UIR 2019 Couronne pédodontique préformée CPP Cours spécialté Réalisé par : Dr.Fatima Ezzahra ZIDANE Encadré par : Pr. Fawzi RACHID Couronne pédodontique préformée CPP Introduction 1. Caractéristiques de la C.P.P 1.1. Propriétés du métal 1.2. Morphologie 1.3. Tolérance 1.3.1. Tolérance parodontale 2. 3. 4. 5. 1.3.2. Tolérance occlusale 1.3.3. Pérennité Rôles de la C.P.P Avantages de la C.P.P Inconvénients de la C.P.P Indications de la C.P.P 5.1. Dents temporaires 5.2. Dents permanentes 6. Contre-indications de la C.P.P 7. Protocole opératoire Instrumentation Protocole opératoire 7.1. Étapes préalables à la réalisation de la C.P.P 7.2. Préparation de la dent 7.2.1. Réduction proximale 7.2.2. Réduction occlusale 7.2.3. Les faces vestibulaire et linguale 7.3. Adaptation de la C.P.P 7.3.1. Choix de la C.P.P 7.3.2. Essayage de la C.P.P 7.3.3. Ajustage de la C.P.P 7.3.4. Évaluation 7.3.5. Retreint et finition 7.4. Scellement de la coiffe Conclusion 1 Couronne pédodontique préformée CPP Introduction Restaurations complexes des molaires temporaires - Morphologie dent temporaire - Collets étranglés - Faces proximales bombées - Surfaces de contact, matrices ? • Absence de mesures prophylactiques Echecs - Morphologie respectée Résistance Maintien de l’espace dans les trois sens Longévité Biocompatibilité Résorption radiculaire respectée Tolérance parodontale excellente Introduite depuis 1950 par Humphrey, la coiffe pédodontique préformée CPP en nickelchrome, demeure encore aujourd’hui un moyen de restauration coronaire de choix en odontologie pédiatrique. La CPP est un artifice prothétique unitaire fixe d’utilisation courante chez l’enfant destinée à la restauration de pertes de substance d’étendue variable au niveau des molaires temporaires et parfois molaires permanentes jeunes quand il est impossible de réaliser une restauration avec un matériau d’obturation classique La facilité d’emploi, la rapidité d’exécution et le confort qu’elles procurent au jeune patient en font une thérapeutique de plus en plus courante. Objectifs : - Restaurer durablement l’intégrité de la dent - Assurer l’occlusion et la dimension verticale Assurer la stabilité de la longueur d’arcade - Guider l’éruption en bonne position des différentes dents permanentes Mainteneurs d’espaces 8. Caractéristiques de la C.P.P 1.1. Propriétés du métal - Alliage inoxydable (nickel-chrome) Accepte la déformation élastique passage des bombés en préservant un ajustage marginal satisfaisant (effet de « clippage ») Bonne ductilité adaptation aisée à la pince Grande résistance résistance à l’abrasion ( maintien de la DV ) Faible épaisseur : 0,2 mm élastique tout en résistant à la déformation avec les doigts 1.2. Morphologie 2 - Couronnes tubulaires avec morphologie occlusale peu définie (doit être bouterollée très fortement ) rarement utilisée Couronnes préformées anatomiques : meilleure morphologie, manipulation commode o Cette morphologie adaptée permet une réduction minimale des parois dentaires 1.3. Tolérance 1.3.1. Tolérance parodontale Coiffe bien adaptée n’induit aucun problème parodontal Coiffe défectueuse piège à plaque gingivite marginale Principes o Respect de l’attache épithéliale o Respect du périmètre cervical o Respect du contour du parodonte marginal o Finition du bord cervical de la coiffe - - 1.3.2. Tolérance occlusale Forte laxité ligamentaire des ATM Faible contrôle proprioceptif lié à l’immaturité du système neuro-musculaire Rétablissement d’une occlusion moyenne, approximative, mais bien tolérée (l’occlusion se normalise en 4 semaines) 1.3.3. Pérennité La C.P.P n’interfère pas avec les phénomènes de dentition (ne gêne ni la résorption de la dent temporaire, ni l’éruption de la dent permanente sous-jacente) La pérennité dépend de : Qualité de rétention Préparation correcte de la dent Adaptation cervicale satisfaisante Scellement efficace Succès : important à long terme - Assortiment : 6 tailles pour chacune des 8 molaires temporaires ( la taille 3 et 4 sont les plus utilisées pour le maxillaire et 2 et 3 pour la mandibule) 9. Rôles de la C.P.P - Rétablir la morphologie et la fonction de la dent en rétablissant la hauteur occlusale. - Maintenir la hauteur d’occlusion - Maintenir la longueur d’arcade points de contact inter-proximaux corrects Guider l’éruption des dents adjacentes o Coiffe sur la 2ème molaire temporaire guide l’éruption de la dent de 6 ans 10. Avantages de la C.P.P - Assure une meilleure pérennité de la restauration par rapport aux autres restaurations classiques - Restauration en cas de délabrement coronaire important - Possibilité de maintenir la vitalité pulpaire o Préparation peu mutilante 3 - Évite la récidive de carie Rapidité et facilité d’exécution 11. Inconvénients de la C.P.P - Restauration inesthétique - Morphologie occlusale prédéterminée - Ne suit pas l’abrasion des dents temporaires 5. Indications de la C.P.P 5.1. Dents temporaires - Caries délabrantes, cavités type MOD o Dents présentant des lésions carieuses sur plus de 2 faces type MOD ou lésion de grande étendue - Anomalies de structures - Prévention des polycaries et des récidives chez des enfants à potentiel cariogène important - Rétablir l’occlusion (bruxisme) - Pilier de mainteneur d’espace fixe, amovible ou d’appareillage prothétique - Restaurations définitives : chute physiologique de la dent - Dent ayant subi un traitement pulpaire (fragilité des parois résiduelles) o Après traitement endodontique Pulpotomies Pulpectomies - Pulpes vitales o Bruxisme o Caries arrêtées o Pilier de mainteneur d’espace - Dent présentant une anomalie de structure : hypoplasie de l’émail, amélogenèse imparfaire, dentinogenèse imparfaite - Dent présentant une fracture coronaire : cuspide ou pan cuspidien - Patients à besoins spécifiques - Soins sous anesthésie générale 5.2. Dents permanentes elle est considérée comme restauration temporaire de « longue durée » : permet de garder la dent jusqu’au moment où sera décidée son extraction ou sa conservation à l’aide d’une couronne en céramique plus esthétique - Caries délabrantes (plus que les 2/3 de la face occlusale) o Dent vitale o Après traitement endodontique - Hypomineralisation de l’émail et/ou dentine MIH o Surtout Première molaires permanentes - Fracture ou reconstitution complexe en attente d’une couronne prothétique classique - Mêmes avantages qu’en denture temporaire - Restauration transitoire qui doit être remplacée par de la prothèse conjointe en fin de croissance 4 - Pour DPI : permet le maintien de la vitalité pulpaire ( préparation peu mutilante) o Surtout 1ère molaire 6. Contre-indications de la C.P.P - Exfoliation proche de la dent temporaire (6 mois à 1 an) - o Chute physiologique proche Manque de hauteur coronaire Perte de dimension verticale trop importante Mobilité dentaire Résorption avancée des racines Tissus résiduels coronaires ne permettant une rétention suffisante Atteinte sous-gingivale sévère Intolérance aux matériaux : allergie au nickel Collaboration insuffisante du patient (soins à l’état vigile) 7. Protocole opératoire Instrumentation - Plateau d’examen - Pieds à coulisse - Boîte de couronnes assorties - Fraise diamantée (conique fine, olive) - Meulette diamantée + en caoutchouc - Ciseaux courbes - Pince à bouteroller - Pince de Reynolds Protocole opératoire - Coiffes nickel-chrome ® 3M ESPE o Morphologie respectée +++ o Résistance o Tolérance parodontale - Préparation des faces proximales sans congé ni épaulement - Préparation occlusale - Préservation bombés vestibulaires pour la rétention - Homothétie - Choix de la coiffe : o Diamètre mésio-distal (point de contact) o Périmètre coronaire (rétention) o Insertion en lingual et bascule en vestibulaire « effet bouton pression » - Ajustement de la coiffe : o Découpe du bord cervical o Respect de la ligne de plus grand contour o Polissage o Pince à bouteroller pour améliorer la rétention 5 - Vérification de l’occlusion Coiffe sous-gingivale : collet anatomique Scellement de la coiffe : o Oxyphosphate (si traitement endodontique) o Polycarboxylate, CVI (si dent vivante) Une seule séance est nécessaire 7.1. Étapes préalables à la réalisation de la C.P.P - Éliminer les tissus carieux et achever les traitements dentino-pulpaires ou endodontiques - Si une au moins des limites de la cavité se situe sous la ligne du plus grand contour o Restaurer avec un matériau stable avant la réalisation de la coiffe (CVI) Observer et mémoriser les rapports occlusaux et inter-proximaux avant de commencer la préparation de la dent Radio rétro-alvéolaire Bain de bouche Anesthésie locale 7.2. Préparation de la dent Du fait que la couronne est préfabriquée : Préparation différente par rapport à préparation pour une couronne coulée Préserver le maximum de tissu dentaire Temps de préparation est réduit 7.2.1. Réduction proximale Mise de dépouille simple et minimale : supprimer les contacts proximaux Sans épaulement ni congé cervical : pour que la coiffe glisse Suivre le contour et l’obliquité des faces mésiale et distale o Les Faces mésiale et distales doivent converger légèrement en direction occlusale. Limites de préparation sont juxta-gingivales Veiller à la bonne inclinaison de la fraise en distal : éviter la surtaille et la dépouille excessive Ne pas toucher les dents voisines Fraise diamantée fine conique : o Fine : pour l’élimination facile du point de contact sans léser la dent voisine o Sans extrémité travaillante : pour ne pas créer d’épaulement ou toute autre limite cervicale o Conicité légère : mieux objectiver le faible degré d’obliquité des faces proximales courtes - Vérification o La sonde n°6 doit passer librement au niveau du collet 7.2.2. Réduction occlusale De 1 à 1,5 mm avec une fraise olive Tous les pans cuspidiens Conservation du relief occlusal et de l’inclinaison des cuspides à l’aide d’une fraise flamme diamantée et d’une fraise olive 6 Biseauter les angles entre face occlusale et faces vestibulaire et linguale pour favoriser l’insertion de la coiffe Vérification : o En position d’intercuspidation maximale : désocclusion o Par rapport aux dents adjacentes -Les angles formés doivent être biseautés 7.2.3. Les faces vestibulaire et linguale - Ne doivent pas être taillées o Bombés rétention 7.3. Adaptation de la C.P.P 7.3.1. Choix de la C.P.P Fonction de l’espace MD à reconstituer o (Entre face D de la dent à antérieure et la face M de la dent postérieure) et non en fonction du périmètre de la dent Dents voisines absentes se référer à la dent homologue controlatérale Sélection de la CPP o La coiffe doit couvrir la couronne complètement o Résistance au retrait o Prélever la coiffe du coffret avec une precelle stérile o Les coiffes essayées et non utilisées doivent être stérilisées 7.3.2. Essayage de la C.P.P - Essayage de la CPP : en deux temps o Insérer la coiffe en lingual sous le bombé o Faire basculer la coiffe en vestibulaire tout en maintenant le contact en lingual o Mouvement de dedans en dehors friction 7.3.3. Ajustage de la C.P.P Souvent coiffe trop longue o Blanchiment gingival o Face occ au dessus plan d’occlusion Raccourcir avec des ciseaux courbes en suivant le contour gingival -1mm en sous-gingival Concave en vestibulaire et convexe en proximal Cas particulier de la 1ère molaire < : « S » allongé Ajustage loin du visage du patient Coiffe raccourcie o Galbes préformés éliminés o Périmètre au collet Regalber le tiers cervical avec la pince de Reynolds et la pince de Johnson Sertissage + reproduire l’anatomie cervical Finition : éviter de léser la gencive Polissage 7 Un bon sertissage marginal permet : Une rétention mécanique de la coiffe Une protection du ciment de scellement des fluides buccaux Maintien d’une gencive saine (prévient l’accumulation de PB) Adaptation dans le sens mésio-distal : o Au fur et à mesure que la C.P.P est raccourcie, les galbes préformés sont éliminés et le périmètre au collet devient important. o ✓ Regalber : pince de Reynolds. Adaptation de la limite o La coiffe doit se situer à la limite juxta-gingivale ou à 1 mm du collet o Si blanchiment de la gencive : réduction o Bouteroller les bords et contrôler 7.3.4. Évaluation Vérifier l’occlusion : o Absence de point de surocclusion o Absence d’interférences en diduction o Absence de mouvement de bascule Vérifier l’ajustage cervical : o 1mm en sous-gingival sans irritation (blanchiment) - Vérifier la rétention : o Perception du clic (bouton pression) o Degré de résistance au retrait Une radio peut être réalisée pour vérifier l’adaptation cervicale en proximal ; radio bite-wing 7.3.5. Retreint et finition - Réalisés lorsque l’ensemble de l'ajustage est satisfaisant. - Retreint : Plier très légèrement le bord cervical vers l’intérieur de la coiffe ( pince à bouteroller de Johnson ) o À ce stade la coiffe ne doit plus être réessayée sinon renouveler le retreint - Finition : o Polir le bord cervical et éliminer l’inscription du numéro de le dent sur la face vestibulaire - La coiffe ne doit plus être réessayée, sinon le retreint devra être renouvelé 7.4. Scellement de la coiffe Se fait après nettoyage et séchage de la dent et de l’intrados de la coiffe Si dent vivante : appliquer un vernis Ciment de scellement o Oxyde de zinc eugénol : rétention moyenne o Orthophosphate de zinc : ne pas utiliser sur dent pulpée o Polycarboxylate o Verre ionomère : matériau de choix ( adhésion amélaire et dentinaire + relargage de fluor ) - Préparation coronaire nettoyée, séchée, isolée - Coiffe nettoyée, dégraissée, remplie aux 2/3 par le ciment - Insertion de L en V 8 - o Vérifier la bonne mise en place de la coiffe o Occlusion en relation centrée avant prise du ciment de scellement, vérifier que l’occlusion n’a pas changé Pression : occlusion (sur un rouleau salivaire ou pression digitale du praticien Éliminer les excès de ciment : sonde er fil inter-dentaire Radio de contrôle Conclusion : - Technique de réalisation : facile, rapide, efficace - Une seule séance sans étape de laboratoire - Peu de matériel, peu de manipulation - Le succès dépend : o Préparation correcte de la dent o Bonne adaptation de la coiffe o Efficacité du scellement 9