de Marie , ou qui ont été restaurés de nos jours , attestent que le culte de la Mère est désormais impérissable comme celui de son divin Fils. Il est au surplus digne de remarque, que les plus renommées de ces fondations ont été établies loin des cités bruyantes , tantôt dans la solitude des bois, tantôt sur les bords dela mer, partout en un mot où l'homme semble se trouver plus près de Dieu et plus sûr d'être entendu de Marie. Ne serait-ce point parce que le mystère plaît éternellement à la Vierge mère, de laquelle saint Bernard a]dit : « Où a-t-elle « paru présomptueuse ? Elle a entendu son Fils parler « à la foule en paraboles , révéler à ses disciples les « secrets du royaume de Dieu. Elle l'a vu faire des « miracles , elle l'a vu attaché à la croix , expirant ; elle « l'a vu ressusciter et monter à son Père ; [eh bien ! « dites combien de fois vous avez entendu la voix de la « Vierge, de la tourterelle pudique? Quatre fois « seulement, suivant le texte entier des Évangiles, la « première à l'ange, après qu'il lui eût lui-même « adressé la parole ; la seconde à Elisabeth , pour ré« pondre à sa salutation ; la troisième à son divin Fils, « lorsqu'avec Joseph elle le retrouva dans le temple, à « l'âge de douze ans ; et la quatrième aux noces de « Cana, à Jésus et à ses serviteurs. » En terminant ici, non sans regret, ce qui est relatif aux pèlerinages, nous ne pouvons résister au désir de faire connaître , avec une mention toute particulière, les trois célèbres chapelles situées à une petite distance de Bordeaux. Les visites que nous y avons faites plus d'une fois au sanctuaire de Marie sont restées singuliè DÉVOTIONS À LA SAINTE VIERGE. 443 rcment chères à notre mémoire , soit à cause des grâces que nous y avons obtenues , soit par le charme qui se rattache aux naïves traditions répandues dans la con trée. Nous espérons que le lecteur pieux nous par donnera cette digression et qu'elle ne sera peut-être pas même pour lui sans intérêt. A partir des côtes de l'Océan et en se dirigeant vers le Levant , on trouve dans le département de laGironde, d'abord sur la lisière d'une forêt de pins et près du ri vage d'un bassin immense , Notre-Dame d'Arcachon , que les mariniers saluent et prient toujours avant de franchir une passe remplie d'écueils : élan du cœur bien naturel de la part de ceux qui aiment à se ressou venir que ce fut parmi des pêcheurs que le Fils de Marie choisit ses premiers Apôtres et le chef de son Église ; puis , à une lieue de Bordeaux , au milieu des plus riantes campagnes , Notre-Dame de Talence » où se re nouvellent constamment , depuis des siècles, les plus attendrissantes guérisons des maux du corps et de l'âme. Enfin , peu de monuments de ce genre ont obtenu plus de renom que Notre-Dame de Verdelais , située à dix lieues de la même ville et sur la rive droite de la Garonne. C'est là que dans le douzième siècle fut érigé un monastère consacré à Marie, lequel eut à souf frir de la guerre contre les Anglais. Relevé en 1384 par Isabelle , comtesse de Foix , à la suite d'une rencontre miraculeuse, il reçut un autel sur lequel fut placée l'image vénérée de la sainte Vierge portant l'enfant Jésus dans ses bras. Depuis cette époque reculée , la statue de Marie eut à subir successivement les outrages réunis du temps, des ennemis de la France et des Huguenots; mais le saint autel sortit toujours plus 444 CULTE SB MARIE. rayonnant de ses ruines, et l'église de Vcrdelais est au jourd'hui l'une des plus riches et des plus gracieuses fondations consacrées à la Reine des Cieux. Elle est desservie par les Pères Maiïstes. On y arrive par un vallon charmant bordé d'églantiers et de haies d'aca cias et d'aubépine. Dès l'instant où le voyageur aperçoit Je clocher élégant, couvert d'ardoises et surmonté de la Croix autour de laquelle s'enlace un serpent, il éprouve je ne sais quel doux isolement de l'âme qui détache de cette vie où , comme l'a si bien dit saint Au gustin, « les choses sont pleines de misères et l'espérance « vide de bonheur. » Cette sorte d'extase commence aus sitôt qu'il met le pied sur cette terre de bénédictions , mais il se sent surtout entraîné par une sensation ravis sante lorsqu'arrivant vers le soir, il voit de loin scintiller au fond du sanctuaire la flamme mystérieuse de la lampe qui brûle nuit et jour devant l'autel de Marie. 11 lui est bien difficile alors de ne pas hâter sa marche ; et dès qu'il se trouve près du Saint des Saints , à peine a-t-il fléchi les genoux qu'il se sent comme absorbé dans la rêverie et la prière. 11 y remarque ou il y apprend bientôt que la reconnaissance des pécheurs relevés , des ma lades guéris, des marins échappés au naufrage, des peintres ou des poètes saisis d'un religieux enthou siasme , a laissé des marques touchantes de leur pas sage sous les voûtes de la chapelle consacrée à la sainte Vierge. Leur main a en effet , dans ce lieu , suspendu des lampes d'argent ou de petits bâtiments élégamment pavoisés , décoré les niches de tableaux charmants ou déposé aux pieds de Marie l'hommage d'étincelantes inspirations. Telle est l'influence de tout ce qui envi ronne alors le pèlerin, que bientôt, au milieu delà DËVOTKMS A LA SAINTE TIERCE. 445 foule que Verdelais attire à chaque solennité , il se croit au milieu de ses parents et de ses amis. C'est que la Religion , quand elle n'est point altérée par le contact des passions , tend à faire une seule famille du genre humain pacifié. Là tous les rangs sont confondus, toutes les conditions égales , tous les voeux sincères ; en un mot, le Ciel y est ouvert pour tous. Nous vîmes en l'année 1823 la fille du roi Louis XVI , si célèbre par ses infortunes , priant et pleurant aux pieds de NotreDame de Verdelais, à côté d'une pauvre paysanne, priant et pleurant comme elle. l'une demandait sans doute le repos éternel pour le fils de saint Louis , tandis que l'autre implorait aussi la miséricorde de Dieu pour son époux, obscur laboureur chrétien, sur la tombe du quel elle venait renouveler la simple croix de bois. Plus de vingt ans après , dans une de ces mélancoliques journées d'automne, saison des cœurs malades pour lesquels il n'est plus d'affections ici-bas , ou qui n'ont plus que peu de temps à y demeurer , nous aperçûmes au fond du même sanctuaire deux sœurs, ensemble, en vêtements de deuil , saintement agenouillées devant la bonne Vierge noircie par le temps et les flammes : elles étaient arrivées la veille de Bordeaux , dans l'intention de prier Notre-Dame de Verdelais pour le repos de l'âme de leur malheureux frère, enseveli vivant, hélas! en moins d'une minute, sous les décombres d'un incendie, après une laborieuse nuit de dévouement et de charité. Nous osions à peine nous approcher d'elles , et il nous semblait les entendre l'une et l'autre réciter ces paroles du chant funèbre de David sur la mort de Saûl : Je pleure sur toi, mon frère; comme. une mère aime son (ils unique, ainsi je t'aimais! 440 CULTE DE MARIE. Il est donc vrai que, par un attendrissant privilège, Marie est toujours et partout la Reine des martyrs , la Porte du ciel , le Soulagement des infirmes , la Consola trice des affligés! Qui pourra jamais savoir ce qui a dû se passer mille et mille fois , cœur à cœur, entre cette sainte Vierge des vierges et les pèlerins de tout âge , de toute condition , qui viennent se prosterner devant ses autels? Mystérieux entretiens du ciel et dela terre, prières timides et pourtant assez fortes pour percer les nues, qui peut vous pénétrer ou même vous comprendre, si ce n'est le Dieu qui entend la fleur s'ouvrir et qui distingue dans les bois le dernier souffle de l'oiseau? Qui sait surtout les vœux qui ont été exaucés par une si puissante intercession? Le secret en est resté sans doute dans un livre où ne saurait pénétrer encore le regard de l'homme, parce qu'il n'est, ici-bas du moins, jamais assez pur pour cela. Telle est l'indication, abrégée malgré son étendue, de ce qui se rapporte au sujet des pèlerinages. Puisset-elle augmenter ou du moins entretenir la ferveur des Chrétiens pour un genre de dévotion dont l'origine remonte aux premiers temps de l'Église et dont l'effi cacité est désormais incontestable. Nous renvoyons les personnes qui souhaiteraient en faire l'objet d'une étude spéciale à la lecture de l'ouvrage intitulé ; Les Pèlerinages aux Sanctuaires de la Mère de Pieu. ÉLÉVATION. 0 bienheureuse Vierge qui avez donné au monde l'exemple de toutes les vertus , n'avez-vous pas vousmême été la pèlerine par excellence? N'était-ce point DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 447 l'inspiration de l'amour divin qui, envous retirantaprès dix ans du temple où votre pureté s'était abritée, vous fit, tour à tour, aller, en gravissant les montagnes de la Judée, saluer Elisabeth, dans la maison de Zacharie, parcourir, sur le commandement de l'ange, l'Egypte et la Palestine, et visiter pieusement la ville sacrée, aux fêtes de Pâques, de la Pentecôte et des Tabernacles? N'était-ce pas le même sentiment qui remplissait votre âme, lorsque vous allâtes vous prosterner à Nazareth, sous le toit où le Sauveur du monde avait été conçu, à Bethléem , près de son berceau , et plus tard dans ce jardin des Oliviers où tant de larmes devaient couler de vos yeux? Ce sont là sans nul doute autant de pèle rinages que rien ne doit effacer de la mémoire des hommes, hélas! aussi tous étrangers et pèlerins dans leur trajet sur la terre! Puissions-nous donc toujours, ô Marie, dans les courses inspirées par nos espérances, nos vœux ou nos regrets, avoir votre image pour com pagne, votre humilité pour modèle, et votre grâce pour soutien et pour consolation! 446 CULTE DR MARIE. VOEUX. — MITAMES. — RETRAITES. Faites des vœux au Seigneur votre Dieu, et accomplissez-les. (Ps. 75.) Vovete et reddite Domino Deo vestro. La joie sera dans la solitude. (Isaîe, 34, 1.) Exultabit solitudo. Chateaubriand , dans le Génie du Christianisme , au chapitre des Saints, a tracé un tableau saisissant de vé rité et de charme, lorsqu'il a dit: « Un vaisseau est prêt à périr ; l'aumônier, par des « paroles qui délient les âmes, remet à chacun la « peine de ses fautes ; il adresse au ciel la prière qui, « dans un tourbillon, envoie l'esprit du naufragé au « Dieu des orages. Déjà l'Océan se creuse pour englou« tir les matelots ; déjà les vagues, élevant leur triste « voix entre les rochers, semblent commencer les « chants funèbres ; tout à coup un trait de lumière « perce la tempête ; l'étoile des mers, Marie, patronne « des mariniers, paraît au milieu de la nue. Elle « tient son enfant dans ses bras et calme les flots par « un sourire: charmante religion qui oppose à ce que « la nature a do plus terrible ce que le Ciel a de plus v doux, aux tempêtes de l'Océan, un petit enfant et « une tendre mère ! » Cette scène touchante n'est pas la seule de ce genre où le nom de Marie est béni et glorifié. Un soldat, déjà DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 449 couvert de nobles cicatrices , a-t-il été sur le point de recevoir la dernière blessure de la main de ses ennemis au milieu desquels il s'était laissé emporter par l'ardeur des combats? nouveau Bayard, il tourne ses yeux vers la croix de son épée , et implore la Mère du Dieu des batailles ; et, comme par enchante ment, il est sauvé et il ne tarde pas à revoir ses foyers ! Combien de fois , près de devenir mère , une jeune épouse a-t-elle promis d'aller se prosterner, après sa délivrance, au pied des autels de Marie, et d'y vouer au blanc l'enfant que Dieu va lui donner ! En un mot, tout être qui a souffert et pleuré n'a jamais vaine ment invoqué Marie. On appelle Vœu la promesse que, dans des circon stances analogues, on a faite de quelque bonne œuvre, d'un acte public ou secret de piété, ou d'une course entreprise pour aller visiter une chapelle lointaine, mais renommée par les ex-voto appendus à ses voûtes. C'est ce qui a fait dire encore à l'auteur du Génie du Christianisme, qu'on ne se lasse point de citer : « La foule des serviteurs de Marie dans nos églises se « compose de pauvres matelots qu'elle a sauvés du « naufrage, de vieux invalides qu'elle a arrachés à la « mort , sous le fer des ennemis de la France , et de « jeunes femmes dont elle a calmé les douleurs. » Les théologiens enseignent que pour être valide, un vœu doit être fait librement, d'une chose possible, bonne et plus agréable à Dieu que son contraire : cet acte a une analogie toute naturelle avec les Neuvaines. Tout le monde sait qu'on donne ce nom à des exercices de piété observés durant neuf jours. On croit que ce nombre neuf a été choisi pour honorer les neuf chœurs 450 CULTE SE MARIE. des anges , qui sont : les Anges , les Archanges , les Vertus, les Puissances, les Principautés, les Domina tions, les Trônes, les Chérubins et les Séraphins. Peutêtre serait-il mieux d'y voir le nombre Trois qui est celui de la Trinité, multiplié par lui-même. L'un des vœux les plus mémorables , formé en France , est celui de Louis XIII : bien qu'il en ait déjà été fait mention, il ne sera peut-être pas sans intérêt de revenir sur quelques-unes des circonstances qui l'accompagnèrent, d'autant plus qu'elles se rattachent à la fondation de l'une des plus célèbres églises du royaume, et qu'elles rappellent des neuvaines solen nelles et historiques. La ville de La Rochelle s'était révoltée pour la troi sième fois contre Louis XIII, et son ardeur était excitée par les séditieux et les hérétiques, lorsque ce roi fit le vœu, s'il triomphait, de consacrer en ce souvenir une église à la sainte Vierge. La soumission des re belles eut lieu, le 28 octobre 1 628 ; le roi fit son entrée dans la ville le 1er novembre ; et le deuxième dimanche de l'Avent, étant de retour dans la capitale, accompa gné de sa cour, il accomplit son vœu, et posa la pre mière pierre de l'église de Notre-Dame-des-Victoires. Cette cérémonie , à laquelle présida l'archevêque de Paris, fut le sujet d'un tableau qui existe encore dans l'une des chapelles de ce magnifique monument consa cré à la gloire de la Mère de Dieu, Ce ne fut pas tout. Dix ans plus tard, le même Louis XIII mit son royaume sous la protection de la sainte Vierge ; et afin d'obtenir, par son intercession, que la France eût, après une longue attente, à se réjouir de la naissance DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 451 d'un héritier de la couronne, il résolut l'accomplisse ment de trois neuvaines. En conséquence, il ordonna au frère Fiacre, religieux augustin, de les faire cé lébrer toutes les trois : l'une, à Notre-Dame-des-Grâces, en Provence ; la seconde , à Notre-Dame de Paris ; et la dernière , à Notre-Dame-des-Yictoires : ce qui fut fait. A la même époque parut la célèbre déclaration du 10 février 1638, connue sous le nom de vœu de Louis XHI ; le monarque reconnaissant donna ses pro pres armes au couvent de Notre-Dame-des-Victoires ; et le 5 septembre de la même année, à onze heures du matin, après vingt-trois ans de stérilité de la Reine, naquit Louis XIV, que l'Europe salua du nom de Dieudonné. Dans ces temps où la civilisation était déjà assuré ment fort avancée, le Roi de France et les souverains à qui il annonça ce joyeux événement, ne craignirent point de reconnaître , dans une correspondance au thentique et conservée jusqu'à nous , qu'il était juste avant tout de rendre grâces à Dieu et à la sainte Vierge ; l'exemple en fut donné par Anne d'Autriche , qui , à peine relevée de ses couches, alla remercier Marie au pied des autels de Notre-Dame-des-Victoires. Il est donc évident que nos pères avaient foi dans l'efficacité des vœux et des neuvaines: quel esprit assez orgueilleux , même en ce siècle de progrès , ose rait les taxer de faiblesse ou de crédulité? Au reste, l'Église, cette éternelle institutrice des nations chré tiennes, compte depuis des siècles et célèbre encore cinq principales neuvaines de la Mère de Dieu, qui sont celles de l'Immaculée Conception, de la Nativité, de l'Annonciation, de la Purification et de l'Assomption. 452 CULTE DK MARIE. Telles sont les neuvaines qui , au surplus , s'entendent de messes , stations devant un autel , ou prières parti culières. Enfin, pour ce qui est des retraites, ce mot indique par lui-même qu'il s'agit d'une séparation plus ou moins prolongée du commerce du monde , par prin cipe de piété. Il y a un passage célèbre sur la solitude dans le prophète Osée , qui peut mieux faire compren dre encore ce que c'est : « Je la mènerai dans la solitude, « dit-il , et je lui parlerai dans le fond du cœur : « Ducam eam in solitudinem et loquar ad cor ejus : » ce qui signifie que Dieu mène lui-même une âme dans la solitude. Cette communication sainte est de cœur à cœur, c'est-à-dire, de l'époux seul avec l'épouse seule, comme dit saint Bernard, solus cum sola. Ces exercices de pénitence ont des formes et des règles qui sont aussi différentes que les besoins spirituels de ceux qui les pratiquent: leur fin est de pourvoir efficacement à l'affaire de son salut, par une parfaite réformation de sa vie et de ses mœurs. Parmi les moyens d'atteindre ce but, on peut indiquer principalement l'application à éclairer son entendement et sa foi, un examen de con science approfondi, une étude de soi-même, de son état et de ses habitudes, la recherche ou la connaissance de ses obligations générales ou particulières, une revue de ses actions de chaque jour, une préparation à bien mourir, et la fixation d'un règlement de vie conforme à sa position. Voilà la fin et l'emploi ordinaires des retraites; on peut les accomplir, en l'honneur et en vue de la sainte Vierge : on ne tardera pas alors à ressentir les effets de la divine miséricorde et de. la grâce; car DÉVOTIONS A LA SAINTS VIERGE. 453 la Mère de Dieu est toujours prête à dire à chacun de nous ce que le Seigneur lui-même dit autrefois à Abra ham: « Sors de ta maison, sépare-toi, pour un peu de « temps, de la compagnie des hommes , et de l'em ic barras des affaires ; retire-toi dans ce lieu solitaire ; « là, je te ferai entendre tout ce que tu dois faire, « je t'enseignerai le chemin que tu dois suivre , et je te « bénirai. » NEUVAINES DE PRIERES EN L'HONNEUR DE LA TRES-SAINTE VIERGE ». Un grand nombre de personnes pieuses étant dans l'usage de se préparer aux fêtes de la sainte Vierge par une neuvaine, nous avons cru répondre à leur désir en plaçant ici une prière pour chaque jour de cette neu vaine. Ces prières , tirées pour la plupart des Œuvres de saint Liguori , sont pleines d'onction et très-propres à exciter la piété envers Marie. I« JOUR. Après avoir invoqué l'Esprit saint par le Veni Sancte, il sera bon de réciter quelques prières, telles que le Chapelet, /'Of fice de l'Immaculée Conception , /'Ave , maris Stella , ete. Pour obtenir sa Conversion. O Marie, votre serviteur saint Bernard vous appelle Reine de miséricorde ; mais qui sont les sujets de la miséricorde ? évidemment les misérables! Vous êtes la Reine de miséri corde, je suis le plus misérable des pécheurs, et par consé quent le plus véritablement votre sujet. A ce titre , plus que personne , j'ai droit à votre compassion particulière. Rétablis1 Les personnes qui désireraient des neuvaines, des médi tations et des prières pour chacune des fêtes de la sainte Vierge, en trouveront un excellent recueil intitulé : Neuvaines à Marie et Livre complet de Prières, par M. l'abbé C.-M. Le Ouillou. 454 CULTE DE MARIE. sea-moi dans la grâce de votre Fils ; je vous en supplie , dis sipez les ténèbres de mon esprit , bannissez les affections dé reglées de mon cœur, réprimez les tentations de mes ennemis, et réglez tellement ma vie que je marche avec fermeté et avec constance dans les sentiers de la justice que j'ai délaissés jus qu'ici. O Mère de miséricorde, priez pour votre pauvre ser viteur. n« jour. Pour obtenir le Pardon de ses péchés. Voici , ô Mère de Dieu , un misérable pécheur qui se jette à vos pieds et met en vous sa confiance. Je ne suis pas digne d'attirer un seul de vos regards ; mais je sais que votre Fils est mort pour sauver les pécheurs, ô Mère de miséricorde, prenez pitié de moi ! Partout on vous appelle le refuge des pécheurs, l'espérance des désespérés, le secours des aban donnés , soyez aussi mon refuge , mon espérance et mon se cours. Vous me sauverez par votre intercession. Secourez-moi pour l'amour de Jésus-Christ. Tendez votre main à un misé rable qui a recours à vous. J'ai perdu par mon péché la grâce divine et mon âme. Je me réfugie dans le sein de votre misé ricorde; inspirez-moi ce que je dois faire pour rentrer dans la grâce de mon Dieu ; il m'envoie à vous pour que vous me sauviez. Vous priez pour tant d'autres, daignez prier aussi Jésus pour moi ; dites-lui de me pardonner, il me pardon nera. Dites-lui que vous désirez mon salut , et il me sauvera. Ainsi je l'espère. Ute JOUR. Pour obtenir une bonne Mort. ;(Voyez p. 312.) IV JOUR. Pour obtenir un Jugement favorable. O Marie , je dois paraître un jour devant un juge redou table; il scrutera les replis les plus cachés de mon âme ; son inexorable justice pumra toutes les faiblesses de ma vie , et j'ai été si coupable ! qui apaisera sa colère ? personne mieux que vous qui l'avez tant aimé et qui en avez été si tendrement aimée ! Ouvrez, je vous en supplie , les oreilles de votre cœur à mes soupirs et à mes prières; la crainte me saisit, la vue de ce trLbuuai m'épouvante, calmez l'indignation. de votre DÉVOTIONS A LA SAINTS VIERGE. 45S Fils ; couvrez-moi du manteau de votre toute-puissance , et par un mot de votre bouche , qui ne s'ouvre que pour par donner, réconciliez-moi avec mon souverain juge. V« JOUR. Pour obtenir d'être préservé de l'Enfer. 0 Mère pleine de bonté , je vous rends grâces de ce que vous m'avez préservé de l'enfer, autant de fois que j'ai mé rité d'y tomber. Continuez , je vous en conjure , d'arrêter le bras vengeur de votre Fils irrité par mes fautes. Ne souffrez pas que je sois réduit au malheur de vous haïr et de vous maudire éternellement dans l'enfer? Soufiïirez-vous de voir damné un de vos serviteurs qui vous aime ! Comment pourrais-je vous abandonner, vous , notre vie , notre espoir, notre amour! O ma Mère, puisque vous avez déjà tant fait pour mon salut, achevez votre ouvrage. Si vous m'avez tant favorisé lors même que je vous oubliais, que ne dois-je pas espérer maintenant que je vous aime et que je vous invoque? Sauvezmoi de l'enfer, et d'abord du péché , qui peut seul me con duire & l'enfer. VI« JOUR. Pour obtenir le Ciel. Reine du ciel , rendez-moi digne de jouir avec vous de la vision béatifique ; faites que j'obtienne place avec vous au Pa radis. Je vous aime et je soupire après le bonheur de vous voir et de chanter éternellement avec vous les louanges de votre divin Fils. Ah ! Marie , quand viendra le jour mille fois béni où j'entrerai en possession de la gloire céleste ? Quand est-ce que je baiserai cette main bienfaisante qui m'a tant de fois préservé de l'enfer? Mon âme tressaille d'allégresse à la seule pensée de la félicité des élus ; elle gémit, elle soupire dans la terre d'exil. Un signe de votre part, ô ma souveraine, et elle brisera ses chaînes, et s'envolera dans le sein de son Dieu pour le voir, l'adorer, l'aimer, sans crainte d'être arrachée a son bonheur. Faites , ô Reine du ciel , que je meure de la mort des justes ! VII» JOUR. Pour demander la Pureté. O Vierge immaculée , je ne puis être chaste si vous ne m'obtenez cette gr4ce.de votre divia Fils, l-époux glorieux 456 tl-LTE DE MARIE. des âmes pures. Je viens avec une entière confiance me ré fugier dans les bras de votre puissante protection pour me ga rantir des assauts de la concupiscence. O ma Mère , obtenezmoi la chasteté , obtenez-moi un cœur innocent ! Faites-moi souvenir sans cesse que mon corps est fait à l'image de Dieu , que mes membres sont les membres de Jésus-Christ ; que je suis le temple du Saint-Esprit ; que j'ai été souvent sanctifie par la réception du sacrement qui fait les vierges ; ne per mettez pas que la moindre souillure profane un corps , une ame , un cœur qui vous sont consacrés. Faites , ô ma bonne Mère, que je puisse un jour m'asseoir avec vous au festin éternel des noces de l'agneau ! Par votre sainte virginité et votre immaculée Conception , purifiez mon cœur et mon corps. VIII» JOUR. Pour obtenir la Persévérante. O ma divine Mère, j'ai mis en vous toutes mes espérances; c'est de vous que j'attends toutes les grâces. J'espère avoir ob tenu le pardon de mes péchés par le secours de vos prières ; cependant je puis de nouveau perdre l'amour de mon Dieu. Mes ennemis veillent sans cesse, combien de tentations ne me reste-t-il pas à vaincre ? Ah ! ma bonne Mère, protégez - moi , assistez-moi toujours. Je remporterai la victoire avec votre secours, si je ne cesse de l'invoquer avec conliance; mais c'est là l'objet de mes appréhensions. Je crains de manquer de recourir à vous lorsque le danger me pressera. O MaYie , obtenez-moi la grâce des grâces, celle qui ouvre les portes du ciel , le don de la persévérance. Que je sois toujours uni de cœur à Dieu et à vous , toujours tidèle à servir votre Fils et vous, votre Fils comme mon Dieu, et «tous comme Mère de mon Dieu. IX« JOUR. Consécration à la sainte Vierge. (Prière de saint François de Sales, p. 311.) Ces prières peuvent aussi servir pour choque jour de la semaine. UETOTIOM A LA SAINTE VIERGE. 457 PROCESSIONS. Marchons en paix. (Ant. à la Procession de la Purification.) Procedamus in pace. Nous ne croyons pas qu'en aucune langue le ta bleau d'une procession à la campagne ait pu être tracé avec plus de concision , de simplicité biblique et de fraîcheur qu'il ne l'a été par l'auteur du Génie du Christianisme, lorsqu'il a dit, en parlant des Roga tions : « Les cloches du hameau se font entendre , les vil« lageois quittent leurs travaux ; le vigneron descend « de la colline, le laboureur accourt de la plaine, le « bûcheron sort de la forêt ; les mères , fermant leurs « cabanes , arrivent avec leurs enfants , et les jeunes « filles laissent leurs fuseaux , leurs brebis et les fon« laines pour assister à la fête On s'assemble dans « le cimetière de la paroisse , sur les tombes verdoyan« tes des aïeux. Bientôt on voit paraître tout le clergé « destiné à la cérémonie; c'est un vieux pasteur qui « n'est connu que sous le nom de Curé L'étendard « des saints, antique bannière des temps chevaleresa. ques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêle« mêle avec son pasteur. On entre dans des chemins « ombragés et coupés profondément par la roue des 26 498 « ce « « « « ci « « « « CULTE SE MARIE. chars rustiques; on franchit de hautes barrières for mées d'un seul tronc de chêne ; on voyage le long d'une haie d'aubépine, où bourdonne l'abeille, et où sifflent les bouvreuils et les merles. Les arbres sont couverts de leurs fleurs et parés d'un naissant feuillage. Les bois, les vallons, les rivières, les rô chers entendent tour à tour les hymnes des laboureurs. Étonnés de ces cantiques, les hôtes des champs sortent des blés nouveaux, et s'arrêtent à quelque distance pour voir passer la pompe villageoise. La procession rentre enfin au hameau » Personne n'ignore le sens du mot procession , qui vient du latin procedere, marcher. D'après une an cienne rubrique de l'Église romaine , le Diacre chantait ordinairement, avant qu'un cortège religieux se mît en marche : Procedamus in pace : Procédons en paix. La première procession chrétienne , suivant l'opinion de Durand , dut être une commémoration de celle des saintes femmes au tombeau de Jésus-Christ ; mais il est certain que l'usage de ces marches solennelles remonte à la plus haute antiquité. 11 y a dans un grand nombre de diocèses une pro cession qui se fait avant la messe de paroisse, dans la quelle, en retournant à l'Église, on chante YAve,maris Stella. — Parmi les autres processions plus solennelles , à l'occasion d'une grande fête, il en est une surtout qui reçut la consécration la plus glorieuse d'un roi de France ; c'est celle du vœu de Louis XIII dont nous avons déjà parlé. On sait que, par sa déclaration donnée à Saint-Germain-en-Laye le 10 février 1638, il écrivit ces paroles mémorables : « Nous admonestons le Sieur « archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoiguant DÉVOTIONS A LA SAINTE VIKRG1!. 459 « que , tous les ans , les jour et fête de l'Assomption , il « fasse faire commémoration de notre présente décla« ration à la grand'messe , qui se dira en son église « cathédrale , et qu'après les vêpres dudit jour il soit « fait une procession en ladite église , à laquelle as« sisteront toutes les compagnies souveraines et les « corps de ville , avec pareilles cérémonies que celles « qui s'observent aux processions générales les plus « solennelles. » La même injonction fut envoyée , par cet acte , à tous les prélats du royaume , afin que dans toute la France il fût fait une procession semblable. La Révolution française de 1789 avait interrompu le cours des processions religieuses; il y eut même un décret spécial du 14 août 1792 qui abolit celle du vœu de Louis XIII ; mais l'empereur Napoléon la rétablit en y rattachant le souvenir de sa naissance et celui de son patron. Louis XVIII, au mois d'août 1814, renouvela la déclaration de son illustre aïeul , et la procession , dé diée à la sainte Vierge , fut continuée jusqu'en 1830, époque depuis laquelle elle n'a plus eu lieu. Les processions se sont toujours liées d'une manière intime aux actes les plus solennels et les plus touchants de la Religion : c'est qu'elles sont une partie véritable ment essentielle du cérémonial si magnifique de l'É glise ; leur salutaire effet sur les âmes est désormais hors de doute. Les ennemis de la foi le savent bien eux-mêmes , et ils ont été , malgré eux , entraînés à en convenus Sir Thomas Brown , ministre protestant et anglais , n'a ni craint ni rougi d'avancer que la vue des processions catholiques lui avait souvent arraché des larmes; et Diderot, l'un des philosophes dont s'est honoré le plus, en France, l'école de Voltaire, n'a-t-il 4C0 T.ULTK D1? MARIE. pas laissd échapper de son cœur et de sa plume ces lignes admirables : « Les absurdes rigoristes en religion ne connaissent « pas l'effet des cérémonies extérieures sur le peuple. « Ils n'ont jamais vu notre adoration de la Croix le « Vendredi-saint, l'enthousiasme de la multitude à la « procession de la Fête-Dieu, enthousiasme qui me « gagne moi-même quelquefois. Je n'ai vu jamais cette « longue file de prêtres en habits sacerdotaux, ces « jeunes acolytes vêtus de leurs aubes blanches, ceints « de leurs larges ceintures bleues , et jetant des fleurs « devant le Saint-Sacrement; cette foule qui les pré« cède et qui les suit dans un silence religieux, tant « d'hommes, le front prosterné contre la terre : je « n'ai jamais entendu ce chant grave et pathétique , « entonné par les prêtres , et répondu affectueusement « par une infinité de voix d'hommes, de femmes, de « jeunes filles et d'enfants , sans que mes entrailles ne « s'en soient émues , n'en aient tressailli , et que les « larmes ne m'en soient venues aux yeux. Il y a là-de« dans je ne sais quoi de sombre et de mélancolique « Supprimez tous les symboles sensibles , et le reste se « réduira bientôt à un galimatias métaphysique , qui « prendra autant de formes et de tournures bizarres « qu'il y aura de têtes. » DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 4Ci1 LE MOIS DE MARIE. Je suis la fleur des champs et le lis des vallées. (Cant., ch. u, v. I.) Ego flos campi et lilium convallium. ' Accourez, enfants de Marie, Aux marches de l'autel ; Venez dans l'Église fleurie Vers la Reine du ciel. Déjà, dans les jardins, de leur corolle humide, La rose et le lilas au loin parfument l'air ; Déjà d'un cri plaintif la colombe timide Annonce au fond des bois le départ de l'hiver. Accourez, enfants de Marie, etc. Le pieux pèlerin va se remettre en route Pour voir avant sa mort l'heureuse Bethléem , Tandis que mille voix font retentir la voûte Du temple où tout à coup renaît Jérusalem. Accourez, enfants de Marie, etc. O des desseins de Dieu mystère impénétrable ! Sous nos crimes , hélas ! nous allions périr tous : La tige de Jessé porte une fleur aimable , Et le Verbe fait chair habite parmi nous ! Accourez, enfants de Marie, etc. Vierge sainte , aux accents de la cloche sonore , Sous la nouvelle loi, comme aux jours d'Abraham, 26. ' CULTE DE MARIE. L'univers vous attend , on bien il vous implore ; Prenez donc en pitié le sort des fils d'Adam. Accourez , enfants de Marie , etc. Lorsque le Roi des rois veut châtier nos âmes , Calmez de votre Fils le trop juste courroux; Éteignez de vos pleurs les dévorantes flammes, Et que nos fronts courbés échappent à ses coups. Accourez, enfants de Marie, etc. Mais quel rayon a lui ! c'est celui d'une autre Eve : Il repousse aux enfers les ombres de la mort ; La terre a tressailli , le roseau se relève , L'oiseau reprend ses chants et l'orage s'endort. Accourez , enfants de Marie , Aux marches de l'autel ; Venez dans l'église fleurie Vers la Reine du ciel, « Les solennités du Christianisme, suivant une « juste remarque, sont coordonnées d'une manière « admirable aux scènes de la nature; et si, entre « autres exemples, la chute des feuilles amène la « fête des Morts pour l'homme qui tombe comme « les feuilles des bois , » c'est naturellement dans la saison des fleurs , et comme en plein printemps , que l'Église a dû placer le mois de Marie. Marie , en effet, n'a-t-elle pas été dans tous les siècles la rose mysti que, lecinnamome odoriférant, le lis des vallées, le myrte choisi, le vase des parfums? Il est donc trèsprésumable que , depuis plus de dix-huit cents ans, le cœur des Chrétiens s'est souvent épanoui au moment où la lerre semble éprouver un tressaillement de ré DÉVOTIONS A IA SAINTE VIERGE. 463 surrection ; et parmi les émotions qui Font fait palpi ter, plus d'une, sans doute , a été accompagnée d'un tendre élan vers la Mère de Dieu. La fête du Mois de Marie n'existait cependant pas encore ; son institution ne paraît pas devoir remonter au delà du seizième siècle. Suivant l'opinion de l'abbé de Sambucy et de quelques autres, l'honneur en doit revenir à saint Phi lippe de Néri, qui mourut à Rome en 1895. D'autres encore attribuent la même dévotion à un missionnaire nommé Lalomia , qui vivait plus tard , également en Italie. Si ce dernier n'en fut pas l'auteur, il en fut du le moins promoteur zélé. 11 composa en italien, sur ce sujet , un délicieux petit volume intitulé : Le Mois de Marie ou le Mois de Mai. Cet ouvrage fut , pour la pre mière fois , publié en français sous les auspices de ma dame Louise de France, prieure des Carmélites de Saint-Denis. 11 fut, plus près de nous, encore traduit dans notre langue, vers l'année 1814, par le R. P. Doré, dela compagnie de Jésus, lequel, en même temps , introduisit dans quelques communautés la cé lébration du Mois de Marie. Telle est l'origine récente, parmi nous, de l'une des plus gracieuses solennités de l'année chrétienne. On sait avec quelle rapidité elle s'est répandue par toute la France ; il n'y a pas de ha meau qui n'ait aujourd'hui , au printemps , son autel dont la nature seule fait tous les frais ; on pourrait même citer un grand nombre de pensions de jeunes filles ou de maisons particulières qui célèbrent, chaque soir, durant trente-un jours, cette véritable fête de famille. Afin d'encourager une pratique si édifiante, Pie VII , par un rescrit de la sacrée Congrégation des Mémoriaux, en date du 21 mars 1815, a accordé trois 464 CULTE DE MARIE. cents jours d'indulgence par jour à tous les fidèles de toutes les églises du monde, qui, soit en public, soit en particulier, honoreront la sainte Vierge d'un culte spécial, pendant le mois de mai , par de pieuses prières ou d'autres actes de vertu. Ce rescrit a, en outre, accordé l'indulgence plénière une fois pendant le cours de ce mois, pour le jour où, s'étant confessés et ayant communié , ils prieront pour les besoins de l'Église et selon les pieuses intentions de S. S. Ces indulgences sont applicables aux âmes du purgatoire. Le même souverain Pontife les a confirmées à perpétuité, par l'organe de la sacrée Congrégation des Indulgences , le 18 juin 1822. La pratique de cette dévotion est d'une touchante simplicité : dans l'église imposante ou la simple cha pelle illuminée et parée de fleurs, on voit d'abord ar river la multitude recueillie des enfants de la Maison d'or; puis, on récite les litanies de la sainte Vierge; on chante des cantiques , on écoute la parole de quelque missionnaire, d'un vieux pasteur ou d'un jeune lévite qui fait timidement ses premiers pas dans la chaire de vérité ; on recommande aux prières de l'assemblée la guérison d'un père mourant, la conversion d'un frère éloigné de l'Église par les orages du siècle , ou quelque autre vœu inspiré par l'ardente charité ; tous les ge noux fléchissent encore une fois , tous les fronts s'in clinent, toutes les lèvres répètent mystérieusement YAve, Maria, et chacun rentre sous le toit accoutumé avec des inquiétudes de moins et des espérances de plus ! Qu'est-ce donc que les plus brillantes fêtes du monde pourraient offrir en échange de ces jouissances si pures, DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 465 si naïves, si délicieuses! et'quelle prière pourrait plus sûrement arriver jusqu'au cœur de Marie que ces quel ques lignes empruntées à l'intéressant ouvrage inti tulé : La Femme et la Famille dans le Catholicisme : « Mère spirituelle de l'Église , soyez bénie entre toutes « les créatures ! Écoutez nos prières , recueillez nos « soupirs ! Obtenez-nous , pour le mois que nous con« sacrons à votre culte , les grâces de courage et de « vigilance sur nous-mêmes qui font la sainteté ! » STATUES, IMAGES, MÉDAILLES, CHAPELETS, etc. Ce qu'aucuns ont sottement cru que toutes peintures ou images taillées fussent ici défen dues, n'a jà besoin d'être réfuté, vu que l'intention de Moïse n'a été que de mainte nir la gloire de Dieu pure de toutes fictions et déguisements qui tendent à la corrompre. (Calvin , liv. i de son Institution sur le chap. 80 de l'Exode.) Il pourrait paraître au moins étrange de trouver en tête de ce chapitre la prétendue autorité de l'un des plus grands adversaires du Catholicisme , si l'on ne comprenait d'abord tout le poids de cette autorité, précisément parce qu'elle ruine de fond en comble les déclamations des disciples de cet hérésiarque , soit parce qu'en réalité l'Église n'a jamais pensé autrement. Voici, en effet, comment s'est expliqué le concile de Trente (sess. XXV) : « Les images de Jésus-Christ et de la Vierge, Mèro JG6 CTLTE DE MARIE. « de Dieu, ainsi que des autres Saints, doivenlêtre con« servées principalement dans les églises, et il leur faut « rendre l'honneur et la vénération qui leur est due , « non qu'on y croie quelque divinité ou quelque vertu « pour laquelle elles soient honorées , ou qu'il leur « faille demanderquelque chose, ou qu'il faille attacher « «a confiance aux images, comme les païens , qui met« taient leurs espérances dans les idoles, mais parce « que l'honneur qui leur est rendu se rapporte aux « originaux qu'elles représentent; de sorte que, par le « moyen des images que nous baisons, devant lesquelles « nous découvrons notre tête et nous nous mettons à « genoux , nous adorons Jésus-Christ et honorons les « Saints , dont elles sont la ressemblance , comme il a « été expliqué par les décrets des Conciles, et princi« paiement par ceux du second concile de Nicée, contre « ceux qui attaquaient les images. » « Il faut, continue le saint Concile, que les évêques «e enseignent avec soin qu'en représentant les histoires « de notre Rédemption par des peintures et autres sor« tes de ressemblance , le peuple est instruit et invité à « penser continuellement aux articles de notre foi. On « reçoit aussi beaucoup de fruit de toutes les saintes « images , parce qu'on est averti par là des bienfaits « divins et des grâces que Jésus- Christ a faites à son « Église , et aussi parce que les miracles et les bons « exemples des Saints sont mis devant les yeux des « fidèles , afin qu'ils rendent grâces à Dieu pour eux , « qu'ils forment leur vie et leurs mœurs suivant leur « exemple , et qu'enfin ils soient excités à adorer et à « pratiquer les exercices de piété. » Là est toute la loi. DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 407 Rien ne serait plus facile que d'établir qu'elle a été ainsi comprise et expliquée , tant sous l'Ancien que sous le Nouveau Testament. Tous les Pères de l'Église sont unanimes à cet égard. Tout ce qui vient d'être dit s'applique, à plus forte raison, aux reliques. Tout le monde sait qu'on entend par ce mot la dépouille mor telle des Saints, ainsi que les vêtements et les objets qui leur ont appartenu , les linges sur lesquels ils ont reposé après leur mort, le bois de leur sépulcre, la terre même qui les a couverts. La vénération pour les saintes reliques remonte au temps même des Apôtres ; et c'est depuis la même époque que les Chrétiens en placèrent sur leurs autels, puis dans des châsses. De même que les reliques , qui , dans tous les temps , ont eu droit à une vénération religieuse , les statues , ima ges, médailles et autres signes semblables de piété autorisés par l'Église , ne peuvent qu'être précieux pour les fidèles. Sans nous étendre plus longuement à ce sujet, et au point de vue de la doctrine, nous choi sirons pour exemples , à l'appui de ce qui vient d'être dit, deux faits mémorables, qui l'un et l'autre se lient au culte de Marie d'une manière spéciale. Le premier est relatif à la ceinture de la très-sainte Vierge. — Chez les Juifs , avant l'ère du Sauveur, une ceinture était portée par les jeunes filles, qui, à leur ma riage, allaient la déposer dans le temple; puis, en deve nant mères, elles la reprenaient et elles devaient égale ment respecter cet emblème de pudeur. Cette ceinture était toujours enterrée avec elles ; c'est ainsi que celle de la sainte Vierge fut, d'après une pieuse tradition, trouvée, en 450, dans son tombeau par Juvénal, pa triarche de Jérusalem. La translation de cette relique ù 468 CULTE DB MARIE. Constanlinople y fit établir deux fêtes particulières, pour être célébrées le 2 juillet et le 31 août, l'une en souvenir du jour de la translation même, l'autre en commémo ration de celui où Marie était allée momentanément dé poser sa ceinture dans le temple. Au commencement du 1 3e siècle , la conservation d'un dépôt si précieux passa dans l'église de Notre-Dame-du-Puy, en Velay. On lit dans la Vie de sainte Monique que la sainte Vierge lui apparut vêtue de noir avec une ceinture de la même couleur. C'est par suite de cette mysté rieuse apparition que fut établie , dans l'ordre de SaintAugustin , la Confrérie de la Ceinture de la Mère de Dieu. A ce titre fut ajouté celui de Notre-Dame-deConsolation, l'an 1446 , sous le pontifieat d'Eugène IV. De là, sans nul doute, est venu pour les religieux et les religieuses l'usage de porter des ceintures et des cordons en l'honneur de Marie. Le second fait se rapporte au tableau peint par saint Luc. Tout le monde sait que, suivant une tradition respectable , cet évangéliste peignit plusieurs portraits de la sainte Vierge, et qu'il en fit don aux premiers chrétiens. Les originaux n'en furent point conservés, mais il en fut fait des copies , et l'un de ces tableaux est encore exposé à Rome dans l'église de Sainte-Ma rie. Un ancien auteur raconte que cette image ayant été portée en procession par le pape saint Grégoire dans un temps de peste, le fléau cessa sur-le-champ, et que des voix angéliques furent entendues durant cette cérémonie. Après ces exemples , qui pourrait trouver un sujet de blâme , ou même de scrupule , dans le pieux usage des fidèles, qui consiste à placer des statues et des ta DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 469 bleaux de Jésus-Christ, de la bienheureuse Vierge ou des Saints, soit dans les opulentes basiliques, soit dans les pauvres églises de campagne? Qui n'éprouverait pas une secrète et réelle consolation à avoir de semblables images dans sa demeure , dans sa chambre , dans le petit oratoire où tout doit aider à la médita tion? On a déjà vu que Calvin admettait toutes ces choses au moyen d'une distinction fort simple et adop tée par les saints Pères. Luther , qui partage avec lui le triste privilège d'avoir été l'implacable ennemi de l'Église catholique, ne trouvait point d'idolâtrie dans la doctrine sur les images et les croix ; il les défendit , au contraire, avec chaleur contre Carlostad et ses as sociés qui les avaient détruites dans les temples de Wittenberg; et Mélanchthon, autre chef protestant, qui publia les ouvrages de Luther, fit placer, au frontis pice, l'image de ce dernier, représenté à genoux devant un crucifix. C'en est assez, sans doute, pour éta blir que la dévotion des statues ou statuettes , tableaux et images de la sainte Vierge , est à l'abri de toute con troverse sérieuse. 11 en est de même des médailles des tinées à nous retracer le souvenir de Marie , comme les objets qui ont appartenu à une personne aimée et qui n'est plus avec nous, servent encore à nous retracer ses traits et à nourrir l'attachement que nous lui avons voué. La pratique de porter des médailles a été celle des plus grands Saints et des princes les plus illustres : ainsi Stanislas Kotska couvrait souvent de ses chastes baisers une médaille de la sainte Vierge , en répétant que c'était pour ne pas oublier sa bonne Mère. Charlemagne avait toujours une médaille de Notre-Dame at 27 470 CULTE DE MARIE. tachée à son cou avec une chaîne d'or , et ne voulut point en être séparé , même dans son tombeau. Louisle-Débonnaire, Empereur d'Occident et Roi de France, portait toujours sur lui une image semblable , et il ar rivait souvent qu'étant à la chasse, il s'éloignait de ceux qui lui servaient d'escorte, se mettait à genoux, et priait Marie qui le protégea dans plusieurs rencontres périlleuses. C'est donc depuis plusieurs siècles, et dans diverses contrées , que les Chrétiens ont aimé à porter sur eux des médailles à effigies pieuses. Des monnaies des États romains et du Bas-Empire présentent sur une face la tête du prince régnant , et sur le revers l'image de la sainte Vierge. 11 y a même eu très-souvent des médailles exclusivement consacrées à Marie. La der nière, créée par "ordre royal, fut celle que fit frapper Charles X lors de son avènement à la couronne. Le chiffre de Marie y était grave, au milieu de rayons lumineux , avec ces mots à l'entour : Deiparœ primum publice invocatœ. 24 septemb. 1824. , Au surplus, des indulgences, dont nous aurons plus tard l'occasion de faire connaître l'étendue , sont atta chées aux statuettes , rosaires, chapelets, croix, crucifix et médailles, qui ont reçu la bénédiction de notre saint Père le Pape , des Évêques ou des autres ministres de l'Église autorisés à cet effet. Sa Sainteté veut que les images de la sainte Vierge , ainsi que celles des Saints, pour être indulgenciées , soient de métal et nullement des gravures et des peintu res ; elle défend que les croix, crucifix, statuettes et mé dailles soient de fer, d'é tain, de plomb, de bois ou d'autre matière facile à se détériorer : ces objets doivent être d'or, d'argent, de cuivre ou d'un autre métal très-solide. dévotions A là sainte vierge. 471 Seulement les chapelets de bois peuvent être indulgenciés ; ceux de verre pourraient l'être également , si les grains en étaient compactes et solides ; mais les chape lets à bague rie sont pas susceptibles d'indulgences. Enfin les indulgences attachées à ces objets bénis ne peuvent être gagnées que par les personnes auxquelles ils auront été concédés, ou par celles à qui ces mêmes personnes les auront distribués pour la première fois. On peut, après tout, invoquer, de nos jours, des autori tés imposantes sur un tel sujet. L'une des principales est celle du Docteur Wise.mah , professeur non moins cé lèbre en France qu'en Angleterre et en Italie. 11 s'ex prime ainsi dans ses Conférences sur les Cérémonies de la Semaine-Sainte , à Rome : « On ne comprend pas « Comment , dans les systèmes de religions modernes , « a pu prévaloir quelquefois ce principe ,q ue les for« mes extérieures nuisent à l'esprit intérieur. La seule « connaissance do la double nature de l'homme suffit , « ce me semble , à réfuter cette erreur. L'expérience ft prouve chaque jour coiribien aisément on oublie les k devoirs de la vie intérieure , quand l'obligation n'en « est pas sans cesse rappelée par le moyen des sens. On « voudrait qu'à l'ouïe seule appartint de nous trans« mettre les leçons de la morale religieuse , tandis que « l'action de la vue , le plus noble et le plus vif de nos « sens, serait entièrement bannie de l'enseignement « chrétien. Mais pourquoi donc? N'est-ce pas la même « main qui les créa tous les deux? et tous les deux ne a peuvent-ils pas rendre hommage à celui qui les a « faits? Si la pompe de nos cérémonies peut distraire « et faire perdre de vue leur objet , on en peut , certes , 472 « « « « « « « <i « « « « « « « « « « « « « « « CULTE DE MARTE. dire tout autant du débit et de l'art d'un orateur. Appliquons ces idées à notre sujet. Si la méditation de la Passion de Jésus-Christ doit être la plus noble occupation d'un vrai Chrétien, qui nous empêche, en assistant à ces offices , d'ouvrir notre âme à tous les pieux sentiments d'une intime union avec le Sauveur? Tout nous y porte , au contraire , et nous aide. Quand l'infortunée Marie Stuart fut sur l'échafaud , elle pria pour son implacable persécutrice Elisabeth ; puis, soulevant le crucifix qu'elle portait, elle s'écria : Seigneur, vous dont les bras ont été étendus sur la croix, recevez-moi dans les bras de votre miséricorde, et pardonnez-moi mes péchés. Et comme le comte de Kent lui disait avec dureté ' Madame, vous feriez mieux de laisser là vos momeries papistes, et de porter Dieu dans votre cœur; elle répondit (remarquez ces douces et justes paroles) : Je ne puis tenir dans mes mains l'image de ses souffrances, sans l'avoir en même temps dans mon cœur. Qui des deux parlait le véritable langage de la nature? et quels sentiments voudrions-nous adopter pour les nôtres, ceux du fanatique exécuteur de la sentence , ou ceux de la royale victime? » DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 473 PRATIQUES OU PRIÈRES DIVERSES EN L'HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE. LES CINQ PSAUMES DU SAINT NOM DE MARIE. La dévotion envers Marie a depuis longtemps porté les fidèles à honorer son saint Nom par la récitation de cinq psaumes particuliers , dont les lettres initiales for ment précisément ce nom, Maria. Cette pieuse pratique était déjà connue au milieu du douzième siècle en Italie et en France ; elle s'y est propagée depuis que le véné rable Innocent XI, en 1684, et ses successeurs ont ac cordé des indulgences aux associés qui récitent habi tuellement les cinq psaumes du nom de l'auguste Vierge. Nous en avons déjà donné l'indication , mais la voici complète : Ant. Marin- nomen. Ant. Le nom de Marie. I. — CANTIQUE DE LA SAINTE VIERGE. Magnificat anima mea Dominum, ete. (Voyez page 259.) Ant. Maria- nomen cuncAnt. Le nom de Marie Tait la tas illustrat Ecclesias : eni gloire de toutes les églises de fecit magna, qui potens est, l'univers : en elle le Tout-Puiset sanctum nomen ejus. sant a fait de grandes choses, et son nom est saint. Ant. A solis ortu. Ant. De l'Orient. 11. — PSAUME 119. Ad Dominum , cum tribularer, ete. (Voyez page 119.) Ant. A solis ortu usque Ant. De l'Orient jusqu'à l'Ocad uccusum laudabile no- rident le nom du Seigneur est men Domini, et Maria; Ma- digne de louanges, et celui de tris ejus. Marie, sa Mère, l'est également. Ant. Refugium est. Ant. C'est un refuge. 47 I CULTE DE MARIE. 111. PSAUME 118. Répandez votre grâce sur moi, Seigneur ; donnez-moi l'esprit de vie , et je garderai vos paro les. Otez-moi le voile qui couvre mes yeux, afin que je contemple les merveilles de votre loi. Je suis voyageur dans une terre étrangère; ne me cachez pas vos commandements. Mon âme se consume de jour en jour du désir de voir vos ju gements. Vous avez châtié les superbes, et ceux qui s'écartent de votre loi sont l'objet de vos malédic tions. Eloignez de moi le mépris et l'opprobre, parce que j'observe vos oracles. Les princes se sont assis pour me juger ; ils ont parlé contre moi , et votre serviteur ne s'oc cupe qu'à réfléchir sur votre justice. Car vos oracles sont mes dé lices et mes guides. Retribue servo tuo, vivifica me : et custodiam sermones tuos. Revela oculos meos, et considerabo mirabilia de lege tua. Incola ego sum in terra : non abscondas a me man data tua. Concupivit anima mea desiderare justilicationestuas, in omni tempore. Increpasti superbos; maledicti qui declinant a niandatis tms. Aufer a me opprobrium et contemptum , quia testimonia tua exquisivi. Etenim sederunt princi pes, et adversum me loquebantur ; servus autem tuus exercebatur in justificationibus tuis. Nam et testimonia tua meditatio mea est, et consilium meum justilicationes tuœ. Adhsesit pavimento anima Mon cœur est attaché à la poussière ; rendez-moi la vie se mea ; vivifica me secundum verbum tuiuu. lon votre parole. Je vous ai déclaré mes voies, Vias meas enuntiavi , et et vous m'avez exaucé ; décou vrez-moi le terme de vos dé exaudisti me; doce mejusticrets. ficationes tuas. Donnez-moi l'intelligence de Viam j ustilicat ionum tuavos préceptes; je méditerai vos rum instrue me ; et exercemerveilles. bor in mirabilibus tuis. Mon âme se consume dans sa Dormitavit anima mea douleur ; fortifiez-moi selon vo prœ tœdio ; confirma me in. tre promesse. verbis tuis. Détournez de moi la voix de Viam iniquitatis amove a l'iniquité ; manifestez votre loi. me ; et de lege tua miserere mei. DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. Viam veritatis elegi ; juJ'ai choisi la route de la vé dicia tua non sum oblitus. rité; vos jugements sont pré sents a mes yeux. Adhœsi testimoniis tuis, Je me suis attaché à vos or Domine; noli me confun- donnances ; ne trompez pas mon dere. attente. J'ai couru dans la voie de vos Viam mandatorum tuorum cucurri, cum dilatasti commandements, quand vous avez dilaté mon cœur. cor meum. Ant. Refugium est in triAnt. Le nom de Marie est un bulationibus Marise nomen refuge dans l'adversité pour tous omnibus illiid invocantibus. ceux qui l'invoquent. Ant. In universa terra. Ant. Dans le monde entier. IV. — PSAUME 125. In convertendo Dominus sicut consolati. (Voyez page Ant. In universa terra admirabile est nomen tuum, ô Maria. Ant. Annuntiaverunt. captivitatem Sion, facti sumus 246.) Ant. Dans le monde entier votro nom est admirable , ô Marie. Ant. Ils annoncèrent. V. — PSAUME 122. Ad te levavi oculos meos, qui habitas in cœlis. (Voyez page 241.) Ant. Les cieux ont proclamé Ant. Annuntiaverunt cœli nomen Mari», et videront le nom de Marie, et tous les omnes populi gloriam ejus. peuples ont vu sa gloire. jfr Sit nomen Virgipis Ma 9r Que le nom de la Vierge rise benedictum. Marie soit béni. i\- Dès maintenant et jusque n) Ex hoc nunc et usque dans les siècles des siècles. in sœculum. OREMUS. PRIONS. Concede, qusesumus, omnipotens Deus, ut fideles tm, qui sub sanctissimœ Virginis Marisa nomine et protectione lœtantur, ejus pia intercessione a cunctis malis liberantur in terris, et ad gaudia seterna pervenire mereantur in coulis. Per. Accordez-nous , nous vous en prions, Dieu tout-puissant , que vos fidèles qui se réjouissent sous le nom et la protection de la très-sainte Vierge Marie, soient par sa pieuse intercession délivrés de tous les maux sur la terre , et en possession des joies éternelles dans le ciel. Par. 476 CULTE DE MARIE. PRIÈRES POUR LES QUINZE MYSTÈRES. l'f Ordre. — Mystères Joyeux. I. — L'ANNONCIATION. Fruit du Mystère : l'Humilité. 0 Jésus, regardez mon âme, et qu'un abîme d'humilité at tire en moi l'abîme de vos miséricordes. II. — LA VISITATION. Finit du Mystère : la Charite-. O Marie , qui avez apporté dans la maison d'Elisabeth de plus abondantes bénédictions que l'Arche sainte chez Obédédon , visiter ma pauvre âme , et que par votre intercession el!e soit sanctifiée comme saint Jean-Baptiste. III. — LA NATIVITÉ DE JÉSUS. Fruit du Mystère : la Pauvrete'. 0 Marie , notre Mère , obtenez-nous le détachement des biens de la terre , afin que , riches de nos privations , nous puissions contribuer au soulagement spirituel et temporel du prochain. IV. — LA PRÉSENTATION DE JÉSUS AU TEMPLE. Fruit du Mystère : l'Obéissance. 0 Marie, mourir mille fois plutôt que de jamais me séparer de l'obéissance due à Dieu et au vicaire de Jésus-Christ. V. — JÉSUS RETKOUVÉ DANS LE TEMPLE. Fruit du Mystère : la Recherche de Jésus. O Jésus, qui m'avez recherché lorsque je vous fuyais, vous éloigneriez-vous de moi , maintenant que je vous cherche ? II» Ordre. — Mystères Douloureux. I. — L'AGONIE DE JÉSUS. Fruit du Mystère : la Contrition. 0 Jésus , qui avez pleuré mes péchés avec des larmes de sang, accordez-moi cette contrition intérieure , surnaturelle et souveraine, sans laquelle il n'y a pas de conversion véritable. II. — LA FLAGELLATION. Fruit du Mystère : l'Amour de la Pénitence. Notre amour pour vous . ô Jésus , ne serait point véritable , DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE 477 si nous ne nous unissions à vos- douleurs, lorsque tant d'in fortunés vous méconnaissent et vous outragent. III. — LE COURONNEMENT D'ÉPINES. Fruit du mystère : la Mortification de l'amour-propre. Que votre volonté sainte, ô mon Dieu, me détermine dans toutes mes actions , afin que jamais la crainte de déplaire aux hommes, ni le désir d'en être estimé ne me fasse agir. IV. — LE PORTEMENT DE CROIX. Fruit du Mystère : le Svpport des tribulations. J'accepte, ô mon Dieu, les peines de mon état, comme des croix choisies par votre miséricorde pour me sanctifier. V. — LE CRUCIFIEMENT. Fruit du Mystère : l'Amour de Jésus et de Marie. O Jésus, ô Marie, vos noms prononcés avec foi raniment l'espérance dans les cœurs les plus coupables ; souffrez que nous opposions ces noms chéris à la justice éternelle pour ar rêter ses coups. IIIe Ordre. — Mystères Glorieux. I. — LA RÉSURRECTION. Fruit du Mystère : la Conversion. O Jésus , frappez d'une lumière vive et puissante les persé cuteurs de la vérité, comme vous terrassâtes saint Paul sur le champ de Damas. II. — l'ascension. Fruit du Mystère : le Désir du Ciel. Courage, âme fidèle, encore quelques combats, encore quelques sacrifices , et la couronne est a vous. III. — LA PENTECOTE. Fruit du Mystère : le Recueillement et la Pureté. Esprit de force et de douceur, donnez-moi ces deux vertus, afin que je m'oppose efficacement au mal et que je fasse ai mer le bien. IV. — L'ASSOMPTION. Fruit du Mystère : la Grâce d'une bonne mort. Vierge sainte , aidez-moi par votre intercession à briser les 27. 478 CULTE DE MARIE. liens qui m'attachent au péché , afin que le moment de ma mort soit le commencement de mon bonheur. V. — LE COURONNEMENT DE MARIE. Fruit du Mystère : la Confiance en la sainte Vierge. Reine du ciel , sauvez par votre intercession notre patrie de ses propres excès, et conservez-nous le précieux dépôt de la foi catholique , apostolique et romaine. LES SEPT MYSTÈRES JOYEUX DE LA SAINTE VIERGE, COMMUNÉMENT APPELÉS LES SEPT ALLÉGRESSES QU'ELLE A RESSENTIES SUR LA TERRE. I. Réjouissez-vous, Marie, de ce qu'étant saluée par l'Ange, vous avez conçu le Verbe divin en vos sacrées entrailles, avec un contentement infini de votre âme très-sainte. Ave, Maria. II. Réjouissez-vous, Marie, de ce que, brûlant du divin amour et animée du Saint-Esprit, vous avez surmonté la hauteur et les difficultés des montagnes de Judée pour aller trouver votre cousine Elisabeth, où vous ouïtes les louanges qu'elle vous donna, et où , élevée en esprit, vous magnifiâtes votre Seigneur et Dieu. Avb, Maria. III. Réjouissez-vous , Marie , de ce qu'au bout de neuf mois ce divin Messie que vous aviez tant désiré pour notre salut na quit brillant d'une céleste lumière , et fut adoré par toutes les troupes des esprits bienheureux. Ave, Maria. IV, Réjouissez-vous, Marie, de ce que vous l'avez vu adorer et reconnaître pour vrai Dieu, pour Roi et Sauveur du monde par trois rois venus d'Orient, parce que, ô Mère bienheu reuse , ce vous devait être un grand contentement de voir de si bonne heure des marques de sa grandeur, et de si assurés présages de la conversion des Gentils. Ave, Maria, DÉVOTIONS A LA SAINTE VIERGE. 479 Réjouissez-vous, Marie, de ce qu'après l'avoir cherché trois jours avec une inquiétude et une peine non pareilles , vous le trouvâtes enfin dans le Temple , au milieu des doc teurs, tous étonnés de sa prodigieuse doctrine et de sa facilité à résoudre leurs plus subtils arguments , et à expliquer les points les plus cachés de la sainte Ecriture. Ave , Maria. VI. Réjouissez-vous , Marie , de ce qu'après avoir été plongée le vendredi et le samedi dans un océan de douleurs , vous en fûtes miraculeusement tirée et ranimée d'une joie égale & cette douleur, le dimanche au point du jour, lorsque vous vîtes votre cher Fils, l'âme de vos désirs et de vos plus chères pensées, ressuscité ; lors, dis-je, que vous le vîtes accompagné de tous les saints Pères , triomphant de la mort, chargé des glorieuses dépouilles de l'enfer, et enfin autant plein de gloire et de majesté que vous l'aviez vu deux jours auparavant rem pli de douleurs et d'afflictions. Ave, Maria. VII. Réjouissez-vous, Marie, de ce qu'étant parvenue à l'heure de votre heureux trépas, et de ce qu'ayant rendu l'âme, vous fûtes trois jours après élevée au ciel , couronnée et établie par la sainte Trinité Reine des anges et de tout l'univers. Ave, Maria. LES SEPT MYSTÈRES GLORIEUX QUI FONT LA FÉLICITÉ DE LA SAINTE VIERGE DANS LE CIEL. I. Réjouissez-vous , ô Epouse du Saint-Esprit , pour le con tentement que vous recevez maintenant dans le ciel, parce qu'à cause de votre pureté et virginité vous êtes élevée audessus des chœurs des anges. Ave, Maria. H. Réjouissez-vous, ô Vierge, Mère de Dieu, pour le plaisir que vous ressentez dans le ciel, parce que, comme le soleil ici-bas en terre éclaire tout le monde , de même la splendeur de vos vertus et de votre gloire embellit le Paradis. Ave, Maria. 480 CULTE DE MARIE. III. Réjouissez-vous, ô Fille de Dieu, pour le bien que vous possédez en Paradis , d'autant que tous les chœurs des anges et archanges , trônes , dominations , et tous les esprits bien heureux vous honorent , révèrent et reconnaissent pour Mère de leur Créateur. Ave, Mahia. IV. Réjouissez-vous , ô Mère glorieuse, pour cette grande joie que vous sentez et possédez eu Paradis , de ce que toutes les grâces que vous demandez à votre Fils vous sont aussitôt ac cordées, et que vous êtes comme le canal par où elles coulent du sein de Dieu dans nos âmes. Ave, Maria. Réjouissez-vous , ô espérance des pécheurs , refuge des af fligés , pour cette grande joie que vous possédez en Paradis , parce que le Père éternel récompensera tous ceux qui vous louent saintement par leurs prières et qui vous honorent vé ritablement par l'imitation de vos vertus, en leur donnant sa grâce en ce monde , et en l'autre sa très-sainte gloire. Ave, Makia. VI. Réjouissez-vous, ô Vierge glorieuse, parce que vous avez mérité d'être aussi assise proche de Jésus-Christ , votre Fils , qui est à la droite du Père éternel. Ave, Maria. VII. Réjouissez-vous, ô Mère, Fille et Epouse de Dieu, parce que toutes les joies , les grâces , les privilèges et faveurs dont vous jouissez dans le ciel ne se diminueront jamais, mais plutôt s'augmenteront jusqu'au jour du jugement et dureront dans l'étendue de tous les siècles. Ave, Maria. Nous croyons pouvoir nous dispenser de poursuivre la série des pratiques ou oraisons analogues en l'honneur de Marie ; elles sont fort multipliées ; chaque diocèse et même chaque église en a d'ailleurs de particulières , telles que les oraisons jaculatoires de l'Immaculée Conception, les quarante Ave, Maria du saint enfantement, le chapelet des sept Douleurs, etc. INDULGENCES ACCORDÉES EN L'HONNEUR DE LA SAINTE VIERCE. XII Il faut que tout le monde comprenne bien que ces trésors célestes de l'Eglise sont dis pensés pour l'entretien de la piété. (Concile de Trente.) Ut tandem cœlestes nos Ecclesiœ thesauros ad pietatem exerceri omnes intelligant. Après avoir considéré le culte de Marie comme un arbre magnifique dont les racines ont pénétré la pro fondeur des siècles , et sur la tige duquel s'élèvent tous les jours de nouveaux et brillants rejetons, il ne reste plus au Chrétien qu'à savourer les fruits délicieux qui sont suspendus à chacun de ses rameaux. Ces fruits sont ce que l'Église a décorés du nom d'Indulgences. Nul catholique ne peut ignorer que l'on entend par Indulgences, la rémission des peines temporelles encou 482 CULTE DE MARIE. rues par le péché. Le pécheur, après avoir obtenu de Dieu la rémission de la peine éternelle , par le sacre ment de pénitence , doit encore satisfaire par une peine temporelle à la justice divine : c'est cette satisfaction qui est l'objet des Indulgences. Le péché produit, en effet , dans l'âme deux fruits amers , savoir, la coulpe qui fait perdre la grâce et l'amitié de Dieu , et la peine qui prive du bonheur de le posséder dans le Ciel. Cette peine est éternelle ou temporelle. Pour ce qui est de la peine éternelle , la coulpe et la peine sont entière ment remises par le moyen des mérites de Jésus-Christ dans le sacrement de pénitence , pourvu qu'on le re çoive avec les dispositions requises. Mais une telle re mise ne peut avoir lieu qu'au prix de pénitences ou satisfactions proportionnées à la nature des fautes en ce qui touche la peine temporelle à subir sur la terre : car cette dernière peine n'est pas toujours entièrement remise dans le sacrement , et elle s'acquitte ici-bas par les bonnes œuvres et la pénitence , ou dans l'autre vie par le Purgatoire. Or, comme le Chrétien ne peut pas savoir s'il a obtenu en ce monde la rémission entière ou partielle de ses iniquités , il n'a pu y avoir d'autre moyen de suppléer à l'insuffisance des satisfactions, que de le faire participer pour cela aux saintes Indul gences. En trois mots , les péchés nous sont remis , quant à la coulpe et à la peine éternelle , par le sacre ment de pénitence ; — mais il reste à acquitter une peine temporelle , peine qui , si elle n'a pas été suffi sante en ce monde, sera complétée dans l'autre; — c'est ce complément qui peut s'obtenir par les Indul gences ; et grâce au merveilleux effet de la communion des biens spirituels entre tous les membres de l'Église, INDULGENCES. 483 vivants ou défunts, ces Indulgences sont applicables , soit aux pécheurs convertis , soit aux âmes du Purga toire. Le Concile de Trente appelle les Indulgences, Trésors célestes, et Clément VI, de glorieuse mémoire, s'expli que ainsi sur ce sujet : « Jésus-Christ, par les mérites « surabondants de sa Passion , laissa à l'Église mili« tante sur la terre un trésor infini , qui n'est pas en« veloppé dans un linceul ni caché dans un champ , « mais qu'il a confié , pour le dispenser d'une manière « salutaire aux fidèles , à l'apôtre saint Pierre qui a les « clefs du Ciel, et à ses successeurs, vicaires de Jésus« Christ sur la terre. A l'abondance de ce trésor, on « ajoute les secours , c'est-à-dire les mérites de la bien« heureuse Marie, Mère de Dieu et de tous les élus, « depuis le premier jusqu'au dernier. » Ainsi, les mé rites de Jésus-Christ sont le trésor de miséricorde; l'Église ouvre ce trésor , et les bienfaits en sont répan dus et distribués par les Indulgences. On divise communément les Indulgences en deux classes : les unes sont partielles, c'est-à-dire de jours, de quarantaines , d'années , en rémission d'une partie de la peine temporelle à subir en ce monde ou en l'autre. Cette rémission est égale à celle qu'on obtien drait, en s'asujétissant aux pénitences que les anciens canons avaient prescrites pour le même nombre de jours, de quarantaines ou d'années.—Les autres se nom ment plénières ou en forme de jubilé , et procurent la rémission pleine et entière de la peine temporelle dont nous sommes débiteurs envers Dieu pour nos péchés , bien qu'ils nous soient pardonnés; en sorte que, si nous venions à mourir, après avoir dignement rempli les 484 CULTE DE MARIE. conditions pour obtenir une Indulgence plénière , les théologiens assurent que nous irions droit 'au Ciel. Le premier exemple d'Indulgences semble résulter d'une lettre de saint Paul aux Corinthiens. Il fut ap pliqué à un coupable que l'Apôtre voulut préserver du désespoir. Jusqu'aux troisième et quatrième siècles, ce relâchement ou cette promesse de pardon faits par les pasteurs de l'Église furent fréquents ; plus tard , on dressa des canons pénitentiaux , contenant des condi tions sévères ; et dans le même temps , on vit souvent les martyrs ou les confesseurs persécutés intercéder auprès des évêques en faveur de pénitents dignes d'in dulgence. Enfin, il est à remarquer qu'en ayant égard à cette intercession des martyrs , l'Eglise avait à sa disposition , comme source inépuisable de pardons, les mérites infinis de Jésus-Christ, de la bienheureuse Vierge Marie et des Saints. Le plus ancien souvenu- des Indulgences accordées par écrit remonte au pape Nicolas Ier , qui vivait au milieu du neuvième siècle, et la plus ancienne Indul gence pour les morts, marquée dans l'histoire de l'Église, est celle que le pape Pascal Ier attacha, vers l'an 817, à l'église de Sainte-Praxède. Dans le quin zième siècle , Sixte IV déclara, par une bulle , que les Indulgences étaient utiles aux morts. Son successeur , Innocent VIII , accorda des Indulgences en faveur des morts à ceux qui visiteraient l'église de Sainte-Marie. Clément VII , Jules III et Grégoire XIII étendirent aux âmes du Purgatoire les Indulgences des Jubilés accordés par eux. Pour gagner les Indulgences , il faut d'abord avoir l'intention de les gagner; puis être en état de grâce; INDULGENCES. 485 enfui, accomplir les œuvres et les conditions indiquées par la bulle qui les contient, quant au temps, à la manière, au but, etc. Les principales de ces conditions sont ordinairement la confession, la communion et certaines prières. 11 a paru convenable de présenter à la fin de cet ou vrage la série, ayant eu lieu jusqu'à ce jour, des Indul gences particulières ou plénières attachées spéciale ment par les souverains Pontifes aux dévotions en l'hon neur de la très-sainte Vierge. Le relevé en a été presque entièrement emprunté à un recueil fort intéressant , traduit de l'italien de Marini, par l'abbé T"*, sous le titre de Recueil officiel de toutes les Indulgences accor dées jusqu'à nos jours. INDULGENCES EN L'HONNEUR DE MARIE. Invocation du saint Nom de Marie. Animé du désir que les fidèles aient habituellement présents à l'esprit et sur les lèvres les saints noms de Jésus et de Marie, surtout à l'article de la mort, Sixte V, par une bulle du 15 juillet 1587, accorde à perpétuité 25 jours d'Indulgences à ceux qui invoque ront dévotement ces saints noms , et l'Indulgence plénière à l'article de la mort , à ceux qui auront eu , pen dant leur vie , la pieuse coutume de se saluer et de répondre ainsi en quelque langue que ce soit : Jésus et Marie soient loués. — Ainsi soit-il ou dans tous les siècles. 486 CULTE DE MARIE. Benoît XIII , par un décret de la sacrée Congrégation des Indulgences, du 12 janvier 1728, a confirmé les mêmes Indulgences. Les trois Oraisons jaculatoires '. Pour accroître la dévotion qu'ont les fidèles à invo quer les saints noms de Jésus, de Marie et de Joseph , et pour obtenir leur protection à l'heure de la mort , Pie VII a accordé à perpétuité trois cents jours d'Indul gences chaque fois qu'on récitera avec un cœur contrit ces trois oraisons jaculatoires : Jésus, Joseph et Marie, je vous donne mon cœur et mon âme. Jésus, Joseph et Marie, assistez-moi dans mes derniers moments. Jésus, Joseph et Marie, que je meure en paix avec vous. La récitation d'une de ces trois oraisons procure en core cent jours d'Indulgences applicables , comme les autres , aux âmes des défunts. Par ses bulles du 9 juillet 1568 et du 5 avril 1571, Pie V accorde à tous les fidèles qui sont obligés à la ré citation de l'office cent jours d'Indulgences chaque fois qu'ils récitent celui de la sainte Vierge les jours pres crits par les rubriques du Bréviaire romain ; — et en 1 On entend par oraison jaculatoire une prière faite du fond du cœur, par laquelle on s'élève à Dieu avec une fervente dé votion. Ce mot vient du latin jaculum, qui veut dire trait , dard, parce que les oraisons courtes et ferventes sont des élancements de l'âme vers Dieu, qui s'élèvent vers lui comme un trait. INDULGENCES. 487 outre , cinquante jours d'Indulgences à ceux qui , par dévotion , récitent le même office. Le Scapulaire. Les Indulgences attachées à la Confrérie du SaintScapulaire sont pléniôres ou partielles. Indulgences plénières. 1° Le jour de l'entrée dans l'association, aux condi tions ordinaires ; 2° le jour de la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, ou l'un des jours de l'octave, après confession , communion et prière ; 3° à l'article de la mort pour les associés qui se confessent et communient ; 4° pour l'assistance à une procession à un des diman ches du mois , avec la permission de l'évêque , en se confessant et communiant ce jour-là ; 5° à ceux qui , par maladie ou infirmité , ne pouvant assister à la pro cession , visitent la chapelle de la Confrérie ; — à ceux qui , ne pouvant faire cette visite , récitent l'office de la sainte Vierge , ou bien cinq Pater et cinq Ave ; et aux religieux et religieuses qui récitent en commun ou en particulier les litanies des Saints et font les autres pra tiques de la Confrérie. Indulgences partielles. 1° Cinq ans et cinq quarantaines , une fois par mois, à ceux qui, portant le scapulaire, communient et prient Dieu pour les intentions ordinaires ; 2° trois ans et trois quarantaines à ceux qui font les mêmes choses le jour de la fête de la sainte Vierge ; 3° cinq ans et cinq qua rantaines à ceux qui accompagnent le saint Viatique en 488 CULTE DE MARIE. priant pour les malades; 4° trois cents jours à ceux qui s'abstiennent de viande le mercredi ; 5° quarante jours une fois par jour à ceux qui récitent sept fois le Pa ter et YAve en l'honneur de la sainte Vierge ; 6° cent jours à ceux qui suivent le corps d'un défunt au cime tière ; 7° cent jours à ceux qui récitent l'office de la sainte Vierge avec piété ; 8° cent jours pour assistance à la Messe ou aux offices de la Confrérie , ou pour des œuvres pies. Toutes ces Indulgences, accordées par Benoit XIV, ont été confirmées et étendues aux âmes des défunts par Clément X, le 2 janvier 1672. L'Ave , Maria. — Le Rosaire. Benoit XIII , par le bref du 13 avril 1726 , accorde à tous les fidèles qui réciteront dévotement le Rosaire cent jours d'Indulgences pour chaque Pater noster, ou Ave, Maria, soit pour les quinze dizaines, soit pour le tiers seulement ; et de plus , Indulgence plénière , une fois par an , le jour qu'il aura choisi , à celui qui aura récité tous les jours au moins le tiers du Rosaire, pourvu qu'il se confesse et communie le jour où il vou dra la gagner. Un autre bref d'Innocent XI, du 31 juil let 1769, et un de Pie VI , du 16 février 1808, font jouir de beaucoup d'autres Indulgences , moyennant pareille récitation ou quelques autres oeuvres pies , tous ceux qui sont inscrits dans la Confrérie du Rosaire, en quel que partie du monde que ce soit. Il faut, d'ailleurs, remarquer que, pour gagner les indulgences, le Ro saire ou chapelet doit avoir été indulgcncié par un prêtre en ayant le pouvoir, et que celui qui récite l'un INDULGENCES. 489 ou l'autre doit réfléchir, à chaque dizaine, sur l'un des mystères. Par des bulles de Léon X , de Clément XI et de Be noît XIV, de nombreuses Indulgences ont été accordées à ceux qui récitent ou portent sur eux le chapelet de sainte Brigitte. Ces Indulgences se gagnent en récitant quinze dizaines, ou cinq seulement, comme pour le Rosaire. L'Angclus Domini , ou Regina coeli. I-a dévotion de YAngelus ayant été approuvée par une bulle de Jean XXII, du 13 octobre 1318, ce Pape avait accordé quelques jours d'Indulgences à ceux qui s'en acquitteraient avec un cœur contrit. — De plus grandes Indulgences y furent attachées par Benoît XIII, le 14 sep tembre 1724, lequel accorda cent jours d'Indulgences pour chaque fois , et l'Indulgence plénière une fois par mois à ceux qui , une fois par jour pendant le cours d'un mois, auront récité, le matin , ou à midi, ou le soir, YAngelus et trois Ave, Maria. — Benoît XIV a confirmé, le 17 avril 1742, les mêmes Indulgences, et déclaré que YAngelus, qui se dit ordinairement à ge noux , doit cependant être récité debout tous les di manches de l'année , à commencer des premières vê pres, c'est-à-dire du samedi soir; que pendant le temps pascal on dira debout, au lieu de YAngelus, le Regina cSli, avec le verset et l'oraison qui suivent ; et que ceux qui ne savent pas le Regina cali gagneront l'Indulgence en récitant YAngelus. 490 ÇUXTE DE MARIE. .Le Salve , Regina, et le Sub t;ium praesidium. Par le décret de la sacrée Congrégation du S avril 1 786, Pie VI, en approuvant la prière Salve, Regina, accorde à perpétuité une Indulgence de cent jours, pour chaque jour, et le dimanche une Indulgence de sept ans et sept quarantaines à tous les fidèles qui réciteront le matin cette prière avec les versets , et le soir celle du Sub tuum praesidium. Il accorde encore à perpétuité à ceux qui les réciteront l'une et l'autre tous les jours , pendant tin mois, deux Indulgences plénières à gagner deux dimanches de ce mois, au choix, moyennant con fession , communion et prière , suivant l'intention du souverain Pontife. 11 permet encore de gagner les mê mes Indulgences aux mêmes conditions, tons les jours des fêtes de la sainte Vierge et le jour de la Toussaint. Enfin il accorde l'Indulgence plénière, à l'article de la mort, à ceux qui, ayant récité cette prière, durant leur vie, auront rempli leurs autres devoirs religieux, ou auront été repentants. L'Oraison Jaculatoire pour l'Immaculée Conception. Par un rescrit du 21 novembre 1793 , PieJVI, sur la demande de l'Ordre séraphique des Fraiciscains , accorde à perpétuité cent jours d'Indulgences à tous ceux qui feront avec contrition l'une des prières sui vantes. Que la très-sainte et immaculée Conception de la bienheu reuse Vierge Marie soit bénie ! INDULGENCES. 491 Ou: Vierge sainte, votre conception a été sans tache; priez pour nous le Père dont vous avez enfanté le Fils Jésus, après l'avoir conçu du Saint-Esprit. Les cinq Psaumes. Depuis que la pieuse coutume de réciter les Cinq Psaumes de Marie s'est propagée dans la chrétienté, In nocent XI et plusieurs autres souverains Pontifes ont accordé des Indulgences aux membres des Confréries du saint nom de Marie qui récitent les cinq psaumes. Pie VII notamment, par un décret du 13 juin 1813, accorde à perpétuité , comme applicables aux âmes du purgatoire : 1° Une Indulgence de sept ans et sept quarantaines, chaque fois qu'on récite ces psaumes ; 2° Une Indulgence plénière, chaque mois, à ceux qui les réciteront tous les jours, pourvu que le jour qu'ils auront choisi, ils se confessent, communient et prient selon l'intention du saint Père ; 3° Une Indulgence plénière, le dimanche dans l'oc tave de la Nativité, jour destiné à honorer le saint nom de Marie , et à ceux qui l'auront souvent invoqué pendant le cours de l'année, aux mêmes conditions. , Les Quarante Ave , Maria. Les quarante Ave, Maria sont un exercice institué et constamment pratiqué par sainte Catherine de Bologne, afin d'honorer, pendant l'Avent, l'enfantement de la bienheureuse Vierge Marie. Cet exercice doil com mencer le 29 novembre et finir le 23 décembre. +92 CULTE DE MARIE. Pie VII, par un rescrit du 14 novembre 181 S, accorde à perpétuité pour chaque jour, cent jours d'Indul gences à tous ceux qui accompliront dignement cette dévotion. Il accorde encore une Indulgence plénière , applicable aux âmes du Purgatoire , à ceux qui auront pratiqué le même exercice au moins pendant vingt jours, pourvu qu'ils aient rempli les conditions ordi naires et visité une église. Les Litanies. Afin d'engager les fidèles à réclamer avec insistance l'intercession de Marie auprès de Dieu , et en même temps afin de l'honorer elle-même , Sixte V , par une Constitution du 11 juillet 1587, accorde deux cents jours d'Indulgences à quiconque récitera les litanies de la sainte Vierge avec dévotion. Benoît XIII à son tour, le 12 janvier 1728, confirme les mêmes Indulgences, et Pie VII , en les sanctionnant de nouveau , le 30 sep tembre 1817 , y attache à perpétuité trois cents jours d'Indulgences ; et de plus , il accorde encore à perpé tuité, à ceux qui les récitent tous les jours, une Indul gence plénière, aux cinq fêtes de précepte de la sainte Vierge, qui sont, la Conception, la Nativité , l'Annon ciation, la Purification et l'Assomption, avec les condi tions accoutumées. Ces Indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire. Prière an sacré Cœur de Marie. Cette prière se trouve à la suite de la fête du trèssaint et immaculé cœur de Marie. Pie VH , par un dé INDULGENCES. 493 cret de la sacrée Congrégation des Rites, du 31 août 1805, approuva la dévotion au Cœur de Marie, et par des rescrits des années 1807 , 1816 et 1817 , il accorda à perpétuité une Indulgence de soixante jours , qu'on pourrait gagner une fois par jour, à ceux qui récite raient dévotement la prière au Cœur de Marie , et de plus l'Indulgence plénière à ceux qui la réciteraient tous les jours de l'année, aux conditions prescrites. Les mêmes Indulgences sont étendues à l'article de la mort et aux âmes des défunts. Le Mois de Marie. Afin d'encourager les fidèles à la dévotion du Mois de Marie, Pie VII a accordé, le 21 mars 1815, trois cents jours d'Indulgences, par jour, à tous les chrétiens de toutes les Églises du monde, qui, soit en public, soit en particulier, honoreront la sainte Vierge par un culte spécial , durant le même mois , soit en faisant de bonnes œuvres ou des prières ferventes. Le même rescrit leur a accorde une Indulgence plénière perpé tuelle , une fois dans le mois de mai , au jour de la communion faite à leur choix. Ces Indulgences appli cables aux âmes du Purgatoire ont été confirmées le 18 juin 1822. Le Slabat Mater. Par un bref du 1" septembre 1681, le vénérable In nocent XI accorde à perpétuité cent jours d'Indulgences, chaque fois qu'on récitera dévotement , pour honorer les douleurs de Marie , la prose du Stabat. 28 494 CULTE DE MARIE. La Conronne des sept Donlenrl Benoît XIII par un bref perpétuel et universel; du 23 septembre 1724, a accordé deux cents jours d'Indul gences , par chaque Pater et chaque Ave , à ceux qui , vraiment repentants, auront récité cette couronne, les vendredis, tous les jours pendant le carême, à la fête des sept Douleurs de la Vierge, et pendant l'octave ; cent jours pour tous les autres jours de l'année ; enfin; sept ans et sept quarantaines à quiconque la récite chez soi. Clément XII, après avoir confirmé ces Indulgences, en a accordé de nouvelles, par sa bulle du 12 décembre 1734. Les nouvelles sont, 1° l'Indulgence plénière atta chée à la récitation faite tous les jours pendant un Iftois, à condition de se confesser, de communier et de prier pour l'Église ; 2° cent ans d'Indulgences à ceux qui, vraiment repentants, se confesseraient ou en au raient l'intention et réciteraient la même couronne; 3° cent cinquante ans à ceux qui la réciteraient les lundi, mercredi ou vendredi, ou aux fêtes de précepte, et qui Se confesseraient ; 4° l'Indulgence plénière, une fois par an, le jour qu'on choisira; à celui qui la réci tera quatre fois par semaine, pourvu qu'il se confesse; communie et la récite le jour même ; 5° enfin, dix ans d'Indulgences, à ceux qui réciteront souvent cette cou ronne, et la porteront sur eux, en y ajoutant une œuvre spirituelle. Toutes ces Indulgences sont applicables aux âmes des défunts, suivant deux décrets du 16 janvier 1747 et du 15 mars 1703. fi faut observer que les couronnés ou IMH MiKNCl-v 49o chapelets 4oivent être bénis par un .prêtre de l'ordre des Serviteurs de Marie ou spécialement autorisé par Sa Sainteté, et qu'en aucun cas, ils ne peuvent être ni vendus ni cédés, Neuvaines en l'honneur de Marie , pour chacune de ses Iêtes. Pie VJI , par plusieurs rescrits donnés par Son Excel lence le cardinal pro-vicaire , le 4 août et le 24 no vembre 1808, et le 11 juin 1809 , a accordé trois cents jours d'Indulgences par jour à tous les fidèles qui , soit en commun , soit en particulier, soit dans une église ou dans leurs demeures , feront quelqu'une des cinq neuvaines préparatoires aux cinq fêtes principales de Marie. Il a accordé également l'Indulgence plénière à perpétuité à ceux qui l'auront faite tous les jours, pourvu qu'ils se confessent et communient ou le jour . de la fête ou l'un des jours de l'octave , et qu'ils prient le Seigneur et la très-sainte Vierge , selon la pieuse in tention du souverain Pontife. Ces Indulgences sont ap plicables aux âmes du Purgatoire. Pour se préparer à la fête de l'Immaculée Conception, on commence la neuvaine le 29 novembre ; pour la Nativité, le 30 août; pour l'Annonciation, le 16 mars; pour la Purification , le 24 janvier ; et pour l'Assomp tion, le 6 août. Les exercices et les prières de chaque jour sont expliqués dans les livres spéciaux. Aumônes en l'honneur de Jésus , Marie et Joseph. Par un rescrit de la sacrée Congrégation des Indul gences, du 13 juin 1815 , Pic VII a confirméà perpétuité 496 CULTE DE MARIE. les Indulgences suivantes déjà accordées à ceux qui donnent la nourriture à trois pauvres , pour honorer d'une manière particulière Jésus , Marie et Joseph : 1° Chaque fois qu'on le fait avec un cœur repen tant de ses fautes , on gagnera une Indulgence de sept ans et sept quarantaines. 2" Indulgence plénière si , le même jour , on se con fesse, on communie et on prie selon l'intention du souverain Pontife. 3" Indulgence de cent jours pour les membres de la famille ou pour les domestiques de celui qui fera la charité, s'ils y coopèrent en quelque façon. Ces Indulgences sont applicables aux âmes des dé funts. Sommaire des Indulgences Accordées par N. S. P. le Pape Grégoire XIV aux fidèles qui posséderont des Chapelets, Rosaires, ete., bénis par lui ou par ceux à qui il en a donné le pouvoir, pourvu qu'on fasse les œuvres pies prescrites , et en ce qui concerne le culte de la sainte Vierge seulement. Indépendamment de l'obligation d'avoir avec soi ou dans sa chambre ou dansquelqu'autre lieu convenable, les chapelets , images ou autres objets indulgencies , il faut accomplir les conditions ci-après : Réciter au moins une fois par semaine la Couronne de la bienheureuse Vierge ou le Rosaire , ou la troisième partie du Rosaire, ou l'Office de la Vierge. On gagnera l'Indulgence plénière , si on se confesse et si on com munie, entr'autres, l'un des jours suivants; savoir : le jour de la Conception de Marie, de la Nativité, de l'Annonciation, de la Purification , de l'Assomption, de INDULGENCES. 497 saint Joseph , époux do la sainte Vierge. — Celui qui pratiquera les mêmes œuvres les autres jours de fêtes de Marie, gagnera chaque fois une Indulgence de sept ans et sept quarantaines ; et en les faisant les dimanches et fêtes , on gagnera chaque fois cinq ans et cinq qua rantaines d'Indulgences, et cent jours seulement les jours ordinaires de l'année. Celui qui sera dans l'usage, au moins une fois la semaine, de réciter le Chapelet ou le Rosaire , ou l'of fice de la sainte Vierge avec les litanies et leurs prières, gagnera chaque fois cent jours d'Indulgences. Celui qui fera quelque oraison préparatoire avant la récitation de l'office de la sainte Vierge gagnera chaque fois cinquante jours d'Indulgences. Celui qui , au son de la cloche de quelque église, récitera le matin ou à midi , ou le soir , les prières ac coutumées Angelus, etc., ou s'il ne sait pas cette prière, un Pater noster et un Ave, Maria, gagnera cent jours d'Indulgences. Enfin , Sa Sainteté permet de gagner ces Indulgences pour soi ou de les appliquer aux âmes du Purgatoire. Tel est l'ensemble des indulgences principales atta chées par les souverains Pontifes aux divers actes de dévotion en l'honneur de la très-sainte Vierge ; c'est un extrait fidèle du recueil d'Indulgences dont nous avons déjà parlé , publié avec l'autorisation ecclésiastique , sans laquelle aucune impression de cette nature ne peut avoir lieu. On ne saurait trop se pénétrer, à ce sujet, de la pen sée que , ni le Chef suprême de l'Église , ni les Prélats 28. 498 CULTE DE MARIE. soumis à son autorité, ne peuvent accorder des Indul gences sans de graves et légitimes motifs. Ces motifs sont la gloire de Dieu, le bien de la religion et l'aveugle obéissance aux intentions de Jésus-Christ, de la très-sainte yierge et des Saints, dont les mérites sont incessamment répandus sur les fidèles. De son côté, le peuple chrétien ne peut se flatter de l'espérance de recueillir des avantages si précieux qu'autant qu'il ac complira rigoureusement les conditions prescrites par ses pasteurs , et que les inspirations de son âme fécon deront la semence apostolique. Enfin, pour ce qui re garde spécialement la Mère de miséricorde, quiconque s'appliquera à la faire aimer dans ce monde gagnera les Indulgences promises en son nom et aura droit aux ré compenses célestes ; car, ainsi que l'a dit saint Bonaventure : Honorer Marie, c'est thésauriser pour la vie éternelle. Pour la dernière fois en ce livre où votre nom est inscrit à peu près sur toutes les pages : Je vous salue, Marie! Recevez mes adieux, pleins de mélancolie, comme la fin de toutes (les joies de la terre. Depuis l'époque, si chère à mon souvenir, où je rentrai dans le sanctuaire , à la clarté mystérieuse de votre étoile, j'ai dérobé pour vous , sans regret, quelques heures à mon sommeil, à mes loisirs, aux distractions du monde , et peut-être aux devoirs de mon état. Daignez faire , Vierge sainte , que ces heures n'aient pas été tout à fait stériles pour mon salut , au terme d'une vie qui n'aura laissé aucune trace dans la mémoire des hommes! Mon cœur a été inquiet jusqu'à ce qu'il se soit reposé en vous ; et maintenant aussi , comme le demandait autrefois au Seigneur le vieillard Siméon : « Vous pouvez renvoyer en paix votre serviteur, » mais que ce soit avec l'humilité qui convient à mon œuvre périssable, et avec votre bénédiction qui porte en elle le germe de fruits précieux pour l'éternité. 0 Mère puissante et fidèle, gardez-moi de moi, et que mes actions désormais présentent comme un reflet de cet écrit devant le miroir de justice. Hélas ! je n'aurai pas eu la consolation, à l'exemple d'un grand Saint, de soo faire oublier les égarements de mon jeune âge par l'austérité de mes vieux jours , mais , comme lui, du moins , durant la tâche que je viens d'accomplir, en votre honneur, je n'ai cessé de répéter, avec confiance, ces paroles que j'aime encore à lui emprunter aujour d'hui : « O Marie, c'est de vous que j'attends la réoom« pense de mes travaux ' .' » 1 Maria, in le nostrorum est expectalio premiorum. (Saint Augustin.) FIN DO CULTE DE MARIE. ORDINAIRE DE LA MESSE. L'origine de la Messe a été écrite par les Évangélistes et par saint Paul dans ces simples lignes : « Jésus, « après avoir soupe avec ses Apôtres, se leva pour leur « laver les pieds. 11 se remit ensuite à table ; et comme « ils mangeaient, il prit du pain, rendit grâces à Dieu, « le bénit , le rompit , et le distribua à ses disciples , « disant : Prenez et mangez; ceci est mon corps qui « sera livré pour vous; faites ceci en mémoire de moi. « Tout de même après le souper, il prit le Calice, et « ayant rendu grâces , il le bénit et le leur donna , di« sant : Buvez tous de ceci, car ceci est mon sang, le « sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour « vous et pour plusieurs en rémission des péchés. Faites « ceci en mémoire de moi. » — Ainsi c'est Jésus-Christ lui-même qui , avant de quitter la terre , institua l'Eu charistie , où , sous les espèces visibles du pain et du vin , il cacha l'offrande invisible de son Sang et de nos cœurs. Les limites naturelles de cet ouvrage ne permettent pas de traiter ici longuement de ce qui est relatif à chacune des parties de la Messe ; l'auteur a publié der 502 LA MESSE. nièrement sur ce sujet un opuscule intitulé la Messe expliquée. Un rapide aperçu peut toutefois faire saisir l'ensemble de cette auguste cérémonie. Le moment solennel, annoncé par le son des cloches, est arrivé, où l'Agneau mystique, dévoué pour le salut universel, va descendre sur l'autel qui renferme les reliques des saints martyrs. Le prêtre s'avance à pas lents , précédé du servant qui doit l'assister. Tous ses vêtements ont un sens fixé par l'Église. Ce sont : Yamict, linge blanc qui couvre son cou et ses épaules , et qui se mettait autrefois sur la tête , comme un casque de salut ; — Yaube, tunique ou robe de lin qui remonte à la plus haute antiquité, et retrace tout à la fois le le ver du jour et la pureté sans tache ; — la ceinture , qui sert à serrer l'aube , et qui représente un lien de chas teté ; — le manipule, petite bande d'étoffe suspendue au bras gauche , et qui rappelle le mouchoir dont se servait le célébrant aux premiers jours du Christia nisme , pour essuyer la sueur ou ses larmes , ou bien encore , la gerbe de blé , qui a fait dire au Psalmiste : « Les justes après avoir semé dans les pleurs viendront « avec des transports de joie, portant les gerbes de la « moisson; » — Yétole, ornement desÉvêques et des prêtres, consistant en une double bande d'étoffe mise sur le cou , et dont chaque extrémité est assortie d'une croix ; elle revêt, pour ainsi dire, de la robe d'immorta lité perdue par le péché du premier homme ; — la cha suble, habit sacré et symbole du joug de Jésus-Christ, exprimé par la croix, dont il est orné par derrière. Si de la personne du prêtre, le Chrétien détourne ses regards vers l'autel, il peut y remarquer les vases sacrés proprement dits, et les autres objets servant à LA MESSE. 503 la Messe , savoir : — le calice, qui a la forme de la coupe en usage dans les festins juifs et dont se servit Notre-Seigneur Jésus-Christ ; — la patène , autrefois platène, petit plat de forme ronde destiné à recevoir l'hostie et à être placé sur le Calice ; — les burettes que tout le monde connaît , et dont le nom dérive du vieux mot buirette, de buye, ou buis, parce qu'anciennement ces coupes étaient faites du même bois ;— le corporal , linge étendu sur l'autel pour supporter le corps de Jé sus-Christ ; — le purificatoire , autre linge destiné a purifier, c'est-à-dire à essuyer le calice, et qui le re couvre en pendant des deux côtés ; — la patte, corporal plus étroit que l'autre, et soutenu d'un petit carton, avec des bords de lin , pour couvrir le calice; — le voile, pièce d'étoffe carrée , portant au milieu une croix brodée en soie, or et argent ; — la bourse, dans laquelle est renfermée le corporal. La Messe commence par le signe de la croix et par un dialogue entre le prêtre et le servant, qui rappelle les soupirs et les espérances des Prophètes et des Pa triarches; ou plutôt, c'est un cantique par lequel le prêtre et le peuple s'excitent à entrer dans le sanc tuaire de Dieu. Puis l'un et l'autre récitent le Confiteor, admirable prière où la pureté de l'âme s'acquiert par le mouvement d'un cœur qui se penclie vers un autre pour y verser un secret ' . Le prêtre qui s'était arrêté au premier degré duTabernacle, monte à l'autel, et baise avec respect la pierre qui couvrait autrefois les os des martyrs , et quand les psaumes d'introduction > Bossuet, 504 LA MESSE. ont été récités par lui ou entonnés par le chantre, il passe à l'hymne angéliqtie du Gloria, souvenir des premières paroles qui se firent entendre sur le berceau du Sauveur du monde ; — viennent ensuite la Collecte qui signale la fête du jour, la lecture de YÉpitre, em pruntée à l'Ancien ou au Nouveau Testament, la réci tation du Graduel, ainsi nommée parce qu'il rappelle les chants des Hébreux sur les degrés du Temple. Tout à coup l'assemblée se lève pour écouter YEvan gile, sublime et touchante révélation de celui qui nous a dit qu'il était la voie, la vérité et la vie. — La parole de Dieu est naturellement suivie du Symbole de la Foi, monument éternel de la mission des apôtres. Cependant le prêtre ôte le corporal, le voile et la palle qui couvre le calice , il prend la patène sur la quelle est l'hostie ; il l'élève en mémoire de l'oblation que fit Jésus-Christ au Père Éternel; il bénit le pain et le vin , il lave ses mains avec ceux qui vivent dans 'innocence, fait une seconde offrande au Seigneur, et se sépare spirituellement de l'assemblée par la Secrète, comme dans les anciens jours on fermait les portes du sanctuaire et on tirait le rideau du tabernacle entre le sacrificateur et les catéchumènes. Après avoir dit la Préface propre , et s'être écrié, comme autrefois les habitants de Jérusalem : « Béni « soit celui qui vient au nom du Seigneur, » le prêtre aborde enfin le Canon , où commence véritablement la partie essentielle et la plus auguste du saint Sacrifice. — 11 supplie le Père des miséricordes d'intervenir du haut des Cieux et de se souvenir des Chrétiens fidèles; il invoque la mémoire des Saints et des Martyrs, et il arrive, avec ce magnifique cortège , à l'instant où Dieu LA MFSSE. 505 lui-même va s'anéantir pour arrêter les foudres et amortir le feu de la justice divine. — La consécra tion de l'hostie s'opère, le prêtre a disparu ; c'est JésusChrist seul qui devient véritable sacrificateur ; ce qui semble pain n'est plus pain , ce qui semble vin n'est plus vin ; c'est le Corps et le Sang de Dieu ; une der nière oraison s'élève vers lui pour les morts; enfin l'homme communique réellement avec Jésus-Christ. La victime offerte est changée : le mystère va s'ac complir ; il est précédé de l'Oraison dominicale , tom bée des lèvres mêmes du Sauveur du monde. Le pain eucharistique est rompu ; le Saint-Sacrement est adoré ; l'Agneau de Dieu se présente , il est immolé ; le prêtre et les fidèles font la sainte Communion , et des actions de grâces s'élèvent bientôt après de toutes parts vers le trône de l'Éternel. De nouveaux chants ou de pieuses récitations terminent l'imposante cérémonie que cou ronne la Bénédiction , donnée au nom de la Sainte Trinité; et cependant, comme dans les anciens jours , l'assemblée attendrie veut encore entendre avant de s'éloigner du saint lieu les accents de l'aigle des Évangélistes, du bien-aimé parmi les disciples, d'un autre Jean que Jean-Baptiste , de Jean, l'enfant du tonnerre. Telle est la Messe, c'est-à-dire le céleste banquet, où l'homme, faible et voyageur d'un jour sur cette terre , peut entrer en société avec le Dieu fort et éter nel. Mystère ineffable, où sont les cœurs assez grands et surtout assez purs pour vous comprendre! 29 Sut; l.lï.TE T)E MARIE. ORDINAIRE DE LA MESSE. COMMENCEMENT OU PRÉPARATION AC SAINT SACRIFICE. Le prêtre au pied de l'autel. Au nom du Père , du Fils , et In nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. Amen. du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Sacerdos. jt Introibo ad Le Prêtre. } Je m'appro altare Dei, cherai de l'autel de Dieu, Le Servant. n- Du Dieu qui Minister. H- Ad Deum remplit de joie ma jeunesse. qui lœtificat juventutem meam. y Judica me, Deus, et jt O mon Dieu , jugez-moi et séparez ma cause de celle d'un discerne causam meam de peuple impie; arrachez-moi à gente non sancta; ab homine iniquo et doloso erue l'homme inique et trompeur. me. S- Puisque vous êtes ma force, a- Quia tu es, Deus, forô mon Dieu , pourquoi m'avez- titudo mea , quare me revous repoussé? pourquoi me pulisti , et quare tristis inlaissez -vous marcher dans la cedo , dum affligit me initristesse, sous l'oppression de mon ennemi ? i Faites paraître votre lu jfr Emitte lucem tuam et mière et votre vérité ; elles me veritatem tuam ; ipsa me guideront, m'introduiront sur deduxerunt et adduxerunt votre montagne sainte , et dans in montem sanctum tuum et in tabernacula tua. vos tabernacles. it Et introibo ad altare a- Et je m'approcherai de l'autel de Dieu, du Dieu qui Dei , ad Deum qui hetifical remplit de joie ma jeunesse. juventutem meam. .v Conlitebor tibi in ciy Et je chanterai vos louan ges sur la harpe , ô Dieu, ô mon thara, Deus, Deus meus; Dieu ! Pourquoi êtes-vous triste , quare tristis es, anima mea, ô mon âme, et pourquoi me et quare conturbasme? troublez-vous ? iv Espérez en Dieu, car je B- Spera in Deo quoniam ORDINAIRE DR LA HESSE. 501 adhuc conlîtebor illi — sa- le louerai encore , et mes re lutarc vultus mei, et Deus gards seront tournés vers lui, comme vers le Dieu de mou sa meus. lut. j> Gloria Patri, et Filio, ? Gloire au Père, et au Fils, et Spiritui sancto. et au Saint-Esprit. n- Sicut erat in principio , b) Comme c'était dès le com et nunc et semper, et in mencement, maintenant et tou secula seculorum. Amen. jours dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. ;r Introibo ad altare Dei, * Je m'approcherai de l'autel de Dieu, b- Ad Deum qui lœtificat n- Du Dieu qui remplit de joie juventutem meam. ma jeunesse. j> Adjutorium nostrum in jr Notre secours est dans le nomine Domini , nom du Seigneur, b- Qui a fait le ciel et la s- Qui fccit cœlum et terram. terre. Le prêtre dit le Conflteor. j> Conflteor Deo omnipo jt Je confesse à Dieu touttent i, beatœ Maria; semper puissant , à la bienheureuse Ma virgini , beato Michaele ar- rie toujours vierge, à saint Mi changelo, beato Joanni Bap chel archange, à saint Jeantiste, sauctis apostolis Pe- Baptiste , aux apôtres saint tro et Paulo, omnibus Pierre et saint Paul , à tous les sanctis, et vobis, fratres, saints , et à vous , mes frères , quia peccavi nimis cogita- parce que j'ai beaucoup péché, tione, verbo et opere; mea par pensées, par paroles, et par culpa , mea culpa , mea actions. C'est par ma faute, par maxima culpa. Ideo precor ma faute, par ma très-grande beatam Mariam semper vir- faute. C'est pourquoi je supplie ginem, beatum Miehaclem la bienheureuse Marie toujours archangelum, heatum Joan- vierge, saint Michel archange, nem Baptistam , sanctos saint Jean-Baptiste , les apôtres apostolos Petrum et Pau- saint Pierre et saint Paul, tous lum, omnes sanctos, et vos, les saints , et vous , mes frères, fratres, orare pro me ad de prier pour moi le Seigneur Dominum Deum nostrum. notre Dieu ; b) Que le Dieu tout-puissant n- Misereatur tui omnipotens Deus , et dimissis vous fasse miséricorde , et qu'a peccatis tuis , perducat te près vous avoir pardonné vos péchés , il vous conduise à la vie ad vitam œternam. éternelle. Ainsi soit-il. Amen. bus culte de marie. Le servant. Confiteor, elc. (et tibi» Je confesse, etc (et à vous, pater). mon père). Le prêtre. jt Que le Dieu tout-puissant vous fasse miséricorde, et qu'a près vous avoir pardonné vos péchés, il vous conduise à la vie éternelle. h- Ainsi soit-il. jfr Que le Seigneur tout-puis sant et miséricordieux nous ac corde l'indulgence , l'absolution et la rémission de nos péchés. jt Misereatur vestri omnipotens Deus, et dimissis peccatis vestris, perducat vos ad vitam seternam. i>- Amen. > Indulgentiam , absolutionem , et remissionem peccatorum nostrorum tribuat nobis , omnipotens et misericors Dominus. R- Ainsi soit-il. n- Amen. jfr Deus , tu convenais , y O Dieu , vous vous tour nerez vers nous , et vous nous vivifîcabis nos. donnerez la vie. n- Et votre peuple se réjouira n- Et plebs tua kelabitnr in te. v en vous. fl Ostende nobis, Domine, jfr Faites paraître sur nous, misericordiam tuam ; Seigneur, votre miséricorde , h Et donnez-nous votre as n- Et salutare tuum da nobis. sistance salutaire. jfr Domine, exaudi oraft Seigneur , exaucez ma prière ; tionem meam ; n- Et clamor meus ad te $ Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous. veniat. y Dominus vobiscutn , * Qne le Seigneur soit avec vous, r^ Et oum spiritu tuo. tt Qu'il soit aussi avec votre esprit. Le prêtre montant à l'autel dit : PRIONS. Seigneur, effacez , s'il vous plaît , nos péchés , afin que nous approchions du Saint des saints avec une entière pureté de cœur. P«r Jésus-Christ notre Soi gneur, etc. Ainsi soit-il. Aufer a nobis, qusesumus. Domine, iniquitates nostras, ut ad Sancta sanctorum puris mereamur mentibus introire. Per Christum , etc. Amen. 0RDI5A1RI DE LA MESSE. .'i09 Prière du baiser de l'autel. Oramus te , Domine , per merita sanctorum tuorum quorum reliquia hic sunt, et omnium sanctorum, ut indulgere digneris omnia peccata mea. Amen. Ici le prêtre Nous vous prions, Seigneur, par les mérites de vos saints dont les reliques sont ici, et par les mérites de tous les saints, de daigner me pardonner tous mes péchés. Ainsi soit- il. récite l'Introït. KYRIE ELEISON. Kyrie , eleison ; h- Kyrie , eleison ; Kyrie , eleison ; tj Christe , eleison ; Christe , eleison ; u- Christe , eleison ; Kyrie , eleison ; n Kyrie , eleison ; Kyrie, eleison. Seigneur, ayez pitié de nous ; »' Seigneur, ayez pitié de nous ; Seigneur, ayez pitié de nous; e- Christ, ayez pitié de nous; Christ, ayez pitié de nous; n- Christ , ayez pitié de nous ; Seigneur, ayez pitié de nous ; h- Seigneur, ayez pitié de nous; Seigneur, ayez pitié de nous. Les caractères italiques indiquent les inclinaisons de tête. Gloria in excclsis Deo , et in terra pax hominibus bon.x- voluntatis. Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te. Glorificamus te. Gratias agimus tibi, propter ma gnum gloriam tuam ; Do mine Deus, Rex cœlestis, Deus pater omnipotens ; Domine , Fili unigenite , Jesu Christe ; Domine Deus, agnus Dei , filius Patris. Qui tollis peccata mundi , mise rere nobis. Qui tollis pec cata mundi, suscipe deprecationem nostram. Qui sedes ad dexteram Patris, mi serere nobis. Quoniam tu solus sanctus, tu solus Dominus , tu solus Allissimus , Gloire à Dieu au plus haut des cieux , et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Nous vous louons. Nous vous bénissons. Nous vous adorons. Nous vous glorifions. Nous vous rendons graces à cause de votre grande gloire; Seigneur Dieu, roi du ciel , Dieu père tout-puis sant; Seigneur Jésus-Christ, Fils unique, Seigneur Dieu, agneau de Dieu , fils du Père. Vous qui ôtez les péchés du monde , ayez pitié de nous. Vous qui ôtez les péchés du monde , recevez notre très -humble prière. Vous qui êtes assis à la droite du Père, ayez pitié de nous. Car vous êtes le seul saint, vous êtes le seul Seigueur, vous êtes le seul 510 CULTE DU MARIE. Très-Haut, ô Jésus-Christ, avec Jesu Christe , cum sancto le Saint-Esprit , dans la gloire Spiritu, in gloria Dei Patris. de Dieu le Père. Ainsi soit-il. Amen. > Que le Seigneur soit avec jt Dominus vobiscum, vous; n- Qu'il soit aussi avec votre 4 Et cum spiritu tuo. esprit. Le prêtre dit les Oraisons ou Collectes ; il lit ensuite ou chante l'Epître propre ; il récite enfin le Graduel , et il continue : Dieu tout-puissant, purifiez mon cœur et mes lèvres, vous qui avez purifié les lèvres du prophète Isaïe avec un charbon ardent ; daignez me purifier par votre pure miséricorde, afin que je puisse annoncer dignement votre saint Evangile ; par JésusChrist, ete. (Bénissez-moi , Seigneur. Que le Seigneur soit dans mon cœur et sur mes lèvres, afin que j'an nonce dignement et comme il faut son saint Evangile. Ainsi soit-il.) Munda cor meum et labia mea, omnipotens Deus, qui labia Isaia; propheta; cal cule) mundasti ignito ; ita me tua grata miseratione dignare mundare, ut sanctum Evangelium tuum di gne valeam nuntiare; per Christum (Jube, Domine, benedicere. Dominus sit in corde J| meô tuo et et in ln lahiU lamis lmeis' jtuis, ut digne et competenter Iannuntiem n ,. annunties Evangehum suum. Amen.) j> Que le Seigneur soit avec jt Dominus vobiscum , vous, B- Et qu'il soit avec votre es b} Et cum spiritu tuo. prit. ÉVANGILE. Suite du saint Evangile selon N. n- Louange à vous, ô Christ. n Laus tibi, Christe. j> Que nos péchés soient effa % Per Evangelica dicta cés par les paroles du saint deleantur nostra delicta. Evangile. CREDO. Je crois en un seul Dieu , le Père tout-puissant, qui a fait le ciel et la terre , et toutes les choses visibles et invisibles ; et m un seul Seigneur, Jésus- Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem cœli et terrrœ , visibilium omnium et invisibilium. Et in unum Domi- ORDINAIRE DE LA MESSE. num, Jesum Christum, Filium Dei unigenitum , et ex Patre natum ante omnia ssecula, Deuin de Deo, lumen de lumine , Deum verum de Deo vero ; genitum non factum , cousubstantialem Patri , per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines, et propter nostram salutem descendit de rœlis. Et incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria Virgme ; et homo factus est. Cruxifixus etiam pro nobis; suh Pontio Pilato passus et sepultus est ; et resurrexit tertia die, secundum Scripturas. Et ascendit in cœlum ; sedet ad dexteram Patris, et iterum venturus est, e'um gloria, judicare vivos et mortuos ; cujus regni non crit fmis. Et in Spiritum sa net um, Dominum, et vivifieantem, qui ex Patre Filioque procedit. Qui cum Patre et Filio simul sdoratur, et conglorilicatur ; qui locutus est per Prophetas. Et unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam. ConQteor mimu baptisma in remissionem peccatorum, et expecto resurreetionem mortuorum , et vitam venturi sœculi. Amen. y Dominus vobiscum, a- Et cum spiritu tuo. bU Christ , Fils unique de Dieu, qui est né du Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, lumière de lumière , vrai Dieu de vrai Dieu; qui n'a pas été fait, mais engendré , consubstantiel au Père , par qui toutes choses ont été faites ; qui est descendu des cieux , pour nous autres hom mes , et pour notre salut ; qui a été pris chair de la Vierge Ma rie par l'opération du SaintEsprit ; et a été fait homme. Qui a été crucifié aussi pour nous , sous Ponce-Pilate ; qui a souf fert , et qui a été mis dans le sépulere ; qui est ressuscité le troisième jour, selon les Ecri tures ; qui est monté au ciel , qui est assis à la droite du Père, et qui viendra encore , avec gloire, pour juger les vivants et les morts ; et dont le règne n'aura point de lin. Je crois au Saint-Esprit, Seigneur, et vivi fiant, qui procède du Père et du Fils. Qm est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils ; qui a parlé par les Pro phètes. Je crois l'Eglise qui est une , sainte , catholique et apos tolique. Je confesse qu'il y a un baptême pour la rémission des péchés, et j'attends la résurrec tion des morts et la vie du siècle à venir. Ainsi soit -il. v Que le Seigneur soit avec vous vous, i. Et qu'il soit avec votre esprit. OFFERTOIRE. OBLATlO>. Suscipe , sancte Pater, omnipotent aeterne Deus, Recevez, ô Père saint, Dieu tout-puissant et éternel , cette 512 CCLTE DE MAR1E. hostie sans tache que je vous oifre, moi qui suis votre indigne serviteur, à vous qui êtes mon Dieu vivant et véritable , pour mes péchés, mes offenses et mes négligences qui sont sans nom bre, et pour tous les assistants, et pour tous les fidèles chrétiens, vivants et morts, afin qu'elle me profite et à eux pour le salut et la vie éternelle. Ainsi soit-il. hanc immaculatam hostiam, quam ego indignus famulus offero tibi Deo meo vivo et vero pro innumerabilibus peccatis, et offensionibus et negligentiis meis, et pro omnibus circumstantibus, sed et pro omnibus fidelibus christianis vivis atque defunctis, ut mihi et illis proficiat ad salutem in vitam seternam. Amen. O Dieu , qui avez admirable ment formé l'homme dans un état si noble , et qui l'avez réta bli d'une manière encore plus admirable, faites que*, par le mystère de cette eau et de ce vin , nous ayons part à la divi nité de celui qui a daigné se faire participant de notre hu manité , Jésus-Christ votre Fils , notre Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Deus , qui humauœ substantise dignitatem condidisti mirabiliter, et mirabilius reformasti, da nobis, per bujus aquœ atque vini mysterium, ejus divinitatis esse consortes, qui humanitatis nostrœ fieri dignatus est particeps, Jesus Christus Filius tuus , Dominus noster, qui tecum vivit et regnat , etc. Seigneur, nous vous offrons Offerimus tibi, Domine, le calice du salut, et nous sup calicem salutis, tuam deplions votre bonté de le faire precantes clementiam ut in monter en odeur de sainteté en conspectu divinse majestaprésence de votre divine ma tis tuœ, pro nostra et totius jesté , pour notre salut et celui mundi salute cum odore de tout le monde. Ainsi soit-il. suavitatis ascendat. Amen. Nous nous présentons devant vous , Seigneur, avec un esprit humilié et un cœur contrit ; re cevez-nous et faites que votre sacrifice s'accotaplisse aujour d'hui devant vous d'une manière qui vous le rende agréable, ô Seigneur notre Dieu. In spiritu humilitatis et in animo contrito suscipiamur a te , Domine ; et sic liat sacrificium nostrum in conspectu tuo hodie, ut placent tibi , Domine Deus. Venez, Sanctificateur toutpuissant , Dieu éternel , et bé- Veni, Saiictilicator omnipotens, seterne Deus, et bc ORDINAIRE DE LA MESSE. 513 nedic hoc sacrificium tuo nissez ce sacrifice préparé pour sancto nomini prœparatum. la gloire de votre saint nom. Bénédiction de l'encens Per intercessionem beati Michaëlis archangeli stantis a dextrisaltarisiucensi, et omnium electorum suorum, incensum istud dignetur Dominus benedicere , et in odorem suavitatis accipcrc. Per Christum Dommum nostrum. Amen. Incensum istud a te benedictum ascendat ad te , Do mine, et descendat super nos misericordia tua. Dirigatur, Domine, oratio mea , sicut incensum in conspectu tuo , elevatio manuum mearum sacrificium vespertinum. Pone, Domi ne , custodiam ori meo , et ostium circumstantiœ labiis mi'is. Non declines cor meum in verba malitiœ , ad excusandas excusntiones in peccatis. Ascendat in nobis Dominus ignem sui amoris et Hammam aiternse charitatis. Amen. Que le Seigneur daigne bénir cet encens comme uu doux par fum , par l'intercession du bien heureux archange saint Michel, qui est debout à la droite de l'autel des parfums , et de tous ses élus. Par le Christ , NotreSeigneur. Ainsi soit-il. Que cet encens, que vous avei béni, monte vers vous, Seigneur, et que votre miséricorde des cende sur nous. Que ma prière, Seigneur, s'é lève vers vous comme la fumée de l'encens; que l'élévation de mes mains vous soit agréable comme le sacrifice du soir. Met tez, Seigneur, une garde à ma bouche , et la circonspection à mes lèvres ; que mon cœur ne cherche jamais des détours, des ruses, pour excuser mes péchés. Que le Seigneur allume en nous le feu de son amour, et qu'il nous enflamme d'une cha rité éternelle. Ainsi soit-il. Lavement des doigts. Je laverai mes mains avec Lavabo inter innocentes manus meas, et circumdabo ceux qui vivent dans l'inno altare tuum. Domine; ut cence, et j'environnerai, Sei audiam vocem laudis tme , gneur, votre autel, afin d'ouïr et enarrem universa mira- la voix qui annoncera vos louan bilia tua. Domine , dilexi ges, et pour raconter toutes decorem domus tuœ , et vos merveilles. Seigneur, j'ai locum babitationis gloriœ aimé la beauté de votre maison, tuœ. Ne perdas cum im- et le lieu où réside votre gloire. piis, Deus, animam meam, O Dieu, ne perdez pas mon âme et cum viris sanguinum avec les impies, et ma vie avec vitam meum. lu quorum les hommes de sang qui ont les 20. su CLLTE DE MARIE. mains remplies d'iniquités, et la droite chargée de présents. Pour moi, je suis entré avec mou innocence , rachetez-moi , et ayez pitié de moi. Mon pied est demeuré ferme dans la voie droite; je vous bénirai, Sei gneur, dans les assemblées. Gloire au Père. manibus iniquitates sunt, dextera eorum repleta est muneribus. Ego autem in innocentia mea ingressus sum, redime me, et misere re mei. Pes meus stetit in directo ; in ecclesias benedictam te , Domine. Gloria Patri. NOUVELLE ORLATIOH. Recevez , sainte Trinité , cette oblation que nous vous offrons en mémoire de la passion, de la résurrection et de l'ascension de Jésus-Christ, Notre-Seigneur, et en l'honneur de la bienheu reuse Marie toujours Vierge, de saint Jean-Baptiste, des apôtres saint Pierre et saint Paul, de ceux-ci et de tous les autres saints , atin qu'elle serve à leur honneur et à notre salut, et que ceux dont nous faisons mémoire sur la terre daignent intercéder pour nous dans le ciel. Par le même Jésus-Christ Notre-Sei gneur. Ainsi soit-il. jb Priez , mes frères , afin que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre , soit agréable à Dieu , le Père tout-puissant. a- Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice pour la gloire et l'honneur de son nom, pour notre utilité et pour celle de toute sa sainte Eglise. Suscipe, sancta Trinitas, hanc oblationem, quam tibi offerimus ob memoriampassionis , resurrectionis et ascensionis Jesu Christi Domini nostri, et in honore beatœ Maria; semper Virginis , et beati Joannis Baptista; , et sanctorum apostolorum Petri et Pauli, et istorum , et omnium sanctorum , ut illis proficiat ad honorem, nobis autem ad salutem , et illi pro nobis intercedere dignentur in cœlis, quorum memoriam agimus in terris. Per eumdem Christum Dominum nostrum. Amen. jt Orate, fratres, ut meum ac vestrum sacrificium acceptabile fiat apud Deum Patrem omnipotentem. a- Suscipiat Dominus sa crificium de manibus tuis ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitatem quoque nostram, totiusque Eeclesiœ s n ;<- sancta;. SECRÈTE. Dans tous les siècles des siè Per omnia sœcula sœculocles. rum. n- Ainsi soit-il. a- Amen. y Dominus vobiscum , j> Que le Seigneur soit avec vous , ORDINAIRE DE LA MKSSK. b- Et cum Spiritu tuu. i Sursum corda. ii) HabemusadDominum. > Gratias agamus Domi no Deo nostro. a- Dignum et justum est. 51.S tt Et qu'il soit avec votre Esprit. y Elevez vos cœurs. i{ Nous les tenons élevés vers le Seigneur. j> Rendons grâces au Seigneur notre Dieu. nj Cela est digne et juste. PRÉFACE. (Voir les Préfaces propres, aux Messes de la sainte Vierge.) PRÉFACE COMMUNE. Vere dignum et justum est, irqtmiii et salutare, nos tibi semper et uhique gra tias agere, Domine sanete, Pater omnipotens, a;terne Deus, per Christuui Dominum nostrum : per quvni majestatem tuam laudant angcli , adorant dominationes , tremunt potestates , cceli eœlorumque virtutes ac beata scraphim socia exultatione concelebrant. Cum quibus et nostras voces , ut admitti jubeas deprecamur, supplici confessione dicentes : Véritablement il est juste et raisonnable , il est équitable et salutaire de vous rendre grâces en tout temps et en tous lieux , ô Seigneur, Père saint, Dieu tout-puissant et éternel ; c'est par Jésus-Christ, Noire-Sei gneur, que les anges louent vo tre majesté , que les domina tions l'adorent, que les puissan ces la craignent et la revèrent , cl que les cieux, et les vertus des cieux, et les bietiheureux sé raphins célèbrent ensemble vo tre gloire avec des transports de joie. Nous vous prions de per mettre que nous unissions nos voix à celles de ces esprits bien heureux, pour chanter avec eux humblement prosternés : Saint , saint , saint est le Sei Sanctus, sanctus, sanctus, Dominus, Deus sa- gneur, le Dieu desarmées. Votre baoth. Pleni sunt cœli et gloire remplit le ciel et la terre. terra gloria tua. Hosanna in Hosanna, salut et gloire au plus haut des cieux. excclsis. Béni soit celui qui vient au Benedictus qui venit in Domine nomini. Hosanna in nom du Seigneur. Hosanna , salut et gloire au plus haut des excelsis. cieux. CANON. Te igitur, clementissime Nous vous supplions donc, Pater, per Jesuin Christum Père très-miséricordieux , et Filiuui tuum Domiuum nos- nous vous demandons, par Jé- 51 fi CULTE DE MARIE. sus-Christ Notre-Seigneur, vo tre Fils , d'agréer et de bénir ces dons, ces présents, ce saint sacrifice sans tache , que nous vous offrons pour votre sainte Eglise catholique, afin qu'il vous plaise de lui donner la paix, de la garder, de la maintenir dans l'union , et de la gouverner par toute la terre avec N. notre Pape , votre serviteur, N. notre Prclat , et tous les orthodoxes et observateurs de la foi catho lique et apostolique. trum, supplices rogamus, ac petimus , uti accepta habeas , et benedicas , hœc dona, ha;c munera, bœc sancta sacrificia illibata, imprimis quœ tibi offerimus pro Ecclesia tua sancta catholica , quam pacificare , custodire, adunare, et regere digneris toto orbe terrarum, u na emii famulo tuo Papa nostro N., et antistite nostro N., et omnibus orthodoxis, atque catholica; et apostolica; fidei cultoribus. Commémoration Souvenez-vous, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servan tes N. N., et de tous ceux qui assistent à ce sacrifice, dont vous connaissez la foi et la piété; pour qui nous offrons ou qui vous offren^ ce sacrifice de louanges pour eux-mêmes et pour tous ceux qui leur appar tiennent, pour la Rédemption de leurs âmes , pour l'espérance de leur salut et de leur conser vation, et qui vous rendent leurs vœux, à vous qui êtes Dieu éternel , vivant et véritable. des vivants. Memento, Domine, famulorum famularumque tuarum N. N., et omnium circumstantium quorum tibi fides cognita est , ac nota devotio ; pro quibus tibi offerimus , vel qui tibi offerunt hoc sacrificium laudis, pro se suisque omnibus, pro redemptione animarum suarum prope salutis et incolumitatis su;c , tibi qua; reddunt vota sua œterno Deo vivo ac vero. Communion et Mémoire des Saints. Participant à une même com munion, et honorant en pre mier lieu la mémoire de la glorieuse Marie toujours Vier ge, Mère de Jésus-Christ, notre Dieu et notre Seigneur, et aussi de vous, bienheureux apôtres et martyrs, Pierre et Paul, André, Jacques, Jean, Thomas, Jac ques , Philippe . Barthélemy, Communicantes et memoriam venerantes impri mis gloriosœ semper Virginis Maria;, Genitricis Dei et Domini nostri Jesu Christi , sed et beatorum apostolorum et martyrum tuorum Petri et Panli,. Andreœ, Jacobi , Joannis , Thoma; , Jacobi , Philippi , Bartholo 0RD1IUIRE DE LA MESSE. m;i' i , Matthœi i Simonis et Thadœi, Lini, Cleti , Cle mentis, Xisti, Cornelii, Cypriani, Laurentii, Chrysogoni, Joannis et Pauli, Cosmœ et Damiani, et omnium sanctorum quorum meritis precibus quse concedas , ut in omnibus protectionis lii.r muniamur auxilio. Per Christum Dominum nostr um. Amen. Hanc igitur oblationem servitutis nostrœ, sed cunctœ familis tuœ, quœsumus, Domine , ut placatus accipias , diesque nostros iu tua pace disponas, atque ab seterna damnatione nos eripias, et in electorum luorum jubeas grege numerari. Per Christum Dominum nostrum. Amen. Quam oblationem tu , Deus, in omnibus, quœsumus , benedictam , -j- adscriptam, 'f ratam , '{' rationabilem, acceptabilem que facere digneris, ut nobis corpus "j" et sanguis -J- fiat dilectissimi Filii tui Domini, nostri Jesu Cbristi. «17 Matthieu , Simon et Thadée , Lin, Clet, Clément, Xiste, Cor neille, Cyprien, Laurent, Chrysogone, Jean et Paul, Côme et Damien , et de tous vos autres saints, aux mérites et aux priè res desquels accordez , s'il vous plait , qu'en toutes choses nous soyons munis du secours de vo tre protection , par Notre-Seigneur Jesus-Christ. Ainsi soitil. Nous vous prions done, Sei gneur, de recevoir favorable ment cette offrande de notre servitude, qui est aussi l'oifrande de toute votre famille, d'établir nos jours en votre paix, de nous préserver de la damnation éter nelle, et de nous accorder d'être comptés au nombre de vos élus. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. Nous vous prions, ô Dieu, qu'il vous plaise de faire que cette oblation soit en toutes choses bénie, admise, ratifiée, raisonnable , agréable , afin qu'elle devienne pour nous le corps et le sang de Jésus-Christ, votre cher Fils, Notre-Seigueur. Consécration de l'hostie. Qui pridie quam pateretur, accepit panem in sanctas ac venerabiles manus suas, et elevatis oculis in cœlum, ad te Deum Patrem suum omnipotentem , tibi gratias agens , benedixit , fregit , deditquc discipulis suis dicens : Accipite et mnnducate ex hoc omnes : Qui la veille de sa passion prit le pain dans ses mains sain tes et vénérables , et ayant levé ses yeux au ciel, vers vous, Dieu, son Père tout-puissant, vous rendant grâces , le bénit , le rompit, et le donna à ses dis ciples en leur disant : Prenez et mangez tous de ceci : 918 CULTE DE MARIE. Adoration et Élévation de l'hostie. Car ceci est mon corps. Hoc est enim corpus raeum. Consécration du Calice. Semblablement après qu'il Simili modo postquam eut soupe, prenant aussi cet ex cœnatum est, accipiens et cellent calice entre ses mains hune prœclarum calicem in saintes et vénérables, et vous sanctas ac venerabiles marendant pareillement grâces, il nus suas, item tibi gratias le bénit , et le donna à ses dis agens benedixit 'f deditque ciples, disant : Prenez et buvez- discipulis suis , dicens : A .'en tous ; cipite et bibite ex hoc omnes: Adoration et élévation du Calice. Car c'est le calice de mon Sang , du nouveau et éternel testament (mystère de la foi), qui sera répandu pour vous et pour plusieurs en la rémission des péchés. Toutes les fois que vous ferez ces choses , vous les ferez en mémoire de moi. Hic est enim calix sanguinis mei , novi et œterni testamenti (mysterium ficlei), qui pro vobis et pro multis effundetur in remissionem peccatorum. H»c quotiescumque feceritis, in mei memoria facictis. Mémoire des Mystères de Jésus-Christ. C'est pourquoi , Seigneur, Unde et memores, Do nous qui sommes vos serviteurs, mine, nos servi tui, sed et et avec nous votre peuple saint, plebs tua sancta, ejusdem en mémoire de la très-heureuse Christi Filii tui Domini nospassion de votre même Fils, tri, tam bealse passionis, Jésus-Chrit notre Seigneur, et nec non et ab inferis resurde sa résurrection des enfers, rectionis, sed et in cœlos comme aussi de son ascension gloriosœ ascensionis , offeglorieuse au ciel , nous oifrons rimus praeclarœ majestati à votre suprême majesté de vos tuœ, de tuis donis ac datis, dons et de vos bienfaits l'hostie "f- hostiam puram, f hospure , l'hostie sainte , l'hostie tiam sanctam, -[- hostiam sans tache , le pain saint de la immaculatam, panem sancvie éternelle , et celui du salut tum \ vitœ a; ternse, et ca licem f salutis perpetuœ . perpétuel. Sur lesquels daignez jeter un Supra quae propitio ac seregard favorable et propice , et reno vultu respicere digneles avoir agréables, comme il ris , et accepta haltere divous a plu d'agréer les dons du gnatus es munera pueri ORDINAIRE DE LA. MESSE. tui justi Abel, et sacrifiliimi patriarcha; uostri Abraha;, et quod tibi obtulit summus sacerdos tuus Melehisedecb , sauctum sacrilicium , immaculatam hostiam. Supplices te rogamus , omnipotens Deus, jube ha;e perferri per manus sancti angcli tui in sublime altare tuum , in conspectu divinœ majestatis tuœ, ut quotquot ex bac altaris participatione sacrosanctum Filii tui, corpus -[- et sanguinem -jsumpserimus , omni benedictione f cœlesti et gratia repleamur. Per eumdem. Amen. 51!» juste Abel, votre serviteur, et le sacrilice d'Abraham notre pa triarche, et celui que vous a offert Melebisedech , votre graud-prètre , sacrifice saint , hostie sans tache. Nous vous supplions , ô Dieu tout-puissant, de commander que ces choses soient portées à votre autel sublime, en présence de votre divine majesté , par les mains de votre saint ange , afin que nous tous qui, en partici pant à cet autel, aurons rei;u le saint corps et le sang de votre Fils, nous soyons remplis de toute la bénédiction céleste et de la grâce. Par le même JésusChrist Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. Commémoration des Morts. Souvencz-vous aussi, Sei gneur, de vos serviteurs et de vos servantes N. et N. qui nous ont précédés avec le signe de la foi , et qui dorment du sommeil de la paix. Nous vous supplions, Seigneur, qu'il vous plaise par votre miséricorde de leur accorder, et à tous ceux qui reposent en Jé sus-Christ, le lieu du rafraîchis sement , de la lumière et de la paix. Par le même. Ainsi soit-il. Et nous pécheurs , vos servi Nobis quoque peccatoribus, famubs tuis demultitu- teurs , qui espérons en la multi dine miserationum tuarum tude de vos miséricordes, dai sperantibus.partem aliquam gnez aussi nous donner part et et societatem donare digne- nous associer avec vos saints ris , cum tuis sanctis apos- apôtres et martyrs , avec Jean , tolis et martyribus, cum Etienne, Matthias, Barnabé, Joanne, Stephano, Matthia, Ignace , Alexandre , Marcellin , Barnaba, Iguatio , Alexan- Pierre, Félicité, Perpétue, Aga dro, Marcellino, Petro, Feli- the, Luce, Agnès, Cecile, Anas Memento etiam, Domi ne , famulorum famularumque tuarum N. et N. qui nos prœcesserunt cum signo fidei , et dormiunt in sonmo pacis. Ipsis, Domine, et omni bus in Christo quiescenti1ms locum refrigerii, lucis et pacis, ut indulgeas deprecamur. Per eumdem. Amen. 520 CULTE DE MARIE. tasie, et avec tous vos saints, dans la compagnie desquels nous vous prions de nous recevoir, non pas en considérant le mé rite, mais en nous faisant misé ricorde. Par Jésus-Christ, Notre-Seigneur. Par qui , Seigneur, vous créez toujours tous ces biens, vous les sanctifiez, vous les vivifiez, vous les bénissez , et vous nous les donnez. C'est par lui, et avec lui, et en lui, que tout honneur et gloire vous appartiennent, ô Dieu , Père tout-puissant , en l'unité du Saint-Esprit. ;v Dans tous les siècles des siècles. s} Ainsi soit-il. citate , Perpetua , Agatha , Lucia , Agnete , Csecilia , Anastasia, et omnibus sanctis tuis, intra quorum nos consortium, non œstimator meriti , sed veniœ , quœsumus, lagitor admitte. Per Cbristum Dominum nostrum. Per quem hœc omuia, Do mine, semper bona crcas, sanctificas f, vivificas f, benedicas f , et prœstas nobis. Per -j- ipsum, et cum '{' ipso, et in f ipsa, ut tibi Deo Patri -J- omnipotent i, in unitate Spiritus f sancti , omnis honor et gloria. J Per onmia sœcula sseculorum. n- Amen. Oraison Dominicale. Prœceptis salutaribusmoniti , et divina institutione formati , audemus dicere : Instruits par des préceptes salutaires , et conduits par l'in stitution divine , nous osons dire avec confiance : Notre Père , qui êtes dans les cieux , que votre nom soit sanc tifié, que votre règne nous ar rive , que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, pardonneznous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés , et ne nous laissez point succomber à la tentation , n- Mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il. Délivrez-nous, Seigneur, de tous les maux passés, présents et à venir, nous vous en sup plions, et par l'intercession de la bienheureuse Marie , mère de Dieu, toujours vierge, de vos Pater noster, qui es in cœlis, sanctificetur nomen tuum , adveniat regnum tuum , fiat voluntas tua , sicut in cœlo et in terra ; panem nostrum quotidianum da nobis hodie, et dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris , et ne nos inducas in tentationem , Y Sed libera nos a malo. Amen. Libera nos , quœsumus , Domine, ab omnibus malis prœteritis , prœsentibus et futuris , et intercedente beafa et gloriosa semper virgine Dei genitrice Maria, !i2i bienheureux apôtres Pierre et Paul , et André , et de tous les saints , donnez-nous , par un eiïet de votre bonté , la paix dans nos jours , afin qu'étant soutenus par le secours de votre miséricorde ? nous soyons tou jours délivres de tout péché, et exempts de toutes sortes de troubles. Par le même NotreSeigneur Jésus - Christ , votre Fils , qui , étant Dieu , vit et rè gne avec vous dans l'unité du Saint-Esprit. ORDINAIRE DE LA MESSE. cum beatis apostnlis tuis Petro et Paulo , atqne Andrsea , et omnibus sanctis , da propitius pacem in diebus nostris, ut ope misericordise tuse adjuti, et a peccato simus semper liberi, et ab omni perturbatione securi. Per eumdem Oomiinim nostrum Jesum Christum Fiiium tun m, qui tecum vivit et regnat in uni tait; Spiritus sancti , Deus. Fraction de l'Hostie. y Per omnia sœcula sœculorum. ç- Amen. i Pax Domini sit semper vobiscum , n- Et cum spiritu tuo. Hœc commixtio et consecratio corporis et sanguinis Domini nostri Jesu Christi fiat accipientibus nobis in vitam seternam. Amen. v Par tous les siècles des siè cles. jfr Ainsi soit-il. n Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous , a- Et qu'elle soit avec votre esprit. Que ce mélange et cette con sécration du corps et du sang de notre Seigneur Jésus-Christ , que nous allons recevoir, nous procure la vie éternelle. Ainsi soit-il. Agnus Dei. Ag Agneau de Dieu, qui effacez Agnus Dei , qui tollis peccata mundi , miserere les péchés du monde , ayez pitié nobis. de nous. Agneau de Dieu, qui effacez Agnus Dei , qui tollis peccata mundi , miserere les péchés du monde, ayez pitié nobis. de nous. Agneau de Dieu, qui effacez Agnus Dei, qui tollis peccata mundi , dona nobis les péchés du monde, donnezpacem. nous la paix. Oraison et Domine Jesu Christe, qui dixisti apostolis tuis : Pa cem relinquo vobis , pacem meam do vobis, ne respicias Baiser de paix. Seigneur Jésus - Christ , qui avez dit à vos apôtres : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, n'ayez pas égard à M2 CULTE DE MARIE. mes péchés, mais à la foi de votre Eglise, et daignez la paci fier, la réunir selon votre vo lonté, vous qui, étant Dieu, vivez et régnez , etc. peccata mes, sed fidem Ecclesiœ tuœ , eamque secunduiu voluntatem tuam pacilicare et coaduuare digneris : qui vivis et rcgnas, etc. Amen. Prière pour la Communion. Seigneur Jésus-Christ , fils du Domine Jesu Christe, Fili Dieu vivant , qui, par la volonté Dei vivi , qui ex voluntadu Père , et la coopération du te Patris, cooperante SpiSaint-Esprit , avez donné par ritu sancto , per mortem votre mort la vie au monde , tuam mundum vivificasti, délivrez-moi , par ce saint et libera me per hoc sacrosacré corps, et par votre sang, sanctum corpus et sanguide tous mes péchés et de toutes nem tuum ah omnibus inisortes de maux , et faites que je quitatibus meis et universis demeure toujours attaché à vos malis , et fac me tuis semcommandements, et ne permet per inhœrere mandatis, et tez pas que je me sépare jamais a te nunquam separari per de vous , qui , étant Dieu , vivez mutss ; qui cum Deo Patre et régnez avec le Père et le et Spiritu sancto vivis et Saint-Esprit , dans tous les siè regnas in ssecula saxulocles des siècles. rum. Ainsi soit-il. Amen. Seigneur Jésus-Christ, que la Perceptio corporis tui , réception de votre corps que je Domine Jesu Christe , quod me propose de prendre, tout in ego indignus sumere prœdigne que j'en suis, ne tourne sumo, non mihi proveniat pas à mon jugement et à ma in judicium et condemnacondamnation, mais que, par tionem , sed pro tua pietate votre bonté, elle me serve de prosit mihi ad tutamentum défense pour mon âme et pour mentis et corporis, et ad mon corps et de remède salu medelam percipiendiam : taire ; vous qui, étant Dieu, vi qui vivis et regnas cum Deo Patre in umtate Spiritus vez et régnez , etc. sancti, Deus, etc. Ainsi soit-il. Amen. Je prendrai le pain céleste , et Panem cœlestem accij'invoquerai le nom du Seigneur. piam, et nomen Domini invocabo. Seigneur, je ne suis pas digne Domine , non sum dignus que vous entriez dans ma mai ut intres sub tectum iiieum, son, mais dites seulement une sed tantum die verbum , et parole, et mon âme sera guérie. sanabitur anima mea. ORWIUIRE DE LA MESSE. 823 Communion du prêtre. Réception du Corps. Corpus Domini nostri Jesu Que le corps de Jésus-Christ Cbristi custodiat animam notre Seigneur garde mon âme meam in vitam œternam. pour la vie éternelle. Amen. Ainsi soit-il. Actions de grâces. Quid retribuam Domino Que rendrai-je au Seigneur pro omnibus qua; retribuit pour tous les biens qu'il m'a mibi? Calicem salutaris ac- faits? Je prendrai le calice du çipiam, et nomen Domini salut, j'invoquerai le nom du invocabo ; laudans invocabo Seigneur, et je serai à couvert Dominum , et ab inimicis de mes ennemis. meis salvus ero. Réception du Sang. Sanguis Domini nostri Je Que le sang de Notre-Seisu Christi custodiat animam gneur Jésus-Christ garde mon meam in vitam œteroam. âme pour la vie éternelle. Ainsi Amen. soit-il. Communion des fidèles. Prière du servant. Je me confesse. Conliteor. Fin du Conliteor par le prêtre. Misereatur vestri. Que Dieu tout -puissant vous fasse miséricorde. Que le Seigneur tout-puis sant et miséricordieux. Ecce agnus Dei , ecce qui Voici l'agneau de Dieu , voici tollis peccata mundi. celui qui ôte les péchés du monde. Domine, non sum diSeigneur, je ne suis pas digne. gnus. Corpus Domini nostri f Que le corps de Notre-SeiJesu Christi custodiat ani- gneur Jésus-Christ garde votre inam tuam in vitam œter- âme pour la vie éternelle. Ainsi nam. Amen. soit-il. Indnlgentiam. Première ablution. Quod ore sumpsimus, Do- Faites , Seigneur, que nous 524 l.l.LTE DE MARIE. recevions avec un cœur pur ce mine, pura mente capiaque nous avons pris par la bou mus, et de munere tempoche , et que ce don temporel de rali liat nobis remedium vienne pour nous un remède sempiternum. éterne'. Seconde ablution. Que votre corps que j'ai pris , ô Seigneur, et que votre sang que j'ai bu s'attache à mes en trailles ; faites, par votre grâce, qu'il ne reste en moi aucune tache de mes péchés, après avoir été nourri par des sacre ments si purs et si saints, vous qui vivez et régnez dans tous les siècles. Ainsi soit-il. Corpus tuum, Domine, quod sumpsi, et sanguis quem potavi, adbœreat visceribus meis ; et prœsta ut in me non remaneat scelerum macula , quem pura et sancta refecerunt sacrameuta, qui vivis et regnas. Amen. y Que le Seigneur soit avec vous. nf Et qu'il soit avec votre es prit. v Allez , la messe est dite , ou l'assemblée est congédiée. Ou: v Bénissons le Seigneur. r) Rendons grâces à Dieu. y Dominas vobiscum. Recevez favorablement , ô Trinité sainte, .le devoir de ma servitude; ayez pour agréable le sacrifice que j'ai offert aux yeux de votre majesté , quoique j'en fusse indigne; faites par votre miséricorde qu'il me soit propitiatoire, et à ceux pour qui je l'ai offert. Par JésusChrist Notre-Seigneur. Ainsi soit-il. v Que le Dieu tout-puissant , le Père, le Fils et le Saint-Es prit vous bénisse. ïi Ainsi soit-il. v Que le Seigneur soit avec vous. n) Et qu'il soit avec votre es prit. h- Et mm spiritu tuo. y Ite, missa est. Vel: y Benedicamus Domino. «• Deo gratias. Placeat tibi , sancta Trinitas, obsequium servitutis mess . et prœsta ut sacrificium quod oculis tuœ 111:1jestatis indignus obtuli , tibi sit acceptabile ; mihique et omnibus pro quibus illud obtuli, sit, te miserante, propitiabile. Per Cbristum Dominum nostrum. Amen. y Benedicat vos omnipotens Deus , Pater, et Filius , et Spiritus sanctus. ii- Amen. .v Dominus vobiscum. » Et cum spiritu tuo. OKDmiRl 1)1 LA MFSSr. KVAXGILE. Commencement du suint Evangile selon saint Jean. n- Gloire vous soit rendue, Sei ii Gloria tibi, Domine. gneur. In principio erat VerAu commencement était le bum, et Verbum erat apud Verbe, et le Verbe était avec Deum, et Deus erat Ver Dieu, et le Verbe était Dieu. bum. Hoc erat in principio Il était au commencement avec apud Deum. Omnia per Dieu. Toutes choses ont été faites ipsum facta sunt , et sme par lui , et rien de ce qui a été ipso factum est, nibil quod fait n'a été fait sans lui. En lui factum est. In ipso vita erat, était la vie , et la vie était la lu et vita erat lux hominum ; mière des hommes ; et la lumière et lux in tenebris lucet , et luit dans les ténèbres , et les té tenebrae eam non compre- nèbres ne l'ont point comprise. henderunt. Fuit homo mis- Il y eut un homme envoyé de sus a Deo, cui nomen erat Dieu, qui s'appelait Jean. Il Joannes. Hic venit in testi- vint pour servir de témoin, pour monium, ut testimonium rendre témoignage à la lumière, perhiberet de lumine, ut afin que tous crussent par lui. omnes crederent per illum. Il n'etait pas la lumière , mais Non erat ille lux , sed ut il était venu pour rendre té perhiberet testimonium de moignage à celui qui était la lu lumine. Erat lux vera quœ mière. Celui-là était la vraie illuminat omnem hominem lumière qui éclaire tout homme venientem in hune iiiim- venant en ce monde. Il était dum. In mundo erat, et mun- dans le monde , et le monde a dus per ipsum factus est , et été fait par lui , et le monde ne mundus eum non cognovit. l'a point connu. Il est venu chez In propria venit , et sui eum soi, et les siens -ne l'ont point non receperunt. Quotquot reçu. Mais il a donné à tous autem receperunt eum , de- ceux qui l'ont reçu le pouvoir dit eis potestatem tilios Dei d'être faits enfants de Dieu , et fieri, his qui credunt in no- à ceux qui croient en son nom , mine ejus , qui non ex san- qui ne sont pas nés du sang , ni guinibus, neque ex volun- de la volonté de la chair, ni de tite carnis neqne ex volun- la volonté de l'homme, mais de tate viri , sed ex Deo nati Dieu même. Et le Verbe a éte' sunt. Et Verbum caro fac fait chair, et il a habité parmi tum est; et habitavit in no- nous, et nous avons reçu sa bis, et vidimus gloriam ejus, gloire, sa gloire telle que le Fils gloriam quasi Unigeniti a unique devait la recevoir du Patre, plenum gralia- et Père plein de gloire et de vé rité. veritatis. n- Rendons grâces à Dieu, B- Deo gratias. VEPRES DU DIMANCHE. Deus in adjutorium , ete. (Voir page 251.) psaume 109. Dixit Dominus , ete. (Voir page 251 .) PSAUME 110. (Actions de grâces à Dieu pour les bienfaits dont il nous a comblés par Jésus-Christ. Crainte du Seigneur.) Confitebor tibi, Domine, Seigneur, je vous louerai de tout mon cœur, dans les assem in toto corde meo , in concilio justorum et congregablées des justes. tione. Les ouvrages du Seigneur sont Magna opera Domini : grands et toujours proportion exquisita in omnes voluntates ejus. nés à ses desseins. Confessio et magnificenTout ce qu'il fait publie ses louanges et sa grandeur : sa tiaopusejus; et justifia ejus justice demeure dans tous les manet in sœculum sa;n 1 1 " . siècles. Memoriam fecit mirabiLe Seigneur plein de miséri corde et de tendresse , a éter lium suorum misericors et nisé la mémoire de ses merveil miserator Dominus : escam les : il a donné la nourriture à dedit timenlibus se. ceux qui le craignent. Il se souviendra de son al Memor erit in sa;culum liance dans la suite de tous les testameuti sui : virtutem siècles : il a fait connaître à son operum suorum annuntiapeuple la puissance de ses œu bit populo suo. vres. En leur donnant l'héritage Ut det illis ha;reditalem des nations : la vérité et la jus gentium : opera manuum tice éclatent dans les ouvrages ejus, veritas et judicium. de ses mains. Tous ses préceptes sont fidèles Fidelia omnia mandata VÊPUS DU DIXANCHK. ejus, confirmata in sa;culum sœculi : facta in veritate et a;quitate. Redemptionem misit po pulo suo : mandavit in a;ter num testamentum suum. Sanctum et terribile nomen ejus : initium sapientiœ timor Domini. Intellectus bonus omni bus facientibus eum ; laudatio ejus manet in sœculum sœculi. 5*7 et stables dans tous les siècles : ils sont fondés sur la vérité et la justice. Il a envoyé un Rédempteur à son peuple : il a établi son al liance pour jamais. Son nom est saint et redouta ble ; la crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse. Tous ceux qui agissent con formément à cette crainte salu taire ont la vraie intelligence : la louange du Seigneur subsis tera à jamais. PSAUME 111. (Bonheur du juste qui craint Dieu.) Beatus vir qui timet DoHeureux l'homme qui craint minuin : in mandatis ejus le Seigneur, et qui met toute volet nimis. son affection dans ses comman dements. Potens in terra erit semen Sa postérité sera puissante sur ejus : generatio rectorum la terre : la race des justes sera benedicetur. comblée de bénédictions. Gloria et divitia; in domo La gloire et les richesses sont ejus : et justitia ejus manet dans sa maison; et sa justice in sœcuhïm sa;culi. demeure éternellement. Exortum est in tenebris La lumière se lève sur les lumen rectis : misericors et justes au milieu des ténèbres : miserator et justus. le Seigneur est plein de miséri corde, de tendresse et de justice. Jucundus homo qui miHeureux celui qui donne et seretur et commodat, dispo- qui prête , et qui règle ses dis net sermones suos in judi- cours selon l'équité, parce qu'il cio : quia in œternum non ne sera jamais ébranlé. commovebitur. In memoria œterna erit La mémoire du juste sera justus : ab auditione mala éternelle : il ne craindra pas non timebit. qu'elle soit ternie par des dis cours calomnieux. Paratum cor ejus sperare Son cœur est tranquille, parce in Domino, conlirmatum qu'il met toute son espérance est cor ejus : non commo dans le Seigneur : il est inébran vebitur donec despiciatini- lable en attendant qu'il soit éle micos suos. vé au-dessus de ses ennemis CUITE DE 5W n répand ses biens avec libé ralité sur les pauvres : sa justice demeure éternellement; il sera élevé en puissance et en gloire. Le méchant le verra, il fré mira de colère; il grincera les dents , il séchera de dépit : les désirs des pécheurs périront. MARIE. Dispcrsit , dedit pauperi-. bus ; justitia ejus manet in sœculum sa;culî : cornu ejus exaltabitur in gloria. Peccator videbit et irascetur ; dentibus suis fremet et tabescet : desiderium peccatorum peribit. psaume 112. Laudate, pueri, Dominum, ete. (Voir page 253.) psaume 113. (Récit des miracles du Seigneur à la sortie de l'Egypte. Vanité des idoles.) Lorsqu'Israël sortit de l'E In exitu Israël de jEgypgypte, et la maison de Jacob du to , domus Jacob de populo milieu d'un peuple étranger, barbaro , Juda fut consacré au Seigneur, Facta est Juda;a sanctifiet Israël fut son empire. catio ejus, Israël potestas ejus. La mer le vit et prit la fuite ; Mare vidit et fugit; Jorle Jourdain retourna en arrière. danis conversus est retrorsum. Les montagnes bondirent * Montes exultaverunt ul comme des béliers, et les collines arietes, et colles sicut agni comme des agneaux. ovium. Pourquoi donc, ô mer, fuyaisQuid est tibi, mare, quod tu ? et toi, Jourdain, remontais- fugisti '. et tu, Jordanis, quia conversus est retrorsum? tu vers ta source ? Montes , exultatis sicut Montagnes, pourquoi sautiezvous comme des béliers, et arietes , et colles, sicut agni vous , collines , comme des ovium ? agneaux? A facie Domini mota est La terre entière fut ébranlée à la vue du Seigneur, à la vue terra, a facie Dei Jacob ; du Dieu de Jacob ; Qui convertit. petram in Qui changea la pierre en des torrents d'eaux , et le rocher en stagna aquarum, et rupem d'abondantes fontaines. in fontes aquarum. Ce n'est point à nous , Sei Non nobis , Domine , non gneur, ce n'est point à nous nobis, sed nomini tuo da qu'appartient la gloire : don gloriam super misericordia nez-la à votre nom pour faire tua et veritate tua. éclater votre miséricorde et vo tre vérité. VÊPRB» »D DIMANCHE. Nequando dicant genies : Ubi est Deus corum ? Deus autem noster in cœlo : omnia quœcumque voluit, fecit. Simulacra gentium ar gent um et aurum, opcra manuum bominum. Os habent, et non loquentur : oculos babent , et non videbunt. Aures babent, et non anclient : nares habent, et nonodnrabnut. Manus habent, et non palpabunt; pedes habent, et non ambulabunt : non clamabunt in giitture- suo. Similes illis fiant qui facium ea, et omnes qui conlidunt in eis. Domus Israël speravit in Domino : adjutor corum et protector corum est. Domus Aaron speravit in Domino : adjutor eorum et protector corum est. Qui timent Dominum , speraverunt in Domino : ad jutor eorum et protector corum est. Dominus memor fuit nostri, et benedixit nobis. Benedixit domui Israël : benedixit domui Aaron. Benedixit omnibus qui ti ment Dominum : pusillis cum majoribus. Adjiciat Dominus super vos, super vos et super filios vestros. Benedicti vos a Domino , qui fecit cœlum et terram. Cœlum cœli Domino : terram aulem dcdil filiishominum. ÙÎ9 Afin que les nation!: ne disent pas : Où est leur Dieu ? Notre Dieu est dans le ciel : il a fait tout ce qu'il lui plait. Les dieux des nations ne sont que de l'or et de l'argent , et l'ouvrage des mains des hommes. Ils ont une bouche , et ils ne parlent point : ils ont des yeux, et ne voient point. Ils ont des oreilles , et n'en tendent point : ils ont des na rines, et ne sentent point. Ils ont des mains, et ne tou chent point : ils ont des pieds, et ne marchent point : ils ont un gosier, et n'ont point de voix. Que ceux qui les font leur de viennent semblables ; avec tous ceux qui mettent en eux leur confiance. La maison d'Israël fa espéré dans le Seigneur ; il est son ap pui et son protecteur. La maison d'Aaron a espéré dans le Seigneur ; il est son ap pui et son protecteur. Ceux qui craignent le Sei gneur ont mis en lui leur espé rance ; il est leur appui et leur protecteur. Le Seigneur a eu mémoire de nous , et nous a bénis. Il a béni la maison d'Israël , il a béni la maison d'Aaron. Il a béni tous ceux qui le crai gnent , grands et petits. Que le Seigneur vous comble de nouveaux biens, vous et vos enfants. Soyez. bénis du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. Les cieux sont pour le Sei gneur, et il a donné la terre aux enfants des hommes. 30 530 CULTE DE MAIIIE. Les morts ne vous loueront point , Seigneur ; ni tous ceux qui descendent dans les enfers. Mais nous qui vivons, nous bénissons le Seigneur à présent, et nous le bénirons à jamais. Non mortui laudabunt te. Domine, ncque omnes qui descendunt in infernum. Sed nos qui vivimus , benedicimus Domino , ex hoc nunc et usque in sœcuhim. HYMNE. A Rome. Principe de splendeur, grand Lucis Creator optime , Lucem dierum proferens , Dieu , source féconde Primordiis lucis novœ D'immortelle beauté , Qui tis les premiers traits du Mundi parans originem. grand tableau du monde En formant la clarté. Toi, par qui le jour luit, par Qui mane junctum vesqui la nuit efface peri, Les plus vives couleurs , Pracipis vocari diem : Le soleil , s'abaissant , luit dans Tetrum chaos illabitur, Audi preces cum fletibus. nous par ta grâce , Sois sensible à nos pleurs. Ne mens gravata crimine, Ne permets que notre âme , au Vitœ sit exul munere , crime abandonnée , Dum nil perenne cogitat , Vive morte à tes yeux , Et que ses passions la tiennent Seseque culpis illigat. enchaînée Dans un oubli des cieux. Fais monter jusqu'à toi sa prière Cœleste pulset intimum, Vitale tollat prcemium , brûlante , Et descends dans son cœur ; Vitemus omne noxium, Préviens ses maux futurs, guéris Purgemus omne pessimum. la fièvre ardente Qui nourrit sa langueur. Prœsta , Pater piissime , Accomplis nos désirs, Père saint, Fils du Père, Patrique compar Uniee , Esprit amour des deux , Cum Spiritu Paracleto , Dont l'homme adore en terre , Regnans per omne sœcuet l'ange au ciel révère lum. L'empire bienheureux. Ainsi soit-il. Amen. A Paris. ODieii, qui habitez mie lu O Luce qui mortalihus mière inaccessible; Dieu devant Lates inaccessa , Deus! VÊPRES 1)B DIMANCHE. 531 Présente quo sancti tre- 3ui les esprits célestes, saisis 'un saint tremblement, se cou 11n1111 , vrent de leurs ailes et voilent Nubuntque vultus angeli : leurs faces : Hic, ceu profunda conNous sommes plongés et com me ensevelis iei-bas dans une diti profonde nuit ; mais la clarté du Demergimur caligine : jour éternel dissipera pour ja jEternus at noctem suo Fulgore depellet dies. mais nos ténèbres. Vous nous le préparez, Sei Hune nempe nobis pré gneur, et vous nous le réservez paras, Nobis reservas hune diem , cet heureux jour, dont le soleil Quem vix adumbrat splen- dans son plus grand éclat n'est qu'une faible image. dida Flammantis astri claritas. Moraris , heu ! nimis diu Hélas ! vous tardez trop long Moraris , optatus dies : temps, ô jour mille fois désire ; vous tardez trop longtemps : Ut te fruamur, noxii Linquenda mules corporis. mais pour vous posséder, il faut nous dépouiller d'une chair cri minelle dont le poids nous accable. His cum -ulula vinculis Ah ! quand notre âme affran Mens evolarit , ô Deus , chie de ses liens prendra son vol Videre te , laudare te , pour se reposer en vous, ô Dieu, Amare te non desinct. centre de toute félicité ; c'est alors qu'elle ne cessera plus de vous voir, de vous louer, et de vous aimer sans partage. Ad omne nos apta hon um, Rendez-nous propres à tout bien, Trinité féconde et bien Fœcunda donis Tri nitas : faisante : et faites qu'une lu Fac lucis usurœ brevi mière éternelle succède au pe /Eterna succedat dies. tit nombre de jours que vous nous accordez sur la terre. Ainsi soit-il. Amen. t In Deo laudabimur tota j> Nous ne cesserons de nous ie : £. Et in nomiue tuo glorifier en vous, Seigneur notre Dieu : n- Et nous célébrerons vo onfitebimur in sa;eulum. tre nom à jamais. CANTIQUE DE LA SAINTE VIEBGE. Magnificat, etc. (Voir page 859.) Ï3^ CULTE DE MARIE. A COMPLIES. * Convertissez-nous , ô Dieu jfr Converte nos , Deus sanotre Sauveur ; a- Et détournez lutis noster ; r- Et averte de dessus nous votre colère. iram tuam a nobis. Deus , in adjutorium, etc. (Voir page 251.) psaume 4. (Paix et repos de l'âme fidèle en Dieu.) Le Dieu de ma justice m'a exaucé , lorsque je l'invoquais ; Seigneur, vous m'avez mis au large, lorsque j'étais dans l'af fliction. Ayez encore pitié de moi , et exaucez ma prière. Enfants des hommes, jusqu'à quand aurez-vous le cœur ap pesanti ? pourquoi aimez-vous la vanité , et aimez-vous le men songe? Sachez que le Seigneur a glo rifié son Saint : le Seigneur m'exaucera lorsque je lui adres serai mes cris. Mettez-vous en colère, mais ne péchez pas : pleurez dans le re pos de vos lits les mauvais des seins que vous avez conçus dans vos cœurs. Offrez au Seigneur un sacrifice de justice, et espérez en lui; plusieurs disent : Qui nous mon trera les vrais biens? Seigneur, vous avez imprimé sur nous la lumière de votre visage ; vous avez fait naître la joie dans mon cœur. Ils se sont enrichis par l'a- Cum invocarem , exaudivit me Dens justitiee meœ : in tribulatione dilatasti mibi. Miserere mei, et exaudi orationem meam. Filii hominum, usquequo gravi corde? utquid diligitis vanitatem, et quseritis mendacium? Etscitote quoniam mirificavit Dominus sanctum suum ; Dominus exaudiet me e.iiiii clamavero ad «uni. Irascimini et nolite peccare; quœ dicitis in cordibus vestris, in cubilibus vestris compungimini. Sacrificate sacrificiumjus titia-, et sperate in Domino; multi dicunt : Quis ostendit nobis bona? Signatum est super nos lumen vultus tui , Domine : dedisti lœtitiam in corde meo. A fruclu frumenti, vini COMPLIES. 333 et olei s multiplicati sunt. In pace in idipsum doriiiiam , et rrqiiiescam. boudante de leur froment, de leur vin et de leur huile. Pour moi, je dormirai en paix , et je jouirai d'un parfait repos. Parce que c'est vous, Sei Quoniam tu , Domine , singulariter in spe eonsti- gneur, qui m'établisset dans tuisti me. une solide espérance. psaume 30 >. (Prière d'une âme dans la tribulation.) In te, Domine, spcravi; J'espère en vous, Seigneur; non confundar in œternum : que je ne sois jamais confondu dans mon espérance : délivrezin justitia tua libera me. moi par votre justice. Inclina ad me aurem Ecoutez favorablement ma tuam ; accelera ut eruas me. prière ; hâtez-vous de me venir tirer du péril. Servez-moi d'une roche im Esto mihi in Deum protectorem , et in domum re- prenable, et d'une place forte fugii, ut salvum me facias. et bien munie, pour me sauver. Quoniam fortitudo mea; Puisque vous êtes mon asile et refugium meum es tu, et et ma forteresse, guidez-moi, propter nomen tuum dedu- Seigneur, et me conduisez pas à ces me et enutries me. pas pour la gloire de votre nom. Educes me de laqueo hoc i Faites que j'échappe des filets quem absconderuut mihi : et des pieges qu'ils m'ont ten quoniam tu es protector dus : puisque vous êtes ma force et mon appui. meus. Je remets ma vie et mon àme In manus tuas commeudo spiritum meum : redemisti entre vos mains , et j'espère que me, Domine, Deus verita- vous me délivrerez , Seigneur, vous qui êtes le Dieu de vérité. tis. psaume 90. (Celui qui met en Dieu sa confiance est à l'abri de toute crainte.) Qui habitat in adjutorio Celui qui demeure dans l'asile Altissimi, in protectione Dei du Très-Haut sera en sûreté sous la protection du Dieu du cœli commorabitur. ciel. Il dira au Seigneur : Vous êtes Dicct Domino : Suscep'- Ce psaume ne se chante qu'au rit romain. ï.n CULTE I)K MARIE. miiii défenseur et mou refuge ; vous êtes mon. Dieu, et j'espèrerai en vous. Car le Seigneur m'a délivré des filets du chasseur et de la, langue des méchants. Il vous couvrira de son om bre, et vous serez en sûreté sous ses ailes. Sa vérité vous servira de bouclier : vous ne craindrez ni les terreurs de la nuit, Ni la flèche qui vole durant le jour, ni les embûches que l'on prépare dans les ténèbres, ni les attaques du démon du midi. Il en tombera mille à votre gauche et dix mille à votre droite ; mais le mal n'approchera pas de vous. Vous contemplerez seulement et vous verrez de vos yeux la punition des méchants. Parce que vous avez dit : Sei gneur, vous êtes mon espérance, et que vous avez pris le TrèsHaut pour votre refuge, Il ne vous arrivera aucun évé nement fâcheux, et les fléaux n'approcheront point de votre maison. Car il a commandé à ses an ges de vous garder en toutes vos voies. tor meus es tu, et refugium meum : Deus meus, sperabo in eum. Quoniam ipse liberant me de laqueo venantium, et a verbo aspero. Scapulis suis obumbrabit tibi , et sub pennis ejus sperabis. Scuto circumdabit te Ve ritas ejus : non timebis a ti morc nocturno , A sagitta volante in die , a negotio perambulante in tenebris, ab incursu et dœmonio meridiano. Cadent a latere tuo mille et decem millia a dextris tuis : ad te autem non appropinquabit. 'Verumtamen oculis tuis considerabis , et rctributiouem peccatorum videbis. Quoniam tu es , Domine, spes mea, Altissimum posuisti refugium tuum, Non accedet ad te malum, et flagellum non appropiuquabit tabernaculo tuo. Quoniam angelis - suis mandavit de te , ut custodiant te in omnibus viis tuis. Ils vous porteront sur leurs In manibus portabunt te , mains, de peur que vous ne ne forte offendas ad lapidem heurliqz votre pied contre la pedem tuum. pierre. Vous marcherez sur l'aspic et Super aspidem et basilisle basilic; vous foulerez aux cum ambulabis ; et conculpieds le lion et le dragon. cabis leonem et draconem. Je le délivrerai, dit le Sei Quoniam in me speravit, gneur, parce qu'il a mis en moi liberabo eum : protegam sa confiance : je serai son pro eum, quoniam cognovit notecteur, parce qu'il a connu men meum. mon nom. COMPLIF.S. Clamabit ad lue , cl ego exaudiam eum : cum ipso sum in tribulatione ; eripiam eum, et glorificabo eum. Longitudine dierum replebo eum, et ostendam illi sa lui an; meum. 53S 11 m'invoquera , et je l'exau cerai ; je suis avec lui dans l'af fliction ; je l'en tirerai , et le remplirai de gloire. Je le comblerai de jours et d'années , et je lui accorderai le secours de ma grâce. psaume 133. (Invitation à louer Dieu jour et nuit dans son temple.) Ecce nunc benedicite DoBénissez le Seigneur, vous miiiiim, omnes servi Do- tous qui êtes ses serviteurs. mini. Vous qui habitez dans le tem Qui statis in domo Domini , in atriis domiis Dei nos- ple du Seigneur et dans les por tiques de la maison de notre tri. Dieu. Elevez vos mains vers le In noctibus extollite ma nus vestras in suucta, et be sanctuaire durant la nuit mê me , et bénissez le Seigneur. nedicite Dominum. Que le Seigneur vous bénisse Benedicat te Dominus ex Sion, qui fecit cœlum et de Sion , le Seigneur qui a fait le ciel et la terre. terram. HYMNE. A Renne. Te lucis ante terminum, Ke nu ii Creator, poscimus, Ut solita clementia , Sis priL'sul ad custodiam. Avant qu'au jour qui fuit la nuit sombre succède , Et nous ferme les yeux , Connaissant ta bonté, nous im plorons ton aide , O Monarque des cieux. Procul recedant somma, Ecarte de nos sens ces songes Et noctium phantasmata ; pleins de charmes Hostemque nostrum com Que forme l'ennemi ; Conserve chaste et pur, contre prune , ses noires armes , Ne polluantur corpora. Notre corps endormi. Praesta, Pater omnipotens , Per Jrsum Chrislum Domi num , Accomplis nos désirs, Pèro saint, Fils du Père , Esprit amour des deux, îi36 CliLTE DE MARIE. Dont le chrétien adore et dont Qui tecum in perpetuum l'ange réfère , Regnat cum sancto Spiritu, L'empire bienheureux. Amen. Ainsi soit-il. A Paris. Nous vous rendons, Seigneur, Grates, peracto jam die, nos actions de grâces à la lin de Deus, tibi persorvimus; ce jour : nous nous prosternons Pronoque, dum nox incidevant vous, et nous vous of pit, frons nos humbles prières au Prosternimus vultu preces. commencement de la nuit. Faites-nous expier par une Quod longa peccavit dies, vive douleur les fautes sans nom Amarus expiet dolor ; bre que nous avons commises Somno gravatis ne nova durant ce jour, et ne souffrez Infligat hostis vulnera. pas qu'appesantis par le som meil , l'ennemi nous fasse de cruelles blessures. Comme un lion furieux, il lnfestus usque circuit tourne sans cesse autour de Quœrens leo quem devoret : nous , cherchant qui il pourra timbra sub alarum tuos dévorer : défendez, ô Père saint, Defende fllios , Pater. vos faibles enfants , en les ca chant sous l'ombre de vos ailes. Hélas ! quand verrons-nous O quando lucescet tuus briller ce jour que vous nous Qui nescit occasum dies ? promettez, Seigneur; ce jour O quando sancta se dabil qui ne connaît point de nuit -.' Quœ nescit hostem patria? Quand nous sera-t-il donné d'habiter cette heureuse patrie, qui ne craindra plus d'en nemi ? Gloire à Dieu le Père , à son Deo Patri sit gloria , Fils unique, et au Saint-Esprit, Ej usque soli Filin, maintenant et dans tous les siè Sancto simul cum Spiritu , cles. Nunc et per omnesœculum. Ainsi soit-il. Amen. a- Seigneur, je remets mon ii- In manus tuas, Domine, esprit entre vos mains. Seigneur. commendo spiritum mciini. j> Vous nous avez rachetés, In manus. y Redemisti nos, Seigneur, Dieu de vérité. Je Domine , Deus veritatis. remets. Gloire au Père. Sei Commendo. Gloria. In ma gneur. nus. > Gardez-nous, Seigneur, y Custodi nos, Domine, H37 COMPLUS. ut pupillam oculi. >' Sub connue la prunelle de l'œil. umbra alarum tuarum pro u Cachez-nous sous l'ombre de vos ailes. tège nos. <ANliO.UK DE SAINT SIJIKO.V Nunc dimittis servum Vous pouvez maintenant, Sei tuum , Domine , secundum gneur, laisser mourir votre ser viteur en paix , selon votre pro verbum tuum, iu pace. messe. Quia viderunt oculi mei Puisque mes yeux ont vu ce lui que vous faites auteur de .sa lutare tuum. mon salut. L'ayant exposé à la face de Quod parasti ante l'aciem toutes les nations du monde , onyiium populorum, Pour servir de lumière aux Lumen ad revelationem gentium, et gloriam plebis Gentils, et de | gloire à votre peuple d'Israël. tu* Israël. OREMUS. Visita, quœsumus, Do mine , habita tioucm istam , et omncs insidias inimici ab ea longe repelle ; angeli tui sancti habitent in ea, qui nos in pace custodiant; et benedictio tua sit super nos semper. Per Dominum. Nous vous supplions, Sei gneur, de visiter cette demeure, et d'éloigner d'elle toutes les embûches de notre ennemi : que vos saints anges y habitent pour nous conserver en paix , et que votre bénédiction soit toujours sur nous. Par le même. ANTIENNES A LA SAINTE VIERGE. (Voir page 321 et suiv.) 338 (U LIE DE MARIE. SALUTS DU SAINT-SACREMENT. Je vous adore, ô vrai Corps né de la Vierge Marie ; Qui avez vraiment souffert, et avez été immolé sur la croix pour le salut des hommes ; Dont le côté percé d'une lance a versé du sang avec de l'eau. Faites-nous la grâce de vous recevoir en viatique à l'heure de notre mort. O Jésus plein de douceur, O Jesus plein de bonté , O Jesus fils de Marie, faitesnous miséricorde. Ainsi soit-il. Ave, verum Corpus nat uni de Maria Virgine ; Vere passum, immolaMim in cruce pro homine ; Voici le pain des anges deve nu la nourriture des hommes voyageurs sur la terre : c'est vraiment le pain des enfants, qui ne doit point être donné aux chiens. Il avait été représenté d'avan ce sous les figures de l'ancienne loi dans l'immolation d'Isaac, dans le sacrifice de l'agneau pascal , et dans la manne don née à nos pères. Pasteur plein de tendresse pour vos brebis, pain céleste qui donnez la vie , Jésus , ayez pitié de nous ; soyez notre nour riture et notre défense : faitesnous jouir des biens éternels dans la terre des vivants. Ecce panis angelorum , Factus cibus viatorum ; Vere panis filiorum , Non mittendus canibus. Cujus latus perforatum fluxit aqua et sanguine. Esto nobis prœgustatum mortis in examine. O Jesu duleis , Jesu pic , O Jesu fili Mariae, Tu nobis miserere. Amen. In figuris praesignatur, Cum Isaac immolatur, Agnus paschœ deputatur, Datur nianna patribus. Bone Pastor, Panis vere, Jesu, nostri miserere; Tu nos pasce , nos tuere ; Tu nos bona fac videre In terra viventium. iàl.UT. 53$ Seigneur, dont la science et le pouvoir sont infinis , vous qui nous nourrissez de votre propre chair dans cette vie mortelle , faites-nous asseoir un jour à votre table dans le ciel avec ceux qui sont déjà citoyens de cette sainte patrie. Ainsi soit-il. Tu, qui cuncta sis et vales, Qui nos pascis hic mortales, Tuos ibi commensales , Cohseredes et sodales Fac sanctorum civium. Amen. HYMNE. Pange , lingua , gloriosi Corporis mysterium , Sanguinisque pretiosi, Quem in munai pretium , Fructus ventris generosi , Rex effudit gentium. Nobis datus, nobis natus, Ex intacta Virgine , Et in mundo conversatus , Sparso verbi semine , Sui moras incolatus Miro clausit ordine. In supremœ nocte cœnœ Recumbens cum fratribus, Observata lege plene , Cibis in legalibus, Cibum turbœ duodenœ Se dat suis manibus. Verbum caro, panem verum Verbo carnem efficit, Fitque sanguis Christi meimii : Et si sensus deficit , Ad firmandum cor sincerum Sola fides sufficit. Tantum crgo Sacramen tum Veneremur cernui ; Et antiquum documentum Ma langue , chantez le mys tère du corps glorieux et du sang précieux que Jésus-Christ, qui est le fruit du chaste sein de Marie et le Roi des nations , a répandu pour racheter le monde. 11 nous a été donné, il est né pour nous d'une Vierge trèspure , ayant vécu dans le mon de , et y ayant répandu la se mence de la divine parole , il a terminé le temps de sa vie par l'institution d'un ineffable mys tère. Etant à table avec ses apôtres la nuit de la dernière cène, après avoir entièrement accom pli la loi en mangeant ce qu'elle prescrivait , il s'est donné à eux de ses propres mains pour leur servir de nourriture. Le Verbe fait chair, fait par par sa parole d'un pain vérita ble sa propre chair, et le vin de vient le sang de Jésus-Christ; si les sens y contredisent , la foi suffit pour affermir un cœur vé ritablement fidèle. Adorons donc avec un pro fond respect le plus grand des sacrements ; que l'ancienne loi cède à nos nouvelles cérémo- 540 CULTE DE MARIE. nies; que la loi supplée <iu dé faut de nos sens. Novo cedat ritui ; Prœstet tides supplemcntiim Sensuum defectui. Gloire, louange , salut, hon Genitori , Genitoque neur, puissance et bénédiction Laus et jubilatio , au Père et au Fils ; qu'une même Salus, honor, virtus quoque gloire soit rendue au Saint-Es Sit et benedictio : prit, qui procède du Père et Procedenti ab utrnque Compar sit laudatio. du Fils. Ainsi soit-il. Amen. On chante ensuite une prose ou une hymne, ou toute aulre prière, en l'honneur de la samte Vierge. NOCVEL OFFICE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION DE LA B. VIERGE MARIE, IBLOIC LE BIT PRESCRIT PAR S. S. PIE IX ». PROPRE DE LA MESSE. Venite, etvidete, et narrabo vobis, omnes qui timetis Deum , quanta fecit Dominus animae meœ. Ps. Benedic, anima mea, Domino , et omnia qua; intra me sunt , nomini sancto ejus. Gloria Patri. Venite. Venez et considérez, vous tous qui craignez Dieu , et je vous raconterai tout ce que le Seigneur a fait pour mon âme. Ps. Bénis le Seigneur, ô mon âme , et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom. Gloire au Père. Venez. COLLECTE. Deus qui , per immaculatam Virginis conceptionem, dignum Filio tuo habitaculum pra;parasti, ejus nobis intercessione concede , ut O Dieu qui , par l'immaculée Conception de la Vierge , avez préparé à votre Fils une demeure digne de lui, faites que nous conservions notre cœur et 1 L'impression du Culte de Marie allait s'achever, lorsque le nouvel office de l'Immaculée Conception de la bienheureuse vierge Marie , prescrit par S. S. Pie IX (décret du 7 novembre 1846), et rappelé dans son encyclique du % février 1849 , nous est parvenu. Nous avons cru répondre au vœu des personnes pieuses en le plaçant dans ce recueil de prières le plus complet peut-être qui ait été composé en l'honneur de la Mère de Dieu. Nous ne doutons pas qu'il ne soit accueilli avec faveur dans un temps où l'Eglise entière adresse au Ciel de ferventes prières Sour obtenir une décision touchant le plus glorieux privilège e la Reine des Vierges. 31 542 TCULTE DE MARIE. notre corps sans tache devant vous, qui l'avez préservée de toute souillure. Par le même Notre-Seigncur. cor et corpus nostrum immaculatum tibi, qui eam ab omni labe prœservasti, fideliter custodiamus. Per cumdem Dominum nostrum. ÉPITRE. Lecture du Livre de la Sagesse (ch. 8). Comme à la Messe de la Conception, p. 27. GRADUEL. La sagesse s'est bâti une demeure ; elle a taillé sept colonnes pour la soutenir. j> Le TrèsHaut a sanctifié sa résidence; Dieu est au milieu d'elle, elle ne sera point ébranlée. Louez Dieu, louez Dieu. Salut, ô Marie , pleine de grâce , le Seigneur est avec vous. Louez Dieu. Sapientia œdificavit sibi domum ; excidit columnas septem. y SanctiScavit tabernaculum suum Altissimus : Deus in medin ejus, non commovebitur. Aileluia, alleluia. Ave, Maria, gratia plena , Dominus tecum . Alleluia. ÉVANGILE. Commencement du saint Évangile selon saint Matthieu. Comme à la Messe de la Conception , p. 30. OFFERTOIRE. k Dieu a envoyé du ciel sa miséMisit Deus misericordiam ricorde et sa vérité ; il a sauvé suam , et veritatem suam : ma vie de la fureur des lion- animam meam eripuit de ccaux. medio catulorum leonum. SEcRÈTE. O Dieu , plein de bonté , faites que nos âmes soient pures , pour vous présenter cette offrande , vous qui avez préparé dans le cœur de la bienheureuse vierge Marie -une demeure sans souillure à votre Fils JésusChrist, Notre-Seigneur, qui vit et règne. Fac nos , clementissime Deus , puris mentibus pra;sens tibi munus offerre, qui in corde beatœ Maria; virginis puram ab omni labe mansionem prœparasti Jesu Christo Filio tuo Domino nostro, qui tecum vivit et regnat. PRÉFACE. Comme à la Messe de l'Assomption , p. 108. ... Et vous dans votre imma...Et te in Conceptionc culée Conception. immaculata. OFFICE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION. 34:j COMMUNION. Ego dilecto meo , et diMon bien-aimé est à moi , et lectus meus mihi , qui pas- moi à lui ; mon bien-aimé qui citur inter lilia. se nourrit parmi les lis. POST-COMMINIOX. Mensœ cœlestis pasti deliciis , tuam , Deus , misericordiam imploramus , ut sanctissimœ virginis Mariœ, qusn tibi semper placuit, precibus ndjuti , nuliis a te tentationibus separemur. Per Dominum nostrum. Nourris des délices de la table sainte , nous implorons votre miséricorde , ô mon Dieu , pour obtenir par les prières de la sainte Vierge Marié, qui vous a toujours éte agréable , de n'être séparés de vous par aucune ten tation. Par Notre-Seigneur. A VÊPRES. Psaumes de l'Office de la très-sainte Vierge, p. Î51 et suiv. Ant. 1. Sicut lilium inter spinas, sic amica mea inter filias. 1. Dilectus meus mihi , et ego illi , qui pascitur inter lilia. 3. Tota pulehra es, et ma cula non est in te. *. Benedicta es tu, Filia, a Domino Deo excelso pra; omnibus mulieribus super terram. 5. Tu gloria Jerusalem , tu la. titia Israël, tu honorificentia populi nostri. Ant. 1. Tel qu'est le lis en tre les épines, telle est ma bienaimée entre les filles. 3. Mon bien-aimé est à moi , et moi à lui ; mon bien-aimé qui se nourrit parmi les lis. 3. Vous êtes toute belle, et il n'y a point de tache en vous. 4. Fille du Très-Haut, vous êtes bénie par le Seigneur Dieu plus que toutes les autres femmes qui sont sur la terre. 5. Vous êtes la gloire de Jé rusalem , vous êtes la joie d'Is raël , vous êtes l'honneur de no tre peuple. Dominus possedit me ab Le Seigneur m'a possédée au initio viarum suarum , ante commencement de ses voies, quam quidquam faceret a avant qu'il créât aucune chose 544 CULTE DE MARIE. dès la naissance du monde. Mon existence a été résolue de toute éternité , et dès le commencement avant que la terre fût créée. Les abimes n'existaient pas encore , et j'étais déjà con çue. principio. Ab seterno ordinata sum, et ex antiquis antequam terra fieret. Nondum erant abyssi, et ego jam concepta eram. Ave, maris stella, p. 258. jr C'est aujourd'hui la Con >' Immaculata Conceptio ception immaculée de la sainte est hodie sanctœ Marise virvierge Marie, ginis, ^ Dont la vie glorieuse éclaire ffr Cujus vita inclyta cunctoutes les Eglises. tas illustrat ecclesias. A Magnificat , Ant. Votre Conception, ô Vierge Mère de Dieu, a été un signe d'allégresse pour le monde en tier, parce que de vous est sorti le soleil de justice, le Christ no tre Dieu , qui a effacé la malé diction , nous a rendu la béné diction, et par son triomphe sur la mort nous a fait participer à la vie éternelle. Louez le Sei gneur. Conceptio tua, Dei Genitrix virgo , gaudium annun- ' tiavit universo mundo : ex te enim ortus est sol justitiœ , Christus Deus noster, qui solvens maledictionem , dedit benedictionem, et confundens mortem, dedit nobis vitam sempiternam. Al leluia. TABLE DES MATIÈRES. Approration. Préface. I. Précis historique sur le Culte de la Sainte Vierge. II. FÊTES. i v 1 15 Première Série. La Conception. Messe et Vêpres. La Nativité. Idem. La Présentation Idem. L'Annonciation. Idem. La Visitation. Idem. La Purification. Idem. L'Assomption. Idem. 21 37 50 61 75 85 97 Deuxième Série, Fête de N.-D. du Mont-Carmel ou du Scapulaire. Fête du Très-Saint Nom de Marie. Fête des Sept Douleurs de la Sainte Vierge. Fête de Notre-Dame du Rosaire. Fête du Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie. Fête de Notre-Dame des Anges. Fête de Notre-Dame des Neiges. Fête de Notre-Dame de la Merci. Fête de Notre-Dame de Pitié ou de la Compassion. Les Fiançailles et le Mariage de la Sainte Vierge. La Maternité de la Sainte Vierge. Fête de l'Expectation ou de l'Attente. III. Messes votives ou à Dévotion en l'honneur de la Sainte Vierge. Messe de Beata. IV. Office de la Très-Sainte Vierge. Matinos, 191. — Laudes, 213. — Prime, 230. — 31. 114 120 126 135138 i 47 155 158 162 165 166 167 173 176 183- .vit". TABLE SES MATIÈRES. Tierce, 236. — Sexte, 841. — None, «6. — Vêpres, 251. — Complies, 262. Petit Office de l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge. 272 V. Prières. 27» La Salutation Angélique, 282. — Fragment d'une Homélie de saint Bernard sur la Salu tation Angélique, 286. — VAngelus, 291. — Prières Diverses. Memorare , 299. — Acte de consécration à Marie. O Domina mea , 302. — Prière à la Sainte Vierge après les exercices de piété. Sub tuam praesidium , 303. — Prières de saint Damien, 304 ; — de saint Ephrem, 307; — de saint Thomas, Ib.; — de saint Anselme , 308 ; — de saint Ger main, lb.; — du P. Gallifet, Ib.; — de saint Ildephonse, 309; — de saint Augustin, Ib.; de saint Liguori, Ib.; — du P. Chaix, Ib.; — du B. Alain de La Roche, 310 ; — au Saint Cœur de la B. Vierge Marie, Ib.; — de saint François de Sales, 311. — Les cinq Psaumes, 312. — Prière de saint Liguori à la Sainte Vierge pour obtenir une bonne mort , /*. VI. Cantiques. Cantique de la Sainte Vierge, Magnificat. 259 et VII. Antiennes. Aima Redemptoris Mater, 268 et 324. — Ave, Regina cœlorum , 269 et 326. — Regina cœli , lœtare , 269 et 328. — Salve , Regina , 270 et 331. VIII. Proses. Stabat Mater, 131 et 340. — Inviolata, 343. — Prose à la Sainte Vierge pour les Ames du Purgatoire, 345. — Proses du rit parisien pour les fêtes de la Sainte Vierge , 351. 313 317 321 337 unit lits MATIÈRES. 547 IX. Hymnes. S53 Te Deum, 209 et 357. — Ave, maris stella, 258 et 360. — Hymnes pour les fêtes de la Sainte Vierge, 361; —de Habert pour la fête de la Compassion, 368; — de saint Casimir, 371. X. Litanies de la Sainte Vierge. 375 et 379 Litanies de l'Immaculée Conception, 381 ; — du Saint Nom de Marie, 384. — Litanies Pé ruviennes, 387. XI. Dévotions a la Sainte Vierge. 393 Congrégations et Confréries, 394. — Congréga tions de Notre-Dame , 395. — Le Seapulairc et la Confrérie de Notre-Dame du MontCarmel, 398. — Le Rosaire, 408. — Confré rie de la Pureté de la Vierge , ou NotreDame de Bon-Secours , 417 ; — de NotreDame Auxiliatrice , 420; — de Notre-Dame des Sept -Douleurs, 422. — Confrérie et Mé daille de l'Immaculée Conception, 426. — Pèlerinages, 433. — Vœux, Ncuvaines et Re traites, 448. — Neuvaine? en l'honneur de la Sainte Vierge , 453. — Processions, 457. — Le Mois de Marie, 461. —Statues, Images, Médailles, Chapelets, ete., 465. — Pratiques ou Prières diverses, 473. XII. Indulgences accordées en l'honneur de la Sainte Vierge. 481 La Messe. Origine. 501 Ordinaire de la Messe. 506 Vêpres du Dimanche. 526 Compiles. 532 Saluts du Saint-Sacrement. 538 Nouvel office de l'Immaculée Conception. 541 FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. TABLE ALPHABÉTIQUE. Anne d'Autbiche ; sa con fiance en Marie, 4M. Antiennes. Etymologie et sens de ce mot, 321. Les quatre grandes Antiennes : Aima Redemptoris Mater, 268 et 324. Ave, Regina cœlorum, 269 et 326. Regina cœli, lœtare, 269 et 328. Salve, Regina, 270 et 331 . Bernard (Claude), le pauvre prêtre. Trait remarquable d'humilité, 300. Bernard (saint) ; sa nais sance, sa vie, ses actes, 12 et 286; son homélie sur l'Annonciation , 288 ; sa vi sion nocturne du Messie , 287. Citations, Elévations ou Prières, 43, 64, 101, 288, ete.; son addition au Salve, Regina, 332. Blanche de Castille; sa dévotion à Marie , 415. Bossuet; Elévation sur le Magnificat , 317 ; son opi nion sur l'Immaculée Con ception, 23. Calvin, Luther, Cablostadt et Mélanchihon; leur opinion sur les images, médailles, ete., 46S. Cantique ; signification de ce mot, 313; son applica tion à sept chants de l'An cien Testament, 313. Le» trois cantiques évangéliques, 314. Cantique de la sainte Vierge , Magnificat . 259 et 317. Carmel, retrace les fruits précieux de la solitude, 116. Carmes (ordre des), 403. Casimir (saint) ; sa dévotion à la sainte Vierge, ses œu vres, 871. Ceinture de la sainte Vierge, 467. Chandeleur (fête de la), 87. Charlemagne ; sa dévotion à la sainte Vierge, 10 ; por tait une médaille de Marie, 469. Chasteté, vertu sociale au tant que mystique, 54. Chateaubriand; fragments sur la sainte Vierge, 405, 430, 435, 457, ete. Cinq-Mars ; sa mort en chan tant le Salve, Regina, 335. Cloches ; leur destination , 293. Clovis, roi des Franes; sa conversion par Marie , 8 ; monuments de sa recon naissance, 9. Coffin , auteur d'hyumes et autres chants d'église, 355. TABLE ALPHABÉTIQUE. Conception ; origine et ex plication , 21. Conception (immaculée) de la Sainte Vierge , 21, 38 et 428; sentiment de saint Ber nard et de Bossuet, 22 ; cé lébration de la fête sous le titre à'Immaculée Concep tion, 24. Congrégations , Confréries et Archiconfréries, 394. Consécration a Marie (acte de) de saint Louis de Gonzague, 302 ; de saint Fran çois de Sales, 311. Culte de la Sainte Vierge, précis historique, 1. Dévotions a la Sainte Vierge, 393. Congréga tions et Confréries de No tre-Dame, 395. Notre-Dame Auxiliatrice, 420. Archiconfrérie du Très-Saint et Im maculé Cœur de Marie, 138. Confrérie de l'Immaculée Conception, 426. Le Chape let, 408 et 465; de sainte Bri gitte, 416; des Sept-Douleurs de la Sainte Vierge , 423. Le Rosaire, 408. Le Rosaire vivant , Ib. NotreDame de Bon Secours ou la pureté de la Sainte Vierge , 417. Le Scapulaire ou No tre-Dame du Mont-Carmel, 398. Notre-Dame des SeptDouleurs, 422. Les Cinq mystères joyeux , doulou reux, glorieux, 414 et 476. Les Sept Mystères joyeux , glorieux, de la Sainte Vier ge, 425 et 476. Notre-Dame des Victoires, 138 et 425. Pratiques et Prières diver ses, 473. Diderot ; sa description de la Fête-Dieu, 460. 549 Dominique (saint), fondateur d'une Confrérie du Rosaire, 412. Dufriche - Desgenettes , fondat. de l'Archiconfrérie du Très-Saint et Immaculé Cœur de Marie, 139. Elévations sur les Fêtes de la Sainte Vierge, 25, 42, 54, 64,77, 88, 101, 116, 123, 129 et 160. Férié, sens de ce mot, 184. FÊTES DE LA TRES-SAINTE Vierge; leur origine, 15. Première Série : Annon ciation ; origine , messes , vêpres, etc., 61. Assomp tion , ii/., 97. Conception , id., 21. Nativité, id., 37. Présentation, id., 50. Puri fication, id., 85. Visitation, id., 75. - Deuxième Série : Notre-Dame des Anges, 147. Notre-Dame du MontCarmel, 114. Notre-Dame des Sept-Douleurs, 126. No tre-Dame de la Merci, 1 58. Notre-Dame des Neiges , 155. Notre-Dame de Pitié ou de la Compassion , 162. Notre-Dame du Rosaire , 135. Le Très-Saint et Imma culé Cœur de Marie, 138. L'Expectation , 167. Les Fiançailles, 165. La Mater nité, 166. Le Très- Saint Nom de Marie, 120. Fil de la Vierge, 40. Fortunat, auteur de plu sieurs hymnes , 355 et 359. Grégoire ( saint ) , auteur d'hymnes et de proses, 330 et 359. Habert ( Isaac ) , auteur d'hymnes, 369. Hélène (sainte); sa dévotion à Marie, 6. 550 TABLE ALPHABÉTIQUE. Herman, Gontract, auteur d'Antiennes et d'hymnes, 324. Heures canoniales ; significa tion de ce mot, 186. Homélie; étymologie, sens, 287. Huit, nombre consacré , 25. Humilité. Vertu par excel lence de Marie, 77 et 88. Hymnes des messes, offices et fêtes de la Sainte Vierge, texte, origine, auteurs, etc., 353. Indulgences ; sens et origine de ce mot, 481 ; en l'hon neur de Marie, pour les fêtes , dévotions , prières , etc., 484; attachées aux mé dailles, etc., à quelles con ditions , 470. Jean (saint) l'Evangéliste ; sa piéte pour Marie , 3. Jean XXII, pape ; apparition de la Sainte Vierge, 401. Justinien, législateur; son hommage à Marie, 9. Kostka (Stanislas) ; sa dévo tion à Marie , 100. Lacordaire (le R. P.); cita tions diverses, 53 , 54, 86, 162, 341, 404 et 410. Litanies ; sens de ce mot et origine, 375; de la Sainte Vierge, 379; de l'Imma culée Conception , 381 ; du Saint Nom de Marie , 384 ; Péruviennes, 387. Louis de Gonzague (saint) ; sa dévotion à Marie ; sa mort , 302. Louis IX; son vœu à NotreDame du Mont-Carmel , 405. Louis XIII ; sa dévotion à la Sainte Vierge; son vœu, 101 et 451. ' Louis XIV; sa foi dans la vertu du Scapulaire, 406 et 415. ' Louis XV, id., 406. Luc (saint) ; son tableau de la Samte Vierge, 5. Marie; sa généalogie, sa naissance , son humilité, sa vie, etc., 16 et 23; vertu at tachée à ce saint nom. 43 et 123. Médaille de l'Immaculée Conception, 426. Messe (la) ; explication de ce samt sacrifice ; Ordinaire de la Messe, 501 et 506. Messes votives ou à dévo tion , ce que c'est , 173 ; en l'honneur de la Sainte Vier ge, 173; de Beata, 176; autres messes à dévotion 180. Mois de Marie ; son origine , ses solennités, 461. Mystères Joyeux, Doulou reux, Glorieux, 414. Nativité ; origine , explica tion, 37. Nazareth , description , 38. Nestorius; sa doctrine con damnée par le concile d'Ephèse, 7. Neuvaines en l'honneur de la Sainte Vierge et Prières, 448 et 453. Noels, 315. Nolasque (Pierre), fonda teur des religieux de la Merci, 158. Nom de Marie ; sa vertu et ses miracles, 123. Notker , auteur de plusieurs proses, 338. Octave; sens de ce mot, 24. Office ; sens de ce mot, 185. Office de la Très-Sainte Vierge, 183. Matines, 191. TABLE ALPHARÉTIQUE. Laudes, «8. Prime, 230. Tierce, 236. Sexte , 241. None, 246. Vêpres, 251. Compiles , 262. Office (Petit) de l'Immacu lée Conception , 272. Office (Nouvel) de l'Immacu lée Conception , scion In rit prescrit par Pie IX, 541. Obdbes religieux voués à Marie, 12. Pèlerinages ; leur origine, leur objet et leur universa lité, 433. Pergoi.èse; son enthousias me pour le Stabat; sa mort, 341. Pierre ( l'Ermite) , inven teur du Rosaire, 408. Portioncule , origine de la fête de Notre-Dame des Anges et Indulgences, 147. Présentation (communau tés et sœurs de la), 134. Prières; sens de ce mot, son origine, 279. Ave Maria ou Salutation Angélique, 282. Angelus, 291. Memorare ou Souvenez-vous , 299. O Do mina mea , 303. Sub tuum praesidium, de saint Augus tin, 303. Subveni, Domina, clamantibus, de saint Pierre Damien, 304. Prière de saint Ephrem pour la Con ception, 307. Prière de saint Thomas pour la Nativité , 307. Prière de saint Ansel me pour la Présentation , 308. Prière de saint Ger main pour l'Annonciation , Ib. Prière du P. Gallifet pour la Visitation , Ib. Prière de saint Ildephonse pour la Purification, 309. Prière de saint Augustin pour l'Assomption , Ib. Prière de saint Liguori pour les Sept-Douleurs, Ib. Priè re du même pour obtenir une bonne mort , 312. Prière du P. Chaix pour le Scapulaire, 309. Prière du B. Alain de La Roche pour le Rosaire, 310. Prière du saint Cœur de Marie, Ib. Prière de consécration à la Sainte Vierge , de saint François de Sales, 311 . Cinq psaumes de Marie , 312. Prière de la Médaille mi raculeuse ou de l'Immacu lée Conception, 431. Processions (des) en géné ral, 457; Id., du vœu de Louis XIII, 458; la même rétablie par Napoléon, em pereur, 459. Proses ; ce qu'on entend par ce mot, 337. Proses célè bres, leurs auteurs, 339. Ratisbonne (l'abbé de) ; re lation d'un voyage de saint Bernard, 333. Retraites, 452. Rois de France ; leur dévo tion et leurs hommages à Marie, 12, 406 et 459. Rosaire ; son étymologie , son origine, 408. Fête de Notre-Dame du Rosaire, 135. Prière pour la fête du saint Rosaire , 310. Indul gences, 488. Sales (saint François de); miracle de Marie en sa fa veur, 301. Salutation Angélique; son origine, sa formation, 282; sa récitation à la Messe , 3 ; hérésie de Nestorius con damnée , 7 et 285 ; homélie de saint Bernard sur la Sa lutation Angélique , 286. 552 TABLE ALPHABÉTIQUE. Saluts du Saint-Sacrement , 538. Samedi, jour consacré à la Sainte Vierge , 174 et 184. Santeuil, auteur de plu sieurs proses et hymnes , 355, 363, 366 et 367. Scapdlaire; origine et pieu ses traditions , 398. Silence observé parla Sainte Vierge toute sa vie, 442. Solitude; ses fruits pré cieux, 116 et 453. Statues, Images, Médailles et Chapelets, 465. Stock (Simon), fondateur de l'ordre du Carme 1 , 398. Thérèse (sainte), réformatri ce de l'ordre du Carmel, 404. Trappe (la) de la Meilleraie , 334. Vêpres ; étymologie et sens de ce mot, 188; du diman che, 526. Visitation (sœurs de la), 77. Voeu ; sens de ce mot , 448. Wiseman ; son sentiment sur les cérémonies extérieures, 471. FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. 1MPR. BAILLY, DIVRT ET COUP., place Sorbonne, S. y SES «BU mÊ IF fffi§|||gg S&&