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Santé, corps & esprit - Octobre 2019 + dossier spécial Guérrir le diabète sans médicaments

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n°40 - octobre 2019
Vaincre le diabète
sans médicament :
c’est possible !
Il n’y aurait « rien à faire » contre le diabète. Faux !
Le Dr Roy Taylor de l’Université de Newcastle a
démontré qu’en perdant rapidement 15 % de sa
graisse corporelle, on pouvait venir à bout de la
maladie. Normand Mousseau, auteur de « Comment
j’ai vaincu le diabète sans médicament » témoigne.
Annie Casamayou (pour Santé Corps Esprit) : À 46 ans, vous avez
appris que vous étiez diabétique de type 2. Comment avez-vous
reçu cette annonce ?
Normand Mousseau : C’était en mai 2013 et ça a été vraiment un choc.
Clairement, je ne m’y attendais pas du tout puisque je pensais avoir un mode
de vie plutôt sain et être en bonne santé. Je suis allé consulter un médecin pour
une infection qui ne guérissait pas. Il m’a prescrit un onguent et m’a envoyé
faire des analyses de sang. Quand il a eu les résultats, il m’a annoncé que
j’étais diabétique : ma glycémie était à 2,6 g/l, alors que la valeur normale se
situe entre 0,72 et 1,1 g/l ; j’étais donc à plus du double du seuil. En réalité,
j’aurais dû m’attendre à devenir diabétique, car je cumulais plusieurs facteurs
de risque : j’ai plusieurs diabétiques dans ma famille, je pesais 104 kg à ce
moment-là, beaucoup trop pour mon 1,80 m et, en plus, j’étais loin d’être physiquement actif même si je marchais un peu tous les jours.
J’ai eu beaucoup de mal à me faire à l’idée d’être malade, j’avais beaucoup de projets pour m’occuper
encore plusieurs décennies et je comptais bien
vivre suffisamment longtemps pour les réaliser. Or,
avec le diabète, mon espérance de vie diminuait
brutalement de 9 ans, et mon espérance de vie
en santé, donc de qualité, de 12 ou 15 ans. J’ai
questionné le médecin pour savoir ce que je
pouvais faire pour guérir. Il m’a expliqué que le
SOMMAIRE
Vaincre le diabète
sans médicament :
c’est possible !................... 1
Les champignons de Paris
combattent aussi le diabète .......4
Des virus la sauvent
d’une infection incurable...........5
Énergie et bonne humeur :
le cercle vertueux des sportifs....5
Cette protéine naturelle protège
vos yeux de la dégénérescence...5
Efficace mais
pas assez rentable :
un traitement naturel
contre le paludisme
passé sous silence............. 6
Pas de glaçons dans
vos boissons ! 5 règles
chinoises de santé
digestive........................... 19
Ce régime (facile) va redonner
de la souplesse à vos genoux...23
Cette méthode américaine
éloigne le risque
de sarcopénie..................24
Proches aidants : prenez
aussi soin de vous !.......... 27
Messieurs, si vous êtes un peu
douillets, rassurez-vous :
c’est que votre mémoire
fonctionne bien.........................32
Agenda.....................................35
Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible !
diabète était une maladie chronique
et dégénérative. Il m’a conseillé de
mieux manger, de perdre du poids
et de prendre les médicaments qu’il
me prescrivait pour faire baisser la
glycémie et contrôler la maladie.
A.C. : Vous avez suivi à la lettre
les recommandations de votre
médecin. Cela a-t-il donné des
résultats ?
N.M. : J’ai tout de suite décidé
d’appliquer très sérieusement le programme de mon médecin, j’ai revu
mon mode de vie et mes habitudes
alimentaires en profondeur. J’ai fait
attention à mon alimentation, j’ai
supprimé le grignotage, le sucre,
les chips, les biscuits, le chocolat,
etc., j’ai suivi les conseils du guide
alimentaire canadien qui dit, en gros,
que la moitié de l’assiette doit être
des légumes crus ou cuits, avec un
peu de féculents et des protéines. Je
me suis aussi mis au sport, progressivement, en augmentant peu à peu
l’intensité. Au bout de deux ou trois
mois, je faisais des séances de 45 minutes de course à pied 3 ou 4 fois par
semaine. Tout cela m’a permis, au
bout de 8 mois, de perdre 12 ou 13 kg
et, dans le même temps, le médecin a
augmenté ma médication. C’est vrai
qu’une fois que les médicaments ont
été assez élevés, ma glycémie a chuté
énormément et est revenue dans les
valeurs cibles, sous réserve que je
maintienne mes efforts concernant
mon nouveau mode de vie.
En effet, à chaque mesure de la glycémie, c’était la surprise. Il suffisait
d’un plat de spaghettis la veille pour
que mon niveau de sucre sanguin
bondisse le matin. Il y avait toujours
cette instabilité et en plus mon poids
stagnait, je n’arrivais plus à maigrir.
J’ai fini malgré tout par atteindre
90 kg, le poids que j’avais vingt ans
en arrière. Puis je suis parti passer
trois mois à Paris, et là, la tentation
était grande. J’ai résisté, mais la
frustration commençait à me gagner.
2
Normand Mousseau est professeur de physique à l’Université
de Montréal, spécialiste des
matériaux complexes et de la
biophysique. Diagnostiqué du
diabète de type 2 en 2013, il est
l’auteur du livre : « Comment
j’ai vaincu le diabète sans médicament » aux Éditions Thierry
Souccar (2016).
Je me rendais compte que j’étais
condamné à surveiller sans cesse
mon alimentation et à ne pas oublier
de prendre mes médicaments. Si
jamais je m’autorisais un écart, le
lendemain j’en voyais les conséquences sur ma glycémie.
J’ai réalisé que, quoi que je fasse,
un jour ou l’autre j’allais finir par
perdre le contrôle de la maladie et
que le diabète allait progresser. Ça a
été le point de départ de ma réflexion.
La première année de ma vie de
diabétique avait été consacrée à me
reprendre en main, maintenant j’étais
prêt à passer à l’étape suivante :
comment puis-je faire pour guérir
du diabète ?
A.C. : Quand on cherche, on
finit par trouver. C’est ce qui
s’est passé ?
N.M. : Dès le lendemain matin, je
me suis mis à fouiller sur Internet.
Évidemment, j’ai trouvé un peu
de tout : « boire du thé vert est
indispensable », « il faut éviter de
manger des carottes et au contraire
ajouter du vinaigre », etc. En outre,
nulle part on ne parlait de guérir,
seulement de maîtriser la glycémie.
Finalement, je suis tombé sur un
article d’un journaliste dans The
Guardian, un quotidien anglais
réputé. Ce journaliste avait été diagnostiqué diabétique de type 2 en
dépit d’un poids tout à fait normal. Il
avait mis en place un régime draconien en se basant sur les travaux de
Roy Taylor, un chercheur de l’université de Newcastle au Royaume-Uni
et au bout de 11 jours de régime,
sa glycémie à jeun était revenue
dans les normes et restait stable sans
médicament.
En tant que physicien et chercheur
à l’université, j’ai accès aux revues
professionnelles, je suis donc allé
lire directement les publications de
Taylor. À partir de là, j’ai plongé dans
la littérature scientifique en remontant toutes les références citées pour
évaluer la pertinence des travaux
de ce chercheur. Tout ce que j’ai lu
m’a convaincu, son hypothèse était
parfaitement crédible.
En résumé, il s’est appuyé sur les
guérisons surprenantes constatées
chez les patients qui avaient subi une
chirurgie bariatrique. La chirurgie
bariatrique, c’est lorsqu’on pose
un bypass ou un anneau gastrique
dans le but de diminuer la quantité
de nourriture ingérée pour faciliter
la perte de poids. Outre une perte
de poids très importante, la chirurgie bariatrique induit généralement
une amélioration rapide et durable
de la santé des patients, y compris
une amélioration de la glycémie
qui intervient en moins d’une semaine après l’opération. Taylor a
donc proposé à un petit groupe de
patients diabétiques un régime fortement réduit en calories de façon à
reproduire les effets de la chirurgie
bariatrique. Il a obtenu des résultats
impressionnants : les patients étaient
en rémission et n’avaient plus besoin
de traitement.
Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible !
Les données avaient encore besoin
d’être confirmées par des essais à
plus grande échelle, pourtant la solidité scientifique de son approche m’a
convaincu. Il y avait probablement
de bonnes chances que ça fonctionne
pour moi aussi et, de toute façon, le
pire que je pouvais perdre avec un
régime comme ça, c’était du poids !
A.C. : Comment avez-vous mis
en place ce régime ?
N.M. : La diète recommandée par
Taylor n’est pas forcément facile
à appliquer, mais elle est vraiment
simple. Il s’agit de consommer un
maximum de 700 calories par jour
pour perdre du poids en peu de temps.
Je me suis donc mis aux substituts
de repas à 160 ou 170 calories deux
fois par jour, et le soir je mangeais
un plat relativement normal avec
une grande portion de légumes, des
haricots verts, du brocoli, etc. et un
filet de poulet ou une autre protéine
pour remplir un peu l’estomac. J’ai
évité de mettre de l’huile trop calorique, mais j’ajoutais du vinaigre,
des aromates ou de la sauce soja
pour relever.
J’ai suivi ce régime une première fois
durant huit ou neuf jours, puis j’ai
arrêté, car je devais partir en voyage.
Dès le quatrième jour, ma glycémie
avait chuté à un niveau acceptable
et j’ai arrêté de prendre mes médicaments. Je suis resté sans traitement
pendant encore deux semaines après
la fin du régime ; je n’en avais pas
besoin, ma glycémie restait basse.
Elle a quand même fini par remonter
et j’ai repris mon traitement. Mais le
plus important, c’est que j’ai compris
que si je maintenais suffisamment
longtemps la diète, j’allais pouvoir
me débarrasser définitivement du
diabète. Je me suis donc remis au régime à deux autres reprises au cours
des mois suivants, à chaque fois sur
dix ou douze jours. Évidemment,
entre ces périodes à 700 calories, je
faisais attention à ne pas reprendre
le poids perdu.
C’était en 2014 et j’ai atteint le poids
de 75 kg. Depuis, ma glycémie à
jeun reste toujours dans les normes,
juste un peu plus élevée que celle
d’une personne non diabétique. Je
n’ai plus à me préoccuper de mon
taux de sucre ni à éviter les desserts,
je mange normalement et officiellement je ne suis plus diabétique. Si
jamais je rechutais, je sais ce qu’il
me resterait à faire : je reprendrais
le régime.
J’ai compris
que si je maintenais
suffisamment longtemps
la diète, j’allais pouvoir
me débarrasser
définitivement
du diabète.
A.C. : Ce n’est quand même
pas un régime facile à suivre,
comment avez-vous fait pour
y parvenir ?
N.M. : Bien sûr, les deux ou trois
premiers jours on a faim, puis ça
passe. Ce qui reste ensuite, c’est que
l’on ne pense qu’à une seule chose,
manger ! Cela dit, quand on se met
au régime, qu’importe le nombre
de calories, je crois que cette idéelà nous préoccupe en permanence.
Ce qui est important dans le régime
de Taylor, c’est de boire beaucoup
d’eau, au moins deux litres. Il y a
aussi une astuce pour tromper la
faim : prendre de l’eau pétillante, ça
n’apporte aucune calorie et beaucoup
de bulles. Dans les essais cliniques,
les participants suivaient le régime
durant huit semaines. En raison de
mon agenda, je l’ai fait durant un
laps de temps plus court, et si je dois
suivre un régime drastique pendant
dix jours, j’avoue que ça ne me perturbe pas vraiment.
Bien sûr, c’est un régime déséquilibré, d’ailleurs j’ai entendu beaucoup
de nutritionnistes dire combien il
était épouvantable et néfaste pour
la santé. Les études pourtant sont
très claires, il ne comporte aucun
risque pour une personne qui n’a
pas d’autres problèmes de santé que
le diabète. Si l’on regarde ce qui se
passe pour les personnes qui ont subi
des périodes de famine, on voit bien
qu’on a tous des réserves.
De plus, grâce aux substituts de
repas et aux légumes, on consomme
assez de fibres, assez de protéines
et de vitamines pour répondre aux
besoins du corps. D’ailleurs, je n’ai
pas constaté de baisse d’énergie,
j’ai continué à travailler tout à fait
normalement pendant le régime.
Par contre, si l’on souffre d’une autre
pathologie que le diabète, si l’on est
traité avec de l’insuline ou un autre
médicament, évidemment il sera préférable de voir son médecin d’abord.
D’un autre côté, il faut comprendre
que l’on parle seulement d’alimentation. On exagère parfois un peu,
les gens dans les périodes de famine
n’avaient pas tous un médecin et un
nutritionniste à côté d’eux pour leur
expliquer comment passer au travers.
A.C. : Vous êtes la preuve vivante qu’il est possible de
guérir du diabète. Comment
la science explique-t-elle que
perdre du poids suffise à en
sortir ?
N.M. : Taylor a formulé l’hypothèse
que la réduction brutale de l’apport
calorique causée par la réduction
de la taille de l’estomac après les
chirurgies bariatriques forçait l’organisme à brûler rapidement la graisse
contenue dans les organes internes.
Une fois que le pancréas et le foie
ont perdu leur graisse, les cellules
peuvent retrouver leurs fonctions
normales, ce qui fait que la sensibilité à l’insuline revient à des
niveaux considérés comme normaux
et que la production d’insuline par les
3
Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible !
cellules bêta du pancréas s’améliore
significativement.
Il a publié une étude où l’on mesurait la graisse dans le pancréas
des personnes obèses avant et après
une opération bariatrique. Avant
l’opération, les diabétiques avaient
15 % de graisse en plus que les
non-diabétiques. Après l’opération,
en quelques jours, la graisse dans
le pancréas des patients diabétiques
s’abaissait au même niveau que les
autres, alors qu’on ne constatait aucune perte de graisse pancréatique
chez les non-diabétiques.
C’est la preuve que les diabétiques
ont tendance à accumuler de la
graisse dans le pancréas, et c’est cela
qui empêche cet organe de remplir
ses fonctions correctement.
Pour une raison qui n’est pas claire,
car il n’y a encore aucune étude
là-dessus, pour que la graisse dans
les organes internes soit brûlée efficacement et que les cellules du
pancréas reprennent des forces, il
faut passer par un régime à très faible
teneur en calories. Le principe, c’est
de perdre beaucoup de poids et si
possible rapidement. Il n’y a pas de
norme pour savoir combien de kilos
il faut perdre, ça dépend de chacun,
il faut maigrir jusqu’au moment où
la glycémie se stabilise.
A.C. : Une fois les kilos envolés,
il faut aussi ne pas les reprendre.
Comment y parvenez-vous ?
N.M. : En effet, le plus important
et le plus difficile, c’est de ne pas
reprendre de poids. En fait, sans le
savoir et sans avoir rien planifié, j’ai
procédé de la bonne façon. Je ne me
suis pas embarqué directement dans
les phases de régime sévère. D’abord,
durant la première année qui a suivi le
diagnostic, j’ai appris à manger correctement et je me suis mis au sport.
Le sport est aussi un facteur à ne pas
négliger. Ce n’est pas cela qui permet
de perdre du poids, mais ça améliore considérablement l’absorption
de l’insuline, les cellules la captent
mieux. Ce n’est pas suffisant de faire
de la marche, il faut que les muscles
travaillent, que ce soit avec la musculation, la course, le vélo, etc.
Donc, durant la première année, j’ai
perdu 15 kg et j’ai maintenu cette
perte de poids. Ensuite, entre chaque
période de régime draconien, j’ai fait
de même. Cela m’a pris du temps pour
trouver la façon de ne pas reprendre
du poids. Quand on maigrit beaucoup, on ne peut pas manger comme
avant, tout simplement parce que
l’on consomme moins d’énergie, le
métabolisme de base est moins élevé.
Je ne prétends pas que ce soit facile,
mais c’est faisable. Mon conseil,
c’est de commencer par apprendre à
manger sainement et à être heureux
avec cette manière de s’alimenter.
Un régime à 700 calories ne vous
apprend rien du tout sur une bonne
alimentation. Quelqu’un qui ne sait
pas manger et qui se met au régime
seulement durant deux mois ne saura
pas ce qu’il faut faire pour maintenir
le poids perdu. Il est indispensable
d’apprendre d’abord à avoir une
nouvelle relation à la nourriture.
Je reconnais avoir une certaine obsession à vouloir maintenir mon
poids, car je sais en tant qu’ancien
diabétique que mon pancréas est
fragile. Si je reprenais du poids, il
est probable que je développerais de
nouveau la maladie.
J’ai peur de cette maladie et je refuse
d’en subir les conséquences désastreuses : perdre la vue, être amputé,
avoir des problèmes de reins, etc.
Chacun doit trouver sa motivation
et prendre le temps d’apprendre à
manger.
Propos
recueillis par
Annie Casamayou
Naturopathe
Actualités
ɕɕLes champignons de Paris combattent aussi le diabète
Agaricus bisporus ! Ce n’est pas un sortilège, mais
le nom scientifique du champignon de Paris qui,
sous une apparence quelconque, fait pourtant des
miracles !
Ce champignon, comme tous les prébiotiques, a la
capacité de stimuler les bonnes bactéries de notre
intestin. Et notamment les bactéries à l’origine de
la production des acides gras à chaîne courte. C’est
ce que révèle une étude1 menée par le Penn State’s
College of Agricultural Science : manger 85 g de
1.
4
champignons favoriserait la prolifération d’acides
gras à chaîne courte à l’effet bénéfique sur les
troubles métaboliques tels que le diabète de type 2.
Dans cette maladie, la conversion en énergie,
par l’insuline, du sucre présent dans le sang est
moins efficace, ce qui se caractérise, chez le
patient, par des hyperglycémies chroniques. Or
les champignons de Paris donneraient un coup de
pouce à l’insuline et aideraient, ainsi, à pallier les
problèmes d’excès de glucose dans le sang.
Yuan Tian et al., “Prebiotic effects of white button mushroom (Agaricus bisporus) feeding on succinate and intestinal gluconeogenesis in C57BL/6 mice”, Journal of
Functional Foods, juin 2018, https://doi.org/10.1016/j.jff.2018.04.008
Actualités
ɕɕDes virus la sauvent
d’une infection incurable
Une jeune fille âgée de 15 ans
atteinte de mucoviscidose a
été infectée par la bactérie
Mycobacterium abscessus
après une transplantation de
poumons en septembre 2017.
Or… cette bactérie résiste aux
antibiotiques. Une situation
qui risque malheureusement
de se produire de plus en plus
souvent au vu du nombre
croissant de bactéries résistantes aux traitements. Cette
fois-ci, pourtant, l’histoire ne
se finit pas mal.
Grâce à l’administration d’un
cocktail de trois virus mangeurs de bactéries (des phages)
efficaces contre M. abscessus, la jeune fille a en effet pu
combattre l’infection. Après
72 heures, ses plaies infectées
ont commencé à s’assainir. Et
après 6 semaines de traitement
(à raison d’une dose toutes les
12 heures), son infection avait
totalement disparu !
C’est grâce à la phagothérapie, méthode utilisée avant
l’arrivée des antibiotiques
dans le monde médical, que
l’équipe1 de médecins est parvenue à sauver cette jeune fille
de l’infection incurable. Cette
méthode, qui revient peu à
peu sur le devant de la scène,
semble pouvoir contrecarrer
la perte d’efficacité des antibiotiques, avec comme limite
(ou plutôt comme difficulté)
le fait qu’un virus ne combat
qu’une seule bactérie à la fois.
Un obstacle qui ne diminue
en rien l’espoir placé dans ce
traitement.
1.
2.
3.
ɕɕÉnergie et bonne humeur : le cercle vertueux des sportifs
Il existe des centaines de bonnes raisons physiologiques de faire
du sport. D’autant que notre humeur et notre niveau d’énergie s’en
trouvent également stimulés. C’est ce que révèle une nouvelle étude2
américaine.
Quatre fois par jour, 242 adultes (de 15 à 84 ans) ont évalué leur
humeur (de « très heureux » à « très triste ») et leur niveau d’énergie
(de « très fatigué » à « plein d’énergie »). En même temps, l’intensité de leur activité physique était automatiquement comptabilisée.
L’intérêt de cette méthode est de mettre en corrélation les différentes
données : comment l’activité physique, l’humeur et le niveau d’énergie s’associent, s’influencent (ou non), et quel est l’impact collectif
de ces facteurs sur les différents systèmes.
Et les résultats sont plutôt encourageants pour toutes celles et ceux
qui ne trouvent pas la motivation pour se mettre au sport : une activité
sportive est suivie d’une amélioration de l’humeur et de l’énergie.
Or une augmentation de l’énergie s’accompagne par la suite d’une
augmentation de l’activité physique. Il ne peut donc ressortir que du
bon de ce cercle vertueux.
ɕɕCette protéine naturelle protège vos yeux
de la dégénérescence
Les myopes n’ont pas de chance : alors qu’ils subissent déjà les
contraintes d’une vision bancale, voilà qu’ils ont également davantage de risques de subir un décollement de la rétine. En outre, alors
qu’on corrige avec succès les différentes myopies, l’opération de
« recollement » de la rétine ne garantit pas de retrouver sa vision
totale. En plus d’avoir porté des lunettes une grande partie de leur vie,
les myopes ont donc plus de risques de souffrir de malvoyance, voire
de cécité. Mais… une équipe de chercheurs franco-suisses a fait une
découverte3 qui pourrait changer la donne ! Ils ont réussi à prouver
que l’excès de fer pouvait nécroser et tuer les cellules rétiniennes :
les personnes souffrant de décollement rétinien qui récupéraient le
moins leur vision après l’opération étaient celles dont la saturation
de fer dans la partie vitrée de l’œil et dans le liquide sous-rétinien
était la plus élevée.
Mais leur découverte ne s’arrête pas là : ils ont également trouvé
la solution à ce problème ! La transferrine (protéine naturelle), en
traitement d’appoint à la chirurgie, permet d’améliorer les qualités
visuelles des patients.
Les résultats de cette recherche pourraient améliorer le quotidien de
nombreuses personnes puisque, selon ces scientifiques, toutes les
maladies dégénératives de la rétine sont dues à une accumulation
de fer… et seront donc potentiellement contrebalancées par une
transfusion de transferrine.
Rebekah M. Dedrick et al., « Engineered bacteriophages for treatment of a patient with a disseminated drug-resistant Mycobacterium abscessus », Nature Medicine,
mai 2019, https://doi.org/10.1038/s41591-019-0437-z
K. R. Merikangas, et al., « The findings appear in the journal JAMA Psychiatry. Funding for the study came from the National Institute of Mental Health », JAMA
Psychiatry, décembre 2018, DOI: 10.1001/jamapsychiatry.2018.3546
Alejandra Daruich et al., « Iron is neurotoxic in retinal detachment and transferrin confers neuroprotection », Science Advances, janvier 2019, DOI: 10.1126/sciadv.
aau9940
5
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
Dossier
Efficace mais pas assez rentable :
un traitement naturel contre
le paludisme passé sous silence
Pourtant dotée de multiples vertus, l’armoise fait débat depuis de nombreuses
années. D’un côté des études montrent qu’elle pourrait participer aux traitements
contre le paludisme, la maladie de Lyme, la babésiose et même le cancer, d’un
autre elle reste interdite à la vente. Pourquoi ce grand écart entre science et
législation ? Qui a intérêt à limiter l’accès à cette plante ? Pour nous aider à y voir
clair dans une situation compliquée, les Docteurs Éric Ménat et Vincent Reliquet
ont mené une enquête minutieuse et uni leurs plumes dans un document inédit.
Dr Eric Ménat Médecin généraliste à orientation homéopathie et phytothérapie. Diplômé en
nutrition et carcinologie clinique. Spécialisé dans les infections froides chroniques et enseignant
en phytothérapie à la faculté de Montpellier et de Grenoble.
Dr Vincent Reliquet
Médecin généraliste, le Dr Vincent Reliquet est cofondateur, avec le
Dr Michel de Lorgeril, de l’AIMSIB (Association internationale de médecine scientifique indépendante
et bienveillante) qui vise à évaluer en toute indépendance la qualité et la pertinence des produits
de santé (aimsib.org).
L
e 27 janvier 1973, les accords
de Paris actent définitivement
le désengagement américain
dans la guerre du Vietnam et leur
cuisante défaite. Dans toutes les
écoles de guerre occidentales, c’est
la consternation et la stupeur : comment la meilleure armée du monde,
disposant d’une totale suprématie
6
aéronavale et équipée des matériels
militaires dernier cri, a-t-elle bien
pu se faire tailler en pièces par une
armée de « nöng phu »1 ?
Il était de plus admis que le paludisme, absolument endémique
dans la jungle vietnamienne, interdisait théoriquement toute présence
pérenne d’une armée dans un lieu
si inhospitalier à moins qu’elle ne
dispose de médicaments antiamarils
préventifs et curatifs en énormes
quantités. Les troupes américaines
bénéficiaient bien de traitements à
bases de quinine puis de chloroquine.
Sur la fin de la guerre, le Walter
Reed Institute, dépendant de l’Armée
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
américaine mit même au point pour
ses troupes deux produits théoriquement encore plus efficaces, la
méfloquine et l’halofantrine.
Les Viêt-Cong, eux, n’ont jamais
eu accès à ces produits. Comment
ont-ils réussi alors à survivre dans
ce milieu hostile et profiter de leur
éclatante santé pour infliger une
défaite sans appel à un adversaire
aussi chimiquement protégé ? En
réalité, dès le début de la guerre
du Vietnam, un accord secret vit le
jour entre Hô Chi Minh, le leader
nord-vietnamien, et Mao Zedong,
son homologue communiste chinois.
Nous parlons du « projet 523 »,
parce que né le 23 mai (1967). Pour
protéger du paludisme les « troupes
de libération du Sud-Vietnam »,
Mao s’engagea à produire, sécher et
livrer à travers les 1300 km de frontières terrestres sino-vietnamiennes
des quantités astronomiques de leur
plante antiamarile connue depuis
le fond des âges sous le nom de
« qing hao ». L’envahisseur américain est alors bien loin de se douter
que ces cargaisons d’innocent fourrage, régulièrement repérées par ses
avions, allaient en partie décider du
sort de la guerre…
Qing hao ou
armoise annuelle
(Artemisia annua) !
Les Chinois utilisent le qing hao depuis la nuit des temps. Les Européens
auraient tout aussi bien pu en profiter puisque cette plante pousse
également en Occident. Son nom
scientifique est Artemisia annua, une
plante de la famille des… Armoises !
Utilisée d’abord en décoction2 dans
de l’urine (si, si !), puis en infusion,
la Chine ancestrale a su en isoler un
principe actif, le « qing hao su »,
appelé plus tard artémisinine,
Le paludisme, une maladie qui décimait
la France !
Toutankhamon est mort impaludé 3 . Richelieu contracta la
maladie en 1628 au siège de…
La Rochelle, notre riante préfecture de Charente-Maritime ! Il
écrivit alors : « La fièvre ardente
des marais m’assaille sans cesse
et m’oblige à ne sortir qu’en litière4. » Les libérateurs américains
pendant la Seconde Guerre mondiale constatèrent avec surprise
que, dans de nombreux foyers
européens, le paludisme persistait
encore en 1944, particulièrement
en Italie, en Sicile et en Sardaigne.
Le nombre de ses dénominations démontre d’ailleurs notre
constante préoccupation à son
égard : malaria, paludisme, fièvre
palustre, fièvre des marais, fièvre
tierce, quarte, fièvre intermittente,
cachexie…
C’est un glorieux médecin militaire français, le Dr Alphonse
Laveran, qui découvrit en 1880,
alors qu’il était en poste à Alger,
le plasmodium et sa responsabilité
dans la maladie. Il reçut le prix
Nobel de médecine en 1907.
Les régions endémiques actuelles
ne touchent plus que les zones
intertropicales et c’est l’Afrique
subsaharienne qui dénombre
presque neuf cas sur dix. En 2017,
la maladie, dans sa phase aiguë,
a touché 219 millions d’humains
dans 87 pays (90 % en Afrique),
sans parler des centaines de millions de personnes chroniquement
infectées (on estime à 3,4 milliards le nombre de personnes
exposées au paludisme, dont
1,2 milliard à un risque élevé5).
Toujours en 2017, elle aurait
provoqué 435 000 décès, dont
61 % chez des enfants de moins
de 5 ans6 !
capable de traiter le paludisme dans
ces régions où la maladie est endémique et touche la quasi-totalité de
la population.3-4-5-6
Les traitements
historiques :
la quinine
et ses dérivés
Par prélèvement des écorces de quinine rouges et jaunes originaires
de la Cordillère des Andes réduites
en poudre, on soigna les « fièvres
tierces » dès le XVII e siècle en
Europe7. Cette poudre donna la quinine, un alcaloïde naturel. On saluera
avec respect la perspicacité de nos
Anciens qui ont su découvrir l’effet
de cette écorce à une époque où
l’on ne connaissait ni la cause de la
maladie ni la composition chimique
de la plante.
L’Histoire de France retiendra par
exemple que le Grand Dauphin,
fils de Louis XIV, fut guéri de son
paludisme par ingestion d’une quinine administrée par son médecin
particulier venu d’Angleterre8. Il
était à l’époque difficile d’évaluer la
quantité de principes actifs présente
dans les écorces, variables d’un arbre
à l’autre, ce qui rendait évidemment
le traitement aléatoire.
Ce sont les chimistes français Joseph
Pelletier et Joseph Caventou qui,
en 1820, surent les premiers extraire les principes actifs de l’écorce
de quinquina. Cela donnera lieu à
publication en février 1821 dans
le « Journal de pharmacie et des
sciences accessoires ».
Ils découvrirent que la base fébrifuge
du quinquina était constituée de deux
alcaloïdes qu’ils appelèrent quinine
et cinchonine. Ils se lancèrent alors
dans la fabrication de la quinine.
En 1826 leur atelier put ainsi traiter
138 tonnes d’écorce de quinquina
pour en extraire… 1800 kilos de
sulfate de quinine. En rendant leur
7
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
Le coin des spécialistes
Il existe en 2019 cinq espèces connues de Plasmodium, protozoaires
unicellulaires susceptibles de déterminer de telles parasitoses chez
l’homme, dont :
yy Plasmodium falciparum responsable de la forme la plus maligne
du paludisme.
yy Plasmodium vivax, Plasmodium
ovale et Plasmodium malariae qui
occasionnent des formes cliniques
moins sévères.
yy Plasmodium knowlesi, de découverte plus récente chez l’homme
en Malaisie, rare, mais susceptible
de provoquer des formes aussi
sévères que falciparum.
Le cycle évolutif du parasite donne
des sueurs froides aux étudiants en
médecine tant il est complexe à
retenir. Il nécessite la présence de
deux hôtes, l’homme et une femelle
particulière de moustique, du genre
anophèle. Le réservoir de parasites
est strictement humain (sauf pour
knowlesi, partagé avec les grands
singes au moins) ce qui veut dire
que le paludisme n’existe que si les
présences conjointes, humaine et
anophèle, y sont effectives.
Le cycle de reproduction
comprend deux phases
yy Une phase sexuée, dite sporogonique, qui se déroule chez
l’anophèle à partir d’un repas
sanguin prélevé par piqûre d’un
humain infecté par la forme gamètocytes du parasite, et qui se
terminera par l’inoculation à
l’homme de sa forme sporozoïte
stockée dans les glandes salivaires
invention publique, ils permirent à
qui le voulait d’en tirer parti9. La
mentalité des découvreurs de médicaments indispensables a bien
changé depuis deux siècles… Si
la molécule d’amino-4-quinoléine
(quinine) peut paraître à première vue formidable (antiamarile,
8
du moustique à l’occasion d’un
repas sanguin suivant prélevé chez
l’humain. Cette phase est courte,
deux semaines en cas de conditions
climatiques favorables.
yy Une phase asexuée dite schizogonique ; elle se déroule chez
l’homme, dans le foie d’abord où le
parasite se multiplie, puis les formes
mérozoïtes du parasite colonisent
les globules rouges, se transforment
en trophozoïtes puis en schizontes
capables de faire naître jusqu’à
32 nouveaux mérozoïtes (après
éclatement de l’hématie-hôte) qui
eux-mêmes recoloniseront d’autres
globules rouges.
Après plusieurs jours d’évolution
de la maladie, tous les schizontes
arrivent à maturité en même temps
et font éclater leurs hématies dans
un même ensemble (d’où le terme
d’hémolyse) sur un rythme quotidien (fièvre quotidienne à P.
knowlesi), ou tous les deux jours
(fièvre tierce à falciparum, vivax
et ovale), ou tous les trois jours,
fièvre quarte (à malariae).
Certains trophozoïtes se transforment en gamétocytes mâles ou
femelles pouvant persister libres
dans le sang pendant deux semaines, aptes à se faire à nouveau
aspirer par un anophèle femelle
affamé et le cycle recommence.
Il peut exister une schizogonie
hépatique très retardée chez vivax
et ovale pouvant entrainer un accès
palustre des mois voire des années
après une inoculation ; c’est le classique accès de fièvre récurrent chez
l’ancien militaire bougon retiré des
anti-pyrétique, anti-crampes), voire
super-festive (elle est spontanément
fluorescente quand elle est soumise
aux rayonnements UV des boîtes de
nuit et vous ravira dans le mélange
dénommé gin-tonic) elle demeure
très toxique à haute dose pour le
système nerveux, les capillaires
colonies et qui pouvait survenir
parfois des dizaines d’années après
son retour au pays. On considérait il
y a encore vingt ans les schizontes
réfugiés dans le foie comme inexpugnables. Les choses ont changé,
nous le verrons plus loin.
Rappel fondamental : la sortie
d’une zone impaludée ne veut pas
dire que la prévention antipalustre
s’interrompt immédiatement aussi
! Qui sait si vous n’avez pas été
piqué et impaludé sur le tarmac de
l’aéroport le jour de votre retour ?
Il est donc absolument nécessaire
de poursuivre votre prévention
encore trois à quatre semaines
après votre retour en cas d’utilisation de médicaments antipalustres
(une semaine suffit si utilisation
des tisanes appropriées) afin de
bloquer le cycle asexué et laisser
les derniers sporozoïtes inoculés
mourir de vieillesse…
La crise d’accès palustre
L’incubation de la maladie, une
fois la piqure d’insecte effectuée, dure de 7 jours au plus court
(chez falciparum) jusqu’à 21 jours
(malariae). La classique fièvre périodique ou accès palustre simple
est accompagnée de céphalées et
d’arthromyalgies violentes, d’ictère, de vomissements, de diarrhées
profuses, mais un accès pernicieux
mortel peut survenir à tout moment
par apparition de troubles ventilatoires, par hyperthermie mal
supportée voire hémolyse massive,
insuffisance rénale, déshydratation, par coma ou troubles ioniques
divers10.
sanguins et les plaquettes, donc
prudence.
Fait tout à fait extraordinaire, la
quinine découverte il y a plus de
deux siècles a traversé le temps et
reste toujours utilisée à ce jour pour
traiter très officiellement certains
accès palustres un peu particuliers.
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
D’innombrables molécules antiamariles ont ensuite vu le jour, permettant
aux laboratoires pharmaceutiques
de se livrer à une féroce guerre de
brevets en vue d’augmenter leur
chiffre d’affaires : Plasmoquine,
Rhodoquine, Atabrine, Sontochine,
Halofantrine, Amiodaquine,
Sulfadoxine-pyriméthamine,
Resochine enfin dans les années
1950 que l’on rebaptisa…
Chloroquine et qui fut introduite sur
le marché français en 1949 sous le
nom de Nivaquine©, avec la carrière
exceptionnelle qu’on lui connaît.
Attention, le produit n’est pas sans
risques de complications, particulièrement sur le plan ophtalmologique
pour qui en consomme beaucoup et/
ou longtemps…10-11-12
Mais la fin du XXe siècle a vu l’efficacité de ces médicaments antiamarils
(de la quinine à la chloroquine)
s’épuiser inexorablement dans de
très nombreuses régions du monde,
en particulier en Asie du Sud-Est,
dans le nord de l’Amérique du Sud
et en Afrique. Les plasmodiums sont
devenus résistants, en particulier à la
chloroquine, probablement du fait
de l’inconséquence humaine, car
dans les années 1950, un Brésilien
du nom de Pinotti imposa que l’on
ajoute de la chloroquine à doses
notoirement insuffisantes… dans du
sel de table13, avec vente forcenée
du produit en Amérique du Sud, en
Afrique et en Asie, des endroits qui,
comme par hasard, sont devenus les
plus à problèmes !
Les zones de
chloroquino-résistance
Tous les ans, depuis les années 1960,
il faut redessiner la carte du monde
en fonction de la sensibilité des plasmodiums vis-à-vis de la chloroquine.
• Zone I : pas de résistance,
• Zone II : présence de chloroquinorésistance,
• Zone III : multirésistance.
On comprend aisément que les
zones II et III nécessitent l’emploi
de molécules différentes et plus puissantes ou de spectres plus larges.
On mit au point la Savarine®, associant la chloroquine à du proguanil,
puis la Malarone®, utilisée dès 2000,
associant l’atovaquone au proguanil (certainement la plus prescrite
actuellement), mais au prix d’effets
indésirables neuropsychiques et digestifs non négligeables.
Il faut surtout citer la super redoutable méfloquine (Lariam® mis sur
le marché par le laboratoire Roche),
grevée de fréquentes complications
psychiatriques avec installation de
syndromes anxiodépressifs si sé-
vères qu’ils poussent parfois ses
consommateurs au suicide, voire
au meurtre gratuit. Une molécule
remontant à la guerre du Vietnam
que les Américains ont inventée puis,
un jour, totalement interdite. C’est
à cause de ce médicament que le
chanteur Stromae a mis brutalement
fin à sa carrière en 2015 pendant
une tournée en Afrique : gravement
intoxiqué, il s’est décrit au bord du
suicide et demeurait psychologiquement trop fragile, même deux ans
après l’arrêt de l’utilisation de la
méfloquine, pour pouvoir reprendre
sa trépidante vie d’artiste14.
Le maintien sur le marché français du
Lariam® est proprement scandaleux.
Les armées françaises et américaines
en ont interdit l’usage depuis 2015
de même que 28 pays, États-Unis
inclus15. La France vous le propose
toujours sans complexe16 !
N’ingérez surtout pas cette molécule
et demandez expressément à votre
médecin de vous proposer un autre
traitement préventif si vous partez
dans une région à risque. Encore
plus incroyable, ce produit apparaît
toujours dans la liste des médicaments essentiels de l’Organisation
mondiale de la santé. On rêve, ou
plutôt on cauchemarde17…
Du temps où on s’inoculait le paludisme exprès…
L’idée peut sembler consternante et
pourtant elle fut largement mise en
pratique dans les années 1920 pour
traiter entre autres… la syphilis, et
à tous ses stades !
En effet, suivant les préceptes
chers à René Quinton11 redécouverts par André Lwoff12, il était
couramment admis, à l’époque,
que le fait de provoquer une forte
fièvre à au moins quatre reprises
chez un syphilitique pouvait le
débarrasser du Treponemas pallidum responsable de sa maladie13.
La malariathérapie pratiquée par le
Dr Wagner von Jauregg à Vienne,
en 1917 (photo), consistait à inoculer le parasite du paludisme afin de
provoquer un « choc thermique »
qu’il espérait salvateur pour certaines maladies psychiatriques,
dont les patients atteints de syphilis
tertiaire.
Naturellement, le malade pouvait
rester impaludé à vie, mais on
admettait largement à l’époque
que c’était un risque à prendre et
qu’il était bien moins déshonorant
de décéder du paludisme que de la
neuro-syphilis…
9
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
Armoise et
Artémisinine :
traitements d’avenir
Les années
2000, triomphe
de l’artémisinine
en traitement des crises
Les phénomènes de chloroquinorésistance devenant réellement
préoccupants, l’industrie du médicament s’est vue dans l’obligation
d’innover. Anicroche de taille, aucune nouvelle molécule chimique ne
se révélait assez efficace ou d’un rapport efficacité/tolérance acceptable.
Les travaux de Tu Youyou et de son
artémisinine leur tendaient les bras !
Mais la commercialiser sous cette
forme acculerait toutes ces firmes à
la ruine, car on ne peut breveter une
molécule naturelle et connue depuis
2000 ans… Une idée germe alors
dans les services R & D de ces géants
de la chimie : inventer des dérivés
biosynthétiques de l’artémisinine
(donc possiblement brevetables)
et les mélanger à d’anciens médicaments antiamarils sans grand
intérêt sous prétexte de diminuer
les risques de résistances en cas
d’administration de l’artémisinine
en monothérapie.18
Nouveau jackpot industriel avec
la mise sur le marché de la classe
des « ACT » (pour « Artemisinin
Combined Therapy »). Le succès
fut à nouveau au rendez-vous et les
royalties aussi !
On peut ainsi trouver diverses
molécules associées à un dérivé
d’artémisinine comme l’artémether,
ou l’artesunate, ou encore la dihydroartemisinin (DHA)19 :
●● De la luméfantrine associée à
l’artémether, vendue en France sous
le nom de Riamet® et dans d’autres
pays sous les noms de Amartem® ou
de Coartem®.
10
Les aventures
de la Pr Tu Youyou,
prix Nobel de médecine
en 2015… et aussitôt
disparue
Retour en Asie et à la guerre
du Vietnam. Tu Youyou, chercheuse chinoise née en 1930, se
voit confier par Mao le redoutable honneur de mener à bien
son « projet 523 ». C’est elle et
son équipe qui ont isolé l’un des
principes actifs de l’Artemisia
annua, l’artémisinine.
Dès 1972, soit cinq ans seulement
après le début de ses recherches,
tout était écrit et déjà publié. La
Pr Tu Youyou savait parfaitement où chercher, car après avoir
exhumé les plus anciens traités
de phytothérapie chinoise, elle
démarra très vite ses recherches
à partir de la bonne plante,
Artemisia annua. Et le résultat
s’en est trouvé accéléré…
Le comble, c’est que pour de
pures raisons politico-financières,
aucune diffusion des travaux de
Tu Youyou ne se fit jour industriellement parlant pendant les
trente ans qui suivirent, au grand
dam de nombreux médecins
indépendants qui ferraillèrent inutilement contre l’OMS pour que
celle-ci ne protège plus les intérêts
des industriels commercialisant
des médicaments antiamarils de
moins en moins efficaces.
Le jour où les grands laboratoires
pharmaceutiques décidèrent d’incorporer l’artémisinine à l’arsenal
thérapeutique des accès palustres,
tout changea ! D’obscure chercheuse chinoise, Tu Youyou
devient alors célèbre, ses travaux
se popularisent et en 2015 c’est la
consécration : la voilà bombardée
prix Nobel de médecine quarante
ans après la fin de ses travaux, ce
qui n’a vraiment aucun sens autre
qu’industriel… évidemment !
Par ailleurs, la Pr Tu Youyou a
totalement disparu du paysage
médiatique et universitaire une
fois son prix Nobel obtenu ! On
murmure dans les milieux autorisés que ses travaux l’avaient
portée bien au-delà des simples
effets antiamarils de l’artémisinine avec démonstration d’effets
thérapeutiques exceptionnels sur
certains cancers19.
Son grand âge n’explique pas son
silence dans le dossier de l’armoise… Ses travaux feraient-ils
de l’ombre aux traitements actuels
du cancer ? Peu de choses sont
brevetables avec l’artémisinine
et si son efficacité se confirmait
aussi en cancérologie, les risques
financiers seraient énormes pour
les laboratoires.
À ce jour il n’existe plus aucun
doute pour personne : les effets
secondaires de l’artémisinine sont
rarissimes, les précautions d’emplois sont à peu près nulles et la
sécurité du produit est telle qu’on
peut la proposer à tous les âges
sans restriction, même en cas de
grossesse. Merci la nature ! Aucun
effet secondaire grave à redouter
par voie orale, de possibles et
très rares anémies hémolytiques
ont été relevées par utilisation
de la forme injectable qui reste
néanmoins rarement utile.
Pr Tu Youyou
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
●● De l’amiodaquine associée à
l’artesunate donne naissance au
Coarsucam ® (non disponible en
France, mais première association à
dose fixe antipaludique validée par
l’OMS et une des plus utilisées en
Afrique).
présenterons seulement aux plasmodiums une, deux, voire trois
molécules antiamariles pour les
combattre, car systématiquement
ces parasites sauront muter et s’en
défendre.
●● L’Artequin® associe artesunate
et méfloquine. Il faut éviter à tout
prix ce médicament.
●● De la pyronaridine associée à
l’artesunate donne le Pyramax® sorti
en 2018 et surtout utilisé en Afrique.
●● De la piperaquine associée au
dihydroartemisinin, vendus sous
différents noms dans le monde,
comme : Duo-Cotexquin®, Artekin®.
En France on retrouve cette molécule associée à l’artenimol dans
l’Eurastim®.
À noter l’étonnante existence du
Rectocap®, un suppositoire qui ne
contient que de l’artémisinine sous
sa forme DHA, particulièrement
bienvenue en cas d’impossibilité
à déglutir (trop jeune âge, coma,
etc.) ou de mauvaises conditions
sanitaires pour l’emploi de solutions
injectables. Après nous avoir rabâché
que l’artémisinine ne devait jamais
être utilisée en monothérapie, on
nous en propose désormais une déclinaison commerciale…
Cette longue énumération n’est pas
gratuite. Elle montre à quel point
le marché du paludisme intéresse
les firmes qui y voient une manne
financière sans fin quand on connait
la démographie en Asie et en Afrique
et la très large diffusion de la maladie
dans ces populations. Elle explique
aussi la bataille industrielle que se
livrent les grands groupes pharmaceutiques afin de se tailler des parts
de marché conformes à leurs attentes
dans des pays à faibles revenus. Elle
doit faire comprendre ensuite qu’à
chaque fois que l’artémisinine est
associée à un produit de synthèse,
celui-ci est susceptible de générer
un effet secondaire sévère ou une
contre-indication absolue à l’usage
dudit produit.
En Afrique, une boîte de médicaments sur
deux est une contrefaçon
En Afrique, elle nous fait toucher
du doigt une réalité abominable,
celle de la contrefaçon particulièrement lucrative des médicaments
antiamarils, endémiques en Afrique
où ce continent est hélas inondé
de faux d’origine indienne et asiatique, où même les autorités sont
parfois incapables de reconnaître
les contrefaçons des vrais médicaments. Une véritable économie
parallèle s’est ainsi créée avec une
puissance financière équivalente
aux laboratoires pharmaceutiques
officiels, dont les bénéfices faramineux sont possiblement supérieurs à
200 milliards de dollars par an, mais
dont les pratiques sont évidemment
bien plus inavouables. On comprend
ainsi pourquoi à peu près une boîte
de médicaments sur deux en Afrique
est… fausse.
Vers une résistance
à l’artémisinine ?
L’idée selon laquelle il faudrait traiter
préventivement les touristes avec les
mêmes molécules chimiques que les
habitants représente une énorme erreur d’analyse écologique à cause du
risque de mutation des plasmodiums.
On l’a déjà payé avec l’apparition de
la chloroquino-résistance, on risque
de le payer de nouveau si la résistance à l’artémisinine se généralise.
La bataille contre le paludisme ne
sera jamais gagnée tant que nous
C’est ce qui est arrivé pour la quinine, surtout pour la chloroquine,
et c’est ce qui commence déjà à
bien se dessiner pour l’artémisinine.
Deux études publiées en juillet 2019
dans la revue spécialisée The Lancet
Infectious Diseases confirment cette
situation très inquiétante de résistance du Plasmodium falciparum
à l’artémisinine. Le responsable de
ces travaux, le Dr Martin de Smet,
coordinateur du groupe de travail
sur le paludisme à Médecins Sans
Frontières (MSF), précise :
« La résistance aux traitements a
toujours commencé en Asie du Sudest et ensuite elle passe en Inde et
de là elle se propage facilement en
Afrique. La recherche est à la peine
face à l’évolution constante du parasite. On a pu trouver de nouvelles
combinaisons de médicaments pour
contrer la mutation de la maladie.
La pipéraquine, la molécule contre
laquelle le parasite a développé
une résistance, a été remplacée au
Cambodge en 2017 par une autre
molécule, la méfloquine, combinée
à l’artésunate. »
Vous ne rêvez pas, ce médecin de
MSF nous parle de la méfloquine
du Lariam®, source des dramatiques
effets secondaires que l’on vient de
décrire, qui est interdite presque
partout dans le monde et que certains
groupes de pression nous proposent
de réintroduire de manière ubiquitaire, sans le moindre complexe !
L’affaire ne dérange pas tant le commerce du médicament, car tous les
dix à vingt ans les brevets tombent
et les laboratoires se trouvent dans
l’obligation de trouver d’autres
molécules à commercialiser. Donc,
stratégiquement, épuiser l’artémisinine et la rendre inefficace à terme
11
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
a financièrement du sens, mais
demeure désespérant sur le plan
éthique…
Les nombreux défenseurs du totum
de la plante (l’ensemble des constituants et des propriétés de celle-ci)
insistent au contraire pour respecter la prodigieuse puissance de ces
végétaux pris dans leur ensemble.
Il s’agit ainsi de délivrer d’un seul
coup 400 principes actifs dont une
vingtaine au moins serait antiamarile
et certains autres seraient des immunostimulants et des antioxydants
tout aussi utiles pour les populations
indigènes20.
Naturellement, les défenseurs des
molécules isolées vous diront que
nous ne connaissons rien de la plupart de ces composés inclus dans
Artemisia annua ou Artemisia afra
dont nous allons vous parler ci-dessous. C’est en partie vrai… Mais
vingt siècles d’une utilisation régulière à travers le monde devraient
permettre à l’ensemble de la communauté médicale de pouvoir se
rassurer quant à l’innocuité de ces
végétaux, et les études récentes que
nous allons vous exposer sont suffisantes pour nous faire dire que
cette solution est sans aucun doute
la plus encourageante actuellement.
Ce qui ne devra pas nous dispenser
de réaliser la plus rigoureuse étude
de leurs compositions. Aujourd’hui
l’urgence vitale est au traitement
le plus efficace et à la meilleure
prévention.
Pourtant l’affaire est loin d’être gagnée, car dans une de ses dernières
mises à jour l’OMS campe sur ses
positions rétrogrades et écrit ceci,
en anglais uniquement21 :
« A number of herbal remedies made
of A. annua dry leaves are suggested
for the treatment and prevention of
malaria. However, WHO does not
recommend the use A. annua plant
material in any form, including tea,
for the treatment or the prevention
of malaria. »
12
Bien sûr, toutes les sociétés savantes
occidentales, aux mêmes mains que
l’OMS, entonnent le même refrain
de l’horreur sanitaire en feignant
de ne pas connaître les vingt siècles
d’utilisation sans heurts de ces deux
plantes ni les résultats des études
récentes…
Quand une armoise
en cache
tant d’autres
Le genre « Armoise » ou plutôt
« Artemisia » regroupe des centaines
d’espèces qui peuvent se présenter
sous forme d’herbacées, d’arbrisseaux ou même d’arbustes avec des
propriétés variables et absolument
pas toutes étudiées. Dans ce genre,
on retrouve des plantes aussi différentes que l’estragon, le génépi ou
encore… la grande absinthe !
Nous ne nous intéresserons ici qu’à
deux espèces d’Armoises seulement, mais l’avenir devra élargir
nos recherches vers d’autres variétés comme A. absinthum, sibieri,
maritima, herba alba voire apiacea
qui toutes ont déjà démontré un
potentiel antiamaril certain22. Notez
que l’absinthe, la sulfureuse boisson alcoolisée du XIXe siècle, était
initialement utilisée par les soldats
français postés en Algérie dans un
but strictement… antiamaril ! C’est
son importation en métropole qui
a donné lieu à une profusion notoire d’excès que la morale a fait
disparaître…
Armoise annuelle,
Artemisia annua
C’est la plante utilisée en Chine sous
le nom de Qing hao depuis 2000 ans,
qui fut rapportée par Marco Polo en
Europe. Poussant très facilement,
elle a remonté tranquillement la
vallée du Rhône pour s’installer
durablement dans toute l’Europe.
L’armoise annuelle a été ramenée en
France par Marco Polo, il y a 700 ans
On l’appelle aussi Absinthe chinoise
ou Armoise chinoise.
C’est une herbacée annuelle odorante, de la grande famille des
Astéracées. Elle présente des
feuilles palmatiséquées recouvertes
de fines soies et de petits capitules
globuleux de 2 à 3 mm à involucre
blanchâtre23. En thérapeutique on
utilise les feuilles dont la composition a été particulièrement étudiée.
Elles contiennent 0,1 à 0.5 %
d’artémisinine, une lactone sesquiterpénique, mais aussi des huiles
essentielles qui lui donnent une partie non négligeable de ses propriétés :
artémisia-cétone, 1,8-cinéole, alpha­
pinène et béta-pinène pour ne citer
que les plus connues. Et comme
toutes les plantes, elle contient
des antioxydants (flavonoïdes) et
quelques autres molécules, dont des
polyines et coumarines.
L’artémisinine pénètre rapidement
dans les globules rouges et s’accumule dans la paroi des parasites qui
deviennent alors inactifs. Elle inhibe
la croissance de Plasmodium falciparum à des concentrations très faibles
et permet même de se débarrasser
du portage hépatique (il n’y a plus
de risque de résurgence de la maladie), ce qu’aucune thérapeutique
chimique à ce jour n’avait réussi à
réaliser. Fini le bougon militaire en
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
position des populations locales.
Cela peut aussi expliquer pourquoi
on essaye de limiter à tout prix l’utilisation de cette plante qui pousse
naturellement dans les pays qui en
ont besoin : non seulement cela
créerait une concurrence pour leurs
médicaments (y compris les nombreuses contrefaçons), mais en plus
amputerait d’autant les sources de
matière première indispensables
pour les laboratoires !
L’armoise annuelle agit par désactivation du parasite incriminé
retraite qui déclenche un accès palustre des années après son retour au
pays. Avec l’artémisinine on sait que
cela devient de l’histoire ancienne !
Extraordinaire propriété supplémentaire, Artemisia annua (comme
A. afra) utilisée en plante entière
(tisane) rompt le cycle de contamination de l’anophèle. En effet, en cas de
piqûre par cet insecte, comme aucun
gamétocyte ne sera aspiré, le cycle
de contamination peut s’interrompre
définitivement. Quand on vous dit
qu’il y a du neuf dans le traitement
du paludisme !
La concentration d’artémisinine est
faible dans la plante, et non seulement cette molécule est active
à très faible dose, mais de plus il
existe des synergies entre toutes les
différentes molécules que contient
naturellement la plante24 ; les extraits
totaux ont montré une activité systématiquement supérieure à celle de
composés isolés25.
On commence alors à comprendre
de ce fait le peu d’intérêt des
médicaments chimiques à base d’artémisinine ou de dérivés de cette
molécule face au totum de la plante
qui, présenté en extraits secs à la
dose de 1 g/jour, semble susceptible
de guérir des paludismes résistant
aux thérapies combinées 26 ! De
plus, l’artémisinine isolée aurait des
propriétés anticancéreuses27-28 et serait active sur la maladie de Lyme29,
la leishmaniose30, la bilharziose31,
la trypanosomiase32, voire sur les
infections à VIH33.
Le principal problème pratique de
l’utilisation d’A. annua en Afrique,
c’est de l’y faire pousser. Il peut
exister une teneur variable en artémisinine en fonction de la région de
culture, de la qualité du sol, de la période de récolte, voire des conditions
de séchage et de stockage. Même si
l’artémisinine est loin de représenter
la principale molécule active, ces
différences pourraient se traduire
par une moindre efficacité ou une
nécessité d’augmenter la quantité de
plantes utilisée. De plus, en Afrique
la plante peut s’installer dans une
phase de dormance aussi incompréhensible qu’aléatoire, sans compter
qu’A. annua nécessite potentiellement jusqu’à deux arrosages par
jour, ce qui peut poser d’insolubles
problèmes dans certaines régions
désertiques.
Un autre problème rencontré aujourd’hui est lié à l’achat massif par
les laboratoires pharmaceutiques
de l’armoise annuelle produite dans
le monde entier afin de pouvoir en
extraire l’artémisinine et fabriquer
leurs médicaments brevetables, ce
qui laisse bien peu de plantes à dis-
Artemisia afra, la petite
sœur méconnue
On l’appelle l’Armoise africaine
en opposition à Artemisia annua
qui vient initialement d’Asie. Elle
fait partie de la même famille des
Astéracées. C’est une herbacée, très
bien adaptée au climat africain. Elle
est présente dans de très nombreux
pays de ce continent sous forme de
petits buissons dont la taille varie
entre 60 cm et 1 m.
On connait son activité anti­
plasmodium depuis plus d’une
dizaine d’années 34. Sa célébrité
vient surtout d’une étude réalisée
par les Drs J. Munyangi et L. CornetVernet35 qui a montré l’efficacité
de cette plante (voir plus loin). Or,
si Artemisia annua contient peu
d’artémisinine, Artemisia afra n’en
contient pas du tout (ou quelques
traces).
Il nous faut aussi citer les travaux
remarquables de Pierre Lutgen36 en
Belgique et de Pamela Weathers37
aux États-Unis qui tous convergent
vers les mêmes résultats : A. afra
se révèle « la grande inattendue
africaine » du traitement tant curatif
que préventif du paludisme, à tous
ses stades et pourtant sans contenir
d’artémisinine, mais présentant une
grande richesse en flavone lutéoline
et d’autres molécules qui nécessiteront d’être étudiées en détail. Il est
probable que, comme pour A. annua,
ce soit le totum de la plante qui se
révèle le plus efficace !
13
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
Les tisanes
d’armoise :
un témoignage
à l’origine de tous
les doutes
Artemisia afra : une action préventive ET
curative
Naturellement, il est évident que
des études approfondies sur cette
plante, son mode d’action et sa posologie optimale sont nécessaires,
mais afra donne beaucoup d’espoir
aux Africains qui sont infectés par le
paludisme dès leur plus jeune âge.
Autre avantage de cette plante : elle
risque moins d’être « confisquée »
par l’industrie pharmaceutique
puisqu’elle ne contient pas d’artémisinine. Selon nos sources, l’antenne
africaine de l’OMS aurait récemment tendu une oreille favorable
aux propositions thérapeutiques du
Dr Jérôme Munyangi afin de développer l’autosuffisance des villageois
africains38. Attendons…
Artemisia afra est un espoir immense pour
l'Afrique
14
Méfiez-vous des médecins qui, malades un jour, décident de se saisir
de l’expérience de leur propre vie
pour avancer dans l’exploration de
nouveaux traitements… C’est le
cas d’un jeune médecin congolais,
le Dr Jérôme Munyangi, qui déclenche un soir un accès palustre
chloroquino-résistant et qui se guérit
quand même (presque contre son
gré) par absorption orale de tisanes
d’armoise annuelle. Il comprend
tout seul, ce jour-là, que l’ensemble
de ses croyances liées à la malaria
et à la suprématie des médicaments
européens mérite une sérieuse remise
à niveau !
Il lui est accordé le droit d’étudier
à Paris dans le but d’acquérir une
Maîtrise ès sciences : le thème en
sera l’utilisation de l’Artemisia
annua dans les traitements préventifs
et curatifs du paludisme. Rapidement
ses premiers résultats tombent et
notre confrère est convoqué par les
dirigeants de sa faculté : « Vos résultats, c’est de la bombe, mais notre
laboratoire est financé par les firmes
pharmaceutiques, vous ne pouvez
pas continuer chez nous. » Puis on
lui confisque ses notes, on lui coupe
sa bourse d’études et, de retour en
République Démocratique du Congo,
on lui annule sa conférence39 !!
Des premiers résultats intéressants
seront portés en 2006 par une étude
de terrain démontrant qu’une utilisation de 7 jours de tisane d’A. annua
pourrait se révéler formidablement
plus efficace que l’association artésunate-amiodaquine (Coarsucam®).
100 % de réponse thérapeutique
positive contre 85 % ! On doit comprendre que ce travail ne repose pas
sur une puissance statistique formidable (moins de 80 patients)40, mais
démontre avec quel acharnement et
peu de moyens certains médecins
se battent en Afrique pour soulager
leurs compatriotes.
L’étude qui renverse tout
Le but de cette étude 41 était de
mesurer les effets thérapeutiques
d’infusions d’armoise annuelle et
africaine comparés au traitement
médical recommandé par l’OMS
contre le paludisme et la bilharziose
(un autre parasite très endémique en
Afrique).
« Cette étude a été menée au
Maniema, une région du Congo très
impaludée (c’est même une zone
sentinelle pour l’OMS), en 2015,
sur 3-4 mois, en pleine saison des
pluies. Nous avons sélectionné à peu
près 1000 patients en accès palustre.
On a divisé ces 1000 patients en
deux bras principaux : le premier
bras (environ 500 patients) a reçu
un ACT, en l’occurrence une association Artesunate-Amodiaquine
(Coarsucam®) et l’autre bras a reçu
une tisane d’Artemisia. Ce deuxième
bras a en fait été divisé en deux parties : l’une recevant de l’Artemisia
annua et l’autre de l’Artemisia afra.
Les résultats ont été assez incroyables. Nous avons eu, quasiment
au bout de 36 heures, une clairance
thermique pour tous les patients
sous tisane d’Artemisia, alors qu’il
a fallu attendre deux jours pour ceux
qui étaient sous ACT. Concernant
l’élimination du plasmodium, nous
avons eu une clairance parasitaire
en 24 heures pour le bras Artemisia,
alors qu’elle était plutôt de deux
semaines pour le bras ACT.
Et surtout, à j 28, nous avions toujours entre 90 % et 100 % des patients
sous tisane avec une clairance parasitaire totale, alors que beaucoup
de patients sous ACT vivaient une
recrudescence. Donc on voit une
différence clinique impressionnante
à la fois sur la disparition de la fièvre
et sur la disparition des parasites,
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
vanche, quand on donne de l’armoise
à un Européen qui n’a jamais été en
contact avec le plasmodium, l’effet
antiamaril peut être insuffisant et
l’effet immuno­stimulant rester sans
effet sur un système immunitaire
« vierge ».
Au bout d’un mois de tisane, 90 % des patients n’avaient plus de trace du parasite dans le sang
et surtout sur le nettoyage du sang,
cassant le cycle de transmission, ce
qui est essentiel à long terme »…
La posologie de la tisane était très
simple : 5 g par litre d’eau à boire
chaque jour ! Dans le bras Artemisia,
il n’y a pas eu d’effets secondaires
particuliers. Quelques vomissements, peut-être dus aussi à la
maladie ou à la quantité de boisson.
En revanche, dans le bras « ACT »,
40 % des patients ont eu les effets
secondaires classiques de ces médicaments : des problèmes gastriques,
des maux de tête importants, etc. »
L’OMS a accueilli officiellement ces
résultats avec un grand scepticisme,
arguant du risque de voir augmenter
la résistance du parasite à l’artémisinine. Mais en fait, dans la moitié
des cas, c’est une Artemisia africaine
ne contenant pas d’artémisinine qui
a été utilisée, cela montre donc que
dans cette plante il y a un mélange
de molécules actives qui n’a rien
à voir avec l’artémisinine seule et
que, probablement, l’artémisinine
présente dans Artemisia annua intervient peu dans son efficacité. De
fait, les précautions de l’OMS sont
sans objet et démontrent un bien
suspect manque d’objectivité ! À
noter que cette étude a aussi constaté
un indiscutable effet sur les bilharzioses, nous y reviendrons dans un
prochain article.
Mais cette étude
africaine n’est pas
transposable pour
les Européens !
De tels résultats, aussi étonnants
qu’encourageants, ont évidemment
incité de nombreux voyageurs à ne
plus utiliser les antiamarils chimiques
en prévention du paludisme lors de
leurs voyages en zones à risque, mais
plutôt de l’armoise sous différentes
formes. Malheureusement, plusieurs
échecs cuisants ont été constatés
avec parfois des cas de paludisme
très graves chez des Occidentaux
qui avaient pourtant respecté leurs
posologies journalières d’armoise,
à savoir 5 g de plantes en tisane ou
l’équivalent en gélules.
L’hypothèse du Dr Cornet-Vernet
pour expliquer ce phénomène est la
suivante : les Africains qui ont participé à son étude sont, comme tous
leurs congénères, impaludés depuis
l’enfance et présentent même souvent d’autres infections chroniques.
Leur système immunitaire pourrait
avoir développé progressivement
« une ligne de défense » spécifique
visant à limiter la prolifération
du plasmodium. L’administration
d’armoise (annua ou afra), conférerait alors un effet antiamaril
modéré, mais direct, ainsi qu’un effet
immuno­stimulant propre à optimiser
les défenses déjà préparées. En re-
Cela peut expliquer pourquoi les tisanes d’armoise paraissent si efficaces
dans l’étude congolaise (comme elles
l’avaient été chez les combattants
vietnamiens, tous impaludés dès
l’enfance) et pourquoi elles le sont
beaucoup moins chez les Occidentaux
qui cherchent uniquement à l’utiliser
en prévention occasionnelle. Cela dit,
l’efficacité de l’artémisinine à faible
dose, et même de l’armoise dans
certaines études, nous laisse à penser
qu’il ne faut peut-être pas rejeter définitivement l’armoise en prévention
du paludisme chez les touristes, même
si, pour l’heure, cette plante ne doit
pas être conseillée comme traitement
préventif.
Touristes : attention
aux compléments
alimentaires à base
d’armoise
Les études et les retours d’expérience du Dr Lucile Cornet-Vernet
qu’elle expose parfaitement sur
son site https://maison-artemisia.
org/ nous amènent à être prudents
quant aux différents compléments
alimentaires à base d’armoise ou de
leurs dérivés proposés par de nombreux laboratoires. Si les Africains
ou toute personne impaludée depuis
des années peuvent tirer intérêt de
l’utilisation de l’armoise sous ses différentes formes, ce n’est absolument
pas le cas de la plupart des lecteurs
de cette revue qui chercheraient
avant tout à faire une prévention du
paludisme lors de leurs prochaines
vacances sous les tropiques.
Spécifions que nous préconisons
parfois des tisanes d’armoise ou des
gélules à base d’extraits de cette
plante pour nos patients, mais uniquement dans la prise en charge d’autres
15
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
maladies et en particulier dans les
maladies vectorielles à tiques.
Prévenir le
paludisme en 2020
Comprendre le cycle de la maladie
permet de nous en prémunir au moins
théoriquement : pas de piqûre d’anophèle, pas d’impaludation ! C’est
peut-être possible pour des séjours
touristiques courts, dans des périodes
sèches (moins de moustiques) et dans
des conditions confortables (hôtel et
véhicules climatisés). Cela devient
évidemment impossible pour les
longs séjours, et encore plus encore
pour les habitants des pays impaludés.
Dans les pays industrialisés (Angleterre, France…) c’est naturellement
la destruction des zones marécageuses, l’assèchement des points
d’eaux stagnantes et l’épandage
massif d’insecticides anti-anophèles
(triomphe ancien du DDT) qui ont
fait reculer puis disparaître la maladie. Mais que faire par exemple en
Afrique ?42-43
Se protéger des moustiques
Le recours aux moustiquaires imprégnées d'insecticides, aux vêtements
clairs très couvrants serrés par
élastiques aux poignets et aux chevilles, aux insecticides percutanés
ou pulvérisés sur les habits et les
moustiquaires tiennent évidemment
du bon sens, mais toutes ces démarches resteront très limitées dans
la prévention du paludisme, car elles
n’évitent pas à 100 % les piqûres
et, la malchance faisant, une seule
piqûre d’un seul moustique infecté
suffira à vous transmettre la maladie.
Il existe une nouvelle mauvaise
habitude qui semble se développer dans les régions impaludées,
mais néanmoins industrialisées :
celle qui consiste à faire tourner les
climatiseurs jusqu’à descendre la
température des chambres en dessous
de 19°C…
L’anophèle se trouve certes dans
l’incapacité de vous nuire, mais le
bilan carbone d’une telle manœuvre
se calculerait à l’échelle du monde
de manière désastreuse.
Une vaccination antipaludisme ?
On rappelle que l’OMS n’appartient plus aux États membres et
que l’argent privé y fait la pluie
et le beau temps depuis des années déjà. C’est essentiellement
le fonds Bill et Melinda Gates
qui règne sans partage sur les
orientations industrielles de cette
vénérable assemblée par le biais
du GAVI43. De longue date, Bill
Gates a déclaré n’attacher aucun
intérêt à la phytothérapie, mais en
revanche tout vouloir parier sur les
potentiels, outre le médicament…
de la vaccination.
Sa Fondation a donc investi
200 millions d’euros dans la réalisation du « RTS,S/AS01E » ou
Mosquirix©, développé laborieusement depuis les années 1980 par
la société GSK et naturellement
16
autorisé par l’OMS depuis 2015
alors que le produit peine à frôler
les 50 % d’efficacité, et encore,
sur un temps de protection très
court, sur falciparum uniquement
et au prix d’effets secondaires
redoutables dont on peut citer
entre autres l’apparition de méningites et d’encéphalopathies
épileptogènes44.
Ce vaccin, à qui nous prêtons un
avenir absolument nul, sera testé
cette année à grande échelle au
Malawi, au Kenya et au Ghana.
Les pauvres enfants ! Pendant
ce temps-là, les buissons d’afra
grillent au soleil, tous les habitants déjà impaludés continuent
à souffrir en silence et à se présenter en inépuisables réservoirs
de plasmodiums…
Comment protéger
les touristes ?
Alors, quel est le médicament le
mieux à même de me protéger du
paludisme si je pars dans une région
à risques ?
D’abord, ne jamais négliger les cartes
de chloroquino-résistance et adapter
exactement le produit à votre niveau
géographique de risque. Dans tous les
cas, évitez absolument le Lariam®.
En Afrique, certaines saisons sèches
rendent la plupart des prophylaxies
inutiles ; renseignez­v ous sur la
pluviométrie du lieu et la présence
éventuelle de zones d’eaux stagnantes, voire décalez votre voyage
vers les saisons sèches, ou même
décalez-le géographiquement vers
une destination moins à risques.
Savarine® et Malarone® retiendront
nos préférences même si leurs
rapports efficacité/tolérance ne sont
pas optimaux. Vérifiez avec votre
médecin quel médicament est adapté
à la région que vous allez visiter.
Une alternative existe à partir d’un
groupe d’antibiotiques assez particulier, les cyclines, couramment
utilisées en Europe pour traiter l’acné
et qui ont parfaitement leur place en
prophylaxie dans les zones II et III.
Malheureusement, ces molécules entraînent un risque notable d’allergies
solaires (un comble quand on prépare
un voyage en pays chauds) et sont
contre-indiquées chez les enfants de
moins de 8 ans.
On utilisera préférentiellement ces
antibiotiques pour les personnes qui
partent travailler quelques semaines
dans un pays lors d’une saison à
risque et qui resteront enfermées en
zones climatisées. Comme elles ne
partent pas pour bronzer, on peut estimer que le risque d’allergie au soleil
est moindre… Il faudra néanmoins
s’en méfier et savoir que, si une telle
allergie apparait, il faut absolument
arrêter le médicament et choisir un
autre antiamaril.
Rappel fondamental : la sortie d’une
zone impaludée ne veut pas dire que
Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
la prévention antipalustre s’interrompt immédiatement aussi ! Qui
sait si vous n’avez pas été piqué
et impaludé sur le tarmac de l’aéroport le jour de votre retour ? Il
est donc absolument nécessaire de
poursuivre votre prévention encore
trois à quatre semaines après votre
retour en cas d’utilisation de médicaments anti­palustres (une semaine
suffit en cas d’utilisation des tisanes
appropriées) afin de laisser les derniers sporozoïtes inoculés mourir de
vieillesse…
Quelle place pour l’armoise ?
À ce jour, l’armoise n’a pas de place
dans la prévention du paludisme
chez les touristes en zone II et III,
même si les études à venir nous
permettront peut-être de mieux comprendre son mode d’action et donc
la meilleure façon de l’utiliser chez
les voyageurs.
Néanmoins, en pratique, plusieurs
situations peuvent se rencontrer et
voilà quel est notre avis à la lumière
de toutes les études que nous avons pu
lire, de notre pratique et des échanges
très enrichissants que nous avons
pu avoir avec le Dr Lucile CornetVernet et d’autres thérapeutes ayant
l’expérience de cette plante :
●● Voyage de moins de trois mois
dans une zone II ou III et dans une
saison à risques : en rester à la
prophylaxie médicamenteuse. Ne
surtout pas utiliser l’armoise dans
cette situation !
●● Voyage de moins de trois mois
dans une zone I ou dans une saison
sèche : l’armoise peut être envisagée
à la place des traitements médicamenteux, mais en utilisant une dose
suffisante (voir ci-dessous).
●● Séjour de plus de trois mois dans
une région à risques : prendre un
traitement médical (Malarone ®,
Savarine® ou cyclines) pendant la
saison des pluies. Le reste du temps,
prendre 1 litre de tisane d’armoise
tous les jours. L’avantage de cette
tisane sera aussi de réduire le risque
des autres parasites comme la bilharziose. En revanche, elle n’a aucun
effet sur la dengue ni sur la fièvre
jaune. Ce protocole est aussi lié au
fait qu’il est déconseillé de dépasser
trois mois de traitement par les antipaludéens de synthèse à cause de
leurs effets secondaires.
La priorité est de trouver des produits
de qualité, sous forme de gélules ou
de plantes sèches à utiliser en tisane.
À ce jour, dans le paludisme, il n’est
pas démontré d’intérêt à utiliser des
produits contenant uniquement de
l’artémisinine. Ce, d’autant que la
stabilité de cette molécule dans le
temps semble franchement mauvaise
et que beaucoup de produits qu’on
trouve sur le Net ne précisent même
pas la dose d’artémisinine contenue
dans la gélule (et pour cause), sans
parler du fait que personne ne connait
la dose réellement efficace de cette
molécule…
La tisane est assez simple à réaliser :
5 g de plante à infuser dans 1 litre
d’eau et à boire tous les jours, sans
interruption.
Pour les gélules de poudre (extrait
total de la plante), il faut connaître
la quantité d’armoise par gélule et
prendre 3 g de poudre par jour, soit
en général 4 gélules de 250 mg 3 fois
par jour !
La maison de l’Artemisia : https://
maison-artemisia.org/ vous donnera des informations objectives sur
toutes ces questions.
Le Dr Eric Ménat et le Dr Vincent Reliquet déclarent l’un et l’autre
n’avoir aucun lien d’intérêt avec les firmes du médicament au sens de
la Loi N°2011-2012 du 29 décembre 2011 relative au renforcement de
la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé.
Vers un monde sans
palu… ni lobbys ?
En conclusion, notons qu’avec
200 millions de malades du paludisme par an à travers le monde,
générant près de 500 000 morts par
an, on ne peut triompher ni dans les
ministères, ni à l’OMS, ni chez les
industriels. Il est évident que les
scientifiques, par méconnaissance
du long terme ou aveuglement financier de leurs donneurs d’ordres, se
sont trompés. Les modes de prise en
charge actuels de la maladie, particulièrement en Afrique subsaharienne
et malgré les efforts incommensurables des ONG locales, induisent
hélas des résultats catastrophiques.
Les impaludations se poursuivent,
les médicaments délivrés actuellement sont au mieux de moins en
moins efficaces, très moyennement
tolérés, pas toujours délivrés à tous,
voire apportent des bénéfices thérapeutiques absolument nuls car ils
sont contrefaits une fois sur deux.
En face, deux traditions multiséculaires nous proposent deux plantes
dont l’utilisation quotidienne est
enfantine et les résultats… outrageusement spectaculaires. Développer
l’utilisation des Armoises dans ces
pays en voie de développement permettrait aussi de couper l’herbe sous
les pieds des organisations mafieuses
qui distribuent sans vergogne et à outrance des produits contrefaits aussi
inefficaces que dangereux.
Aidons la médecine à se débarrasser de ses vilaines accointances
financières, aidons les Africains à
s’autosuffire par une utilisation régulière de tisanes d’Artemisia afra.
Dans quelque temps, peut-être pourrons-nous ranger les souvenirs du
paludisme à Dakar dans le même
tiroir que celui de La Rochelle…
Dr Eric Ménat
Dr Vincent Reliquet
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Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence
Sources et références
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Lucile Cornet Vernet est docteur en chirurgie dentaire et personnalité bénévole dans la lutte contre le paludisme
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https://www.gavi.org/fr/
RTS,S Clinical Trials Partnership, « Efficacy and safety of RTS,S/AS01 malaria vaccine with or without a booster dose in infants and children in Africa: final results
of a phase 3, individually randomised, controlled trial », The Lancet, vol. 386, no 9988,‎ 4 juillet 2015, p. 31-45
Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive
Médécine chinoise
Pas de glaçons dans vos boissons !
5 règles chinoises de santé digestive
Mettre des glaçons dans son eau est une aberration dans l’Empire du Milieu :
l’eau doit être tiède et préalablement bouillie. Fastidieux, vous dites ? C’est
pourtant un principe au cœur de la médecine traditionnelle chinoise qui permet
de maintenir l’équilibre de son feu digestif (adieu troubles digestifs !) et un haut
niveau d’énergie vitale.
Thomas Richard Thérapeute et conférencier,
Thomas Richard est un des principaux experts de
la médecine chinoise en Espagne où il exerce depuis
quinze ans. Il est spécialiste en pharmacopée chinoise,
acupuncture, massage tuina et qi gong notamment.
P
armi les problèmes digestifs
fréquents, on trouve le côlon
irritable, les intolérances
(lactose, gluten…), les problèmes
d’estomac (gastrite, ulcère, œsophagite, reflux), les problèmes
des voies hépatobiliaires (calculs
biliaires, surcharge hépatique,
hépatite), les maladies intestinales (maladie cœliaque, maladie
de Crohn, colite ulcéreuse, syndrome de malabsorption). Légers ou
graves, passagers ou chroniques, ces
troubles peuvent considérablement
empoisonner l’existence.
Les troubles digestifs sont d’ailleurs
le premier motif de consultation chez
le médecin. Trois patients sur quatre
en souffrent. Pourtant l’attention
qu’on leur porte, comme les actions
pour les soigner, sont rarement à la
hauteur des enjeux.
3000 ans d’avance
sur l’Occident
La médecine chinoise pourrait
bien y apporter une solution. C’est
d’ailleurs ce qu’a confirmé en 2005
l’Organisation Mondiale de la Santé
en publiant un communiqué étayé
d’études cliniques montrant l´efficacité de l’acupuncture pour traiter
certains troubles digestifs communs
tels que nausées, vomissements,
ulcères, douleurs épigastriques,
gastrites.
La pharmacopée chinoise a démontré au fil de 3000 ans d´empirisme
son efficacité pour traiter les problèmes gastriques et intestinaux :
diarrhée, constipation, inflammation
intestinale.
L’acupuncture, la pharmacopée
chinoise, la diétothérapie et la régulation des habitudes de vie sont très
efficaces pour traiter et prévenir un
grand nombre des problèmes impliquant l’estomac, le pancréas, le foie,
la vésicule biliaire et les intestins.
Ces savoirs millénaires issus du corpus de la médecine chinoise peuvent
souvent apporter un soulagement
rapide et durable des symptômes tout
en abordant les mécanismes énergétiques sous-jacents du déséquilibre.
En effet, si l’approche de la médecine chinoise cherche à équilibrer
19
Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive
les fonctions de l’estomac, améliorer la dégradation des aliments,
la transformation des nutriments
et l’élimination des déchets, elle
sait aussi contextualiser le fonctionnement digestif dans la totalité de
l´organisme et considère toutes les
interactions en jeu.
De récentes investigations et publications populaires présentent notre
intestin comme notre « deuxième
cerveau », mettant en relief l’implication des bactéries intestinales dans
une meilleure santé tant physique
que psycho-émotionnelle. Ce n´est
pas une nouveauté pour la médecine chinoise qui définit depuis des
milliers d’années déjà le concept
de « feu digestif » comme point de
départ de toute la construction énergétique de l’organisme.
Renforcer l’élément Terre
pour éteindre le « feu
digestif »
Pour la médecine traditionnelle
chinoise (MTC), lorsque ce feu est
altéré, il est à l’origine de nombreux dérèglements systémiques
(problèmes digestifs de tout type,
fatigue et neurasthénie, maladies
auto-immunes…).
Médecin fameux de la Dynastie
Jin Yuan, Lǐ Dōng Yuán publie au
XIIIe siècle le Traité de la Rate et
de l´estomac (pí wèi lùn 脾胃论),
figure de proue du courant de la
pensée médicale du Renforcement de
la Terre (élément associé au système
digestif (rate/pancréas et estomac) en
médecine chinoise) où il est considéré que le système digestif est la
pièce maîtresse du fonctionnement
et de la physiopathologie humaine.
En renforçant notre système digestif, nous sommes durablement en
meilleure santé et nous augmentons
notre résistance aux maladies. Ainsi,
en cas de problèmes digestifs, il faut
réagir vite car c’est notre état de santé
général qui est en péril.
20
Décodez les messages d’une digestion détraquée
Le système digestif est composé
de l’œsophage, de l’estomac, de
l´intestin grêle, du gros intestin, du foie, du pancréas et de
la vésicule biliaire. Chacune de
ces structures peut, bien entendu,
présenter un dysfonctionnement
propre, mais elles sont aussi interdépendantes et connectées au
reste du corps. C’est ici l’une des
clefs de l´efficacité de l´approche
globale, notamment en médecine
chinoise.
Voici les signes témoignant que
votre système digestif déraille :
yy Douleur abdominale ;
yy Distension, lourdeur, gonflement, gaz intestinaux ;
Un « feu digestif »
faible ? Attention
à la formation
de mucosités
Notre système digestif est responsable de la transformation des
aliments pour leur absorption et
leur conversion ultérieure en énergie essentielle pour les cellules de
l’organisme. C’est pourquoi il est
nécessaire de le garder dans un
état optimal. Stress, excès de travail, une alimentation irrégulière
ou inadéquate, une prédisposition
constitutionnelle peuvent être des
causes de troubles digestifs et affecter la qualité de vie.
L’estomac, avec la rate et le pancréas,
est comparé en médecine chinoise à
un chaudron bouillant appelé « feu
digestif », nécessaire pour transformer les aliments liquides et solides.
C´est la source principale de production de Qì 气 (énergie) et de Xue 血
(sang) de l´organisme ! Notons d´ailleurs que l´idéogramme traditionnel
pour Qì 氣, représente la vapeur
(l´énergie) qui s´échappe au-dessus
du riz (l´aliment) ; on a donc bien
yy Constipation ;
yy Diarrhée ;
yy Indigestion, mauvaise digestion ;
yy Hémorroïdes ;
yy Alternance entre diarrhée et
constipation (côlon irritable) ;
yy Brûlures d´estomac, reflux
acide ;
yy Mauvaise haleine (halitose) ;
yy Nausées et vomissements ;
yy Saignement (intestinal ou
rectal) ;
yy Incontinence fécale ;
yy Problèmes de déglutition (dysphagie) ;
yy Prise de poids ou, au contraire,
perte de poids.
ici l´idée de la transformation par
la chaleur.
●● La faiblesse du « feu digestif »
empêche la transformation complète
de la nourriture et conduit à une
surcharge du système qui favorise
la formation de mucosités, de rétention alimentaire, d’éructations, de
vomissements, de gaz, d´une perte
d´appétit, de ballonnements ou de
douleurs abdominales.
●● En revanche, un « feu digestif »
trop vif produira un sentiment de
faim permanente, acidité, une perte
de poids et peut expliquer l’émergence de maladies telles que la
gastrite ou des ulcères.
Tout est question d´équilibre et du
soin porté à la préservation du « feu
digestif ». Pour cette raison, dans
la culture chinoise traditionnelle on
consomme peu d´aliments froids, on
n´abuse pas des salades, on privilégie
les boissons chaudes (thé, infusion de
gingembre, liqueur) avant ou après le
repas, pour encourager la digestion.
Si vous prenez soin de votre « feu
digestif », vous vous sentirez donc
plus léger, moins fatigué et plus fort.
Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive
Le foie, comme nous le verrons,
joue également un rôle fondamental dans l’ensemble du processus
digestif par sa fonction régulatrice
de la circulation énergétique et il est
souvent impliqué dans les troubles
digestifs, même si les mécanismes
sont multiples.
Cinq facteurs
à l’origine de vos
troubles digestifs
Du point de vue de la médecine
chinoise, les causes principales des
déséquilibres du système digestif
sont les suivantes :
1. Les causes
pathogènes externes
froides ou humides
Le froid externe (conditions climatiques froides, aliments crus
ou de nature froide) refroidit progressivement le « feu digestif » ou
peut même attaquer directement
l’estomac. L’humidité, quant à elle
(conditions climatiques humides,
aliments frits, gras, laitages, farines
raffinées, sucres, haschich, alcool),
affecte le bon fonctionnement de la
rate et de l’estomac ; elle s´accompagne de mauvaise digestion, de
lourdeur, de selles molles. Certaines
maladies fébriles peuvent aussi
progresser vers l’intérieur sous la
forme d’une chaleur interne qui
endommage les liquides organiques
et provoque de la constipation. Et
enfin, des aliments avariés ou contaminés, des virus, peuvent provoquer
les gastroentérites typiques.
2. Une diète inadéquate
ou irrégulière peut
engendrer des douleurs
abdominales
La quantité d´aliments (manger trop
ou pas assez), la nature des aliments
(excès d´aliments froids, chauds,
gras, humides, piquants, amers,
acides, salés, sucrés), le contexte
du repas (sauter des repas, manger
tard, manger avec trop de stress,
manger vite, mâcher trop peu, ne pas
prendre le petit-déjeuner, manger en
regardant la télévision…) impactent
tout le système digestif et peuvent,
entre autres, provoquer mauvaise
digestion ou douleurs abdominales.
Il faut faire attention :
●● Aux aliments crus et froids qui affaiblissent particulièrement le « feu
digestif » et génèrent un froid interne
qui bloque les intestins et provoque
des douleurs.
●● Aux produits laitiers, aux aliments gras qui créent de l’humidité
entravant la rate et les intestins ou
des mucosités que l´on peut retrouver ensuite dans tout l´organisme
(problèmes digestifs, pulmonaires
ou articulaires).
●● À la consommation abusive de
haschich, d´alcool, de boissons gazeuses sucrées qui génèrent de la
chaleur ou de l’humidité dans les
intestins, des gonflements ou des
diarrhées.
3. La fatigue,
la sédentarité, l’excès
de travail ou d’exercices
physiques pompent
le système digestif
Consommer trop de crudités affaiblit le feu
digestif selon les Chinois
●● L’excès d’exercices physiques et
le manque de repos affectent les capacités énergétiques de l’estomac et
la rate et peuvent causer une grande
fatigue digestive (digestions lentes,
selles molles, diarrhée).
●● Le travail physique et mental
excessif, les périodes d´examens ou
de surcharges de travail affaiblissent
le système digestif.
●● Une maladie chronique affaiblit la
rate et peut causer de la constipation
ou de la diarrhée.
●● Dans le postpartum, après un accouchement très fatigant, une perte
importante de sang ou une mauvaise
récupération, le système digestif est
faible.
●● Une faiblesse constitutionnelle de
l’estomac est une cause de douleurs
qui se manifeste avec des problèmes
digestifs précoces, un manque
d’appétit, des vomissements, une
diarrhée, une faiblesse musculaire,
un manque d’énergie.
●● La sédentarité (activité physique
nulle ou pauvre, trop de sofas, de
télévision et de « malbouffe ») épuise
la dynamique de tout l´organisme et
ralentit les fonctions digestives.
4. L’usage prolongé
de médicaments salit
le système digestif
Les effets secondaires de l´usage
prolongé de médicaments tels que les
anti-inflammatoires ou antibiotiques
dérèglent souvent la digestion.
●● Les anti-inflammatoires fragilisent la muqueuse gastrique,
favorisent l´installation d’une humidité trouble dans l´estomac qui
se caractérise par exemple par une
couche jaunâtre et sale au centre de la
langue (zone associée à l´estomac).
Ils peuvent déclencher de ce fait des
douleurs épigastriques, des nausées,
des gastrites.
●● Les antibiotiques ravagent la flore
intestinale, ce qui s’accompagne
souvent de gonflement abdominal,
d´une accumulation de gaz intestinaux, de diarrhée ou de selles molles,
parfois de candidose intestinale. En
médecine chinoise, cela correspond
souvent à un gonflement de la langue
21
Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive
qui semble très humide avec une
couche blanchâtre en son centre et
à sa base (zones associées à la rate,
le pancréas, les intestins).
5. Les problèmes
émotionnels bloquent
la digestion
Les problèmes émotionnels et le
stress sont déterminants dans les
problèmes digestifs et peuvent directement ou indirectement entraver les
fonctions du système digestif.
Les émotions les plus influentes sont
les suivantes :
●● Irritabilité, colère ;
●● Rancœur, ressentiment, frustration ;
●● Réflexion excessive et préoccupation, inquiétude ;
●● Culpabilité.
En médecine chinoise, tout ceci
passe par le foie qui souffre d´une
congestion brusque ou progressive
en situation de stress émotionnel ;
on parle habituellement d´une attaque ou d´une dysharmonie du bois
(élément associé au foie) à la terre
(rate, pancréas, estomac).
Les conséquences sont bien sûr
aggravées en cas de faiblesse du
système digestif.
22
Ainsi chez trois patients sur quatre
au moins on trouve plusieurs de ces
symptômes :
Le côlon irritable, c´est-à-dire l´alternance de constipation et de diarrhée,
de douleur abdominale, de distension, est souvent une conséquence
de cette situation.
●● Sensation de nœud dans l’estomac ;
Qui n’a pas expérimenté, dans des
situations de stress ou de tension
émotionnelle, une sensation désagréable, une douleur à l´entrée de
l´estomac, la sensation d´avoir l´estomac noué ?
●● Distension abdominale ;
Entrez dans le club très
fermé des patients
au ventre léger
Les désagréments digestifs dus au
stress sont extrêmement fréquents,
notamment parce que l’état de stress
est très généralisé de nos jours.
On peut le rattacher au mode de
vie moderne placé sous le signe du
stress professionnel, social, familial (surpression du foie) et de la
Les trois grandes formules
de la pharmacopée chinoise
Le traitement des problèmes
digestifs est un point fort de la
pharmacopée chinoise, les formules sont très nombreuses,
adaptées à chacune des situations.
Voyons quelques exemples :
yy CHAI HU SHU GAN WAN
(décoction de bupleurum pour
relâcher le foie) qui relâche la
pression du foie sur le système
digestif tout comme la formule
XIAO CHAI HU TANG (décoction mineure de bupleurum)
qui harmonise le foie avec l´estomac en cas de gastrite, côlon
irritable…
yy BU ZHONG YI QI TANG
(décoction pour fortifier le centre
« malbouffe » (faiblesse du centre
digestif : rate, pancréas, estomac).
et élever le Qì), c’est la formule
phare de Lǐ Dōng Yuán dans son
Traité de la Rate et de l´estomac ;
elle traite l’effondrement du système digestif avec grande fatigue,
prolapsus anal ou gastrique, diarrhée ou selles molles, pouls faible,
langue gonflée et humide.
yy BAO HE WAN (pilule pour
préserver l´harmonie) est une
grande formule digestive pour
les situations d´indigestion, de
mauvaise digestion du fait d´un
excès alimentaire avec mauvaise
haleine, nausées, sensation de
chaleur, pouls glissant et rapide,
langue très chargée avec une
couche jaunâtre.
●● Soupirs fréquents ;
●● Diarrhée, selles molles ou alternance de selles molles et de selles
plus dures ou de type boulettes ;
●● Gêne dans le flanc ou la zone
située sous les côtes, à droite (emplacement du foie), mais aussi à
gauche ;
●● Gaz intestinaux ;
●● Digestion pesante et lente ;
●● Manque d´énergie, fatigue physique et mentale ;
●● Nausées ;
●● Irritabilité, insomnie, anxiété ;
●● Mains et pieds froids.
Si c’est votre cas, il faut remettre de
l´ordre entre le bois et la terre !
Ainsi, les altérations du système
digestif peuvent dériver de plusieurs
mécanismes souvent entremêlés.
On retient le plus fréquemment une
dysharmonie entre le foie et le centre
digestif qui s´accompagne d´une
déficience progressive du « feu digestif », et d´autre part de l´influence
du stress psycho-émotionnel comme
facteur de tension à la source du
désordre digestif. Sans oublier que
l’impact du mode de vie (exercice
physique, alimentation, climat) a
une forte responsabilité dans ces
désordres.
Place à la détox
La plupart des problèmes digestifs se réactivent ou s’aggravent au
printemps.
En effet, il faut savoir que c’est la
saison où le foie est pléthorique
(surchargé). Il faudra donc profiter
de ce moment pour mettre de l´ordre
Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive
dans votre sphère digestive et régler
efficacement les petits désagréments
ou les problèmes plus importants.
●● Protégez le « feu digestif » et
renforcez votre flore intestinale :
Il faut limiter les aliments frits, gras,
les laitages (évitez en particulier le
lait de vache), les farines raffinées, ne
pas abuser des aliments crus et froids
ou compenser avec des boissons
chaudes, freiner la consommation
de sucre et gluten. Renforcez votre
système digestif avec une cure de
pré et probiotiques.
Enfin, renforcez le centre digestif
grâce aux aliments suivants :
-- Céréales : millet, maïs, riz.
-- Fruits : cerises, châtaignes.
-- Légumes : carotte, céleri, pois,
radis, concombre, citrouille, chou,
cresson.
-- Protéines : viande de bœuf, anguille, hareng.
-- Divers : miel ou mélasse, réglisse,
noix de muscade, gingembre frais
ou sec, cardamome.
●● Contrôlez le stress et détoxifiez
le foie :
Pour faciliter la tâche de l’organisme, prévoyez une détoxification
hépatique au printemps pour renforcer l’adaptabilité de l’organisme et
limiter l’impact de la congestion et
le sur-stress sur le système digestif.
-- On retiendra par exemple l´effet
drainant et régénérateur hépatique
du pissenlit, du chardon-Marie, de
l´artichaut, du desmodium.
-- L’exercice physique habituel
contribue à stimuler tout l´organisme et améliore la circulation de
l´énergie du foie ; c´est le cas aussi
des étirements et des promenades
dans des espaces naturels, des
horizons ouverts (mer, montagne,
campagne).
En toute saison, la médecine chinoise
est donc un recours sûr et efficace
pour aborder les problèmes digestifs et les traiter naturellement sans
perdre de vue votre santé dans sa
globalité.
À NOTER
S’ils persistent sur le moyen ou long terme, les troubles digestifs peuvent
mener à des maladies bien plus graves. Il est toujours recommandé
d´obtenir un avis médical si la situation n’est pas claire, inquiétante ou
persistante (douleur aiguë, perte de poids, saignements…).
Les cinq
préceptes chinois
pour préserver
le système digestif
Ces conseils simples vous permettront de consolider à long terme le
fonctionnement de votre système
digestif et améliorer votre santé et
votre bien-être.
●● Mangez chaud (privilégiez les
infusions aux boissons froides ou
glacées).
●● Mangez moins (ne vous remplissez pas, mangez à 80 %).
●● Prenez vos repas dans un environnement calme (évitez de manger
si vous êtes en colère, devant la
télévision ou en travaillant).
●● Le soir : mangez léger (faites
le plein au petit-déjeuner et au déjeuner, ne mangez pas trop ou trop
tard le soir).
●● Activez-vous légèrement après
les repas (une balade digestive contribue à améliorer le métabolisme).
Thomas Richard
Actualités
ɕɕCe régime (facile) va redonner de la souplesse à vos genoux
L’arthrose est une maladie chronique qui affecte
souvent le genou. On a longtemps cru – à tort – que
la chirurgie était l’option de dernier recours, souvent
après avoir consommé des opioïdes et des anti‑
inflammatoires non stéroïdiens aux immenses
effets indésirables.
En réalité, outre les principes anti-inflammatoires
naturels qui permettent de soulager la douleur, il
existe un moyen de traiter l’arthrose du genou : les
régimes pauvres en glucides (low-carbohydrate
diet, en anglais). Douze semaines de tests réalisés
1.
auprès de participants âgés de 65 à 75 ans ont
permis à une équipe de chercheurs1 de prouver
que les régimes pauvres en glucides – par rapport
aux régimes pauvres en graisses (low-fat diet) et
par rapport à une alimentation normale (groupe
contrôle) – réduisent l’intensité de la douleur, les
désagréments liés aux tâches fonctionnelles ainsi
que le stress oxydatif.
Dire adieu aux glucides pour retrouver votre vitalité et toute l’amplitude de vos mouvements ? Le
jeu en vaut indéniablement la chandelle.
Larissa J. Strath et al., “The Effect of Low-Carbohydrate and Low-Fat Diets on Pain in Individuals with Knee Osteoarthritis”, Pain Medicine, mars 2019, https://doi.
org/10.1093/pm/pnz022
23
Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie
Activité physique
Cette méthode américaine
éloigne le risque de sarcopénie
Au cinquième rang des facteurs de risques de mortalité, la sédentarité est un
véritable fléau. Le sport est indispensable pour conserver une bonne santé, éviter
un vieillissement prématuré et préserver notre masse musculaire. Bonne nouvelle :
il existe une méthode pour faire du sport sans changer son emploi du temps. Exit
la salle de gym, vous faites du sport sans vous en rendre compte. Voici l’HIIPA !
Dr Fabrice Kuhn Médecin généraliste, diplômé
en biologie et en médecine du sport. Il est l’auteur de
nombreux ouvrages sur la nutrition et l’activité physique.
D
’après un rapport de l’Académie de médecine, le corps
perd environ 25 % de sa
masse musculaire entre 40 et 70 ans.
Et puis, c’est entre 8 et 15 % de
perte musculaire tous les dix ans.
Avec l’avancée de l’âge, la masse
musculaire diminue au profit de la
masse graisseuse. Les médecins appellent ce phénomène inévitable de
la vieillesse « la sarcopénie »1. Cette
diminution musculaire a plusieurs
conséquences parmi lesquelles la
perte de force musculaire. Les conséquences vont de la simple difficulté
à se lever de son canapé aux chutes
plus ou moins graves. Elles peuvent
aller jusqu’à l’incapacité motrice
menant à l’hospitalisation. Pour
éviter tout cela, il existe un remède.
24
1.
Ce remède, c’est le sport, le couteau
suisse de la santé. Il permet d’allonger l’espérance de vie. Il lutte contre
tout un panel de maladies allant
des pathologies cardiovasculaires
(infarctus du myocarde, angine de
poitrine, hypertension artérielle…)
aux cancers (vessie, sein, côlon,
endomètre, œsophage, rein, poumon,
estomac) en passant par les troubles
endocriniens (diabète, surpoids) ou
par les maladies neurodégénératives
(maladie d’Alzheimer). Il limite le
risque de troubles psychiatriques
(dépression, anxiété) et renforce
l’appareil locomoteur, essentiel pour
conserver sa mobilité (muscles, articulations et os).
C’est un remède réellement efficace
qui sert à tout (ou presque), sans
effets indésirables (ou si peu) quand
il est bien fait et qui, en outre, ne
coûte rien.
« Je n’ai pas
le temps » :
stop aux excuses !
Nombreux sont ceux qui ne font
aucun sport ou qui n’atteignent pas
ces recommandations (au moins
150 à 300 minutes d’activité phy­
sique modérée ou 75 à 150 minutes
d’activité physique intense par semaine). Au rang des excuses pour ne
pas faire de sport figure en premier
lieu le manque de temps. Faire du
sport demande de la volonté et du
temps. Tout le monde n’en dispose
pas. Il est pourtant dommage de se
priver de ce remède miracle. Alors,
comment trouver une alternative
pour les « non-sportifs », ceux qui
n’ont pas le temps, pas l’envie ou
pas la motivation ?
http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2014/05/Rapport-Fragilit%C3%A9_Commission-XIII-Handicap_12-Mai-14.pdf
Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie
Bien sûr, vous pouvez viser la partie
basse de la fourchette proposée et
ne faire que 150 minutes d’effort
modéré. Vous pouvez aussi choisir
de vous limiter à 75 minutes d’effort
intense. Mais il vous faudra être réellement engagé et avoir déjà un peu
d’expérience. Ces 75 minutes d’activité physique intense suffisent alors
pour obtenir un bénéfice. En élevant
l’intensité d’effort, on maximise
les phénomènes adaptatifs à l’effort. Or ce sont eux qui améliorent
notre santé. Voilà donc un moyen
de gagner du temps. Mais les efforts
seront plus difficiles. Le mieux est
encore de mixer les deux intensités
d’effort (intense et modérée) pour
élargir le faisceau de bénéfices. Sans
oublier deux séances hebdomadaires
de musculation. Cela fait donc trois
types d’effort à mixer dans la semaine : de l’endurance, un peu de
vitesse et de musculation.
Des résultats en
moins de 10 minutes
Jusqu’à présent, les scientifiques
recommandaient des efforts d’au
moins dix minutes pour obtenir
un bénéfice. Dorénavant, les recommandations incluent même des
efforts plus brefs.
Le principe repose sur l’utilisation
de l’entraînement à haute intensité
(HIT pour High Intensity Training).
Ce sont les efforts au meilleur rapport bénéfice/temps. Le stimuli est
intense. Ces efforts quasi maximaux permettent de déclencher une
multitude d’adaptations centrales
(cardiovasculaires) et périphériques
(musculaires). Cet entraînement
HIT se fait avec des efforts répétés
presque maximaux entre-espacés de
récupérations plus ou moins courtes.
Introduire des entraînements très
courts peut donc être bénéfique
tout en apportant un stimuli global extrême. Pour le même temps
passé à s’exercer en impact, ils sur-
Brûler de la graisse en 4 minutes avec
le protocole Tabata
L’un des exemples de HIT les plus
connus est le protocole Tabata,
du nom de son inventeur japonais Izumi Tabata. Le chercheur
a prouvé dès 1996 que des séquences de 4 minutes permettent
d’élever les capacités aérobies, de
brûler de la graisse et d’accélérer
le métabolisme.
yy 7 à 8 efforts de 20 secondes, à
intensité élevée,
passent les efforts plus classiques
en endurance. Et l’impact de ces
séances se prolonge au-delà du temps
d’effort. C’est ce que l’on appelle
« After Burn Effect » ou encore
EPOC (excess post exercise oxygen
consumption). En clair, après un
effort, la consommation d’oxygène
(et d’énergie) reste majorée durant
un certain temps. Plus l’effort est
intense, engage de muscles et est
prolongé, plus l’EPOC est important.
Certains chercheurs ont poussé le
vice encore plus loin. C’est comme
ça que sont nés les « Exercices
Snacks ». Des encas sportifs ! Les
chercheurs ont prouvé que quelques
efforts très intenses (six fois une
minute de marche très rapide sur
tapis en pente, trois sprints de vingt
secondes à vélo ou dans les escaliers
ou trois fois une minute d’allers-retours dans les escaliers à vitesse
maximale) peuvent impacter favorablement les performances sportives
et la santé. Là, nous sommes dans
des efforts encore plus courts que
les HIT. Quelques minutes suffisent.
HIIPA, le sport
du non-sportif
Les non-sportifs peuvent, eux aussi,
exploiter les principes du HIT. Ce
dérivé non sportif du HIT est baptisé
yy Entrecoupés de 10 secondes de
récupération,
yy La séquence aura été précédée
d’un échauffement de 10 minutes.
Izumi Tabata précise que si l’on
peut faire plus de huit répétitions,
il faut augmenter l’intensité.
Ce sont des efforts perçus comme
fatigants pour l’organisme.
HIIPA (High Intensity Incidental
Physical Activity).
Mis en avant récemment par une
équipe de physiologistes, il s’agit
d’une réinterprétation du HIT. Dans
cette approche, il est recommandé
d’utiliser les activités du quotidien
pour réaliser des efforts à haute
intensité. Comme ce sont des efforts nécessaires au quotidien, ils
ne prennent pas plus de temps que
de vivre sans les faire. L’excuse du
manque de temps ne pourra plus se
justifier ! La seule excuse qu’il vous
restera sera le manque de volonté !
En exploitant les HIIPA, le temps
pris sur votre quotidien est proche
de zéro. Le temps d’effort est pris
sur une activité que vous auriez faite
de toute façon. Allez-vous choisir
de monter ces trois étages très rapidement ou allez-vous choisir de
prendre l’ascenseur ?
En pratique, il s’agit de faire des
efforts soutenus menant à l’essoufflement à plusieurs reprises dans
la journée. Grimpez deux ou trois
étages aussi vite que possible et vous
sentirez l’essoufflement recherché !
Les chercheurs parlent dans ce cas
précis de « Stair Climbing Snack » !
Les physiologistes à la base de cette
méthode proposent de réaliser quotidiennement trois à cinq efforts de
trente secondes à deux minutes. Bien
sûr, les efforts devront être intenses.
25
Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie
L’efficacité de ces intermèdes actifs
dans la journée a été prouvée avec un
gain de capacités cardiorespiratoires
de 5 %. C’est moins que pour des
efforts plus rapprochés et enchaînés
avec beaucoup moins de récupération (comme dans une réelle séance
sportive), mais c’est déjà positif.
Travaillez
vos triceps avec
vos sacs de courses
Et si vos activités quotidiennes devenaient votre base d’entraînement ?
Grimper quelques étages le plus
rapidement possible est une des
multiples possibilités qui se présentent à vous. Si vous ne disposez
que d’un seul étage, faites donc des
allers-­retours.
Tout cela, vous pouvez le faire entre
deux activités ou avant d’aller manger par exemple. Mais vous pouvez
aussi choisir de marcher vite au point
de vous essouffler en allant travailler
ou en allant faire vos courses. Vous
pouvez appliquer cela en jouant
avec vos enfants ou petits-enfants.
Vous pouvez profiter des courses
pour faire un peu de musculation
(quelques flexions les mains chargées vous seront profitables). Le
mieux est de faire un mix entre toutes
ces options en fonction de votre emploi du temps. Dès qu’une occasion
se présente, lancez-vous. Il suffit
simplement de changer des petites
habitudes quotidiennes pour se remettre en forme et gagner facilement
en activité physique.
Pour maximiser les effets du HIIPA,
il est possible d’exploiter l’autre
Le jardinage actif et régulier : un sport comme les autres ?
Ne dites plus jamais que vous ne savez pas
quoi pratiquer !
Voici quelques idées d’exercices
physiques à intégrer à votre
quotidien :
yy Montez les escaliers,
yy Portez les courses et utilisez-les pour muscler vos triceps,
yy Jouez avec les enfants,
yy Amusez-vous avec votre chien,
yy Faites des squats en faisant
votre ménage,
yy Garez votre voiture le plus loin
possible, ou descendez une station
de bus avant,
26
yy Nettoyez votre sol en rythme
sur une musique entraînante,
yy Jardinez et enlevez les mauvaises herbes avec ardeur,
yy Asseyez-vous et relevez-vous
de votre fauteuil à plusieurs reprises avant de regarder un film,
yy Battez vos œufs à la main sans
batteur électrique…
Gardez simplement en tête la recherche de l’effort physique et
l’essoufflement pour maximiser
les effets. Enfin n’ayez pas peur
d’être créatif.
voie de l’activité physique incidentelle. Ce sont des efforts plus longs,
mais plus doux. Marcher ou faire du
vélo pour aller au marché, tondre la
pelouse…
Un petit pas dans
votre quotidien,
un grand pas
pour votre santé
Grâce au HIIPA vous romprez le
processus de sédentarité et le cercle
vicieux qui en découle pour votre
santé. Rappelez-vous que la sédentarité est le temps passé assis et
qu’elle est un réel cauchemar pour
la santé. Rompre cette sédentarité
s’avère fondamental, y compris pour
les sportifs qui passent du temps
aussi à travailler assis. Il est souvent
recommandé de s’activer (se lever,
marcher…) toutes les vingt à trente
minutes pour rompre la sédentarité.
Que vous fassiez du sport ou non,
vous avez tout intérêt à pratiquer le
HIIPA dans votre quotidien dès que
votre activité vous en donne l’occasion. Attention toutefois à ne pas
remplacer l’entraînement sportif par
les HIIPA si vous êtes déjà sportif. Le
sport reste le meilleur remède contre
de nombreuses maladies. Dans un
objectif santé, rien ne remplacera les
véritables séances d’entraînement.
Au total, pour remplir votre objectif
santé vous disposez de trois stratégies. La première, la plus classique
et la plus efficace est de faire des
séances sportives classiques. La
deuxième est de faire des efforts
sportifs brefs et intenses quand vous
disposez d’un peu de temps. Ce sont
les Exercise Snacks. La troisième est
de faire des HIIPA et de profiter de
votre quotidien pour placer une petite
séquence très brève, mais intense. Le
mieux est d’associer les trois.
Fabrice Kuhn
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
Huiles essentielles
Proches aidants : prenez aussi
soin de vous !
Ils sont 11 millions en France, ces proches aidants qui acceptent de mettre leur
vie entre parenthèses pour un conjoint ou un parent malade. Les conséquences ?
Du stress, des dépressions, une anxiété chronique, mais aussi des troubles
cardiovasculaires et des douleurs. Découvrez comment l’aromathérapie peut venir
au secours de ces courageux anges gardiens (dont vous faites peut-être partie).
Fabienne Millet Docteur en pharmacie, experte
diplômée en phytothérapie et en aromathérapie,
Fabienne Millet est enseignante dans plusieurs
universités en France. Elle est spécialiste de
l’utilisation des huiles essentielles.
L
orsque la maladie de Parkin­
son, la maladie d’Alzheimer
ou toute autre pathologie impliquant une dépendance à court
ou moyen terme est diagnostiquée,
un accompagnement est souvent
indispensable.
Au-delà des professionnels médicaux, paramédicaux, associations
de malades et maisons de retraite
sollicités, les membres de la famille (conjoint, enfants…) ou des
amis proches deviennent, très fréquemment, partie prenante de la
prise en charge du malade. Ils sont
appelés aidants naturels, aidants
familiaux ou encore proches aidants et la loi reconnait leur statut.
Cette démarche peut relever d’un
choix ou d’une nécessité, mais immanquablement et contrairement
aux autres acteurs, les aidants
naturels ne reçoivent aucune
rémunération.
Cette aide, qu’elle soit régulière
ou permanente, va passer par des
soins, mais aussi par un accompagnement à l’éducation et à la vie
sociale, des démarches administratives, une vigilance accrue, un
soutien psychologique ou encore
des activités domestiques…
Un lourd fardeau
qui pèse sur la santé
Depuis une dizaine d’années, les
autorités de santé reconnaissent le
rôle des aidants naturels. Elles reconnaissent notamment le fardeau
physique et moral qui pèse sur leurs
épaules et cherchent des solutions
pour préserver la qualité de vie des
proches aidants1-2.
Personne n’est préparé à une situation qui nécessite presque toujours
une réorganisation de la vie (temps
de travail, rythme de vie, mise en
suspens des activités personnelles,
changement de domicile…)3. Et les
tâches à réaliser sont nombreuses
en plus du soutien moral qu’il faut
apporter.
L’accompagnement de longue durée
de personnes invalides peut affecter
la qualité de vie des aidants et entraîner l’épuisement mental et physique.
27
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
La maladie mentale d’un proche
peut également devenir perturbante
au niveau psychologique, épuisante
physiquement et induire des pathologies chez l’aidant4.
En France, la Haute Autorité de
Santé (HAS) a recensé les maladies psychologiques et/ou physiques
fréquemment retrouvées chez les
aidants familiaux. Ce sont principalement : le stress, l’épuisement
physique, des troubles dépressifs et
des troubles du sommeil.
Au Pakistan, une étude menée début
2019 a constaté que la santé psychologique des aidants naturels,
accompagnant des personnes atteintes de la maladie de Parkinson,
est préoccupante. Avec l’avancée de
la maladie, ils souffrent de plus en
plus de stress et s’installent dans la
dépression5.6-7 8 9
Au Mexique, la dépression, l’anxiété
et les problèmes de sommeil sont les
principaux troubles recensés pour
les aidants familiaux des patients
atteints de la maladie d’Alzheimer.
L’état fonctionnel des prestataires
de soins, leur baisse de satisfaction
à l’égard de la vie, la dépression et
l’anxiété ont majoré le fardeau des
aidants. Celui-ci est lié à la sévérité
de la démence du patient et aux facteurs personnels des aidants.
Ce rapide tour du monde permet
de mettre en avant une souffrance
universelle des aidants familiaux,
un réel besoin d’accompagnement
et la nécessité de nouvelles pistes de
prise en charge.
Un risque plus élevé
de tomber malade
Selon la HAS, ces diverses atteintes psychiatriques et physiques
entraînent des conséquences redoutables sur le fonctionnement de
l’organisme des aidants familiaux,
avec apparition de maladies graves.
On observe ainsi :
●● Une augmentation de la mortalité
des aidants naturels.
●● Le taux de mortalité (suivi effectué
sur quatre ans) des conjoints aidants
augmente et passe de 9 à 17 %. Une
augmentation qui s’explique par la
difficulté à gérer le quotidien et un
stress accru.
●● Une apparition ou une augmentation des maladies cardiovasculaires
et de l’hypertension artérielle.
●● Des troubles de la coagulation
et l’émergence de pathologies
infectieuses.
Des aidants soumis au stress, à une
maladie coronarienne et à de l’hypertension artérielle (pathologies
associées ou non) présentent une
hypercoagulabilité sanguine. Cette
anomalie biologique pourrait majorer le risque d’athérosclérose et
de thrombose. Le stress chronique
favorise une déficience du système
immunitaire qui pourrait expliquer
60 % des aidants sont des femmes
En 2000, aux États-Unis, l’association « Family Caregiver
Association » évaluait à 27 % la
population adulte comme entrant
dans la catégorie des aidants naturels6. Parmi eux, 60 % étaient
des femmes. Et dans trois cas
sur quatre, ce sont les filles des
personnes dépendantes qui s’investissent dans cette prise en charge4.
Un an auparavant, toujours aux
États-Unis, on estimait le nombre
d’aidants naturels, toutes pathologies confondues, à près de
15 millions de personnes7.
En 2005, en Europe, l’étude
Eurofamcare8 rapporte les mêmes
résultats par sexe. Ainsi, de façon
globale, les aidants sont pour deux
tiers des femmes9.
28
* HE : Huile Essentielle
l’augmentation du nombre d’infections respiratoires et urinaires
diagnostiquées chez les aidants
naturels.
Protocole thérapeu­
tique d’urgence :
les HE* en renfort
Les troubles dont peuvent souffrir
les proches aidants favorisent une
consommation de psychotropes,
de soins médicaux divers avec les
conséquences et effets secondaires
liés à ces traitements, notamment
sur le long terme.
Afin de limiter le recours à tous ces
soins, la HAS recommande d’associer divers accompagnements
non médicamenteux et stratégies
d’adaptation 10. Actuellement, ce
sont principalement des démarches
psycho-socio-éducatives qui sont
mises en place. La capacité de faire
preuve de résilience11 serait une piste
à explorer12.
Au regard des pathologies observées,
l’aromathérapie peut aussi s’inscrire
dans cette recherche de soins d’accompagnement afin de réduire le
stress, la dépression, les troubles du
sommeil, participer à la lutte contre
la fatigue et les douleurs articulaires.
Nombreuses sont les huiles essentielles adaptées à la prise en charge
de ces troubles.
En Turquie, une étude pilote a été
initiée afin d’observer les effets de
l’aromathérapie sur l’agitation et
le fardeau d’aidants naturels accompagnant des patients atteints de
démence modérée à sévère. Les huiles
essentielles ont été utilisées par
massage et par inhalation sèche,
au domicile de l’aidant, pendant
quatre semaines. À la suite de cette
prise en charge, les symptômes neuropsychiatriques et la détresse des
personnes aidantes se sont considérablement atténués.
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
Les 10 principaux motifs de consultation
des proches aidants
La Haute Autorité de Santé a analysé les principaux troubles de
santé rencontrés par les aidants
familiaux13 :
• Angoisse, anxiété, dépression,
épuisement moral 90 % ;
• Fatigue 48 % ;
• Troubles du sommeil 32 % ;
• Amaigrissement, troubles alimentaires 23 % ;
L’aromathérapie a permis de calmer
l’anxiété et de mieux appréhender les
tâches à effectuer.
Les modes d’utilisation recommandés, pour l’emploi des huiles
essentielles, sont la voie cutanée
diluée, l’inhalation sèche et exceptionnellement la voie cutanée
pure. Toutes ces voies d’utilisation
peuvent s’associer, sans risque de
surdosage. Si c’est possible, elles
peuvent être complétées par de la
diffusion atmosphérique active ou
passive.
Prise en charge de la
surcharge émotionnelle
• Pathologie cardiovasculaire
23 % ;
• Troubles mnésiques 23 % ;
• Isolement social 18 % ;
• Douleurs articulaires 13 % ;
• Réactions émotionnelles vives,
énervement, agressivité 8 %.
Décompensation de pathologies
chroniques 5 %.
grain bigaradier (Citrus aurantium
ssp amara/feuilles), 30 gouttes d’HE
de menthe verte (mentha spicata/
feuilles) dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette,
puis compléter avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot.
Bien agiter.
Appliquer la valeur de ½ pipette du
mélange sur un avant-bras ou sur le
thorax 2 à 3 fois par jour, pendant
21 jours.
Prendre le relais avec le mélange
à 5 % pendant plusieurs mois ou
années, si nécessaire.
Les huiles essentielles anxiolytiques,
sédatives et anti déprime permettent
une bonne gestion ou anticipation du
stress, des troubles du sommeil et
de la dépression. Elles apportent du
bien-être et facilitent la réalisation
des tâches quotidiennes.13
1. Anxiété
HE de lavande fine aux vertus apaisantes
et régénérantes
Toutes les huiles essentielles et hydrolats cités sont anxiolytiques et plus
ou moins sédatifs et antidépressifs.
Mélange 2 : anxiolytique
pour la journée
Par voie cutanée diluée
Adulte (5%)
Mélange 1 : anxiolytique
pour la journée
Adulte (15%)
Verser 60 gouttes d’HE de lavande
fine (Lavandula vera, angustifolia,
officinalis/fleurs) ou d’HE de petit
Verser 20 gouttes d’HE de lavande
fine ou d’HE de petit grain bigaradier, 10 gouttes d’HE de menthe
verte dans un flacon opaque gradué
de 30 ml, équipé d’une pipette, puis
compléter avec une huile végétale de
macadamia ou d’abricot. Bien agiter.
Appliquer la valeur de ½ pipette du
mélange sur un avant-bras ou sur
le thorax 2 à 3 fois par jour, 5 jours
sur 7.
En cas de stress intense, ponctuel
ou permanent (choc émotionnel,
difficultés intenses à gérer les tâches
quotidiennes…), remplacer l’HE de
menthe verte par de l’HE de camomille romaine (ou noble) dans les
deux propositions précédentes.
Inhalation sèche
Verser 2 à 3 gouttes d’huile essentielle de lavande fine ou d’HE
de petit grain bigaradier ou d’HE
de camomille romaine (ou noble)
(Chamaemelum nobile/fleurs) ou
d’HE de menthe verte sur un mouchoir en papier et respirer à raison
de 3 à 4 inspirations consécutives
(sans contact cutané). Ce protocole
est à réaliser de 3 à 4 fois par jour (ou
plus), régulièrement ou à la demande
(en fonction des besoins).
Diffusion atmosphérique
passive
Verser 4 à 5 gouttes d’une des précédentes huiles essentielles sur un
support inerte (support poreux,
petit objet en plâtre, compresses,
pot-pourri…), le déposer dans une
coupelle14 puis le placer près de soi,
de préférence hors de portée de main
de tous. Recharger le support lorsque
l’odeur disparaît.
Les huiles essentielles d’oranger
doux (Citrus sinensis/zeste), de mandarinier (Citrus reticulata/zeste), de
pamplemoussier (Citrus paradisi/
zeste), de bergamotier (Citrus bergamia/zeste), de yuzu (Citrus x junos/
zeste), d’oranger amère (Citrus
amara/zeste) conviennent également
très bien. Ces huiles essentielles
(dites « d’agrumes ») sont utilisables
par inhalation sèche15.
Diffusion atmosphérique
active
Verser 1 ou 2 huiles essentielles
précédemment citées (sauf l’HE de
camomille romaine dont l’odeur est
29
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
peu agréable et le prix élevé) dans
un diffuseur à jet d’air sec ou dans
un diffuseur à eau, selon les recommandations du fabricant16.
Diffuser par périodes courtes (5 à
10 minutes pour un diffuseur à jet
d’air sec et environ 30 minutes pour
un diffuseur à eau) l’huile essentielle
choisie, plusieurs fois dans la journée, dans une pièce de vie.
2. Crise d’angoisse
Adulte
Appliquer directement sur un poignet 1 à 2 gouttes d’huile essentielle
pure d’HE de lavande fine ou d’HE
de petit grain bigaradier ou de camomille romaine (ou noble). À
renouveler si besoin 2 à 3 fois à
quelques minutes d’intervalle.
3. Troubles du sommeil
Voie cutanée diluée
Mélange 1 : anxiolytique et
sédatif pour le soir
Adulte (15 %)
Verser 40 gouttes d’HE de lavande
fine ou d’HE de petit grain bigaradier, 30 gouttes d’HE de camphrier
ct linalol (Cinnamomum camphora/feuilles) et 20 gouttes d’HE de
camomille romaine dans un flacon
opaque gradué de 30 ml, équipé
d’une pipette, puis compléter avec
une huile végétale de macadamia ou
d’abricot. Bien agiter.
Appliquer la valeur de ½ pipette du
mélange sur un avant-bras ou sur le
thorax le soir au coucher, pendant
21 jours.
Cette formulation pour le soir
renforce l’emploi du mélange anxiolytique journalier.
Prendre le relais avec le mélange
à 5 % pendant plusieurs mois ou
années, si nécessaire.
Mélange 2 : anxiolytique
pour le soir
Adulte (5 %)
Verser 20 gouttes d’HE de lavande
fine ou de petit grain bigaradier,
30
Quand l’huile essentielle est
contre-indiquée…
En cas d’impossibilité d’utiliser
des huiles essentielles, n’hésitez pas à utiliser les hydrolats de
fleurs d’oranger, de lavande fine
ou de camomille romaine qui
peuvent s’y substituer.
Ils s’utilisent purs sur la peau (ne
pas oublier d’appliquer ensuite
une huile végétale pour limiter
leur action asséchante cutanée)
et s’emploient également en
inhalation sèche, en diffusion
atmosphérique passive (sur un
support poreux) et active (dans
un diffuseur à eau uniquement).
Les hydrolats s’appliquent par
pulvérisations et non pas par
gouttes comme pour les huiles
essentielles diluées.
Pour un geste simple et efficace,
utiliser par exemple l’hydrolat de
fleur d’oranger (Citrus aurantium
ssp amara, fleurs) pour son action
anxiolytique et anti déprime. Il
favorise aussi le sommeil. Il se
pulvérise sur la peau, les vêtements, un mouchoir et se respire
sans modération.
10 gouttes d’HE de menthe verte
dans un flacon opaque gradué de
30 ml, équipé d’une pipette, puis
compléter avec une huile végétale de
macadamia ou d’abricot. Bien agiter.
une coupelle près du lit au moment
du coucher.
Appliquer la valeur de ½ pipette du
mélange sur un avant-bras ou sur
le thorax 2 à 3 fois par jour, 5 jours
sur 7.
Diffusion atmosphérique
active
Les inhalations sèches et les diffusions atmosphériques, citées
précédemment, s’associent à la voie
cutanée, potentialisant ainsi la prise
en charge du trouble.
Inhalation sèche
Verser 2 à 3 gouttes d’huile essentielle de lavande fine sur un mouchoir
en papier et respirer à raison de 3 à
4 inspirations consécutives (sans
contact cutané). Ce protocole est à
réaliser de 2 à 3 fois, espacées de cinq
minutes, une fois couché.
À renouveler la nuit, en cas de réveils
nocturnes.
Diffusion atmosphérique
passive
Verser 4 à 5 gouttes d’une des précédentes huiles essentielles sur un
support inerte (support poreux,
petit objet en plaque, compresses,
pot-pourri…) et le déposer dans
Les huiles essentielles d’oranger
doux, de mandarinier et de bergamotier conviennent également.
Verser une ou deux huiles essentielles précédemment citées (sauf
l’HE de camomille romaine dont
l’odeur est peu agréable et le prix
élevé) dans un diffuseur à jet d’air
sec ou dans un diffuseur à eau, selon
les recommandations du fabriquant.
Diffuser une vingtaine de minutes,
avant le coucher, dans la chambre.
4. Dépression
Voie cutanée diluée
Mélange 1 : anxiolytique
et anti déprime
Adulte (15 %)
Verser 40 gouttes d’HE de verveine citronnée (Lippia citiodira,
feuilles) ou d’HE de litsée citronnée
(Litsea citrata, baies) ou d’HE de
lemon-grass (Cymbopogon citratus, parties aériennes) et 50 gouttes
d’HE de lavande fine ou d’HE de
petit grain bigaradier dans un flacon
opaque gradué de 30 ml, équipé
d’une pipette, puis compléter avec
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
une huile végétale de macadamia ou
d’abricot. Bien agiter.
Appliquer la valeur de ½ pipette du
mélange sur un avant-bras ou sur le
thorax 3 à 4 fois par jour, pendant
21 jours.
Cette formulation convient pour le
jour et le soir au coucher. Les huiles
essentielles citées favorisent également le sommeil.
Diffusion atmosphérique
passive
Verser 4 à 5 gouttes d’une des précédentes huiles essentielles sur un
support inerte (support poreux,
petit objet en plaque, compresses,
pot-pourri…) et le déposer dans
une coupelle près du lit au moment
du coucher.
Prendre le relais avec le mélange
à 5 % pendant plusieurs mois ou
années, si nécessaire.
Les huiles essentielles d’oranger
doux, de mandarinier et de bergamotier conviennent également en
diffusion atmosphérique.
Mélange 2 : anxiolytique
et anti déprime
Diffusion atmosphérique
active
Adulte (5 %)
Verser 20 gouttes d’HE de verveine
citronnée ou d’HE de litsée citronnée
ou d’HE de lemon-grass, 10 gouttes
d’HE de lavande fine ou d’HE de
petit grain bigaradier dans un flacon
opaque gradué de 30 ml, équipé
d’une pipette, puis compléter avec
une huile végétale de macadamia ou
d’abricot. Bien agiter.
Appliquer la valeur de ½ pipette du
mélange sur un avant-bras ou sur
le thorax 2 à 3 fois par jour, 5 jours
sur 7.
Inhalation sèche
Verser 2 à 3 gouttes d’HE de verveine
citronnée ou d’HE de litsée citronnée
ou d’HE de lemon-grass sur un mouchoir en papier et respirer à raison de
3 à 4 inspirations consécutives (sans
contact cutané). Ce protocole est à
réaliser de 3 à 4 fois par jour (ou
plus), régulièrement ou à la demande
(en fonction des besoins).
Si l’odeur très citronnée ne convient
pas, l’HE de lavande fine et les
huiles essentielles d’oranger doux,
de mandarinier et de bergamotier
conviennent également. Elles sont
toutes anxiolytiques et anti déprime.
Verser un mélange à parts égales des
huiles essentielles précédemment
citées dans un diffuseur à jet d’air
sec ou dans un diffuseur à eau, selon
les recommandations du fabriquant.
Diffuser par périodes courtes (5 à
10 minutes pour un diffuseur à jet
d’air sec et environ 30 minutes
pour un diffuseur à eau) le mélange
d’huiles essentielles, plusieurs fois
dans la journée, dans une pièce de vie.
Les huiles essentielles de verveine
citronnée, de litsée citronnée ou
de lemon-grass sont irritantes et ne
s’utilisent pas seules en diffusion
atmosphérique active, surtout avec
un diffuseur à jet d’air sec.
Ne pas oublier que la phytothérapie
peut accompagner la prise en charge
de tous ces troubles, en synergie avec
l’aromathérapie.
Deux plantes, l’une du stress, l’autre
de la dépression sont recommandées : la rhodiole et le safran.
Prise en charge de la
fatigue et de l’épuisement
physique et moral
Par une action stimulante, certaines
huiles essentielles agissent ponctuellement contre les « petits coups de
pompe » et augmentent la vigilance.
Il suffit de les respirer pour ressentir
leur effet dynamisant.
Les principales huiles essentielles
dynamisantes sont :
• HE de citronnier (Citrus limon/
zeste)
• HE de menthe poivrée (Mentha
piperita/feuilles)
• HE d’épinette noire (Picea
mariana/aiguilles)
• HE de romarin officinal ct 1-8
cinéole (Rosmarinus officinalis/
rameaux)
Inhalation sèche
Verser 2 gouttes d’une des huiles
essentielles citées (ou 1 goutte de
2 huiles essentielles, si un mélange
est préféré) sur un mouchoir en
papier et respirer à raison de 3 à
4 inspirations consécutives (sans
contact cutané).
Ce protocole est à réaliser de 3 à
4 fois par jour (ou plus), régulièrement ou à la demande (en fonction
des besoins).
L’HE de lemon-grass peut aider à retrouver
le sommeil
Du côté de la phytothérapie, la maca,
une plante alimentaire très utilisée au
Pérou, permet de résister aux conditions de vie difficiles. Elle soutient
l’organisme et le redynamise.
Important : les huiles essentielles sont allergisantes et contre-indiquées en cas de convulsions. Les femmes
enceintes et allaitant peuvent utiliser les huiles essentielles par diffusion atmosphérique et par inhalation sèche
sans risque. Les hydrolats sont également allergisants.
31
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
Prise en charge des douleurs chroniques
La fatigue, mais aussi certaines
tâches difficiles accomplies quotidiennement peuvent faire naître des
douleurs nouvelles ou augmenter
l’intensité de douleurs existantes.
Il est important de ne pas laisser
persister une telle situation, d’autant plus que le stress provoque ou
potentialise de nombreuses réactions
inflammatoires.
1. Rhumatismes, arthrose
Mélange anti-inflammatoire
Adulte (5 %)
Verser 30 gouttes d’HE de gingembre (Zingiber officinale/rhizome)
dans un flacon de 30 ml puis compléter avec de l’huile végétale de jojoba
(cire liquide) ou de l’huile végétale
de calophylle. Bien agiter.
Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une
petite noisette » du mélange sur la
zone douloureuse, 1 à 2 fois par jour,
pendant 1 mois, à raison de 5 jours
sur 7. À continuer, si besoin, sur plusieurs mois ou années. Pendant les
deux jours de carence, utiliser l’huile
végétale seule sur les articulations
douloureuses.
2. Rhumatismes,
arthrose avec motilité
réduite
Mélange anti-inflammatoire
Adulte (5 %)
Verser 20 gouttes d’HE de gingembre et 10 gouttes d’HE d’épinette
noire ou d’HE de genévrier commun
(Juniperus communis/baies) dans
un flacon de 30 ml puis compléter
avec une huile végétale de jojoba
(cire liquide) ou de l’huile végétale
de calophylle. Bien agiter.
Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une
petite noisette » du mélange sur la
zone douloureuse, 1 à 2 fois par jour,
pendant 1 mois, à raison de 5 jours
sur 7. À continuer, si besoin, sur plusieurs mois ou années. Pendant les
Les pourcentages sont donnés pour des adultes. Le nombre de gouttes est
donné pour des flacons d’huile essentielle délivrant 20 gouttes environ
au millilitre. Le nombre de gouttes varie d’un laboratoire à l’autre. Il
est important de se faire préciser les équivalences lors de l’achat d’une
huile essentielle.
deux jours de carence, utiliser l’huile
végétale seule sur les articulations
douloureuses.
3. Polyarthrite
rhumatoïde
Mélange anti-inflammatoire
Adulte (5 %)
Verser 20 gouttes d’HE de gingembre
et 10 gouttes d’HE de lemon-grass
dans un flacon de 30 ml puis compléter avec une huile végétale de
jojoba (cire liquide) ou de calophylle.
Bien agiter.
Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une
petite noisette » du mélange sur la
zone douloureuse, 1 à 2 fois par jour,
pendant 1 mois, à raison de 5 jours
sur 7. À continuer, si besoin, sur plusieurs mois ou années. Pendant les
deux jours de carence, utiliser l’huile
végétale seule sur les articulations
douloureuses.
On peut chercher du côté de la
gemmothérapie pour accompagner
la prise en charge de l’inflammation chronique, en synergie avec
l’aromathérapie.
Le macérât glycériné de cassissier
(Ribes nigrum) permet d’atténuer les
douleurs articulaires quotidiennes.
Fabienne Millet
Sources et références
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
32
Confédération des organisations familiales de l’Union européenne « Coface Charte européenne de l’aidant familial. » ; Bruxelles Belgique, 2009.
http://www.coface-eu.org/wp-content/uploads/2019/03/COFACE-disability_FR_final-1.pdf
Gilles Séraphin « Introduction L’accompagnement des familles : des dispositifs aux pratiques », Recherches familiales 2013/1 N°10 | pages 3 à 6 (ISSN 1763718X)., https://www.cairn.info/revue-recherches-familiales-2013-1-page-3.htm
Réaménagement du temps de travail dans un quart des situations
Thomas P, Novartis, « L’entourage familial des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ». Étude Pixel, Novartis, Santé et Proximologie ; Rueil-Malmaison, 2002.
https://www.proximologie.com/globalassets/proximologie2/pdf/etudes/brochure-pixel-18-04-06.pdf
Kumar H. et al « Severity of Caregiver Stress in Relation to Severity of Disease in Persons with Parkinson’s. ». Cureus, 2019 ; . doi: 10.7759/cureus.4358
Ces aidants avaient prodigué des soins à des personnes dépendantes, toutes origines confondues (pas uniquement atteintes de troubles cognitifs).
Schulz R et al., « Caregiving as a risk factor for mortality : the Caregiver Health Effects Study ». JAMA 1999; 282(23):2215-9
Services for supporting family carers of elderly people in Europe : characteristics, coverage and usage (EUROFAMCARE). https://cordis.europa.eu/project/
rcn/67322/factsheet/en
Mestheneos E, « Supporting family Carers of Older People in Europe. The Pan-European Background Report. ». Hambourg: Eurofamcare; 2005
Monteiro AMF et al., « Coping strategies among caregivers of people with Alzheimer disease : a systematic review » , Porto Alegre 2018 Jul-Sep ; doi:
10.1590/2237-6089-2017-0065
La résilience désigne la capacité d’un individu à surmonter un choc psychologique, à le dépasser et vivre à nouveau malgré l’impact comportemental de ce traumatisme. Cette démarche nécessite une réflexion sur soi, accompagnée par un professionnel médical
Ertl MM. et al., « Perceived stress, resilience, and health-related quality of life among Parkinson’s disease caregivers in Mexico » Health Soc Care Community, 2019
May 31, .. .C doi : 10.1111/hsc.12767. Omandations de bonne pratique
Haute Autorité de Santé « Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : suivi médical des aidants naturels » (tableau 5, page 23) Service des bonnes pratiques professionnelles/Février 2010 www.has-sante.fr Haute Autorité de Santé
Attention, les huiles essentielles dissolvent les cires et les vernis
Les huiles essentielles « d’agrumes » sont contre-indiquées par voie cutanée (altérations du tissu cutané)
La quantité d’huile essentielle et le protocole d’utilisation peuvent varier selon les fabricants
Proches aidants : prenez aussi soin de vous !
Actualités
ɕɕMessieurs, si vous êtes un peu douillets, rassurez-vous : c’est que votre mémoire
fonctionne bien
Des chercheurs1 de l’Université McGill et de l’Université de Toronto ont constaté que les hommes et
les femmes ne réagissaient pas de la même manière
face à la douleur. Une expérience a été menée sur
des rats (spécimens mâles et femelles) ainsi que
sur 41 hommes et 38 femmes. Et les résultats sont
plutôt surprenants : hommes et rats mâles semblent
garder très nettement en mémoire le souvenir de
douleurs passées. Cette mémoire engendre, par la
suite, davantage de stress anticipatoire et provoque
une hypersensibilité à la douleur. Et pour deux
événements douloureux similaires, les hommes
1.
évaluent le second comme étant plus douloureux
que le premier, contrairement à ce que les femmes
(et femelles rats) expriment.
Ce protocole expérimental vient confirmer ce que
pensaient déjà un certain nombre de scientifiques, à
savoir que la douleur et son intensité sont corrélées
à notre mémoire. Ceux pour qui le souvenir d’une
douleur passée est vivace éprouvent plus de souffrance que ceux qui s’en seraient débarrassés au fil
du temps. Pour traiter les douleurs chroniques, agir
sur sa mémoire suivant le modèle féminin pourrait
donc se révéler une piste intéressante.
Loren J. Martin et al., “Male-Specific Conditioned Pain Hypersensitivity in Mice and Humans”, Current Biology, janvier 2019, DOI: https://doi.org/10.1016/j.
cub.2018.11.030
33
LIVRES
Le yoga ayurvédique : un guide
pratique adapté à votre dosha
Camille DEPREZ, Kiwi Éditions,
juin 2019, 192 pages – 22 euros
L’ayurvéda (science de la vie, en Inde)
est une pratique ancestrale, en lien direct
avec le yoga. Ces deux disciplines rarement abordées simultanément offrent
une méthode particulièrement efficace
pour atteindre un état de bien-être
intérieur, recouvrer une bonne santé
et évoluer en harmonie avec son environnement. Ce livre prend en compte
chaque profil ayurvédique pour proposer une pratique individuelle avec
des fiches et des exercices illustrés
en fonction de son quotidien, de sa
personnalité, de son
état de santé et des
périodes de l’année.
Il est complété de
conseils et de recettes
personnalisées.
Les incroyables vertus
du bicarbonate de soude :
usage interne, usage externe
Alessandra MORO-BURONZO,
Éditions Jouvence, septembre 2019
160 pages – 8,70 euros
Mieux digérer, nettoyer la cuisine,
laver le linge, combattre le calcaire,
désinfecter, soigner les bobos du quotidien… les vertus du bicarbonate de
soude sont nombreuses et connues
depuis longtemps. Découvrez au fil
des pages les multiples utilisations de
ce produit sûr et efficace qui pourrait
aussi être une réponse satisfaisante
pour la protection de l’environnement : à lui seul, il remplace une foule
de produits chimiques
qui polluent notre intérieur. Conseils, infos et
astuces sont regroupés
dans ce livre indispensable. À tester sans
modération.
Tout ça pour 80 g : une histoire
de prostate
Vincent et Juliette MONTAGNIER,
Spinelle Éditions, juin 2019,
126 pages – 12 euros
Ce touchant témoignage d’un homme
atteint d’une hypertrophie de la prostate
sera sans aucun doute d’un grand soutien pour tous les hommes qui vivent
cette situation et pour leurs proches.
Sujet souvent tabou, la prostate peut
se mettre à grossir anormalement avec
la vieillesse. Elle comprime alors la
vessie, entraînant une envie fréquente
d’uriner ou des troubles sexuels.
Abordant avec légèreté et réalisme la
douleur et les difficultés rencontrées
au quotidien, l’auteur
livre une partie de luimême avec sincérité.
Un récit à cœur ouvert
qui ne laissera personne
indifférent.
Crédits photos : © Dmitry Lobanov © amy_lv © Madeleine Steinbach © jarun011 © Riccardo Niels Mayer © Irina NK © kostrez © marilyn barbone © Hetizia
© lightpoet © Budimir Jevtic / stock.adobe.com – © Par Bengt Nyman / Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45490780
© Par Kristian Peters / Fabelfroh 11:39, 16 September 2007 (UTC) / photographed by Kristian Peters, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2761987 – © Descolas (SD)
Revue mensuelle
Numéro 40 - octobre 2019
Directrice de la publication et
rédactrice en chef : Clémence Bauden
Rédactrice : Joséphine le Maire
Santé Corps Esprit – BioSanté Éditions
Adresse du siège social :
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« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas . » Lao Tseu
Élevez votre cœur pour transformer votre intérieur
Comme les arbres qui perdent leurs feuilles à l’automne ou les animaux qui muent, on ressent parfois le besoin
de changer de peau pour pouvoir amorcer un nouveau cycle. Pratiquer Bhujangasana peut vous mener sur le chemin
de cette transformation.
En sanskrit, « Bhujanga » désigne le serpent,
le cobra. Dans les textes anciens de l’Inde,
le cobra est le porteur du monde, vestige
des mondes passés et genèse des mondes
futurs. Grâce à sa faculté de muer et de se
régénérer, le serpent permet la création d’un
nouveau cycle, d’une nouvelle dynamique.
En yoga, la symbolique du serpent occupe
une place privilégiée. C’est sous cette forme
qu’est représentée la Kundalinî, l’énergie
cosmique présente à la base de notre colonne vertébrale. Ainsi le serpent, par son
ancrage à la base du corps, se redresse vers
la lumière, nous amenant vers une transformation intérieure et l’éveil spirituel.
S’ancrer pour s’élever
Dans Bhujangasana, c’est la force de l’ancrage du bas du corps au sol qui permet de
se redresser. C’est grâce à ce socle solide
que le haut du corps a la liberté de s’élever.
Cette posture agit sur la colonne vertébrale
et donc sur l’énergie qui y circule. Elle renforce la musculature dorsale et tonifie le dos,
notamment pour les personnes sédentaires,
en luttant contre le dos voûté. Elle rend également la colonne vertébrale flexible, gage
de santé, de vitalité et de jeunesse. Au-delà
des bénéfices pour le dos, le cobra stimule
les organes de digestion et les poumons, lutte
contre la constipation et les troubles gastro-intestinaux. En étirant l’avant du corps,
elle ouvre la cage thoracique, la poitrine, le
plexus solaire et libère les épaules. Elle renforce ainsi le cœur. De plus, en travaillant sur
le chakra de la gorge, Bhujangasana soulage
les problèmes respiratoires et l’asthme.
Enfin, au niveau émotionnel, cette posture
apaise la colère et le tempérament violent.
Elle accroît l’assurance et le sentiment de
sécurité, apporte vitalité et énergie, rend
positif et joyeux.
Bhujangasana en pratique
Phase dynamique : répétez trois fois le
mouvement
•• Allongez-vous sur le tapis à plat ventre,
pieds joints.
•• Placez les mains à plat sur le tapis au
niveau de la poitrine, le bout des doigts
sous l’arrondi des épaules, les coudes près
du buste.
•• Appuyez le pubis et les coups de pieds
contre le sol.
•• À l’inspiration, soulevez le menton puis la
tête et enfin le buste vers l’avant et le haut par
l’action des muscles dorsaux. Les bras sont
passifs (vous pouvez soulever les mains de
quelques centimètres pour vous en assurer).
•• Dirigez le coccyx vers les talons pour
éviter de sur-cambrer votre dos, relâchez
les épaules.
•• Pour le retour au sol, sur l’expiration, les
muscles du dos contrôlent la descente, le
menton revient au sol, puis vers la poitrine
jusqu’à ce que le front touche le sol.
AGENDA - SANTÉ-CORPS-ESPRIT
Salon sport santé et bien-être
Les Français seraient plus sportifs qu’il y a dix
ans ! Une bonne nouvelle quand on connait
les bienfaits du sport sur la santé. Bouger pour
conserver la santé, c’est le sujet que ce salon
se propose d’aborder. Vous y rencontrerez des
professionnels de la santé et du sport qui se
côtoieront exceptionnellement lors de cet événement pour créer et échanger sur les meilleures
pratiques sportives pour chacun d’entre nous.
De nombreux sujets y seront abordés comme
la sédentarité et la sarcopénie, l’alimentation
sportive, le sport pour prévenir les maladies
telles que le cancer ou les burn-out.
Informations pratiques : le 11 et 12 octobre
2019 à Paris (75), Espace Champerret, Hall A,
6 rue Jean Oestreicher, 75017 Paris
Téléchargez votre entrée gratuite :
www.salonsportsante.com/infos-pratiques/
Phase statique :
•• Restez en haut après la troisième montée ;
le dos se relaxe, les bras deviennent actifs
et permettent à la colonne vertébrale de se
courber. Les pieds peuvent s’écarter.
•• Veuillez à maintenir le nombril près du
sol, garder la nuque longue, dresser la tête
et abaisser les épaules.
•• Maintenez la posture 3 à 10 respirations
en vous concentrant sur les sensations ressenties au niveau de la colonne vertébrale.
•• Ramenez le buste sur le tapis avec précaution sur une expiration et appréciez.
•• Repoussez le sol des deux mains pour
venir déposer les fesses sur les talons en
posture de l’enfant.
Conseils
En cas de douleurs au niveau des poignets,
déposez les avant-bras au sol, coudes pliés.
En cas de fragilité lombaire, écartez un peu
les pieds pour réduire la pression.
En cas d’hypertension et de maladie du
cœur, pratiquez de manière dynamique au
rythme de la respiration.
Contre-indications
Il est déconseillé de pratiquer Bhujangasana
en cas de :
•• Grossesse,
•• Douleurs exacerbées,
•• Dégénérescence des disques,
•• Gros troubles intestinaux.
Stéphanie DELALEUF
Professeure de yoga, Lithothérapeute
et praticienne en aromathérapie
OCTOBRE 2019
Bionazur : le salon du bio et du bien-être
Ce salon s’installe pour la première fois à
Antibes. Des produits de beauté naturels au
jardinage en passant par les soins de santé, vous
y découvrirez une large gamme de produits
dédiés à votre bien-être et à votre santé. Au fil
des ateliers et conférences, vous rencontrez des
thérapeutes aux spécialités multiples (naturopathes, iridologues, praticiens de médecines
quantiques, hypnothérapeutes ou professeurs de
reiki) et des producteurs locaux sur le marché
bio. Et si vous avez besoin de vous relaxer,
poussez la porte du nouvel espace de thérapie
et médecine douce pour un bain de détente
immédiat.
Salon Terre naturelle
Pour sa XXIIe édition, le salon Terre naturelle
revient avec un joli programme autour des
produits bio et naturels. Plus de 130 exposants
sont attendus pour cet événement. En plus des
conférences, ateliers, cours de yoga et de cuisine
bio, deux nouveautés s’ajouteront cette année :
un atelier de réflexologie plantaire et un atelier
d’automassage. Un salon à ne pas manquer
pour qui s’intéresse aux produits de santé et
de bien-être et à ceux des commerces équitable
et écologique. Le mouvement zéro déchet, la
redécouverte des produits de « grand-mère »,
l’alimentation végétale sont autant de sujets qui
seront abordés dans ce salon.
Informations pratiques : du 11 au 13 octobre
2019 à Antibes (06), Le Pré des Pêcheurs à
Antibes Juan-les-Pins
Informations pratiques : du 19 au 21 octobre
2019, à Orléans (45)
Entrée gratuite : www.bionazur.com/
Tarif préférentiel à la billetterie en ligne :
www.salon-terre-naturelle-orleans.fr/visiteurs/
GUÉRIR
LE DIABÈTE
SANS MÉDICAMENTS
DOCTEUR ÉRIC MÉNAT
XAVIER BAZIN
PRÉFACE
Si le nombre de diabétiques augmente de façon aussi vertigineuse,
c’est parce que le grand public n’est pas informé objectivement
des risques d’une surconsommation d’aliments sucrés
et de produits raffinés.
N’attendez pas qu’on vous prenne par la main, prenez votre santé
et votre alimentation en main
— Docteur Eric Ménat
2
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
CHAPITRE
SOMMAIRE1
3
05
CHAPITRE 1
CE QU’ON NE VOUS DIT PAS SUR LE DIABÈTE
08
CHAPITRE 2
DES MÉDICAMENTS ANTI-DIABÈTE
TOUT SAUF INOFFENSIFS
10
CHAPITRE 3
POURQUOI LE DIABÈTE SE DÉVELOPPE ?
13
CHAPITRE 4
COMMENT VOUS SOIGNER ?
16
CHAPITRE 5
DES PLANTES EN RENFORT DE LA LUTTE
CONTRE LE DIABÈTE
17
CHAPITRE 6
LE DIABÈTE, CE FLÉAU QUI POURRAIT ÊTRE VAINCU !
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
CHAPITRE 1
INTRODUCTION
Si vous pensez avoir tout essayé contre le diabète, lisez ce dossier. Vous
allez y découvrir la vérité sur cette maladie et des pistes extrêmement
prometteuses qui pourraient bien changer votre vie.
On sait aujourd’hui exactement ce qu’il faut faire pour guérir du diabète.
Découvrez au fil des pages les solutions à mettre en place sans attendre :
cela vaut vraiment la peine !
Dr Eric Ménat : Médecin homéopathe, nutritionniste et phytothérapeute, spécialiste
du cancer et des infections froides, Eric Ménat est aussi enseignant à la faculté de
médecine de Paris XIII.
Xavier Bazin : Xavier Bazin est journaliste scientifique, éditeur et écrivain. Après
avoir contribué au développement d’une grande maison d’édition dans la santé naturelle, il s’est lancé dans le projet Santé Corps Esprit, auquel il contribue depuis le début
de l’année 2016.
Ce dossier inédit est réalisé dans le cadre du projet Santé Corps Esprit, qui promeut une
approche globale de la santé. Santé Corps Esprit rassemble des spécialistes reconnus
sur les maladies où la santé naturelle a une place, en complément ou alternative à la
médecine conventionnelle.
4
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
CHAPITRE 1
CE QU’ON NE
VOUS DIT PAS
SUR LE DIABÈTE
Je ne suis pas adepte de la théorie du complot, mais il
n’y a pas d’autre manière de le dire : on vous ment sur le
diabète de type II (le plus fréquent). Et ce n’est pas un
petit mensonge, de ceux que l’on pardonne facilement.
C’est un mensonge grave et de grande ampleur :
u
D’abord, on vous dit que c’est une maladie incurable –
alors que c’est faux ;
u
Ensuite, on vous conseille un régime alimentaire qui
amplifie votre diabète au lieu de l’améliorer ;
u
Et enfin, on minimise le danger des médicaments que
l’on vous prescrit… et dont vous pourriez vous passer si
l’on vous donnait de bons conseils !
En France, cette désinformation enferme 3 millions de
diabétiques dans une triste situation : ils sont assistés à
vie par des traitements médicaux, et condamnés à subir
une dégradation lente et continue de leur état de santé…
en risquant l’infarctus, l’amputation ou la cécité, trois
complications courantes du diabète.
Et pourtant, le diabète n’a rien d’une fatalité.
La preuve : il arrive qu’il disparaisse… après une simple
opération chirurgicale !
Passer sur le billard… et ressortir
sans diabète
Vous avez peut-être déjà entendu parler des opérations
de chirurgie « bariatrique ». Elles consistent à réduire la
taille de l’estomac, ce qui force à manger moins.
Ces opérations sont risquées. Je ne les recommande
évidemment pas… sauf dans des cas très particuliers :
lorsque quelqu’un souffre « d’obésité morbide » (50 ou
100 kilos en trop) et qu’il a déjà vraiment tout essayé pour
maigrir, sans succès.
Car les médecins se sont aperçus que ces opérations ont
des résultats spectaculaires contre le diabète de type 2 –
une maladie que l’on disait incurable.
Au bout de trois ans, un tiers des diabétiques opérés
n’ont plus le diabète, contre 5 % chez ceux qui suivent les
traitements classiques.1
Et ce n’est pas tout : tous les patients opérés voient leur
état s’améliorer de façon spectaculaire. Seuls 5 à 10 %
prennent encore de l’insuline (le traitement le plus
violent) 3 ans après, contre 55 % des autres patients.
C’est bien la preuve que le diabète n’est pas incurable !
Et la bonne nouvelle est que vous n’avez pas besoin du
bistouri pour y arriver. Car si les patients opérés ont eu
de tels résultats, c’est simplement parce qu’ils ont perdu 5
fois plus de poids que les autres.
Perdre du poids est bien sûr plus facile à dire qu’à faire…
mais c’est toujours possible, même sans opération !
Un simple régime peut guérir
le diabète de type II
C’est ce qu’ont prouvé à deux reprises des chercheurs
de l’université de Newcastle, dirigés par un médecin
visionnaire, le Professeur Roy Taylor. En 2011, il avait
déjà montré qu’un régime très restrictif (600 calories par
jour) permettait d’inverser le diabète chez 11 malades en
seulement 8 semaines.2
Trois mois après la fin du régime, 64 % des participants
ne présentaient toujours aucun symptôme de la maladie.
Leur glycémie à jeun (taux de sucre dans le sang avant
un repas) était revenue dans les normes.
Cette étude publiée dans la revue médicale Diabetologia avait suscité beaucoup d’excitation… mais il restait
à prouver que cette guérison apparente pouvait durer
plus de trois mois. C’est chose faite depuis mars 2016 et
la publication d’une nouvelle étude, par la même équipe.3
Elle a fait suivre à nouveau ce régime restrictif à 30
diabétiques pendant 8 semaines. Mais cette fois, ils ont
enchaîné avec une phase de « stabilisation » pendant 6
mois, conçue pour éviter qu’ils ne reprennent du poids
(pauvre en glucides).
[1] Bariatric surgery versus intensive medical therapy for diabetes–3-year
outcomes, Schauer PR, N Engl J Med. 2014 May
[2] Reversal of type 2 diabetes: normalisation of beta cell function in
association with decreased pancreas and liver triacylglycerol, E. L. Lim et
al. Diabetologia, 2011 Oct Les résultats ont dépassé les espérances : 40 %
des patients ont retrouvé une glycémie à jeun inférieure à 1,26 g/L. Cela
signifie que, médicalement parlant, ils n’étaitent plus considérés comme
diabétiques. Ils avaient vaincu la maladie !
[3] Very Low-Calorie Diet and 6 Months of Weight Stability in Type 2
Diabetes: Pathophysiological Changes in Responders and Nonresponders.
Steven S et al, Diabetes Care, 2016 May
5
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
CHAPITRE 1
Pendant toute cette période, ils ont totalement arrêté leurs médicaments ou leurs injections d’insuline
(mais attention : ils étaient sous surveillance médicale
constante, en aucun cas vous ne devez arrêter votre traitement sans l’accord de votre médecin).
C’est la preuve qu’il est possible d’inverser le diabète
en modifiant son alimentation. Je dis bien modifier, car
manger mieux est selon moi plus important que manger
moins.
Changer d’alimentation fonctionne
aussi !
Car contrairement à ce que l’on vous raconte, il existe
bien une catégorie d’aliments qui entretient et aggrave
votre diabète… et ce n’est pas du tout ceux qui sont « gras » !
diabétiques ou diabétiques. Ils les ont divisés en deux
groupes :
u
Le premier groupe devait suivre les recommandations
officielles américaines : un régime limité en calories,
riche en glucides (165 grammes par jour, soit 45 à 50 %
des calories) et pauvre en graisse ;
u
Le second groupe devait suivre une alimentation riche
en graisse et très pauvre en glucides, avec environ 20
à 50 g de glucides par jour. Contrairement à ceux du
premier groupe, les participants avaient le droit de
manger autant qu’ils le voulaient.
Après trois mois, le groupe suivant un régime pauvre en
glucides (appelons-le « le groupe graisse ») a battu à plate
couture le groupe qui suivait le régime officiel (appelons
le « groupe glucide ») :
u
Perte de poids : le groupe « graisse » a perdu deux fois
plus de poids que le groupe « glucide », alors que ses participants n’avaient pas pour consigne de manger moins
de calories ;
u
Sucre dans le sang : le glucose sanguin avait diminué
dans le groupe « graisse », alors qu’il n’avait pas bougé
d’un pouce dans le groupe « glucide » ;
u
Traitements médicaux : 44 % des personnes du groupe
« graisse » ont pu arrêter un ou plusieurs de leurs médicaments, contre 11 % seulement dans le groupe « glucide ».
Ce sont les sucres de toutes sortes, et en particulier ceux
qui font monter trop rapidement votre taux de sucre
sanguin (on dit qu’ils ont un « indice glycémique » élevé).
C’est le cas du sucre de table, bien sûr, mais aussi de la
plupart des féculents comme le pain ou les pommes de
terre. Quand vous savez comment fonctionne le diabète,
l’intérêt de réduire les glucides relève du bon sens. La
définition même de cette maladie est d’avoir un taux de
sucre dans le sang anormalement élevé. Mais c’est aussi
ce que prouvent d’innombrables études scientifiques depuis des années.4
Je vais vous en détailler deux – les plus récentes – pour
que vous mesuriez à quel point le discours « officiel » sur
le diabète est dépassé.
Plus de bonnes graisses, moins de
glucides (sucres et féculents)
En 2014, des chercheurs de l’Université de Californie de
San Francisco5 ont sélectionné 34 patients obèses, pré6
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Ces résultats sont impressionnants. Le seul bémol est que
le régime « graisse » en question est très contraignant,
puisqu’il exclut même les fruits les plus sucrés.
[4] Comparison of low- and high-carbohydrate diets for type 2 diabetes
management: a randomized trial, Jeannie Tay et al, The American Journal
of Clininal Nutrition, 2015
[5] A Randomized Pilot Trial of a Moderate Carbohydrate Diet Compared
to a Very Low Carbohydrate Diet in Overweight or Obese Individuals
with Type 2 Diabetes Mellitus or Prediabetes, Laura R. Saslow et al, PLoS
One, 2014
CHAPITRE 1
Faites comme nos ancêtres
chasseurs cueilleurs !
Heureusement, il existe un régime alimentaire
plus simple, qui fait lui aussi des merveilles contre
le diabète… et que vous pouvez facilement tenir
toute votre vie. Il consiste à manger comme nos
ancêtres chasseurs cueilleurs : légumes, fruits,
noix, œufs, viande, poisson, coquillages, etc.
Seuls les aliments apparus avec l’agriculture, il y
a 10 000 ans, sont interdits, en particulier les céréales et les laitages.
C’est le délicieux régime « paléo ». Il supprime par
définition les aliments à indice glycémique très
élevé que sont les produits céréaliers (pain, céréales du petit-déjeuner, pâtes, pizza, etc.). C’est
la raison pour laquelle il est particulièrement
bénéfique aux diabétiques, comme l’ont montré
plusieurs études6. La dernière en date, publiée en
2015 a montré qu’il suffisait de seulement deux
semaines de cette alimentation pour améliorer
la totalité des marqueurs sanguins du diabète7. Là
encore, ces résultats étaient largement supérieurs
à ceux du « groupe de comparaison », qui, lui, devait suivre à la lettre le régime « officiel », incluant
des céréales complètes, des légumes secs et des
produits laitiers maigres.
[6] A Palaeolithic diet improves glucose tolerance more than
a Mediterranean-like diet in individuals with ischaemic heart
disease. Lindeberg S. and al. Diabetologia. 2007 Sep;50(9):1795-807.
Epub 2007 Jun 22.
Effects of a short-term intervention with a paleolithic diet in
healthy volunteers. Oesterdahl M. and al, Eur J Clin Nutr. 2008
May;62(5):682-5. Epub 2007 May 16.
Beneficial effects of a Paleolithic diet on cardiovascular risk
factors in type 2 diabetes: a randomized cross-over pilot study.
Jönsson T. and al, Cardiovasc Diabetol. 2009 Jul 16;8:35.
Metabolic and physiologic improvements from consuming a
paleolithic, hunter-gatherer type diet. Frassetto L. A. and al. Eur J
Clin Nutr.2009 Aug;63(8):947-55. Epub 2009 Feb 11.
[7] Metabolic and physiologic effects from consuming a hunter-gatherer (Paleolithic)-type diet in type 2 diabetes, Masharani U
et al, Eur J Clin Nutr. 2015 Aug
Vous comprenez pourquoi je parle de mensonge.Avec
un régime pareil, perdre du poids sera un parcours du
combattant… et vous n’avez quasiment aucune chance de
guérir votre diabète.
Et pourtant, ce sont bien les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Vous les retrouvez même sur le site de la Fédération Française des
Diabétiques, sur la page « Le régime anti-diabète ». 8
Le triste poids des conflits d’intérêt
Une désinformation de cette ampleur est difficile à
comprendre. Sauf si l’on prend en compte les lobbys de
l’industrie agro-alimentaire et de l’industrie pharmaceutique. Les premiers ont intérêt à ce que les gens mangent
du lait, des céréales, du sucre, dont le secteur agricole
français est en surproduction permanente (d’où les prix
qui chutent). Les seconds ont intérêt à ce que les diabétiques n’arrêtent pas de prendre leurs médicaments.
Leurs intérêts sont donc les mêmes, maintenir en l’état
les recommandations officielles sur le diabète. Je n’ai pas
de preuves directes, mais voici deux coïncidences plus
que troublantes :
u
Parmi les experts du PNNS, la plupart ont eu des liens
d’intérêt avec les industriels du blé ou du lait… qui perdraient beaucoup d’agent si la population se mettait à
adopter un régime « paléo » ;
u
La Fédération Française des Diabétiques reçoit chaque
année des centaines de milliers d’euros des laboratoires
pharmaceutiques, comme Lily ou Merck.9 Les médicaments contre le diabète se prennent à vie… imaginez le
manque à gagner pour les labos si l’efficacité du régime
se savait !
Les autorités françaises sont en
retard sur la science
Et le plus grave, c’est que ces médicaments contre le diabète sont beaucoup moins anodins que ce qu’on essaie de
vous faire croire.
Pourtant, malgré l’accumulation des preuves scientifiques, les autorités françaises continuent de recommander aux diabétiques :
Xavier Bazin
u
De consommer une quantité énorme de glucides (plus
de 50 % des apports énergétiques journaliers), ce qui est
manifestement contre-productif ;
7
u
De consommer des féculents (pain, pâtes, patates) à
chaque repas, alors que ces aliments font augmenter
fortement le sucre sanguin et sont directement impliqués dans l’épidémie de diabète et de surpoids que les
pays occidentaux connaissent depuis 30 ans !
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
[8] Voir le « Le régime anti-diabète » sur le site web de la Fédération Française des Diabétiques
[9] Voir l’article du site Dur à Avaler qui traite des liens entre la Fédération
Française des Diabétiques et l’entreprise Coca-Cola
CHAPITRE 2
DES MÉDICAMENTS
ANTI-DIABÈTE TOUT
SAUF INOFFENSIFS
Quant au médicament de référence, le Glucophage (Metformine), il a beau être de très loin le plus recommandable, il n’est pas sans risque.
Il faut bien comprendre une chose : trouver une molécule qui réduit le taux de sucre dans le sang n’est pas
compliqué. Beaucoup de laboratoires y parviennent.
Il crée des carences en vitamine B12, une vitamine dont
votre cerveau a grandement besoin pour fonctionner.12
Il provoque aussi des troubles digestifs permanents, très
désagréables. Et dans de très rares cas, il tue le patient en
provoquant une acidose lactique.
Ce qui est difficile, c’est d’obtenir ce résultat sans détraquer l’organisme.
Car ce n’est pas pour nous embêter que notre corps se
met à maintenir un taux de sucre sanguin élevé. On ne
sait pas exactement pourquoi, mais c’est la meilleure « solution » qu’il a trouvé pour faire face aux agressions qu’il
subit, notamment l’ingestion d’aliments trop riches en
sucre, amidon et fructose.
N’oubliez pas que notre corps est d’une grande intelligence. Il sait mieux que personne comment produire le
meilleur état de santé, y compris dans l’adversité.
La régulation du sucre sanguin est un équilibre sophistiqué, qu’il est quasiment impossible de modifier à un point
de la chaîne sans créer des dégâts à un autre endroit.
Les laboratoires pharmaceutiques en sont donc réduits
à essayer des molécules, souvent un peu au hasard, et à
prier pour qu’elles produisent plus de bienfaits que de
catastrophes.
Inévitablement, dans la plupart des cas, cela se termine mal :
u
Les médicaments « sulfonylurées » (les sulfamides hypoglycémiant) couramment utilisés contre le diabète,
augmentent de 58 % le risque de décès par rapport au
médicament de référence (ils risquent aussi de vous
plonger dans le coma) ;10
u
L’Avandia, un antidiabétique lancé en fanfare en 2002,
a été retiré en catastrophe du marché en 2010 par
l’Agence Européenne du médicament parce qu’on s’est
aperçu (un peu tard) qu’il augmentait considérablement le risque d’infarctus ;
u
Les injections d’insuline, difficilement évitables
lorsque le diabète est très avancé, ont de graves effets
indésirables, dont celui… de faire grossir, un comble
lorsqu’on souffre déjà de diabète ! 11
8
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Même s’il a été isolé à partir d’une plante médicinale,
la Galega Officinalis, lui aussi comporte des effets secondaires non négligeables.
Même un médicament 100 % efficace
et sans risque devrait être évité
Tous ces effets secondaires sont connus et répertoriés.
Mais le plus inquiétant dans ce médicament, c’est que
personne ne comprend vraiment pourquoi et comment
il parvient à réguler le sucre dans le sang.
Ce n’est pas très rassurant : qui sait si l’on ne découvrira pas
de nouveaux effets indésirables dans quelques années ?
Mais au fond, les effets secondaires ne sont même pas le
plus gros problème.
Même si l’on trouvait une molécule « miracle » qui parvenait à stabiliser le sucre sanguin des diabétiques sans
désagrément, il faudrait tout de même éviter de succomber à la facilité. Parce que le diabète n’apparaît jamais par
hasard.
C’est la conséquence d’une hygiène de vie problématique
(stress, manque de sommeil, manque d’activité physique)
et d’une mauvaise alimentation (trop de sucre, de fructose, de féculents, de produits industriels et d’huiles
riches en oméga-6) qui produisent une inflammation de
l’organisme.
Le diabète n’est qu’une des manifestations de cette inflammation – la plus visible. Mais ses effets délétères sur
votre santé vont bien au-delà.
[10] European Association for the Study of Diabetes. Abstracts 200 and
201, presented Thursday, September 26, 2013
[11] Effect of patients’ risks and preferences on health gains with plasma
glucose level lowering in type 2 diabetes mellitus, Vijan S et al, JAMA
Intern Med, 2014 Aug
[12] Increased risk of cognitive impairment in patients with diabetes is
associated with metformin, Moore EM et al, Diabetes Care, 2013 Oct
CHAPITRE 2
Par conséquent, si vous vous contentez de stabiliser
votre excès de sucre sanguin par une pilule magique,
vous ne résoudrez pas le problème de fond qui vous a
mené au diabète… vous continuerez à malmener votre
organisme… et donc à ruiner votre santé !
Beaucoup de médecins savent bien tout cela.
Mais ils disent qu’ils n’ont pas le choix… qu’ils sont obligés de prescrire la Metformine car ils sont confrontés à
des patients qui refusent de changer leurs habitudes.
Cela arrive fréquemment, en effet. Et dans ce cas, le
médicament est précieux et inévitable.
Mais je prétends qu’un nombre beaucoup plus grand de
patients serait prêt à faire les efforts nécessaires si on
leur tenait ce discours de vérité :
9
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
u
Règle numéro 1 : Ne croyez pas que le diabète est incurable. Il est possible de le vaincre naturellement, et les
habitudes que vous prendrez pour y parvenir amélioreront aussi votre forme, votre énergie et votre santé ;
u
Règle numéro 2 : Ne suivez pas les recommandations
nutritionnelles officielles. Elles sont datées. Les dernières études scientifiques montrent qu’il est possible
de perdre du poids et de stabiliser votre sucre sanguin
avec beaucoup moins de sacrifices que vous ne l’imaginez ;
u
Règle numéro 3 : Essayez à tout prix de vous passer de
médicaments : même les pilules les moins dangereuses
ont des effets secondaires sérieux et ne s’attaquent pas
aux causes réelles de la maladie.
Xavier Bazin
CHAPITRE 3
POURQUOI
LE DIABÈTE
SE DÉVELOPPE ?
u
Le diabète sucré qui est la maladie dont nous parlons
ici ;
J’ai été frappé très tôt dans mes études par la gravité
potentielle du diabète. Mes stages hospitaliers m’ont
conduit dans un service de chirurgie vasculaire où on
opérait beaucoup de personnes ayant des troubles de la
circulation artérielle des membres inférieurs.
Le diabète sucré était donc défini par la présence de sucre
dans les urines, car normalement, elles en sont dépourvues.
J’ai alors vu trop souvent des patients amputés d’une ou
deux jambes à cause du diabète. Pour un jeune étudiant
en médecine, voir un patient assis sur son lit en train
de prendre son petit déjeuner avec ses 2 prothèses de
jambes posées au pied du lit, ça marque, croyez-moi !
Est-ce pour cela que très tôt j’ai eu envie d’étudier la nutrition ? Sans doute.
Mais surtout, mon parcours m’a permis de comprendre
qu’on pouvait éviter ces conséquences désastreuses chez
les patients diabétiques et je peux dire qu’après 30 ans
de consultations médicales, aucun de mes patients diabétiques n’a jamais été amputé.
Non pas que je sois meilleur médecin qu’un autre, mais
parce que j’ai eu la chance, par ma pratique, de rencontrer des patients motivés qui voulaient vraiment s’investir dans leur guérison.
Car je n’ai pas peur de l’affirmer : le diabète est une maladie qu’on connait bien et qu’on sait soigner sans avoir
recours à des médicaments, à condition de mettre en
place cette prise en charge suffisamment tôt et d’avoir
des patients motivés pour se soigner et changer leur hygiène de vie.
Je vais maintenant vous expliquer comment faire !
Un peu de science pour comprendre
la maladie
A partir de quel moment vous déclare-t-on le diabète ?
Le diabète, étymologiquement, se définit par la présence
anormale de sucre dans les urines. En effet, avant l’apparition des analyses biologiques, les médecins « goûtaient »
l’urine de leurs patients.
Ils ont ainsi différencié :
10
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
u
Le diabète insipide qui est une maladie très différente,
aux causes multiples, se caractérisant par une augmentation de la diurèse sans présence de sucre.
Aujourd’hui, le diabète est défini par un taux de sucre
dans le sang (ou glycémie) supérieur à 1.26 g / litre, car il
a été démontré que c’est à partir de ce taux que les complications du diabète peuvent apparaître.
La glycémie normale est comprise entre 0,7 et 1,10 g/l.
Entre 1,10 et 1,26 on parle parfois de pré-diabète.
Pour dépister le diabète, il suffit donc de faire un dosage
de la glycémie à jeun. D’autres examens existent pour
explorer cette maladie, mais je n’en citerai qu’un : l’hémoglobine glyquée A1C (Hb A1C). Ce dosage permet de
connaitre les pics de glycémie dans les 3 mois passés.
C’est une analyse souvent réalisée dès qu’un diabète
ou un pré-diabète est diagnostiqué. Il permet de mieux
connaitre l’efficacité des traitements et du régime. L’Hb
A1C est normalement inférieure à 6%. Au-dessus de 7%,
on considère que le diabète n’est pas équilibré.
Il est donc assez facile de faire le diagnostic d’un diabète
et de le surveiller. Ce qui compte c’est de comprendre
pourquoi cette glycémie est trop élevée.
Comme le diabète se développe
Nos cellules ont besoin de sucre pour leur fonctionnement. C’est le principal nutriment énergétique. Il est
essentiel en particulier pour les muscles (activités physiques), mais aussi le cerveau et certains organes qu’on
appelle « gluco-dépendants » comme les nerfs et la rétine.
Cela explique pourquoi il est essentiel que la glycémie
soit très stable dans le sang. Quand elle est trop basse,
c’est l’hypoglycémie et le malaise. Si elle est trop haute,
cela va abimer un certain nombre d’organes comme je
l’expliquerai un peu plus loin.
Pour réguler la glycémie, nous utilisons le pancréas qui
sécrète 2 hormones :
L’insuline qui permet de faire baisser le taux de sucre
dans le sang ;
CHAPITRE 3
Le glucagon qui permet à certains organes (surtout le
foie) de fabriquer du glucose quand on en manque.
Le Diabète Non Insulino-Dépendant (DNID) ou Diabète
de type 2 (DT2)
Une des causes du diabète est donc la défaillance du
pancréas qui ne fabrique plus assez d’insuline.
Dans ce cas, le pancréas continu à sécréter de l’insuline,
mais nos cellules n’y sont plus assez sensibles. On parleparfois de « diabète gras » du fait de son lien étroit avec
l’obésité et il touche surtout les individus après 50 ans.
Malheureusement, du fait de l’évolution de l’alimentation industrielle et de l’obésité, ce DT2 touche de plus en
plus de personnes jeunes, parfois même avant 20 ans.
Mais la cause la plus fréquente reste la diminution de la
sensibilité de nos cellules à l’insuline. Le pancréas fonctionne et même peut sécréter plus d’insuline que d’habitude, mais les cellules sont devenues insensibles à cette
hormone et le sucre reste dans le sang.
On parle alors de « résistance à l’insuline » ou « d’hyperinsulinisme » voire « d’intolérance au glucose ».
Mais pourquoi cela arrive-t-il ? La principale cause est
l’obésité qui rend nos adipocytes (cellules de stockage
des graisses) beaucoup moins sensibles à l’insuline. C’est
pourquoi il y a un lien direct entre diabète et obésité.
Il existe 2 types de diabète et il est essentiel de bien les
différencier
La suite de ce dossier va concerner le DT2 qui est le plus
fréquent et qui ne cesse de progresser dans le monde
entier
Les chiffres terriblement
inquiétants
Diabète de type 1
Diabète de type 2
Diabète Insulino
dépendant
Diabète Non Insulino
Dépendant
DID
DNID
Alors que le diabète touchait 30 millions de personnes en 1985, c’est près de 250 millions de personnes qui souffrent d’un diabète actuellement
dans le monde et on prévoit 330 millions en 2030 !
Surtout chez l’enfant
Surtout après 40 ans
90% sont des DT2.
Maladie auto-immune
Lié au surpoids
Pancréas détruit
adipocytes insensibles à
l’insuline
Insuline obligatoire
Régime prioritaire
Cette augmentation vertigineuse est totalement
parallèle à l’augmentation de l’obésité et si en 1985
la maladie touchait essentiellement des personnes
de plus de 40 ans, il n’est plus rare aujourd’hui de
diagnostiquer un diabète avant 20 ans !
Le Diabète Insulino-Dépendant (DID) appelé aussi
Diabète de type 1 (DT1).
C’est un diabète lié à la défaillance du pancréas et comme
son nom l’indique, il nécessite un traitement par insuline
(médicament uniquement injectable).
Il touche avant tout des personnes jeunes à cause d’une
anomalie immunitaire qui va détruire une partie du
pancréas. C’est une maladie auto-immune aux causes
multiples.
11
Si ces patients n’agissent pas sur leur alimentation et sur
leur poids, le pancréas va finir par s’épuiser et malgré
les traitements médicaux, ils pourront finir par devenir
« insulino-dépendant » et devoir être traités par insuline.
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
En France c’est plus de 3 millions de personnes
qui sont actuellement traitées pour un diabète.
Et on estime à 20% le nombre de diabétiques non
traités (car souvent peu ou mal diagnostiqués), ce
qui fait monter le nombre de malades à plus de 3,5
millions de Français.1
Ces chiffres sont particulièrement dramatiques
quand on sait que cette maladie est presque exclusivement liée à ce qu’on met dans notre assiette !
[1] http://www.invs.sante.fr/
http://www.afd.asso.fr/
CHAPITRE 3
Pourquoi et comment le DT2
apparait ?
Vous avez compris que le diabète de type 2 est avant tout
lié à l’alimentation et l’obésité. Parfois, les patients disent
« je ne comprends pas docteur, je ne mange pas de sucre,
je n’aime pas les desserts » ?
Mais le diabète n’est pas seulement lié à la consommation
de sucre même si celui-ci joue un rôle important comme
on le verra plus loin dans les conseils diététiques.
Une alimentation trop riche en calories et un manque
d’activité physique suffisent à faire le lit du diabète. Il
existe aussi une prédisposition génétique, mais qui n’a
rien d’inexorable.
prévues pour stocker des calories en cas de périodes de
jeûne ou de disette. Dès qu’on consomme des calories en
excès et surtout des glucides, de l’insuline est sécrétée et
envoie un message aux adipocytes pour qu’ils absorbent
le glucose circulant afin qu’il soit stocké sous forme de
triglycérides au sein de ces adipocytes.
Ce faisant, ces cellules graisseuses prennent du volume
et deviennent de moins en moins sensibles à l’insuline.
Le glucose va donc rester dans le sang, signant ainsi le
diabète !
Le DT2 est donc bien essentiellement une maladie liée
au surpoids.
Mais en quoi cet excès de sucre dans le sang est dangereux pour la santé ?
Au bout du compte, le mécanisme principal est simple
à comprendre : les adipocytes (cellules graisseuses) sont
Les complications du diabète
Tant que l’hyperglycémie n’est pas trop importante,
elle n’a aucune traduction clinique immédiate, ce qui
est fréquent dans ce diabète de type 2. C’est pourquoi
beaucoup de gens ont un diabète sans le savoir !
Ainsi, il n’est pas rare que le diagnostic de diabète soit
posé plusieurs années après le début de la maladie si
le patient ne fait jamais de dépistage.
C’est une des raisons qui fait la gravité du diabète, la
morbidité et la mortalité du diabète étant essentiellement dues aux complications plus difficiles à soigner
une fois qu’elles sont installées.
dicament ni aucune technique chirurgicale ne peut
y remédier. La seule chance est de compter sur les
capacités de réparation de l’organisme qui va créer
des néo-vaisseaux. Mais ce mécanisme n’est efficace
que si le diabète est contrôlé et peut quelquefois avoir
autant d’inconvénients que d’avantages comme on
peut le voir au niveau de la rétine.
Le sucre aura également une toxicité directe sur les
nerfs, entraînant ce qu’on appelle la neuropathie du
diabétique.
Enfin, le diabète participera activement aux maladies
cardio-vasculaires également favorisées par le surpoids :
• Hypertension artérielle
L’excès de sucre est avant tout toxique pour les vaisseaux sanguins et les nerfs.
Les organes qui vont souffrir du diabète sont ceux qui
dépendent beaucoup de leur « micro-circulation » :
• La rétine
• Artérite et Accidents vasculaires cérébraux
• Infarctus
Si nous avons l’âge de nos artères, alors on peut dire
que le diabète nous fait vieillir plus vite quand il n’est
pas bien traité.
• Le rein
• Les extrémités (mains et pieds)
Il faut bien comprendre que lorsque de tout petits
vaisseaux ou des capillaires sont bouchés, aucun mé-
12
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Bien entendu, toutes ces complications seront bien
plus importantes en cas de tabagisme.
Dr Eric Ménat
CHAPITRE 4
COMMENT
VOUS SOIGNER ?
tout trouvé : réduire drastiquement la consommation de
sucres.
La diététique, on l’a compris, est la pierre angulaire de la
prise en charge et même de la prévention du diabète.
Les raisons sont diverses et certaines sont évidemment
liées à l’argent. D’abord, beaucoup de personnes aiment
manger des aliments sucrés et il est difficile de réduire
cette consommation. Surtout que les gens stressés ont un
besoin presque incontrôlable de manger du sucre. Et des
gens stressés il y en a de plus en plus.
Les principales règles tourneront autour de 2 axes :
u
Contrôler son poids et même en perdre en cas de
surpoids important
u
Réduire énergiquement la consommation de sucres et
apprendre à bien choisir ces nutriments.
Règle numéro 1 : perdre du poids
Ce n’est pas le but de ce dossier que de développer la prise
en charge du surpoids et de l’obésité, car c’est une question complexe.
Je vous renvoie à mon livre écrit avec le Dr Eve Villemur :
« Maigrir par la nutrition comportementale » aux éditions
Thierry Souccar.
Ce livre est divisé en 2 parties : l’aspect nutritionnel et
l’aspect comportemental, car aujourd’hui, on le sait parfaitement, le contrôle du poids dépend au moins autant
de ce que nous avons entre les 2 oreilles que de ce que
nous mettons dans notre assiette. Sans une motivation
forte et surtout régulièrement entretenue, aucun régime
ne peut être efficace à long terme.
Et puis soyons réalistes : il est bien plus rentable sur le
plan financier de continuer à vendre tout un ensemble
d’aliments riches en sucres et en parallèle de vendre des
médicaments pour faire baisser le taux de sucre dans le
sang ! Et du côté des médecins, il est beaucoup plus compliquer d’accompagner un patient sur le plan nutritionnel, pour qu’il change réellement son alimentation sur le
long terme, plutôt que de lui prescrire un médicament.
Si vous êtes diabétique, suivez les conseils ci-après et
vous aurez besoin de moins de médicaments. Parlez-en
à votre médecin, il sera ravi de vous accompagner dans
ce travail personnel s’il vous sent motivé et convaincu !
Sucres lents et sucres rapides
La nutrition reste tout de même essentielle et répond à 2
principes incontournables :
Réduire les sucres, mais lesquels et jusqu’où ? Il me faut ici
prendre un le temps de vous expliquez ce que vous n’entendez malheureusement que trop rarement.D’abord,
je veux vous rappeler que les mots « sucres » (au pluriel)
et « glucides » sont équivalents. Le « sucre » (au singulier)
c’est le sucre en morceaux ou en poudre que vous mettez
dans le café ou le yaourt. C’est du saccharose, un glucide
simple.
uRéduire les sucres,
Les glucides sont principalement divisés en 2 types :
u
Augmenter les protéines ainsi que les légumes et
crudités.
• Les glucides ou sucres RAPIDES (le saccharose en
fait partie)
Ca tombe très bien puisque la réduction des sucres est
aussi la priorité en cas de diabète.
• Les glucides ou sucres LENTS
Règle numéro 2 : Réduire les glucides
Nous en arrivons donc au point central : les glucides
appelés aussi « sucres ».
Car finalement, si le diabète est défini par l’excès de sucre
dans le sang et si la cause principale est la baisse de l’efficacité de l’insuline, le principal traitement du diabète est
13
Vous allez me dire, « mais si c’était si simple, pourquoi ne
le fait-on pas plus souvent ? »…
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Plus un glucide est rapide, plus il pénètre rapidement
dans le sang, faisant ainsi monter plus rapidement le
taux de sucre (glycémie) et nécessitant des sécrétions
plus importantes d’insuline.
On comprend donc facilement qu’en cas de diabète, il
faudra avant tout réduire, voire supprimer les sucres
rapides. Par contre, les sucres les plus lents pourront être
conservés en quantité modérée.
CHAPITRE 4
Quand on est diabétique, il est donc indispensable de
connaitre « l’index glycémique » des aliments. Cet index
reflète la « rapidité » du sucre. Plus l’index est élevé et plus
le sucre est rapide. Ainsi, le glucose a un index glycémique
(IG) de 100, car c’est le sucre le plus rapide. Cela signifie
déjà que tous les aliments industriels contenant du sirop
de glucose (et il y en a beaucoup à devront être supprimés drastiquement de l’alimentation du diabétique. Les
autres sucres les plus rapides sont souvent assimilés aux
aliments ayant un goût de sucre : confitures, sodas, pâtisseries … C’est vrai, mais c’est une définition restrictive
qui oublie certains sucres parmi les plus rapides : le pain
blanc et ses équivalents (biscotte, buns, panini et le pire
de tous, le pain de mie) et certaines formes de pomme de
terre (la purée en particulier).
Voici un tableau reprenant l’IG des principaux aliments
14
Aliment
Bière
IG
110
Glucose
100
SODA
Pomme de terre au four
Pain blanc (baguette)
90
90
90
Riz et blé soufflé
85
Corn Flakes
80
Chips
Pain campagne
Pastèque
Barre chocolatée
Pomme de terre à l’eau
Sucre blanc
Maïs
Confitures
80
72
75
70
70
70
70
70
Riz blanc
60
Banane
Jus d’orange industriel
Pain complet
Pates
Riz complet ou basmati
Pâtes complètes
Pain au son
Boulghour
Petits pois
Raisin
Jus d’orange frais
Haricots rouges
Quinoa
Pomme - poire
60
65
55
50
50
45
45
45
40
40
40
40
35
35
Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Carottes crues
Haricots verts
Lentilles
35
30
30
Chocolat noir > 72 %
22
Fructose
20
Vous constatez que le pain blanc est encore plus rapide
que le sucre blanc et on comprend mieux, à la lecture
de ce tableau, pourquoi le diabète est aussi fréquent.
La majorité des aliments industriels modernes sont des
sucres très rapides et quand on sait qu’un sucre rapide
va créer dans les 2 heures qui suivent sa consommation,
des fringales souvent incontrôlables favorisant ainsi un
grignotage permanent, on comprend pourquoi les jeunes
consomment autant d’aliments et boissons sucrées et
pourquoi on trouve des DT2 avant 20 ans !!! Sans parler
de l’augmentation vertigineuse de l’obésité. Que ce soit
pour un diabète, une obésité ou simplement pour rester
en bonne santé, il est conseillé de consommer plutôt les
aliments d’index glycémique inférieur ou égal à 50 et de
limiter au maximum les autres.
En termes de quantité, les spécialistes nous disent régulièrement que 50 % des calories que nous mangeons devraient être apportées par des glucides. Mais cette règle
concerne uniquement les sujets sains qui pratiquent une
activité physique régulière. Car vous devez savoir que les
glucides n’ont qu’un seul intérêt pour le fonctionnement
de l’organisme : leur apport calorique. Ce dernier n’est pas
inutile, car sans cette énergie, il est difficile de mener une
vie normale. Mais on devrait consommer uniquement
les calories que l’on dépense réellement. Cela veut dire
que si vous êtes sportif, vous aurez intérêt à consommer
plus de glucides (les coureurs du tour de France mangent
1 kilo de pâtes par jour). Mais si vous êtes plutôt sédentaire, alors il sera préférable de réduire significativement
votre consommation de glucides, même les lents !
Des règles simples à mettre en
œuvre
Si vous êtes diabétique de type 2, les règles sont simples
au final : il faut absolument réduire la consommation de
sucres en éliminant au maximum les sucres rapides. C’est
à ce prix qu’il sera possible de réduire les traitements et
surtout les risques de complications graves du diabète.
Mais il faut bien manger et ne pas avoir faim sinon, adieu
les bonnes résolutions. C’est pourquoi il est important
d’augmenter la consommation de légumes, mais aussi de
protéines maigres.
CHAPITRE 4
Un menu type anti-diabète
Le chrome et le zinc en priorité
Petit déjeuner :
1 thé vert
des œufs et/ou du jambon (même si vous avez du
cholestérol en excès)
2 tranches de pain complet
en cas de faim plus importante, une compote sans
sucres ajoutés.
Le chrome est un oligoélément qui n’est pas simple
à trouver dans notre alimentation. Il est pourtant
essentiel dans la physiologie du diabète.
Déjeuner :
1 assiette de crudités avec 1 vinaigrette à l’huile
d’olive
1 bonne portion de protéines maigre (poisson,
volaille)
Des légumes à volontés avec des aromates et un
peu d’huile d’olive
1 fruit ou 1 compote ou 2 carrés de chocolat noir
> 80%
Il va améliorer la sensibilité à l’insuline et rendre
ainsi cette hormone plus efficace. C’est aussi un
cofacteur de plusieurs enzymes nécessaire au
métabolisme des sucres et des graisses. En cas de
diabète débutant ou installé, la consommation de
chrome sous forme de complément alimentaire
est souvent bénéfique. On prendra en moyenne
pour un adulte, 200 µg de chrome trivalent matin
et soir (sous forme de chlorure ou de picolinate de
chrome). Cette dose peut être doublée si l’action
n’est pas suffisante.
Prendre du chrome en prévention ne parait pas
utile, mais des études montrent clairement que la
prise de chrome en cas de troubles métaboliques
installés permet de réduire le taux de sucre dans le
sang et dans une moindre mesure de triglycérides.
Il n’a pas été décrit d’effets secondaires de la prise
de chrome, mais demandez conseil à votre médecin afin qu’il surveille l’évolution de votre biologie.
Collation : des fruits sous toutes les formes, frais,
cuits ou oléagineux), mais en évitant les fruits
séchés bien trop sucrés.
Diner :
Soupe ou salade
100 gr de céréales complètes +/- 100 gr de légumes secs
1 cuiller à soupe d’huile riche en oméga-3 (colza,
lin)
Du poisson (sardines en particulier)
ou galette de soja ou un peu de fromage
Compote ou fruit et/ou yaourt
Si votre diabète est récent, changer d’alimentation
peut changer du tout au tout le pronostic de votre
maladie. Mais si ce diabète évolue depuis plusieurs
années et que le pancréas est déjà « fatigué », il est
possible que la diététique ne suffise plus. Même si
elle reste primordiale, plusieurs solutions naturelles peuvent y être associées avec des résultats
très intéressants.
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Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Le zinc est un composant de l’insuline et à ce titre
est essentiel pour sa synthèse. Or, les carences en
zinc ne sont pas rares. Demandez à votre médecin qu’il fasse doser votre taux de zinc et s’il est
inférieur à 10 µmol/litre, il faudra envisager de se
supplémenter. Surtout que le zinc a une action sur
beaucoup d’enzymes impliquées dans le métabolisme du sucre. Or, on constate que les diabétiques
sont plus souvent carencés en zinc.
On trouve du zinc dans les fruits de mer, mais il
sera souvent nécessaire de se supplémenter avec
des compléments alimentaires. Un apport de 15 à
30 mg de zinc par jour permet de réguler les taux
de sucre dans le sang à condition de surveiller
son taux sanguin de zinc pour ne pas dépasser les
normes.
CHAPITRE 5
DES PLANTES EN
RENFORT DE LA
LUTTE CONTRE
LE DIABÈTE
La phytothérapie peut être d’une grande aide en cas de
diabète. Plusieurs plantes pourront être utilisées afin de
compléter l’action des changements nutritionnels.
GYMNEMA Sylvestris
Elle est surtout utile dans les premières phases du diabète. Son premier effet est de réduire l’appétence pour
le goût sucré en agissant sur les papilles gustatives,
mais pour cela, il faut prendre la plante directement
dans la bouche. C’est ainsi qu’elle est utilisée en médecine ayurvédique depuis plus de 2500 ans. Mais elle est
aussi active directement sur le diabète grâce à d’autres
principes actifs comme l’acide gymnémique. On choisira
donc des gélules de Gymnema Sylvestris titré en acide
gymnémique. 1 gélule avant les 3 repas, éventuellement
à ouvrir dans la bouche.
GARCINIA Cambodgia
C’est une de mes plantes préférées dans le diabète, car
elle est aussi intéressante dans la prévention des cancers.
Son action est multiple sur les troubles métaboliques. Elle
aide à contrôler l’obésité, les triglycérides, le cholestérol
et donc le diabète. Elle doit être titrée à 60% en Hydroxycitrate, son principe actif.
Prendre 1 à 2 gélules avant les 3 repas.
Cette plante est souvent vendue comme produit amaigrissant, mais ne soyez pas dupes, seul un régime adapté permet de perdre du poids. Mais le Garcinia sera un très bon
adjuvant d’une alimentation comme décrite ci-dessus.
GINSENG
Le ginseng a de nombreuses propriétés et c’est avant
tout un très bon stimulant physique et intellectuel. C’est
d’abord pour ces raisons qu’il faut l’utiliser.
Son action dans le diabète est modérée, mais si on est
fatigué ou si on a besoin d’être stimulé, par exemple pour
affronter un nouveau travail ou préparer un examen, la
prise de gélules de ginseng pourra participer à la réduction du taux de sucre dans le sang.
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Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
Prendre 2 à 3 gélules de ginseng le matin et le midi
Attention à ses effets secondaires à type de nervosité ou
de palpitations
CANNELLE
Voilà encore une plante (ou plutôt une écorce) qui présente de nombreuses propriétés. Elle est antioxydante,
antibactérienne avec un effet d’assainissement de l’intestin très intéressant en cas de dysbiose.
Elle est aussi antidiabétique ! Son effet est moins spectaculaire que les plantes ci-dessus, mais reste tout de
même utile. Les études montrent que la consommation
régulière de 1 à 3 grammes de cannelle permet de réduire
les taux de sucre dans le sang. Pour ma part, je la prescris
surtout en poudre pour parfumer les plats. Si on l’aime,
elle donnera un bon gout aux laitages ou aux compotes
et évitera l’utilisation du sucre. Que des bénéfices ! Si on
ne l’aime pas, il est toujours possible de l’utiliser en gélules : 2 gélules 2 fois par jour en moyenne.
FENUGREC
Les graines de fenugrec ont montré un effet antidiabétique en améliorant l’action de l’insuline et en diminuant
l’absorption des sucres. Mais en même temps, elle peut
augmenter l’appétit chez des personnes convalescentes.
Il faudra donc se méfier de cet effet si on est en surpoids.
Malgré tout, 1 gramme de graines de fenugrec améliore la
glycémie en réduisant l’insulinorésistance. Cette plante
pourra donc être associée aux précédentes si nécessaire.
OLIVIER feuilles
Je terminerai cette liste non exhaustive de plantes actives par les feuilles d’olivier. Elles sont surtout connues
et utilisées en cas d’hypertension. Mais si on choisit
des extraits de feuilles d’olivier titrées en oleuropéine,
on aura le double effet sur la tension et le diabète. C’est
pourquoi je prescris cette plante à mes patients qui
présentent les 2 pathologies : hypertension et diabète.
A elles seules, les feuilles d’olivier peuvent être insuffisantes, mais intégrées dans une prise en charge globale
comme je l’ai décrit dans les pages précédentes, elles ont
toute leur place.
Posologie minimale : 1 gélule titrée à 20 % en oleuropéine
avant les 3 repas.
Dr Eric Ménat
CHAPITRE 6
LE DIABÈTE, CE
FLÉAU QUI POURRAIT
ÊTRE VAINCU !
On constate que le diabète est une maladie que l’on
connait et que l’on maitrise parfaitement. Autant il nous
reste beaucoup de choses à comprendre dans le domaine
du cancer ou d’autres maladies graves comme la sclérose
en plaques, autant il est possible aujourd’hui de prévenir
et guérir le diabète.
Cela demande de la motivation de la part du patient qui
est le premier à devoir agir, mais cela demande aussi du
courage aux pouvoirs publics pour oser dire que bon
nombre d’aliments industriels sont tout aussi toxiques
que le tabac.
Le tabagisme mettra entre 20 et 40 ans à créer un cancer
ou un infarctus alors que la consommation d’aliments industriels riches en sucres rapides pourra mettre moins de
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Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments
20 ans à créer un diabète. Pourquoi ? Simplement parce
qu’on ne vous dit pas qu’ils sont dangereux pour la santé !
Et si le nombre de diabétiques augmente de façon aussi vertigineuse, c’est parce que le grand public n’est pas
informé objectivement des risques d’une surconsommation d’aliments sucrés et de produits raffinés.
De votre côté, n’attendez pas qu’on vous prenne par la
main, prenez votre santé et votre alimentation en main.
Et n’attendez pas la découverte du médicament miracle.
En 30 ans de recherches médicales acharnées (imaginez
le jackpot pour le laboratoire qui trouvera un médicament contre le diabète !), le meilleur remède allopathique,
celui qui offre le meilleur profil efficacité/sécurité reste
la metformine connue 1959 !
On n’a pas fait mieux depuis et entre temps, le nombre
de diabétiques a été multiplié par 10 !! Vous comprenez
à quel point la victoire contre le diabète dépend avant
tout de vous !
Dr Eric Ménat
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