Le Symbole du Lotus | Horizons Théosophiques - Webzine de la Loge Unie des Théosophes de Paris
hiérarchies divines, la montagne des dieux]. Les quatre anges ou génies des quatre points
cardinaux célestes (les Maharajah des
Stances
[de la
Doctrine Secrète
]) reposent chacun sur un lotus. Le lotus est la double nature de l’hermaphrodite Divin et
humain, étant, pour ainsi dire, bisexué.
« Pour les Hindous, l’esprit du Feu (ou la Chaleur) qui éveille, fructifie, et développe en formes
concrètes tout ce qui (à partir de son prototype idéal) est né de l’EAU ou de la Terre
primordiale, émana Brahmâ. La fleur de lotus, représentée comme poussant du nombril de
Vishnou – le Dieu reposant sur les eaux de l’espace et son Serpent d’Infinité – est l’allégorie la
plus pittoresque qui n’ait jamais été faite : l’Univers émanant du Soleil central, le POINT, le
germe à jamais caché. Lakshmi, qui est l’aspect féminin de Vishnou (1), et qui est aussi
appelée Padma, le lotus, est de la même manière figurée comme flottant lors de la « Création »,
sur une fleur de lotus, et lors « du barattage de l’océan » de l’espace, elle jaillit de la « mer de
lait », comme Vénus de l’écume. […]
« L’idée derrière ce symbole est très belle, et elle montre, un peu plus, sa même parenté dans
tous les systèmes religieux. Que ce soit sous l’aspect d’un lotus ou d’un nénuphar, il indique
une même idée philosophique – à savoir, l’émanation de l’objectif à partir du subjectif, l’idéation
divine passant de l’abstrait au concret ou à la forme visible. Car, dès que la TÉNÈBRE – ou
plutôt ce qui est « ténèbres » pour l’ignorant – a disparu dans son propre espace de Lumière
éternelle, ne laissant derrière elle que son Idéation divine manifestée, les LOGOI créateurs
eurent leur entendement éveillé, et virent dans le monde idéal (jusqu’à présent caché dans la
pensée divine) les formes archétypales de tout, et il se mirent à copier et construire, ou
façonner, à partir de ces formes modèles évanescentes et transcendantes.
(1) Lakshmi est Vénus-Aphrodite, et comme cette dernière, elle jaillit de l’écume de l’océan
avec un lotus dans sa main. Dans le Rāmāyana elle est appelée Padma.
(Trad. The Secret Doctrine, vol. I, pp. 379/80, éd. originale anglaise).
Le Lotus et la création du monde
« Brahmâ est une déité secondaire, et comme Jéhovah il “se meut sur les eaux”. Il est le dieu
créateur, et dans ses représentations allégoriques à quatre têtes, il correspond aux quatre
points cardinaux. Il est le démiurge, l’architecte du monde. « Dans l’état primordial de la
création », nous dit Polier dans sa Mythologie des Indous, « l’univers rudimentaire, submergé
dans l’eau, reposait dans le sein de l’Éternel. Surgissant de ce chaos et de ces ténèbres,
Brahmâ, l’architecte du monde, se balançait sur une feuille de lotus qui flottait (se mouvait ?)
sur les eaux, incapable de discerner autre chose que l’eau et les ténèbres. » Ceci est très
proche de la cosmogonie Égyptienne, qui montre au commencement, Hathor où la Mère de la
Nuit (qui représente les ténèbres illimitées) comme étant l’élément primitif qui couvre l’abîme
infini, animée par l’eau et l’esprit universel de l’Éternel, et qui demeure seule dans le Chaos.
Comme dans les Écritures juives, l’histoire de la création commence avec l’esprit de Dieu et son
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