Dynamique et régulation cellulaire : La culture cellulaire in vitro permet de créer, à partir d'un petit bout de plante, un grand nombre de plantes du même type. Par exemple, sur une pomme de terre qui bourgeonne à l'obscurité, on peut récupérer les pousses, le fragmenter, le mettre en culture et récupérer un milliers d'individu provenant d'une même pousse. Les méthodes de culture cellulaire sont multiples et dépendent des espèces. On peut utiliser un embryon de plantes, un organe, un cal (cellule indifférencié) ou une cellule par exemple. Cultures cellulaires végétales : Historique et impact : 1. Totipotence des cellules végétales : L'idée que le noyau d'une cellule était le site pouvant régénérer tout un organisme à été émis par Haberlandt en 1902 : « Toute cellule végétale est capable de régénérer un nouvel organisme identique à celui dont elle est issue.» (pas vraiment possible sur toutes les cellules) De nombreuses cellules végétales sont totipotentes tandis que seul le zygote est totipotent chez les métazoaires. En 1965, Vasil et Hildebrandt on pu prouver que l'idée de Haberlandt était juste en régénérant un plant de tabac. 2. Historique de la culture in vitro : En 1934, White réussit à créer une culture de tomates en milieu in vitro via une racine de tomate. (Le milieu était composés d'eau, de sels minéraux, d'extrait de levure, du sucre et de l'auxine, seul hormone végétale connue à l'époque.) En 1939, Gautheret a permis le développement indéfini (On cultive aujourd'hui encore des cellules du premier cal de Gautheret) d'un cal de cellules dédifférenciées à partir d'un fragment de racine de carotte. Il s'agit de la première vrai culture in vitro (Dans du verre). Les cellules ayant poussé à partir de la racine différencié sont des cellules indifférenciés. En 1962, Murashige et Skoog mettent au point le premier milieu de base pour la culture in vitro : - Sels minéraux (macro et micro-éléments en g/L et μg/L) - Sucres (saccharose) - Vitamines (B) - Hormones (Auxine et cytokinines) - pH acide à 5,5 La culture est faite à température, lumière et hygrométrie contrôlée. Via cette technique, on a pu faire de la prolifération de méristème de tige, ce qui n'avait jamais été fait auparavant, le méristème ayant toujours été réfractaire à la multiplication végétative in vitro. Des substances organiques sont ajoutés parfois pour tenter de booster la croissance de plante, les espèces végétales ne répondant pas tous de la même façon à la culture in vitro (acides aminés, extrait de banane, pomme de terre, etc. ) 3. Activation de processus cellulaire programmés : Le fragment sectionné, blessé, doit cicatrisé pour ensuite régénérer spécifiquement le morceau endommagé. • • • 1ère étape : Dédifférenciation cellulaire : Une fois un fragment coupé et retiré de l'organisme mère, il perd les signaux de position, nutrition, dominance apical de l'auxine, etc. qu'il avait auparavant. Il redevient une cellule dédifférencié de cals. 2ème étape : Multiplication cellulaire 3ème étape : Redifférenciation cellulaires Certains résultats sont meilleurs : ➢ Quand les tissus d'origine du tissus de départ sont des tissus jeunes (embryons zygotiques immatures, hypocotyles (tissus en dessous du cotylédon) et cotylédons (pseudo-feuille poussant au début du développement de la plante) de germinations, méristèmes de plantes adultes). ➢ Quand les cellules sont diploïdes plutôt que polyploïdes. ➢ Chez certaines familles de plantes (Solanacées, Brassicacées (4 pétales formant une fleur (A. Thaliana, Choux, Carotte))) et certains génotypes au sein d'une famille (Tournesol) 4. Développement d'explants pluricellulaire : • 1ère voie : L’organogenèse : Passer d'un cal (cellules indifférenciés) à une plantule. En partant d'embryons immatures, on peut générer des pousses de tiges ou des racines selon le milieu de culture dans lesquelles on les placent. • 2ème voie : Embryogenèse somatique : On part d'un explant immatures pour donner un 'organe' ayant une morphologie d'embryons végétales, appelés embryons somatiques. Ces embryons permettent ensuite de donner des individus. C'est le développement initial d'un tissu indifférencié de type embryonnaire qui se développe en un individu complet. 5. Conditions de régénération de plantules : Le milieu de culture se doit d'être : 1. Aseptisation du milieu ET de l'explant. 2. Milieu de culture solide (agarose) • • AVANTAGES : Manipulation facile, action physique du maillage favorise les divisions et l'ancrage. LIMITES : Diffusion des nutriments Milieu de culture liquide • • AVANTAGES : Absorption aisée des nutriments LIMITES : Manque d'oxygénation (besoin d'agitation), sécrétion de produits toxiques dans le milieu Les repiquages réguliers sont indispensables. Les risques sont la perte de stérilité et la contamination par des bactéries ou levure. Rôle des hormones dans la croissance : L'auxine, de son vrai nom Acide indole-3-acétique (AIA) est synthétisé dans l'apex, le méristème apical des pousses. Ces effets sont les suivants : - élongation de la tige - différenciation et croissance des racines (en grande quantité) - maturation du fruit - inhibition de croissance des bougeons latéraux - phototropisme des feuilles et géotropisme des racines La cytokinines, a d'abord été appelé zéatine puis fut synthétisé en laboratoire. Elle est synthétisé dans les racines et les tissus à croissance rapide. Ses effets sont les suivants : - retard de la sénescence - ramification et perte de domination apical (antagoniste de l'auxine) - dépendant du taux d'auxine associé Choix de la balance hormonale : Quand on a une majorité d'auxine, la croissance des racines est privilégié. Quand on a une majorité de cytokinines, on a un développement des bourgeons végétatifs. Enfin, si on a une quantité faible d'auxine et de cytokinines, on obtient une floraison. 6. Applications de la culture in vitro : Les applications de la culture in vitro sont nombreuses, on peut faire du 'sauvetage d'embryons', de l'haplodiploïdisation, l'obtention de protoplastes, la multiplication conforme ou la culture de méristème. Culture de méristèmes : En 1952, Morel et Martin développe une technique pour protéger et sauver les plantes malades, touchés par des virus. On cultive le méristème car c'est la seule zone qui n'est jamais contaminé par un virus. Il pousse plus vite que le virus n'infecte les cellules. Sauvetage d'embryons : Certains croisement interspécifiques ne permettent pas le développement de graines ! Un embryon crée en forçant un croisement entre deux plantes donne un hybride que l'on n'aurait pas obtenu en croisant pollen et anthère. La culture des embryons immatures permet l'obtention de plantes. Les avantages sont que l'ont peut s'affranchir de l'étape de dormance des semences, le développement des embryons est homogène et l'accélération du cycle végétatif. Haplodiploïdisation : Mise en culture des organes reproducteurs afin de développer des individus à partir des cellules reproductrices et gamètes. Ces cellules contiennent une seule copie de l'information génétique. Au cours de la régénération, on peut réussir à doubler à l'identique cette copie. Les individus obtenus sont des lignées pures car ils ont la même information sur les deux chromosomes, ils sont homozygotes. Utilisation de protoplastes : Explants unicellulaires : Digestion enzymatique de la paroi de parenchyme de jeunes feuilles pour isoler une suspension de protoplastes (tissu obtenu quand la paroi d'un tissu végétale est digérer). Ces cellules peuvent grandir mais sans paroi, elles ne se développent pas. Au bout de 24h, en environ 10 minutes, une nouvelle paroi apparaît (si le milieu contient les éléments nécessaire). On peut alors modifier les protoplastes, par hybridation somatique par exemple. On associe les protoplastes de deux plantes différentes et on obtient une nouvelle cellule hybride. On fusionne ces cellules via un choc électrique ou un agent chimique. Après cela, on aura la formation d'une population de cellules hybrides qu'on peut ensuite essayer de faire pousser. Le cytoplasme des deux cellules se mélange tout le temps. Pour le noyau, plusieurs schéma peuvent apparaître : - Soit un des deux noyaux est gardé complètement - Soit une proportion variable de chaque ADN est conservé - Soit on se retrouve une cellule poli-nuclée. Lorsque deux noyaux reste présent dans le cytoplasme, on parle d'hétérocaryons. Lorsqu'un seul noyaux reste, sans mixte avec l'autre, on parle de cybrides. Lorsque qu'une proportion de chaque noyau est présent, on parle d'hybrides somatiques. Il faut ensuite sélectionnés dans cette population les éléments intéressantes via des marqueurs morphologiques (pigments) ou des marques de résistance. Seul les hybrides ayant acquis une résistance à un pathogène seront sélectionnés. On peut ensuite caractérisés génétiquement ces individus. L'avantage est notamment de pouvoir créer de nouvelles variétés de plantes. ➢ Pourquoi créer de nouvelles espèces par hybridation somatique plutôt que par croisement ovule X pollen ? On peut passer outre la volonté de Dieu et créer de nouvelles espèces ! (Et accessoirement, on peut aussi créer des croisements qui n'aurait pas été naturellement possible) Des problèmes peuvent survenir suite à l'incompatibilité des génomes. De plus, les mitochondries expriment également du matériel génétique et porte eux-mêmes parfois les résistances. Il faut apprendre à les faire passer entre les espèces également. Cela permet de créer des plantes cultivés qui acquiert des capacités intéressantes. Cours 2 : Carine Meignin : L'apoptose a longtemps été considéré comme une conséquence de caractéristiques de l'environnement qui affectait les cellules. Cependant, si ce mécanisme ne pouvait pas être forcés et volontaires, les organismes aurait un déséquilibre dans leur balance division cellulaire/mort cellulaire. Les facteurs de croissance et récepteurs : Un facteur de croissance est un peptide. Dans un premier temps, un signal extracellulaire de nombreux types (facteurs de croissance, de différenciation, des hormones, l'environnement proche … ). Les cellules possèdent sur leurs membranes des récepteurs transmembranaires permettant la signalisation et un transport de l'information. On parle de transduction du signal. La réponse engendré peut être de plusieurs nature : - Prolifération cellulaire (dans le cas d'un facteur de croissance) - Différenciation (dans le cas d'un facteur de différenciation) - Migration - Apoptose Perception du signal : Les signaux peuvent être perçus par les cellules de différente façon : • La cellule émettrice peut être la cellule receveuse, on parle de boucle autocrine. La molécule doit sortir de la cellule pour agir sur ces propres récepteurs. (Ex : IL2) • La cellule émettrice produit un facteur qui est exporté dans le milieu extracellulaire, qui se fixe sur une cellule récéptrice différente. On parle de stimulation paracrine. (Ex : PDGF, VEGF, etc … ) • Une cellule émet le signal dans le sang et permet le transport du signal dans l'intégralité de l'organisme pour être délivrés au niveau des cellules réceptrices. On parle de stimulation endocrine. (Ex : Facteurs de croissance des chondrocytes) • Enfin, on peut avoir une cellule émettrice qui produit par exemple un facteur de croissance qui reste ancrée dans la membrane, permettant de stimuler uniquement les cellules proches. On parle de stimulation juxtacrine. On a également l'intervention de certaines enzymes appelés Sheddases, ancré dans la membrane, clivant le facteur de croissance dans la membrane pouvant le libérer. Dans cette famille des Sheddases, on trouve les protéines ADAM, qui possède un domaine enzymatique métalo-protéases. On en trouve sur la membrane plasmique et suite à stimulus, elle peut cliver un facteur de croissance proche ancrée dans la membrane. Découverte des premiers facteurs de croissance NGF et EGF : L'embryologiste Rita Levi-Montalchini et le biochimiste Stanley Cohen ont réalisés des tests sur la régulation de la croissance des fibres nerveuses. Ils ont observés qu'en amputant le bourgeon d'un membre de poulet, les cellules nerveuses du membres vont mourir, ils ne sont plus irrigués par quelque chose dont ils ont besoin. A l'inverse, en greffant ce bourgeon sur une partie de l'animal, on voit la progression de cellule nerveuse. On peut en déduire que le bourgeon est nécessaire et suffisant pour créer des nerfs. Un signal devait en partir pour favoriser la croissance de fibres nerveuses. Cohen a utilisé des phosphodiestérase produit à partir de venin de serpent pour détruire des acides aminés sur les bourgeons de membres … et les nerfs continuent de pousser ! En purifiant cette molécule, on récupère aussi toutes les molécules des glandes salivaires ! En utilisant les glandes salivaires d'autres espèces, ils sont arrivés au même résultat. Le facteur de croissance qui faisait pousser les nerfs se trouvait dans les glandes salivaires. Ils l'ont appelés le NGF. En testant in vivo ce NGF de ces glandes salivaires, on produit bien une croissance des nerfs mais également une sur-croissance des yeux et des dents. C'était l'EGF. Ils ont le prix Nobel en 1986 pour la découverte des facteurs de croissances. Découverte du PDGF (Platelet Derived Growth Factor) : En centrifugeant du sang et en plaçant du plasma ou du sang sur des fibroblastes, on ne voit aucune pousse. Cependant, en prenant uniquement le sérum, on provoque une pousse des fibroblastes ! Qu'y a t-il dans le sérum qui n'est pas présente dans le sang ? En fait, quand on fait coaguler le sang pour créer du sérum, les cellules sanguines vont lyser et libérer leurs contenus. C'est la lyse de ces plaquettes sanguines qui libère le PDGF et induit la pousse de fibroblaste. Méthode d'étude des facteurs de croissance : • On peut simplement placer le facteur de croissance sur des cellules pendant un certains temps pour compter les cellules avant et après et mesurer la prolifération cellulaire. • On peut placer à t=0 le facteur de croissance avec différent produit (MTT, XTT, Alamar Blue) puis on réalise un test colorimétrique pour mesurer l'activité déshydrogénase mitochondriales. On peut ainsi voir si les cellules peuvent réaliser correctement le cycle de Krebs. Cela permet de mesure la viabilité cellulaire. Cette technique est : - Rapide - Reproductible - Automatisable - Sans radioactivité - Permettant de compter le nombre de cellule vivante. • On peut placer de la thymidine tritiée dans le milieu avec le facteur de croissance. Elle va s'incorporer dans l'ADN uniquement au moment de la réplication pour former de l'ADN et permet de mesurer la réplication cellulaire. • On peut marquer la cellule au CFSE, permettant, via un suivi de la fluorescence, de suivre étape par étape les divisions cellulaire en fonction de la quantité de fluorescence dans chaque cellule-fille. Chaque pic sur le profil de FACS définit le nombre de division cellulaire qui se sont réalisés. On peut ainsi suivre les divisions cellulaires. Exemple de facteurs de croissance/différenciation : Le NT1 correspond à une neurotrophine et agit sur la survie neuronale. L'EPO est un précurseur des globules rouges. Il est notamment émit suite à un temps passé à de hautes altitude, pour permettre au corps de s'accommoder au manque d'oxygène. Le TNF (Tumor Necrosis Factor) induit l'apoptose et la mort cellulaire. Les facteurs trophiques permettent la survie cellulaire. Les facteurs chimiotactiques induisent la migration cellulaire. Il attire des cellules. Notamment lors des infections virales, ces facteurs attirent les cellules immunitaires sur le lieu d'infection. Orchestration de la réponse immunitaire par les cytokines : Les réponses cellulaire et humorale sont des réactions du corps pour lutter contre une infection bactérienne ou virale. Dans la réponse cellulaire, des lymphocytes TCD8+ (killer) tuent les bactéries et les macrophages 'nettoient' le déchets cellulaires. Les lymphocytes B produisent des anticorps lors de la réponse humorale. Ces cellules ont les mêmes précurseurs ! Il s'agit de lymphocyte TH0 (CD4) qui via de l'IL-12 ou des INFg vont les transformer en TH1 qui, ensuite, via de l'IL-2 ou des IFNy donneront les cellules de la réponse cellulaire. Dans la même idée, en partant d'un TH0, avec un autre cocktail de cytokine, on peut produire les cellule de la réponse humorale. Contrôle de l'angiogenèse par le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) : 1. Il induit la formation de capillaire sanguin. Les cellules endothéliales composant les vaisseaux sanguins peuvent former un pseudopode en présence d'IL-8. 2. Le VEGF active la division cellulaire préalablement initié par la formation du pseudopode. 3. On a ensuite formation de 2 vacuoles contiguës dans les cellules filles. 4. Ces vésicules fusionnent et on a le départ d'un nouveau capillaire sanguin. VEGF stimule spécifiquement la prolifération des cellules endothéliales : En utilisant une concentration croissante de VEGF sur des cellules endothéliales, on peut mesurer la valeur nécessaire de VEGF pour induire la division efficace de l'endothélium. Sur des cellules endothéliales, on note une valeur efficace vers 10 3 pg. Sur les fibroblastes, on ne peut induire de croissance via le VEGF. En fait, il n'y a pas de récepteurs au VEGF sur les fibroblastes. L'expression de VEGF est induite en réponse a une hypoxie : Le Southern Blot permet de mesurer l'ADN. Le Northern Blot permet de mesurer l'ARN. Le Western Blot permet de mesurer les protéines. Sur le Northern Blot ci-dessous, on note une absence de VEGF en condition normale. Le gène n'est pas exprimé. Dans des conditions hypoxique, on note la présence d'ARN * Les protéines Nodal ont un rôle dans la symétrie-gauche. On mesure la présence de Nodal via une hybridation in situ (qui marque l'ARN et l'ADN via une sonde)