n°40 - octobre 2019 Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible ! Il n’y aurait « rien à faire » contre le diabète. Faux ! Le Dr Roy Taylor de l’Université de Newcastle a démontré qu’en perdant rapidement 15 % de sa graisse corporelle, on pouvait venir à bout de la maladie. Normand Mousseau, auteur de « Comment j’ai vaincu le diabète sans médicament » témoigne. Annie Casamayou (pour Santé Corps Esprit) : À 46 ans, vous avez appris que vous étiez diabétique de type 2. Comment avez-vous reçu cette annonce ? Normand Mousseau : C’était en mai 2013 et ça a été vraiment un choc. Clairement, je ne m’y attendais pas du tout puisque je pensais avoir un mode de vie plutôt sain et être en bonne santé. Je suis allé consulter un médecin pour une infection qui ne guérissait pas. Il m’a prescrit un onguent et m’a envoyé faire des analyses de sang. Quand il a eu les résultats, il m’a annoncé que j’étais diabétique : ma glycémie était à 2,6 g/l, alors que la valeur normale se situe entre 0,72 et 1,1 g/l ; j’étais donc à plus du double du seuil. En réalité, j’aurais dû m’attendre à devenir diabétique, car je cumulais plusieurs facteurs de risque : j’ai plusieurs diabétiques dans ma famille, je pesais 104 kg à ce moment-là, beaucoup trop pour mon 1,80 m et, en plus, j’étais loin d’être physiquement actif même si je marchais un peu tous les jours. J’ai eu beaucoup de mal à me faire à l’idée d’être malade, j’avais beaucoup de projets pour m’occuper encore plusieurs décennies et je comptais bien vivre suffisamment longtemps pour les réaliser. Or, avec le diabète, mon espérance de vie diminuait brutalement de 9 ans, et mon espérance de vie en santé, donc de qualité, de 12 ou 15 ans. J’ai questionné le médecin pour savoir ce que je pouvais faire pour guérir. Il m’a expliqué que le SOMMAIRE Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible !................... 1 Les champignons de Paris combattent aussi le diabète .......4 Des virus la sauvent d’une infection incurable...........5 Énergie et bonne humeur : le cercle vertueux des sportifs....5 Cette protéine naturelle protège vos yeux de la dégénérescence...5 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence............. 6 Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive........................... 19 Ce régime (facile) va redonner de la souplesse à vos genoux...23 Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie..................24 Proches aidants : prenez aussi soin de vous !.......... 27 Messieurs, si vous êtes un peu douillets, rassurez-vous : c’est que votre mémoire fonctionne bien.........................32 Agenda.....................................35 Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible ! diabète était une maladie chronique et dégénérative. Il m’a conseillé de mieux manger, de perdre du poids et de prendre les médicaments qu’il me prescrivait pour faire baisser la glycémie et contrôler la maladie. A.C. : Vous avez suivi à la lettre les recommandations de votre médecin. Cela a-t-il donné des résultats ? N.M. : J’ai tout de suite décidé d’appliquer très sérieusement le programme de mon médecin, j’ai revu mon mode de vie et mes habitudes alimentaires en profondeur. J’ai fait attention à mon alimentation, j’ai supprimé le grignotage, le sucre, les chips, les biscuits, le chocolat, etc., j’ai suivi les conseils du guide alimentaire canadien qui dit, en gros, que la moitié de l’assiette doit être des légumes crus ou cuits, avec un peu de féculents et des protéines. Je me suis aussi mis au sport, progressivement, en augmentant peu à peu l’intensité. Au bout de deux ou trois mois, je faisais des séances de 45 minutes de course à pied 3 ou 4 fois par semaine. Tout cela m’a permis, au bout de 8 mois, de perdre 12 ou 13 kg et, dans le même temps, le médecin a augmenté ma médication. C’est vrai qu’une fois que les médicaments ont été assez élevés, ma glycémie a chuté énormément et est revenue dans les valeurs cibles, sous réserve que je maintienne mes efforts concernant mon nouveau mode de vie. En effet, à chaque mesure de la glycémie, c’était la surprise. Il suffisait d’un plat de spaghettis la veille pour que mon niveau de sucre sanguin bondisse le matin. Il y avait toujours cette instabilité et en plus mon poids stagnait, je n’arrivais plus à maigrir. J’ai fini malgré tout par atteindre 90 kg, le poids que j’avais vingt ans en arrière. Puis je suis parti passer trois mois à Paris, et là, la tentation était grande. J’ai résisté, mais la frustration commençait à me gagner. 2 Normand Mousseau est professeur de physique à l’Université de Montréal, spécialiste des matériaux complexes et de la biophysique. Diagnostiqué du diabète de type 2 en 2013, il est l’auteur du livre : « Comment j’ai vaincu le diabète sans médicament » aux Éditions Thierry Souccar (2016). Je me rendais compte que j’étais condamné à surveiller sans cesse mon alimentation et à ne pas oublier de prendre mes médicaments. Si jamais je m’autorisais un écart, le lendemain j’en voyais les conséquences sur ma glycémie. J’ai réalisé que, quoi que je fasse, un jour ou l’autre j’allais finir par perdre le contrôle de la maladie et que le diabète allait progresser. Ça a été le point de départ de ma réflexion. La première année de ma vie de diabétique avait été consacrée à me reprendre en main, maintenant j’étais prêt à passer à l’étape suivante : comment puis-je faire pour guérir du diabète ? A.C. : Quand on cherche, on finit par trouver. C’est ce qui s’est passé ? N.M. : Dès le lendemain matin, je me suis mis à fouiller sur Internet. Évidemment, j’ai trouvé un peu de tout : « boire du thé vert est indispensable », « il faut éviter de manger des carottes et au contraire ajouter du vinaigre », etc. En outre, nulle part on ne parlait de guérir, seulement de maîtriser la glycémie. Finalement, je suis tombé sur un article d’un journaliste dans The Guardian, un quotidien anglais réputé. Ce journaliste avait été diagnostiqué diabétique de type 2 en dépit d’un poids tout à fait normal. Il avait mis en place un régime draconien en se basant sur les travaux de Roy Taylor, un chercheur de l’université de Newcastle au Royaume-Uni et au bout de 11 jours de régime, sa glycémie à jeun était revenue dans les normes et restait stable sans médicament. En tant que physicien et chercheur à l’université, j’ai accès aux revues professionnelles, je suis donc allé lire directement les publications de Taylor. À partir de là, j’ai plongé dans la littérature scientifique en remontant toutes les références citées pour évaluer la pertinence des travaux de ce chercheur. Tout ce que j’ai lu m’a convaincu, son hypothèse était parfaitement crédible. En résumé, il s’est appuyé sur les guérisons surprenantes constatées chez les patients qui avaient subi une chirurgie bariatrique. La chirurgie bariatrique, c’est lorsqu’on pose un bypass ou un anneau gastrique dans le but de diminuer la quantité de nourriture ingérée pour faciliter la perte de poids. Outre une perte de poids très importante, la chirurgie bariatrique induit généralement une amélioration rapide et durable de la santé des patients, y compris une amélioration de la glycémie qui intervient en moins d’une semaine après l’opération. Taylor a donc proposé à un petit groupe de patients diabétiques un régime fortement réduit en calories de façon à reproduire les effets de la chirurgie bariatrique. Il a obtenu des résultats impressionnants : les patients étaient en rémission et n’avaient plus besoin de traitement. Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible ! Les données avaient encore besoin d’être confirmées par des essais à plus grande échelle, pourtant la solidité scientifique de son approche m’a convaincu. Il y avait probablement de bonnes chances que ça fonctionne pour moi aussi et, de toute façon, le pire que je pouvais perdre avec un régime comme ça, c’était du poids ! A.C. : Comment avez-vous mis en place ce régime ? N.M. : La diète recommandée par Taylor n’est pas forcément facile à appliquer, mais elle est vraiment simple. Il s’agit de consommer un maximum de 700 calories par jour pour perdre du poids en peu de temps. Je me suis donc mis aux substituts de repas à 160 ou 170 calories deux fois par jour, et le soir je mangeais un plat relativement normal avec une grande portion de légumes, des haricots verts, du brocoli, etc. et un filet de poulet ou une autre protéine pour remplir un peu l’estomac. J’ai évité de mettre de l’huile trop calorique, mais j’ajoutais du vinaigre, des aromates ou de la sauce soja pour relever. J’ai suivi ce régime une première fois durant huit ou neuf jours, puis j’ai arrêté, car je devais partir en voyage. Dès le quatrième jour, ma glycémie avait chuté à un niveau acceptable et j’ai arrêté de prendre mes médicaments. Je suis resté sans traitement pendant encore deux semaines après la fin du régime ; je n’en avais pas besoin, ma glycémie restait basse. Elle a quand même fini par remonter et j’ai repris mon traitement. Mais le plus important, c’est que j’ai compris que si je maintenais suffisamment longtemps la diète, j’allais pouvoir me débarrasser définitivement du diabète. Je me suis donc remis au régime à deux autres reprises au cours des mois suivants, à chaque fois sur dix ou douze jours. Évidemment, entre ces périodes à 700 calories, je faisais attention à ne pas reprendre le poids perdu. C’était en 2014 et j’ai atteint le poids de 75 kg. Depuis, ma glycémie à jeun reste toujours dans les normes, juste un peu plus élevée que celle d’une personne non diabétique. Je n’ai plus à me préoccuper de mon taux de sucre ni à éviter les desserts, je mange normalement et officiellement je ne suis plus diabétique. Si jamais je rechutais, je sais ce qu’il me resterait à faire : je reprendrais le régime. J’ai compris que si je maintenais suffisamment longtemps la diète, j’allais pouvoir me débarrasser définitivement du diabète. A.C. : Ce n’est quand même pas un régime facile à suivre, comment avez-vous fait pour y parvenir ? N.M. : Bien sûr, les deux ou trois premiers jours on a faim, puis ça passe. Ce qui reste ensuite, c’est que l’on ne pense qu’à une seule chose, manger ! Cela dit, quand on se met au régime, qu’importe le nombre de calories, je crois que cette idéelà nous préoccupe en permanence. Ce qui est important dans le régime de Taylor, c’est de boire beaucoup d’eau, au moins deux litres. Il y a aussi une astuce pour tromper la faim : prendre de l’eau pétillante, ça n’apporte aucune calorie et beaucoup de bulles. Dans les essais cliniques, les participants suivaient le régime durant huit semaines. En raison de mon agenda, je l’ai fait durant un laps de temps plus court, et si je dois suivre un régime drastique pendant dix jours, j’avoue que ça ne me perturbe pas vraiment. Bien sûr, c’est un régime déséquilibré, d’ailleurs j’ai entendu beaucoup de nutritionnistes dire combien il était épouvantable et néfaste pour la santé. Les études pourtant sont très claires, il ne comporte aucun risque pour une personne qui n’a pas d’autres problèmes de santé que le diabète. Si l’on regarde ce qui se passe pour les personnes qui ont subi des périodes de famine, on voit bien qu’on a tous des réserves. De plus, grâce aux substituts de repas et aux légumes, on consomme assez de fibres, assez de protéines et de vitamines pour répondre aux besoins du corps. D’ailleurs, je n’ai pas constaté de baisse d’énergie, j’ai continué à travailler tout à fait normalement pendant le régime. Par contre, si l’on souffre d’une autre pathologie que le diabète, si l’on est traité avec de l’insuline ou un autre médicament, évidemment il sera préférable de voir son médecin d’abord. D’un autre côté, il faut comprendre que l’on parle seulement d’alimentation. On exagère parfois un peu, les gens dans les périodes de famine n’avaient pas tous un médecin et un nutritionniste à côté d’eux pour leur expliquer comment passer au travers. A.C. : Vous êtes la preuve vivante qu’il est possible de guérir du diabète. Comment la science explique-t-elle que perdre du poids suffise à en sortir ? N.M. : Taylor a formulé l’hypothèse que la réduction brutale de l’apport calorique causée par la réduction de la taille de l’estomac après les chirurgies bariatriques forçait l’organisme à brûler rapidement la graisse contenue dans les organes internes. Une fois que le pancréas et le foie ont perdu leur graisse, les cellules peuvent retrouver leurs fonctions normales, ce qui fait que la sensibilité à l’insuline revient à des niveaux considérés comme normaux et que la production d’insuline par les 3 Vaincre le diabète sans médicament : c’est possible ! cellules bêta du pancréas s’améliore significativement. Il a publié une étude où l’on mesurait la graisse dans le pancréas des personnes obèses avant et après une opération bariatrique. Avant l’opération, les diabétiques avaient 15 % de graisse en plus que les non-diabétiques. Après l’opération, en quelques jours, la graisse dans le pancréas des patients diabétiques s’abaissait au même niveau que les autres, alors qu’on ne constatait aucune perte de graisse pancréatique chez les non-diabétiques. C’est la preuve que les diabétiques ont tendance à accumuler de la graisse dans le pancréas, et c’est cela qui empêche cet organe de remplir ses fonctions correctement. Pour une raison qui n’est pas claire, car il n’y a encore aucune étude là-dessus, pour que la graisse dans les organes internes soit brûlée efficacement et que les cellules du pancréas reprennent des forces, il faut passer par un régime à très faible teneur en calories. Le principe, c’est de perdre beaucoup de poids et si possible rapidement. Il n’y a pas de norme pour savoir combien de kilos il faut perdre, ça dépend de chacun, il faut maigrir jusqu’au moment où la glycémie se stabilise. A.C. : Une fois les kilos envolés, il faut aussi ne pas les reprendre. Comment y parvenez-vous ? N.M. : En effet, le plus important et le plus difficile, c’est de ne pas reprendre de poids. En fait, sans le savoir et sans avoir rien planifié, j’ai procédé de la bonne façon. Je ne me suis pas embarqué directement dans les phases de régime sévère. D’abord, durant la première année qui a suivi le diagnostic, j’ai appris à manger correctement et je me suis mis au sport. Le sport est aussi un facteur à ne pas négliger. Ce n’est pas cela qui permet de perdre du poids, mais ça améliore considérablement l’absorption de l’insuline, les cellules la captent mieux. Ce n’est pas suffisant de faire de la marche, il faut que les muscles travaillent, que ce soit avec la musculation, la course, le vélo, etc. Donc, durant la première année, j’ai perdu 15 kg et j’ai maintenu cette perte de poids. Ensuite, entre chaque période de régime draconien, j’ai fait de même. Cela m’a pris du temps pour trouver la façon de ne pas reprendre du poids. Quand on maigrit beaucoup, on ne peut pas manger comme avant, tout simplement parce que l’on consomme moins d’énergie, le métabolisme de base est moins élevé. Je ne prétends pas que ce soit facile, mais c’est faisable. Mon conseil, c’est de commencer par apprendre à manger sainement et à être heureux avec cette manière de s’alimenter. Un régime à 700 calories ne vous apprend rien du tout sur une bonne alimentation. Quelqu’un qui ne sait pas manger et qui se met au régime seulement durant deux mois ne saura pas ce qu’il faut faire pour maintenir le poids perdu. Il est indispensable d’apprendre d’abord à avoir une nouvelle relation à la nourriture. Je reconnais avoir une certaine obsession à vouloir maintenir mon poids, car je sais en tant qu’ancien diabétique que mon pancréas est fragile. Si je reprenais du poids, il est probable que je développerais de nouveau la maladie. J’ai peur de cette maladie et je refuse d’en subir les conséquences désastreuses : perdre la vue, être amputé, avoir des problèmes de reins, etc. Chacun doit trouver sa motivation et prendre le temps d’apprendre à manger. Propos recueillis par Annie Casamayou Naturopathe Actualités ɕɕLes champignons de Paris combattent aussi le diabète Agaricus bisporus ! Ce n’est pas un sortilège, mais le nom scientifique du champignon de Paris qui, sous une apparence quelconque, fait pourtant des miracles ! Ce champignon, comme tous les prébiotiques, a la capacité de stimuler les bonnes bactéries de notre intestin. Et notamment les bactéries à l’origine de la production des acides gras à chaîne courte. C’est ce que révèle une étude1 menée par le Penn State’s College of Agricultural Science : manger 85 g de 1. 4 champignons favoriserait la prolifération d’acides gras à chaîne courte à l’effet bénéfique sur les troubles métaboliques tels que le diabète de type 2. Dans cette maladie, la conversion en énergie, par l’insuline, du sucre présent dans le sang est moins efficace, ce qui se caractérise, chez le patient, par des hyperglycémies chroniques. Or les champignons de Paris donneraient un coup de pouce à l’insuline et aideraient, ainsi, à pallier les problèmes d’excès de glucose dans le sang. Yuan Tian et al., “Prebiotic effects of white button mushroom (Agaricus bisporus) feeding on succinate and intestinal gluconeogenesis in C57BL/6 mice”, Journal of Functional Foods, juin 2018, https://doi.org/10.1016/j.jff.2018.04.008 Actualités ɕɕDes virus la sauvent d’une infection incurable Une jeune fille âgée de 15 ans atteinte de mucoviscidose a été infectée par la bactérie Mycobacterium abscessus après une transplantation de poumons en septembre 2017. Or… cette bactérie résiste aux antibiotiques. Une situation qui risque malheureusement de se produire de plus en plus souvent au vu du nombre croissant de bactéries résistantes aux traitements. Cette fois-ci, pourtant, l’histoire ne se finit pas mal. Grâce à l’administration d’un cocktail de trois virus mangeurs de bactéries (des phages) efficaces contre M. abscessus, la jeune fille a en effet pu combattre l’infection. Après 72 heures, ses plaies infectées ont commencé à s’assainir. Et après 6 semaines de traitement (à raison d’une dose toutes les 12 heures), son infection avait totalement disparu ! C’est grâce à la phagothérapie, méthode utilisée avant l’arrivée des antibiotiques dans le monde médical, que l’équipe1 de médecins est parvenue à sauver cette jeune fille de l’infection incurable. Cette méthode, qui revient peu à peu sur le devant de la scène, semble pouvoir contrecarrer la perte d’efficacité des antibiotiques, avec comme limite (ou plutôt comme difficulté) le fait qu’un virus ne combat qu’une seule bactérie à la fois. Un obstacle qui ne diminue en rien l’espoir placé dans ce traitement. 1. 2. 3. ɕɕÉnergie et bonne humeur : le cercle vertueux des sportifs Il existe des centaines de bonnes raisons physiologiques de faire du sport. D’autant que notre humeur et notre niveau d’énergie s’en trouvent également stimulés. C’est ce que révèle une nouvelle étude2 américaine. Quatre fois par jour, 242 adultes (de 15 à 84 ans) ont évalué leur humeur (de « très heureux » à « très triste ») et leur niveau d’énergie (de « très fatigué » à « plein d’énergie »). En même temps, l’intensité de leur activité physique était automatiquement comptabilisée. L’intérêt de cette méthode est de mettre en corrélation les différentes données : comment l’activité physique, l’humeur et le niveau d’énergie s’associent, s’influencent (ou non), et quel est l’impact collectif de ces facteurs sur les différents systèmes. Et les résultats sont plutôt encourageants pour toutes celles et ceux qui ne trouvent pas la motivation pour se mettre au sport : une activité sportive est suivie d’une amélioration de l’humeur et de l’énergie. Or une augmentation de l’énergie s’accompagne par la suite d’une augmentation de l’activité physique. Il ne peut donc ressortir que du bon de ce cercle vertueux. ɕɕCette protéine naturelle protège vos yeux de la dégénérescence Les myopes n’ont pas de chance : alors qu’ils subissent déjà les contraintes d’une vision bancale, voilà qu’ils ont également davantage de risques de subir un décollement de la rétine. En outre, alors qu’on corrige avec succès les différentes myopies, l’opération de « recollement » de la rétine ne garantit pas de retrouver sa vision totale. En plus d’avoir porté des lunettes une grande partie de leur vie, les myopes ont donc plus de risques de souffrir de malvoyance, voire de cécité. Mais… une équipe de chercheurs franco-suisses a fait une découverte3 qui pourrait changer la donne ! Ils ont réussi à prouver que l’excès de fer pouvait nécroser et tuer les cellules rétiniennes : les personnes souffrant de décollement rétinien qui récupéraient le moins leur vision après l’opération étaient celles dont la saturation de fer dans la partie vitrée de l’œil et dans le liquide sous-rétinien était la plus élevée. Mais leur découverte ne s’arrête pas là : ils ont également trouvé la solution à ce problème ! La transferrine (protéine naturelle), en traitement d’appoint à la chirurgie, permet d’améliorer les qualités visuelles des patients. Les résultats de cette recherche pourraient améliorer le quotidien de nombreuses personnes puisque, selon ces scientifiques, toutes les maladies dégénératives de la rétine sont dues à une accumulation de fer… et seront donc potentiellement contrebalancées par une transfusion de transferrine. Rebekah M. Dedrick et al., « Engineered bacteriophages for treatment of a patient with a disseminated drug-resistant Mycobacterium abscessus », Nature Medicine, mai 2019, https://doi.org/10.1038/s41591-019-0437-z K. R. Merikangas, et al., « The findings appear in the journal JAMA Psychiatry. Funding for the study came from the National Institute of Mental Health », JAMA Psychiatry, décembre 2018, DOI: 10.1001/jamapsychiatry.2018.3546 Alejandra Daruich et al., « Iron is neurotoxic in retinal detachment and transferrin confers neuroprotection », Science Advances, janvier 2019, DOI: 10.1126/sciadv. aau9940 5 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence Dossier Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence Pourtant dotée de multiples vertus, l’armoise fait débat depuis de nombreuses années. D’un côté des études montrent qu’elle pourrait participer aux traitements contre le paludisme, la maladie de Lyme, la babésiose et même le cancer, d’un autre elle reste interdite à la vente. Pourquoi ce grand écart entre science et législation ? Qui a intérêt à limiter l’accès à cette plante ? Pour nous aider à y voir clair dans une situation compliquée, les Docteurs Éric Ménat et Vincent Reliquet ont mené une enquête minutieuse et uni leurs plumes dans un document inédit. Dr Eric Ménat Médecin généraliste à orientation homéopathie et phytothérapie. Diplômé en nutrition et carcinologie clinique. Spécialisé dans les infections froides chroniques et enseignant en phytothérapie à la faculté de Montpellier et de Grenoble. Dr Vincent Reliquet Médecin généraliste, le Dr Vincent Reliquet est cofondateur, avec le Dr Michel de Lorgeril, de l’AIMSIB (Association internationale de médecine scientifique indépendante et bienveillante) qui vise à évaluer en toute indépendance la qualité et la pertinence des produits de santé (aimsib.org). L e 27 janvier 1973, les accords de Paris actent définitivement le désengagement américain dans la guerre du Vietnam et leur cuisante défaite. Dans toutes les écoles de guerre occidentales, c’est la consternation et la stupeur : comment la meilleure armée du monde, disposant d’une totale suprématie 6 aéronavale et équipée des matériels militaires dernier cri, a-t-elle bien pu se faire tailler en pièces par une armée de « nöng phu »1 ? Il était de plus admis que le paludisme, absolument endémique dans la jungle vietnamienne, interdisait théoriquement toute présence pérenne d’une armée dans un lieu si inhospitalier à moins qu’elle ne dispose de médicaments antiamarils préventifs et curatifs en énormes quantités. Les troupes américaines bénéficiaient bien de traitements à bases de quinine puis de chloroquine. Sur la fin de la guerre, le Walter Reed Institute, dépendant de l’Armée Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence américaine mit même au point pour ses troupes deux produits théoriquement encore plus efficaces, la méfloquine et l’halofantrine. Les Viêt-Cong, eux, n’ont jamais eu accès à ces produits. Comment ont-ils réussi alors à survivre dans ce milieu hostile et profiter de leur éclatante santé pour infliger une défaite sans appel à un adversaire aussi chimiquement protégé ? En réalité, dès le début de la guerre du Vietnam, un accord secret vit le jour entre Hô Chi Minh, le leader nord-vietnamien, et Mao Zedong, son homologue communiste chinois. Nous parlons du « projet 523 », parce que né le 23 mai (1967). Pour protéger du paludisme les « troupes de libération du Sud-Vietnam », Mao s’engagea à produire, sécher et livrer à travers les 1300 km de frontières terrestres sino-vietnamiennes des quantités astronomiques de leur plante antiamarile connue depuis le fond des âges sous le nom de « qing hao ». L’envahisseur américain est alors bien loin de se douter que ces cargaisons d’innocent fourrage, régulièrement repérées par ses avions, allaient en partie décider du sort de la guerre… Qing hao ou armoise annuelle (Artemisia annua) ! Les Chinois utilisent le qing hao depuis la nuit des temps. Les Européens auraient tout aussi bien pu en profiter puisque cette plante pousse également en Occident. Son nom scientifique est Artemisia annua, une plante de la famille des… Armoises ! Utilisée d’abord en décoction2 dans de l’urine (si, si !), puis en infusion, la Chine ancestrale a su en isoler un principe actif, le « qing hao su », appelé plus tard artémisinine, Le paludisme, une maladie qui décimait la France ! Toutankhamon est mort impaludé 3 . Richelieu contracta la maladie en 1628 au siège de… La Rochelle, notre riante préfecture de Charente-Maritime ! Il écrivit alors : « La fièvre ardente des marais m’assaille sans cesse et m’oblige à ne sortir qu’en litière4. » Les libérateurs américains pendant la Seconde Guerre mondiale constatèrent avec surprise que, dans de nombreux foyers européens, le paludisme persistait encore en 1944, particulièrement en Italie, en Sicile et en Sardaigne. Le nombre de ses dénominations démontre d’ailleurs notre constante préoccupation à son égard : malaria, paludisme, fièvre palustre, fièvre des marais, fièvre tierce, quarte, fièvre intermittente, cachexie… C’est un glorieux médecin militaire français, le Dr Alphonse Laveran, qui découvrit en 1880, alors qu’il était en poste à Alger, le plasmodium et sa responsabilité dans la maladie. Il reçut le prix Nobel de médecine en 1907. Les régions endémiques actuelles ne touchent plus que les zones intertropicales et c’est l’Afrique subsaharienne qui dénombre presque neuf cas sur dix. En 2017, la maladie, dans sa phase aiguë, a touché 219 millions d’humains dans 87 pays (90 % en Afrique), sans parler des centaines de millions de personnes chroniquement infectées (on estime à 3,4 milliards le nombre de personnes exposées au paludisme, dont 1,2 milliard à un risque élevé5). Toujours en 2017, elle aurait provoqué 435 000 décès, dont 61 % chez des enfants de moins de 5 ans6 ! capable de traiter le paludisme dans ces régions où la maladie est endémique et touche la quasi-totalité de la population.3-4-5-6 Les traitements historiques : la quinine et ses dérivés Par prélèvement des écorces de quinine rouges et jaunes originaires de la Cordillère des Andes réduites en poudre, on soigna les « fièvres tierces » dès le XVII e siècle en Europe7. Cette poudre donna la quinine, un alcaloïde naturel. On saluera avec respect la perspicacité de nos Anciens qui ont su découvrir l’effet de cette écorce à une époque où l’on ne connaissait ni la cause de la maladie ni la composition chimique de la plante. L’Histoire de France retiendra par exemple que le Grand Dauphin, fils de Louis XIV, fut guéri de son paludisme par ingestion d’une quinine administrée par son médecin particulier venu d’Angleterre8. Il était à l’époque difficile d’évaluer la quantité de principes actifs présente dans les écorces, variables d’un arbre à l’autre, ce qui rendait évidemment le traitement aléatoire. Ce sont les chimistes français Joseph Pelletier et Joseph Caventou qui, en 1820, surent les premiers extraire les principes actifs de l’écorce de quinquina. Cela donnera lieu à publication en février 1821 dans le « Journal de pharmacie et des sciences accessoires ». Ils découvrirent que la base fébrifuge du quinquina était constituée de deux alcaloïdes qu’ils appelèrent quinine et cinchonine. Ils se lancèrent alors dans la fabrication de la quinine. En 1826 leur atelier put ainsi traiter 138 tonnes d’écorce de quinquina pour en extraire… 1800 kilos de sulfate de quinine. En rendant leur 7 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence Le coin des spécialistes Il existe en 2019 cinq espèces connues de Plasmodium, protozoaires unicellulaires susceptibles de déterminer de telles parasitoses chez l’homme, dont : yy Plasmodium falciparum responsable de la forme la plus maligne du paludisme. yy Plasmodium vivax, Plasmodium ovale et Plasmodium malariae qui occasionnent des formes cliniques moins sévères. yy Plasmodium knowlesi, de découverte plus récente chez l’homme en Malaisie, rare, mais susceptible de provoquer des formes aussi sévères que falciparum. Le cycle évolutif du parasite donne des sueurs froides aux étudiants en médecine tant il est complexe à retenir. Il nécessite la présence de deux hôtes, l’homme et une femelle particulière de moustique, du genre anophèle. Le réservoir de parasites est strictement humain (sauf pour knowlesi, partagé avec les grands singes au moins) ce qui veut dire que le paludisme n’existe que si les présences conjointes, humaine et anophèle, y sont effectives. Le cycle de reproduction comprend deux phases yy Une phase sexuée, dite sporogonique, qui se déroule chez l’anophèle à partir d’un repas sanguin prélevé par piqûre d’un humain infecté par la forme gamètocytes du parasite, et qui se terminera par l’inoculation à l’homme de sa forme sporozoïte stockée dans les glandes salivaires invention publique, ils permirent à qui le voulait d’en tirer parti9. La mentalité des découvreurs de médicaments indispensables a bien changé depuis deux siècles… Si la molécule d’amino-4-quinoléine (quinine) peut paraître à première vue formidable (antiamarile, 8 du moustique à l’occasion d’un repas sanguin suivant prélevé chez l’humain. Cette phase est courte, deux semaines en cas de conditions climatiques favorables. yy Une phase asexuée dite schizogonique ; elle se déroule chez l’homme, dans le foie d’abord où le parasite se multiplie, puis les formes mérozoïtes du parasite colonisent les globules rouges, se transforment en trophozoïtes puis en schizontes capables de faire naître jusqu’à 32 nouveaux mérozoïtes (après éclatement de l’hématie-hôte) qui eux-mêmes recoloniseront d’autres globules rouges. Après plusieurs jours d’évolution de la maladie, tous les schizontes arrivent à maturité en même temps et font éclater leurs hématies dans un même ensemble (d’où le terme d’hémolyse) sur un rythme quotidien (fièvre quotidienne à P. knowlesi), ou tous les deux jours (fièvre tierce à falciparum, vivax et ovale), ou tous les trois jours, fièvre quarte (à malariae). Certains trophozoïtes se transforment en gamétocytes mâles ou femelles pouvant persister libres dans le sang pendant deux semaines, aptes à se faire à nouveau aspirer par un anophèle femelle affamé et le cycle recommence. Il peut exister une schizogonie hépatique très retardée chez vivax et ovale pouvant entrainer un accès palustre des mois voire des années après une inoculation ; c’est le classique accès de fièvre récurrent chez l’ancien militaire bougon retiré des anti-pyrétique, anti-crampes), voire super-festive (elle est spontanément fluorescente quand elle est soumise aux rayonnements UV des boîtes de nuit et vous ravira dans le mélange dénommé gin-tonic) elle demeure très toxique à haute dose pour le système nerveux, les capillaires colonies et qui pouvait survenir parfois des dizaines d’années après son retour au pays. On considérait il y a encore vingt ans les schizontes réfugiés dans le foie comme inexpugnables. Les choses ont changé, nous le verrons plus loin. Rappel fondamental : la sortie d’une zone impaludée ne veut pas dire que la prévention antipalustre s’interrompt immédiatement aussi ! Qui sait si vous n’avez pas été piqué et impaludé sur le tarmac de l’aéroport le jour de votre retour ? Il est donc absolument nécessaire de poursuivre votre prévention encore trois à quatre semaines après votre retour en cas d’utilisation de médicaments antipalustres (une semaine suffit si utilisation des tisanes appropriées) afin de bloquer le cycle asexué et laisser les derniers sporozoïtes inoculés mourir de vieillesse… La crise d’accès palustre L’incubation de la maladie, une fois la piqure d’insecte effectuée, dure de 7 jours au plus court (chez falciparum) jusqu’à 21 jours (malariae). La classique fièvre périodique ou accès palustre simple est accompagnée de céphalées et d’arthromyalgies violentes, d’ictère, de vomissements, de diarrhées profuses, mais un accès pernicieux mortel peut survenir à tout moment par apparition de troubles ventilatoires, par hyperthermie mal supportée voire hémolyse massive, insuffisance rénale, déshydratation, par coma ou troubles ioniques divers10. sanguins et les plaquettes, donc prudence. Fait tout à fait extraordinaire, la quinine découverte il y a plus de deux siècles a traversé le temps et reste toujours utilisée à ce jour pour traiter très officiellement certains accès palustres un peu particuliers. Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence D’innombrables molécules antiamariles ont ensuite vu le jour, permettant aux laboratoires pharmaceutiques de se livrer à une féroce guerre de brevets en vue d’augmenter leur chiffre d’affaires : Plasmoquine, Rhodoquine, Atabrine, Sontochine, Halofantrine, Amiodaquine, Sulfadoxine-pyriméthamine, Resochine enfin dans les années 1950 que l’on rebaptisa… Chloroquine et qui fut introduite sur le marché français en 1949 sous le nom de Nivaquine©, avec la carrière exceptionnelle qu’on lui connaît. Attention, le produit n’est pas sans risques de complications, particulièrement sur le plan ophtalmologique pour qui en consomme beaucoup et/ ou longtemps…10-11-12 Mais la fin du XXe siècle a vu l’efficacité de ces médicaments antiamarils (de la quinine à la chloroquine) s’épuiser inexorablement dans de très nombreuses régions du monde, en particulier en Asie du Sud-Est, dans le nord de l’Amérique du Sud et en Afrique. Les plasmodiums sont devenus résistants, en particulier à la chloroquine, probablement du fait de l’inconséquence humaine, car dans les années 1950, un Brésilien du nom de Pinotti imposa que l’on ajoute de la chloroquine à doses notoirement insuffisantes… dans du sel de table13, avec vente forcenée du produit en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie, des endroits qui, comme par hasard, sont devenus les plus à problèmes ! Les zones de chloroquino-résistance Tous les ans, depuis les années 1960, il faut redessiner la carte du monde en fonction de la sensibilité des plasmodiums vis-à-vis de la chloroquine. • Zone I : pas de résistance, • Zone II : présence de chloroquinorésistance, • Zone III : multirésistance. On comprend aisément que les zones II et III nécessitent l’emploi de molécules différentes et plus puissantes ou de spectres plus larges. On mit au point la Savarine®, associant la chloroquine à du proguanil, puis la Malarone®, utilisée dès 2000, associant l’atovaquone au proguanil (certainement la plus prescrite actuellement), mais au prix d’effets indésirables neuropsychiques et digestifs non négligeables. Il faut surtout citer la super redoutable méfloquine (Lariam® mis sur le marché par le laboratoire Roche), grevée de fréquentes complications psychiatriques avec installation de syndromes anxiodépressifs si sé- vères qu’ils poussent parfois ses consommateurs au suicide, voire au meurtre gratuit. Une molécule remontant à la guerre du Vietnam que les Américains ont inventée puis, un jour, totalement interdite. C’est à cause de ce médicament que le chanteur Stromae a mis brutalement fin à sa carrière en 2015 pendant une tournée en Afrique : gravement intoxiqué, il s’est décrit au bord du suicide et demeurait psychologiquement trop fragile, même deux ans après l’arrêt de l’utilisation de la méfloquine, pour pouvoir reprendre sa trépidante vie d’artiste14. Le maintien sur le marché français du Lariam® est proprement scandaleux. Les armées françaises et américaines en ont interdit l’usage depuis 2015 de même que 28 pays, États-Unis inclus15. La France vous le propose toujours sans complexe16 ! N’ingérez surtout pas cette molécule et demandez expressément à votre médecin de vous proposer un autre traitement préventif si vous partez dans une région à risque. Encore plus incroyable, ce produit apparaît toujours dans la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé. On rêve, ou plutôt on cauchemarde17… Du temps où on s’inoculait le paludisme exprès… L’idée peut sembler consternante et pourtant elle fut largement mise en pratique dans les années 1920 pour traiter entre autres… la syphilis, et à tous ses stades ! En effet, suivant les préceptes chers à René Quinton11 redécouverts par André Lwoff12, il était couramment admis, à l’époque, que le fait de provoquer une forte fièvre à au moins quatre reprises chez un syphilitique pouvait le débarrasser du Treponemas pallidum responsable de sa maladie13. La malariathérapie pratiquée par le Dr Wagner von Jauregg à Vienne, en 1917 (photo), consistait à inoculer le parasite du paludisme afin de provoquer un « choc thermique » qu’il espérait salvateur pour certaines maladies psychiatriques, dont les patients atteints de syphilis tertiaire. Naturellement, le malade pouvait rester impaludé à vie, mais on admettait largement à l’époque que c’était un risque à prendre et qu’il était bien moins déshonorant de décéder du paludisme que de la neuro-syphilis… 9 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence Armoise et Artémisinine : traitements d’avenir Les années 2000, triomphe de l’artémisinine en traitement des crises Les phénomènes de chloroquinorésistance devenant réellement préoccupants, l’industrie du médicament s’est vue dans l’obligation d’innover. Anicroche de taille, aucune nouvelle molécule chimique ne se révélait assez efficace ou d’un rapport efficacité/tolérance acceptable. Les travaux de Tu Youyou et de son artémisinine leur tendaient les bras ! Mais la commercialiser sous cette forme acculerait toutes ces firmes à la ruine, car on ne peut breveter une molécule naturelle et connue depuis 2000 ans… Une idée germe alors dans les services R & D de ces géants de la chimie : inventer des dérivés biosynthétiques de l’artémisinine (donc possiblement brevetables) et les mélanger à d’anciens médicaments antiamarils sans grand intérêt sous prétexte de diminuer les risques de résistances en cas d’administration de l’artémisinine en monothérapie.18 Nouveau jackpot industriel avec la mise sur le marché de la classe des « ACT » (pour « Artemisinin Combined Therapy »). Le succès fut à nouveau au rendez-vous et les royalties aussi ! On peut ainsi trouver diverses molécules associées à un dérivé d’artémisinine comme l’artémether, ou l’artesunate, ou encore la dihydroartemisinin (DHA)19 : ●● De la luméfantrine associée à l’artémether, vendue en France sous le nom de Riamet® et dans d’autres pays sous les noms de Amartem® ou de Coartem®. 10 Les aventures de la Pr Tu Youyou, prix Nobel de médecine en 2015… et aussitôt disparue Retour en Asie et à la guerre du Vietnam. Tu Youyou, chercheuse chinoise née en 1930, se voit confier par Mao le redoutable honneur de mener à bien son « projet 523 ». C’est elle et son équipe qui ont isolé l’un des principes actifs de l’Artemisia annua, l’artémisinine. Dès 1972, soit cinq ans seulement après le début de ses recherches, tout était écrit et déjà publié. La Pr Tu Youyou savait parfaitement où chercher, car après avoir exhumé les plus anciens traités de phytothérapie chinoise, elle démarra très vite ses recherches à partir de la bonne plante, Artemisia annua. Et le résultat s’en est trouvé accéléré… Le comble, c’est que pour de pures raisons politico-financières, aucune diffusion des travaux de Tu Youyou ne se fit jour industriellement parlant pendant les trente ans qui suivirent, au grand dam de nombreux médecins indépendants qui ferraillèrent inutilement contre l’OMS pour que celle-ci ne protège plus les intérêts des industriels commercialisant des médicaments antiamarils de moins en moins efficaces. Le jour où les grands laboratoires pharmaceutiques décidèrent d’incorporer l’artémisinine à l’arsenal thérapeutique des accès palustres, tout changea ! D’obscure chercheuse chinoise, Tu Youyou devient alors célèbre, ses travaux se popularisent et en 2015 c’est la consécration : la voilà bombardée prix Nobel de médecine quarante ans après la fin de ses travaux, ce qui n’a vraiment aucun sens autre qu’industriel… évidemment ! Par ailleurs, la Pr Tu Youyou a totalement disparu du paysage médiatique et universitaire une fois son prix Nobel obtenu ! On murmure dans les milieux autorisés que ses travaux l’avaient portée bien au-delà des simples effets antiamarils de l’artémisinine avec démonstration d’effets thérapeutiques exceptionnels sur certains cancers19. Son grand âge n’explique pas son silence dans le dossier de l’armoise… Ses travaux feraient-ils de l’ombre aux traitements actuels du cancer ? Peu de choses sont brevetables avec l’artémisinine et si son efficacité se confirmait aussi en cancérologie, les risques financiers seraient énormes pour les laboratoires. À ce jour il n’existe plus aucun doute pour personne : les effets secondaires de l’artémisinine sont rarissimes, les précautions d’emplois sont à peu près nulles et la sécurité du produit est telle qu’on peut la proposer à tous les âges sans restriction, même en cas de grossesse. Merci la nature ! Aucun effet secondaire grave à redouter par voie orale, de possibles et très rares anémies hémolytiques ont été relevées par utilisation de la forme injectable qui reste néanmoins rarement utile. Pr Tu Youyou Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence ●● De l’amiodaquine associée à l’artesunate donne naissance au Coarsucam ® (non disponible en France, mais première association à dose fixe antipaludique validée par l’OMS et une des plus utilisées en Afrique). présenterons seulement aux plasmodiums une, deux, voire trois molécules antiamariles pour les combattre, car systématiquement ces parasites sauront muter et s’en défendre. ●● L’Artequin® associe artesunate et méfloquine. Il faut éviter à tout prix ce médicament. ●● De la pyronaridine associée à l’artesunate donne le Pyramax® sorti en 2018 et surtout utilisé en Afrique. ●● De la piperaquine associée au dihydroartemisinin, vendus sous différents noms dans le monde, comme : Duo-Cotexquin®, Artekin®. En France on retrouve cette molécule associée à l’artenimol dans l’Eurastim®. À noter l’étonnante existence du Rectocap®, un suppositoire qui ne contient que de l’artémisinine sous sa forme DHA, particulièrement bienvenue en cas d’impossibilité à déglutir (trop jeune âge, coma, etc.) ou de mauvaises conditions sanitaires pour l’emploi de solutions injectables. Après nous avoir rabâché que l’artémisinine ne devait jamais être utilisée en monothérapie, on nous en propose désormais une déclinaison commerciale… Cette longue énumération n’est pas gratuite. Elle montre à quel point le marché du paludisme intéresse les firmes qui y voient une manne financière sans fin quand on connait la démographie en Asie et en Afrique et la très large diffusion de la maladie dans ces populations. Elle explique aussi la bataille industrielle que se livrent les grands groupes pharmaceutiques afin de se tailler des parts de marché conformes à leurs attentes dans des pays à faibles revenus. Elle doit faire comprendre ensuite qu’à chaque fois que l’artémisinine est associée à un produit de synthèse, celui-ci est susceptible de générer un effet secondaire sévère ou une contre-indication absolue à l’usage dudit produit. En Afrique, une boîte de médicaments sur deux est une contrefaçon En Afrique, elle nous fait toucher du doigt une réalité abominable, celle de la contrefaçon particulièrement lucrative des médicaments antiamarils, endémiques en Afrique où ce continent est hélas inondé de faux d’origine indienne et asiatique, où même les autorités sont parfois incapables de reconnaître les contrefaçons des vrais médicaments. Une véritable économie parallèle s’est ainsi créée avec une puissance financière équivalente aux laboratoires pharmaceutiques officiels, dont les bénéfices faramineux sont possiblement supérieurs à 200 milliards de dollars par an, mais dont les pratiques sont évidemment bien plus inavouables. On comprend ainsi pourquoi à peu près une boîte de médicaments sur deux en Afrique est… fausse. Vers une résistance à l’artémisinine ? L’idée selon laquelle il faudrait traiter préventivement les touristes avec les mêmes molécules chimiques que les habitants représente une énorme erreur d’analyse écologique à cause du risque de mutation des plasmodiums. On l’a déjà payé avec l’apparition de la chloroquino-résistance, on risque de le payer de nouveau si la résistance à l’artémisinine se généralise. La bataille contre le paludisme ne sera jamais gagnée tant que nous C’est ce qui est arrivé pour la quinine, surtout pour la chloroquine, et c’est ce qui commence déjà à bien se dessiner pour l’artémisinine. Deux études publiées en juillet 2019 dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases confirment cette situation très inquiétante de résistance du Plasmodium falciparum à l’artémisinine. Le responsable de ces travaux, le Dr Martin de Smet, coordinateur du groupe de travail sur le paludisme à Médecins Sans Frontières (MSF), précise : « La résistance aux traitements a toujours commencé en Asie du Sudest et ensuite elle passe en Inde et de là elle se propage facilement en Afrique. La recherche est à la peine face à l’évolution constante du parasite. On a pu trouver de nouvelles combinaisons de médicaments pour contrer la mutation de la maladie. La pipéraquine, la molécule contre laquelle le parasite a développé une résistance, a été remplacée au Cambodge en 2017 par une autre molécule, la méfloquine, combinée à l’artésunate. » Vous ne rêvez pas, ce médecin de MSF nous parle de la méfloquine du Lariam®, source des dramatiques effets secondaires que l’on vient de décrire, qui est interdite presque partout dans le monde et que certains groupes de pression nous proposent de réintroduire de manière ubiquitaire, sans le moindre complexe ! L’affaire ne dérange pas tant le commerce du médicament, car tous les dix à vingt ans les brevets tombent et les laboratoires se trouvent dans l’obligation de trouver d’autres molécules à commercialiser. Donc, stratégiquement, épuiser l’artémisinine et la rendre inefficace à terme 11 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence a financièrement du sens, mais demeure désespérant sur le plan éthique… Les nombreux défenseurs du totum de la plante (l’ensemble des constituants et des propriétés de celle-ci) insistent au contraire pour respecter la prodigieuse puissance de ces végétaux pris dans leur ensemble. Il s’agit ainsi de délivrer d’un seul coup 400 principes actifs dont une vingtaine au moins serait antiamarile et certains autres seraient des immunostimulants et des antioxydants tout aussi utiles pour les populations indigènes20. Naturellement, les défenseurs des molécules isolées vous diront que nous ne connaissons rien de la plupart de ces composés inclus dans Artemisia annua ou Artemisia afra dont nous allons vous parler ci-dessous. C’est en partie vrai… Mais vingt siècles d’une utilisation régulière à travers le monde devraient permettre à l’ensemble de la communauté médicale de pouvoir se rassurer quant à l’innocuité de ces végétaux, et les études récentes que nous allons vous exposer sont suffisantes pour nous faire dire que cette solution est sans aucun doute la plus encourageante actuellement. Ce qui ne devra pas nous dispenser de réaliser la plus rigoureuse étude de leurs compositions. Aujourd’hui l’urgence vitale est au traitement le plus efficace et à la meilleure prévention. Pourtant l’affaire est loin d’être gagnée, car dans une de ses dernières mises à jour l’OMS campe sur ses positions rétrogrades et écrit ceci, en anglais uniquement21 : « A number of herbal remedies made of A. annua dry leaves are suggested for the treatment and prevention of malaria. However, WHO does not recommend the use A. annua plant material in any form, including tea, for the treatment or the prevention of malaria. » 12 Bien sûr, toutes les sociétés savantes occidentales, aux mêmes mains que l’OMS, entonnent le même refrain de l’horreur sanitaire en feignant de ne pas connaître les vingt siècles d’utilisation sans heurts de ces deux plantes ni les résultats des études récentes… Quand une armoise en cache tant d’autres Le genre « Armoise » ou plutôt « Artemisia » regroupe des centaines d’espèces qui peuvent se présenter sous forme d’herbacées, d’arbrisseaux ou même d’arbustes avec des propriétés variables et absolument pas toutes étudiées. Dans ce genre, on retrouve des plantes aussi différentes que l’estragon, le génépi ou encore… la grande absinthe ! Nous ne nous intéresserons ici qu’à deux espèces d’Armoises seulement, mais l’avenir devra élargir nos recherches vers d’autres variétés comme A. absinthum, sibieri, maritima, herba alba voire apiacea qui toutes ont déjà démontré un potentiel antiamaril certain22. Notez que l’absinthe, la sulfureuse boisson alcoolisée du XIXe siècle, était initialement utilisée par les soldats français postés en Algérie dans un but strictement… antiamaril ! C’est son importation en métropole qui a donné lieu à une profusion notoire d’excès que la morale a fait disparaître… Armoise annuelle, Artemisia annua C’est la plante utilisée en Chine sous le nom de Qing hao depuis 2000 ans, qui fut rapportée par Marco Polo en Europe. Poussant très facilement, elle a remonté tranquillement la vallée du Rhône pour s’installer durablement dans toute l’Europe. L’armoise annuelle a été ramenée en France par Marco Polo, il y a 700 ans On l’appelle aussi Absinthe chinoise ou Armoise chinoise. C’est une herbacée annuelle odorante, de la grande famille des Astéracées. Elle présente des feuilles palmatiséquées recouvertes de fines soies et de petits capitules globuleux de 2 à 3 mm à involucre blanchâtre23. En thérapeutique on utilise les feuilles dont la composition a été particulièrement étudiée. Elles contiennent 0,1 à 0.5 % d’artémisinine, une lactone sesquiterpénique, mais aussi des huiles essentielles qui lui donnent une partie non négligeable de ses propriétés : artémisia-cétone, 1,8-cinéole, alpha­ pinène et béta-pinène pour ne citer que les plus connues. Et comme toutes les plantes, elle contient des antioxydants (flavonoïdes) et quelques autres molécules, dont des polyines et coumarines. L’artémisinine pénètre rapidement dans les globules rouges et s’accumule dans la paroi des parasites qui deviennent alors inactifs. Elle inhibe la croissance de Plasmodium falciparum à des concentrations très faibles et permet même de se débarrasser du portage hépatique (il n’y a plus de risque de résurgence de la maladie), ce qu’aucune thérapeutique chimique à ce jour n’avait réussi à réaliser. Fini le bougon militaire en Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence position des populations locales. Cela peut aussi expliquer pourquoi on essaye de limiter à tout prix l’utilisation de cette plante qui pousse naturellement dans les pays qui en ont besoin : non seulement cela créerait une concurrence pour leurs médicaments (y compris les nombreuses contrefaçons), mais en plus amputerait d’autant les sources de matière première indispensables pour les laboratoires ! L’armoise annuelle agit par désactivation du parasite incriminé retraite qui déclenche un accès palustre des années après son retour au pays. Avec l’artémisinine on sait que cela devient de l’histoire ancienne ! Extraordinaire propriété supplémentaire, Artemisia annua (comme A. afra) utilisée en plante entière (tisane) rompt le cycle de contamination de l’anophèle. En effet, en cas de piqûre par cet insecte, comme aucun gamétocyte ne sera aspiré, le cycle de contamination peut s’interrompre définitivement. Quand on vous dit qu’il y a du neuf dans le traitement du paludisme ! La concentration d’artémisinine est faible dans la plante, et non seulement cette molécule est active à très faible dose, mais de plus il existe des synergies entre toutes les différentes molécules que contient naturellement la plante24 ; les extraits totaux ont montré une activité systématiquement supérieure à celle de composés isolés25. On commence alors à comprendre de ce fait le peu d’intérêt des médicaments chimiques à base d’artémisinine ou de dérivés de cette molécule face au totum de la plante qui, présenté en extraits secs à la dose de 1 g/jour, semble susceptible de guérir des paludismes résistant aux thérapies combinées 26 ! De plus, l’artémisinine isolée aurait des propriétés anticancéreuses27-28 et serait active sur la maladie de Lyme29, la leishmaniose30, la bilharziose31, la trypanosomiase32, voire sur les infections à VIH33. Le principal problème pratique de l’utilisation d’A. annua en Afrique, c’est de l’y faire pousser. Il peut exister une teneur variable en artémisinine en fonction de la région de culture, de la qualité du sol, de la période de récolte, voire des conditions de séchage et de stockage. Même si l’artémisinine est loin de représenter la principale molécule active, ces différences pourraient se traduire par une moindre efficacité ou une nécessité d’augmenter la quantité de plantes utilisée. De plus, en Afrique la plante peut s’installer dans une phase de dormance aussi incompréhensible qu’aléatoire, sans compter qu’A. annua nécessite potentiellement jusqu’à deux arrosages par jour, ce qui peut poser d’insolubles problèmes dans certaines régions désertiques. Un autre problème rencontré aujourd’hui est lié à l’achat massif par les laboratoires pharmaceutiques de l’armoise annuelle produite dans le monde entier afin de pouvoir en extraire l’artémisinine et fabriquer leurs médicaments brevetables, ce qui laisse bien peu de plantes à dis- Artemisia afra, la petite sœur méconnue On l’appelle l’Armoise africaine en opposition à Artemisia annua qui vient initialement d’Asie. Elle fait partie de la même famille des Astéracées. C’est une herbacée, très bien adaptée au climat africain. Elle est présente dans de très nombreux pays de ce continent sous forme de petits buissons dont la taille varie entre 60 cm et 1 m. On connait son activité anti­ plasmodium depuis plus d’une dizaine d’années 34. Sa célébrité vient surtout d’une étude réalisée par les Drs J. Munyangi et L. CornetVernet35 qui a montré l’efficacité de cette plante (voir plus loin). Or, si Artemisia annua contient peu d’artémisinine, Artemisia afra n’en contient pas du tout (ou quelques traces). Il nous faut aussi citer les travaux remarquables de Pierre Lutgen36 en Belgique et de Pamela Weathers37 aux États-Unis qui tous convergent vers les mêmes résultats : A. afra se révèle « la grande inattendue africaine » du traitement tant curatif que préventif du paludisme, à tous ses stades et pourtant sans contenir d’artémisinine, mais présentant une grande richesse en flavone lutéoline et d’autres molécules qui nécessiteront d’être étudiées en détail. Il est probable que, comme pour A. annua, ce soit le totum de la plante qui se révèle le plus efficace ! 13 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence Les tisanes d’armoise : un témoignage à l’origine de tous les doutes Artemisia afra : une action préventive ET curative Naturellement, il est évident que des études approfondies sur cette plante, son mode d’action et sa posologie optimale sont nécessaires, mais afra donne beaucoup d’espoir aux Africains qui sont infectés par le paludisme dès leur plus jeune âge. Autre avantage de cette plante : elle risque moins d’être « confisquée » par l’industrie pharmaceutique puisqu’elle ne contient pas d’artémisinine. Selon nos sources, l’antenne africaine de l’OMS aurait récemment tendu une oreille favorable aux propositions thérapeutiques du Dr Jérôme Munyangi afin de développer l’autosuffisance des villageois africains38. Attendons… Artemisia afra est un espoir immense pour l'Afrique 14 Méfiez-vous des médecins qui, malades un jour, décident de se saisir de l’expérience de leur propre vie pour avancer dans l’exploration de nouveaux traitements… C’est le cas d’un jeune médecin congolais, le Dr Jérôme Munyangi, qui déclenche un soir un accès palustre chloroquino-résistant et qui se guérit quand même (presque contre son gré) par absorption orale de tisanes d’armoise annuelle. Il comprend tout seul, ce jour-là, que l’ensemble de ses croyances liées à la malaria et à la suprématie des médicaments européens mérite une sérieuse remise à niveau ! Il lui est accordé le droit d’étudier à Paris dans le but d’acquérir une Maîtrise ès sciences : le thème en sera l’utilisation de l’Artemisia annua dans les traitements préventifs et curatifs du paludisme. Rapidement ses premiers résultats tombent et notre confrère est convoqué par les dirigeants de sa faculté : « Vos résultats, c’est de la bombe, mais notre laboratoire est financé par les firmes pharmaceutiques, vous ne pouvez pas continuer chez nous. » Puis on lui confisque ses notes, on lui coupe sa bourse d’études et, de retour en République Démocratique du Congo, on lui annule sa conférence39 !! Des premiers résultats intéressants seront portés en 2006 par une étude de terrain démontrant qu’une utilisation de 7 jours de tisane d’A. annua pourrait se révéler formidablement plus efficace que l’association artésunate-amiodaquine (Coarsucam®). 100 % de réponse thérapeutique positive contre 85 % ! On doit comprendre que ce travail ne repose pas sur une puissance statistique formidable (moins de 80 patients)40, mais démontre avec quel acharnement et peu de moyens certains médecins se battent en Afrique pour soulager leurs compatriotes. L’étude qui renverse tout Le but de cette étude 41 était de mesurer les effets thérapeutiques d’infusions d’armoise annuelle et africaine comparés au traitement médical recommandé par l’OMS contre le paludisme et la bilharziose (un autre parasite très endémique en Afrique). « Cette étude a été menée au Maniema, une région du Congo très impaludée (c’est même une zone sentinelle pour l’OMS), en 2015, sur 3-4 mois, en pleine saison des pluies. Nous avons sélectionné à peu près 1000 patients en accès palustre. On a divisé ces 1000 patients en deux bras principaux : le premier bras (environ 500 patients) a reçu un ACT, en l’occurrence une association Artesunate-Amodiaquine (Coarsucam®) et l’autre bras a reçu une tisane d’Artemisia. Ce deuxième bras a en fait été divisé en deux parties : l’une recevant de l’Artemisia annua et l’autre de l’Artemisia afra. Les résultats ont été assez incroyables. Nous avons eu, quasiment au bout de 36 heures, une clairance thermique pour tous les patients sous tisane d’Artemisia, alors qu’il a fallu attendre deux jours pour ceux qui étaient sous ACT. Concernant l’élimination du plasmodium, nous avons eu une clairance parasitaire en 24 heures pour le bras Artemisia, alors qu’elle était plutôt de deux semaines pour le bras ACT. Et surtout, à j 28, nous avions toujours entre 90 % et 100 % des patients sous tisane avec une clairance parasitaire totale, alors que beaucoup de patients sous ACT vivaient une recrudescence. Donc on voit une différence clinique impressionnante à la fois sur la disparition de la fièvre et sur la disparition des parasites, Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence vanche, quand on donne de l’armoise à un Européen qui n’a jamais été en contact avec le plasmodium, l’effet antiamaril peut être insuffisant et l’effet immuno­stimulant rester sans effet sur un système immunitaire « vierge ». Au bout d’un mois de tisane, 90 % des patients n’avaient plus de trace du parasite dans le sang et surtout sur le nettoyage du sang, cassant le cycle de transmission, ce qui est essentiel à long terme »… La posologie de la tisane était très simple : 5 g par litre d’eau à boire chaque jour ! Dans le bras Artemisia, il n’y a pas eu d’effets secondaires particuliers. Quelques vomissements, peut-être dus aussi à la maladie ou à la quantité de boisson. En revanche, dans le bras « ACT », 40 % des patients ont eu les effets secondaires classiques de ces médicaments : des problèmes gastriques, des maux de tête importants, etc. » L’OMS a accueilli officiellement ces résultats avec un grand scepticisme, arguant du risque de voir augmenter la résistance du parasite à l’artémisinine. Mais en fait, dans la moitié des cas, c’est une Artemisia africaine ne contenant pas d’artémisinine qui a été utilisée, cela montre donc que dans cette plante il y a un mélange de molécules actives qui n’a rien à voir avec l’artémisinine seule et que, probablement, l’artémisinine présente dans Artemisia annua intervient peu dans son efficacité. De fait, les précautions de l’OMS sont sans objet et démontrent un bien suspect manque d’objectivité ! À noter que cette étude a aussi constaté un indiscutable effet sur les bilharzioses, nous y reviendrons dans un prochain article. Mais cette étude africaine n’est pas transposable pour les Européens ! De tels résultats, aussi étonnants qu’encourageants, ont évidemment incité de nombreux voyageurs à ne plus utiliser les antiamarils chimiques en prévention du paludisme lors de leurs voyages en zones à risque, mais plutôt de l’armoise sous différentes formes. Malheureusement, plusieurs échecs cuisants ont été constatés avec parfois des cas de paludisme très graves chez des Occidentaux qui avaient pourtant respecté leurs posologies journalières d’armoise, à savoir 5 g de plantes en tisane ou l’équivalent en gélules. L’hypothèse du Dr Cornet-Vernet pour expliquer ce phénomène est la suivante : les Africains qui ont participé à son étude sont, comme tous leurs congénères, impaludés depuis l’enfance et présentent même souvent d’autres infections chroniques. Leur système immunitaire pourrait avoir développé progressivement « une ligne de défense » spécifique visant à limiter la prolifération du plasmodium. L’administration d’armoise (annua ou afra), conférerait alors un effet antiamaril modéré, mais direct, ainsi qu’un effet immuno­stimulant propre à optimiser les défenses déjà préparées. En re- Cela peut expliquer pourquoi les tisanes d’armoise paraissent si efficaces dans l’étude congolaise (comme elles l’avaient été chez les combattants vietnamiens, tous impaludés dès l’enfance) et pourquoi elles le sont beaucoup moins chez les Occidentaux qui cherchent uniquement à l’utiliser en prévention occasionnelle. Cela dit, l’efficacité de l’artémisinine à faible dose, et même de l’armoise dans certaines études, nous laisse à penser qu’il ne faut peut-être pas rejeter définitivement l’armoise en prévention du paludisme chez les touristes, même si, pour l’heure, cette plante ne doit pas être conseillée comme traitement préventif. Touristes : attention aux compléments alimentaires à base d’armoise Les études et les retours d’expérience du Dr Lucile Cornet-Vernet qu’elle expose parfaitement sur son site https://maison-artemisia. org/ nous amènent à être prudents quant aux différents compléments alimentaires à base d’armoise ou de leurs dérivés proposés par de nombreux laboratoires. Si les Africains ou toute personne impaludée depuis des années peuvent tirer intérêt de l’utilisation de l’armoise sous ses différentes formes, ce n’est absolument pas le cas de la plupart des lecteurs de cette revue qui chercheraient avant tout à faire une prévention du paludisme lors de leurs prochaines vacances sous les tropiques. Spécifions que nous préconisons parfois des tisanes d’armoise ou des gélules à base d’extraits de cette plante pour nos patients, mais uniquement dans la prise en charge d’autres 15 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence maladies et en particulier dans les maladies vectorielles à tiques. Prévenir le paludisme en 2020 Comprendre le cycle de la maladie permet de nous en prémunir au moins théoriquement : pas de piqûre d’anophèle, pas d’impaludation ! C’est peut-être possible pour des séjours touristiques courts, dans des périodes sèches (moins de moustiques) et dans des conditions confortables (hôtel et véhicules climatisés). Cela devient évidemment impossible pour les longs séjours, et encore plus encore pour les habitants des pays impaludés. Dans les pays industrialisés (Angleterre, France…) c’est naturellement la destruction des zones marécageuses, l’assèchement des points d’eaux stagnantes et l’épandage massif d’insecticides anti-anophèles (triomphe ancien du DDT) qui ont fait reculer puis disparaître la maladie. Mais que faire par exemple en Afrique ?42-43 Se protéger des moustiques Le recours aux moustiquaires imprégnées d'insecticides, aux vêtements clairs très couvrants serrés par élastiques aux poignets et aux chevilles, aux insecticides percutanés ou pulvérisés sur les habits et les moustiquaires tiennent évidemment du bon sens, mais toutes ces démarches resteront très limitées dans la prévention du paludisme, car elles n’évitent pas à 100 % les piqûres et, la malchance faisant, une seule piqûre d’un seul moustique infecté suffira à vous transmettre la maladie. Il existe une nouvelle mauvaise habitude qui semble se développer dans les régions impaludées, mais néanmoins industrialisées : celle qui consiste à faire tourner les climatiseurs jusqu’à descendre la température des chambres en dessous de 19°C… L’anophèle se trouve certes dans l’incapacité de vous nuire, mais le bilan carbone d’une telle manœuvre se calculerait à l’échelle du monde de manière désastreuse. Une vaccination antipaludisme ? On rappelle que l’OMS n’appartient plus aux États membres et que l’argent privé y fait la pluie et le beau temps depuis des années déjà. C’est essentiellement le fonds Bill et Melinda Gates qui règne sans partage sur les orientations industrielles de cette vénérable assemblée par le biais du GAVI43. De longue date, Bill Gates a déclaré n’attacher aucun intérêt à la phytothérapie, mais en revanche tout vouloir parier sur les potentiels, outre le médicament… de la vaccination. Sa Fondation a donc investi 200 millions d’euros dans la réalisation du « RTS,S/AS01E » ou Mosquirix©, développé laborieusement depuis les années 1980 par la société GSK et naturellement 16 autorisé par l’OMS depuis 2015 alors que le produit peine à frôler les 50 % d’efficacité, et encore, sur un temps de protection très court, sur falciparum uniquement et au prix d’effets secondaires redoutables dont on peut citer entre autres l’apparition de méningites et d’encéphalopathies épileptogènes44. Ce vaccin, à qui nous prêtons un avenir absolument nul, sera testé cette année à grande échelle au Malawi, au Kenya et au Ghana. Les pauvres enfants ! Pendant ce temps-là, les buissons d’afra grillent au soleil, tous les habitants déjà impaludés continuent à souffrir en silence et à se présenter en inépuisables réservoirs de plasmodiums… Comment protéger les touristes ? Alors, quel est le médicament le mieux à même de me protéger du paludisme si je pars dans une région à risques ? D’abord, ne jamais négliger les cartes de chloroquino-résistance et adapter exactement le produit à votre niveau géographique de risque. Dans tous les cas, évitez absolument le Lariam®. En Afrique, certaines saisons sèches rendent la plupart des prophylaxies inutiles ; renseignez­v ous sur la pluviométrie du lieu et la présence éventuelle de zones d’eaux stagnantes, voire décalez votre voyage vers les saisons sèches, ou même décalez-le géographiquement vers une destination moins à risques. Savarine® et Malarone® retiendront nos préférences même si leurs rapports efficacité/tolérance ne sont pas optimaux. Vérifiez avec votre médecin quel médicament est adapté à la région que vous allez visiter. Une alternative existe à partir d’un groupe d’antibiotiques assez particulier, les cyclines, couramment utilisées en Europe pour traiter l’acné et qui ont parfaitement leur place en prophylaxie dans les zones II et III. Malheureusement, ces molécules entraînent un risque notable d’allergies solaires (un comble quand on prépare un voyage en pays chauds) et sont contre-indiquées chez les enfants de moins de 8 ans. On utilisera préférentiellement ces antibiotiques pour les personnes qui partent travailler quelques semaines dans un pays lors d’une saison à risque et qui resteront enfermées en zones climatisées. Comme elles ne partent pas pour bronzer, on peut estimer que le risque d’allergie au soleil est moindre… Il faudra néanmoins s’en méfier et savoir que, si une telle allergie apparait, il faut absolument arrêter le médicament et choisir un autre antiamaril. Rappel fondamental : la sortie d’une zone impaludée ne veut pas dire que Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence la prévention antipalustre s’interrompt immédiatement aussi ! Qui sait si vous n’avez pas été piqué et impaludé sur le tarmac de l’aéroport le jour de votre retour ? Il est donc absolument nécessaire de poursuivre votre prévention encore trois à quatre semaines après votre retour en cas d’utilisation de médicaments anti­palustres (une semaine suffit en cas d’utilisation des tisanes appropriées) afin de laisser les derniers sporozoïtes inoculés mourir de vieillesse… Quelle place pour l’armoise ? À ce jour, l’armoise n’a pas de place dans la prévention du paludisme chez les touristes en zone II et III, même si les études à venir nous permettront peut-être de mieux comprendre son mode d’action et donc la meilleure façon de l’utiliser chez les voyageurs. Néanmoins, en pratique, plusieurs situations peuvent se rencontrer et voilà quel est notre avis à la lumière de toutes les études que nous avons pu lire, de notre pratique et des échanges très enrichissants que nous avons pu avoir avec le Dr Lucile CornetVernet et d’autres thérapeutes ayant l’expérience de cette plante : ●● Voyage de moins de trois mois dans une zone II ou III et dans une saison à risques : en rester à la prophylaxie médicamenteuse. Ne surtout pas utiliser l’armoise dans cette situation ! ●● Voyage de moins de trois mois dans une zone I ou dans une saison sèche : l’armoise peut être envisagée à la place des traitements médicamenteux, mais en utilisant une dose suffisante (voir ci-dessous). ●● Séjour de plus de trois mois dans une région à risques : prendre un traitement médical (Malarone ®, Savarine® ou cyclines) pendant la saison des pluies. Le reste du temps, prendre 1 litre de tisane d’armoise tous les jours. L’avantage de cette tisane sera aussi de réduire le risque des autres parasites comme la bilharziose. En revanche, elle n’a aucun effet sur la dengue ni sur la fièvre jaune. Ce protocole est aussi lié au fait qu’il est déconseillé de dépasser trois mois de traitement par les antipaludéens de synthèse à cause de leurs effets secondaires. La priorité est de trouver des produits de qualité, sous forme de gélules ou de plantes sèches à utiliser en tisane. À ce jour, dans le paludisme, il n’est pas démontré d’intérêt à utiliser des produits contenant uniquement de l’artémisinine. Ce, d’autant que la stabilité de cette molécule dans le temps semble franchement mauvaise et que beaucoup de produits qu’on trouve sur le Net ne précisent même pas la dose d’artémisinine contenue dans la gélule (et pour cause), sans parler du fait que personne ne connait la dose réellement efficace de cette molécule… La tisane est assez simple à réaliser : 5 g de plante à infuser dans 1 litre d’eau et à boire tous les jours, sans interruption. Pour les gélules de poudre (extrait total de la plante), il faut connaître la quantité d’armoise par gélule et prendre 3 g de poudre par jour, soit en général 4 gélules de 250 mg 3 fois par jour ! La maison de l’Artemisia : https:// maison-artemisia.org/ vous donnera des informations objectives sur toutes ces questions. Le Dr Eric Ménat et le Dr Vincent Reliquet déclarent l’un et l’autre n’avoir aucun lien d’intérêt avec les firmes du médicament au sens de la Loi N°2011-2012 du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé. Vers un monde sans palu… ni lobbys ? En conclusion, notons qu’avec 200 millions de malades du paludisme par an à travers le monde, générant près de 500 000 morts par an, on ne peut triompher ni dans les ministères, ni à l’OMS, ni chez les industriels. Il est évident que les scientifiques, par méconnaissance du long terme ou aveuglement financier de leurs donneurs d’ordres, se sont trompés. Les modes de prise en charge actuels de la maladie, particulièrement en Afrique subsaharienne et malgré les efforts incommensurables des ONG locales, induisent hélas des résultats catastrophiques. Les impaludations se poursuivent, les médicaments délivrés actuellement sont au mieux de moins en moins efficaces, très moyennement tolérés, pas toujours délivrés à tous, voire apportent des bénéfices thérapeutiques absolument nuls car ils sont contrefaits une fois sur deux. En face, deux traditions multiséculaires nous proposent deux plantes dont l’utilisation quotidienne est enfantine et les résultats… outrageusement spectaculaires. Développer l’utilisation des Armoises dans ces pays en voie de développement permettrait aussi de couper l’herbe sous les pieds des organisations mafieuses qui distribuent sans vergogne et à outrance des produits contrefaits aussi inefficaces que dangereux. Aidons la médecine à se débarrasser de ses vilaines accointances financières, aidons les Africains à s’autosuffire par une utilisation régulière de tisanes d’Artemisia afra. Dans quelque temps, peut-être pourrons-nous ranger les souvenirs du paludisme à Dakar dans le même tiroir que celui de La Rochelle… Dr Eric Ménat Dr Vincent Reliquet 17 Efficace mais pas assez rentable : un traitement naturel contre le paludisme passé sous silence Sources et références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 37. 38. 39. 40. 41. 42. 43. 18 Paysan » en vietnamien Action de faire bouillir dans l’eau une substance pour en extraire les principes solubles. Z. Hawass, Y.Z. Gad, S. 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(ISBN 978-2-706-81877-6, notice BnF no FRBNF39907402) Quinton, Loi de constance thermique André Lwoff, prix Nobel de Médecine 1965, se régaler de ce document de l’INA : https://www.youtube.com/watch?v=3lgCCZKnFNA&t=18s http://pediatrics.aappublications.org/cgi/content/full/117/2/e320 « A method called Pinotti: medicated salt, malaria, and international health (1952-1960) », da Silva R, Hochman G, Hist Cienc Saude Manguinhos. 2011 Jun 1;18(2):519-43. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21779697 https://www.lexpress.fr/culture/musique/stromae-confie-avoir-pense-au-suicide-pendant-son-traitement-au-lariam_1959805.html htpps://www.fda.gov/Drugs/DrugSafety/ucm362227.htm Laboratoire Cheplapharm, 105 rue Anatole France, 92000 Levallois-Perret http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/93142/1/EML_18_eng.pdf?ua=1 Lai H, Sasaki T, Singh NP, Messay A, « Effects of artemisinin-tagged holotransferrin on cancer cells », Life Sci, vol. 76, no 11, 2005, p. 1267-79 https://fr.wikipedia.org/wiki/Artemisinin-based_combination_therapy Anamed, action pour la médecine naturelle dans les tropiques https://www.anamed-edition.com/fr/reseau.html « Effectiveness of Non-Pharmaceutical Forms of Artemisia annua L. against malaria » (Who, 2012) https://www.who.int/malaria/publications/atoz/ position_statement_herbal_remedy_artemisia_annua_l/en/ Pierre Lutgen : « Armoise contre paludisme : efficace, mais bannie » Neosanté, 05/02/2018, https://www.neosante.eu/ armoise-contre-paludisme-efficace-mais-bannie/ http://www.wikiphyto.org/wiki/Absinthe_chinoise De Donno A, Grassi T, Idolo A, Guido M, Papadia P, Caccioppola A, Villanova L, Merendino A, Bagordo F, Fanizzi FP. 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Pharmacie, vol. 4, N°1, Avril 2012, pp. 127-148, https://malariaworld.org/sites/default/files/rosineannaleskinshasa_0.pdf Cumana University, Vnezuela Lubbe A , Seibert I , Klimkait T , van der Kooy F Ethnopharmacology in overdrive: the remarkable anti-HIV activity of Artemisia annua. a. J Ethnopharmacol. 14 juin 2012; 141 (3): 854-9. doi: 10.1016 / j.jep.2012.03.024. Epub 2012 24 mars Liu NQ, Cao M, Frédérich M, Choi YH, Verpoorte R, van der Kooy F. Metabolomic investigation of the ethnopharmacological use of Artemisia afra with NMR spectroscopy and multivariate data analysis. J Ethnopharmacol. 2010 Mar 2;128(1):230-5. doi: 10.1016/j.jep.2010.01.020. PMID 20079415 Lucile Cornet Vernet est docteur en chirurgie dentaire et personnalité bénévole dans la lutte contre le paludisme https://malariaworld.org/blogs/pierre-lutgen https://www.wpi.edu/people/faculty/weathers https://www.jeuneafrique.com/541924/societe/paludisme-loms-ouvre-les-discussions-avec-les-partisans-de-lartemisia-afra/ « Malaria business » Réal. Bernard Crutzen pour France 24, https://www.youtube.com/watch?v=W6TgP5RlsDQ « Étude comparative de l’efficacité thérapeutique de l’artesunate seule ou en association avec l’amiodaquine et de la tisane d’Artemisia annua cultivée à l’ouest du Cameroun », R.D. Chougouo-Kengne, J. Kouamouo, R. Moyou-Somo, A. Penge On’Okoko, Ann. Pharmacie, vol. 4, N°1, Avril 2012, pp. 127-148, https://malariaworld.org/sites/default/files/rosineannaleskinshasa_0.pdf Munyangi J, Cornet-Vernet L, Idumbo M et al. 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C’est pourtant un principe au cœur de la médecine traditionnelle chinoise qui permet de maintenir l’équilibre de son feu digestif (adieu troubles digestifs !) et un haut niveau d’énergie vitale. Thomas Richard Thérapeute et conférencier, Thomas Richard est un des principaux experts de la médecine chinoise en Espagne où il exerce depuis quinze ans. Il est spécialiste en pharmacopée chinoise, acupuncture, massage tuina et qi gong notamment. P armi les problèmes digestifs fréquents, on trouve le côlon irritable, les intolérances (lactose, gluten…), les problèmes d’estomac (gastrite, ulcère, œsophagite, reflux), les problèmes des voies hépatobiliaires (calculs biliaires, surcharge hépatique, hépatite), les maladies intestinales (maladie cœliaque, maladie de Crohn, colite ulcéreuse, syndrome de malabsorption). Légers ou graves, passagers ou chroniques, ces troubles peuvent considérablement empoisonner l’existence. Les troubles digestifs sont d’ailleurs le premier motif de consultation chez le médecin. Trois patients sur quatre en souffrent. Pourtant l’attention qu’on leur porte, comme les actions pour les soigner, sont rarement à la hauteur des enjeux. 3000 ans d’avance sur l’Occident La médecine chinoise pourrait bien y apporter une solution. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé en 2005 l’Organisation Mondiale de la Santé en publiant un communiqué étayé d’études cliniques montrant l´efficacité de l’acupuncture pour traiter certains troubles digestifs communs tels que nausées, vomissements, ulcères, douleurs épigastriques, gastrites. La pharmacopée chinoise a démontré au fil de 3000 ans d´empirisme son efficacité pour traiter les problèmes gastriques et intestinaux : diarrhée, constipation, inflammation intestinale. L’acupuncture, la pharmacopée chinoise, la diétothérapie et la régulation des habitudes de vie sont très efficaces pour traiter et prévenir un grand nombre des problèmes impliquant l’estomac, le pancréas, le foie, la vésicule biliaire et les intestins. Ces savoirs millénaires issus du corpus de la médecine chinoise peuvent souvent apporter un soulagement rapide et durable des symptômes tout en abordant les mécanismes énergétiques sous-jacents du déséquilibre. En effet, si l’approche de la médecine chinoise cherche à équilibrer 19 Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive les fonctions de l’estomac, améliorer la dégradation des aliments, la transformation des nutriments et l’élimination des déchets, elle sait aussi contextualiser le fonctionnement digestif dans la totalité de l´organisme et considère toutes les interactions en jeu. De récentes investigations et publications populaires présentent notre intestin comme notre « deuxième cerveau », mettant en relief l’implication des bactéries intestinales dans une meilleure santé tant physique que psycho-émotionnelle. Ce n´est pas une nouveauté pour la médecine chinoise qui définit depuis des milliers d’années déjà le concept de « feu digestif » comme point de départ de toute la construction énergétique de l’organisme. Renforcer l’élément Terre pour éteindre le « feu digestif » Pour la médecine traditionnelle chinoise (MTC), lorsque ce feu est altéré, il est à l’origine de nombreux dérèglements systémiques (problèmes digestifs de tout type, fatigue et neurasthénie, maladies auto-immunes…). Médecin fameux de la Dynastie Jin Yuan, Lǐ Dōng Yuán publie au XIIIe siècle le Traité de la Rate et de l´estomac (pí wèi lùn 脾胃论), figure de proue du courant de la pensée médicale du Renforcement de la Terre (élément associé au système digestif (rate/pancréas et estomac) en médecine chinoise) où il est considéré que le système digestif est la pièce maîtresse du fonctionnement et de la physiopathologie humaine. En renforçant notre système digestif, nous sommes durablement en meilleure santé et nous augmentons notre résistance aux maladies. Ainsi, en cas de problèmes digestifs, il faut réagir vite car c’est notre état de santé général qui est en péril. 20 Décodez les messages d’une digestion détraquée Le système digestif est composé de l’œsophage, de l’estomac, de l´intestin grêle, du gros intestin, du foie, du pancréas et de la vésicule biliaire. Chacune de ces structures peut, bien entendu, présenter un dysfonctionnement propre, mais elles sont aussi interdépendantes et connectées au reste du corps. C’est ici l’une des clefs de l´efficacité de l´approche globale, notamment en médecine chinoise. Voici les signes témoignant que votre système digestif déraille : yy Douleur abdominale ; yy Distension, lourdeur, gonflement, gaz intestinaux ; Un « feu digestif » faible ? Attention à la formation de mucosités Notre système digestif est responsable de la transformation des aliments pour leur absorption et leur conversion ultérieure en énergie essentielle pour les cellules de l’organisme. C’est pourquoi il est nécessaire de le garder dans un état optimal. Stress, excès de travail, une alimentation irrégulière ou inadéquate, une prédisposition constitutionnelle peuvent être des causes de troubles digestifs et affecter la qualité de vie. L’estomac, avec la rate et le pancréas, est comparé en médecine chinoise à un chaudron bouillant appelé « feu digestif », nécessaire pour transformer les aliments liquides et solides. C´est la source principale de production de Qì 气 (énergie) et de Xue 血 (sang) de l´organisme ! Notons d´ailleurs que l´idéogramme traditionnel pour Qì 氣, représente la vapeur (l´énergie) qui s´échappe au-dessus du riz (l´aliment) ; on a donc bien yy Constipation ; yy Diarrhée ; yy Indigestion, mauvaise digestion ; yy Hémorroïdes ; yy Alternance entre diarrhée et constipation (côlon irritable) ; yy Brûlures d´estomac, reflux acide ; yy Mauvaise haleine (halitose) ; yy Nausées et vomissements ; yy Saignement (intestinal ou rectal) ; yy Incontinence fécale ; yy Problèmes de déglutition (dysphagie) ; yy Prise de poids ou, au contraire, perte de poids. ici l´idée de la transformation par la chaleur. ●● La faiblesse du « feu digestif » empêche la transformation complète de la nourriture et conduit à une surcharge du système qui favorise la formation de mucosités, de rétention alimentaire, d’éructations, de vomissements, de gaz, d´une perte d´appétit, de ballonnements ou de douleurs abdominales. ●● En revanche, un « feu digestif » trop vif produira un sentiment de faim permanente, acidité, une perte de poids et peut expliquer l’émergence de maladies telles que la gastrite ou des ulcères. Tout est question d´équilibre et du soin porté à la préservation du « feu digestif ». Pour cette raison, dans la culture chinoise traditionnelle on consomme peu d´aliments froids, on n´abuse pas des salades, on privilégie les boissons chaudes (thé, infusion de gingembre, liqueur) avant ou après le repas, pour encourager la digestion. Si vous prenez soin de votre « feu digestif », vous vous sentirez donc plus léger, moins fatigué et plus fort. Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive Le foie, comme nous le verrons, joue également un rôle fondamental dans l’ensemble du processus digestif par sa fonction régulatrice de la circulation énergétique et il est souvent impliqué dans les troubles digestifs, même si les mécanismes sont multiples. Cinq facteurs à l’origine de vos troubles digestifs Du point de vue de la médecine chinoise, les causes principales des déséquilibres du système digestif sont les suivantes : 1. Les causes pathogènes externes froides ou humides Le froid externe (conditions climatiques froides, aliments crus ou de nature froide) refroidit progressivement le « feu digestif » ou peut même attaquer directement l’estomac. L’humidité, quant à elle (conditions climatiques humides, aliments frits, gras, laitages, farines raffinées, sucres, haschich, alcool), affecte le bon fonctionnement de la rate et de l’estomac ; elle s´accompagne de mauvaise digestion, de lourdeur, de selles molles. Certaines maladies fébriles peuvent aussi progresser vers l’intérieur sous la forme d’une chaleur interne qui endommage les liquides organiques et provoque de la constipation. Et enfin, des aliments avariés ou contaminés, des virus, peuvent provoquer les gastroentérites typiques. 2. Une diète inadéquate ou irrégulière peut engendrer des douleurs abdominales La quantité d´aliments (manger trop ou pas assez), la nature des aliments (excès d´aliments froids, chauds, gras, humides, piquants, amers, acides, salés, sucrés), le contexte du repas (sauter des repas, manger tard, manger avec trop de stress, manger vite, mâcher trop peu, ne pas prendre le petit-déjeuner, manger en regardant la télévision…) impactent tout le système digestif et peuvent, entre autres, provoquer mauvaise digestion ou douleurs abdominales. Il faut faire attention : ●● Aux aliments crus et froids qui affaiblissent particulièrement le « feu digestif » et génèrent un froid interne qui bloque les intestins et provoque des douleurs. ●● Aux produits laitiers, aux aliments gras qui créent de l’humidité entravant la rate et les intestins ou des mucosités que l´on peut retrouver ensuite dans tout l´organisme (problèmes digestifs, pulmonaires ou articulaires). ●● À la consommation abusive de haschich, d´alcool, de boissons gazeuses sucrées qui génèrent de la chaleur ou de l’humidité dans les intestins, des gonflements ou des diarrhées. 3. La fatigue, la sédentarité, l’excès de travail ou d’exercices physiques pompent le système digestif Consommer trop de crudités affaiblit le feu digestif selon les Chinois ●● L’excès d’exercices physiques et le manque de repos affectent les capacités énergétiques de l’estomac et la rate et peuvent causer une grande fatigue digestive (digestions lentes, selles molles, diarrhée). ●● Le travail physique et mental excessif, les périodes d´examens ou de surcharges de travail affaiblissent le système digestif. ●● Une maladie chronique affaiblit la rate et peut causer de la constipation ou de la diarrhée. ●● Dans le postpartum, après un accouchement très fatigant, une perte importante de sang ou une mauvaise récupération, le système digestif est faible. ●● Une faiblesse constitutionnelle de l’estomac est une cause de douleurs qui se manifeste avec des problèmes digestifs précoces, un manque d’appétit, des vomissements, une diarrhée, une faiblesse musculaire, un manque d’énergie. ●● La sédentarité (activité physique nulle ou pauvre, trop de sofas, de télévision et de « malbouffe ») épuise la dynamique de tout l´organisme et ralentit les fonctions digestives. 4. L’usage prolongé de médicaments salit le système digestif Les effets secondaires de l´usage prolongé de médicaments tels que les anti-inflammatoires ou antibiotiques dérèglent souvent la digestion. ●● Les anti-inflammatoires fragilisent la muqueuse gastrique, favorisent l´installation d’une humidité trouble dans l´estomac qui se caractérise par exemple par une couche jaunâtre et sale au centre de la langue (zone associée à l´estomac). Ils peuvent déclencher de ce fait des douleurs épigastriques, des nausées, des gastrites. ●● Les antibiotiques ravagent la flore intestinale, ce qui s’accompagne souvent de gonflement abdominal, d´une accumulation de gaz intestinaux, de diarrhée ou de selles molles, parfois de candidose intestinale. En médecine chinoise, cela correspond souvent à un gonflement de la langue 21 Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive qui semble très humide avec une couche blanchâtre en son centre et à sa base (zones associées à la rate, le pancréas, les intestins). 5. Les problèmes émotionnels bloquent la digestion Les problèmes émotionnels et le stress sont déterminants dans les problèmes digestifs et peuvent directement ou indirectement entraver les fonctions du système digestif. Les émotions les plus influentes sont les suivantes : ●● Irritabilité, colère ; ●● Rancœur, ressentiment, frustration ; ●● Réflexion excessive et préoccupation, inquiétude ; ●● Culpabilité. En médecine chinoise, tout ceci passe par le foie qui souffre d´une congestion brusque ou progressive en situation de stress émotionnel ; on parle habituellement d´une attaque ou d´une dysharmonie du bois (élément associé au foie) à la terre (rate, pancréas, estomac). Les conséquences sont bien sûr aggravées en cas de faiblesse du système digestif. 22 Ainsi chez trois patients sur quatre au moins on trouve plusieurs de ces symptômes : Le côlon irritable, c´est-à-dire l´alternance de constipation et de diarrhée, de douleur abdominale, de distension, est souvent une conséquence de cette situation. ●● Sensation de nœud dans l’estomac ; Qui n’a pas expérimenté, dans des situations de stress ou de tension émotionnelle, une sensation désagréable, une douleur à l´entrée de l´estomac, la sensation d´avoir l´estomac noué ? ●● Distension abdominale ; Entrez dans le club très fermé des patients au ventre léger Les désagréments digestifs dus au stress sont extrêmement fréquents, notamment parce que l’état de stress est très généralisé de nos jours. On peut le rattacher au mode de vie moderne placé sous le signe du stress professionnel, social, familial (surpression du foie) et de la Les trois grandes formules de la pharmacopée chinoise Le traitement des problèmes digestifs est un point fort de la pharmacopée chinoise, les formules sont très nombreuses, adaptées à chacune des situations. Voyons quelques exemples : yy CHAI HU SHU GAN WAN (décoction de bupleurum pour relâcher le foie) qui relâche la pression du foie sur le système digestif tout comme la formule XIAO CHAI HU TANG (décoction mineure de bupleurum) qui harmonise le foie avec l´estomac en cas de gastrite, côlon irritable… yy BU ZHONG YI QI TANG (décoction pour fortifier le centre « malbouffe » (faiblesse du centre digestif : rate, pancréas, estomac). et élever le Qì), c’est la formule phare de Lǐ Dōng Yuán dans son Traité de la Rate et de l´estomac ; elle traite l’effondrement du système digestif avec grande fatigue, prolapsus anal ou gastrique, diarrhée ou selles molles, pouls faible, langue gonflée et humide. yy BAO HE WAN (pilule pour préserver l´harmonie) est une grande formule digestive pour les situations d´indigestion, de mauvaise digestion du fait d´un excès alimentaire avec mauvaise haleine, nausées, sensation de chaleur, pouls glissant et rapide, langue très chargée avec une couche jaunâtre. ●● Soupirs fréquents ; ●● Diarrhée, selles molles ou alternance de selles molles et de selles plus dures ou de type boulettes ; ●● Gêne dans le flanc ou la zone située sous les côtes, à droite (emplacement du foie), mais aussi à gauche ; ●● Gaz intestinaux ; ●● Digestion pesante et lente ; ●● Manque d´énergie, fatigue physique et mentale ; ●● Nausées ; ●● Irritabilité, insomnie, anxiété ; ●● Mains et pieds froids. Si c’est votre cas, il faut remettre de l´ordre entre le bois et la terre ! Ainsi, les altérations du système digestif peuvent dériver de plusieurs mécanismes souvent entremêlés. On retient le plus fréquemment une dysharmonie entre le foie et le centre digestif qui s´accompagne d´une déficience progressive du « feu digestif », et d´autre part de l´influence du stress psycho-émotionnel comme facteur de tension à la source du désordre digestif. Sans oublier que l’impact du mode de vie (exercice physique, alimentation, climat) a une forte responsabilité dans ces désordres. Place à la détox La plupart des problèmes digestifs se réactivent ou s’aggravent au printemps. En effet, il faut savoir que c’est la saison où le foie est pléthorique (surchargé). Il faudra donc profiter de ce moment pour mettre de l´ordre Pas de glaçons dans vos boissons ! 5 règles chinoises de santé digestive dans votre sphère digestive et régler efficacement les petits désagréments ou les problèmes plus importants. ●● Protégez le « feu digestif » et renforcez votre flore intestinale : Il faut limiter les aliments frits, gras, les laitages (évitez en particulier le lait de vache), les farines raffinées, ne pas abuser des aliments crus et froids ou compenser avec des boissons chaudes, freiner la consommation de sucre et gluten. Renforcez votre système digestif avec une cure de pré et probiotiques. Enfin, renforcez le centre digestif grâce aux aliments suivants : -- Céréales : millet, maïs, riz. -- Fruits : cerises, châtaignes. -- Légumes : carotte, céleri, pois, radis, concombre, citrouille, chou, cresson. -- Protéines : viande de bœuf, anguille, hareng. -- Divers : miel ou mélasse, réglisse, noix de muscade, gingembre frais ou sec, cardamome. ●● Contrôlez le stress et détoxifiez le foie : Pour faciliter la tâche de l’organisme, prévoyez une détoxification hépatique au printemps pour renforcer l’adaptabilité de l’organisme et limiter l’impact de la congestion et le sur-stress sur le système digestif. -- On retiendra par exemple l´effet drainant et régénérateur hépatique du pissenlit, du chardon-Marie, de l´artichaut, du desmodium. -- L’exercice physique habituel contribue à stimuler tout l´organisme et améliore la circulation de l´énergie du foie ; c´est le cas aussi des étirements et des promenades dans des espaces naturels, des horizons ouverts (mer, montagne, campagne). En toute saison, la médecine chinoise est donc un recours sûr et efficace pour aborder les problèmes digestifs et les traiter naturellement sans perdre de vue votre santé dans sa globalité. À NOTER S’ils persistent sur le moyen ou long terme, les troubles digestifs peuvent mener à des maladies bien plus graves. Il est toujours recommandé d´obtenir un avis médical si la situation n’est pas claire, inquiétante ou persistante (douleur aiguë, perte de poids, saignements…). Les cinq préceptes chinois pour préserver le système digestif Ces conseils simples vous permettront de consolider à long terme le fonctionnement de votre système digestif et améliorer votre santé et votre bien-être. ●● Mangez chaud (privilégiez les infusions aux boissons froides ou glacées). ●● Mangez moins (ne vous remplissez pas, mangez à 80 %). ●● Prenez vos repas dans un environnement calme (évitez de manger si vous êtes en colère, devant la télévision ou en travaillant). ●● Le soir : mangez léger (faites le plein au petit-déjeuner et au déjeuner, ne mangez pas trop ou trop tard le soir). ●● Activez-vous légèrement après les repas (une balade digestive contribue à améliorer le métabolisme). Thomas Richard Actualités ɕɕCe régime (facile) va redonner de la souplesse à vos genoux L’arthrose est une maladie chronique qui affecte souvent le genou. On a longtemps cru – à tort – que la chirurgie était l’option de dernier recours, souvent après avoir consommé des opioïdes et des anti‑ inflammatoires non stéroïdiens aux immenses effets indésirables. En réalité, outre les principes anti-inflammatoires naturels qui permettent de soulager la douleur, il existe un moyen de traiter l’arthrose du genou : les régimes pauvres en glucides (low-carbohydrate diet, en anglais). Douze semaines de tests réalisés 1. auprès de participants âgés de 65 à 75 ans ont permis à une équipe de chercheurs1 de prouver que les régimes pauvres en glucides – par rapport aux régimes pauvres en graisses (low-fat diet) et par rapport à une alimentation normale (groupe contrôle) – réduisent l’intensité de la douleur, les désagréments liés aux tâches fonctionnelles ainsi que le stress oxydatif. Dire adieu aux glucides pour retrouver votre vitalité et toute l’amplitude de vos mouvements ? Le jeu en vaut indéniablement la chandelle. Larissa J. Strath et al., “The Effect of Low-Carbohydrate and Low-Fat Diets on Pain in Individuals with Knee Osteoarthritis”, Pain Medicine, mars 2019, https://doi. org/10.1093/pm/pnz022 23 Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie Activité physique Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie Au cinquième rang des facteurs de risques de mortalité, la sédentarité est un véritable fléau. Le sport est indispensable pour conserver une bonne santé, éviter un vieillissement prématuré et préserver notre masse musculaire. Bonne nouvelle : il existe une méthode pour faire du sport sans changer son emploi du temps. Exit la salle de gym, vous faites du sport sans vous en rendre compte. Voici l’HIIPA ! Dr Fabrice Kuhn Médecin généraliste, diplômé en biologie et en médecine du sport. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la nutrition et l’activité physique. D ’après un rapport de l’Académie de médecine, le corps perd environ 25 % de sa masse musculaire entre 40 et 70 ans. Et puis, c’est entre 8 et 15 % de perte musculaire tous les dix ans. Avec l’avancée de l’âge, la masse musculaire diminue au profit de la masse graisseuse. Les médecins appellent ce phénomène inévitable de la vieillesse « la sarcopénie »1. Cette diminution musculaire a plusieurs conséquences parmi lesquelles la perte de force musculaire. Les conséquences vont de la simple difficulté à se lever de son canapé aux chutes plus ou moins graves. Elles peuvent aller jusqu’à l’incapacité motrice menant à l’hospitalisation. Pour éviter tout cela, il existe un remède. 24 1. Ce remède, c’est le sport, le couteau suisse de la santé. Il permet d’allonger l’espérance de vie. Il lutte contre tout un panel de maladies allant des pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine, hypertension artérielle…) aux cancers (vessie, sein, côlon, endomètre, œsophage, rein, poumon, estomac) en passant par les troubles endocriniens (diabète, surpoids) ou par les maladies neurodégénératives (maladie d’Alzheimer). Il limite le risque de troubles psychiatriques (dépression, anxiété) et renforce l’appareil locomoteur, essentiel pour conserver sa mobilité (muscles, articulations et os). C’est un remède réellement efficace qui sert à tout (ou presque), sans effets indésirables (ou si peu) quand il est bien fait et qui, en outre, ne coûte rien. « Je n’ai pas le temps » : stop aux excuses ! Nombreux sont ceux qui ne font aucun sport ou qui n’atteignent pas ces recommandations (au moins 150 à 300 minutes d’activité phy­ sique modérée ou 75 à 150 minutes d’activité physique intense par semaine). Au rang des excuses pour ne pas faire de sport figure en premier lieu le manque de temps. Faire du sport demande de la volonté et du temps. Tout le monde n’en dispose pas. Il est pourtant dommage de se priver de ce remède miracle. Alors, comment trouver une alternative pour les « non-sportifs », ceux qui n’ont pas le temps, pas l’envie ou pas la motivation ? http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2014/05/Rapport-Fragilit%C3%A9_Commission-XIII-Handicap_12-Mai-14.pdf Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie Bien sûr, vous pouvez viser la partie basse de la fourchette proposée et ne faire que 150 minutes d’effort modéré. Vous pouvez aussi choisir de vous limiter à 75 minutes d’effort intense. Mais il vous faudra être réellement engagé et avoir déjà un peu d’expérience. Ces 75 minutes d’activité physique intense suffisent alors pour obtenir un bénéfice. En élevant l’intensité d’effort, on maximise les phénomènes adaptatifs à l’effort. Or ce sont eux qui améliorent notre santé. Voilà donc un moyen de gagner du temps. Mais les efforts seront plus difficiles. Le mieux est encore de mixer les deux intensités d’effort (intense et modérée) pour élargir le faisceau de bénéfices. Sans oublier deux séances hebdomadaires de musculation. Cela fait donc trois types d’effort à mixer dans la semaine : de l’endurance, un peu de vitesse et de musculation. Des résultats en moins de 10 minutes Jusqu’à présent, les scientifiques recommandaient des efforts d’au moins dix minutes pour obtenir un bénéfice. Dorénavant, les recommandations incluent même des efforts plus brefs. Le principe repose sur l’utilisation de l’entraînement à haute intensité (HIT pour High Intensity Training). Ce sont les efforts au meilleur rapport bénéfice/temps. Le stimuli est intense. Ces efforts quasi maximaux permettent de déclencher une multitude d’adaptations centrales (cardiovasculaires) et périphériques (musculaires). Cet entraînement HIT se fait avec des efforts répétés presque maximaux entre-espacés de récupérations plus ou moins courtes. Introduire des entraînements très courts peut donc être bénéfique tout en apportant un stimuli global extrême. Pour le même temps passé à s’exercer en impact, ils sur- Brûler de la graisse en 4 minutes avec le protocole Tabata L’un des exemples de HIT les plus connus est le protocole Tabata, du nom de son inventeur japonais Izumi Tabata. Le chercheur a prouvé dès 1996 que des séquences de 4 minutes permettent d’élever les capacités aérobies, de brûler de la graisse et d’accélérer le métabolisme. yy 7 à 8 efforts de 20 secondes, à intensité élevée, passent les efforts plus classiques en endurance. Et l’impact de ces séances se prolonge au-delà du temps d’effort. C’est ce que l’on appelle « After Burn Effect » ou encore EPOC (excess post exercise oxygen consumption). En clair, après un effort, la consommation d’oxygène (et d’énergie) reste majorée durant un certain temps. Plus l’effort est intense, engage de muscles et est prolongé, plus l’EPOC est important. Certains chercheurs ont poussé le vice encore plus loin. C’est comme ça que sont nés les « Exercices Snacks ». Des encas sportifs ! Les chercheurs ont prouvé que quelques efforts très intenses (six fois une minute de marche très rapide sur tapis en pente, trois sprints de vingt secondes à vélo ou dans les escaliers ou trois fois une minute d’allers-retours dans les escaliers à vitesse maximale) peuvent impacter favorablement les performances sportives et la santé. Là, nous sommes dans des efforts encore plus courts que les HIT. Quelques minutes suffisent. HIIPA, le sport du non-sportif Les non-sportifs peuvent, eux aussi, exploiter les principes du HIT. Ce dérivé non sportif du HIT est baptisé yy Entrecoupés de 10 secondes de récupération, yy La séquence aura été précédée d’un échauffement de 10 minutes. Izumi Tabata précise que si l’on peut faire plus de huit répétitions, il faut augmenter l’intensité. Ce sont des efforts perçus comme fatigants pour l’organisme. HIIPA (High Intensity Incidental Physical Activity). Mis en avant récemment par une équipe de physiologistes, il s’agit d’une réinterprétation du HIT. Dans cette approche, il est recommandé d’utiliser les activités du quotidien pour réaliser des efforts à haute intensité. Comme ce sont des efforts nécessaires au quotidien, ils ne prennent pas plus de temps que de vivre sans les faire. L’excuse du manque de temps ne pourra plus se justifier ! La seule excuse qu’il vous restera sera le manque de volonté ! En exploitant les HIIPA, le temps pris sur votre quotidien est proche de zéro. Le temps d’effort est pris sur une activité que vous auriez faite de toute façon. Allez-vous choisir de monter ces trois étages très rapidement ou allez-vous choisir de prendre l’ascenseur ? En pratique, il s’agit de faire des efforts soutenus menant à l’essoufflement à plusieurs reprises dans la journée. Grimpez deux ou trois étages aussi vite que possible et vous sentirez l’essoufflement recherché ! Les chercheurs parlent dans ce cas précis de « Stair Climbing Snack » ! Les physiologistes à la base de cette méthode proposent de réaliser quotidiennement trois à cinq efforts de trente secondes à deux minutes. Bien sûr, les efforts devront être intenses. 25 Cette méthode américaine éloigne le risque de sarcopénie L’efficacité de ces intermèdes actifs dans la journée a été prouvée avec un gain de capacités cardiorespiratoires de 5 %. C’est moins que pour des efforts plus rapprochés et enchaînés avec beaucoup moins de récupération (comme dans une réelle séance sportive), mais c’est déjà positif. Travaillez vos triceps avec vos sacs de courses Et si vos activités quotidiennes devenaient votre base d’entraînement ? Grimper quelques étages le plus rapidement possible est une des multiples possibilités qui se présentent à vous. Si vous ne disposez que d’un seul étage, faites donc des allers-­retours. Tout cela, vous pouvez le faire entre deux activités ou avant d’aller manger par exemple. Mais vous pouvez aussi choisir de marcher vite au point de vous essouffler en allant travailler ou en allant faire vos courses. Vous pouvez appliquer cela en jouant avec vos enfants ou petits-enfants. Vous pouvez profiter des courses pour faire un peu de musculation (quelques flexions les mains chargées vous seront profitables). Le mieux est de faire un mix entre toutes ces options en fonction de votre emploi du temps. Dès qu’une occasion se présente, lancez-vous. Il suffit simplement de changer des petites habitudes quotidiennes pour se remettre en forme et gagner facilement en activité physique. Pour maximiser les effets du HIIPA, il est possible d’exploiter l’autre Le jardinage actif et régulier : un sport comme les autres ? Ne dites plus jamais que vous ne savez pas quoi pratiquer ! Voici quelques idées d’exercices physiques à intégrer à votre quotidien : yy Montez les escaliers, yy Portez les courses et utilisez-les pour muscler vos triceps, yy Jouez avec les enfants, yy Amusez-vous avec votre chien, yy Faites des squats en faisant votre ménage, yy Garez votre voiture le plus loin possible, ou descendez une station de bus avant, 26 yy Nettoyez votre sol en rythme sur une musique entraînante, yy Jardinez et enlevez les mauvaises herbes avec ardeur, yy Asseyez-vous et relevez-vous de votre fauteuil à plusieurs reprises avant de regarder un film, yy Battez vos œufs à la main sans batteur électrique… Gardez simplement en tête la recherche de l’effort physique et l’essoufflement pour maximiser les effets. Enfin n’ayez pas peur d’être créatif. voie de l’activité physique incidentelle. Ce sont des efforts plus longs, mais plus doux. Marcher ou faire du vélo pour aller au marché, tondre la pelouse… Un petit pas dans votre quotidien, un grand pas pour votre santé Grâce au HIIPA vous romprez le processus de sédentarité et le cercle vicieux qui en découle pour votre santé. Rappelez-vous que la sédentarité est le temps passé assis et qu’elle est un réel cauchemar pour la santé. Rompre cette sédentarité s’avère fondamental, y compris pour les sportifs qui passent du temps aussi à travailler assis. Il est souvent recommandé de s’activer (se lever, marcher…) toutes les vingt à trente minutes pour rompre la sédentarité. Que vous fassiez du sport ou non, vous avez tout intérêt à pratiquer le HIIPA dans votre quotidien dès que votre activité vous en donne l’occasion. Attention toutefois à ne pas remplacer l’entraînement sportif par les HIIPA si vous êtes déjà sportif. Le sport reste le meilleur remède contre de nombreuses maladies. Dans un objectif santé, rien ne remplacera les véritables séances d’entraînement. Au total, pour remplir votre objectif santé vous disposez de trois stratégies. La première, la plus classique et la plus efficace est de faire des séances sportives classiques. La deuxième est de faire des efforts sportifs brefs et intenses quand vous disposez d’un peu de temps. Ce sont les Exercise Snacks. La troisième est de faire des HIIPA et de profiter de votre quotidien pour placer une petite séquence très brève, mais intense. Le mieux est d’associer les trois. Fabrice Kuhn Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! Huiles essentielles Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! Ils sont 11 millions en France, ces proches aidants qui acceptent de mettre leur vie entre parenthèses pour un conjoint ou un parent malade. Les conséquences ? Du stress, des dépressions, une anxiété chronique, mais aussi des troubles cardiovasculaires et des douleurs. Découvrez comment l’aromathérapie peut venir au secours de ces courageux anges gardiens (dont vous faites peut-être partie). Fabienne Millet Docteur en pharmacie, experte diplômée en phytothérapie et en aromathérapie, Fabienne Millet est enseignante dans plusieurs universités en France. Elle est spécialiste de l’utilisation des huiles essentielles. L orsque la maladie de Parkin­ son, la maladie d’Alzheimer ou toute autre pathologie impliquant une dépendance à court ou moyen terme est diagnostiquée, un accompagnement est souvent indispensable. Au-delà des professionnels médicaux, paramédicaux, associations de malades et maisons de retraite sollicités, les membres de la famille (conjoint, enfants…) ou des amis proches deviennent, très fréquemment, partie prenante de la prise en charge du malade. Ils sont appelés aidants naturels, aidants familiaux ou encore proches aidants et la loi reconnait leur statut. Cette démarche peut relever d’un choix ou d’une nécessité, mais immanquablement et contrairement aux autres acteurs, les aidants naturels ne reçoivent aucune rémunération. Cette aide, qu’elle soit régulière ou permanente, va passer par des soins, mais aussi par un accompagnement à l’éducation et à la vie sociale, des démarches administratives, une vigilance accrue, un soutien psychologique ou encore des activités domestiques… Un lourd fardeau qui pèse sur la santé Depuis une dizaine d’années, les autorités de santé reconnaissent le rôle des aidants naturels. Elles reconnaissent notamment le fardeau physique et moral qui pèse sur leurs épaules et cherchent des solutions pour préserver la qualité de vie des proches aidants1-2. Personne n’est préparé à une situation qui nécessite presque toujours une réorganisation de la vie (temps de travail, rythme de vie, mise en suspens des activités personnelles, changement de domicile…)3. Et les tâches à réaliser sont nombreuses en plus du soutien moral qu’il faut apporter. L’accompagnement de longue durée de personnes invalides peut affecter la qualité de vie des aidants et entraîner l’épuisement mental et physique. 27 Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! La maladie mentale d’un proche peut également devenir perturbante au niveau psychologique, épuisante physiquement et induire des pathologies chez l’aidant4. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a recensé les maladies psychologiques et/ou physiques fréquemment retrouvées chez les aidants familiaux. Ce sont principalement : le stress, l’épuisement physique, des troubles dépressifs et des troubles du sommeil. Au Pakistan, une étude menée début 2019 a constaté que la santé psychologique des aidants naturels, accompagnant des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, est préoccupante. Avec l’avancée de la maladie, ils souffrent de plus en plus de stress et s’installent dans la dépression5.6-7 8 9 Au Mexique, la dépression, l’anxiété et les problèmes de sommeil sont les principaux troubles recensés pour les aidants familiaux des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. L’état fonctionnel des prestataires de soins, leur baisse de satisfaction à l’égard de la vie, la dépression et l’anxiété ont majoré le fardeau des aidants. Celui-ci est lié à la sévérité de la démence du patient et aux facteurs personnels des aidants. Ce rapide tour du monde permet de mettre en avant une souffrance universelle des aidants familiaux, un réel besoin d’accompagnement et la nécessité de nouvelles pistes de prise en charge. Un risque plus élevé de tomber malade Selon la HAS, ces diverses atteintes psychiatriques et physiques entraînent des conséquences redoutables sur le fonctionnement de l’organisme des aidants familiaux, avec apparition de maladies graves. On observe ainsi : ●● Une augmentation de la mortalité des aidants naturels. ●● Le taux de mortalité (suivi effectué sur quatre ans) des conjoints aidants augmente et passe de 9 à 17 %. Une augmentation qui s’explique par la difficulté à gérer le quotidien et un stress accru. ●● Une apparition ou une augmentation des maladies cardiovasculaires et de l’hypertension artérielle. ●● Des troubles de la coagulation et l’émergence de pathologies infectieuses. Des aidants soumis au stress, à une maladie coronarienne et à de l’hypertension artérielle (pathologies associées ou non) présentent une hypercoagulabilité sanguine. Cette anomalie biologique pourrait majorer le risque d’athérosclérose et de thrombose. Le stress chronique favorise une déficience du système immunitaire qui pourrait expliquer 60 % des aidants sont des femmes En 2000, aux États-Unis, l’association « Family Caregiver Association » évaluait à 27 % la population adulte comme entrant dans la catégorie des aidants naturels6. Parmi eux, 60 % étaient des femmes. Et dans trois cas sur quatre, ce sont les filles des personnes dépendantes qui s’investissent dans cette prise en charge4. Un an auparavant, toujours aux États-Unis, on estimait le nombre d’aidants naturels, toutes pathologies confondues, à près de 15 millions de personnes7. En 2005, en Europe, l’étude Eurofamcare8 rapporte les mêmes résultats par sexe. Ainsi, de façon globale, les aidants sont pour deux tiers des femmes9. 28 * HE : Huile Essentielle l’augmentation du nombre d’infections respiratoires et urinaires diagnostiquées chez les aidants naturels. Protocole thérapeu­ tique d’urgence : les HE* en renfort Les troubles dont peuvent souffrir les proches aidants favorisent une consommation de psychotropes, de soins médicaux divers avec les conséquences et effets secondaires liés à ces traitements, notamment sur le long terme. Afin de limiter le recours à tous ces soins, la HAS recommande d’associer divers accompagnements non médicamenteux et stratégies d’adaptation 10. Actuellement, ce sont principalement des démarches psycho-socio-éducatives qui sont mises en place. La capacité de faire preuve de résilience11 serait une piste à explorer12. Au regard des pathologies observées, l’aromathérapie peut aussi s’inscrire dans cette recherche de soins d’accompagnement afin de réduire le stress, la dépression, les troubles du sommeil, participer à la lutte contre la fatigue et les douleurs articulaires. Nombreuses sont les huiles essentielles adaptées à la prise en charge de ces troubles. En Turquie, une étude pilote a été initiée afin d’observer les effets de l’aromathérapie sur l’agitation et le fardeau d’aidants naturels accompagnant des patients atteints de démence modérée à sévère. Les huiles essentielles ont été utilisées par massage et par inhalation sèche, au domicile de l’aidant, pendant quatre semaines. À la suite de cette prise en charge, les symptômes neuropsychiatriques et la détresse des personnes aidantes se sont considérablement atténués. Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! Les 10 principaux motifs de consultation des proches aidants La Haute Autorité de Santé a analysé les principaux troubles de santé rencontrés par les aidants familiaux13 : • Angoisse, anxiété, dépression, épuisement moral 90 % ; • Fatigue 48 % ; • Troubles du sommeil 32 % ; • Amaigrissement, troubles alimentaires 23 % ; L’aromathérapie a permis de calmer l’anxiété et de mieux appréhender les tâches à effectuer. Les modes d’utilisation recommandés, pour l’emploi des huiles essentielles, sont la voie cutanée diluée, l’inhalation sèche et exceptionnellement la voie cutanée pure. Toutes ces voies d’utilisation peuvent s’associer, sans risque de surdosage. Si c’est possible, elles peuvent être complétées par de la diffusion atmosphérique active ou passive. Prise en charge de la surcharge émotionnelle • Pathologie cardiovasculaire 23 % ; • Troubles mnésiques 23 % ; • Isolement social 18 % ; • Douleurs articulaires 13 % ; • Réactions émotionnelles vives, énervement, agressivité 8 %. Décompensation de pathologies chroniques 5 %. grain bigaradier (Citrus aurantium ssp amara/feuilles), 30 gouttes d’HE de menthe verte (mentha spicata/ feuilles) dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette, puis compléter avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot. Bien agiter. Appliquer la valeur de ½ pipette du mélange sur un avant-bras ou sur le thorax 2 à 3 fois par jour, pendant 21 jours. Prendre le relais avec le mélange à 5 % pendant plusieurs mois ou années, si nécessaire. Les huiles essentielles anxiolytiques, sédatives et anti déprime permettent une bonne gestion ou anticipation du stress, des troubles du sommeil et de la dépression. Elles apportent du bien-être et facilitent la réalisation des tâches quotidiennes.13 1. Anxiété HE de lavande fine aux vertus apaisantes et régénérantes Toutes les huiles essentielles et hydrolats cités sont anxiolytiques et plus ou moins sédatifs et antidépressifs. Mélange 2 : anxiolytique pour la journée Par voie cutanée diluée Adulte (5%) Mélange 1 : anxiolytique pour la journée Adulte (15%) Verser 60 gouttes d’HE de lavande fine (Lavandula vera, angustifolia, officinalis/fleurs) ou d’HE de petit Verser 20 gouttes d’HE de lavande fine ou d’HE de petit grain bigaradier, 10 gouttes d’HE de menthe verte dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette, puis compléter avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot. Bien agiter. Appliquer la valeur de ½ pipette du mélange sur un avant-bras ou sur le thorax 2 à 3 fois par jour, 5 jours sur 7. En cas de stress intense, ponctuel ou permanent (choc émotionnel, difficultés intenses à gérer les tâches quotidiennes…), remplacer l’HE de menthe verte par de l’HE de camomille romaine (ou noble) dans les deux propositions précédentes. Inhalation sèche Verser 2 à 3 gouttes d’huile essentielle de lavande fine ou d’HE de petit grain bigaradier ou d’HE de camomille romaine (ou noble) (Chamaemelum nobile/fleurs) ou d’HE de menthe verte sur un mouchoir en papier et respirer à raison de 3 à 4 inspirations consécutives (sans contact cutané). Ce protocole est à réaliser de 3 à 4 fois par jour (ou plus), régulièrement ou à la demande (en fonction des besoins). Diffusion atmosphérique passive Verser 4 à 5 gouttes d’une des précédentes huiles essentielles sur un support inerte (support poreux, petit objet en plâtre, compresses, pot-pourri…), le déposer dans une coupelle14 puis le placer près de soi, de préférence hors de portée de main de tous. Recharger le support lorsque l’odeur disparaît. Les huiles essentielles d’oranger doux (Citrus sinensis/zeste), de mandarinier (Citrus reticulata/zeste), de pamplemoussier (Citrus paradisi/ zeste), de bergamotier (Citrus bergamia/zeste), de yuzu (Citrus x junos/ zeste), d’oranger amère (Citrus amara/zeste) conviennent également très bien. Ces huiles essentielles (dites « d’agrumes ») sont utilisables par inhalation sèche15. Diffusion atmosphérique active Verser 1 ou 2 huiles essentielles précédemment citées (sauf l’HE de camomille romaine dont l’odeur est 29 Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! peu agréable et le prix élevé) dans un diffuseur à jet d’air sec ou dans un diffuseur à eau, selon les recommandations du fabricant16. Diffuser par périodes courtes (5 à 10 minutes pour un diffuseur à jet d’air sec et environ 30 minutes pour un diffuseur à eau) l’huile essentielle choisie, plusieurs fois dans la journée, dans une pièce de vie. 2. Crise d’angoisse Adulte Appliquer directement sur un poignet 1 à 2 gouttes d’huile essentielle pure d’HE de lavande fine ou d’HE de petit grain bigaradier ou de camomille romaine (ou noble). À renouveler si besoin 2 à 3 fois à quelques minutes d’intervalle. 3. Troubles du sommeil Voie cutanée diluée Mélange 1 : anxiolytique et sédatif pour le soir Adulte (15 %) Verser 40 gouttes d’HE de lavande fine ou d’HE de petit grain bigaradier, 30 gouttes d’HE de camphrier ct linalol (Cinnamomum camphora/feuilles) et 20 gouttes d’HE de camomille romaine dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette, puis compléter avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot. Bien agiter. Appliquer la valeur de ½ pipette du mélange sur un avant-bras ou sur le thorax le soir au coucher, pendant 21 jours. Cette formulation pour le soir renforce l’emploi du mélange anxiolytique journalier. Prendre le relais avec le mélange à 5 % pendant plusieurs mois ou années, si nécessaire. Mélange 2 : anxiolytique pour le soir Adulte (5 %) Verser 20 gouttes d’HE de lavande fine ou de petit grain bigaradier, 30 Quand l’huile essentielle est contre-indiquée… En cas d’impossibilité d’utiliser des huiles essentielles, n’hésitez pas à utiliser les hydrolats de fleurs d’oranger, de lavande fine ou de camomille romaine qui peuvent s’y substituer. Ils s’utilisent purs sur la peau (ne pas oublier d’appliquer ensuite une huile végétale pour limiter leur action asséchante cutanée) et s’emploient également en inhalation sèche, en diffusion atmosphérique passive (sur un support poreux) et active (dans un diffuseur à eau uniquement). Les hydrolats s’appliquent par pulvérisations et non pas par gouttes comme pour les huiles essentielles diluées. Pour un geste simple et efficace, utiliser par exemple l’hydrolat de fleur d’oranger (Citrus aurantium ssp amara, fleurs) pour son action anxiolytique et anti déprime. Il favorise aussi le sommeil. Il se pulvérise sur la peau, les vêtements, un mouchoir et se respire sans modération. 10 gouttes d’HE de menthe verte dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette, puis compléter avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot. Bien agiter. une coupelle près du lit au moment du coucher. Appliquer la valeur de ½ pipette du mélange sur un avant-bras ou sur le thorax 2 à 3 fois par jour, 5 jours sur 7. Diffusion atmosphérique active Les inhalations sèches et les diffusions atmosphériques, citées précédemment, s’associent à la voie cutanée, potentialisant ainsi la prise en charge du trouble. Inhalation sèche Verser 2 à 3 gouttes d’huile essentielle de lavande fine sur un mouchoir en papier et respirer à raison de 3 à 4 inspirations consécutives (sans contact cutané). Ce protocole est à réaliser de 2 à 3 fois, espacées de cinq minutes, une fois couché. À renouveler la nuit, en cas de réveils nocturnes. Diffusion atmosphérique passive Verser 4 à 5 gouttes d’une des précédentes huiles essentielles sur un support inerte (support poreux, petit objet en plaque, compresses, pot-pourri…) et le déposer dans Les huiles essentielles d’oranger doux, de mandarinier et de bergamotier conviennent également. Verser une ou deux huiles essentielles précédemment citées (sauf l’HE de camomille romaine dont l’odeur est peu agréable et le prix élevé) dans un diffuseur à jet d’air sec ou dans un diffuseur à eau, selon les recommandations du fabriquant. Diffuser une vingtaine de minutes, avant le coucher, dans la chambre. 4. Dépression Voie cutanée diluée Mélange 1 : anxiolytique et anti déprime Adulte (15 %) Verser 40 gouttes d’HE de verveine citronnée (Lippia citiodira, feuilles) ou d’HE de litsée citronnée (Litsea citrata, baies) ou d’HE de lemon-grass (Cymbopogon citratus, parties aériennes) et 50 gouttes d’HE de lavande fine ou d’HE de petit grain bigaradier dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette, puis compléter avec Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! une huile végétale de macadamia ou d’abricot. Bien agiter. Appliquer la valeur de ½ pipette du mélange sur un avant-bras ou sur le thorax 3 à 4 fois par jour, pendant 21 jours. Cette formulation convient pour le jour et le soir au coucher. Les huiles essentielles citées favorisent également le sommeil. Diffusion atmosphérique passive Verser 4 à 5 gouttes d’une des précédentes huiles essentielles sur un support inerte (support poreux, petit objet en plaque, compresses, pot-pourri…) et le déposer dans une coupelle près du lit au moment du coucher. Prendre le relais avec le mélange à 5 % pendant plusieurs mois ou années, si nécessaire. Les huiles essentielles d’oranger doux, de mandarinier et de bergamotier conviennent également en diffusion atmosphérique. Mélange 2 : anxiolytique et anti déprime Diffusion atmosphérique active Adulte (5 %) Verser 20 gouttes d’HE de verveine citronnée ou d’HE de litsée citronnée ou d’HE de lemon-grass, 10 gouttes d’HE de lavande fine ou d’HE de petit grain bigaradier dans un flacon opaque gradué de 30 ml, équipé d’une pipette, puis compléter avec une huile végétale de macadamia ou d’abricot. Bien agiter. Appliquer la valeur de ½ pipette du mélange sur un avant-bras ou sur le thorax 2 à 3 fois par jour, 5 jours sur 7. Inhalation sèche Verser 2 à 3 gouttes d’HE de verveine citronnée ou d’HE de litsée citronnée ou d’HE de lemon-grass sur un mouchoir en papier et respirer à raison de 3 à 4 inspirations consécutives (sans contact cutané). Ce protocole est à réaliser de 3 à 4 fois par jour (ou plus), régulièrement ou à la demande (en fonction des besoins). Si l’odeur très citronnée ne convient pas, l’HE de lavande fine et les huiles essentielles d’oranger doux, de mandarinier et de bergamotier conviennent également. Elles sont toutes anxiolytiques et anti déprime. Verser un mélange à parts égales des huiles essentielles précédemment citées dans un diffuseur à jet d’air sec ou dans un diffuseur à eau, selon les recommandations du fabriquant. Diffuser par périodes courtes (5 à 10 minutes pour un diffuseur à jet d’air sec et environ 30 minutes pour un diffuseur à eau) le mélange d’huiles essentielles, plusieurs fois dans la journée, dans une pièce de vie. Les huiles essentielles de verveine citronnée, de litsée citronnée ou de lemon-grass sont irritantes et ne s’utilisent pas seules en diffusion atmosphérique active, surtout avec un diffuseur à jet d’air sec. Ne pas oublier que la phytothérapie peut accompagner la prise en charge de tous ces troubles, en synergie avec l’aromathérapie. Deux plantes, l’une du stress, l’autre de la dépression sont recommandées : la rhodiole et le safran. Prise en charge de la fatigue et de l’épuisement physique et moral Par une action stimulante, certaines huiles essentielles agissent ponctuellement contre les « petits coups de pompe » et augmentent la vigilance. Il suffit de les respirer pour ressentir leur effet dynamisant. Les principales huiles essentielles dynamisantes sont : • HE de citronnier (Citrus limon/ zeste) • HE de menthe poivrée (Mentha piperita/feuilles) • HE d’épinette noire (Picea mariana/aiguilles) • HE de romarin officinal ct 1-8 cinéole (Rosmarinus officinalis/ rameaux) Inhalation sèche Verser 2 gouttes d’une des huiles essentielles citées (ou 1 goutte de 2 huiles essentielles, si un mélange est préféré) sur un mouchoir en papier et respirer à raison de 3 à 4 inspirations consécutives (sans contact cutané). Ce protocole est à réaliser de 3 à 4 fois par jour (ou plus), régulièrement ou à la demande (en fonction des besoins). L’HE de lemon-grass peut aider à retrouver le sommeil Du côté de la phytothérapie, la maca, une plante alimentaire très utilisée au Pérou, permet de résister aux conditions de vie difficiles. Elle soutient l’organisme et le redynamise. Important : les huiles essentielles sont allergisantes et contre-indiquées en cas de convulsions. Les femmes enceintes et allaitant peuvent utiliser les huiles essentielles par diffusion atmosphérique et par inhalation sèche sans risque. Les hydrolats sont également allergisants. 31 Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! Prise en charge des douleurs chroniques La fatigue, mais aussi certaines tâches difficiles accomplies quotidiennement peuvent faire naître des douleurs nouvelles ou augmenter l’intensité de douleurs existantes. Il est important de ne pas laisser persister une telle situation, d’autant plus que le stress provoque ou potentialise de nombreuses réactions inflammatoires. 1. Rhumatismes, arthrose Mélange anti-inflammatoire Adulte (5 %) Verser 30 gouttes d’HE de gingembre (Zingiber officinale/rhizome) dans un flacon de 30 ml puis compléter avec de l’huile végétale de jojoba (cire liquide) ou de l’huile végétale de calophylle. Bien agiter. Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une petite noisette » du mélange sur la zone douloureuse, 1 à 2 fois par jour, pendant 1 mois, à raison de 5 jours sur 7. À continuer, si besoin, sur plusieurs mois ou années. Pendant les deux jours de carence, utiliser l’huile végétale seule sur les articulations douloureuses. 2. Rhumatismes, arthrose avec motilité réduite Mélange anti-inflammatoire Adulte (5 %) Verser 20 gouttes d’HE de gingembre et 10 gouttes d’HE d’épinette noire ou d’HE de genévrier commun (Juniperus communis/baies) dans un flacon de 30 ml puis compléter avec une huile végétale de jojoba (cire liquide) ou de l’huile végétale de calophylle. Bien agiter. Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une petite noisette » du mélange sur la zone douloureuse, 1 à 2 fois par jour, pendant 1 mois, à raison de 5 jours sur 7. À continuer, si besoin, sur plusieurs mois ou années. Pendant les Les pourcentages sont donnés pour des adultes. Le nombre de gouttes est donné pour des flacons d’huile essentielle délivrant 20 gouttes environ au millilitre. Le nombre de gouttes varie d’un laboratoire à l’autre. Il est important de se faire préciser les équivalences lors de l’achat d’une huile essentielle. deux jours de carence, utiliser l’huile végétale seule sur les articulations douloureuses. 3. Polyarthrite rhumatoïde Mélange anti-inflammatoire Adulte (5 %) Verser 20 gouttes d’HE de gingembre et 10 gouttes d’HE de lemon-grass dans un flacon de 30 ml puis compléter avec une huile végétale de jojoba (cire liquide) ou de calophylle. Bien agiter. Appliquer 10 à 20 gouttes ou « une petite noisette » du mélange sur la zone douloureuse, 1 à 2 fois par jour, pendant 1 mois, à raison de 5 jours sur 7. À continuer, si besoin, sur plusieurs mois ou années. Pendant les deux jours de carence, utiliser l’huile végétale seule sur les articulations douloureuses. On peut chercher du côté de la gemmothérapie pour accompagner la prise en charge de l’inflammation chronique, en synergie avec l’aromathérapie. Le macérât glycériné de cassissier (Ribes nigrum) permet d’atténuer les douleurs articulaires quotidiennes. Fabienne Millet Sources et références 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 32 Confédération des organisations familiales de l’Union européenne « Coface Charte européenne de l’aidant familial. » ; Bruxelles Belgique, 2009. http://www.coface-eu.org/wp-content/uploads/2019/03/COFACE-disability_FR_final-1.pdf Gilles Séraphin « Introduction L’accompagnement des familles : des dispositifs aux pratiques », Recherches familiales 2013/1 N°10 | pages 3 à 6 (ISSN 1763718X)., https://www.cairn.info/revue-recherches-familiales-2013-1-page-3.htm Réaménagement du temps de travail dans un quart des situations Thomas P, Novartis, « L’entourage familial des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ». Étude Pixel, Novartis, Santé et Proximologie ; Rueil-Malmaison, 2002. https://www.proximologie.com/globalassets/proximologie2/pdf/etudes/brochure-pixel-18-04-06.pdf Kumar H. et al « Severity of Caregiver Stress in Relation to Severity of Disease in Persons with Parkinson’s. ». Cureus, 2019 ; . doi: 10.7759/cureus.4358 Ces aidants avaient prodigué des soins à des personnes dépendantes, toutes origines confondues (pas uniquement atteintes de troubles cognitifs). Schulz R et al., « Caregiving as a risk factor for mortality : the Caregiver Health Effects Study ». JAMA 1999; 282(23):2215-9 Services for supporting family carers of elderly people in Europe : characteristics, coverage and usage (EUROFAMCARE). https://cordis.europa.eu/project/ rcn/67322/factsheet/en Mestheneos E, « Supporting family Carers of Older People in Europe. The Pan-European Background Report. ». Hambourg: Eurofamcare; 2005 Monteiro AMF et al., « Coping strategies among caregivers of people with Alzheimer disease : a systematic review » , Porto Alegre 2018 Jul-Sep ; doi: 10.1590/2237-6089-2017-0065 La résilience désigne la capacité d’un individu à surmonter un choc psychologique, à le dépasser et vivre à nouveau malgré l’impact comportemental de ce traumatisme. Cette démarche nécessite une réflexion sur soi, accompagnée par un professionnel médical Ertl MM. et al., « Perceived stress, resilience, and health-related quality of life among Parkinson’s disease caregivers in Mexico » Health Soc Care Community, 2019 May 31, .. .C doi : 10.1111/hsc.12767. Omandations de bonne pratique Haute Autorité de Santé « Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : suivi médical des aidants naturels » (tableau 5, page 23) Service des bonnes pratiques professionnelles/Février 2010 www.has-sante.fr Haute Autorité de Santé Attention, les huiles essentielles dissolvent les cires et les vernis Les huiles essentielles « d’agrumes » sont contre-indiquées par voie cutanée (altérations du tissu cutané) La quantité d’huile essentielle et le protocole d’utilisation peuvent varier selon les fabricants Proches aidants : prenez aussi soin de vous ! Actualités ɕɕMessieurs, si vous êtes un peu douillets, rassurez-vous : c’est que votre mémoire fonctionne bien Des chercheurs1 de l’Université McGill et de l’Université de Toronto ont constaté que les hommes et les femmes ne réagissaient pas de la même manière face à la douleur. Une expérience a été menée sur des rats (spécimens mâles et femelles) ainsi que sur 41 hommes et 38 femmes. Et les résultats sont plutôt surprenants : hommes et rats mâles semblent garder très nettement en mémoire le souvenir de douleurs passées. Cette mémoire engendre, par la suite, davantage de stress anticipatoire et provoque une hypersensibilité à la douleur. Et pour deux événements douloureux similaires, les hommes 1. évaluent le second comme étant plus douloureux que le premier, contrairement à ce que les femmes (et femelles rats) expriment. Ce protocole expérimental vient confirmer ce que pensaient déjà un certain nombre de scientifiques, à savoir que la douleur et son intensité sont corrélées à notre mémoire. Ceux pour qui le souvenir d’une douleur passée est vivace éprouvent plus de souffrance que ceux qui s’en seraient débarrassés au fil du temps. Pour traiter les douleurs chroniques, agir sur sa mémoire suivant le modèle féminin pourrait donc se révéler une piste intéressante. Loren J. Martin et al., “Male-Specific Conditioned Pain Hypersensitivity in Mice and Humans”, Current Biology, janvier 2019, DOI: https://doi.org/10.1016/j. cub.2018.11.030 33 LIVRES Le yoga ayurvédique : un guide pratique adapté à votre dosha Camille DEPREZ, Kiwi Éditions, juin 2019, 192 pages – 22 euros L’ayurvéda (science de la vie, en Inde) est une pratique ancestrale, en lien direct avec le yoga. Ces deux disciplines rarement abordées simultanément offrent une méthode particulièrement efficace pour atteindre un état de bien-être intérieur, recouvrer une bonne santé et évoluer en harmonie avec son environnement. Ce livre prend en compte chaque profil ayurvédique pour proposer une pratique individuelle avec des fiches et des exercices illustrés en fonction de son quotidien, de sa personnalité, de son état de santé et des périodes de l’année. Il est complété de conseils et de recettes personnalisées. Les incroyables vertus du bicarbonate de soude : usage interne, usage externe Alessandra MORO-BURONZO, Éditions Jouvence, septembre 2019 160 pages – 8,70 euros Mieux digérer, nettoyer la cuisine, laver le linge, combattre le calcaire, désinfecter, soigner les bobos du quotidien… les vertus du bicarbonate de soude sont nombreuses et connues depuis longtemps. Découvrez au fil des pages les multiples utilisations de ce produit sûr et efficace qui pourrait aussi être une réponse satisfaisante pour la protection de l’environnement : à lui seul, il remplace une foule de produits chimiques qui polluent notre intérieur. Conseils, infos et astuces sont regroupés dans ce livre indispensable. À tester sans modération. Tout ça pour 80 g : une histoire de prostate Vincent et Juliette MONTAGNIER, Spinelle Éditions, juin 2019, 126 pages – 12 euros Ce touchant témoignage d’un homme atteint d’une hypertrophie de la prostate sera sans aucun doute d’un grand soutien pour tous les hommes qui vivent cette situation et pour leurs proches. Sujet souvent tabou, la prostate peut se mettre à grossir anormalement avec la vieillesse. Elle comprime alors la vessie, entraînant une envie fréquente d’uriner ou des troubles sexuels. Abordant avec légèreté et réalisme la douleur et les difficultés rencontrées au quotidien, l’auteur livre une partie de luimême avec sincérité. Un récit à cœur ouvert qui ne laissera personne indifférent. Crédits photos : © Dmitry Lobanov © amy_lv © Madeleine Steinbach © jarun011 © Riccardo Niels Mayer © Irina NK © kostrez © marilyn barbone © Hetizia © lightpoet © Budimir Jevtic / stock.adobe.com – © Par Bengt Nyman / Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45490780 © Par Kristian Peters / Fabelfroh 11:39, 16 September 2007 (UTC) / photographed by Kristian Peters, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2761987 – © Descolas (SD) Revue mensuelle Numéro 40 - octobre 2019 Directrice de la publication et rédactrice en chef : Clémence Bauden Rédactrice : Joséphine le Maire Santé Corps Esprit – BioSanté Éditions Adresse du siège social : Rue du Lion d’Or 4, 1 003 Lausanne Registre journalier N° 2043 du 3 février 2016 CHE-208.932.960 Abonnement annuel : 74 euros Abonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 59 55 36 42, rendez-vous sur https://www.santecorps-esprit.com/vos-questions ou adresser un courrier à BioSanté Éditions – service courrier 679 avenue de la République 59 800 Lille - France ISSN 2297-9328 2504-0472 CPPAP 0720N08481 Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur Z.I Maximilien Vox - BP 86 14110 Condé-Sur-Noireau Formulaire d’abonnement à Santé Corps Esprit Tous les mois vous recevez dans votre boîte aux lettres ou par email un nouveau numéro de 32 pages du mensuel Santé Corps Esprit rédigé par les meilleurs spécialistes en matière de santé naturelle. Votre abonnement à Santé Corps Esprit comprend 12 numéros (1 an d’abonnement) pour seulement 42 € avec l’offre spéciale pour les nouveaux abonnés au format papier + électronique (France métropolitaine), pour tout règlement par chèque. Vous bénéficiez de la garantie satisfait ou intégralement remboursé pendant 3 mois après la date de souscription. Pour vous abonner, merci de bien vouloir compléter le formulaire ci-dessous sans oublier de renseigner votre adresse e-mail. Vous souhaitez bénéficier de nos offres spé­ciales avec d’autres modes de paiement (carte bancaire, SEPA)? Vous habitez hors de la France métropolitaine ? RDV directement en ligne (plus rapide et plus sécurisé) : https://www.sante-corps-esprit.com/la-revue/ Étape 1 : Vos coordonnées (tous les champs sont obligatoires) Nom : Prénom : Adresse : Ville : Code postal : Téléphone : Email : Étape 2 : Votre règlement Avis aux lecteurs : L’objectif de Santé Corps Esprit n’est pas de remplacer vos consultations médicales. Il est de vous donner les clés pour créer un dialogue riche et constructif avec votre médecin. Merci de joindre à ce formulaire un chèque de 42€ à l’ordre de Biosanté Éditions et de les renvoyer à cette adresse : BioSanté Éditions – Service courrier – 679 avenue de la République – 59800 Lille – France Une question ? Joignez-nous au : +33 3 59 55 36 42 Informatique et Liberté : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification des données vous concernant. Ce service est assuré par nos soins. Si vous ne souhaitez pas que vos données soient communiquées, merci de cocher la case suivante « Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas . » Lao Tseu Élevez votre cœur pour transformer votre intérieur Comme les arbres qui perdent leurs feuilles à l’automne ou les animaux qui muent, on ressent parfois le besoin de changer de peau pour pouvoir amorcer un nouveau cycle. Pratiquer Bhujangasana peut vous mener sur le chemin de cette transformation. En sanskrit, « Bhujanga » désigne le serpent, le cobra. Dans les textes anciens de l’Inde, le cobra est le porteur du monde, vestige des mondes passés et genèse des mondes futurs. Grâce à sa faculté de muer et de se régénérer, le serpent permet la création d’un nouveau cycle, d’une nouvelle dynamique. En yoga, la symbolique du serpent occupe une place privilégiée. C’est sous cette forme qu’est représentée la Kundalinî, l’énergie cosmique présente à la base de notre colonne vertébrale. Ainsi le serpent, par son ancrage à la base du corps, se redresse vers la lumière, nous amenant vers une transformation intérieure et l’éveil spirituel. S’ancrer pour s’élever Dans Bhujangasana, c’est la force de l’ancrage du bas du corps au sol qui permet de se redresser. C’est grâce à ce socle solide que le haut du corps a la liberté de s’élever. Cette posture agit sur la colonne vertébrale et donc sur l’énergie qui y circule. Elle renforce la musculature dorsale et tonifie le dos, notamment pour les personnes sédentaires, en luttant contre le dos voûté. Elle rend également la colonne vertébrale flexible, gage de santé, de vitalité et de jeunesse. Au-delà des bénéfices pour le dos, le cobra stimule les organes de digestion et les poumons, lutte contre la constipation et les troubles gastro-intestinaux. En étirant l’avant du corps, elle ouvre la cage thoracique, la poitrine, le plexus solaire et libère les épaules. Elle renforce ainsi le cœur. De plus, en travaillant sur le chakra de la gorge, Bhujangasana soulage les problèmes respiratoires et l’asthme. Enfin, au niveau émotionnel, cette posture apaise la colère et le tempérament violent. Elle accroît l’assurance et le sentiment de sécurité, apporte vitalité et énergie, rend positif et joyeux. Bhujangasana en pratique Phase dynamique : répétez trois fois le mouvement •• Allongez-vous sur le tapis à plat ventre, pieds joints. •• Placez les mains à plat sur le tapis au niveau de la poitrine, le bout des doigts sous l’arrondi des épaules, les coudes près du buste. •• Appuyez le pubis et les coups de pieds contre le sol. •• À l’inspiration, soulevez le menton puis la tête et enfin le buste vers l’avant et le haut par l’action des muscles dorsaux. Les bras sont passifs (vous pouvez soulever les mains de quelques centimètres pour vous en assurer). •• Dirigez le coccyx vers les talons pour éviter de sur-cambrer votre dos, relâchez les épaules. •• Pour le retour au sol, sur l’expiration, les muscles du dos contrôlent la descente, le menton revient au sol, puis vers la poitrine jusqu’à ce que le front touche le sol. AGENDA - SANTÉ-CORPS-ESPRIT Salon sport santé et bien-être Les Français seraient plus sportifs qu’il y a dix ans ! Une bonne nouvelle quand on connait les bienfaits du sport sur la santé. Bouger pour conserver la santé, c’est le sujet que ce salon se propose d’aborder. Vous y rencontrerez des professionnels de la santé et du sport qui se côtoieront exceptionnellement lors de cet événement pour créer et échanger sur les meilleures pratiques sportives pour chacun d’entre nous. De nombreux sujets y seront abordés comme la sédentarité et la sarcopénie, l’alimentation sportive, le sport pour prévenir les maladies telles que le cancer ou les burn-out. Informations pratiques : le 11 et 12 octobre 2019 à Paris (75), Espace Champerret, Hall A, 6 rue Jean Oestreicher, 75017 Paris Téléchargez votre entrée gratuite : www.salonsportsante.com/infos-pratiques/ Phase statique : •• Restez en haut après la troisième montée ; le dos se relaxe, les bras deviennent actifs et permettent à la colonne vertébrale de se courber. Les pieds peuvent s’écarter. •• Veuillez à maintenir le nombril près du sol, garder la nuque longue, dresser la tête et abaisser les épaules. •• Maintenez la posture 3 à 10 respirations en vous concentrant sur les sensations ressenties au niveau de la colonne vertébrale. •• Ramenez le buste sur le tapis avec précaution sur une expiration et appréciez. •• Repoussez le sol des deux mains pour venir déposer les fesses sur les talons en posture de l’enfant. Conseils En cas de douleurs au niveau des poignets, déposez les avant-bras au sol, coudes pliés. En cas de fragilité lombaire, écartez un peu les pieds pour réduire la pression. En cas d’hypertension et de maladie du cœur, pratiquez de manière dynamique au rythme de la respiration. Contre-indications Il est déconseillé de pratiquer Bhujangasana en cas de : •• Grossesse, •• Douleurs exacerbées, •• Dégénérescence des disques, •• Gros troubles intestinaux. Stéphanie DELALEUF Professeure de yoga, Lithothérapeute et praticienne en aromathérapie OCTOBRE 2019 Bionazur : le salon du bio et du bien-être Ce salon s’installe pour la première fois à Antibes. Des produits de beauté naturels au jardinage en passant par les soins de santé, vous y découvrirez une large gamme de produits dédiés à votre bien-être et à votre santé. Au fil des ateliers et conférences, vous rencontrez des thérapeutes aux spécialités multiples (naturopathes, iridologues, praticiens de médecines quantiques, hypnothérapeutes ou professeurs de reiki) et des producteurs locaux sur le marché bio. Et si vous avez besoin de vous relaxer, poussez la porte du nouvel espace de thérapie et médecine douce pour un bain de détente immédiat. Salon Terre naturelle Pour sa XXIIe édition, le salon Terre naturelle revient avec un joli programme autour des produits bio et naturels. Plus de 130 exposants sont attendus pour cet événement. En plus des conférences, ateliers, cours de yoga et de cuisine bio, deux nouveautés s’ajouteront cette année : un atelier de réflexologie plantaire et un atelier d’automassage. Un salon à ne pas manquer pour qui s’intéresse aux produits de santé et de bien-être et à ceux des commerces équitable et écologique. Le mouvement zéro déchet, la redécouverte des produits de « grand-mère », l’alimentation végétale sont autant de sujets qui seront abordés dans ce salon. Informations pratiques : du 11 au 13 octobre 2019 à Antibes (06), Le Pré des Pêcheurs à Antibes Juan-les-Pins Informations pratiques : du 19 au 21 octobre 2019, à Orléans (45) Entrée gratuite : www.bionazur.com/ Tarif préférentiel à la billetterie en ligne : www.salon-terre-naturelle-orleans.fr/visiteurs/ GUÉRIR LE DIABÈTE SANS MÉDICAMENTS DOCTEUR ÉRIC MÉNAT XAVIER BAZIN PRÉFACE Si le nombre de diabétiques augmente de façon aussi vertigineuse, c’est parce que le grand public n’est pas informé objectivement des risques d’une surconsommation d’aliments sucrés et de produits raffinés. N’attendez pas qu’on vous prenne par la main, prenez votre santé et votre alimentation en main — Docteur Eric Ménat 2 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments CHAPITRE SOMMAIRE1 3 05 CHAPITRE 1 CE QU’ON NE VOUS DIT PAS SUR LE DIABÈTE 08 CHAPITRE 2 DES MÉDICAMENTS ANTI-DIABÈTE TOUT SAUF INOFFENSIFS 10 CHAPITRE 3 POURQUOI LE DIABÈTE SE DÉVELOPPE ? 13 CHAPITRE 4 COMMENT VOUS SOIGNER ? 16 CHAPITRE 5 DES PLANTES EN RENFORT DE LA LUTTE CONTRE LE DIABÈTE 17 CHAPITRE 6 LE DIABÈTE, CE FLÉAU QUI POURRAIT ÊTRE VAINCU ! Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments CHAPITRE 1 INTRODUCTION Si vous pensez avoir tout essayé contre le diabète, lisez ce dossier. Vous allez y découvrir la vérité sur cette maladie et des pistes extrêmement prometteuses qui pourraient bien changer votre vie. On sait aujourd’hui exactement ce qu’il faut faire pour guérir du diabète. Découvrez au fil des pages les solutions à mettre en place sans attendre : cela vaut vraiment la peine ! Dr Eric Ménat : Médecin homéopathe, nutritionniste et phytothérapeute, spécialiste du cancer et des infections froides, Eric Ménat est aussi enseignant à la faculté de médecine de Paris XIII. Xavier Bazin : Xavier Bazin est journaliste scientifique, éditeur et écrivain. Après avoir contribué au développement d’une grande maison d’édition dans la santé naturelle, il s’est lancé dans le projet Santé Corps Esprit, auquel il contribue depuis le début de l’année 2016. Ce dossier inédit est réalisé dans le cadre du projet Santé Corps Esprit, qui promeut une approche globale de la santé. Santé Corps Esprit rassemble des spécialistes reconnus sur les maladies où la santé naturelle a une place, en complément ou alternative à la médecine conventionnelle. 4 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments CHAPITRE 1 CE QU’ON NE VOUS DIT PAS SUR LE DIABÈTE Je ne suis pas adepte de la théorie du complot, mais il n’y a pas d’autre manière de le dire : on vous ment sur le diabète de type II (le plus fréquent). Et ce n’est pas un petit mensonge, de ceux que l’on pardonne facilement. C’est un mensonge grave et de grande ampleur : u D’abord, on vous dit que c’est une maladie incurable – alors que c’est faux ; u Ensuite, on vous conseille un régime alimentaire qui amplifie votre diabète au lieu de l’améliorer ; u Et enfin, on minimise le danger des médicaments que l’on vous prescrit… et dont vous pourriez vous passer si l’on vous donnait de bons conseils ! En France, cette désinformation enferme 3 millions de diabétiques dans une triste situation : ils sont assistés à vie par des traitements médicaux, et condamnés à subir une dégradation lente et continue de leur état de santé… en risquant l’infarctus, l’amputation ou la cécité, trois complications courantes du diabète. Et pourtant, le diabète n’a rien d’une fatalité. La preuve : il arrive qu’il disparaisse… après une simple opération chirurgicale ! Passer sur le billard… et ressortir sans diabète Vous avez peut-être déjà entendu parler des opérations de chirurgie « bariatrique ». Elles consistent à réduire la taille de l’estomac, ce qui force à manger moins. Ces opérations sont risquées. Je ne les recommande évidemment pas… sauf dans des cas très particuliers : lorsque quelqu’un souffre « d’obésité morbide » (50 ou 100 kilos en trop) et qu’il a déjà vraiment tout essayé pour maigrir, sans succès. Car les médecins se sont aperçus que ces opérations ont des résultats spectaculaires contre le diabète de type 2 – une maladie que l’on disait incurable. Au bout de trois ans, un tiers des diabétiques opérés n’ont plus le diabète, contre 5 % chez ceux qui suivent les traitements classiques.1 Et ce n’est pas tout : tous les patients opérés voient leur état s’améliorer de façon spectaculaire. Seuls 5 à 10 % prennent encore de l’insuline (le traitement le plus violent) 3 ans après, contre 55 % des autres patients. C’est bien la preuve que le diabète n’est pas incurable ! Et la bonne nouvelle est que vous n’avez pas besoin du bistouri pour y arriver. Car si les patients opérés ont eu de tels résultats, c’est simplement parce qu’ils ont perdu 5 fois plus de poids que les autres. Perdre du poids est bien sûr plus facile à dire qu’à faire… mais c’est toujours possible, même sans opération ! Un simple régime peut guérir le diabète de type II C’est ce qu’ont prouvé à deux reprises des chercheurs de l’université de Newcastle, dirigés par un médecin visionnaire, le Professeur Roy Taylor. En 2011, il avait déjà montré qu’un régime très restrictif (600 calories par jour) permettait d’inverser le diabète chez 11 malades en seulement 8 semaines.2 Trois mois après la fin du régime, 64 % des participants ne présentaient toujours aucun symptôme de la maladie. Leur glycémie à jeun (taux de sucre dans le sang avant un repas) était revenue dans les normes. Cette étude publiée dans la revue médicale Diabetologia avait suscité beaucoup d’excitation… mais il restait à prouver que cette guérison apparente pouvait durer plus de trois mois. C’est chose faite depuis mars 2016 et la publication d’une nouvelle étude, par la même équipe.3 Elle a fait suivre à nouveau ce régime restrictif à 30 diabétiques pendant 8 semaines. Mais cette fois, ils ont enchaîné avec une phase de « stabilisation » pendant 6 mois, conçue pour éviter qu’ils ne reprennent du poids (pauvre en glucides). [1] Bariatric surgery versus intensive medical therapy for diabetes–3-year outcomes, Schauer PR, N Engl J Med. 2014 May [2] Reversal of type 2 diabetes: normalisation of beta cell function in association with decreased pancreas and liver triacylglycerol, E. L. Lim et al. Diabetologia, 2011 Oct Les résultats ont dépassé les espérances : 40 % des patients ont retrouvé une glycémie à jeun inférieure à 1,26 g/L. Cela signifie que, médicalement parlant, ils n’étaitent plus considérés comme diabétiques. Ils avaient vaincu la maladie ! [3] Very Low-Calorie Diet and 6 Months of Weight Stability in Type 2 Diabetes: Pathophysiological Changes in Responders and Nonresponders. Steven S et al, Diabetes Care, 2016 May 5 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments CHAPITRE 1 Pendant toute cette période, ils ont totalement arrêté leurs médicaments ou leurs injections d’insuline (mais attention : ils étaient sous surveillance médicale constante, en aucun cas vous ne devez arrêter votre traitement sans l’accord de votre médecin). C’est la preuve qu’il est possible d’inverser le diabète en modifiant son alimentation. Je dis bien modifier, car manger mieux est selon moi plus important que manger moins. Changer d’alimentation fonctionne aussi ! Car contrairement à ce que l’on vous raconte, il existe bien une catégorie d’aliments qui entretient et aggrave votre diabète… et ce n’est pas du tout ceux qui sont « gras » ! diabétiques ou diabétiques. Ils les ont divisés en deux groupes : u Le premier groupe devait suivre les recommandations officielles américaines : un régime limité en calories, riche en glucides (165 grammes par jour, soit 45 à 50 % des calories) et pauvre en graisse ; u Le second groupe devait suivre une alimentation riche en graisse et très pauvre en glucides, avec environ 20 à 50 g de glucides par jour. Contrairement à ceux du premier groupe, les participants avaient le droit de manger autant qu’ils le voulaient. Après trois mois, le groupe suivant un régime pauvre en glucides (appelons-le « le groupe graisse ») a battu à plate couture le groupe qui suivait le régime officiel (appelons le « groupe glucide ») : u Perte de poids : le groupe « graisse » a perdu deux fois plus de poids que le groupe « glucide », alors que ses participants n’avaient pas pour consigne de manger moins de calories ; u Sucre dans le sang : le glucose sanguin avait diminué dans le groupe « graisse », alors qu’il n’avait pas bougé d’un pouce dans le groupe « glucide » ; u Traitements médicaux : 44 % des personnes du groupe « graisse » ont pu arrêter un ou plusieurs de leurs médicaments, contre 11 % seulement dans le groupe « glucide ». Ce sont les sucres de toutes sortes, et en particulier ceux qui font monter trop rapidement votre taux de sucre sanguin (on dit qu’ils ont un « indice glycémique » élevé). C’est le cas du sucre de table, bien sûr, mais aussi de la plupart des féculents comme le pain ou les pommes de terre. Quand vous savez comment fonctionne le diabète, l’intérêt de réduire les glucides relève du bon sens. La définition même de cette maladie est d’avoir un taux de sucre dans le sang anormalement élevé. Mais c’est aussi ce que prouvent d’innombrables études scientifiques depuis des années.4 Je vais vous en détailler deux – les plus récentes – pour que vous mesuriez à quel point le discours « officiel » sur le diabète est dépassé. Plus de bonnes graisses, moins de glucides (sucres et féculents) En 2014, des chercheurs de l’Université de Californie de San Francisco5 ont sélectionné 34 patients obèses, pré6 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Ces résultats sont impressionnants. Le seul bémol est que le régime « graisse » en question est très contraignant, puisqu’il exclut même les fruits les plus sucrés. [4] Comparison of low- and high-carbohydrate diets for type 2 diabetes management: a randomized trial, Jeannie Tay et al, The American Journal of Clininal Nutrition, 2015 [5] A Randomized Pilot Trial of a Moderate Carbohydrate Diet Compared to a Very Low Carbohydrate Diet in Overweight or Obese Individuals with Type 2 Diabetes Mellitus or Prediabetes, Laura R. Saslow et al, PLoS One, 2014 CHAPITRE 1 Faites comme nos ancêtres chasseurs cueilleurs ! Heureusement, il existe un régime alimentaire plus simple, qui fait lui aussi des merveilles contre le diabète… et que vous pouvez facilement tenir toute votre vie. Il consiste à manger comme nos ancêtres chasseurs cueilleurs : légumes, fruits, noix, œufs, viande, poisson, coquillages, etc. Seuls les aliments apparus avec l’agriculture, il y a 10 000 ans, sont interdits, en particulier les céréales et les laitages. C’est le délicieux régime « paléo ». Il supprime par définition les aliments à indice glycémique très élevé que sont les produits céréaliers (pain, céréales du petit-déjeuner, pâtes, pizza, etc.). C’est la raison pour laquelle il est particulièrement bénéfique aux diabétiques, comme l’ont montré plusieurs études6. La dernière en date, publiée en 2015 a montré qu’il suffisait de seulement deux semaines de cette alimentation pour améliorer la totalité des marqueurs sanguins du diabète7. Là encore, ces résultats étaient largement supérieurs à ceux du « groupe de comparaison », qui, lui, devait suivre à la lettre le régime « officiel », incluant des céréales complètes, des légumes secs et des produits laitiers maigres. [6] A Palaeolithic diet improves glucose tolerance more than a Mediterranean-like diet in individuals with ischaemic heart disease. Lindeberg S. and al. Diabetologia. 2007 Sep;50(9):1795-807. Epub 2007 Jun 22. Effects of a short-term intervention with a paleolithic diet in healthy volunteers. Oesterdahl M. and al, Eur J Clin Nutr. 2008 May;62(5):682-5. Epub 2007 May 16. Beneficial effects of a Paleolithic diet on cardiovascular risk factors in type 2 diabetes: a randomized cross-over pilot study. Jönsson T. and al, Cardiovasc Diabetol. 2009 Jul 16;8:35. Metabolic and physiologic improvements from consuming a paleolithic, hunter-gatherer type diet. Frassetto L. A. and al. Eur J Clin Nutr.2009 Aug;63(8):947-55. Epub 2009 Feb 11. [7] Metabolic and physiologic effects from consuming a hunter-gatherer (Paleolithic)-type diet in type 2 diabetes, Masharani U et al, Eur J Clin Nutr. 2015 Aug Vous comprenez pourquoi je parle de mensonge.Avec un régime pareil, perdre du poids sera un parcours du combattant… et vous n’avez quasiment aucune chance de guérir votre diabète. Et pourtant, ce sont bien les recommandations du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Vous les retrouvez même sur le site de la Fédération Française des Diabétiques, sur la page « Le régime anti-diabète ». 8 Le triste poids des conflits d’intérêt Une désinformation de cette ampleur est difficile à comprendre. Sauf si l’on prend en compte les lobbys de l’industrie agro-alimentaire et de l’industrie pharmaceutique. Les premiers ont intérêt à ce que les gens mangent du lait, des céréales, du sucre, dont le secteur agricole français est en surproduction permanente (d’où les prix qui chutent). Les seconds ont intérêt à ce que les diabétiques n’arrêtent pas de prendre leurs médicaments. Leurs intérêts sont donc les mêmes, maintenir en l’état les recommandations officielles sur le diabète. Je n’ai pas de preuves directes, mais voici deux coïncidences plus que troublantes : u Parmi les experts du PNNS, la plupart ont eu des liens d’intérêt avec les industriels du blé ou du lait… qui perdraient beaucoup d’agent si la population se mettait à adopter un régime « paléo » ; u La Fédération Française des Diabétiques reçoit chaque année des centaines de milliers d’euros des laboratoires pharmaceutiques, comme Lily ou Merck.9 Les médicaments contre le diabète se prennent à vie… imaginez le manque à gagner pour les labos si l’efficacité du régime se savait ! Les autorités françaises sont en retard sur la science Et le plus grave, c’est que ces médicaments contre le diabète sont beaucoup moins anodins que ce qu’on essaie de vous faire croire. Pourtant, malgré l’accumulation des preuves scientifiques, les autorités françaises continuent de recommander aux diabétiques : Xavier Bazin u De consommer une quantité énorme de glucides (plus de 50 % des apports énergétiques journaliers), ce qui est manifestement contre-productif ; 7 u De consommer des féculents (pain, pâtes, patates) à chaque repas, alors que ces aliments font augmenter fortement le sucre sanguin et sont directement impliqués dans l’épidémie de diabète et de surpoids que les pays occidentaux connaissent depuis 30 ans ! Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments [8] Voir le « Le régime anti-diabète » sur le site web de la Fédération Française des Diabétiques [9] Voir l’article du site Dur à Avaler qui traite des liens entre la Fédération Française des Diabétiques et l’entreprise Coca-Cola CHAPITRE 2 DES MÉDICAMENTS ANTI-DIABÈTE TOUT SAUF INOFFENSIFS Quant au médicament de référence, le Glucophage (Metformine), il a beau être de très loin le plus recommandable, il n’est pas sans risque. Il faut bien comprendre une chose : trouver une molécule qui réduit le taux de sucre dans le sang n’est pas compliqué. Beaucoup de laboratoires y parviennent. Il crée des carences en vitamine B12, une vitamine dont votre cerveau a grandement besoin pour fonctionner.12 Il provoque aussi des troubles digestifs permanents, très désagréables. Et dans de très rares cas, il tue le patient en provoquant une acidose lactique. Ce qui est difficile, c’est d’obtenir ce résultat sans détraquer l’organisme. Car ce n’est pas pour nous embêter que notre corps se met à maintenir un taux de sucre sanguin élevé. On ne sait pas exactement pourquoi, mais c’est la meilleure « solution » qu’il a trouvé pour faire face aux agressions qu’il subit, notamment l’ingestion d’aliments trop riches en sucre, amidon et fructose. N’oubliez pas que notre corps est d’une grande intelligence. Il sait mieux que personne comment produire le meilleur état de santé, y compris dans l’adversité. La régulation du sucre sanguin est un équilibre sophistiqué, qu’il est quasiment impossible de modifier à un point de la chaîne sans créer des dégâts à un autre endroit. Les laboratoires pharmaceutiques en sont donc réduits à essayer des molécules, souvent un peu au hasard, et à prier pour qu’elles produisent plus de bienfaits que de catastrophes. Inévitablement, dans la plupart des cas, cela se termine mal : u Les médicaments « sulfonylurées » (les sulfamides hypoglycémiant) couramment utilisés contre le diabète, augmentent de 58 % le risque de décès par rapport au médicament de référence (ils risquent aussi de vous plonger dans le coma) ;10 u L’Avandia, un antidiabétique lancé en fanfare en 2002, a été retiré en catastrophe du marché en 2010 par l’Agence Européenne du médicament parce qu’on s’est aperçu (un peu tard) qu’il augmentait considérablement le risque d’infarctus ; u Les injections d’insuline, difficilement évitables lorsque le diabète est très avancé, ont de graves effets indésirables, dont celui… de faire grossir, un comble lorsqu’on souffre déjà de diabète ! 11 8 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Même s’il a été isolé à partir d’une plante médicinale, la Galega Officinalis, lui aussi comporte des effets secondaires non négligeables. Même un médicament 100 % efficace et sans risque devrait être évité Tous ces effets secondaires sont connus et répertoriés. Mais le plus inquiétant dans ce médicament, c’est que personne ne comprend vraiment pourquoi et comment il parvient à réguler le sucre dans le sang. Ce n’est pas très rassurant : qui sait si l’on ne découvrira pas de nouveaux effets indésirables dans quelques années ? Mais au fond, les effets secondaires ne sont même pas le plus gros problème. Même si l’on trouvait une molécule « miracle » qui parvenait à stabiliser le sucre sanguin des diabétiques sans désagrément, il faudrait tout de même éviter de succomber à la facilité. Parce que le diabète n’apparaît jamais par hasard. C’est la conséquence d’une hygiène de vie problématique (stress, manque de sommeil, manque d’activité physique) et d’une mauvaise alimentation (trop de sucre, de fructose, de féculents, de produits industriels et d’huiles riches en oméga-6) qui produisent une inflammation de l’organisme. Le diabète n’est qu’une des manifestations de cette inflammation – la plus visible. Mais ses effets délétères sur votre santé vont bien au-delà. [10] European Association for the Study of Diabetes. Abstracts 200 and 201, presented Thursday, September 26, 2013 [11] Effect of patients’ risks and preferences on health gains with plasma glucose level lowering in type 2 diabetes mellitus, Vijan S et al, JAMA Intern Med, 2014 Aug [12] Increased risk of cognitive impairment in patients with diabetes is associated with metformin, Moore EM et al, Diabetes Care, 2013 Oct CHAPITRE 2 Par conséquent, si vous vous contentez de stabiliser votre excès de sucre sanguin par une pilule magique, vous ne résoudrez pas le problème de fond qui vous a mené au diabète… vous continuerez à malmener votre organisme… et donc à ruiner votre santé ! Beaucoup de médecins savent bien tout cela. Mais ils disent qu’ils n’ont pas le choix… qu’ils sont obligés de prescrire la Metformine car ils sont confrontés à des patients qui refusent de changer leurs habitudes. Cela arrive fréquemment, en effet. Et dans ce cas, le médicament est précieux et inévitable. Mais je prétends qu’un nombre beaucoup plus grand de patients serait prêt à faire les efforts nécessaires si on leur tenait ce discours de vérité : 9 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments u Règle numéro 1 : Ne croyez pas que le diabète est incurable. Il est possible de le vaincre naturellement, et les habitudes que vous prendrez pour y parvenir amélioreront aussi votre forme, votre énergie et votre santé ; u Règle numéro 2 : Ne suivez pas les recommandations nutritionnelles officielles. Elles sont datées. Les dernières études scientifiques montrent qu’il est possible de perdre du poids et de stabiliser votre sucre sanguin avec beaucoup moins de sacrifices que vous ne l’imaginez ; u Règle numéro 3 : Essayez à tout prix de vous passer de médicaments : même les pilules les moins dangereuses ont des effets secondaires sérieux et ne s’attaquent pas aux causes réelles de la maladie. Xavier Bazin CHAPITRE 3 POURQUOI LE DIABÈTE SE DÉVELOPPE ? u Le diabète sucré qui est la maladie dont nous parlons ici ; J’ai été frappé très tôt dans mes études par la gravité potentielle du diabète. Mes stages hospitaliers m’ont conduit dans un service de chirurgie vasculaire où on opérait beaucoup de personnes ayant des troubles de la circulation artérielle des membres inférieurs. Le diabète sucré était donc défini par la présence de sucre dans les urines, car normalement, elles en sont dépourvues. J’ai alors vu trop souvent des patients amputés d’une ou deux jambes à cause du diabète. Pour un jeune étudiant en médecine, voir un patient assis sur son lit en train de prendre son petit déjeuner avec ses 2 prothèses de jambes posées au pied du lit, ça marque, croyez-moi ! Est-ce pour cela que très tôt j’ai eu envie d’étudier la nutrition ? Sans doute. Mais surtout, mon parcours m’a permis de comprendre qu’on pouvait éviter ces conséquences désastreuses chez les patients diabétiques et je peux dire qu’après 30 ans de consultations médicales, aucun de mes patients diabétiques n’a jamais été amputé. Non pas que je sois meilleur médecin qu’un autre, mais parce que j’ai eu la chance, par ma pratique, de rencontrer des patients motivés qui voulaient vraiment s’investir dans leur guérison. Car je n’ai pas peur de l’affirmer : le diabète est une maladie qu’on connait bien et qu’on sait soigner sans avoir recours à des médicaments, à condition de mettre en place cette prise en charge suffisamment tôt et d’avoir des patients motivés pour se soigner et changer leur hygiène de vie. Je vais maintenant vous expliquer comment faire ! Un peu de science pour comprendre la maladie A partir de quel moment vous déclare-t-on le diabète ? Le diabète, étymologiquement, se définit par la présence anormale de sucre dans les urines. En effet, avant l’apparition des analyses biologiques, les médecins « goûtaient » l’urine de leurs patients. Ils ont ainsi différencié : 10 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments u Le diabète insipide qui est une maladie très différente, aux causes multiples, se caractérisant par une augmentation de la diurèse sans présence de sucre. Aujourd’hui, le diabète est défini par un taux de sucre dans le sang (ou glycémie) supérieur à 1.26 g / litre, car il a été démontré que c’est à partir de ce taux que les complications du diabète peuvent apparaître. La glycémie normale est comprise entre 0,7 et 1,10 g/l. Entre 1,10 et 1,26 on parle parfois de pré-diabète. Pour dépister le diabète, il suffit donc de faire un dosage de la glycémie à jeun. D’autres examens existent pour explorer cette maladie, mais je n’en citerai qu’un : l’hémoglobine glyquée A1C (Hb A1C). Ce dosage permet de connaitre les pics de glycémie dans les 3 mois passés. C’est une analyse souvent réalisée dès qu’un diabète ou un pré-diabète est diagnostiqué. Il permet de mieux connaitre l’efficacité des traitements et du régime. L’Hb A1C est normalement inférieure à 6%. Au-dessus de 7%, on considère que le diabète n’est pas équilibré. Il est donc assez facile de faire le diagnostic d’un diabète et de le surveiller. Ce qui compte c’est de comprendre pourquoi cette glycémie est trop élevée. Comme le diabète se développe Nos cellules ont besoin de sucre pour leur fonctionnement. C’est le principal nutriment énergétique. Il est essentiel en particulier pour les muscles (activités physiques), mais aussi le cerveau et certains organes qu’on appelle « gluco-dépendants » comme les nerfs et la rétine. Cela explique pourquoi il est essentiel que la glycémie soit très stable dans le sang. Quand elle est trop basse, c’est l’hypoglycémie et le malaise. Si elle est trop haute, cela va abimer un certain nombre d’organes comme je l’expliquerai un peu plus loin. Pour réguler la glycémie, nous utilisons le pancréas qui sécrète 2 hormones : L’insuline qui permet de faire baisser le taux de sucre dans le sang ; CHAPITRE 3 Le glucagon qui permet à certains organes (surtout le foie) de fabriquer du glucose quand on en manque. Le Diabète Non Insulino-Dépendant (DNID) ou Diabète de type 2 (DT2) Une des causes du diabète est donc la défaillance du pancréas qui ne fabrique plus assez d’insuline. Dans ce cas, le pancréas continu à sécréter de l’insuline, mais nos cellules n’y sont plus assez sensibles. On parleparfois de « diabète gras » du fait de son lien étroit avec l’obésité et il touche surtout les individus après 50 ans. Malheureusement, du fait de l’évolution de l’alimentation industrielle et de l’obésité, ce DT2 touche de plus en plus de personnes jeunes, parfois même avant 20 ans. Mais la cause la plus fréquente reste la diminution de la sensibilité de nos cellules à l’insuline. Le pancréas fonctionne et même peut sécréter plus d’insuline que d’habitude, mais les cellules sont devenues insensibles à cette hormone et le sucre reste dans le sang. On parle alors de « résistance à l’insuline » ou « d’hyperinsulinisme » voire « d’intolérance au glucose ». Mais pourquoi cela arrive-t-il ? La principale cause est l’obésité qui rend nos adipocytes (cellules de stockage des graisses) beaucoup moins sensibles à l’insuline. C’est pourquoi il y a un lien direct entre diabète et obésité. Il existe 2 types de diabète et il est essentiel de bien les différencier La suite de ce dossier va concerner le DT2 qui est le plus fréquent et qui ne cesse de progresser dans le monde entier Les chiffres terriblement inquiétants Diabète de type 1 Diabète de type 2 Diabète Insulino dépendant Diabète Non Insulino Dépendant DID DNID Alors que le diabète touchait 30 millions de personnes en 1985, c’est près de 250 millions de personnes qui souffrent d’un diabète actuellement dans le monde et on prévoit 330 millions en 2030 ! Surtout chez l’enfant Surtout après 40 ans 90% sont des DT2. Maladie auto-immune Lié au surpoids Pancréas détruit adipocytes insensibles à l’insuline Insuline obligatoire Régime prioritaire Cette augmentation vertigineuse est totalement parallèle à l’augmentation de l’obésité et si en 1985 la maladie touchait essentiellement des personnes de plus de 40 ans, il n’est plus rare aujourd’hui de diagnostiquer un diabète avant 20 ans ! Le Diabète Insulino-Dépendant (DID) appelé aussi Diabète de type 1 (DT1). C’est un diabète lié à la défaillance du pancréas et comme son nom l’indique, il nécessite un traitement par insuline (médicament uniquement injectable). Il touche avant tout des personnes jeunes à cause d’une anomalie immunitaire qui va détruire une partie du pancréas. C’est une maladie auto-immune aux causes multiples. 11 Si ces patients n’agissent pas sur leur alimentation et sur leur poids, le pancréas va finir par s’épuiser et malgré les traitements médicaux, ils pourront finir par devenir « insulino-dépendant » et devoir être traités par insuline. Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments En France c’est plus de 3 millions de personnes qui sont actuellement traitées pour un diabète. Et on estime à 20% le nombre de diabétiques non traités (car souvent peu ou mal diagnostiqués), ce qui fait monter le nombre de malades à plus de 3,5 millions de Français.1 Ces chiffres sont particulièrement dramatiques quand on sait que cette maladie est presque exclusivement liée à ce qu’on met dans notre assiette ! [1] http://www.invs.sante.fr/ http://www.afd.asso.fr/ CHAPITRE 3 Pourquoi et comment le DT2 apparait ? Vous avez compris que le diabète de type 2 est avant tout lié à l’alimentation et l’obésité. Parfois, les patients disent « je ne comprends pas docteur, je ne mange pas de sucre, je n’aime pas les desserts » ? Mais le diabète n’est pas seulement lié à la consommation de sucre même si celui-ci joue un rôle important comme on le verra plus loin dans les conseils diététiques. Une alimentation trop riche en calories et un manque d’activité physique suffisent à faire le lit du diabète. Il existe aussi une prédisposition génétique, mais qui n’a rien d’inexorable. prévues pour stocker des calories en cas de périodes de jeûne ou de disette. Dès qu’on consomme des calories en excès et surtout des glucides, de l’insuline est sécrétée et envoie un message aux adipocytes pour qu’ils absorbent le glucose circulant afin qu’il soit stocké sous forme de triglycérides au sein de ces adipocytes. Ce faisant, ces cellules graisseuses prennent du volume et deviennent de moins en moins sensibles à l’insuline. Le glucose va donc rester dans le sang, signant ainsi le diabète ! Le DT2 est donc bien essentiellement une maladie liée au surpoids. Mais en quoi cet excès de sucre dans le sang est dangereux pour la santé ? Au bout du compte, le mécanisme principal est simple à comprendre : les adipocytes (cellules graisseuses) sont Les complications du diabète Tant que l’hyperglycémie n’est pas trop importante, elle n’a aucune traduction clinique immédiate, ce qui est fréquent dans ce diabète de type 2. C’est pourquoi beaucoup de gens ont un diabète sans le savoir ! Ainsi, il n’est pas rare que le diagnostic de diabète soit posé plusieurs années après le début de la maladie si le patient ne fait jamais de dépistage. C’est une des raisons qui fait la gravité du diabète, la morbidité et la mortalité du diabète étant essentiellement dues aux complications plus difficiles à soigner une fois qu’elles sont installées. dicament ni aucune technique chirurgicale ne peut y remédier. La seule chance est de compter sur les capacités de réparation de l’organisme qui va créer des néo-vaisseaux. Mais ce mécanisme n’est efficace que si le diabète est contrôlé et peut quelquefois avoir autant d’inconvénients que d’avantages comme on peut le voir au niveau de la rétine. Le sucre aura également une toxicité directe sur les nerfs, entraînant ce qu’on appelle la neuropathie du diabétique. Enfin, le diabète participera activement aux maladies cardio-vasculaires également favorisées par le surpoids : • Hypertension artérielle L’excès de sucre est avant tout toxique pour les vaisseaux sanguins et les nerfs. Les organes qui vont souffrir du diabète sont ceux qui dépendent beaucoup de leur « micro-circulation » : • La rétine • Artérite et Accidents vasculaires cérébraux • Infarctus Si nous avons l’âge de nos artères, alors on peut dire que le diabète nous fait vieillir plus vite quand il n’est pas bien traité. • Le rein • Les extrémités (mains et pieds) Il faut bien comprendre que lorsque de tout petits vaisseaux ou des capillaires sont bouchés, aucun mé- 12 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Bien entendu, toutes ces complications seront bien plus importantes en cas de tabagisme. Dr Eric Ménat CHAPITRE 4 COMMENT VOUS SOIGNER ? tout trouvé : réduire drastiquement la consommation de sucres. La diététique, on l’a compris, est la pierre angulaire de la prise en charge et même de la prévention du diabète. Les raisons sont diverses et certaines sont évidemment liées à l’argent. D’abord, beaucoup de personnes aiment manger des aliments sucrés et il est difficile de réduire cette consommation. Surtout que les gens stressés ont un besoin presque incontrôlable de manger du sucre. Et des gens stressés il y en a de plus en plus. Les principales règles tourneront autour de 2 axes : u Contrôler son poids et même en perdre en cas de surpoids important u Réduire énergiquement la consommation de sucres et apprendre à bien choisir ces nutriments. Règle numéro 1 : perdre du poids Ce n’est pas le but de ce dossier que de développer la prise en charge du surpoids et de l’obésité, car c’est une question complexe. Je vous renvoie à mon livre écrit avec le Dr Eve Villemur : « Maigrir par la nutrition comportementale » aux éditions Thierry Souccar. Ce livre est divisé en 2 parties : l’aspect nutritionnel et l’aspect comportemental, car aujourd’hui, on le sait parfaitement, le contrôle du poids dépend au moins autant de ce que nous avons entre les 2 oreilles que de ce que nous mettons dans notre assiette. Sans une motivation forte et surtout régulièrement entretenue, aucun régime ne peut être efficace à long terme. Et puis soyons réalistes : il est bien plus rentable sur le plan financier de continuer à vendre tout un ensemble d’aliments riches en sucres et en parallèle de vendre des médicaments pour faire baisser le taux de sucre dans le sang ! Et du côté des médecins, il est beaucoup plus compliquer d’accompagner un patient sur le plan nutritionnel, pour qu’il change réellement son alimentation sur le long terme, plutôt que de lui prescrire un médicament. Si vous êtes diabétique, suivez les conseils ci-après et vous aurez besoin de moins de médicaments. Parlez-en à votre médecin, il sera ravi de vous accompagner dans ce travail personnel s’il vous sent motivé et convaincu ! Sucres lents et sucres rapides La nutrition reste tout de même essentielle et répond à 2 principes incontournables : Réduire les sucres, mais lesquels et jusqu’où ? Il me faut ici prendre un le temps de vous expliquez ce que vous n’entendez malheureusement que trop rarement.D’abord, je veux vous rappeler que les mots « sucres » (au pluriel) et « glucides » sont équivalents. Le « sucre » (au singulier) c’est le sucre en morceaux ou en poudre que vous mettez dans le café ou le yaourt. C’est du saccharose, un glucide simple. uRéduire les sucres, Les glucides sont principalement divisés en 2 types : u Augmenter les protéines ainsi que les légumes et crudités. • Les glucides ou sucres RAPIDES (le saccharose en fait partie) Ca tombe très bien puisque la réduction des sucres est aussi la priorité en cas de diabète. • Les glucides ou sucres LENTS Règle numéro 2 : Réduire les glucides Nous en arrivons donc au point central : les glucides appelés aussi « sucres ». Car finalement, si le diabète est défini par l’excès de sucre dans le sang et si la cause principale est la baisse de l’efficacité de l’insuline, le principal traitement du diabète est 13 Vous allez me dire, « mais si c’était si simple, pourquoi ne le fait-on pas plus souvent ? »… Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Plus un glucide est rapide, plus il pénètre rapidement dans le sang, faisant ainsi monter plus rapidement le taux de sucre (glycémie) et nécessitant des sécrétions plus importantes d’insuline. On comprend donc facilement qu’en cas de diabète, il faudra avant tout réduire, voire supprimer les sucres rapides. Par contre, les sucres les plus lents pourront être conservés en quantité modérée. CHAPITRE 4 Quand on est diabétique, il est donc indispensable de connaitre « l’index glycémique » des aliments. Cet index reflète la « rapidité » du sucre. Plus l’index est élevé et plus le sucre est rapide. Ainsi, le glucose a un index glycémique (IG) de 100, car c’est le sucre le plus rapide. Cela signifie déjà que tous les aliments industriels contenant du sirop de glucose (et il y en a beaucoup à devront être supprimés drastiquement de l’alimentation du diabétique. Les autres sucres les plus rapides sont souvent assimilés aux aliments ayant un goût de sucre : confitures, sodas, pâtisseries … C’est vrai, mais c’est une définition restrictive qui oublie certains sucres parmi les plus rapides : le pain blanc et ses équivalents (biscotte, buns, panini et le pire de tous, le pain de mie) et certaines formes de pomme de terre (la purée en particulier). Voici un tableau reprenant l’IG des principaux aliments 14 Aliment Bière IG 110 Glucose 100 SODA Pomme de terre au four Pain blanc (baguette) 90 90 90 Riz et blé soufflé 85 Corn Flakes 80 Chips Pain campagne Pastèque Barre chocolatée Pomme de terre à l’eau Sucre blanc Maïs Confitures 80 72 75 70 70 70 70 70 Riz blanc 60 Banane Jus d’orange industriel Pain complet Pates Riz complet ou basmati Pâtes complètes Pain au son Boulghour Petits pois Raisin Jus d’orange frais Haricots rouges Quinoa Pomme - poire 60 65 55 50 50 45 45 45 40 40 40 40 35 35 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Carottes crues Haricots verts Lentilles 35 30 30 Chocolat noir > 72 % 22 Fructose 20 Vous constatez que le pain blanc est encore plus rapide que le sucre blanc et on comprend mieux, à la lecture de ce tableau, pourquoi le diabète est aussi fréquent. La majorité des aliments industriels modernes sont des sucres très rapides et quand on sait qu’un sucre rapide va créer dans les 2 heures qui suivent sa consommation, des fringales souvent incontrôlables favorisant ainsi un grignotage permanent, on comprend pourquoi les jeunes consomment autant d’aliments et boissons sucrées et pourquoi on trouve des DT2 avant 20 ans !!! Sans parler de l’augmentation vertigineuse de l’obésité. Que ce soit pour un diabète, une obésité ou simplement pour rester en bonne santé, il est conseillé de consommer plutôt les aliments d’index glycémique inférieur ou égal à 50 et de limiter au maximum les autres. En termes de quantité, les spécialistes nous disent régulièrement que 50 % des calories que nous mangeons devraient être apportées par des glucides. Mais cette règle concerne uniquement les sujets sains qui pratiquent une activité physique régulière. Car vous devez savoir que les glucides n’ont qu’un seul intérêt pour le fonctionnement de l’organisme : leur apport calorique. Ce dernier n’est pas inutile, car sans cette énergie, il est difficile de mener une vie normale. Mais on devrait consommer uniquement les calories que l’on dépense réellement. Cela veut dire que si vous êtes sportif, vous aurez intérêt à consommer plus de glucides (les coureurs du tour de France mangent 1 kilo de pâtes par jour). Mais si vous êtes plutôt sédentaire, alors il sera préférable de réduire significativement votre consommation de glucides, même les lents ! Des règles simples à mettre en œuvre Si vous êtes diabétique de type 2, les règles sont simples au final : il faut absolument réduire la consommation de sucres en éliminant au maximum les sucres rapides. C’est à ce prix qu’il sera possible de réduire les traitements et surtout les risques de complications graves du diabète. Mais il faut bien manger et ne pas avoir faim sinon, adieu les bonnes résolutions. C’est pourquoi il est important d’augmenter la consommation de légumes, mais aussi de protéines maigres. CHAPITRE 4 Un menu type anti-diabète Le chrome et le zinc en priorité Petit déjeuner : 1 thé vert des œufs et/ou du jambon (même si vous avez du cholestérol en excès) 2 tranches de pain complet en cas de faim plus importante, une compote sans sucres ajoutés. Le chrome est un oligoélément qui n’est pas simple à trouver dans notre alimentation. Il est pourtant essentiel dans la physiologie du diabète. Déjeuner : 1 assiette de crudités avec 1 vinaigrette à l’huile d’olive 1 bonne portion de protéines maigre (poisson, volaille) Des légumes à volontés avec des aromates et un peu d’huile d’olive 1 fruit ou 1 compote ou 2 carrés de chocolat noir > 80% Il va améliorer la sensibilité à l’insuline et rendre ainsi cette hormone plus efficace. C’est aussi un cofacteur de plusieurs enzymes nécessaire au métabolisme des sucres et des graisses. En cas de diabète débutant ou installé, la consommation de chrome sous forme de complément alimentaire est souvent bénéfique. On prendra en moyenne pour un adulte, 200 µg de chrome trivalent matin et soir (sous forme de chlorure ou de picolinate de chrome). Cette dose peut être doublée si l’action n’est pas suffisante. Prendre du chrome en prévention ne parait pas utile, mais des études montrent clairement que la prise de chrome en cas de troubles métaboliques installés permet de réduire le taux de sucre dans le sang et dans une moindre mesure de triglycérides. Il n’a pas été décrit d’effets secondaires de la prise de chrome, mais demandez conseil à votre médecin afin qu’il surveille l’évolution de votre biologie. Collation : des fruits sous toutes les formes, frais, cuits ou oléagineux), mais en évitant les fruits séchés bien trop sucrés. Diner : Soupe ou salade 100 gr de céréales complètes +/- 100 gr de légumes secs 1 cuiller à soupe d’huile riche en oméga-3 (colza, lin) Du poisson (sardines en particulier) ou galette de soja ou un peu de fromage Compote ou fruit et/ou yaourt Si votre diabète est récent, changer d’alimentation peut changer du tout au tout le pronostic de votre maladie. Mais si ce diabète évolue depuis plusieurs années et que le pancréas est déjà « fatigué », il est possible que la diététique ne suffise plus. Même si elle reste primordiale, plusieurs solutions naturelles peuvent y être associées avec des résultats très intéressants. 15 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Le zinc est un composant de l’insuline et à ce titre est essentiel pour sa synthèse. Or, les carences en zinc ne sont pas rares. Demandez à votre médecin qu’il fasse doser votre taux de zinc et s’il est inférieur à 10 µmol/litre, il faudra envisager de se supplémenter. Surtout que le zinc a une action sur beaucoup d’enzymes impliquées dans le métabolisme du sucre. Or, on constate que les diabétiques sont plus souvent carencés en zinc. On trouve du zinc dans les fruits de mer, mais il sera souvent nécessaire de se supplémenter avec des compléments alimentaires. Un apport de 15 à 30 mg de zinc par jour permet de réguler les taux de sucre dans le sang à condition de surveiller son taux sanguin de zinc pour ne pas dépasser les normes. CHAPITRE 5 DES PLANTES EN RENFORT DE LA LUTTE CONTRE LE DIABÈTE La phytothérapie peut être d’une grande aide en cas de diabète. Plusieurs plantes pourront être utilisées afin de compléter l’action des changements nutritionnels. GYMNEMA Sylvestris Elle est surtout utile dans les premières phases du diabète. Son premier effet est de réduire l’appétence pour le goût sucré en agissant sur les papilles gustatives, mais pour cela, il faut prendre la plante directement dans la bouche. C’est ainsi qu’elle est utilisée en médecine ayurvédique depuis plus de 2500 ans. Mais elle est aussi active directement sur le diabète grâce à d’autres principes actifs comme l’acide gymnémique. On choisira donc des gélules de Gymnema Sylvestris titré en acide gymnémique. 1 gélule avant les 3 repas, éventuellement à ouvrir dans la bouche. GARCINIA Cambodgia C’est une de mes plantes préférées dans le diabète, car elle est aussi intéressante dans la prévention des cancers. Son action est multiple sur les troubles métaboliques. Elle aide à contrôler l’obésité, les triglycérides, le cholestérol et donc le diabète. Elle doit être titrée à 60% en Hydroxycitrate, son principe actif. Prendre 1 à 2 gélules avant les 3 repas. Cette plante est souvent vendue comme produit amaigrissant, mais ne soyez pas dupes, seul un régime adapté permet de perdre du poids. Mais le Garcinia sera un très bon adjuvant d’une alimentation comme décrite ci-dessus. GINSENG Le ginseng a de nombreuses propriétés et c’est avant tout un très bon stimulant physique et intellectuel. C’est d’abord pour ces raisons qu’il faut l’utiliser. Son action dans le diabète est modérée, mais si on est fatigué ou si on a besoin d’être stimulé, par exemple pour affronter un nouveau travail ou préparer un examen, la prise de gélules de ginseng pourra participer à la réduction du taux de sucre dans le sang. 16 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments Prendre 2 à 3 gélules de ginseng le matin et le midi Attention à ses effets secondaires à type de nervosité ou de palpitations CANNELLE Voilà encore une plante (ou plutôt une écorce) qui présente de nombreuses propriétés. Elle est antioxydante, antibactérienne avec un effet d’assainissement de l’intestin très intéressant en cas de dysbiose. Elle est aussi antidiabétique ! Son effet est moins spectaculaire que les plantes ci-dessus, mais reste tout de même utile. Les études montrent que la consommation régulière de 1 à 3 grammes de cannelle permet de réduire les taux de sucre dans le sang. Pour ma part, je la prescris surtout en poudre pour parfumer les plats. Si on l’aime, elle donnera un bon gout aux laitages ou aux compotes et évitera l’utilisation du sucre. Que des bénéfices ! Si on ne l’aime pas, il est toujours possible de l’utiliser en gélules : 2 gélules 2 fois par jour en moyenne. FENUGREC Les graines de fenugrec ont montré un effet antidiabétique en améliorant l’action de l’insuline et en diminuant l’absorption des sucres. Mais en même temps, elle peut augmenter l’appétit chez des personnes convalescentes. Il faudra donc se méfier de cet effet si on est en surpoids. Malgré tout, 1 gramme de graines de fenugrec améliore la glycémie en réduisant l’insulinorésistance. Cette plante pourra donc être associée aux précédentes si nécessaire. OLIVIER feuilles Je terminerai cette liste non exhaustive de plantes actives par les feuilles d’olivier. Elles sont surtout connues et utilisées en cas d’hypertension. Mais si on choisit des extraits de feuilles d’olivier titrées en oleuropéine, on aura le double effet sur la tension et le diabète. C’est pourquoi je prescris cette plante à mes patients qui présentent les 2 pathologies : hypertension et diabète. A elles seules, les feuilles d’olivier peuvent être insuffisantes, mais intégrées dans une prise en charge globale comme je l’ai décrit dans les pages précédentes, elles ont toute leur place. Posologie minimale : 1 gélule titrée à 20 % en oleuropéine avant les 3 repas. Dr Eric Ménat CHAPITRE 6 LE DIABÈTE, CE FLÉAU QUI POURRAIT ÊTRE VAINCU ! On constate que le diabète est une maladie que l’on connait et que l’on maitrise parfaitement. Autant il nous reste beaucoup de choses à comprendre dans le domaine du cancer ou d’autres maladies graves comme la sclérose en plaques, autant il est possible aujourd’hui de prévenir et guérir le diabète. Cela demande de la motivation de la part du patient qui est le premier à devoir agir, mais cela demande aussi du courage aux pouvoirs publics pour oser dire que bon nombre d’aliments industriels sont tout aussi toxiques que le tabac. Le tabagisme mettra entre 20 et 40 ans à créer un cancer ou un infarctus alors que la consommation d’aliments industriels riches en sucres rapides pourra mettre moins de 17 Dossier inédit : guérir du diabète sans médicaments 20 ans à créer un diabète. Pourquoi ? Simplement parce qu’on ne vous dit pas qu’ils sont dangereux pour la santé ! Et si le nombre de diabétiques augmente de façon aussi vertigineuse, c’est parce que le grand public n’est pas informé objectivement des risques d’une surconsommation d’aliments sucrés et de produits raffinés. De votre côté, n’attendez pas qu’on vous prenne par la main, prenez votre santé et votre alimentation en main. Et n’attendez pas la découverte du médicament miracle. En 30 ans de recherches médicales acharnées (imaginez le jackpot pour le laboratoire qui trouvera un médicament contre le diabète !), le meilleur remède allopathique, celui qui offre le meilleur profil efficacité/sécurité reste la metformine connue 1959 ! On n’a pas fait mieux depuis et entre temps, le nombre de diabétiques a été multiplié par 10 !! Vous comprenez à quel point la victoire contre le diabète dépend avant tout de vous ! Dr Eric Ménat