
La notion de développement durable, lancée par le rapport de la Commission mondiale sur
l'environnement et le développement (dit rapport Brundtland) de 1987, a été généralisée depuis le
Sommet de la terre à Rio en 1992.
Les effets négatifs du développement ont en effet conduits à préconiser un "développement durable",
(sustainable development), au moment où la libéralisation est "l'horizon nécessaire et suffisant" des
politiques économiques.
Les grandes lignes de ce concept ont été définies dans l'Agenda 21, Programme d'action pour le XXIème
siècle adopté à Rio en 1992.
Il s'agit du développement que la planète peut "soutenir" en tenant compte des besoins générés par la
croissance économique et la démographie, cela sans peser sur les générations à venir.
Pourtant, du Sommet de la terre au Sommet de Johannesburg sur le développement durable en 2002, la
situation de la planète n'a fait qu'empirer du point de vue du développement durable : le PNUE,
Programme des Nations unies pour l'environnement lançait un cri d'alarme à la veille de Johannesburg en
septembre 2002. Même si la notion s'est imposée comme un référent commun aux organisations
internationales, aux Etats et aux ONG (organisations non gouvernementales).
Le développement durable a-t-il un sens pour les pays du Sud ?
Il s'organise, en effet, autour de la contradiction entre croissance et préservation de l'environnement. Dans
ce débat, les pays pauvres défendent leur droit à la croissance et soulignent la responsabilité historique des
pays industrialisés dans la dégradation des "biens publics environnementaux". En contrepartie, ils
réclament des ressources supplémentaires en termes d'aide publique (APD), promesses faites lors de la
Conférence de Rio et qui n'ont pas été tenues, bien au contraire, puisque la décennie 9O a vu la baisse de
l'APD.
Quels pays en développement ?
Du tiers monde aux PED (pays en développement), en passant par les PVD (pays en voie de
développement), les termes ne manquent pas pour qualifier cet ensemble qui accueille plus des trois
quarts de la population mondiale.
En 1964, la première Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) voit
l'émergence d'un bloc du Sud avec le Groupe des 77 (qui regroupe 133 pays aujourd'hui), groupe qui
oeuvrera pour un Nouvel ordre économique international (NOEI) au cours des années 60 et 70.
Aujourd'hui les pays en développement constituent un groupe de plus en plus hétérogène : les écarts de
revenu y sont considérables, et la convergence d'intérêts toute relative.
Un groupe de pays hétérogènes
"Le tiers monde du début du XXIème siècle offre une vision contrastée entre, d'une part, des pays
émergents, au sommet de l'échelle en termes de revenus, mais à la merci des fluctuations erratiques des
capitaux privés, donc marqués par le poids de crises financières récurrentes (Asie de l'Est et Amérique
latine émergente surtout), d'autre part, des pays très pauvres au contraire, situés tout en bas de l'échelle
en termes de revenus, (PNB inférieur à 900 dollars par an), qui sont d'autant plus vulnérables qu'ils
dépendent de mono-exportations de matières premières et d'une aide publique au développement de plus
en plus chichement accordée (Afrique subsaharienne surtout). Entre les deux, un ensemple fourre-tout et
hétéroclite de pays dits à revenus intermédiaires regroupe à la fois des pays importateurs de pétrole (Côte
d'Ivoire) et des pays exportateurs (Congo), des pays géants (Nigéria) et des micro-Etats (ceux du Pacifique
par exemple), des pays qui sont sur le point d'entrer dans le clan des pays émergents (Indonésie) et