REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple - Un But - Une Foi MINISTERE DE L’UDUCATION UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR UCAD FACULTE DES SCIENCES ET DES TECHNOLOGIES DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION FASTEF DEPARTEMENT DIDACTIQUE D’HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE DOSSIER DOCUMENTAIRE ET PEDAGOGIQUE Thème : PRESENTE PAR : SOUS LA DIRECTION DE : Mr Dembo COLY F1C2 Mr Cheikh Faty FAYE (Formateur à la FASTEF) ANNEE ACADEMIQUE 2007 / 2008 PROBLEMATIQUE L’expansion de l’islam au sud du pays est restée largement peu connue par les Sénégalais et surtout les fils de la Casamance. Tous les chefs religieux artisans de l’implantation de l’islam en Casamance , Fodé Kaba Doumbouya fut sans doute le plus grand et le plus célèbre en raison de l’ampleur de ses actions dans cette région sud du Sénégal. L’étude de l’action de ce chef nous permettra de connaître et de situer le contexte de développement de l’islam militant dans la Casamance. L’intérêt que nous portons à ce sujet est marqué par une étape de recherche historique du processus d’islamisation en Casamance. Cela justifie amplement la nécessité de sa vulgarisation pour la connaissance de l’histoire de l’islamisation de la région. Pour confection ce document, nous allons faire recours a des sources écrites et orales. Elles sont en ouvrages, en mémoires, articles de revues, en rapports de voyage, d’études et en documents d’archives. En ce sens qu’une bibliographie commentée nous permettra de bien élucider les différentes actions du marabout FODE KABA DOUMBOUYA en Casamance. 1 2 A / LA TRADUCTION OU SOURCE PRINCIPALE : 1 / Les griots : Ils furent les compagnons parfois fidèles et parfois infidèles de ceux là qui détenaient entre leurs mains les brides de la destinée des peuples, les chefs spirituels et temporels ou les chefs incarnant les deux pouvoirs. De ce fait, les griots furent par moments les instigateurs et jouèrent par conséquent un rôle de premier plan dans l’inventaire de la civilisation négro africaine marquée du sceau de l’oralité. 2 / Les sages : Nous n’avons pas circonscrit nos investigations au seul cercle des griots. Nous, nous sommes intéressés à une autre catégorie de personnes qui présent aussi de tout leur poids dans la balance des témoignages oraux. Ces personnes sont connues en milieux africains sous le nom de sages ; autrement dit, les personnes assez âgées et suffisamment expérimentées ayant vécu en témoins ou en acteurs certains événements. En Casamance, ils se recrutent généralement parmi les anciens disciples des chefs religieux et politiques ou leurs descendants. Ils sont à côté des griots, des auxiliaires sur lesquels il faut compter dans la reconstitution des faits historiques. Cependant, au regard des témoignages et des renseignements que nous avons recueillis dans le cadre de notre recherche, il est à regretter que les témoignages oraux n’aillent pas sans véhiculer des récits invraisemblables et de faux témoignages que certains historiens acceptent parfois avec une déconcertante docilité. 5eme Colloque international sur les traditions orales du Gabon 19 / 24 mai 1980, Dakar. 3 B / LES DOCUMENTS D’ARCHIVES : Ils constituent le deuxième type de sources se rapportant à l’étude de la Casamance. Ils concernent surtout les rapports trimestriels d’ensemble que les administrateurs locaux faisaient parvenir soit au Gouverneur du Sénégal soit au Gouverneur Général de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Ici, les documents embrassent toutes sortes de questions : des questions liées aux conseils et assemblées, des questions politiques, économiques, militaires, religieuses et administratives. Ces questions sont groupées sous forme de séries. A chacune de ces séries, est affectée une lettre alphabétique. La lettre alphabétique sert d’élément de référence par rapport auquel le chercheur qualifie chaque question. En tant que témoignages écrits et datés, ces archives représentent pour la tradition orale, une source d’éclairage complémentaire en ce qui concerne notamment la fixation des événements dans le temps et voire dans l’espace. Mais, en dépit de ce rôle positif que les documents d’archives tiennent à côté de la tradition orale, il faut reconnaître que certains rapports demeurent dans une certaine mesure tributaires d’une particularité qui va dans certaines circonstances jusqu’à l’extravagance. C / LA SOURCE MODERNE : Nous entendons par source moderne, la kyrielle d’œuvres historiques publiées et sous forme d’ouvrages par des maisons d’éditions. Ces ouvres historiques réunies, constituent le troisième type de source contigu à l’étude de la casamance. Roche Christian : Il mit au point un ouvrage qui de par sa dimension politique, sut mettre en relief les différentes phases du mouvement de la colonisation et les divers courants de résistances qui animèrent les peuples de la Casamance. Il eut le mérite d’avoir distingué un peuplement mandingue ancien 4 et une immigration massive des << Koubouké >> ou mandingues du Gabou en 1867. Mais un chef de reproches est à retenir contre le professeur Christian Roche : il n’a pas daigné procéder à une analyse critique suffisante des documents d’archives sur lesquels il s’est appuyé pour rédiger sa thèse. Sagna SEKOU : Ce document se veut en premier lieu le point de rencontre de l’Islam et de la colonisation française, deux forces de pénétration qu’il se propose d’analyser objectivement et sans complaisance aucune en corrélation avec les rapports qu’elles eurent à entretenir avec les peuples autochtones de Casamance jadis assujettis à d’autres croyances, et à la lumière des cheminements de l’histoire encore obscure de la Casamance elle même; En deuxième lieu, il se propose (ce document) de tracer l’histoire des chefs politico religieux versés dans les sciences religieuses islamiques et ayant fait preuve de qualités caractérisant un chef de peuple, une stratégie et surtout un politique. 5 A- LA TRADITION OU SOURCE PRINCIPALE : Les témoins oraux comme les griots et les sages. B - LES DOCUMENTS D’ARCHIVES : Direction Nationale des Archives du Sénégal (DANS). 1) Archives du Sénégal : 2D78. Au sujet de Fodé Kaba : rapport du gouvernement au ministre 6 Avril 1891 2) Archives du Sénégal : 13G11. Traité signé entre Fodé Kaba et la France : objet de la correspondance du gouverneur au ministre Mai 1893. 3) Archives du Sénégal : 13G372. Lettre de Fodé Kaba : objet de la correspondance du commandant Forestier de Sédhiou au gouverneur du Sénégal, juillet 1900. 4) Archives du Sénégal : 2D78. Rapport du capitaine Rouval commandant le corps expéditoire au gouverneur du Sénégal, Mars 1901. 5) Archives du Sénégal : 13G374. Violent rapport du capitaine Séguin de Sédhiou contre Fodé Kaba au gouverneur du Sénégal, Mars 1900. C- LA SOURCE MODERNE : Ouvrages de quelques auteurs. 1°) Cissoko (s.k) Recueil des traditions orales des mandingues de Gambie et de Casamance, Dakar IFAN, 1969. 2°) Roche (c), conquête et résistance des peuples de Casamance 1850 −1920, les nouvelles éditions africaines, Dakar −Abidjan 1976. 3°) Roche (c) Portraits des chefs casamançais du 19ème siècle. ; in : Revue française d’histoire d’outre −mer n°213 (pp 451 − 467), 1971. 4°) Sagna (s), L’islam et la pénétration coloniale en Casamance, thèse de Doctorat de 3ème cycle, département d’Arabe UCAD, 1983. 6 SUJET : L’action de Fodé Kaba Doumbouya en Casamance INTRODUCTION I- La présentation du personnage de Fodé Kaba Doumbouya II- Les premières actions de Fodé et son combat avec Alpha Moolo III- Le conflit avec Moussa Moolo IV- La guerre contre les Balantes V- L’arrivée de Fodé au Fogny VI- Sa coalition avec la France VII- La mort de Fodé Kaba Doumbouya CONCLUSION 7 FODE KABA DOUMBOUYA naquit à GOUMBEL (petit village du sud du Boundou-Fouindou dans le département de Bakel, au cœur de l’actuelle région du Sénégal oriental). D’après la tradition, c’est son père Fodé Boucar qui se chargea lui-même de son instruction coranique. Le surnom de KABA porté par les ancêtres de sa famille, évoquerait selon certains la Kaaba de la Mecque. D’autres pensent que c’est un arbre de lianes appelé Kabaa en Mandingue le titre de Fodé Kaba Doumbouya fut décerné au jeune talibé fils de marabout, il était destiné à succéder à son père après sa disparution. Parvenu à l’age adulte, il quitta son village natal pour venir en compagnie de ses parents, frères et sœurs, s’établir en 1873 à Kéréwane prés de Dianna Bâ dans le département de Sédhiou, possession du roi mandingue païen Silati Kéléfa. L’action de Fodé Kaba se situe dans le contexte du développement de l’islam militant dans tout le sud du Sénégal. En effet, beaucoup de travaux portant sur les actions des marabouts de la Casamance traitent des actions de tous les marabouts de la région. En choisissant de travailler sur un seul marabout (Fodé Kaba), nous allons montrer ce que justement les travaux généraux n’ont pu mettre en évidence. Pour ce faire, sept grandes parties structureront notre étude : Présentation du personnage de Fodé Kaba Doumbouya, Les premières actions de Fodé et son combat avec Alpha Moolo, Le conflit avec Moussa Moolo, La guerre contre les Balantes, L’arrivée de Fodé Kaba au Fogny, Sa coalition avec la France, La mort de Fodé Kaba Doumbouya 8 I- PRESENTATION DE FODE KABA DOUMBOUYA Selon certaines sources, Fodé Kaba Doumbouya est né en 1818 à Goumbel, un village de l’actuel département de Bakel. Il est issu d’une famille de marabout et a appris le coran chez son père FODE BOUCAR. Il est mort en 1901 dans le département de Bignona. II - SES DEBUTS ET SON COMBAT AVEC ALPHA MOLO C’est dans le Fouladou Pakao que Fondé Kaba commença ses premières actions et plus précisément à Kerewane, possession du roi mandingue païen Silati Kelefa. Agacé par les pratiques païennes érigées en règle de conduite idéale dans ce royaume, Fodé intima à Silati Kéléfa l’ordre d’embrasser l’Islam. Fore du soutien des peuls païens du Fouladou déjà informé des desseins de l’hôte encombrant, Silati Kelefa refusa et ordonna à Fondé de quitter son royaume dans les meilleurs délais sous peine d’être lynché. Fodé désobéit et déclara la guerre sainte à Selati Kelefa. Une épreuve de force s’engagea entre les deux protagonistes. Ce fut une épreuve sanglante parce qu’elle allait non seulement coûter aux mandingues païens la fleur de leurs armes essentiellement constituées de cavalerie, mais aussi entraîner la mort de leur vénéré chef Silati Kelefa. La disparition de ce dernier mécontenta vivement les peuls païens du Fouladou dirigés par Alpha Molo. Non disposés aussi à embrasser l’Islam, les peuls décidèrent de se lier aux mandingues païens de Kerewane en particulier et du Badibou en général par un pacte d’assistance mutuelle. « Mis au courant des préparatifs païens, Fodé alla en compagnie de cinq guerriers à Nioro du Rip solliciter l’appuis de l’Almami Mamoudari, frère du célèbre conquérant Maba Diakhou tué en 1867 » ( Roche Christian, 1976 ). 9 Les mandingues païens fermement soutenus par les peuls du Fouladou, mirent à profit l’absence de Fodé et attaquèrent le village d’où ils furent expulsés. Informé, Fodé avec soixante douze hommes, rentra précipitamment. En route pour Kerewane, il rencontra au village de Soukouta douze émissaires d’Alpha Molo venus lui proposer la paix et restitution de ses biens Fodé les fit exécuter sauf un qui fut selon son petit fils Maya DOUMBOUYA interviewé par Christian Roche envoyé au roi peul pour lui signifier que désormais toute paix était impossible entre eux. De retour à Kerewane en partie détruit et désert, Fodé décida de lancer une offensive décisive : des villages furent incendiés des familles païennes décimées et des captifs emmenés. Il en fut ainsi jusqu’en 1875 date à laquelle Fodé tenta vainement de prendre N’dorma, capitale des peuls païens située au Nord-Est de Kolda. Cet échec que plongea Fodé dans une profonde tristesse. « Le 1er février 1876, tout le Pakao se rejoignit à lui pour assiéger le village de Kerewane près de Dianna Bâ où Alpha Molo et son fils Moussa Molo s’étaient laissés enfermer » (Roche Christian 1976). Le siège fut pénible pour les peuls. Moussa réussit à déjouer la surveillance des assiégeants et revint avec des renforts libérer son père. Ce jour là, Fodé Kaba laissa passer l’occasion de capturer ses ennemis. Il ne le retrouvera jamais plus. De tout le Pakao, seul Dianna Bâ était resté alliés aux partisans de Alpha Molo. Fodé Kaba maudit cependant le village en souhaitant la désunion de ses habitants. Sentant sa défaite prochaine, Fodé Kaba décida de se retirer momentanément de Kéréwane et vint rassembler ses forces à Mankhonon en plein cœur du Pakao. Ce fut à Mankhonon semble t-il qu’une voix mystérieuse aurait annoncé en songe, naissance d’un illustre fils devant être issu de son union avec une femme balante habitant le village de Mangaroungou. 10 Ce détail qui échappe au professeur Christian Roche dans le cadre de sa recherche, fut à l’origine de l’expédition que Fodé organisa avec Sounkari Yiri Kamara, le 08 Avril 1876 contre le Balantacounda, zone habitée par les Balantes païens. III- SON CONFLIT AVEC MOUSSA MOLO La maîtrise avec laquelle Fodé Kaba a pu massacrer les troupes de Silati Kelefa, poussa Moussa Molo à lui déclarer la guerre. En plus Moussa Molo voulait se venger de la défaite de son père face à Fodé Kaba. « Moussa Molo naquit à Soulabali vers 1846 et c’est sa mère Coumba Woudé, qui hébergea El hadji Omar Tall lors de son passage dans le village. Agé de 36 ans, le nouveau roi du Firdou avait le teint plutôt foncé. Il n’est pas aimé, surtout des Mandingues qui sont dans le Fouladou. Il a essayé en vain de leur imposer la langue peule qu’il voudrait entendre parler sur toute l’étendue de son territoire » (Roche Christian 1976). Le 1er Novembre 1976 Fodé Kaba était à Sandignéri où il s’apprêtait à attaquer le Kabada allié à Moussa Molo. Fodé sollicita l’autorisation de traverser le Boudié pour se diriger vers le Nord. Le commandant de Sédhiou ayant refusé, il parcourut le Souna et arriva à Mankhonon. Il parti pour le Kabada, mais il fut battu par Moussa Molo près du village de Firdou. Il se replie sur Diambati rive gauche du Soungouroungou où il fit appel à de nouveaux renforts. En Juin 1877, Fodé Kaba longeait les bords de la Gambie. Il pilla le village toucouleur de Séno et s’installa quelque temps à Karantaba dans le Diarra. Il fit construire un Tata qui fut assiégé le 03 août par Moussa Molo. Cerné et pris au piège, Fodé Kaba dut son salut à la fuite. Il s’échappa le 05 septembre pour se réfugier à Kiang. « Moussa Moolo eut alors une entrevue le 18 octobre avec le Travelling - Commissionner de Mac Carthy pour mettre au point une action concentrée dans le but de capturer le chef Diakhanké, lors d’un 11 éventuel retour en Gambie » (Roche Christian 1976). Méfiant, Fodé Kaba préféra rester à Kiang. Un moi après, un autre chef du Fouladou Sarré Amadou vint voir Moussa Molo pour attaquer Fodé Kaba à Kiang. Tout le Fouta se leva et prit les armes à trois kilomètre, ils bombardèrent la Tata du marabout. Cependant Moussa Molo ne réussit pas à s’échapper puisqu’il sera poursuivi par Demba Hadiada, un des chefs guerriers de Fodé Kaba qui cherchait sa peau. Il captura Moussa Molo dans son village à Sékercounda. L’incursion comme nous l’avons dit plus haut -fut arrêtée par une mise en garde sévère du Commandant du poste militaire de Sédhiou. C’est dans ce contexte que Fodé se dirigea alors vers le Soungouroungou, principal affluent de la rive droit de la Casamance, au cœur du royaume Diola païen du Fogny à la reddition duquel, il ambitionnait de parvenir, de concert avec Ibrahim N’diaye, au nom de l’Islam et du monothéisme pour qui le sousentend. IV - SA GUERRE CONTRE LES BALANTES. Le pays des Balantes ou Balantacounda est un bas plateau forestier découpé par de petits marigots orientés du Sud vers le Nord. Situé entre la Casamance et la frontière Guinéenne, il s’étend d’Ouest en Est, du village de Goudomp au marigot de Binako. Les mandingues de Casamance prétendent que les Balantes doivent leur nom à un refus : ‘’ Balan t‘’ qui veut dire « refus » et « Balantacounda » qui veut dire « chez ceux qui ont refusé ». Pour les uns, c’est le refus de suivre les armées de Koli-Tenguéla, ou de quitter leur pays d’adoption; pour les autres c’est le refus de se convertir à l’Islam. Sur le plan religieux les Balantes païens affirmaient leurs croyances à l’existence de sorciers possédés par l’esprit du Mal, et qui avaient le pouvoir de 12 donner la mort. C’est dans ce contexte que Fodé Kaba va intervenir dans le but d’islamiser les populations. Sur le terrain ; il trouva Fodé Landing Daffé qui était au paravent le chef du village de Ndiama. Plus souple, il accepte de collaborer avec Fodé Kaba dans ses campagnes d’islamisation des villages païens du Balantacounda. L’attitude de Fodé Kaba plaisait à Sounkari Yiri, fils de Ndoura, ancien chef du Boudié. Ambitieux, il rêvait d’unir les habitants du Boudié pour les entraîner dans une guerre sainte contre les Balantes. Avec Fodé Kaba, il pensa avoir trouvé l’homme qui servirait ses desseins. « Il lui rendit visite le 08 Avril 1876 à Mankhonon pour lui demander de participer à une campagne contre des villages du Balantacounda » (ROCHE CHRISTIAN). Fodé Kaba accepte. Kougnara et Mangaroungou furent détruits. Le capitaine Martin, commandant du poste de Sédhiou, ordonna l’arrêt immédiat des combats, et le marabout s’inclina. Il fut cependant très surpris, car Sounkari lui avait déclaré que les français étaient favorables à cette entreprise. Néanmoins, Fodé Kaba se dirigea vers le royaume du Fogny où il ambitionnait d’islamiser les populations païennes de cette localité. V - L’ARRIVEE DE FODE KABA AU FOGNY Son arrivée au Fogny intervient en 1878. Dans cette localité, il s’établit à Bapikoune, village distant de soixante kilomètres de Bignona. Le village avait à sa tête un certain Demba Badji. C’est lui qui fit appel à Fodé dans le but de venir à bout de ses rivaux qui lui disputaient le titre de chef de village. Fodé réussit à les réconcilier puis les massacra tous et devint le maître incontesté du village qu’il rebaptisa Madina. Craignant une attaque conjuguée des Diola païens, liés de surcroît à la France par la convention du 02 Décembre 1865, Fodé se fit construire et fortifier un Tata au milieu d’une clairière d’après le principe Soudanais. 13 « Ce Tata se compose d’une ligne de défenses extérieures et de deux enceintes. La ligne de défenses était constituée par une courtine de cases palissadées. Son centre abritait le logement des femmes et deux poudrières. Entre les deux enceintes s’allongeaient des cases des sofas dont le nombre peut être estimés à trois cent environs ; ils étaient armés de fusils à pierre. Près de l’entrée principale, se dressait la case à pierre où le marabout surveillait luimême l’enseignement coranique de ses subordonnées. » (Christian Roche 1976). La construction du Tata nécessita cinq ans. Elle prit fin en 1883. Au printemps de la même année, Fodé lança la première et décisive offensive. Décisive car elle entraîna la soumission de plusieurs villages Diolas dont Bouyen, Kékolaye, Boulayotte, Kanedian, Koumanghor…plus au Sud, cette offensive entraîna la soumission d’Inor, de Bonna, de Djiragone… Au plan religieux, ces villages conquis furent placés sous l’autorité de Fodé Diaïté assisté de Lamine Kouyaté. Au début du mois de Septembre 1878, Fodé Kaba, à la tête de plus de quatre cents cavaliers recrutés parmi les Malinkés du Pakao et Boudié, envahit l’Ouest du Fogny et pilla les villages Diolas de Bassada et Manbigné sur la rive droite du Soungouroungou. La population terrorisée par les chevaux lancés au galop, prit la fruite. Le butin fut rassemblé à Manbigné ou Fodé s’installa. Le 09 Septembre, profitant du départ des bandes du prince Kabounké Famara Mané, alliées à Fodé Kaba, les Diolas attaquèrent Mambigné. De nombreux défenseurs furent tués ainsi que des chevaux. Les Diolas se retirèrent dés le retour des guerriers venant du Pakao, du Mankhonon et du Boudié. Ensuite Fodé Kaba entra dans le Kiang. Le premier village qu’il occupe fut celui de Boughari. Mais ici Fodé Kaba n’avait pas fait de guerre, puisque la femme du roi de ce village, Guima était une femme Soninké originaire du Gaabou. 14 Donc elle avait les mêmes origines que les combattants de Fodé Kaba : Demba Hadiada, Famara Mané, Sinkou Sané, Malang Boulaféma, Demba Douwabou, Younkaman. Après une semaine de repos, Fodé Kaba se dirigea vers le Kiang Diognére où se trouvait le roi soninké Gnaling Sonko. Dans ce village, le nom d’allah ne se prononçait pas. Alors Fodé Kaba intima l’ordre à Gnaling Sonko prononcer le nom d’allah. Ce dernier répondit : « Nous, on ne chante pas, pour dire qu’ils ne vont jamais prononcer le nom d’allah. Pire, Gnaling Sonko prit un chapelet et le déchira devant le marabout. Ceci irrita Fodé Kaba qui mit tout le village en feu » Ce passage est extrait de la cassette (Kora chantée en langue mandingue) du griot FINA DAHABA. La maîtrise avec laquelle Fodé canalisa son offensive, poussa l’administration coloniale à changer son fusil d’épaule en déclarant caduque la convention signée le 02 Décembre 1865 entre le roi du Fogny, Mousso Kassy, et le capitaine d’infanterie de marine Beau poil de Saint-Aulaire, alors commandant le poste de Karabane. VI- SA COLLABORATION AVEC LA France La collaboration de Fodé Kaba avec les Français date du 26 Mars 1891. << Ce fut en effet à cette date que l’administration Française signa avec Fodé une convention >> (archives du Sénégal 2 D78, 6Avril 1891) plaçant le Fogny sous la tutelle du chef mandingue. L’administration Française tout en gardant le souci fondamental de prélever le maximum d’impôts, de s’engager en outre à aider Fodé Kaba dans sa lutte contre le village de Sidian, bastion incontesté de la résistance Diola à l’Islam et au fait colonial français, le marabout accepta l’aide française et ses forces jointes à celle de la France marchèrent le 07 Février 1893 sur Sidian. Le village, protégé par une double enceinte résista Héroïquement à l’obusier colonial. 15 Ce fut donc un échec pour Fodé qui, malgré le soutien de la France, ne réussit pas à enlever Sidian. Insensible, à l’opposé de Fodé, à l’échec, l’administration coloniale crut alors devoir mettre à profit son soutien matériel et humain au marabout pour solliciter auprès de celui-ci l’autorisation de lever des impôts dans les villages acquis à sa cause, moyennant le versement d’une rente annuelle de cinq mille francs. Fodé rejeta cette offre et argua du fait qu’il n’avait pas conquis les villages Diolas pour en faire des chasses gardées de l’administration française. Le 09 Février 1893, l’administration coloniale irritée par les propos de Fodé, décida la création du poste militaire de Bignona dans le dessein de retirer le Fogny au marabout par la force. Mais, se rendant compte après calcul que la rente annuelle de cinq mille francs proposés par l’administration coloniale dépasse de loin le montant des impôts fournis par le Fogny, Fodé se ressaisit et accepta l’offre français. L’administration française loin de s’interroger sur ce qui a bien pu amener le marabout à changer si vite de position, s’empressa de se rendre à Bignona pour y signer « le 07 Mai 1893 avec le marabout un traité ». (Archive du Sénégal 13G11 Mai 1893). Ce traité vint à son heure. Il vint, comme le souhaitait l’administration coloniale, établir l’harmonie souhaitée entre le marabout et les Diolas. La remise du Fogny entre les mains du gouverneur de Lamothes par Fodé donna à ses adversaires de tous bords l’occasion d’exposer le marabout à des critiques acerbes. Nous sommes, en ce qui nous concerne, tentés de croire qu’à l’origine de la décision de Fodé Kaba de remettre le Fogny entre les mains de la France, se trouvèrent trois raisons d’Etat : La première raison réside à notre sens dans le fait que Fodé Kaba était parfaitement conscient que la rente annuelle que la France s’est engagée à lui verser, dépassait largement le montant des impôts fournis par le Fogny et qu’en 16 acceptant cette offre Française il aurait toute la latitude de concentrer ses forces sur le front religieux. La deuxième raison tient au fait que Fodé Kaba savait mieux que quiconque que l’objectif inavoué de la France était de faire du Fogny sa vache à lait. Mieux que quiconque, il savait que les Diolas étaient extrêmement jaloux de leur patrimoine et qu’il y avait de fortes chances qu’un conflit d’intérêts opposât la France aux Diolas si celle-ci venait à mettre son intention à exécution. La troisième raison résulte de la seconde. Elle est à chercher dans le fait que Fodé Kaba savait mieux que quiconque qu’en cas de conflit entre les Diolas et les français, il serait le grand gagnant en ce sens qu’il est de règle que l’ennemi de mon ennemi finit généralement Par devenir l’ami. Cependant en remplacement du Fogny, Fodé tourna ses regards vers la Gambie anglaise devenue sa nouvelle cible. Il y lança au bout du mois de Juillet 1900 une offensive. Le point d’aboutissement de cette offensive fut Koussambou, Dator et Sankandi. Fodé saisit cette heureuse occasion pour placer le village de Dator sous l’autorité religieuse de son frère Kaniman, et le village de Sankandi et de Koussambou sous l’autorité de Dari Bana Dabo avec résidence à Sankandi .Face à cette situation, la France chercha les voies et moyens capables de mettre fin à la campagne d’Islamisation de Fodé Kaba. Ainsi les disciples de Fodé, habitant les villages de Dator et de Sankandi parvinrent à mettre le marabout au courant du vaste complot de la France. Mesurant les conséquences que pouvait entraîner le complot, Fodé rédigea une lettre au commandant de Sédhiou. Dans cette lettre il écrit : << Mon plus grand plaisir est d’être toujours en paix avec les français. Si je prends les armes, ce sera contre les païens mais jamais contre les blancs. Allah a dit que la paix doit toujours régner entre les blancs et les musulmans >> (Archives du Sénégal : 13G372 juillet 1900) ; 17 Malgré cela, la France prépara son armé sous la direction du capitaine Rouval désigné par le Général Combes. Quant à Fodé, il réunit son Etat major dans sa chambre à prière en présence de son fidèle lieutenant Mamadou Cissé plus connu dans les chroniques sous le nom de Demba Hadiada. Au cours de la réunion qui ne dura que quelques heures d’horloge, le marabout porta à la connaissance de ses sofas disciplinés que son Tata serait attaqué dans les jours à venir. Soucieux de sauver sa famille ; il décida que celle-ci évacuât les lieux dans les meilleurs délais. A ces mots, les sofas prirent congé de leur chef, les yeux pleins de larmes. VII- LA MORT DE FODE KABA Le 23 Mars 1901, le détachement français auquel devait revenir la conduite des opérations, marcha sur Médina et détruisit le Tata du marabout. Qu’est il advenu de Fodé ? Voici une question que Rouval était en droit de se poser après que le Tata eut pris feu. « Rouval prit d’assaut les lieux, assisté de deux témoins Diolas ennemis jurés de Fodé requis pour montrer Fodé du doigt » (Archives du Sénégal 2 D 78 mars 1901). Dans le Tata enflammé, se tint un homme debout un Kaba. C’était Bourama Doumbouya fils aîné de Fodé Kaba. Il fut le seul membre de la famille que Fodé autorisa à rester avec lui. Il lui fit la promesse ferme que rien ne lui arriverait grâce à Allah. Interrogé au sujet de son père par Rouval, Bourama déclara ne l’avoir pas vu. Non satisfait de cette réponse, Rouval ordonna aux hommes de troupes de perquisitionner dans les coins et recoins du Tata. Le cadavre de Fodé activement cherché, ne pu être trouvé. Rouval qui regagna non sans amertume Bignona, conclut dans ces conditions à une évasion. 18 Mais faut il alors s’accorder à penser avec le capitaine Rouval que Fodé s’était évalué ? A cette question, nous sommes à l’aise de répondre par la négation. Fodé ne s’était pas évadé et encore moins enfui. Fodé est bel et bien mort. La nouvelle de sa mort fut rendue publique par Bourama lui-même au lendemain de son établissement à Sédhiou plus précisément à Moricounda, à son retour de Podor où il fut déporté. A premier groupe venu l’assaillir et le cribler de questions au sujet de son père, Bourama déclara sans ambages : « Mon père est mort. Il succomba vêtu d’un boubou blanc dés le premier tir d’artillerie, au mur cadrant l’entrée principale du Tata où il prit position peu de temps avant le déclenchement des opérations. Les débris du mur démoli purent couvrir son corps sauf ses membres inférieurs que je recouvris avec célébrité avant la pénétration des toubabs dans le Tata. En conformité avec ses dernières volontés, sa dépouille mortelle, grâce à Allah fut soustraire au regard des toubabs » (Sagna Sékou, 1983). En tant que témoignage, il revêt une profonde signification en ce sens qu’il nous donne une idée de la formule non moins empreinte de dignité que Fodé a cru devoir choisir pour rendre le dernier soupir. 19 L’action de Fodé Kaba Doumbouya en Casamance, était immense. Elle s’appuyait essentiellement sur l’islamisation des peuples païens de la région. Fodé a commencé ces premières actions d’islamisation dans le Pakao et le Fouladou où il était en confrontation avec le roi mandingue Silati Kelefa et celui peul Alpha Molo. Après la mort de ces derniers, il se dirigea vers les peuples païens Diolas du Fogny où il chercha à répandre sa religion par la force des armes. Les français s’allièrent à lui pour soumettre les villages du Fogny à son autorité. Cette collaboration est scellée par les traités Forichon du « 18 Mars 1891 et du 7 Mai 1893 » (voir Archives du Sénégal, 2B77, 8 Mars 1891) par lequel le marabout céda le Fogny aux français pour ne plus garder que le Kiang. Après plusieurs vexations et humiliations qu’il fit subir aux français, la collaboration prit fin quand le 23 Mars 1901, il trouva la mort, victime des armes de ses anciens alliés. Ainsi, sa mort fut interprétée par ses adversaires comme une malédiction divine. Chemin faisant, aucun effort ne fut épargné du coté ennemi pour accabler le marabout de toutes sortes de critiques. Ces critiques qui recoupent dans une large mesure celle déjà formulées par les colonisateurs, ont en commun un centre de gravité : si Fodé Kaba luttait réellement pour la propagation et le triomphe de la foi islamique, comme il le prétendait il aurait dû construire beaucoup de mosquées dans les localités de la Casamance. Faut il prendre ces critiques trop au sérieux ? C’est là une question que tout juré qui se veut impartial a intérêt à se poser. Nous pensons qu’il faut en prendre bonne note aux fins de les confronter aux réalités socio politico religieuses de l’époque, et si on les met en relation avec la volonté de Fodé de lutter pour le triomphe de la foi islamique, on 20 constate aisément que l’influence du marabout se fit sentir et se fait encore sentir dans les villages surtout Diolas du Fogny. Sous ce rapport, il va sans dire que si le marabout avait les moyens, il n’aurait sans doute pas hésité à édifier un peu partout des mosquées dés l’instant qu’il a administré la preuve de sa bonne foi. Or, il est hors de question d’évoquer le problème de moyens puisque sur le plan financier, Fodé prélevait des impôts au Fogny. De même, lorsque le Fogny lui fit retiré, il continuait à bénéficier d’une rente annuelle de 5000 f qui aurait dû lui permettre d’édifier des mosquées. Pourquoi donc et malgré tous les moyens tant humains que financiers qui étaient à sa disposition, Fodé Kaba n’est il pas arrivé à construire des mosquées comme le réclament les critiques modernes ? L’élément de réponse, plutôt les éléments de réponse à cette question sont à chercher dans la réticence affichée par les Diolas qui trouvèrent, il faut l’avouer, trop lourdes les obligations de l’islam. 21 22 PRESENTATION PEDAGOGIQUE 1) Place du thème dans le nouveau programme Notre sujet « L’action de Fodé Kaba Doumbouya en Casamance » peut être intégrée dans deux leçons d’histoire du nouveau programme : - D’abord dans la première partie du nouveau programme d’histoire de la classe de 5e intitulé « civilisation musulmane « « " et plus précisément dans la leçon 3 portant sur « expansion musulmane » - En suite dans la deuxième partie du nouveau programme d’histoire de la classe de 3ème intitulé « L’impérialisme en Afrique » et plus précisément dans la leçon 7 portant sur ‘’les résistance’’. 2) L’intérêt du thème L’étude de ce thème est importante dans la mesure où elle permet à l’élève de connaître les étapes de l’expansion de l’islam en Casamance par Fodé Kaba Doumbouya. Elle permet également à l’élève de connaître le type de résistances que pratiquait Fodé Kaba en Casamance face aux français. 3) Le crédit horaire Ces deux leçons sont pour deux heures chacune. Ce qui nous paraissons raisonnable. Il est donc possible d’atteindre les buts fixés par l’esprit du programme en se fixant des objectifs pédagogiques clairs et d’avoir une bonne gestion du temps. 23 Objectifs généraux Objectifs Spécifiques Contenus Supports Enseignement / Apprentissage Evaluation Objectif général : Objectif Spécifique n°1 Fodé Kaba est un A partir de la figure 5 A l’issu de la leçon L’élève sera capable de Diakhanké né vers donner les origines de Fodé Fodé l’élève doit connaître donner des informations 1818 à Goumbel dans Kaba Doumbouya. Fodé Kaba sur Fodé Kaba le Département de Doumbouya Doumbouya Bakel. Il est le fils de Qui est Kaba ? Carte Fodé Boucar Doumbouya Objectif Spécifique n°2 L’élève sera capable de D’après la tradition décrire son itinéraire Fodé Kaba Doumbouya initiatique a été initié par son père lui-même. Il était destiné à succéder à son père après sa disparition. 24 Objectifs Généraux Objectifs Spécifiques Contenus Supports Enseignement / Apprentissage Evaluation Objectif général : Objectif Spécifique n°1 Fodé Kaba Doumbouya a Localiser sur les figures 1,2,3 et 4 Quelles sont les A l’issu de la leçon L’élève sera capable de montrer commencé ses actions les différentes localités de la étapes de l’élève doit les différentes étapes de d’abord dans le Pakao, Casamance où Fodé Kaba a mené l’expansion de connaître les l’expansion de l’islam en puis dans le Fouladou, ses actions d’islamisation. l’islam en principales actions Casamance par Fodé Kaba ensuite dans le de Fodé Kaba Doumbouya Balantacounda et en fin Doumbouya en Cartes Casamance par Fodé Kaba ? dans le Fogny. Casamance Objectif Spécifique n°2 +D’abord, Fodé Kaba A partir des figures 8 et 9, L’élève sera capable d’identifier était en conflit avec le roi délimiter les royaumes d’Alpha les rois avec qui Fodé Kaba Mandingue païen Silati Molo et de Moussa Molo. Doumbouya était en conflit dans Kelefa. Il réussit à tuer son projet d’islamisation. après son refus d’embrasser l’islam. Puis avec le roi Peul Alpha Molo. Ce dernier réussit Cartes à s’enfuir. Ensuite avec Moussa Molo, cependant il réussit à mettre la main sur ce dernier. 25 Objectifs généraux Objectifs Spécifiques Objectif Général : Objectif Spécifique n°1 La relation entre Fodé Kaba Extrait de A.N.S Lire le texte et analyser le Quel type de A l’issu de la leçon, L’élève sera capable et les Français date du 26 2B78 traité signé entre Fodé Kaba et résistances Fodé l’élève doit d’expliquer les relations Mars 1891 où ils ont signé Affaire Fodé le gouvernement français Kaba comprendre ses entre Fodé Kaba et les plusieurs traités de paix. Les Kaba concernant le Fogny. pratiquait−il ? relations avec le Français français s’engagent à l’aider colonisateur. Contenus Supports Enseignement / Apprentissage Evaluation dans sa lutte contre les Diolas. Cependant la popularité de Fodé Kaba pousse l’administration coloniale à lui déclare la guerre. Objectif Spécifique n°2 +La relation entre Fodé Kaba A partir des figures 6 et 7 Quelle est la L’élève sera capable de et les Français prend fin le 23 analyser les circonstances de la conséquence de montrer les conséquences Mars 1901. Il trouva la mort, mort de Fodé Kaba et décrire la résistance de de ces relations. son Tata. Fodé Kaba face victime des armes de ses anciens alliés. De même son aux Français ? Tata fut détruit. 26 SUPORTS Traité entre Fodé Kaba et la France du 7 Mai 1893 extrait de Archive Nationale du Sénégal 2B78. Affaire Fodé Kaba Article 1 : Fodé Kaba remet entre les mains du Gouverneur, la province du Fogny pour en assurer la tranquillité. Article 2 : En remplacement des revus qui lui avaient été reconnus, dans le Fogny, Fodé Kaba recevra du Gouvernement Français une rente de 5000 f par an, qui seront pris sur la totalité des ressources du Fogny. Article 3 : Fodé s’engage à s’abstenir d’une manière Absolue de toute incursion sur le territoire Diola ; le paiement du revenu de 5000 f étant subordonné à l’exécution de cette classe. Article 4 : Le Gouverneur français s’engage en raison de l’hostilité qui existe entre le Fogny et Fodé Kaba, à le protéger contre toute agression des Diolas, à moins qu’il ne soit prouvé que l’agression provienne du fait de Fodé Kaba ou de ses sujets. Article 5 : La frontière entre le pays de Fodé Kaba et le Fogny sera déterminée ultérieurement par un arrangement entre Fodé et le commandant de distinction de la Casamance. Fait à Bonna, le 7 Mai. Ont signé, Fodé Kaba et Henri Lamothes. 27 Figure 1 : Le pays malinké (1872-1883) 28 Figure 2 : Les Pays peul et toucouleur 29 Figure 3 : Le Balantakunda et les pays malinké 30 Figure 4 : Les Joola de la rive nord (1890-1914) 31 Figure 5 : Les origines de Fodé Kaba. 32 Figure 6 : Le tata de Fodé Kaba à Médine 33 Figure 7 : Le dernier combat de Fodé Kaba 34 Figure 8 : Le royaume d’Alpha Moolo. 35 Figure 9 : Le royaume de Musa Moolo (1881-190) 36 37