Se constitue en une critique de l'absolutisme allemand, mais également de la démocratie, dont les
valeurs et la constitution s'apparentent en réalité à la religion. Il y a une contradiction entre la
sphère civile et la sphère privée, entre l'égalité de droit et l'égalité des situations. L'état prétend
substituer l'intérêt général à l'intérêt privé, mais c'est l'intérêt des classes dominantes qu'il fait
passer pour l'intérêt général.
Critique de la démocratie formelle
L'émancipation politique grâce à la démocratie n'est en réalité qu'une étape (et non pas une fin)
de la réelle émancipation, un état peut être libre sans que l'homme le soit, car il reste la propriété
et la religion par exemple. Cette critique passe par une critique de la bureaucratie, qui impose
l'unité et l'intérêt universel d'une « classe » bureaucratique. Le contenu étant hors de l'institution,
elle fait passer pour de la forme du fond, et inversement. Elle vénère également l'autorité. La
suppression de l'état ne se fait que dans le cadre de l'accomplissement d'un réel intérêt général. La
seconde critique passe par la critique des droits de l'homme, avec des droits qui ne s'étendent
jamais au-delà de l'égoïsme, et considère implicitement le bourgeois et non directement l'homme.
La critique de l'argent
L'émancipation de l'homme passe par la suppression de l'argent, il avilit les hommes, et fait passer
la force de travail comme une marchandise.
L'histoire est le juge, son bourreau le prolétaire
La théorie marxiste revêt un fort aspect pratique, car le seul moyen de renverser la domination
matérielle, c'est avec des forces matérielles. La théorie devient matérielle à partir du moment où
elle saisit les masses. Il faut surpasser la seule action politique et bien considérer le social, il se
propose d'un socialisme qui se refuse à l'enveloppe politique.
Les manuscrits de Paris
Écrits en 1844, il s'agit d'une dénonciation du cynisme des économistes, du culte de l'argent, de
l'économie politique qui se base sur un fait sans nécessité : la propriété privée. Marx institue une
anthropologie fondée sur le travail, comme essence de l'homme, et la critique de l'aliénation. La
production permet l'affirmation et l'objectivation de soi. S'il rejoint l'économie classique pour dire
que le travail créé le capital, en mettant en relief le fait que l'ouvrier est soumis au capital dans les
rapports de production, on a ainsi une créature (le capital) qui échappe à son créateur (l'homme),
ce qui constitue précisément l'aliénation. La solution communiste réside en le retour de l'homme à
soi en tant qu'homme social. Marx recense trois manifestations de l'aliénation au travail : (i) le
fétichisme de la marchandise ; (ii) le travail ruine l'ouvrier, son travail ne répond pas à ses besoins,
mais vient d'une contrainte extérieure ; (iii) le salariat est une forme de prostitution selon Marx,
par laquelle l'ouvrier est rendu étranger à son propre travail.
La critique de toute philosophie?
Marx reprend la conception matérialiste de l'histoire de Feurbach (le progrès est dû aux conditions
d'existences matérielles), en lui ajoutant le côté actif avec le travail. Marx vise, avec sa praxis («
philosophie pratique ») à transformer l'homme par lui même, établissant un matérialisme
dialectique, avec d'un coté la praxis, qui signifie agir, dont la réalité tient dans l'effectuer. Mais
renvoie également à l'action morale et politique chez Aristote, comme une action de l'homme en
lui même pour atteindre la perfection. Le deuxième versant de cette dialectique est la poiesis, qui
a trait à la production du monde, l'objet de la philosophie de Marx est de surpasser cette
opposition. Faire la troisième partie de la dissertation géante qu'est l'Histoire de la philosophie en
somme...
L'idéologie allemande