
38 //  REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - DÉCEMBRE 2016 - N°487
2.3.1. Genre Culex
Parmi les moustiques du genre Culex (Cx), c’est Cx. pipiens 
(figure 1) qui est le plus commun en France, et il existe de 
nombreuses sous-espèces. C’est un moustique nocturne 
très présent en zone urbaine (« moustique de la chambre à 
coucher »). C’est un moustique anthropophile mais capable 
de piquer tous les animaux à sang chaud. Cx. pipiens peut 
être vecteur du virus West-Nile [5, 6]. Il a été également 
rapporté comme un vecteur du virus Usutu [7]. Il pourrait 
être également un vecteur potentiel pour le virus de la 
èvre de la Vallée du Rift [8].
Cx. modestus, présent essentiellement dans la région 
camarguaise où son abondance est liée à la riziculture, est 
un vecteur particulièrement efcace pour le virus West-
Nile [5, 6, 9].
2.3.2. Genre Aedes
Certaines espèces d’Aedes (Ae) sont maintenant classées 
dans le genre Ochlerotatus (O). Ae. (O) caspius et Ae.(O) 
detritus sont des espèces halophiles particulièrement abon-
dantes dans les zones marécageuses de Camargue, du 
Languedoc, mais aussi de la côte atlantique. Les femelles 
pondent sur des substrats asséchés de zones temporaire-
ment inondables et l’éclosion des œufs se fait très rapidement 
en cas de submersion. Ce sont des moustiques diurnes, 
agressifs, piquant à l’extérieur (exophagie) avec une portée 
de vol pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres en 
se laissant entraîner par le vent. Ae. vexans est un mous-
tique cosmopolite très répandu rencontré principalement 
dans les prairies inondées. Ces trois espèces ont pu être 
suspectées d’être vecteur du virus West Nile, mais leur rôle 
paraît nul ou négligeable en raison de leur faible attractivité 
pour les oiseaux et d’une très faible compétence vectorielle 
pour ce virus [5, 6]. Il a par ailleurs été rapporté que Ae.(O) 
detritus serait compétent pour la transmission du virus de 
l’encéphalite japonaise [10]. Cette observation demande 
toutefois à être conrmée car ce virus est transmis par 
des moustiques du genre Culex, le vecteur principal étant 
Cx. tritaeniorhyncus. Ae.(O) caspius peut héberger le virus 
Usutu bien que son rôle dans la transmission de ce virus 
ne soit pas établi [11] et Ae. vexans est un vecteur pour le 
virus Tahyna.
Aedes aegypti est le principal vecteur de la èvre jaune, de 
la dengue et du chikungunya. Originaire d’Afrique, il s’est 
répandu dans la plupart des régions tropicales et subtro-
picales. C’est un moustique très inféodé à l’Homme, on le 
trouve donc essentiellement en zones urbaines et il s’agit 
d’un moustique qui peut vivre, se reproduire et piquer à 
l’intérieur des habitations. C’est une espèce à activité diurne. 
Des cas de èvre jaune sur le territoire métropolitain ont 
jadis été attribués l’introduction de Ae. aegypti dans des 
ports (Bordeaux, Brest, Marseille, St-Nazaire…) mais le 
moustique ne s’est pas implanté [12]. La sensibilité des 
œufs au gel maintient ce moustique dans les zones tro-
picales et subtropicales et il est admis que ce virus peut 
coloniser les régions comprises entre les isothermes 10 °C 
pour le mois de janvier dans l’hémisphère nord et de juillet 
pour l’hémisphère sud. Ae. aegypti pourrait donc survivre 
dans de nombreuses régions à climat méditerranéen ; il était 
d’ailleurs historiquement présent dans ces régions d’où il 
a été éradiqué vers le milieu du XXe siècle. De plus, son 
caractère domestique lui conférant une protection pendant 
les périodes les plus froides, on a pu observer le maintien 
du moustique dans des zones connaissant des périodes de 
gel hivernal, dans le sud des États-Unis ou en Australie [13]. 
À la faveur du réchauffement climatique, l’implantation ou 
réimplantation d’A. aegypti dans des zones Européennes, 
y compris en France métropolitaine, est une hypothèse 
qui ne peut être totalement exclue, comme en témoigne 
l’implantation récente de Ae. aegypti en Californie, région 
à climat méditerranéen [14].
Ae. albopictus (figure 1), communément appelé « moustique 
tigre » est un moustique originaire du sud-est asiatique, mais 
c’est une espèce invasive présente maintenant sur tous les 
continent, allant des zones équatoriales aux zones tempé-
rées. En effet, contrairement à Ae. aegypti, les œufs de ce 
moustique peuvent résister au froid hivernal avec éclosion 
des larves lorsque les températures redeviennent favorables. 
Ae. albopictus parait pouvoir s’implanter dans les zones ou 
la température moyenne du mois le plus froid est supérieure 
à 0 °C, la température moyenne annuelle supérieure à 11 °C 
et les précipitations annuelles supérieures à 500 mm [15]. De 
telles conditions sont remplies sur une grande partie du terri-
toire métropolitain. Ae. albopictus a commencé à s’implanter 
dans les Alpes Maritimes en 2004, a envahi en quelques 
années toutes les régions méditerranéennes et progresse 
vers le Nord et l’Ouest (figure 3). Dans le sud de la France, 
les conditions climatiques permettent l’activité du moustique 
pendant une période prolongée, entre mai et novembre.
Ae. albopictus est un moustique très adapté à l’environne-
ment humain et urbain. C’est un moustique diurne, agressif, 
piquant à l’extérieur. Bien qu’anthropophile, il peut se nourrir 
chez diverses espèces de mammifères, mais également 
chez des oiseaux, des amphibiens ou des reptiles [16]. Ce 
vecteur paraît capable de transmettre de nombreux virus 
mais son rôle dans la transmission d’arboviroses humaines 
est reconnu uniquement pour les virus de la dengue, du 
chikungunya et Zika [16]. Son rôle en tant que vecteur pos-
sible du virus Usutu a été également évoqué [17].
Figure 3 – Implantation d’Aedes albopictus  
en France métropolitaine.
DR