Au cours de la soirée, il est évoqué le métier d’ « assistants sexuels », interdit en France,
autorisé en Suisse par exemple. C’est un métier très encadré par un protocole très strict qui,
pour résumer, consiste à accompagner et à aider les handicapés moteurs à pouvoir avoir une
vie sexuelle, de manière concrète (en les installant dans un lit par exemple). Le Professeur
Giuliano remarque que son interdiction en France reflète bien la lourdeur du tabou qui existe
encore.
Une personne intervient et fait un parallèle sur la sexualité des personnes en situation de
handicap mental, notamment lorsqu’il faut les placer en institution spécialisée…
Monsieur Giuliano précise qu’il est plus « technicien » et que par conséquent, il y a des
domaines où il ne souhaite « se risquer » notamment à propos de la sexualité des handicapés
mentaux dans les structures d’accueil dont la problématique est encore différente, mais il
souligne qu’encore une fois, le sujet à propos de la sexualité des handicapés est tabou et ce
finalement, peu importe le handicap et qu’il est effectivement important de prendre
conscience de cela.
Un monsieur, Educateur Spécialisé, fait une intervention en racontant qu’au cours de ses
expériences, il avait remarqué l’importance de la parole. C’est à dire, que d’après lui, si la
parole, la communication entre le personnel soignant / encadrant et les personnes qui sont en
soin dans la structure ne se fait pas ou mal, cela se ressent immédiatement auprès des
malades. D’après lui, il est primordial de libérer la parole dans les structures car la qualité des
soins s’en ressent. Le bien être du patient ne peut que s’améliorer, et les soins n’en seront que
mieux acceptés, voir même plus efficaces dans certains cas.
Une femme en situation de handicap moteur intervient, voici un extrait du Mail qu’elle a
envoyé à la Maison de la Famille:
"... Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour cette belle initiative.
Il est dans notre société un certain nombre de sujets encore tabous, dont le silence qui les
entoure, provoque ou aggrave des blessures invisibles, et qu'il faut absolument combattre : la
sexualité des personnes en situation de handicap en fait partie, et chaque prise de parole sur
ce sujet constitue en soi une victoire.
Je tenais donc personnellement à vous en remercier, mais aussi à vous féliciter pour la qualité
du débat auquel nous avons pu participer.
Il reste bien sûr beaucoup à dire et à faire... sur ce sujet, comme sur d'autres qui lui sont
proches : le regard des autres, l'image du corps, la maternité, la femme handicapée, le
handicap dans la fratrie, etc. je reste bien entendu à votre disposition pour en discuter avec
vous, si cela vous intéresse. ..."
Se pose alors la question par rapport à la maternité, notamment sur la faisabilité, le déroulement,
etc… Mr Giuliano précise que cela est possible et que cela se passe bien. Néanmoins les difficultés
sont là c’est évident. De la mise en route du bébé jusqu’à la naissance, ce sont des grossesses qui
quand elles se passent bien, se gèrent comme les autres. Mr Giuliano soulève cependant le problème
entre autre, du manque de matériel adapté comme par exemple une table d’accouchement pouvant
accueillir une femme en situation de handicap moteur et son bébé.
Une maman d’un garçon de 8 ans, elle même en situation de handicap moteur, intervient en disant
que oui c’est possible, elle est d’ailleurs avec l’heureux papa qui peut témoigner. Elle explique
rapidement son parcours et effectivement, précise qu’elle a eu un accouchement et une grossesse
qui se sont déroulés sans (trop) de difficultés.
La soirée se termine avec des échanges entre Madame Sabatier et quelques personnes du public.