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FIN(S) DE VIE ET SYSTEME DE SANTE | DES ENJEUX POUR LE SYSTEM DE SANTE
système sanitaire et médico-social et,
pour les unités de soins palliatifs pour
accueillir les situations les plus com-
plexes.
Depuis la fin des années 1980, cer-
tains professionnels de santé et ser-
vices de soins ont orienté leur activité
en direction spécifiquement aux soins
palliatifs. Toutefois, seuls 5% des dé-
cès hospitaliers ont lieu dans l’une
des 108 unités de soins palliatifs, et
10% dans l’un des 4800 lits identifiés
de soins palliatifs (LISP) (Comité Na-
tional de Développement des Soins
Palliatifs, 2011).
La grande majorité des fins de vie et
des décès se déroulent donc dans les
services hospitaliers non spécialisés
en soins palliatifs, dans les maisons
de retraites et au domicile.
On le voit, la prise en charge des per-
sonnes en fin de vie ne relève pas –
loin s’en faut - d’un seul secteur du
système de santé : si les acteurs im-
pliqués dans le développement des
soins palliatifs jouent à l’évidence un
rôle très important dans
l’accompagnement des situations les
plus complexes et dans la diffusion
des repères cliniques et éthiques liés
à la fin de vie, les enjeux de la fin de
vie concernent tous les professionnels
confrontés à des patients atteints de
pathologies graves, aux personnes
âgées, et à l’expérience de la mort.
La plupart des spécialités médicales
sont concernées par la fin de vie et
par la mort. Les cancérologues, les
réanimateurs et les urgentistes, les
cardiologues et les internistes, les gé-
riatres et les neurologues sont, à
l’hôpital, les plus confrontés à ces
questions. L’enquête « Fin de vie en
France » menée par l’Ined montre
ainsi que 46% des cancérologues ont
certifié plus de 10 décès au cours des
trois mois précédent l’étude.
Les médecins généralistes sont éga-
lement amenés à accompagner des
patients en fin de vie, qu’ils soient
soignés à leur domicile, à l’hôpital, ou
en maison de retraite. Selon la litté-
rature existante, cette confrontation à
l’expérience de la mort est toutefois
beaucoup plus limitée qu’en milieu
hospitalier : les médecins généralistes
accompagnent, en moyenne, 3 à 4 pa-
tients en fin de vie chaque année.
Enfin, les professions paramédicales
(au premier rang desquelles les infir-
mières et les aides-soignantes) tra-
vaillent directement auprès de ces pa-
tients, quel que soit leur lieu de prise
en charge. L’expérience et le vécu de
ces professionnels est particulière-
La grande majorité des fins
de vie et des décès se dérou-
lent donc dans les services
hospitaliers non spécialisés
en soins palliatifs, dans les
maisons de retraites et au
domicile.