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l'ouverture de la bouche. Il est constitué d'un ensemble
formé d'une centaine de cellules calcifiées appelées sta-
tolithes, reposant en équilibre sur leurs flagelles sinueux
et répartis en quatre groupes horizontaux. Lorsque les
conditions extérieures poussent le cténophore à changer
de position, le statolithe exerce davantage de pression
sur un des quatre groupes de flagelles et moins sur les
trois autres. Cette information sensorielle est transmise
à l'ectoderme via le réseau de neurones. Le cténophore
ajustera donc l'activité de ses rangées de peignes locomo-
teurs en réponse à cette stimulation.
Ces peignes sont généralement disposés en 8 rangées
allongées dans le sens longitudinal, appelées cténidies.
Chaque peigne est formé d'une rangée de plusieurs cen-
taines de cils vibratiles, fusionnés à la base, formant ainsi
une sorte de palette natatoire de 2 à 5 mm de long. En
soulevant ces peignes successivement, le cténophore les
utilise comme des rames qui, quand les huit cténidies sont
convenablement synchronisées, lui permettent de se pro-
pulser dans l'eau. Chacun des quatre groupes de cellules
flagellées du statocyte contrôle un quart de l'animal, soit 2
rangées de peignes. Le rythme de battement et la synchro-
nisation des peignes se propage automatiquement, de fa-
çon mécanique, sans intervention des cellules nerveuses.
La position dans l'espace du cténophore (géotaxis) pro-
voque l'action de la gravité sur le statocyste, augmentant
ou diminuant la fréquence des battements. Le cténophore
peut aussi modifier le rythme de battements des rangées
de peignes pour nager vers le haut ou le bas de la colonne
d'eau. La position dans l'espace est déterminée par le cté-
nophore grâce au statocyste et au réseau nerveux, mais
aussi grâce à la détermination de la quantité de lumière
ambiante.
2.3 Tentacules
De nombreuses espèces de cténophores possèdent deux
tentacules implantés vers le milieu du corps, opposés par
rapport à l'axe de symétrie. Ils sont utilisés pour captu-
rer les proies ; chaque tentacule peut se rétracter entière-
ment par enroulement dans une poche située à sa base, la
gaine tentaculaire. Ils ont une croissance continue par la
base, qui compense l'usure de l'extrémité. Ces tentacules
portent des ramifications appelées tentilles qui, contrai-
rement aux tentacules des Cnidaires, ne contiennent pas
de cellules urticantes (cnidocytes), mais des cellules col-
lantes (colloblastes). Ces cellules se déploient brutale-
ment quand une proie entre en contact avec un tenta-
cule : le filament cytoplasmique en spirale qui constitue
leur base se détend alors, projetant la partie apicale col-
lante de la cellule vers la proie, qui sera alors capturée.
Contrairement aux cnidocytes, les colloblastes ne sont pas
détruits après usage : grâce à l'élasticité du filament cyto-
plasmique, ils peuvent, une fois débarrassés de la proie,
reprendre leur position initiale[2].
Espèce non déterminée de cténophore présentant deux tentacules
ramifiés
3 Biologie et comportement
3.1 Locomotion
De nombreux cténophores se laissent simplement porter
par les courants. Ils peuvent cependant nager, parfois as-
sez rapidement, grâce aux battements de leurs peignes lo-
comoteurs. Ce sont les plus gros animaux se déplaçant à
l'aide de cils vibratiles. Ils peuvent atteindre une vitesse de
5 cm/s. Les battements coordonnés des peignes confèrent
à cet animal une nage sans à-coups, ce qui pourrait être
un avantage au niveau de l'évolution, car cette nage ne gé-
nère pas de vibrations susceptibles d'alerter les proies ou
les prédateurs.
Certaines espèces nagent grâce aux battements de leurs
lobes oraux lorsqu'ils fuient, d'autres se déplacent grâce à
des ondulations de leur corps, voire rampent comme des
vers plats.
3.2 Alimentation
3.2.1 Mode d'alimentation
Les Ctenophora sont des animaux prédateurs qui utilisent
leurs tentacules pour capturer leurs proies (plancton,
larves d'animaux marins, vers marins, crustacés (comme
les copépodes), cnidaires, autres Ctenophora, et parfois
petits poissons. Quand leurs tentacules ont capturé une
proie, ils sont rétractés vers la bouche et débarrassés de la
proie. La nourriture est alors ingérée. La progression vers