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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE

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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
PLAN
INTRODUCTION
I.
Présentation De La Banque Centrale Des Etats De l’Afrique De l’Ouest
(B.C.E.A.O) & Définition De La Politique Monétaire.
A. Brève Présentation De La BCEAO
B. Politique Monétaire
II.
Objectifs De La Politique Monétaire
A. Objectifs Finaux Ou Ultimes
B. Objectifs Intermédiaires
C. Orientation De La Politique Monétaire De La BCEAO
III.
Instruments De La Politique Monétaire
A. Instruments De La Politique Monétaire Dans Le Cadre Générale
B. Evolution De La Politique Monétaire De La BCEAO De 1969 A Nos Jours
IV.
Un Bilan Favorable De La Politique Monétaire Commune
CONCLUSION
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L
INTRODUCTION
a Banque Centrale est une institution au-dessus de toutes les institutions bancaires.
Elle est chargée par le(s) gouvernement(s) d’un ou de plusieurs pays -– de mettre en
œuvre des actions relatives à la gestion de la monnaie. Elle joue d’importants rôles
dans la vie économique d’un pays ou d’une zone monétaire. Notamment, elle assure l’émission de la
monnaie fiduciaire et contribue ainsi à fixer les taux d’intérêt, supervise le fonctionnement des marchés financiers, assure le respect des règlementations du risque (ratio de solvabilité) des institutions
financières (en particulier des banques de dépôts). Elle joue aussi le rôle de prêteur en dernier ressort
en cas de crise systémique.
A l’instar de nombre de régions dans le monde, l’Afrique occidentale possède également sa
propre Banque Centrale dont la création institutionnelle remonte en 1959 ; il s’agit de l’actuelle BCEAO.
En tant que Banque Centrale, elle a à sa disposition pour son fonctionnement bon nombre d’organes
auxquels revienne la charge d’accomplir les nombreuses missions qui, à elle ont été confiées. Parmi
ces dernières, figure la gestion de la politique monétaire au sein de l’UMOA (Union Monétaire Ouest
Africaine) ainsi que le choix des instruments de cette politique conformément aux dispositions de ses
Statuts et en fonction des objectifs qu’elle s’est assignée.
Fasciné par cette délicate mission, qu’elle accompli depuis plus de cinquante ans maintenant
nous nous sommes penchés sur la manière dont est menée par la BCEAO la politique monétaire à
travers les objectifs qu’elle tente d’atteindre et les instruments qu’elle utilise dans ce sens. Quels ont
alors été les objectifs et les instruments de la politique monétaire de la BCEAO de sa création à nos
jours? Quel bilan peut-on faire de la politique monétaire pratiquée actuellement par la BCEAO? Afin
d’apporter à ces multiples interrogations des réponses adéquates, il est important de comprendre ce
qu'on entend par politique monétaire et ce après avoir brièvement présenté la BCEAO avant de faire
allusion à ses objectifs et instruments . Les instruments de la politique monétaire étant utilisés dans le
but d'atteindre des objectifs, nous nous attèlerons à présenter ces objectifs tout d’abord avant de faire
un saut dans l’historique des instruments utilisés par la plus grande des banques de l’UMOA, dans le
but de mieux saisir les choix opéré par la BCEAO en matière d’instrument de politique monétaire. Nous
achèverons notre travail par un bilan des cinq dernières décennies de politique monétaire menée par
cette institution.
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I.
Présentation De La Banque Centrale Des Etats De l’Afrique De l’Ouest
(B.C.E.A.O) & Définition De La Politique Monétaire.
A.
Brève Présentation De La
BCEAO
La Banque Centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est un
établissement public international
dont le siège est fixé à Dakar- Avenue
Abdoulaye FADIGA- au Sénégal. Elle
est l’Institut d’émission commune aux
Etats membres de l’Union Monétaire
Ouest Africaine (UMOA). A sa création
le 12 mai 1962 elle réunissait les Républiques de la Côte d’Ivoire, du Dahomey, de la Haute-Volta, du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Sénégal et la République
Togolaise. Actuellement, elle compte huit (08) Etats membres que sont : le Bénin, le BurkinaFaso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. En tant que
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest diverses missions lui sont confiées. Ces missions principales outre la centralisation des réserves de devises de l’Union, sont:







l’émission monétaire,
la gestion de la politique monétaire c’est-à-dire définir et mettre en œuvre la politique
monétaire au sein de l’UMOA,
veiller à la stabilité du système bancaire et financier de l’UMOA,
promouvoir le bon fonctionnement et assurer la supervision et la sécurité des systèmes de paiement dans l’UMOA,
mettre en œuvre la politique de change de l’UMOA dans les conditions arrêtées par
le Conseil des Ministres,
gérer les réserves officielles de change des Etats membres de l’UMOA
ainsi que l’assistance aux Etats membres de l’union.
En matière de gestion de la politique monétaire au sein de l’UMOA; rapellons le; dans le cadre
d’une union monétaire ; la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a acquis
pendant plus d’un demi-siècle une longue et riche expérience.
Pour son bon fonctionnement la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO) comprend différents organe à savoir :


le Gouverneur, qui assure la direction de la BCEAO
le Comité de Politique Monétaire ; chargé de la définition de la politique monétaire
au sein de l’UMOA, ainsi que de ses instruments, conformément aux dispositions des
Statuts
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


le Conseil d’Administration, chargé des questions relatives à la gestion de la banque
centrale
le Comité d’Audit, chargé d’apprécier la qualité de l’administration, du fonctionnement, du fonctionnement de l’information financière et du système de contrôle de
la Banque Centrale
les Conseils Nationaux du Crédit, qui étudient les conditions de fonctionnement du
système bancaire et financier, notamment dans ses relations avec la clientèle et
dans la gestion des moyens de paiements ainsi que les conditions de financement
de l’activité économique.
La gestion de la politique monétaire des Etats membres de l’Union par la Banque Centrale consiste à ajuster la liquidité globale de l’économie en fonction de l’évolution de la conjoncture économique.
B. Définition de la politique monétaire
La politique monétaire cherche à contrôler les agrégats monétaires de l'économie, généralement dans le but d'influer sur les agrégats réels
Le concept de politique monétaire est trop complexe, de ce fait, plusieurs auteurs le définissent
chacun selon sa vision. Mais toutes ces définitions tournent autour de l'offre et de la demande
de la monnaie et surtout de la régulation monétaire. Ainsi, Silem et Albertini (2004) définissent
la politique monétaire comme un ensemble d’« actions délibérées des autorités monétaires
(banque centrale, trésor public) sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue de la régulation de l'économie à court terme et à moyen terme ». A ce titre, le marché monétaire qui est
le marché des capitaux à court terme est un rouage important du système monétaire et financier national. Il sert de lieu d'intervention de la Banque Centrale pour la régulation de l'économie. Cette régulation peut se faire à travers l'action sur la liquidité bancaire.
D'autres auteurs définissent la politique monétaire comme une politique qui agit sur l'offre de
monnaie et de crédit et sur les conditions d'attributions des crédits aux emprunteurs (Stiglitz,
2000). De cette définition, il ressort que, la politique monétaire comprend la politique de
change et les politiques de crédit. D’après Friedman (2000), la politique monétaire est l'un de
deux principaux moyens (l'autre c'est la politique fiscale) par lequel les autorités gouvernementales dans une économie de marché influencent régulièrement l'activité économique. Cette définition plus large considère la politique monétaire comme une composante principale de la
politique économique. Il importe d'appréhender la notion de politique économique. Ainsi, pour
Greffe (1993) « la politique économique est l'ensemble des décisions des pouvoirs publics en
vue d'orienter l'activité économique dans un sens jugé souhaitable aux yeux de tous ». Il ressort
de cette dernière définition et de la précédente que, la politique monétaire est un instrument
de régulation interne et externe à la disposition des gouvernements. Ils agissent sur le comporP a g e 4 | 23
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tement de consommation, d'investissement ou d'exportation à travers certaines variables monétaires comme la masse monétaire c'est-à-dire la quantité de monnaie en circulation, les taux
d'intérêt ou les taux de change pour atteindre l'équilibre. La politique monétaire renvoie à l'ensemble des objectifs poursuivis par la Banque Centrale et à l'ensemble des instruments mis en
œuvre pour les atteindre. Lelarge (1990) quant à lui considère que la politique monétaire peut
être définie comme l'ensemble des interventions des autorités monétaires, qui ont pour objet
d'agir sur l'évolution et le coût de la monnaie tant sur le plan interne que sur le plan externe.
De façon générale par la politique monétaire, les autorités monétaires visent à adapter la masse
monétaire et le coût du crédit en fonction des objectifs de la politique économique, c’est donc
un ensemble d’actions menées dans le but de réguler la liquidité de l’économie afin de la rendre
compatible avec les objectifs du gouvernement en matière de politique économique.
En pratique, la politique monétaire est l’ensemble des instruments manipulés par la banque
centrale, au service des objectifs finaux. Les instruments diffèrent selon les pays et les époques,
mais on observe aujourd'hui une certaine convergence dans les pratiques. Qu’entend-t-on par
objectifs finaux ?
II.
Objectifs de la politique monétaire
A. Objectifs finaux ou ultimes
Les objectifs finaux de la politique monétaire sont des variables économiques que les
autorités monétaires cherchent à atteindre. Généralement, ils sont les même que ceux de la
politique économique qui sont difficiles à réaliser simultanément. Ces objectifs du fait de la
difficulté pour leur réalisation correspondent à ce qu'on appelle le « carré magique » de Kaldor
qui réunit : plein emploi ; la stabilité des prix ; la croissance économique et l'équilibre extérieur.
1
Croissance économique
La croissance étymologiquement désigne le développement progressif d'une chose. Elle
est aperçue à travers certains indicateurs. La croissance économique est appréhendée à travers
le taux de croissance économique mesuré quant à lui par le pourcentage de la variation du
produit intérieur brut (PIB), qui garantit à priori le niveau de vie et de l'emploi. La croissance
économique à travers ses bienfaits qui apparaissent évidents, est un objectif primordial pour
toute politique économique que cela soit directement ou indirectement. La croissance du PIB
suppose l'utilisation intensive des facteurs de production, ce qui entraîne une amélioration du
revenu national. Or une augmentation du revenu permet de dégager une épargne qui à son
tour assure le financement de l'investissement qui augmentera la production et par là même le
revenu, l'on s'installe ainsi dans un cercle vertueux de la croissance économique. La croissance
économique a plusieurs vertus. Elle atténue les conflits entre les différents groupes sociaux,
puisqu'elle développe le pouvoir d'achat des individus et une trop faible croissance du PIB comprimera le pouvoir d'achat. La croissance est l'instrument principal du développement en un
mot.
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2
Plein emploi des ressources
On parle de plein emploi, lorsque les facteurs de production disponibles dans une économie sont utilisés de la façon la plus efficiente et la plus efficace possible. Le plein emploi
implique donc des emplois productifs grâce auxquels les individus utilisent leurs compétences
et réalisent leurs revenus potentiels dans des conditions compatibles avec la dignité humaine.
Le plein emploi élève la production et par là même le revenu national. Or l'augmentation du
revenu des individus peut être une solution aux conflits qui ne sont pas seulement des catastrophes humaines, mais des sources d'instabilité économique et politique. Néanmoins le sousemploi a des coûts privés et sociaux. Pour les coûts privés, on peut par exemple parler de la
perte de production et de revenu des agents. Quant aux coûts sociaux, l'exemple palpable est
le chômage qui réduit la demande des biens de consommation entraînant une baisse du revenu
des entreprises du secteur de production des biens de consommation.
3
Stabilité des prix ou faible inflation
Un taux d'inflation bas est préférable pour la prospérité d'une économie. Cependant, la
mesure de l'inflation pose un problème, celui de savoir le niveau de taux d'inflation souhaitable.
L'inflation zéro pourrait être la situation idéale, mais l'objectif de stabilité des prix est rarement
assimilé à celui d'une inflation zéro. L'inflation peut naître de l'écart entre la demande et l'offre
globale selon la conception keynésienne. Comme dans une économie en croissance, la demande se développe en permanence et exerce des pressions sur les prix, une inflation modérée
peut être le plus souvent considéré comme l'objectif raisonnable de stabilité de prix.
L'inflation pouvant aussi avoir des causes monétaires selon les friedmaniens, elle peut
résulter d'une création excessive de monnaie. Ainsi, une politique monétaire expansionniste
peut être source des tensions inflationnistes. Nous savons que la masse monétaire (M) est par
définition la somme de deux éléments : le montant des encours de crédits intérieurs accordé
par système bancaire (DC) et celui de réserves internationales du pays (IR), mesuré par la monnaie intérieure (Gillis et al, 1998). La masse monétaire est donc composée d'un élément national
et d'un élément international, par conséquent on a :
M= DC + IR (1)
L'expansion du crédit intérieur ou bien les fluctuations monétaires qui entraînent des
changements dans les réserves internationales, peuvent être source des variations de la masse
monétaire. Ce qui signifie que :
ΔM = ΔDC + ΔIR (2)
Or, on sait d'avance que le niveau général des prix est en relation avec la masse monétaire selon l'équation de la théorie quantitative de la monnaie (MV= PT) et peut être influencé
par la variation de la masse monétaire. Ainsi, on constate donc de l'équation (2) que les variations du niveau générale des prix peuvent être d'origine interne ou externe. Cela dépend aussi
du régime des taux de change appliqué dans cette économie
L'inflation a plusieurs effets sur le niveau de consommation ou sur le taux de consommation pour les consommateurs et sur le niveau de la production ou le taux de production pour
les producteurs. Par exemple pour le consommateur, le taux de croissance de la consommation
peut être influencé dans la même proportion que le taux d'inflation.
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4
Equilibre extérieur
Le concept d'équilibre extérieur recouvre le concept de la balance de paiement (BP) et
celui du marché des changes qui constituent les deux aspects d'un même problème. Cet équilibre est atteint lorsque la balance des capitaux (BK) est en équilibre et la balance commerciale
(BC) aussi ou encore lorsque le solde de la balance des capitaux est l'inverse du solde de la
balance commerciale. C'est-à-dire : BP = BK + BC
Si BP = 0
1) BK = 0 et BC = 0 ou
2) BK < 0 et BC > 0 ou
3) BK > 0 et BC < 0 ou
On constate donc que l'équilibre de la balance des paiements au sens strict est difficile
à réaliser à certaines périodes. Car même les économies considérées comme les plus fortes et
supposées avoir une balance des paiements équilibrée connaissent des déficits ou des surplus
de façon périodique (Paho, 2005). L'équilibre extérieur est soumis à des contraintes.
B. Objectifs intermédiaires
Les objectifs intermédiaires sont des variables monétaires servant des cibles aux autorités monétaires. Ils permettent à celles-ci de renforcer le contrôle monétaire. Les objectifs intermédiaires s'articulent de manière satisfaisante entre les instruments de la politique monétaire et ses objectifs finals. En somme, comme le définit Descamps (1997) « l'objectif intermédiaire est un point d'application des instruments de la politique monétaire au service d'une cause
plus générale : la réalisation des objectifs finaux ou ultimes de la politique économique ».
Le choix des objectifs intermédiaires poursuivis par les autorités monétaires dépend de
la vision que ces autorités ont de l'action de la monnaie sur l'économie. En d'autres termes, le
choix des objectifs intermédiaires est tributaire de l'option théorique choisie par ces autorités
(Descamps, 1997).
Un objectif intermédiaire doit remplir les trois conditions suivantes :
 être mesurable et rapidement connu par les autorités monétaires ;
 être relié à la ou les variables économiques réelles retenues comme objectifs ultimes ;
 être contrôlé directement ou indirectement par les autorités monétaires aux
moyens des instruments dont celles-ci utilisent.
Les principaux objectifs intermédiaires dont l'application dépend du contexte institutionnel (par exemple lorsque l'intermédiation bancaire est le principal circuit de financement
de l'économie, alors un agrégat mesurant le crédit bancaire peut apparaître comme le meilleur)
et du cadre théorique de référence (c'est-à-dire lorsque la doctrine monétariste est utilisée, on
retient alors la masse monétaire comme objectif) sont de trois sortes et ciblent les variables
mesurables de quantité ou de prix, nous avons ainsi :
 les objectifs quantitatifs (les agrégats de monnaie et de crédit) ;
 les taux d'intérêt et;
 les taux de change.
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1
Objectifs quantitatifs
Les agrégats de monnaie sont, la masse monétaire et /ou la base monétaire. La masse
monétaire d'un pays peut se définir comme la somme de toutes les liquidités du système financier (Gillis et al, 1998). On distingue les agrégats
 M1, qui est la somme des billets et monnaies divisionnaire en circulation hors
des banques (C) et les dépôts à vue (D) ; la masse monétaire
 M2, qui quant à elle est égale à M1 plus les placements a vue (T) ;
 M3, qui est égale à M2 plus les placements à échéances et les dépôts en devises(O) et qui est l’agrégat de contrôle des autorités monétaires et
 M4 qui est égale a M3 plus les billets de trésoreries et les bons du Trésor négociables.
Les autorités monétaires contrôlent les agrégats monétaires, mais les taux d'intérêt
s'ajustement librement dans une économie de marché. Par exemple, ces autorités peuvent en
utilisant les réserves obligatoires agir sur la base monétaire et /ou les agrégats monétaires qui
servent des objectifs intermédiaires. Cette base monétaire et/ou ces agrégats monétaires
transmettent l'action des autorités monétaires directement sur l'emploi par exemple.
Le contrôle de la masse monétaire à travers les agrégats de la monnaie M1 ; M2 M3 (ou
M4) a été adopté dans les années 70 par certaines banques centrales européennes. Il s'est généralisé par la suite après au cours des années 80 et devenu de plus en plus efficace. La maîtrise
de la croissance de la masse monétaire constitue l'un des objectifs privilégiés des monétaristes.
Il faut que la croissance de la masse monétaire soit égale au taux de croissance de l'économie
réelle pour éviter toute tension inflationniste.
Parmi ces objectifs quantitatifs, on distingue aussi des agrégats de crédit. Ces agrégats
transmettent l'effet de la politique monétaire à l'objectif final à travers le crédit bancaire. Les
agrégats de crédit sont de deux sortes :
 l'agrégat étroit de crédit, il s'agit du financement monétaire de l'économie qu'on
appelle encore crédit interne. Une forte expansion du crédit interne peut être
source d'inflation à travers une création excessive de la monnaie.
 l'agrégat large de crédit, ici, il s'agit du financement global c'est-à-dire où l’on retrouve toutes les sources de financement monétaire ou non.
Lorsqu'une banque centrale utilise par exemple l'instrument d'encadrement du crédit,
pour influencer le niveau du crédit offert à l'économie, l'agrégat de crédit est alors valable pour
la transmission de ses actions.
2
Objectifs de taux d'intérêt
Les taux d'intérêt sont utilisés comme objectifs intermédiaires pour prévaloir un niveau
de taux d'intérêt suffisamment attractif pour l'accroissement de l'épargne et par là celle des
investissements selon la conception keynésienne de taux d'intérêt. Selon les keynésiens, un niveau faible des taux d'intérêt accroît l'investissement et lorsque le niveau des taux d'intérêt est
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élevé alors l'investissement baisse. Ainsi, lorsque les autorités veulent stimuler l'investissement,
ils baissent les taux d'intérêt. Ils l'augmentent s'ils sont pour l'épargne. Les monétaristes ne
partagent pas cette conception des taux d'intérêt.
Pour les monétaristes, la détermination du taux d'intérêt doit dépendre de la loi de
l'offre et de la demande sur le marché monétaire et sur le marché des biens et services. Une
telle stratégie n'est utilisée que dans une économie libéralisée. Dans la libéralisation financière,
les autorités monétaires ne fixent pas à l'avance le niveau du taux d'intérêt.
Le prix de la monnaie (le taux d'intérêt) et la quantité de la monnaie (masse monétaire)
sont étroitement liés (Bassoni et Beitone, 1997). Ainsi, l'utilisation de certains instruments de la
politique monétaire agirait principalement sur l'offre de monnaie et d’autre part sur la demande de monnaie des agents. Dans le cas de l'action sur la demande de monnaie, il s'agit d'agir
sur le prix de la monnaie c'est-à-dire sur le taux d'intérêt, c’est-à-dire qu’une augmentation de
ce dernier entrainerait une baisse de la demande et vice versa.
L'objectif intermédiaire de taux d'intérêt permet aussi d'agir sur la liquidité bancaire.
Cette action peut être un outil de diminution ou de hausse de l'épargne, c'est-à-dire à l'équilibre
une diminution ou une hausse de l'investissement ; l’investissement étant égale à l’épargne
selon la théorie keynésienne. L'objectif des taux d'intérêt permet également de transmettre
l'action des autorités monétaires à l'évolution des prix. C'est l'objectif final recherché : la stabilité des prix (Nubukpo, 2003).
En outre, le taux d'intérêt peut avoir pour fonction d'assurer l'équilibre extérieur (Icard,
1983), ce en créant un différentiel d’intérêts avec l’étranger, ce qui entrainerait une variation
des flux de capitaux étranger en quête le plus souvent d’emplois rémunérateurs. La hausse des
taux d'intérêt peut susciter des prises de position de déséquilibre extérieur.
3
Objectifs de taux de change
Il s'agit d'éviter les effets pervers des augmentations trop prononcées de taux de change
de la monnaie nationale par une surveillance de son évolution. Le taux de change se définit
comme le taux auquel une devise peut être échangée contre une autre (Stiglitz, 2000). D'une
manière générale, plus une économie est ouverte sur l'extérieur, plus le taux de change est
prompt en objectif intermédiaire. La volonté des Banques Centrales de lutter contre l'inflation
plus récemment a donné un nouveau fondement à l'utilisation du taux de change comme objectif intermédiaire. L'inflation peut avoir des origines externes (l'inflation importée : inflation
due à l’utilisation de capitaux importé, dans le processus de production), c'est pour cela que la
lutte contre ce phénomène doit mettre l'accent aussi sur le taux de change, car le taux de
change peut servir de catalyseur entre importation et exportation.
L'inflation est un obstacle au développement de l'activité économique. Ainsi, le taux de change
constitue l'un des principaux objectifs intermédiaires par lesquels, la politique monétaire agit
sur le niveau de l'activité (Stiglitz, 2000).
Lorsque le taux d'intérêt baisse, il y a sortie des capitaux, le taux de change augmente.
Lorsque le taux d'intérêt est élevé, cela attire les capitaux et rend difficile le contrôle de la masse
monétaire entrainant de ce fait une instabilité interne. Les objectifs intermédiaires de taux de
change et de taux d'intérêt sont souvent jugés incompatibles (Bassoni et Beitone, 1997) ce en
raison de leurs effets contraire ; en voulant encourager l’épargne par une hausse du taux d’intérêt on aboutit finalement à une instabilité interne ce à cause de l’effet pervers des entrées
de capitaux.
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
C. Orientation de la politique monétaire de la BCEAO
Conformément à l’article 8 des statuts de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de
l’Ouest (BCEAO), l’objectif prioritaire de la politique monétaire de la BCEAO est d’assurer la stabilité des prix.
Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiques
économiques de l’UEMOA, en vue d’une croissance saine et durable.
En effet au niveau de la BCEAO, la politique monétaire a pour principal objectif de faire
en sorte que l'économie dispose des liquidités nécessaires à son bon fonctionnement et à sa
croissance équilibrée (stabilité du pouvoir d'achat de la monnaie et croissance économique).
De manière plus précise, elle vise prioritairement la stabilité interne de la monnaie donc la lutte
contre l'inflation. La recherche de cet objectif répond donc au souci de créer les conditions
d'une croissance économique durable, permettant de concilier les autres préoccupations de la
politique monétaire, à savoir le plein emploi et l'équilibre extérieur.
Au regard de l'objectif ultime de sauvegarde de la valeur interne et externe de la monnaie, la politique monétaire de l'UMOA vise essentiellement à assurer un meilleur contrôle de
la liquidité globale de l'économie et à promouvoir la mobilisation de l'épargne ainsi que son
allocation optimale à l'intérieur de l'Union. Ce faisant, il en résulte un financement sain et adéquat des économies, sans pression excessive sur la monnaie centrale qui doit conserver son
caractère de ressource d'appoint.
III.
Instruments de la politique monétaire
A. Instruments de la politique monétaire dans le cadre général
Pour tenter de maîtriser l'évolution des objectifs intermédiaires : masse monétaire ; taux
d'intérêt ou taux de change, les pouvoirs publics disposent d'un ensemble des moyens d'intervention, que l'on peut regrouper en des catégories principales : l'action sur la liquidité bancaire,
le contrôle des crédits distribués par les banques et l'action sur le taux de change. Cette classification des instruments de la politique monétaire a surtout une vocation didactique (Bassoni
et Beitone, 1997). En effet, les différents instruments de la politique monétaire sont interdépendants et s'analysent à la lumière des fondements théoriques de la politique monétaire dont
ils relèvent.
1
Action sur la liquidité bancaire
La liquidité des banques c'est-à-dire la quantité de monnaie banque centrale dont elles
détiennent compte tenu des dépôts qu'elles gèrent et des crédits qu'elles accordent est influencée d'une part par le comportement du public (qui détient plus ou moins des monnaies fiduciaires), d'autre part par la politique de la banque centrale qui, en agissant sur la liquidité bancaire, vise la création de monnaie par les banques (Bassoni et Beitone, 1997). Les instruments
utilisés ici sont des instruments d'action qualifiés d'indirects, puisqu'ils transitent par la liquidité
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
des banques. La banque centrale agit sur la liquidité bancaire, en cherchant à régler la quantité
de monnaie centrale qu'elle met à la disposition des banques. Elle utilise les techniques comme
l'intervention sur le marché (open market), la politique de réescompte, etc.
a. Politique des taux d'intérêt
La politique des taux d'intérêt est une politique qui apporte un soutien monétaire actif
au développement et aux initiatives économiques. Dans le cadre de l'approche keynésienne de
taux d'intérêt, un taux faible stimule l'investissement tandis qu'un taux élevé le décourage.
Cette politique des taux d'intérêt peut être complétée parfois par des mesures sélectives pour
promouvoir les secteurs jugés prioritaires par les pouvoirs publics.
La banque centrale peut influencer le taux d'intérêt en modulant le taux de réescompte
rémunérant les prêts aux banques commerciales. Le taux d'intérêt joue un rôle important sur
les opérations des banques commerciales. Le taux de réescompte joue un rôle important dans
la détermination du taux d'intérêt applicable aussi bien aux dépôts qu'aux prêts (Gillis et al,
1998).
Si la banque centrale ne souhaite pas agir directement sur le volume de la liquidité bancaire, elle peut néanmoins en moduler le coût en manipulant le taux d'intérêt. Elle peut agir sur
le coût de refinancement des banques commerciales en agissant sur le marché monétaire en
général ou plus particulièrement sur le marché interbancaire ou les banques s'échangent de la
monnaie banque centrale (Bassoni et Beitone, 1997). Si la banque centrale veut freiner l'octroi
de crédit elle élève les taux d'intérêt et les banques de second rang les répercutent sur leurs
clients .Les crédits sont donc offerts à des taux d'intérêt majorés.
b. Réescompte
Le réescompte d'effets par la banque centrale aux banques de second rang est resté
longtemps le moyen privilégié sur la liquidité bancaire, le principe est simple.
Si une banque éprouve un besoin en monnaie centrale, elle demande à la banque centrale de réescompter les effets qu'elle a déjà escomptés à ses clients. La banque échange donc
un papier contre les billets de banque à un certain prix, ce prix c'est le taux d'escompte de la
banque centrale (Salles, 1979). Le taux d'escompte peut être un taux directeur, car ses variations en hausse ou en baisse feront baisser dans le même sens les autres taux d'intérêts qui lui
sont liés. Parmi ces taux, on peut citer par exemple le taux appliqué par la banque à ses clients,
le taux appliqué par le client de la banque aux autres, etc. Ainsi, un taux de réescompte peu
élevé correspond aux désirs d'une « politique d'argent bon marché » selon Salles (1979).
A l'inverse un taux de réescompte élevé accroît les taux d'intérêt. La politique des taux
de l'escompte permet assez peu le contrôle de quantité des monnaies. Il existe cependant des
plafonds d'escompte qui limitent individuellement et pour chaque établissement son recours
aux financements de la banque centrale. Ces plafonds correspondent aux montants maximums
des actifs que la banque centrale est prête à reprendre à l'escompte. Les préoccupations de
politique de crédit conduisent souvent à créer de nombreuses exceptions au plafond d'escompte. C'est-à-dire qu'on trouve des taux d'escompte privilégiés qui sont appliqués aux secteurs jugés prioritaires et le taux de pénalité supporté par les banques en infraction c'est-à-dire
dépassant le plafond. La libéralisation des économies ces dernières années a entraîné l'abandon
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de cet instrument essentiel de la politique monétaire dans l'approche keynésienne, au profit
des techniques d'intervention sur le marché monétaire.
c. Intervention sur le marché ou open market
L’open market est une pratique d'origine anglo-saxonne. Elle est utilisée par exemple
par la banque de France depuis le décret du 17 juin 1938 (Salles, 1979).L'open market permet
à la banque centrale de s'ouvrir sur le marché monétaire en effectuant des achats et des ventes
des titres. L'open market dans son esprit comme dans sa technique diffère assez nettement de
l'escompte. Il est vrai que la banque centrale fournit encore de la liquidité aux banques contre
les effets qu'elle prend en garantie, mais cette fois-ci, elle le fait de façon discrétionnaire.
Les opérations d'open market permettent à la banque centrale de réduire ou d'augmenter directement les réserves bancaires en vendant ou en achetant des obligations d'Etat ou des
titres. Ces opérations constituent un instrument de politique monétaire dans les pays dotés des
marchés financiers développés. Par exemple la Federal Reserve System des Etats Unis ou la
Banque Centrale Européenne, si elles décident de freiner la croissance de la masse monétaire,
vendent des valeurs publiques (obligations) ou des titres sur le marché. Le paiement de ces
valeurs par l'acheteur a pour effet de réduire directement les réserves du système bancaire, car
les fonds sont transférés des dépôts des banques commerciales au compte de la Federal Reserve ou de la Banque Centrale Européenne. De même quand celles-ci veulent accroître la
masse monétaire, elles achètent des valeurs sur le marché libre et augmentent directement de
ce fait les réserves des banques commerciales.
Cet instrument fait défaut pour la lutte contre l'inflation dans la plupart des pays en voie
de développement où les marchés financiers sont absents ou ne sont pas suffisamment développés pour permettre l'exploitation de cette technique (Gillis et al, 1998)
2
Contrôle des crédits distribués par les banques
L'action sur la quantité de crédits que les banques peuvent distribuer constitue le moyen
dirigiste d'action sur la distribution des crédits. Il s'agit des moyens comme les réserves obligatoires et l'encadrement du crédit. Ces procédés permettent aux pouvoirs publics de mieux contrôler la quantité de monnaie circulant dans l'économie et de l'adapter aux fluctuations de la
conjoncture (Salles, 1979).
a. Réserves obligatoires
Les réserves obligatoires sont définies par Stiglitz (2000) comme le « Niveau minimum
de réserve que les banques sont contraintes de maintenir disponible ou déposer auprès de la
banque centrale ».La pratique des réserves obligatoires date de 1967 en France alors qu'elle a
vu le jour aux Etats unis depuis 1933 (Salles, 1979).
Toutes les banques centrales obligent les banques commerciales à immobiliser auprès
d'elles une part de leurs dépôts sous forme de réserves légales dont elles sont interdites de les
prêter à leurs clients potentiels. Les réserves obligatoires sont calculées soit sur la base des
exigibilités, soit sur la base des concours.
La principale raison qui est à l'origine de l'instauration du système des réserves obligatoires est le souci d'assurer une liquidité des établissements de crédit suffisante pour protéger
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
les dépôts de la clientèle (Bassoni et Beitone, 1997). Les augmentations des réserves obligatoires peuvent servirent à favoriser la lutte contre l'inflation. Elles exercent deux effets :
 un effet réduisant la masse monétaire garantie par un montant donné des réserves et
 un autre effet diminuant le coefficient multiplicateur de la monnaie (Gillis et al,
1998).
Le premier effet pousse les banques à abaisser leurs encours de crédit, car une augmentation entraine une baisse des réserves libres qui sont supposées être le support des crédits
accordés par les banques. Le second diminue la croissance de la masse monétaire que provoquera toute adjonction ultérieure aux réserves, parce qu’une augmentation des réserves obligatoires est due à une augmentation du taux de reserve obligatoire qui est inversement liées
au multiplicateur de la monnaie. On a: ΔM=ΔR*(1/r+b-br) ΔM=ΔR*K
Avec :
ΔM = masse monétaire ou quantité potentielle de monnaie crée
b = le taux de monnaie en circulation hors du réseau bancaire aux dépôts ; autrement
dit la préférence du public pour le billet
r = le taux des réserves obligatoires aux dépôts.
ΔR = variation des réserves autrement dit les réserves libre
K = le multiplicateur du crédit autrement dit le multiplicateur de la monnaie
On constate donc que lorsque r augmente, automatiquement ΔR baisse, ainsi que K en
raison de la relation inverse qui les lies ; d'où l'effet des réserves sur la croissance de la masse
monétaire. Des changements même minimes du rapport des réserves aux dépôts peuvent avoir
des impacts extrêmes sur les opérations des banques commerciales sauf si celles-ci bénéficient
d'un délai d'adaptation suffisant (Gillis et al, 1998).
Le système des réserves obligatoires est destiné à modifier le comportement du système
bancaire et à agir sur le coût de crédit. Selon Nubukpo (2003), le système des réserves obligatoires comprend trois champs d'interventions à savoir :
 le champ d'application des réserves ;
 l'assiette de calcul et
 le coefficient des réserves obligatoires.
b. Encadrement du crédit
L'encadrement du crédit vise à limiter la progression des crédits distribués par les
banques à l'économie. Institué en France depuis 1958, l'encadrement de crédits a été mise en
œuvre dans la période de l'inflation grave (Salles, 1979). A travers cette politique, la Banque
Centrale impose aux banques le taux maximum de leurs encours de crédits, ce qui limite les
concours distribués par les banques. Par exemple, les crédits consentis par une banque ne doivent pas dépasser à la fin de chaque mois un montant calculé en multipliant l'encours de base
par un coefficient variable.
L'encadrement du crédit est un instrument radical dont la manipulation révèle d'une
grande méfiance vis-à-vis des mécanismes de marché. Ce dispositif contraignant alloue à
chaque banque de second rang une enveloppe de crédit à octroyer. Tout dépassement de la
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
dite enveloppe fait l'objet de sanctions. Cet instrument réduit le caractère concurrentiel du
marché du crédit, les parts de marché des banques ne peuvent que faiblement évoluer et dans
cette logique de rationnement, les banques ont tendance à jouer la sécurité et à privilégier leurs
clients traditionnels (Bassoni et Beitone, 1997). Dans le même esprit interventionniste, l'Etat
contrôle l'évolution de la masse globale des crédits et influence également la répartition des
crédits entre les agents économiques en fonction des emplois jugés profitable à l’économie
entière ou productifs.
Cet instrument peut toutefois être utile pour combattre l'inflation dans le pays qui ne
souffre pas de fort déséquilibre des paiements extérieurs. Le plafonnement général du crédit a
peu de chance de diminuer sensiblement l'inflation, si les pouvoirs publics ne prennent pas des
mesures parallèles pour réduire les déficits budgétaires, qui sont classiquement les causes premières de l'inflation chronique, aiguë et surtout galopante. Le plus souvent on ajoute au plafonnement du crédit, des plafonds spécifiques limitant les prêts à des secteurs donnés de l'économie. Cet instrument complexe et contraignant n'est pas sans effet sur son orientation.
3
Action sur le taux de change
Le taux de change est un indicateur des prix relatifs entre pays. Il est par définition mesuré par la quantité ou le nombre de devises que permet d'obtenir une unité de monnaie nationale. C'est le prix d'une devise par rapport à une autre devise. Le taux de change à travers
son rôle vis-à-vis des grands équilibres économiques constitue un élément décisif pour l'élaboration de la politique monétaire et pour le choix des objectifs qu'elle doit viser (Icard, 1983). Les
autorités publiques peuvent donc intervenir de trois façons :
 intervention sur le marché de change,
 contrôle de change et
 les modifications des parités.
a. Intervention sur le marché de change
Une banque centrale peut influencer la liquidité d'une économie à travers trois types
d'intervention :
 achats des devises étrangères sur le marché de change ;
 prêts au trésor et
 refinancement des banques.
Les opérations sur le marché de change ne sont pas en général conduites dans le but de
faire varier la liquidité de l'économie, mais dans celui de modifier les conditions propres à ce
marché (Aftalion et Losq, 1985).
En dehors des périodes de spéculation monétaire, les différents taux d'intérêt entre les
places financières peuvent jouer un rôle déterminant sur les mouvements des capitaux. Pour
encourager la détention de la monnaie nationale et provoquer des entrées des capitaux, les
autorités monétaires peuvent pratiquer des taux d'intérêt élevés. Au contraire, pour décourager l'entrée des capitaux c'est-à-dire les placements en monnaie nationale, elles vont offrir une
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
rémunération moindre que celle qu'on pourrait obtenir à l'étranger, chose qui encourage la
sortie des capitaux. Ce mécanisme illustre bien l'effet des taux d'intérêt sur le taux de change.
Les banques centrales peuvent également utiliser les réserves de change qui servent de
trésorerie publique en devises d'un pays. Pour éviter une dévaluation ou une réévaluation temporaire de sa devise sur le marché de change, une banque centrale peut acheter et vendre ellemême sa propre monnaie sur le marché contre des devises étrangères. Ainsi, elle modifie l'équilibre spontané du marché jusqu'à faire apparaître sur ce marché la parité souhaitée. Pour le cas
où la devise a tendance à se déprécier, la banque centrale devra vendre des devises et acheter
sa propre monnaie, elle puisera alors dans ses réserves de change. Au contraire, si la devise a
tendance à s'apprécier, la banque centrale devra vendre sa propre monnaie et acheter la devise, ce qui accroîtra le volume de ses réserves.
b. Contrôle de change
C'est un principe qui consiste à soumettre à autorisation tout achat ou toute vente de
toute devise étrangère. Le contrôle de change a une double fonction :
1) lutter contre la sortie des capitaux et
2) empêcher l'entrée massive des capitaux.
Pour lutter contre les sorties spéculatives des capitaux, les autorités monétaires doivent
contrôler à la fois les opérations courantes dont le règlement donne lieu à des transferts des
capitaux et les opérations financières proprement dites.
Bien que ce soit pour lutter contre les sorties de capitaux que le contrôle de change est
mis en œuvre, des mesures de celui-ci servent parfois pour lutter contre la sortie excessives des
capitaux également.
c. Modifications de parités
Lorsque la recherche de l'équilibre des règlements extérieurs ne peut être satisfaite ni
par des mesures d'incitation, ni par les contrôles administratifs, il n'est plus qu'une seule issue
aux autorités monétaires qui consiste à modifier le taux de change de la monnaie nationale.
Un pays dévalue sa monnaie en général, lorsqu'il se trouve face à un déséquilibre structurel grave de ses paiements extérieurs et à une très mauvaise situation de compétitivité entre
les prix de ses produits et ceux des produits de l'étranger. La dévaluation intervient pour créer
des conditions de rééquilibrage des échanges extérieurs du pays en difficulté, c'est-à-dire le
pays qui dévalue sa monnaie. L'échec d'une politique économique peut être aussi cause d'une
dévaluation. La dévaluation peut revêtir plusieurs formes : explicite, implicite, offensive ou défensive et à chaud ou à froid. La dévaluation a des conséquences directes sur l'activité économique. Un pays est poussé à réévaluer sa monnaie lorsque celle-ci est sous-évaluée et génère
des pressions inflationnistes à la fois en raison de l'apparition d'un déséquilibre structurel entre
l'offre et la demande intérieure, parce qu'elle entraîne des entrées des capitaux et donc une
augmentation de la masse monétaire. Un pays dont la compétitivité gène les autres est en outre
souvent l'objet des pressions internationales visant à l'inciter à réévaluer sa monnaie.
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
B. Evolution des instruments de la politique monétaire de la BCEAO de 1962 à nos
jours
L'évolution de la politique monétaire de la BCEAO peut être découpée en trois étapes :
1. la conduite de la politique monétaire entre 1962 et 1975 ;
2. la réforme de la politique de la monnaie et du crédit intervenue en 1975 et
3. le réaménagement des règles de gestion monétaire en 1989.
1
Politique monétaire de la BCEAO entre 1962 et 1975
Depuis l'entrée en vigueur du traité de l'UMOA en 1962 jusqu'à la réforme de 1975, la
politique monétaire de la Banque Centrale était caractérisée par une approche microéconomique, fondée sur un régime de détermination d'un plafond de réescompte par banque, ainsi
que des limites individuelles de refinancement à court terme et des autorisations de réescompte à moyen terme pour chaque entreprise. Cette approche s'appuyait sur une politique
des taux d'intérêts bas et immuables. Toutefois, au plan international, le développement des
activités économiques dans un environnement de plus en plus inflationniste a fait, progressivement, perdre à la politique du réescompte et des taux d'intérêt bas toute sa portée.
Par ailleurs, la volonté des Autorités de l'UMOA d'insuffler à l'action de l'Institut d'Emission une participation plus accrue au financement du développement, a conduit à la réforme
de la politique monétaire, ainsi que de ses instruments en 1975.
2
Réforme des instruments de gestion monétaire de 1975
A l'approche microéconomique, s'est substituée avec la réforme de 1975 une démarche
macro-économique. Ainsi la réforme des règles d'intervention de la Banque Centrale a visé à
assurer le contrôle de l'expansion de la liquidité globale et une orientation sectorielle des crédits, en s'appuyant essentiellement sur deux instruments :
1. la fixation d'un montant global des refinancements que l'Institut d'émission peut
consentir à chaque Etat ;
2. la mise en œuvre d'une politique de taux d'intérêt hardie avec des objectifs diversifiés.
Ces instruments ont été complétés en 1980 par une action directe sur l'offre de crédit
des banques. En effet, pour assurer la maîtrise de l'expansion de la liquidité intérieure, il a été
institué un système de plafonnement de l'ensemble des refinancements que la Banque Centrale
pouvait consentir à chaque Etat, appelé << concours globaux >>. Le niveau des refinancements
est déterminé en tenant compte de l'évolution de la production, des prix, de la situation de la
balance des paiements et des finances publiques ainsi que de l'objectif d'avoir extérieurs par
Etat et pour l'Union prise dans son ensemble.
Ainsi, le plafonnement des concours de la Banque Centrale devait contribuer à freiner
la distribution du crédit par les banques et à réaliser l'objectif d'avoir extérieurs arrêté par Etat
et pour l'ensemble de l'Union
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Réalisé Par Les Membres Du Groupe XI
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
La dépendance ainsi affirmée des banques vis-à-vis de la Banque Centrale pour constituer leurs réserves apparaît comme l'une des conditions nécessaires au succès de l'instrument
<<concours globaux>>. Le fondement de la politique monétaire de la BCEAO repose ainsi sur le
concept du multiplicateur de la monnaie et du crédit par la base monétaire pour assurer la
régulation monétaire.
Parallèlement au contrôle de la liquidité globale, les autorités monétaires ont, dans un
contexte de liberté des transferts au sein de la zone franc, érigé au rang de priorité le maintien
et l'utilisation des ressources des Etats membres à l'intérieur de l'Union. Dans ces conditions, il
était apparu indispensable, dans la mise en œuvre de la politique monétaire, que les taux au
sein de l'Union ne s'écartent pas fondamentalement de ceux en vigueur sur les autres places,
en particulier en France.
A ce titre, à la politique des taux d'intérêts bas et immuables, s'est substituée en 1975 à
une politique de taux d'intérêt plus réalistes, avec des objectifs diversifiés. Pour ce faire, le dispositif des taux s'articulait autour de deux taux :
 un taux d'escompte préférentiel, applicable notamment aux crédits à l'Etat, aux
PME et aux crédits de campagne ;
 un taux d'escompte normal, supérieur au premier et applicable aux autres interventions.
3
Réaménagement des règles de gestion monétaire en 1989
La nouvelle politique de gestion de la monnaie mise en place à compter du 2 octobre
1989 et renforcée depuis le 1er octobre 1993, s'attache à promouvoir le recours aux mécanismes de marché, de nature plus flexibles, et leur substitution progressive aux méthodes administratives de régulation monétaire.
Le changement d'orientation dans la politique monétaire, qui passe ainsi d'un cadre réglementaire de contrôle quantitatif vers la mise en œuvre d'instruments indirects de politique
monétaire, a été soutenu par la montée en puissance des innovations financières, la dérégulation de plus en plus grande dans le monde, conduisant à de profondes mutations dans les méthodes de gestion de la politique monétaire. Dans ce nouveau contexte, un rôle accru a été
accordé au taux d'intérêt qui devient l'instrument central de la politique monétaire, en particulier depuis l'abandon de l'encadrement du crédit intervenu à compter du 1er janvier 1994.
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Instruments actuels de mise en œuvre de la politique monétaire de la BCEAO
Le dispositif actuel de gestion de la monnaie et du crédit s’appuie sur des mécanismes
de marché et des instruments indirects de régulation de la liquidité, notamment les taux d’intérêt et le système des réserves obligatoires.
La politique des taux d’intérêt, mise en œuvre dans le cadre des guichets de refinancement de l’Institut d’émission, vise le pilotage des taux de court terme sur le marché monétaire.
Ce pilotage des taux qui est assuré à travers la réalisation d’opérations d’open market et le
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
refinancement sur le guichet de prêt marginal permet à l’Institut d’émission de viser l’atteinte
de l’objectif de stabilité des prix. Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations
d’open market (appels d’offres) et le taux d’intérêt applicable sur le guichet de prêt marginal
(taux de pension), dont les niveaux sont actuellement fixés, par le Comité de Politique Monétaire, respectivement à 2,50% et 3,50%, constituent les deux principaux taux directeurs de la
BCEAO.
Le dispositif des réserves obligatoires permet à la BCEAO de réduire ou de développer
la capacité de distribution de crédit du système bancaire. Ainsi, toutes les banques et les établissements financiers distributeurs de crédit, autorisés à recevoir des dépôts du public et les
établissements de financement de ventes à crédit, sont assujettis à la constitution de réserves
obligatoires auprès de la Banque Centrale. Le dispositif de réserves obligatoires est utilisé par
la BCEAO comme un instrument visant à renforcer l’efficacité de la politique des taux d’intérêt.
a. Instruments basés sur l'ajustement de la liquidité globale de l'économie
Les principaux instruments de politique monétaire de la BCEAO basés sur l'ajustement
de la liquidité globale de l'économie sont les suivants :
 la politique des taux d'intérêt ;
 le système des réserves obligatoires.
i)
Politique des taux d'intérêt
Outre son apport dans la mobilisation de l'épargne en vue d'un financement sain des
économies, la politique des taux d'intérêt contribue à l'utilisation optimale des ressources financières à l'intérieur des Etats de l'Union. Ainsi, la politique des taux d'intérêt s'appuie sur
l'open-market, la promotion du marché interbancaire et la libéralisation des conditions de
banque. Elle s'articule autour des taux directeurs de la Banque Centrale applicables aux principaux guichets de refinancement à savoir, le taux d'escompte pour le guichet de réescompte qui
est une procédure d'achat définitif d'effets à douze mois au plus, le taux de pension qui est une
procédure d'achat temporaire d'effets pour 30 jours au plus et le taux du marché monétaire
par appel d'offres.
Il faudrait noter quand même que la politique des taux d’intérêts présente quelques
inconvénients :
 ils n’assurent pas une maitrise suffisante de la liquidité de l’économie et un contrôle
satisfaisant du niveau des prix
 les objectifs de la politique des taux d’intérêts ne sont pas tjrs sans effets secondaires sur l’économie du pays
 ils sont souvent en contradiction avec la politique des taux de change et leurs objectifs internes et externes peuvent entrer en conflit
ii)
Système des réserves obligatoires
Prévu par les statuts de la Banque Centrale et les Directives de Politique Générale de la
Monnaie et du Crédit issues de la réforme de 1975, comme instrument destiné à compléter le
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
dispositif de contrôle de la liquidité bancaire, le système des réserves obligatoires est entré en
application le 1er octobre 1993, en substitution de l'encadrement du crédit. Conformément aux
dispositions arrêtées, l'assiette et les coefficients de réserves varient en fonction des impératifs
de la politique monétaire.
Au démarrage, il a été retenu, pour les banques, un système d'assiette mixte, assis sur
les dépôts à vue et les crédits à court terme (hors crédits de campagne). Depuis le 16 avril 2000,
les crédits de campagne et les créances brutes des banques sur l'extérieur ont été introduits
dans l'assiette. Le choix de l'assiette mixte tient compte de la diversité des situations de liquidité
dans les pays de l’Union et procède de la préoccupation de consolider la collecte des dépôts à
terme de manière à favoriser la mise en place de crédits à moyen et long termes.
S'agissant des autres établissements assujettis, en l'occurrence les établissements financiers distributeurs de crédit, l'assiette est constituée de l'encours des crédits octroyés, diminué
des concours obtenus auprès du système bancaire.
Les coefficients de réserves sont fixés de manière différenciée selon les pays en fonction
de l'évolution de la conjoncture.
Toutefois ce système n’est pas efficace a cent pour cent ; en effet : la politique des réserves obligatoires est une politique réglementaire fondée sur des taux que l’on ne peut changer rapidement sans placer les banques dans une situation d’incertitude angoissante ;de plus
elle agit aveuglement en faisant varier la liquidité des banques sans prendre en situation leurs
conditions particulières.
b. Instruments basés sur le contrôle de la qualité du crédit distribué
Le régime des autorisations préalables institué en 1975 a été abandonné en 1989 et
remplacé par un système d'accords de classement qui constitue un outil de contrôle a posteriori
de la qualité des crédits distribués par le système bancaire. L'Institut d'émission laisse aux
banques l'entière responsabilité des crédits qu'elles octroient, mais en contrepartie seules les
créances bancaires bénéficiant d'un accord de classement peuvent être mobilisées auprès de
la Banque Centrale. Pour ce faire, la Banque Centrale procède à une analyse de la situation
financière de l'entreprise bénéficiaire de crédit, selon des critères connus du système bancaire,
afin de déterminer la qualité du risque.
En vue de préserver la liquidité des établissements de crédit ainsi que la qualité de leur
portefeuille, il est fait obligation aux banques de respecter un rapport minimum entre leurs
actifs bénéficiant d'un accord de classement et le total des crédits octroyés. Ce rapport, dit
"ratio de structure du portefeuille", est fixé à 60%.
La politique de la monnaie et du crédit, mise en œuvre depuis octobre 1989, s'est traduite par une responsabilisation accrue des banques dans leurs politiques de distribution du
crédit, de mobilisation de l'épargne et de gestion de leurs actifs, en consolidant le rôle d'appoint
de la monnaie centrale.
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
IV.
Un bilan favorable de la politique monétaire commune
Depuis plus de cinquante ans la BCEAO met en œuvre une politique monétaire commune avec application des instruments identique dans tous les pays membres. Elle a su préserver la stabilité monétaire de l’Union. Les pays qui la composent bénéficient ainsi d’une stabilité
des prix que de nombreux autres pays africains peuvent envier. Au cours des dix dernières années la hausse des prix a été en moyenne dans l’UMOA de 2,8% et s’est accompagnée d’une
remarquable convergence des taux d’inflation nationaux dont la fourchette est inférieure à 1%.
Certes ce fut le résultat d’un apprentissage: dans les années soixante-dix, l’inflation moyenne,
bien qu’inférieure à celle des autres pays africains, fut élevée (supérieure à 10%) ce qui conduisit à une perte de compétitivité de l’Union. Cette inflation fut nourrie par une croissance excessive de la masse monétaire (30 % par an en moyenne de 1973 à 1978). Puis la croissance de la
masse monétaire s’est fortement ralentie, accompagnant l’ajustement en termes réel des années quatre-vingt, au point qu’elle devient nulle de 1988 à 1993. Passé l’épisode de la dévaluation(1994), la croissance atteint des niveaux plus raisonnables, 7,5% en moyenne par an de
1995 à 2000, puis 11% de 2000 à 2010.
L’efficacité de la politique monétaire commune au cours des deux dernières décennies
s’est appuyée sur une réforme progressive des instruments de la politique monétaire, qui a
consisté d’abord à renforcer les instruments dirigistes (1989), puis à donner un rôle plus important aux taux d’intérêt, libéralisés et positifs en termes réels, à réformer les interventions de la
BCEAO sur le marché interbancaire (1993, 1996), à mettre en place un système de réserves
obligatoires et à renoncer aux avances de la Banque Centrale aux Trésors Publics. La dernière
étape fut la réforme des statuts de la BCEAO, entrée en vigueur en 2010, destinée à garantir
son indépendance vis-à-vis des gouvernements, a ainsi accroître sa crédibilité et par là même
sa maîtrise de l’inflation.
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
Par sa politique monétaire, la BCEAO doit naturellement maintenir l’acquis de la stabilité
monétaire, puisque c’est l’objectif principal que lui assignent ses statuts. Mais la Banque Centrale ne peut se désintéresser de la croissance économique de l’Union. Selon l’Article 8 de ses
nouveaux statuts, « l’objectif principal de la politique monétaire de la Banque Centrale est d’assurer la stabilité des prix. L’objectif d’inflation est défini par le Comité de Politique Monétaire.
Sans préjudice de cet objectif, la Banque Centrale apporte son soutien aux politiques économiques de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), en vue d’une croissance
saine et durable ».
La mesure de la croissance est un exercice incertain. Depuis 1994, il apparaît que la
croissance annuelle du produit par tête de l’UEMOA (en monnaie locale constante) a été de
l’ordre d’un point de pourcentage Même si cette croissance est supérieure à celle de deux décennies précédentes, elle s’inscrit dans un contexte où la croissance dans le reste de l’Afrique
s’accélère et elle demeure inférieure à la croissance des économies africaines les plus dynamiques. L’objectif est bien aujourd’hui d’accélérer la croissance de l’UEMOA. Si, à court terme,
il peut exister un arbitrage entre une politique expansionniste et la maîtrise de l’inflation, en
longue période la stabilité monétaire est par elle-même favorable à la croissance économique
et à la paix sociale.
Néanmoins malgré la conformité de la politique monétaire appliquée par la Banque Centrale on constate que cette politique n’a pas forcément des effets homogènes ; car les mécanismes de transmissions qui sont multiples ne fonctionnent pas avec la même ampleur d’un
Etat membre à un autre. En effet les structures financières ne présentent pas le même niveau
de développement et les économies des pays membres de l’UEMOA dépendent de l’exportation d’un petit nombre de produits primaires qui diffèrent d’un pays à un autre dans leur nature
et dans leur importance relative ou de maigres recettes fiscales. Toutefois quelques on pourrait
remarquer ceci à propos des critères de différenciation sur les effets de la politique monétaire
au sein de l’UEMOA:
 la différenciation des taux d’inflation,
 l’hétérogénéité liée aux systèmes financiers,
 la variabilité des taux d’intérêt et taux de change réels.
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
Conclusion
La gestion de la politique monétaire des Etats membres de l’Union par la Banque Centrale consiste à ajuster la liquidité globale de l’économie en fonction de l’évolution de la conjoncture économique, pour assurer une stabilité des prix, d’une part ; et promouvoir la croissance économique, d’autre part.
Le dispositif de gestion de la monnaie et du crédit dans l'Union Monétaire Ouest Africaine est basé sur des mécanismes indirects de régulation de la liquidité privilégiant les procédures et instruments de marché. Ces instruments ont pour objectif de permettre aux Banques
Centrales d'agir sur la liquidité des banques commerciales. L'idée est d'encourager ou de décourager la création monétaire et donc la progression de la masse monétaire selon les orientations plus ou moins expansionnistes de la politique monétaire, certains de ces instruments agissent également sur la qualité et la quantité du crédit octroyée par les banques.
Des actions de la BCEAO au sein de l’union un bilan peut être fait. Depuis plus de cinquante ans la BCEAO a fortement œuvré avec succès à la réduction de l’inflation et par la même
occasion à la croissance. Toutefois la conformité de la politique monétaire appliquée par la
Banque Centrale n’implique pas forcément des effets homogènes au sein de l’Union ; cela est
dû à l’hétérogénéité des situations macroéconomiques des pays qui composent.
De plus la politique monétaire au sein de l’Union n’a été inflationniste dans aucun des
pays mais que la politique budgétaire l’a été en Côte d’Ivoire à court terme et au Mali à court
et à long termes. L’efficacité de la politique monétaire dépend aussi de la politique budgétaire.
C’est le cas dans un cadre national, ça l’est encore plus en union monétaire ; celle-ci crée, au
moins pour un temps, une plus grande facilité de financement des déficits par recours au marché financier régional (ce fut pour une part le drame de la Grèce) ; une fois la crise déclenchée
dans un pays le risque de contagion aux autres pays de l’Union est d’autant plus grand que les
systèmes financiers sont plus intégrés.
On se poserait alors la question de savoir quels sont les actions menées dans ce sens au
sein de l’union ?
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OBJECTIFS ET INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCEAO
SOURCES
Conduite de la politique monétaire en union monétaire: défis et perspectives- Le cas de
l’UMOA
Sylviane Guillaumont Jeanneney
CINQUANTENAIRE DE LA BCEAO ET DE L’INTEGRATION MONETAIRE OUEST AFRICAINE
BCEAO
La Nouvelle politique de la monnaie et de crédit de la Banque Centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest
Union Monétaire Ouest Africaine
www.bceao.int
www.memoireonline.com
Exposé CIVE ANNEE UNIVERSITAIRE 2012-2013 : LA BCEAO
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