jafr 0037-9166 1967 num 37 1 1419

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Journal de la Société des
Africanistes
Plantes à brûler chez les Bambara
R. Pageard
Citer ce document / Cite this document :
Pageard R. Plantes à brûler chez les Bambara. In: Journal de la Société des Africanistes, 1967, tome 37, fascicule 1. pp. 87-
130;
doi : https://doi.org/10.3406/jafr.1967.1419
https://www.persee.fr/doc/jafr_0037-9166_1967_num_37_1_1419
Fichier pdf généré le 09/05/2018
PLANTES
A
BRÛLER
CHEZ
LES
BAMBARA
PAR
R.
PAGEARD
Le
petit
catalogue
que
nous
présentons
ci-dessous
est
le
résultat
d'une
enquête
rapide
effectuée
dans
la
région
de
Ségou
(République
du
Mali)
vers
1959.
Il
nous
avait
semblé
utile
de
faire
un
relevé
des
principales
plantes
dont
la
combustion
est
recommandée
pour
favoriser
certaines
activités
humaines.
Chaque
plante
possède
en
effet
une
âme,
ni.
La
fumée
qui
se
dégage
de
la
combustion
du
végétal
mort
est
porteuse
de
son
nyama,
qui
est
une
transformation
du
tere
(personnalité)
de
la
plante
libéré
de
son
support
terrestre.
Autant
que
permet
d'en
juger
sa
complexité,
la
conception
bambara
du
monde
peut
être
dite
anthropo-
morphique
et
analogique.
Elle
admet
de
nombreuses
communications
psychiques
entre
l'homme
et
les
végétaux.
Ces
correspondances
s'établissent
par
l'intermédiaire
des
sens
de
l'homme,
puis
de
ses
organes
internes.
La
consommation
(alimentation
et
boisson)
est
le
mode
principal
de
communication
mais
le
simple
contact
buccal
(frotte-dents)
et
l'absorption
de
la
fumée
par
les
narines
ont
leurs
vertus
propres.
C'est
pourquoi
le
vocabulaire
bambara
contient
les
mots
«
fumiger
»
(wusu)
et
«
fumigation
»
(wusula)
qui
ne
doivent
jamais
s'interpréter
dans
un
sens
purement
utilitaire.
Les
ouvrages
de
Dominique
Zahan
indiqués
dans
la
petite
bibliographie
qui
suit
ont
été
publiés
postérieurement
à
la
réalisation
de
cette
enquête.
Nous
en
avons
extrait
certaines
remarques
nouvelles
concernant
la
fumigation
et
ne
manquons
pas
de
fournir
au
lecteur
la
référence
précise
de
chaque
passage
utilisé.
L'ouvrage
«
La
dialectique
du
verbe
chez
les
Bambara
»
est
le
plus
fréquemment
cité
;
c'est
à
la
page
33
de
cet
ouvrage
que
l'on
trouvera
une
explication
de
la
fumigation
et
aux
pages
39-42,
un
tableau
du
symbolisme
végétal.
L'identification
d'un
certain
nombre
de
plantes
collectées
a
été
réalisée
par
M.
Robert
Démange
qui,
à
l'époque
de
notre
enquête,
était
entomologiste
à
l'Aire
Grégarigène,
au
centre
de
San.
Nous
lui
expri-
ОС
i
Ht
90
91
100
103
105
106
115
116
1.21
123
127
ERRATA
ligne
32
lire
7
36
18
et
20
33
1
6
16
1
11
et
12
21
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zeza.
PLANTES
A
BRÛLER
CHEZ
LES
BAMBARA
89
mons
notre
gratitude.
Lorsque
le
nom
scientifique
de
la
plante
n'est
pas
suivi
de
la
mention
«
selon
Aubréville
»,
l'identification
de
la
plante
est
celle
qui
résulte
de
l'examen
de
M.
Démange.
La
mention
«
selon
Aubréville
»
indique
que
le
nom
vernaculaire
de
la
plante
se
trouvait
dans
l'ouvrage
suivant
d'A.
Aubréville
:
«
Flore
forestière
soudano-
guinéenne.
A.
0.
F.
Cameroun.
A.
E. F.
»,
publié
à
Paris
en
1950.
Accessoirement,
nous
nous
référons
aux
dictionnaires
de
la
langue
bambara
et
aux
identifications
affichées
à
l'arboretum
de
Bamako.
Après
l'identification
scientifique,
qui
n'a
pu
être
faite
dans
tous
les
cas
et
reste
parfois
imprécise,
nous
indiquons
la
signification
littérale
du
nom
vernaculaire,
l'aspect
général
de
la
plante,
ses
préférences
de
sol
et
d'atmosphère,
puis
l'emploi
de
la
fumée
de
la
plante
brûlée.
Nous
signalons
à
l'occasion
d'autres
usages
indiqués
par
les
informateurs
ou
mentionnés
dans
les
ouvrages
consultés.
Les
principaux
ouvrages
cités
sont
:
Louis
Tauxier.
«
La
religion
bambara
».
Paris,
Geuthner,
1927,
472
p.
Germaine
Dieterlen.
«
Essai
sur
la
religion
bambara
».
P.
U.
F.,
1951,
230
p.
Dominique
Zahan.
«
Sociétés
d'initiation
bambara.
Le
N'Domo.
Le
Korè
».
Mouton
et
Cle,
1960,
438
p.
Dominique
Zahan.
«La
dialectique
du
verbe
chez
les
Bambara».
Mouton
et
Cle,
1963,
168
p.
Вакдгдтреди
\
Nom
scientifique
:
Lannea
velutina,
selon
Aubréville.
Aspect
et
écologie
:
Ce
raisinier,
«
arbre
du
bouc
»
(bakgrg
:
le
bouc),
est
un
grand
arbre,
d'aspect
assez
triste,
qui
pousse
dans
les
endroits
secs.
En
raison
de
l'aspect
de
ses
feuilles,
il
introduit
une
certaine
âpreté
dans
les
rapports
humains.
Fumigation
:
Dans
la
région
de
Dioïla,
on
brûle
ses
rameaux
pour
attirer
le
mépris
sur
quelqu'un.
L'utilisateur
doit
prendre
soin
de
se
placer
le
dos
au
vent
pour
ne
pas
recevoir
cette
fumée
maléfique.
Autres
emplois
:
Selon
un
autre
informateur,
le
bakgrgmpegu
aurait
le
caractère
«
femelle
»
et
serait
utilisé
dans
les
rites
de
purification
des
personnes
en
cas
de
rupture
d'interdits
communautaires.
Selon
D.
Zahan
Dialectique
du
verbe
»,
p.
41),
le
bakoro
треки
favoriserait
l'abondance
des
récoltes.
1.
La
transcription
observe
l'orthographe
officielle
du
Mali,
d'après
les
propositions
de
la
conférence
de
l'UNESCO
(Bamako,
1966).
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