APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE Définition 1. Soit I ⊂ R un intervalle ouvert et soit f : I → R une fonction. (1) Si f est continue, on dit que f est de classe C 0 . (2) Si f est dérivable et si f 0 est continue sur I, on dit que f est de classe C 1 . (3) Si f est dérivable et si f 0 est dérivable, on note f 00 ou f (2) sa dérivée. Si f (2) est continue, on dit que f est de classe C 2 . (4) Plus généralement, pour tout N∗ , si on peut dériver n fois la fonction f , et si la dérivée n-ième, notée f (n) , est continue, alors on dit que f est de classe C n. (5) Si f est de classe C n pour tout n ∈ N, alors f est infiniment dérivable, on dit que f est de classe C ∞ . Exemple 2. (1) La fonction f définie sur R par f (x) = x2 est C ∞ sur R. (2) Soit f la fonction définie sur R par f (x) = x4 , on a pour tout x ∈ R : f 0 (x) = 4x3 , f 00 (x) = 12x2 , f (3) (x) = 24x, f (4)(x) ≡ 24, f (5) (x) ≡ 0, d’où :f (n) (x) = 0 pour tout x ∈ R. (3) Plus généralement, pour tout n ∈ N, la fonction f : R → R définie par f (x) = xn est de classe C ∞ et nous avons f (k) (x) = 0 pour tout entier k ≥ n + 1. (4) les fonctions sin x, cos x, ex , cosh x, sinh x sont de classe C ∞ sur R. (5) La fonction log x est de classe C ∞ sur ]0, +∞[. (6) la fonction f (x) = x.|x| est de classe C 2 sur R∗ et C 1 sur R. Nous aurons besoin du résultat technique suivant. Lemme 3. Soit I ⊂ R un intervalle ouvert, soit b ∈ I et soit f : I → R une fonction de classe C n+1 , n ∈ N. On considère la fonction g : I → R définie en posant : n X (b − x)k (k) g(x) = f (b) − f (x) − f (x) k! k=1 = f (b) − f (x) − b−x 0 (b − x)2 (2) (b − x)n (n) f (x) − f (x) − · · · − f (x). 1! 2! n! Dans ces conditions, la fonction g est dérivable sur I et nous avons : g 0 (x) = − (b − x)n (n+1) f (x), n! 1 2 APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE pour tout x ∈ I. Preuve Puisque f est (n + 1) fois dérivable, les fonctions f 0 , · · · , f (n) sont dérivables. De ce fait g est composée de sommes et de produits de fonctions dérivables sur I. Par conséquent, g est dérivable sur I. Pour tout x ∈ I nous avons : ¶ n µ X ((b − x)k )0 (k) (b − x)k (k) g 0 (x) = − f 0 (x) − f (x) + (f (x))0 k! k! k=1 = − f 0 (x) − n X k(−1)(b − x)k−1 k! k=1 = − f 0 (x) + n X k=1 f (k) (x) − n X (b − x)k k=1 (b − x)k−1 (k) f (x) − (k − 1)! n X k=1 k! f (k+1) (x) (b − x)k (k+1) f (x). k! Dans la première somme, posons p = k − 1, nous avons : 0 0 g (x) = −f (x) + n−1 X p=0 n X (b − x)k (b − x)p (p+1) f (x) − f (k+1) (x). p! k! k=1 Enfin, dans la deuxième somme appelons p la variable, c’est à dire posons k = p. Nous avons donc : n−1 n X (b − x)p X (b − x)p (p+1) g 0 (x) = − f 0 (x) + f (p+1) (x) − f (x) p! p! p=0 = − f 0 (x) + f 0 (x) − p=1 x)n (b − n! f (n+1) (x) (b − x)n (n+1) f (x), n! ce qui termine la preuve. Nous déduisons le résultat important : = − ¤ Théorème 4. (Formule de Taylor-Lagrange) Soit I ⊂ R un intervalle ouvert, soit n ∈ N, soit f : I → R une fonction de classe C n+1 . Soient a, b ∈ I tels que a 6= b. Dans ces conditions, il existe au moins un réel c, strictement compris entre a et b, tel que : f (b) = f (a) + = f 0 (a) f (2) (a) f (n) (a) f (n+1) (c) (b − a) + (b − a)2 + · · · + (b − a)n + (b − a)n+1 1! 2! n! (n + 1)! n X f (k) (a) k=0 k! (b − a)k + f (n+1) (c) (b − a)n+1 . (n + 1)! Cette formule est appelée la formule de Taylor-Lagrange à l’ordre n au point a. (1) APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE 3 Preuve Reprenons la fonction g du lemme 3 : g(x) = f (b) − f (x) − n X (b − x)k k! k=1 f (k) (x), x ∈ I. Nous avons : g(b) = 0 et g(a) = f (b) − f (a) − f 0 (a)(b − a) − f (2) (a) f (n) (a) (b − a)2 − · · · − (b − a)n . 2! n! Posons : h(x) := g(x) − g(a) (b − x)n+1 , x∈I (b − a)n+1 La fonction h est dérivable sur I. De plus : h(a) = g(a) − g(a) (b − a)n+1 = 0 et h(b) = g(b) = 0. (b − a)n+1 Nous pouvons de ce fait appliquer le théorème de Rolle à la fonction h entre a et b : il existe un réel c strictement compris entre a et b tel que : h0 (c) = 0. Par ailleurs, nous avons : h0 (c) = g 0 (c) − g(a)(n + 1)(−1) = g 0 (c) + (n + 1)g(a) = − (b − c)n (b − a)n+1 (b − c)n (b − a)n+1 (b − c)n (n+1) (b − c)n f (c) + (n + 1)g(a) . n! (b − a)n+1 Comme h0 (c) = 0 nous avons donc (n + 1) f n+1 (c) = 0, g(a) − n+1 (b − a) n! c’est à dire : g(a) − (b − a)n+1 n+1 f (c) = 0. (n + 1)! En remplaçant g(a) par son expression nous obtenons : f (b)−f (a)− f 0 (a) f (2) (a) f (n) (a) f (n+1) (c) (b−a)+ (b−a)2 −· · ·− (b−a)n − (b−a)n+1 = 0, 1! 2! n! (n + 1)! ce qui termine la preuve. ¤ 4 APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE Corollaire 5. Reprenons les hypothèses et les notations de la formule de TaylorLagrange. Supposons que 0 ∈ I. Nous avons : (1) Pour tout x ∈ I, il existe un réel cx strictement entre 0 et x tel que : f (x) = f (0) + f 0 (0)x + f (2) (0) 2 f (n) (0) n f (n+1) (cx ) n+1 x + ··· + x + x . 2! n! (n + 1)! (2) (2) Si il existe M > 0 tel que |f (n+1) (x)| ≤ M pour tout x ∈ I, alors nous avons pour tout x ∈ I : (2) n+1 (n) ¯ ¯ ¯f (x) − (f (0) + f 0 (0)x + f (0) x2 + · · · + f (0) xn )¯ ≤ M |x| · 2! n! (n + 1)! (3) Preuve Pour (2), on applique la formule de Taylor-Lagrange en posant a = 0 et b = x. Pour (3), on applique (2), de ce fait, pour tout x ∈ I, il existe un réel cx strictement entre 0 et x tel que : (2) (n) n+1 ¯ ¯ ¯f (x) − (f (0) + f 0 (0)x + f (0) x2 + · · · + f (0) xn )¯ = |f (n+1) (cx )| |x| . 2! n! (n + 1)! Comme nous avons par hypothèse |f (n+1) (cx )| ≤ M , on obtient l’inégalité (3), ce qui termine la preuve. ¤ Exemple 6. (1) Appliquer la formule de Taylor-Lagrange à la fonction f (x) = ex , x ∈ R, au point 0 et à l’ordre 4. La fonction f est de classe C 5 (en fait infiniment dérivable) sur R, de plus : (ex )(k) = ex , pour tout x ∈ R et tout k ∈ N. En particulier : (ex )(k) (0) = 1, ∀k ∈ N, ainsi, pour tout x ∈ R∗ , il existe un réel cx strictement entre 0 et x tel que : ex = 1 + x + x2 x3 x4 x5 + + + ec x . 2! 3! 4! 5! (2) Appliquer la formule de Taylor-Lagrange à la fonction f (x) = sin x, x ∈ R, au point 0, à l’ordre 3. La fonction sin x est de classe C 4 sur R (en fait infiniment dérivable) et nous avons pour tout x ∈ R : sin0 (x) = cos x, sin(2) x = − sin x, sin(3) x = − cos x, sin(4) x = sin x. APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE 5 Ainsi, pour tout x ∈ R, il existe un réel cx strictement compris entre 0 et x tel que : sin x = sin 0 + (cos 0)x + (− sin 0) = x− x2 x3 x4 + (− cos 0) + sin cx 2! 3! 4! x3 x4 + sin cx . 3! 4! (3) Appliquer la formule de Taylor-Lagrange à la fonction f (x) = tan x, x ∈ ]−π/2, π/2[ au point 0, à l’ordre 3. La fonction tan x est de classe C 4 sur ]−π/2, π/2[ et nous avons pour tout x ∈ ]−π/2, π/2[, tan0 x = 1 + tan2 x,. Ce qui nous donne : tan(2) x = 2 tan x + 2 tan3 x tan(3) x = 2(1 + tan2 x) + 6 tan2 x(1 + tan2 x) = 2 + 8 tan2 x + 6 tan4 x tan(4) x = 16 tan x + 40 tan3 x + 24 tan5 x. Ainsi, pour tout x ∈ ]−π/2, π/2[, x 6= 0, il existe un réel cx entre 0 et x tel que : tan x = x + x3 x4 + (16 tan cx + 40 tan3 cx + 24 tan5 cx ) . 3 4! Nous allons voir qu’il existe une autre manière d’approximer une fonction dérivable par une fonction polynomiale. Théorème 7. Soit I ⊂ R un intervalle ouvert, soit a ∈ I et soit f : I → R une fonction de classe C n , n ∈ N∗ . Dans ces conditions, il existe une fonction ρ : I → R continue telle que : lim ρ(x) = 0, x→a (4) and f (x) = f (a)+f 0 (a)(x−a)+ f (2) (a) f (n) (a) (x−a)2 +· · ·+ (x−a)n +(x−a)n ρ(x). (5) 2! n! La formule (5) s’appelle le développement limité de f à l’ordre n au point a. Preuve Nous ferons une démonstration par récurrence sur n ∈ N∗ . Première étape : Lorsque n = 1, on pose : ρ(x) = f (x) − f (a) − f 0 (a). x−a Comme f est de classe C 1 , on a bien limx→a ρ(x) = f 0 (a) − f 0 (a) = 0. De plus : f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + (x − a)ρ(x). De ce fait, les conditions (4) et (5) sont satisfaites pour n = 1. 6 APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE Deuxième étape : Soit n ∈ N∗ . Montrons que si la propriété est vraie à l’ordre n alors elle est vraie à l’ordre n + 1. Soit f : I → R une fonction de classe C n+1 . Posons g = f 0 , la fonction g est de classe C n et de ce fait, l’hypothèse de récurrence nous dit qu’il existe une fonction continue ρ : I → R telle que : lim ρ(t) = 0 t→a g (2) (a) g (n) (a) 0 2 (H) g(t) = g(a) + g (a)(t − a) + (t − a) + · · · + (t − a)n + (t − a)n ρ(t), 2! n! ∀t ∈ I. Comme g(t) = f 0 (t), on a donc : f 0 (t) = f 0 (a) + f (2) (a)(t − a) + f (3) (a) f (n+1) (a) (t − a)2 + · · · + (t − a)n + (t − a)n ρ(t), 2! n! pour tout t ∈ I. Soit x ∈ I, en intégrant chaque terme de cette dernière égalité entre a et x on obtient : Z x Z x Z x Z x (3) f (a) f 0 (t) dt = f 0 (a) dt + f (2) (a)(t − a) dt + (t − a)2 dt 2! a a a a Z x Z x (n+1) f (a) (t − a)n dt + (t − a)n ρ(t) dt, + ··· + n! a a c’est à dire : (x − a)2 (x − a)3 (x − a)n+1 + f (3) (a) + · · · + f (n+1) (a) 2! 3! (n + 1)! µ ¶ Z x 1 + (x − a)n+1 (t − a)n ρ(t) dt . (x − a)n+1 a f (x) − f (a) = f 0 (a)(x − a) + f (2) (a) Posons : 1 S(x) = (x − a)n+1 Z x (t − a)n ρ(t) dt. a Nous avons donc : f (x) = f (a) + f 0 (a)(x − a) + · · · + f (n+1) (a) (x − a)n+1 + (x − a)n+1 S(x). (n + 1)! Par conséquent, il suffit de montrer que limx→a S(x) = 0, c’est à dire : ¡ ¢ ∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| < η et x 6= a ⇒ |S(x)| < ε. Soit ε > 0, comme limt→a ρ(t) = 0, il existe η > 0 tel que pour tout t ∈ I : ¡ ¢ |x − a| < η et x 6= a ⇒ |ρ(t)| < ε. APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE 7 Ainsi, pour tout x ∈ I tel que x 6= a et |x − a| < η on a : ¯Z x ¯ ¯ ¯ 1 n ¯ |S(x)| = (t − a) ρ(t) dt¯¯ |x − a|n+1 ¯ a ¯Z x ¯ ¯ ¯ 1 n ¯ ¯ ≤ |t − a| |ρ(t)| dt ¯ ¯ |x − a|n+1 a ¯Z x ¯ ¯ ¯ 1 n ¯ ≤ |t − a| ε dt¯¯ ¯ n+1 |x − a| a ¯Z x ¯ ¯ ¯ ε n ¯ ≤ |t − a| dt¯¯ ¯ n+1 |x − a| a ε ≤ ≤ε n+1 car un calcul montre que si x > a nous avons : Z x Z x n |t − a| dt = (t − a)n dt a a ¯ (t − a)n+1 ¯¯x = n + 1 ¯a = (x − a)n+1 n+1 et si x < a nous avons : Z x Z x (x − a)n+1 |t − a|n dt = (−1)n (t − a)n dt = (−1)n n+1 a a dans les deux cas nous avons donc : ¯Z x ¯ ¯ ¯ |x − a|n+1 n ¯ · |t − a| dt¯¯ = ¯ n+1 a Ce qui termine la preuve. ¤ Exemple 8. (1) Donner le développement limité de sin x à l’ordr 5 en 0. La fonction sin x est de classe C 5 (et même plus !) et nous avons : sin0 (x) = cos x, sin(2) x = − sin x, sin(3) x = − cos x, sin(4) x = sin x, sin(5) x = cos x. Le théorème précédent nous dit qu’il existe une fonction continue ε(x) sur R telle que limx→0 ε(x) = 0 et : sin x = sin(0) + cos(0) + (− sin(0)) = x− x3 x5 + + x5 ε(x). 3! 5! x2 x3 x4 x5 + (− cos(0)) + sin(0) + cos(0) + x5 ε(x) 2 3! 4! 5! 8 APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE cos x − 1 . x2 Un calcul rapide donne le développement limité suivant pour la fonction cos x en 0 : x2 + x2 ε(x). cos x = 1 − 2 Ainsi : (2) Calculer limx→0 2 − x2 + x2 ε(x) cos x − 1 1 1 lim = lim ( = lim (− + ε(x)) = − , 2 2 x→0 x→0 x→0 x x 2 2 car limx→0 ε(x) = 0. (3) Donner le développement limité de cosh x en 0 à l’ordre 4. La fonction cosh x est de classe C 4 sur R (et même C ∞ !) et nous avons : cosh0 x = sinhx, cosh(2) x = coshx, cosh(3) x = sinhx, cosh(4) x = coshx. Ainsi x2 x4 + + x4 ε(x), 2 4! où ε(x) est une fonction continue sur R telle que limx→0 ε(x) = 0. (4) Donner le développement limité de la fonction f (x) = log(1+x) en 0 à l’ordre 4. La fonction f est de classe C 4 sur ]−1, +∞[ et nous avons : coshx = 1 + f 0 (x) = 1 −1 2 −6 , f (2) (x) = , f (3) (x) = , f (4) (x) = 2 3 1+x (1 + x) (1 + x) (1 + x)4 ce qui donne : log(1 + x) = x − x2 x3 x4 + − + x4 ε(x), 2 3 4 où ε(x) est une fonction continue sur ]−1, +∞[ telle que limx→0 ε(x) = 0. Opérations sur les développements limités Soient f, g : I → R deux fonctions de classe C n . On suppose que 0 ∈ I. On considère le développement limité de f et g en 0 à l’ordre n : f (x) = P (x) + xn ε1 (x) g(x) = Q(x) + xn ε2 (x) où P et Q sont deux fonctions polynomiales de degré ≤ n. APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE 9 Le développement limité de f + g en 0 à l’ordre n est : (f + g)(x) = P (x) + Q(x) + xn ε(x). Par exemple nous savons que : x2 x4 x3 + x4 ε1 (x) et cos x = 1 − + + x4 ε2 (x). 3! 2 4! Par conséquent, le développement limité de la fonction sin x + cos x en 0 à l’ordre 4 est : x2 x3 x4 sin x + cos x = 1 + x − − + + x4 ε(x). 2 3! 4! sin x = x − Pour tout λ ∈ R, le développement limité de λf en 0 à l’ordre n est : λf (x) = λP (x) + xn ε(x). Par exemple le développement limité de λ sin x en 0 à l’ordre 4 est : λ sin x = λ(x − x3 x3 + x4 ε1 (x)) = λx − λ + x4 ε(x), 3! 3! où on a posé ε(x) = λε1 (x). Le développement limité de (f g)(x) en 0 à l’ordre n est : (f g)(x) = Tn (P (x)Q(x)) + xn ε(x), où Tn (P (x)Q(x)) est la somme des puissances de P (x)Q(x) de degré ≤ n. Cherchons par exemple le développement limité de sin x cos x en 0 à l’ordre 4. Nous avons : x2 x4 x3 + x4 ε1 (x))(1 − + + x4 ε2 (x)) sin x cos x = (x − 3! 2 4! x3 x3 = x− − + x4 ε(x)) 2 3! 2 = x − x3 + x4 ε(x)) 3 Supposons que la composée f ◦ g existe et que g(0) = 0. Dans ces conditions le développement limité de f ◦ g en 0 à l’ordre n est : (f ◦ g)(x) = Tn (P (Q(X))) + xn ε(x). 10 APPROXIMATION DE FONCTIONS DÉRIVABLES PAR UNE FONCTION POLYNOMIALE Exemple 9. (1) Nous avons sin 0 = 0, de ce fait le développement limité de cos(sin x) en 0 à l’ordre 4 est : sin2 x sin4 x cos(sin x) = 1 − + + sin4 xε3 (x) 2 4! x3 3! 3 + x4 ε1 (x))2 (x − x3! + x4 ε1 (x))4 x3 = 1− + + (x − + x4 ε1 (x))4 ε3 (x) 2 4! 3! 1 x4 1 = 1 − (x2 − 2 ) + x4 + x4 ε(x) 2 3! 4! 2 x 5 = 1− + x4 + x4 ε(x) 2 4! (x − (2) Donner le développement limité de la fonction h(x) = 1 1−x2 en 0 à l’ordre 5. 1 Posons g(x) = x2 et f (t) = 1−t . Nous avons donc h(x) = (f ◦ g)(x). Cherchons le développement limité de f en 0 à l’ordre 3, nous avons : f 0 (t) = 2 3! 1 , f (2) (t) = , f (3) (t) = , 2 3 (1 − t) (1 − t) (1 − t)4 ce qui nous donne : f (t) = 1 + t + t2 + t3 + t3 ε1 (t). De ce fait : h(x) = f (x2 ) = 1 + x2 + x4 + x5 ε(x).