LES MINERALISATIONS DE LA REGION DE GUEMASSE-EL HAOUZ & DES JEBILET Encadré par: Mme OUACHA Hanane Projet effectué par: DIA IBRAHIMA Diop Cheikh Ahmadou Bamba EL ASRI Sara SALIH Sara Année universitaire : 2019/2020 Jebilet : Les Jebilet, partie méridionale du domaine mésétien (Michard, 1976), sont constituées de terrains paléozoïques plissés et métamorphisés au cours de l'orogenèse hercynienne. Les Jebilet sont constitués principalement de sédiments détritiques anciens déposés à l'ère primaire, puis plissés et faillés et recristallisés, de couleur dominante grise à jaunâtre. Ils représentent les restes très érodés d'une ancienne chaîne de montagne. Figure 1 : carte géologique du massif des jebilet Au nord de Marrakech, des plaines rocheuses et des collines à relief modéré (400 m à 1000 m d’altitude) forment les Jebilet ou « petites montagnes ». Constituées de roches paléozoïques, elles forment avec les massifs anciens du Haut Atlas et des Guemassa au sud, des Rehamna et du Maroc central au nord, le domaine ouest mésétien (cf. vol. 1). Les Jebilet s’étendent sur une longueur d’environ 170 km et une largeur de 20 à 30 km correspondant à une section E-W des structures subméridiennes de la croûte supérieure hercynienne Trois unités structurales y ont été reconnues (Huvelin, 1977) : - une unité orientale, caractérisée par l’existence de nappes à matériel ordovico-dévonien, reposant sur un flysch du Viséen supérieur, et replissées avec leur substratum par des structures orientées au N40 ; - une unité centrale, constituée de méta-sédiments, les « Schistes de Sarhlef », d’âge au moins en partie visé en supérieur, et caractérisée par (i) une déformation schisteuse en climat anchizonal à épizonal ; (ii) une activité magmatique importante, et la présence de nombreux amas sulfurés à Cu± Pb-Zn ; - une unité occidentale formée d’une puissante série essentiellement cambro-ordovicienne, peu ou pas métamorphisée et affectée de plis subméridiens de grande amplitude. -Cadre géologique : -Contexte régional : Le massif des Jebilet fait partie de la Meseta marocaine et se situe entre deux plaines : au Nord la plaine de la Bahira et au Sud la plaine du Haouz (Figure 2.3). Il se singularise par la présence, dans sa partie centrale, de nombreuses intrusions acides et basiques formant une association bimodale. Les petits corps mafiques, felsiques ou mixtes, sont intrusifs dans des schistes de Sarhlef, datés du Viséen supérieur-Namurien. Le magmatisme acide et basique des Jebilet centrales présente une extension spatiale limitée à l’Ouest et à l’Est. A l’Ouest, cette limite correspond à un contact anormal Nord-Nord-Est – Sud-SudOuest (ZCOS8, Figure 2.3) faisant chevaucher les Jebilet centrales, bloc schistosé et métamorphisé, sur les Jebilet occidentales, bloc cambro-ordovicien peu ou pas déformé par des mouvements dextres synschisteux enregistrés le long de cette fracture. A l’Est, cette limite correspond à un décrochement ductile N160° senestre formant la limite avec les Jebilet orientales, domaine des nappes gravitaires précoces. Les intrusions acides basiques qui forment le plutonisme bimodal des Jebilet centrales sont subcontemporaines. Elles se présentent sous forme de corps de quelques centaines de mètres d’épaisseur et s’organisent en linéaments sub-méridiens de direction Nord-Nord-Est, parallèles aux structures hercyniennes. Elles présentent une schistosité sub-verticale et ont induit un métamorphisme de contact, qui atteint le faciès des cornéennes à hornblende. Les roches basiques (cumulats mafiques ou ultramafiques, gabbros, dolérites) forment des intrusions stratifiées et appartiennent à une suite tholéiitique appauvrie. Les roches acides sont des microgranites métalumineux à l’origine, avant altération hydrothermale, qui présentent des caractéristiques du granite. Les amas de pyrrhotite connus de l’unité centrale des Jebilet se distribuent le long de trois alignements sub-parallèles à la direction méridienne (Figure 2.4) : - alignement occidental, avec les indices de Bouhane (à l’extrémité Nord), Lachach, Koudiat Aicha ; - alignement médian, avec le gisement de Kettara, Benslimane et Kerkoz ; - alignement oriental comportant au Sud le gisement de Draa Sfar et, au Nord, les schistes limonitisés de Nzalet El Harmel. DRAA SFAR : Draa sfar est une mine essentiellement à pyrrhotite associée aux sulfures de Cu-Zn-Pb. Elle est considérée comme l’un des principaux gisements polymétalliques de type VMS au Maroc. Le gisement est situé dans la partie nord de la plaine du Haouz, en bordure des Jebilet, à environ 16km au NW de Marrakech . GPS : N 31°42’39’’; W 008°08’09’’ ; alt. 370 m (WGS 84). Les substances exploitables sont : le cuivre , zinc et plomb. Historique de la mine : Draa sfar est une mine active exploitée par la Compagnie Minière de Guemassa (CMG). • Le gisement de Draa Sfar fut découvert en 1949. • En 1962, la Compagnie Minière et Métallurgique qui exploitait le gisement de Kettara lance des recherches de pyrrhotite plus au sud en collaboration avec le BRPM et la Direction des Mines et de la Géologie. • En 1975, des travaux de préparation du gisement sont entrepris par la Société d’Exploitation de la pyrrhotite de Kettara (SEPYK), suite à la mise en évidence de réserves économiques (Anonyme,1990). Au début, seul le fer de la partie nord du gisement présentait un intérêt pour l’exploitation. • En 1975, la SEPYK reprend les travaux en se concentrant sur la lentille zincifère. • Puis en 1978, une usine de traitement est installée dans la partie sud, avec une capacité de traitement de 200 t/j de minerai de zinc et de plomb. L’exploitation fut arrêtée après trois ans, alors que l’usine avait traité environ 60 000 tonnes de toutvenant. • Les travaux d’exploration ont repris en 1988 dans le cadre de la convention entre ONA-Mines et le BRPM. • Les permis ont été cédés en 1992 à la CMG, qui a procédé à une étude de faisabilité de la mise en valeur des ressources polymétalliques et du développement minier de Draa Sfar. • La production a démarré en 2004, avec une cadence moyenne de 1800 t/j. • La production a atteint, en 2004, 1800 t/j de tout-venant, traité à la mine de Hajjar. • L’étude de faisabilité du potentiel découvert a commencé en Juin 2005. • La réalisation d’un troisième puits de grande profondeur (Puits III) terminé en 2006 permet de relier au jour le niveau -1050. La reconnaissance géologique par sondages et galeries souterrains a confirmé la continuité géologique du gisement jusqu’au niveau -1000 m, dans le « grand aval Draa Sfar ». Figure 2 : Localisation du gisement de Draa Sfar sur un extrait de la carte géologique des Jebilet centrales au 1/500 000, Notes et Mém. Serv. géol. Maroc, n° 232. Figure 3 : Image satellitaire (Google earth) de la mine de Draa Sfar. La mine de Kettara : La mine est située à 32 km au nord de Marrakech et à 120 km de Safi (fig. 5.3.1). GPS N31°2’ W3’’8°10’34’’ ; alt. 500 m. Figure 4 : Localisation du gisement de Kettara Cadre géologique : Le gisement de Kettara fait partie d’un ensemble d’amas sulfurés à chapeaux de fer qui affleurent dans la partie centrale du massif hercynien des Jebilet. Cadre local : Le site d’étude s’étend sur une superficie d’environ 12 km² entre Koudiat Kettara à l’Est, Koudiat Hamra au Nord-Ouest et le village de Benslimane au Sud. La topographie du site est irrégulière, elle est dominée par les massifs abrupts (Koudiat Kettara culminant à 751 m). Le parc à résidus se situe dans une petite plaine au pied de l’ancienne mine de Kettara faisant environ 400 m d’altitude. La minéralisation de Kettara est localisée dans la série des schistes de Sarhlef. Dans le secteur de Kettara, le faciès le plus abondant sont les schistes, auxquelles sont associés des filons de dolérites. L’ensemble correspond à une structure anticlinale orientée N60° (Souaré 1988). L’élément tectonique le plus net à Kettara est la schistosité S1. Celle-ci a une orientation moyenne de N45°, rarement méridienne, avec un pendage Est ou Ouest. Dans la partie Nord, la schistosité S1, orienté N80° en général, est constante et subverticale ou pendant fortement à l’Est ; tandis qu’au Sud, elle présente de grandes variations avec des directions voisines de N45°. La déformation cassante est marquée par des failles d’échelle métrique, dont les directions principales sont N75°, N95° et N110° (Souaré 1988). Les filons de dolérites sont abondants . Ils sont légèrement sécants sur la stratification et la schistosité. Leur direction est en général N60° et leurs épaisseurs est variables, pouvant atteindre 8 à 10 m. Ces filons sont déformés, tronçonnés, boudinés, recoupés par endroits de filonnets de quartz et décalés par les failles (Souaré 1988). Les coupes AB et CD représentent une interprétation synthétique du site de Kettara. L’épaisseur des altérites10 est supposée grande au niveau des lits des oueds, cette hypothèse est basée sur l’étude faite par Guessous 1996 qui a montré que les sondages électriques situés à proximité des lits des oueds sont caractérisés par une grande épaisseur des altérites. Nous avons supposé également l’enracinement des filons suffisamment profond pour atteindre le bas des coupes. A l’échelle de la structure Kettara, les failles transversales N60° présentent un effet en décrochement sénestre. En fait, il existe aussi un rejet vertical élargissant apparemment les structures synclinales des compartiments affaissés. Ainsi, la faille de Kerkoz abaisse, au Nord, le compartiment de Benslimane-Kettara où les synclinaux au coeur du complexe calcareux sont bien représentés alors que ces formations disparaissent du compartiment méridional, surélevé, et où les coeurs synclinaux sont constitués par des termes du complexe volcanique acide. Un décrochement ultime, au Nord de Kettara, mérite enfin d’être signalé il s’agit d’un accident accompagné de mylonites qui déplace d’environ 500 m vers l’Est (mouvement dextre) la faille de Mesret. Figure 5 : carte géologique de la zone étudiée. Historique minière : Le gisement de Kettara constitue un des gisements les plus importants dans l’histoire de l’industrie minière du Maroc au cours du 20ème siècle. Cette importance est doublement justifiée : d’un point de vue historique du fait qu’il constitue le corps de sulfures massifs le plus anciennement connu et exploité (au début pour son chapeau de fer, à partir des années trente) dans la province métallogénique du Haouz ; d’un point de vue économique en relation avec ses dimensions et le tonnage qu’il présente (plus de 30 millions de tonnes de sulfures massifs) ainsi que de son rôle dans le développement des industries des phosphates au Maroc. Il s’agit d’un gisement sub-vertical, encaissé dans des schistes du Paléozoïque (Figure 2.12). Il est de direction N60°. Sa longueur est d’environ 1500 m, son enracinement est de l’ordre de 600 m et sa puissance est très variable (moyenne de 11 m). Ce gisement est du type volcano-sédimentaire. Notons qu’il y a au sein du corps minéralisé, des lentilles de schistes. Le corps de minerai stratiforme s’amincit en s’effilochant vers ses extrémités . Il est situé le long du flanc Sud-Est du synclinorium de Kerkoz-Gour El Hokkane. Figure 6 : Photographie panoramique du gisement de Kettara. Problèmes particuliers à l’exploitation : La mine de Kettara est une mine de pyrrhotine ayant une teneur en soufre de 20 à 30 % qui, en présence de l’eau et de l’oxygène, entraine la formation du drainage minier acide attaquant facilement les métaux. C’est ainsi que l’eau est polluée et tout le matériel est corrodé (à savoir tôle de soutènement des parements des puits et des cadres de soutènement, pompes, conduites, échelles, usine de concentration, et en particulier des bacs de jigage15) . C’est ainsi que pour éviter la corrosion des pompes d’exhaure, le pH des eaux de la mine était contrôlé par adjonction de la chaux ou du gypse. Après la récupération totale du minerai, des chambres vides dont le volume est considérable sont créées. Ces vides ont suscité des craintes de la part de la Société, quant à la tenue des terrains pour la sécurité de la mine et pour protéger les habitants du village de Kettara. Raison d’abandon de la mine de Kettara : Une caractérisation de ce site minier abandonné, a montré que durant la période de l’activité minière d’extraction de pyrrhotine (1964-1982), la mine a produit environ 3 Mt de résidus miniers et de stériles riches en sulfures déposés sur une superficie d’environ 16 ha. Ces rejets miniers sont fortement générateurs d’acidité et présentent un danger réel pour l’environnement (Hakkou et al. 2005, 2006a, 2006b).Ce qui a causé l’arrêt Bir Nhass : Situation géographique : Le gîte de Bir N’Hass est situé à une trentaine de km au nord de Marrakech, dans la région de sidi Bou Othmane à l’ouest de la route principale RP 7 reliant Casablanca à Marrakech (Fig 5). Les traits morphologiques sont dominés par une grande vallée centrale N-S, marquée par la présence des puits dans la mine de Bir N’hass. Figure 7 : Situation géographique du gîte de Bir N’Hass (image google maps). Cadre géologique du secteur de Bir N’Hass Le secteur de Bir N’hass se situe dans le massif hercynien des Jebilets plus précisément au niveau des jebilet centrales. Ce secteur est Caractérisé par la présence des gites filoniens à Pb-Zn appartenant à un vaste champ de fractures à remplissages quartzo-carbonatés principalement orientés E-W (Huvelin, 1977). Une schistosité S1 mise en place pendant la phase D1 : déformation synschisteuse est généralement orientée N20°E et de pendage 85° NW dans la zone de la veine. Cette schistosité est concordante aux filons de pegmatites qui témoignent la présence de l’intrusion granitique. Il est à noter l’apparition des granites calco-alcalins qui sont circonscrits dans les schistes vers la fin de cette phase hercynienne. Historique des travaux à bir n’hass : Le filon du Bir N’hass a été exploité par la compagnie royale Asturienne des Mines Autrefois travaillé par les anciens, il a été repris par F. Busset en 1926 (Huvelin, 1977). Les recherches ont été poursuivies par la Société Métallurgique et Minière de Penarroya sans descendre en dessous du niveau hydrostatique à 18m de l’ouverture (niveau 0) du puits principal ou puits « Fabre ». Ces recherches auraient été abandonnées en 1927. Les recherches ont été reprises de 1928 à 1930 par la Société des Mines de Fer de Rouina qui y effectua d’importants travaux au 1er janvier 1930. Il aurait été exécuté 70m de puits, 105 m de cheminées, 641m d’allongements et 63 m de travers-bancs sur ce filon A, 85m de galeries sur le filon B. Les travaux furent suspendus en raison de la crise du cours des métaux et furent repris par la société des Mines de Sidi Bou Othmane fondée par Busset avec la Compagnie Royale Asturienne des Mines (CRAM) et la Société des Mines de Fer de Rouina de 1938 à 1942 et de 1947 à 1953. Ces deux périodes comportant chacune plusieurs interruptions dues à la guerre ou à la conjoncture économique. Bibliographie : Michard, A., Saddiqi, O., Chalouan, A., Rjimati, E. C., & Mouttaqi, A. (2011). note et mémoires du service géologique. Rabat: service géologique du Maroc. Tahabbassat, R. A. (2013). caractérisation géologogique du compatiment sud-est du corps principale (ouest descenderie) du gisement minier de Hajjar( Massif guemassa,Maroc). (p. 37). Marrakech: Licence Sciences et Techniques Géologie Appliquée aux Ressources Minières. Saadi M., (1982). carte géologique du Maroc . Notes et Memoires du service géologique du Maroc , N°532 BIS. Piqué A., Soulaimani A., Hoepffner C., Bouabdelli M., Laville E., Amrhar M., Chalouan A. Géologie du Maroc (nouvelle édition). Editions GEODE, Marrakech, 2007, 287 p. Webographie: · https://maps.google.com/