Rome et l’hellénisme (IIe et Ie siècle av. J.C) hellénisme = ensemble des idées et des mœurs de la Grèce antique IIe et Ie siècle av. J.C. – la République romaine est à son apogée (unification des territoires conquis, notamment de la Grèce) 1. affirmation de la puissance romaine dans le monde hellénique 11. d’une politique de surveillance à l’instauration de l’autorité politique de liberté surveillée en Grèce Rome maintient l’équilibre des forces dans les territoires conquis + favorise les monarchies plus contrôlables (ex – Macédoine, Égypte, Syrie…) → pas de politique de domination réelle ex – guerre contre Persée (172-168) → neutralisation de la Macédoine (partage en 4 républiques), pillage de l’Épire, affaiblissement des Achéens (1000 otages)… mais 2e moitié du -IIe siècle, révolte des Macédoniens avec Andriscos (-149) + nouvelle guerre séculaire des Achéens avec Sparte (-147) → Rome cherche à frapper les esprits : destruction totale de Corinthe (-146) + interdiction de toutes les ligues → ordre romain qui s’affirme 12. intensification des échanges entre 2 mondes proches domination par Rome du bassin méditerranéen (et du monde hellénistique) : - expansion de ses institutions à tous les territoires conquis - exploitation des ressources méditerranéenne : développement du commerce (création de réseaux routiers, extension des installations portuaires avec Ostie) → présence de l’hellénisme : militaires et légats romains partent pour les pays grecs + philosophes, esclaves et otages grec viennent en Italie mais surtout marchands grecs (negotiatores) qui suivent les armées romaines (approvisionnent de la Ville) ex – Délos : Rome installe à Délos en -166 un port franc et un marché aux esclaves pour rivaliser avec Rhodes (position stratégique dans le bassin méditerranéen) → fin de l’hégémonie de Rhodes en Méditerranée orientale : essor extraordinaire de l’île ! → plus de 25000 habitants venus de toute la Méditerranée orientale mais aussi d’Italie → les marchands éclipsent très vite les administrateurs athéniens → deux activités prédominantes : - commerce de transit – ampleur du trafic d’esclaves (selon Strabon, 10000 esclaves vendus par jour au marché de Délos) du fait de la piraterie - banque – le Phénicien Philostrate qui deviendra citoyen de Naples => échanges importants entre deux civilisations : Rome a toujours été sensible au monde l’hellénique mais désormais, contact en profondeur 2. progressive invasion de l’hellénisme 21. le philo-hellénisme d’une République oligarchique philo-hellénisme qui caractérise l’ensemble de la classe dirigeante qui apprend le grec (Caton) et/ou le fait apprendre à ses enfants → nobles romains avec nobles grecs (ex – Polybe, venu en otage de Scipion Émilien) nombreux emprunts de Rome à cette civilisation plus ancienne dans le domaine de la pensée mais aussi de la vie quotidienne : raffinement nouveau - littérature : certains auteurs romains écrivent en grec + Plaute et Térence adaptent des pièces de théâtre grecques (ex – L'Andrienne de Térence, empruntée à Ménandre) avec succès (-154) + les écoles de philosophie athéniennes (Lycée, Académie et Portique) s’importent à Rome + Polybe donne aux Romains le goût de l’Histoire + procédés de la rhétorique grecque introduits dans l’éloquence latine (Scipion Émilien) - art : nouvel afflux d’œuvres d’art par les pillages → essor du luxe de la maison, et surtout de la nourriture et de la parure féminine - religion : nouveaux cultes et nouvelles croyances (ex – Isis, orphisme…) → peuple vainqueur mais moins cultivé que les vaincus ! 22. mesures réactionnaires o religion – interdiction des thiases bachiques + loi Aelia Fufia (-150) qui réglemente l’observation des prodiges pour éviter tout abus dans le domaine politique + scandale des Bacchanales (-186) où l’on découvre que les mystères bachiques donnent lieu à des crimes de la pire espèce o idées – philosophes grecs expulsés en -161 et en -154 o culture – interdiction de construire à Rome un théâtre permanent (malgré le succès des pièces de Plaute et Térence) mais lois somptuaires très nombreuses (contre le luxe de la table et des vêtements), c’est-à-dire inefficaces → Caton combat l’invasion de l’hellénisme mais il fait construire la première basilique romaine ! → Caton critique surtout la décadence qui menace Rome du fait du luxe qu’apporte le monde grec 3. apports positifs et négatifs de l’hellénisme à Rome 31. création d’une culture romaine indépendante grâce à l'hellénisme le vin italien éclipse au -Ie siècle les vins grecs, même au-delà des frontières (jusqu’en Gaule) → vitalité économique de l’Italie qui prend peu à peu le pas sur les autres puissances méditerranéennes (Égypte et Asie mineure côtière) réceptivité à l’hellénisme et aux croyances orientales développement des métiers de luxe : parfumeurs, bijoutiers, ébénistes… car arrivée d’une main d’œuvre spécialisée et de matières premières plus rares importation de quantités d’œuvres d’art mais création d’un art propre à Rome éducation bilingue : les humanités grecques sont considérées comme un élément indispensable à l’éducation et même à l’ascension sociale → voyages en Grèce (César, Cicéron…) : besoin d’apprendre la philosophie et l’éloquence à Athènes ou à Rhodes !∆ ! les esclaves sont au cœur de l’organisation de la société romaine : ceux qui sont instruits viennent pour l’extrême majorité de Grèce, or les esclaves instruits ont plus de chances d’être affranchis → renouvellement de l’élite romaine par des esclaves grecs ! 32. excès de l’influence hellénique sur Rome mais si enrichissement culturel, grave crise religieuse : scepticisme des classes instruites → adoptent des croyances étrangères à la mentalité romaine (ex – épicurisme pour Lucrèce) plèbe qui accueille des cultes nouveaux et des religions de salut → résistance difficile du Sénat : persécution des adorateurs d’Isis, mais il accepte la construction d’un temple à cette divinité en -42 → flottement de la religion qui amène les hommes politiques à l’utiliser à leurs propres fins ex – Jules César s’invente une généalogie divine (résurgence de la légende des origines troyennes) → il puise à la fois dans les croyances familiales et populaires pour prétendre être en mesure de réaliser la promesse de domination universelle romaine