GUIDE DE BONNES PRATIQUES
Filière Animaux de Compagnie
FICHES
DE RECOMMANDATIONS
POUR UN BON USAGE
DES ANTIBIOTIQUES
Dernière mise à jour : octobre 2016
2
INTRODUCTION 3
CANCÉROLOGIE

12
CARDIOLOGIE
16
CHIRURGIE DES TISSUS MOUS

20
26
CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE

29

34
DERMATOLOGIE
39
41
45
48
52
NEUROLOGIE
55
61
69
ODONTO-STOMATOLOGIE
75
80
83
OPHTALMOLOGIE
87
91
PATHOLOGIE APPAREIL DIGESTIF
96
99
102
105
PATHOLOGIE APPAREIL RESPIRATOIRE
108
110
114
118
122
PATHOLOGIE APPAREIL REPRODUCTEUR
128
131
134
137
140
143

147
151

153
URGENCE ET RÉANIMATION
156

162
URO-NÉPHROLOGIE
167
171
ANNEXES
174

176
179

180

182

185
202
SOMMAIRE
3
INTRODUCTION
La résistance aux antibiotiques a désormais obtenu le statut de zoonose. Homme et Animal échangent non
seulement des bactéries avec, lorsque ces bactéries sont pathogènes, un risque infectieux, mais aussi des
facteurs de résistance qui sont susceptibles de compromettre l’efficacité d’un traitement antibiotique. Pra-
ticiens vétérinaires, spécialistes de l’infectiologie bactérienne, et autorités sanitaires se sont associés pour
lutter contre ce fléau redoutable qu’est l’antibiorésistance.
Il est maintenant acquis qu’une mauvaise utilisation des antibiotiques conduit à leur baisse d’efficacité et à un
renforcement de l’antibiorésistance : le récent rapport de l’Anses* publié en juin 2014 (https://www.anses.fr/
fr/documents/SANT2011sa0071Ra.pdf) décrit les risques d’émergence d’antibiorésistances liés aux modes
d’utilisation des antibiotiques dans le domaine de la santé animale. Il conclut au lien entre exposition aux
antibiotiques et antibiorésistance, souligne la responsabilité déterminante de la pression de sélection et de
la dissémination dans l’évolution de l’antibiorésistance, insiste sur l’intérêt du recours à une antibiothérapie à
spectre étroit et le rapport bénéfice-risque défavorable du traitement préventif vis-à-vis de l’antibiorésistance.
De plus, il est malheureusement peu probable que de nouveaux antibiotiques viennent, dans un avenir proche,
enrichir la pharmacie humaine ou vétérinaire. Et, pourtant, lorsque leur indication est bien ciblée, ce sont de
très précieux médicaments qui sauvent de nombreuses vies.
Lobjectif est donc clair : utiliser l’antibiotique uniquement lorsqu’il est indispensable et choisir la molécule la
mieux adaptée en obéissant aux critères les plus récents de la science.
Le plan Ecoantibio 2017 et ses quarante mesures (http://agriculture.gouv.fr/ecoantibio-2017-une-seule-
sante-une-seule-planete) visent à réduire en 5 ans (de 2012 à 2017) la consommation d’antibiotiques de plus
de 25 %.
La mesure n°6 de ce plan est destinée à mettre à la disposition des prescripteurs des fiches de recommanda-
tion d’usage des antibiotiques. Ces fiches, soucieuses de la réalité de la pratique se veulent être facilement ac-
cessibles et adaptées à chaque espèce afin de lutter au mieux contre les principales affections bactériennes.
Chiens, chats et nouveaux animaux de compagnie seront les espèces envisagés ici.
Votée par l’Assemblée Nationale le 11 septembre 2014, la loi d’avenir agricole comporte un dispositif « an-
tibiotiques » qui complète les mesures du plan Ecoantibio 2017 avec une composante supplémentaire de
réduction de 25 % des fluoroquinolones et des céphalosporines de troisième ou quatrième génération entre
2013 (année de référence) et le 31 décembre 2016. Depuis avril 2016, la liste des antibiotiques d’importance
critique vétérinaires est connue (arrêté du 18 mars 2016). Le décret n°2016-317 présente leurs modalités
réglementaires d’utilisation (cf annexe antibiotique d’importance critique).
En complément des fiches de recommandation d’usage prévues par la mesure n°6, la loi d’avenir agricole im-
pose la rédaction d’un guide plus général de bonnes pratiques d’emploi raisonné des antibiotiques qui est confié
à l’Anses* et à l’ANSM*. Il décrit les principes généraux des bonnes pratiques à observer dans toutes les espèces
animales par tous les acteurs impliqués depuis la livraison des ayant-droits (vétérinaires, pharmaciens d’offi-
cine…) par les distributeurs en gros, la prescription, la délivrance au détail, jusqu’à l’administration à l’animal et
la destruction des contenants par le détenteur de l’animal. Sa rédaction est effectuée sous l’autorité de l’Anses
qui a constitué un groupe d’experts. Les praticiens de toutes les filières y sont représentés. Compte tenu de
l’importance pour les santés humaine et animale des dispositions présentées dans ce guide, il est opposable.
Les fiches contenues dans ce recueil font donc suite à ce guide général opposable.
FICHES DE RECOMMANDATIONS
POUR UN BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES
Filière Animaux de Compagnie
4
COMPOSITION DU GROUPE DE TRAVAIL
Compte tenu de son expertise technique pour la médecine et la chirurgie des animaux de compagnie et de
son implication déjà ancienne dans la lutte contre l’antibiorésistance, l’AFVAC* s’est vu confiée par la DGAL*
la mission de rédiger ces fiches. Elle a constitué un groupe de travail qui a défini les thèmes des fiches et leur
plan. Les membres de ce groupe de travail sont des personnalités issues des groupes d’Etude de l’AFVAC
concernés par la prescription des antibiotiques (cf. Composition du comité de pilotage, du goupe de travail et des
relecteurs p 7-8). 15 mois ont été nécessaires pour répondre à la demande de la DGAL.
LES THÈMES CHOISIS
Les maladies bactériennes sont très nombreuses. Pour chaque discipline, les affections les plus fréquentes
ont été sélectionnées. Certaines fiches abordent également des affections très fréquemment traitées avec des
antibiotiques mais pour lesquelles il serait beaucoup plus judicieux de moins ou même ne pas les prescrire.
Contrairement au guide de bonnes pratiques général, ces fiches ne sont pas opposables. Elles se positionnent
comme des aides à la décision et au choix thérapeutique et évolueront dans le temps en fonction des connais-
sances scientifiques. Le praticien restera le décisionnaire final car c’est à lui que revient la responsabilité du
diagnostic et du traitement même si la fiche a l’ambition de l’accompagner dans sa démarche.
Dans l’avenir, d’autres fiches pourront s’ajouter à celles prévues ici. Plusieurs annexes figurent à côté des
fiches. Ce sont soit des synthèses générales dans certaines disciplines concernant l’originalité des traite-
ments antibiotiques, soit des conseils pour la prise en charge des prélèvements ou pour l’interprétation des
résultats de laboratoire.
Le sommaire (cf. Tableau récapitulatif de l’ensemble des fiches et des auteurs p 9-10 ) est résolument dynamique
et espère votre contribution pour suggérer son évolution et son élargissement.
LE PLAN DES FICHES
Une quarantaine de fiches sont proposées à la profession.
La fiche débute par un objectif qui met l’accent sur une pratique à adopter ou, au contraire, à abandonner.
Chaque affection bactérienne envisagée fait ensuite l’objet d’une analyse : contexte de son apparition, patho-
gènes responsables et résistances connues, pratiques actuelles de traitement.
La seconde partie de la fiche s’attache à répondre à la question d’importance : faut-il traiter ou non avec un
antibiotique ? En rappelant quelques clés pour un diagnostic performant, en indiquant les méthodes actuelle-
ment reconnues pour réaliser un bon prélèvement et pouvoir isoler le/les germe(s) responsables, la réponse
à la question posée sera grandement facilitée.
La dernière partie ne se bornera pas à indiquer les bonnes modalités, certes fondamentales, du traitement
antibiotique mais essaiera à chaque fois que cela sera possible de proposer des mesures alternatives ou com-
plémentaires.
Ces fiches prennent en compte la problématique infectieuse de l’individu (cas le plus fréquent dans notre
pratique), mais aussi celle des élevages et des infections nosocomiales.
FICHES DE RECOMMANDATIONS POUR UN BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES
5
Afin de les rendre plus lisibles, elles sont toutes bâties selon le même plan général très proche (cf. Tableau 3)
de celui retenu par la SNGTV* (filière animaux de rente) ou l’AVEF* (filière équine). Mais au sein de la filière
« canine » et compte tenu de la pluralité des maladies, des espèces et des disciplines, et des rédacteurs, il
n’était ni possible ni souhaitable de structurer les fiches selon un seul et même mode. Quelques différences
existent donc mais favorisent la lecture plutôt qu’elles ne la gènent.
Les références bibliographiques illustrent bien cette différence : elles peuvent être soit référencées dans le
texte, soit figurer en fin de texte afin d’en inciter la lecture. Lorsqu’elles doivent étayer une affirmation impor-
tante (exemple : dose ou durée de traitement non prévues par une AMM, cas heureusement très peu fré-
quent), elles sont particulièrement lisibles et sont accompagnées du niveau de preuve selon les critères de la
médecine fondée sur les preuves (A : preuve scientifique établie, B : présomption scientifique, C : faible niveau
de preuve scientifique).
MODE D’UTILISATION
Si le guide de bonnes pratiques doit être lu complètement afin de bien s’imprégner ou de se remémorer la
gestion générale de l’antibiotique, il n’en est pas de même pour les fiches. Elles sont destinées à être consul-
tées rapidement avant une prescription d’antibiotiques afin de vérifier :
• si le diagnostic de l’affection a été correctement mené ;
• si un prélèvement doit être fait et comment ;
• si un traitement antibiotique est vraiment nécessaire ;
• et dans ce cas, quelle molécule prescrire pour le traitement initial ;
• si un antibiotique d’importance critique est vraiment indispensable ;
• si une autre thérapeutique ne permettrait pas d’éviter le recours aux antibiotiques…
Bref, toute question que l’utilisation raisonnée des antibiotiques impose.
L’équipe qui a rédigé ces fiches est à l’écoute des praticiens vétérinaires pour que ces fiches évoluent et
atteignent les buts recherchés : la régression de l’antibiorésistance et la préservation de l’efficacité des anti-
biotiques pour l’Homme et l’Animal (un maillon essentiel dans le contexte One Health) avec comme consé-
quences, une augmentation de la durée de vie et de confort des animaux que nous soignons et la réduction
des consommations d’antibiotiques qui est d’ailleurs déjà bien engagée.
Lavenir proche verra l’apparition d’une nouvelle entité souhaitée par nos autorités sanitaires : le référent en
antibiothérapie vétérinaire. Leur mission et le mode selon lequel ils fonctionneront sont en cours de définition.
Ce seront des praticiens vétérinaires qui, dans chaque région et dans chaque filière, assureront l’information
et la formation de leurs confrères, diffuseront des données adaptées au contexte local en s’appuyant sur les
données collectées telles que les rapports de suivi des ventes des antibiotiques de l’Anses ou les rapports du
RESAPATH*. Ils assureront un appui technique pour les vétérinaires prescripteurs, en liaison avec les méde-
cins référents régionaux et les autorités administratives régionales. Trois régions « test » devraient être rapi-
dement envisagées dont une avec un référent « canin ».
Un autre projet visant à mieux connaitre et évaluer les prescriptions et délivrances d’antibiotiques consiste à
demander aux praticiens de les transmettre grâce à un équipement informatique centralisé. Là aussi, la filière
canine devra répondre à cette demande d’informations.
Au début 2015, l’Agence européenne du médicament (EMA*) a publié une note de réflexion sur la possibilité
de transfert, en particulier par contact, à l’homme des résistances présentes chez les animaux de compagnie :
chiens, chats, NAC et chevaux de loisirs. Le risque zoonotique de transfert de résistance que ce soit pour les
détenteurs d’animaux de compagnie ou pour les professionnels de leur santé est envisagé dans cette note
ainsi que des mesures (très proches de celles du plan Ecoantibio 2017) pour le combattre.
FICHES DE RECOMMANDATIONS POUR UN BON USAGE DES ANTIBIOTIQUES
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