L`indignité des religions - Université Populaire de Philosophie

CONFÉRENCE PHILOSOPHIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
L’INDIGNITÉ DES RELIGIONS
Respect des personnes croyantes,
indignité des religions
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1600-052
L’INDIGNITÉ DES RELIGIONS
Respect des personnes croyantes, indignité des religions
conférence d’Éric Lowen donnée le 14/06/2010
à la Maison de la philosophie à Toulouse
Les religions n’aiment pas la discussion. Dès qu’on remet en cause leurs superstitions
fondatrices et que l’on montre les racines psychologiques de l’adhésion religieuse, elles
s’écrient qu’il faut les “respecter”, qu’on leur manque de respect. Or, aucune croyance n’est
respectable en soi, une croyance est toujours une injure faite à l’esprit humain. Il n’y a donc
aucun mal à s’attaquer aux religions, c’est même un devoir en raison de leur indignité. Cette
conférence présentera les raisons de l’indignité structurelle des religions
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L’INDIGNITÉ DES RELIGIONS
Respect des personnes croyantes, indignité des religions
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Celui qui impose sa religion par la force est indigne de Dieu.
Omar Wadi
Tradition des onze livres sapientiaux
I LE MYTHE DU RESPECT DES RELIGIONS
1 - L’invocation du manque de respect envers les religions dès qu’on les conteste
2 - Une double offuscation pieuse : la respectabilité de la religion et la respectabilité des croyants
3 - Critiquer, discuter, contester les religions est considéré comme leur manquer de respect
4 - Des critiques perçues comme un manque de respect à l’égard des croyants
5 - Une posture de défense et non une posture de réponse ou de dialogue
6 - Une manière de mettre un terme ou d'empêcher toute discussion
7 - Une manière de considérer sa religion comme supérieure à tout et au-dessus de tout
8 - Une volonté de faire de la religion une chose sacrée et tabou
9 - Une attitude commune à toutes les religions et non à une religion en particulier
II LA CONTESTATION DE CETTE CROYANCE : L’INDIGNITÉ RADICALE DES RELIGIONS
1 - La contestation radicale de cette affirmation, une réalité diamétralement inverse
2 - Mais que veut dire cette notion d’indignité ?
3 - Respectabilité et dignité ne sont pas des principes ontologiques, liées à un en-soi
4 - Respect et dignité se méritent, ils résultent de ce qui est fait et acté
5 - Or, les religions ne respectent pas ce principe de respectabilité et de dignité
6 - Et ensuite, leur nature et leur fonctionnement sont indignes en eux mêmes
7 - L’indignité de toutes les religions, l’indignité de la religion comme principe
8 - L’objectivité et la sérénité de cette affirmation de l’indignité des religions
9 - Mais un principe d'indignité qui n’a de sens qu’aujourd’hui, il n’est pas rétroactif
III LES ÉLÉMENTS OBJECTIFS DE CETTE INDIGNITÉ
1 - Les éléments intrareligieux : la structure même des religions est problématique
- L’infondation des religions
- La nature illusoire et fausse des religions
- L’imposture des religions
- La relativité des religions
- La pensée magique au lieu de la pensée rationnelle
- Le ritualisme
- Elles sont des reliquats des âges primitifs et ignorants de l’Humanité
- ... etc.
2 - Les éléments anthropologiques : des anti-humanismes
- Les religions sont toutes des non-humanismes et souvent des anti-humanismes
- Leur finalité n’est jamais l’Homme, elles ne servent pas l’Homme mais leurs dieux
- Généralement, une conception négative de l’homme, de l’existence et du monde
- Il n’y a d’autres voies de vivre correctement que celle qu’elles prônent
- Leur opposition à l’épanouissement humain
- Leur déni et dévalorisation du corps - combien de religions ont fait du corps un problème
- Leur dévalorisation ou rejet du désir, du plaisir, de la joie et des bonheurs terrestres
- Leur rejet de l’émancipation humaine et de liberté individuelle
- Leur volonté de soumettre les hommes aux autorités religieuses, de commander leur vie
- La religion n’est pas un élément nécessaire ou vital à l’Être Humain
- Leur détournement de l’esprit humain, de la véritable spiritualité humaine
- ... etc.
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3 - Les éléments cognitifs : démission de la raison et voies de la déraison, les joies de l’apensance
- Elles favorisent la démission de la raison et de la pensée critique, autonome et libre
- Les religions reposent sur la croyance
- Les religions génèrent de la superstition
- Les religions sont des obscurantismes
- Les religions sont ennemies de la vérité
- Elles reposent sur des vérités posées dogmatiquement, donc incontestables
- Les détournent des chemins de la connaissance
- Elles maintiennent dans l’ignorance et l’inculture pour mieux maintenir leur emprise
- ... etc.
4 - Les éléments sociologiques : la nuisance historique des religions
- Des forces d’immobilistes
- Le refus du progrès
- Elles détournent de l’action réelle au profit de chimères métaphysiques et post-mortem
- Elles cultivent l’autoritarisme et la soumission aux élites religieuses
- Elles sont facteur d’immobilisme social, la sacralisation de l’ordre social établi
- L’irreligiosité des religions
- L’intégrisme et le fanatisme
- Sources de violences et de conflits
- ... etc.
5 - Les éléments existentiels : l’infantilisation de l’Être Humain
- Au lieu d’aider l’homme à grandir, elles le maintiennent dans l’immaturité existentielle
- Les religions sont des béquilles existentielles, qui très vite rendent impotents
- La foi est un auto-aveuglement
- La déresponabilisation historique et destinale de l’homme
- Le maintien dans l’illusion et les mentalités magiques
- La religion est principe d’aliénation à ces illusions
- ... etc.
IV CONCLUSION
1 - La triste réalité des religions et des croyants : leur absolue indignité
2 - L’appel à la dignité des religions, un argument pseudo-rationnel manipulatoire
3 - Ils sont indignes de la nature humaine et du monde, et ne sont donc pas respectables
4 - Le croyant est respectable en tant qu’Être Humain, pas en tant que croyant
5 - Le respect de la liberté de conscience n’est pas le respect des croyances
6 - La légitimité et le devoir de la contestation des religions au nom de la dignité humaine
ORA ET LABORA
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Document 1 : Beaucoup de créants parlent du respect de la religion d’autrui, ils invitent à reconnaître la
dignité des autres religions. Le texte suivant de Gandhi l’illustre bien. Mais en réfléchissant au-delà des
apparences de tolérance (chose toujours appréciable en soi), cet appel au respect et à la dignité des autres
religions souffre d’une grave problématique. Ce respect est proposé de l’intérieur même de la sphère
religieuse et en vertu de la croyance religieuse, non en vertu d’une objectivité de la dignité des religions. En
fait, dans ce système de références morales, respecter la religion de l’autre ne se fait pas parce que la
religion de l’autre est respectable en soi, mais parce qu’elle repose sur les mêmes fondements de croyance
que la sienne. La remettre en cause, la critiquer, reviendrait alors à rendre sa propre religion vulnérable à la
critique.
Je n’aime pas le mot tolérance, mais je n’en trouve pas de meilleur. La tolérance peut
impliquer la supposition, toute gratuite d’ailleurs, que la foi d’un autre est inférieure à la
nôtre, tandis que l’AHIMSA nous enseigne à conserver, pour la foi religieuse d’autrui, le
même respect que nous accordons à la nôtre - dont nous reconnaissons ainsi
l’imperfection. Cette admission sera facile pour celui qui cherche la vérité, pour celui qui
obéit à la loi de l’amour. Si nous étions parvenus à la pleine vision de la vérité, nous ne
serions plus des chercheurs, nous serions devenus un avec dieu, car la vérité est dieu.
Mais puisque nous n’en sommes encore qu’à chercher, nous poursuivons notre
recherche et nous sommes conscients de notre imperfection. Or, si nous sommes nous-
mêmes imparfaits, la religion telle que nous la concevons doit être imparfaite aussi. Nous
n’avons pas réalisé la religion dans sa perfection, de même que nous n’avons pas réalisé
dieu. Puisque la religion telle que nous la concevons est imparfaite, elle est toujours
susceptible d’évolution et de réinterprétation. Le progrès vers la vérité, vers dieu, n’est
possible qu’en raison de cette évolution. Toutes les croyances constituent des révélations
de la vérité, mais toutes sont imparfaites et faillibles... le fait d’accepter la doctrine de
l’égalité des religions ne fait pas disparaître la distinction entre religion et irréligion. Nous
n’avons pas l’intention d’encourager l’intolérance envers l’irréligion. Il incombe alors à
chacun de décider pour soi ce qui est religion et ce qui est irréligion. Si nous obéissons à
la loi de l’amour, nous ne ressentirons aucune haine pour notre frère irréligieux. Nous
l’aimerons au contraire et, par conséquent, ou bien nous l'amènerons a voir son erreur,
ou bien il nous fera comprendre la nôtre, ou bien chacun tolérera l’opinion différente de
l’autre. Gandhi (1869-1948)
Paroles de tolérance
Document 2 : Toutes les religions sont des anti-humanismes. En voici un exemple concernant les religions
chrétiennes.
Toutes les passions ont une période elles sont seulement néfastes, elles
rabaissent leur victime de tout le poids de la bêtise, - et plus tard, une autre, beaucoup
plus tardive, elles se marient à l'esprit, se «spiritualisent». Autrefois, à cause de la
bêtise de la passion, on faisait la guerre à la passion elle-même : on jurait sa perte, - tous
les monstres moraux anciens sont là-dessus d'accord : «il faut tuer les passions ». La
plus fameuse maxime de ce genre se trouve dans le Nouveau Testament, dans ce
Sermon sur la montagne où, soit dit entre parenthèses, l'élévation de la vue fait
totalement défaut. C'est qu'il est dit par exemple, avec application à la sexualité : «si
ton œil entraîne ta chute, arrache-le (1)» ; par bonheur aucun chrétien ne suit ce
précepte. Anéantir les passions et les désirs à seule fin de prévenir leur bêtise et les
conséquences désagréables de leur bêtise, voilà qui ne nous paraît aujourd'hui qu'une
forme aiguë de bêtise. Nous n'admirons plus les dentistes qui arrachent les dents pour
qu'elles cessent de faire mal... Reconnaissons d'ailleurs en toute justice que l'idée de
«spiritualisation de la passion» ne pouvait absolument pas être conçue sur le terrain qui a
donné naissance au christianisme. Car l'Église primitive luttait, on le sait, contre les
«intelligents» au bénéfice des “pauvres en esprit” : comment attendre d'elle une guerre
intelligente contre la passion ?
- L'Église combat la passion par l'excision : sa pratique, son «traitement» c'est le
castratisme. Jamais elle ne demande : «comment spiritualiser, embellir, diviniser, un
désir - de tout temps elle a insisté, dans sa discipline, sur l'extirpation (de la
sensualité, de l'orgueil, de la passion de dominer, de posséder et de se venger). Or
attaquer les passions à la racine, c'est attaquer la vie à la racine : la pratique de l'Église
est hostile à la vie.Friedrich Nietzsche (1844-1900)
Crépuscule des Idoles (1888)
(1) Évangile de Marc, 9: 47
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