En France, il existe environ 30 % de consommateurs de benzodiazépines sur une année et
11,2 % de consommateurs réguliers.
La moyenne de prescription des anxiolytiques est d'environ 4 ans.
La réponse la plus fréquemment adaptée pour traiter un trouble anxieux, qui touche 15 % de
l'activité médicale d'un spécialiste de médecine générale, est la prescription de
psychotropes. Cette réponse, pragmatique et souvent efficace à court terme, pose des
problèmes évidents de dépendance, surconsommation, effet iatrogène à moyen terme.
Il semble évident que, proposé sur une durée suffisamment longue et dans un cadre
structuré, comme peut le permettre la cure thermale, le sevrage de BZD a de réels atours
pour être effectif.
Le thermalisme psychiatrique peut représenter un modèle de prise en charge bien structurée.
Il permet de mettre en adéquation, dans le cadre de groupes de patients encadrés par un
psychologue formé aux TCC, un suivi médical du sevrage, une psychoéducation inspirée des
techniques cognitivo-comportementales renforcé par l'effet naturel d'un groupe de patient.
Enfin, la balnéothérapie, par son activité anxiolytique et sédative démontrée, peut
représenter un traitement substitutif naturel et essentiel au moment de la réduction
thérapeutique.
Nous présentons ici le protocole relatif au sevrage de benzodiazépines et les premiers
résultats communiqués par le centre épidémiologique référent.
Dans le contexte des résultats obtenus, dans l'étude STOP-TAG, la mise en place d'un
protocole permettant le sevrage de benzodiazépines a été réalisée dans le cadre d'une étude
nommée SPECTh (Sevrage de Psychotropes par Education psychothérapique en Cure
Thermale) dont le promoteur est l'AFRETh (Association Française pour la REcherche
Thermale) et le médecin coordonnateur, le Docteur Olivier Dubois (Saujon).
Un conseil scientifique autour des Prs Jean Pierre Olié (Paris), Philip Gorwood (Paris), Jean Pierre
Lépine (Paris), Roger Salamon (Bordeaux), a été mis en place.
L'objectif était l'obtention d'un sevrage de psychotropes assuré par un suivi médical, un suivi
psychothérapique et motivationnel, un programme balnéothérapique dont le but était l'aide à la
substitution thérapeutique avec ateliers psychoéducatifs pour groupes de patients.
Seuls des patients surconsommateurs chroniques, stables et motivés à la réduction du traitement ont
été sélectionnés pour ce protocole.
Le critère de jugement principal était l'évaluation de la consommation de benzodiazépines 6 mois
après la fin de la cure comparativement à la consommation initiale.
70 patients ont ainsi été recrutés.
Les résultats sont en cours d'évaluation et devraient présentés dans les prochains mois.