Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 12/2004
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Céphalées et migraine
Anna-Christina Zysset
La manière de travailler du médecin-dentiste est caractérisée par un nombre limité de dépla-
cements et de changements de position, elle est confi née à un espace restreint autour du fauteuil.
Les différentes positions de travail sont reliées les unes aux autres par des mouvements auto-
matisés de faible amplitude. Le champ d’activité dans la bouche du patient est d’un accès
diffi cile et, notamment lorsque le patient est positionné peu favorablement, il n’est visible qu’en
partie. Il ne faut donc pas s’étonner si de nombreux médecins-dentistes se plaignent de cépha-
lées ou de douleurs dans la région de la tête et de la nuque. La position de travail assise, qui
permet de soulager la colonne vertébrale, est cause, elle aussi, de douleurs plus fréquentes dans
la région de la tête et de la nuque.
Les maux de tête sont un problème des
plus ordinaires. De nombreuses études
épidémiologiques récentes montrent que
les céphalées occupent la première place
parmi les affections les plus courantes. A
l’âge scolaire déjà, les maux de tête appa-
raissent parmi les plaintes les plus sou-
vent signalées par les enfants. Plus de la
moitié des êtres humains souffrent de
céphalées de tension, un bon dixième de
migraine. Nombreux sont ceux qui souf-
frent même des deux affections. On dis-
tingue actuellement plus de 200 différen-
tes formes de maux de tête. Les médecins-
dentistes, de même que le personnel de
leur cabinet, devraient donc, à titre pro-
phylactique, pratiquer régulièrement le
sport, de même que des exercices spéci-
ques de gymnastique, afi n de renforcer
leur musculature et pour la détente en
général.
musculo-squelettique. Dans le pire des
cas, la capacité de travail du médecin-
dentiste sera limitée, voire même parfois
défi nitivement compromise.
En 1997, des membres de l’association
régionale de Cologne de la chambre des
médecins-dentistes de Rhénanie du Nord
ont été soumis à un questionnaire au sujet
de leur état de santé actuel, de la fré-
quence des plaintes au niveau corporel et
des conditions de travail en ce qui con-
cerne l’ergonomie. Dans cette étude, près
de 70 pour cent des médecins-dentistes
se plaignaient de douleurs corporelles
qu’ils attribuaient à leur activité astrei-
gnante. Parmi celles-ci, l’incidence très
élevée des douleurs du dos, de la nuque
et des épaules était mentionnée. Le mal
de tête, une maladie professionnelle!
Dans sa qualité de responsable de ses
collaborateurs, le médecin-dentiste doit
s’efforcer, par tous le moyens, d’assurer,
grâce à une excellente ergonomie, le bien-
être de la totalité de ses assistants dans le
cabinet. Le travail au fauteuil ne permet-
tant que peu de changements de position,
l’entraînement à des techniques de re-
laxation, tant par le propriétaire du cabi-
La menace qui pèse sur les
médecins-dentistes en particulier
Le déroulement du travail en médecine
dentaire, se répétant de jour en jour et au
cours des années, est la cause de plaintes
telles que des contractures et des douleurs
musculaires. Celles-ci, de leur côté, peu-
vent entraîner de violentes céphalées. Le
problème peut devenir de plus en plus
sérieux au cours des années et conduire
à des lésions permanentes du système
Relaxations musculaires progressives selon Jacobsen
Cette technique a été développée aux Etats-Unis, en 1938 déjà. Elle vise à un état de
profonde relaxation, lié à un sentiment de détente interne et un grand bien-être. Le
système nerveux végétatif subit ainsi une infl uence positive. Les mécanismes cor-
porels perturbés par le stress retrouvent leur régularité et leur stabilité antérieures.
Ainsi, les maux de tête peuvent être évités d’emblée ou, au moins, atténués. Tous les
exercices se fondent sur des contractions et relaxations systématiques de l’ensemble
des groupes musculaires. Il est conseillé d’apprendre cette méthode sous une direc-
tion spécialisée compétente.
Training autogène
Il a été développé par le neurologue allemand Johannes H. Schultz (1884–1970). Un
effort de concentration ciblé permet d’infl uencer positivement le cerveau et le sys-
tème nerveux végétatif. On atteint ainsi un état de décontraction interne, plus de
sérénité et d’équilibre. Le but à atteindre est un état de détente général. Le training
autogène devrait être exercé régulièrement, au début au moins une fois par jour
pendant un quart d’heure.
Yoga
Le yoga n’est pas une méthode, c’est une philosophie qui se fonde sur les traditions
religieuses indiennes. En passant par huit éléments elle doit conduire à l’illumination
qui libère. Grâce au yoga, on vise à atteindre une nouvelle évaluation de soi, on
devrait l’apprendre en bénéfi ciant des conseils d’un maître de yoga. Certains élé-
ments du yoga peuvent servir d’automédication contre les céphalées. L’un des huit
éléments de la philosophie du yoga est représenté par divers exercices corporels,
comme par exemple la respiration nasale alternée, dans laquelle on inspire en alter-
nance consciemment par une narine alors que l’on expire par l’autre, et ainsi de
suite.
Massages
Il s’agit d’une méthode à laquelle on recourt de façon quasi automatique. On se
masse les tempes lorsque, une fois de plus, on a mal à la tête. La façon correcte de
procéder est la suivante: Posez la pointe de l’index et du médius sur vos tempes.
Faites des mouvements circulaires de massage de vos tempes. Veillez à exercer une
certaine pression. Important: Le massage doit durer au moins cinq minutes. Au lieu
de la pointe des doigts, vous pouvez aussi vous servir de la paume de la main. Con-
tinuez en prenant la tête dans vos mains de telle façon que l’index et le médius
touchent le front et que le pouce se trouve dans la région de l’occiput. Procédez alors
à des massages de ces parties du corps avec le pouce et les doigts.
L’actualité en médecine dentaire
L’actualité en médecine dentaire
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 12/2004 1297
net que par son personnel, constitue un
important facteur de succès. On peut en-
traîner la relaxation grâce à des méthodes
diverses (voir encadreé).
Le marché des médicaments contre les
céphalées et la migraine, en particulier
dans le domaine de l’automédication, est
considérable …
Les médicaments contre
les céphalées et la migraine
En 1988, l’International Headache Society
a présenté un classement de plus de 180
formes différentes de céphalées en fonc-
tion de critères opératoires uniformes et
sans équivoque. Cela a permis aux entre-
prises pharmaceutiques actives au plan
international de procéder à la mise sur le
marché de substances se trouvant en
phase de développement. A la suite de
l’introduction du premier médicament
spécifi que actif contre la migraine (trip-
tan), il a aussi fallu organiser des campa-
gnes d’information de grande envergure
à l’intention des médecins, les prescrip-
teurs potentiels. Seuls un diagnostic et
une utilisation adéquats permettent d’évi-
ter qu’une utilisation non adaptée soit la
cause d’effets indésirables, voire de ris-
ques pour les patients. En pratique, les
triptans se caractérisent par le fait qu’ils
agissent relativement vite et à tout mo-
ment de la crise. 60 à 70 pour cent des
patients constatent une amélioration si-
gnifi cative dans un délai de deux heures
après la prise du médicament. Ces médi-
caments innovants luttent non seulement
contre les céphalées, mais agissent égale-
ment contre les phénomènes d’accompa-
gnement, tels que la sensibilité à la lu-
mière et au bruit, ainsi que les nausées et
les vomissements. Les patients qui recou-
rent à un triptan peuvent en général re-
noncer à prendre un antiémétique. Dans
de rares cas, les triptans provoquent des
sentiments d’oppression, ils ne doivent
donc pas être prescrits à des patients ma-
lades du cœur.
Triptans
Une classe de médicaments dont la struc-
ture chimique se rapproche de celle du
neurotransmetteur sérotonine et qui ont
fait leurs preuves dans le traitement des
crises de migraine moyennement graves
et graves.
Comment distinguer les céphalées
de tension de la migraine?
Les maux de tête de tension peuvent
survenir de façon épisodique (moins de
180 jours au cours d’une année) ou chro-
nique (plus de 180 jours en une année). Ils
sont parfois accompagnés par des trou-
bles du sommeil, des vertiges, des nausées
et des troubles de la vue. A la différence
de la migraine, ces phénomènes d’accom-
pagnement sont relativement rares. Les
céphalées de tension sont provoquées
notamment par le stress, l’arthrose dans
la région de la colonne cervicale, le man-
que de sommeil, ainsi que des efforts
exagérés au niveau des yeux.
La migraine est un trouble biologique de
la fonction du cerveau, déclenché par une
particularité génétique au niveau de la
neurotransmission cérébrale. On distin-
gue la migraine avec aura de celle sans
aura. La migraine sans aura se présente
en général sous la forme d’une crise avec
des céphalées pulsatiles, elle a des phéno-
mènes d’accompagnement tels que nau-
sées, vomissements, sensibilité à la lu-
mière et au bruit. Dans la migraine avec
aura, les céphalées sont précédées par des
phénomènes irritatifs ou de défi cit neu-
rologique tels que troubles de la vision,
scintillements au niveau des yeux, paré-
sies, fourmillement dans les mains et les
pieds, ainsi que troubles de l’élocution.
Alors que les migraineux, au cours de
leurs crises, ne sont en mesure de tra-
vailler que partiellement ou même pas du
tout, la plupart des patients souffrant de
céphalées de tension peuvent poursuivre
leur activité professionnelle.
Un conseil: Pour éviter que des maux de
tête occasionnels ne deviennent chroni-
ques, recherchez l’ergonomie la plus fa-
vorable sur votre lieu de travail et faites en
sorte de trouver un bon traitement pré-
ventif. Un cours pour toute l’équipe du
cabinet, voilà qui serait une excellente
idée de cadeau de Noël. Q
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 12/2004
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L’actualité en médecine dentaire
Par souci de protection de l’homme et de
l’animal, les autorités surveillent tous les
produits thérapeutiques – médicaments et
dispositifs médicaux. Swissmedic, l’Insti-
tut suisse des produits thérapeutiques,
garantit que seuls des produits thérapeu-
tiques de qualité, sûrs et effi caces, sont
mis en vente. Instance de contrôle offrant
activement des conseils, Swissmedic cons-
titue le centre suisse de compétence en
matière de produits thérapeutiques con-
tribuant pour une large part au maintien
de la qualité, élevée, du système de la
santé publique. En ce qui concerne les
autorisations de mise sur le marché de
nouveaux produits thérapeutiques, Swiss-
medic se réfère aux critères internationaux
en vigueur. En d’autres termes, les médi-
caments ne peuvent être commercialisés
en Suisse que lorsque leur sécurité, leur
effi cacité et leur qualité sont suffi samment
attestées et vérifiées. Pour ce qui est des
dispositifs médicaux, Swissmedic veille à
leur sécurité, par des mesures ciblées de
surveillance du marché, par l’information
et par une collaboration internationale
réglée par traité.
L’éventail des activités est déterminé par
les besoins des partenaires. Parmi les
principaux groupes cibles fi gurent les pa-
tients, les consommateurs, l’industrie des
produits thérapeutiques, le corps médical,
les autorités publiques et les organisations
en Suisse et à l’étranger ainsi que les mé-
dias.
Pour des considérations de sécurité, à la
suite d’une analyse intermédiaire, l’entre-
prise Merck Sharp & Dohme-Chibret a
retiré le 30 septembre 2004, au niveau
mondial, son médicament Vioxx® (rofe-
coxib). Ce médicament, soumis à ordon-
nance, mis sur le marché en 1999, était
utilisé avec satisfaction par un nombre
considérable de patients pour lutter con-
tre les douleurs. Le retrait de cet antirhu-
matismal non stéroïdien (AINS), inhibi-
teur sélectif de la COX-2, fait reculer de
plusieurs années les possibilités thérapeu-
tiques dans la lutte contre la douleur. De
plus, la question se pose du possible re-
trait prochain d’autres produits thérapeu-
tiques de la même classe.
La rédaction a voulu savoir ce que Swiss-
medic entreprend pour assurer la sécurité
des patients.
Exigences pour l’autorisation de
mise sur le marché
En Suisse, les médicaments ne peuvent
être mis sur le marché qu’après avoir été
approuvés par Swissmedic.
Au nombre des médicaments soumis à
autorisation fi gurent:
les médicaments synthétiques à usage
humain et soumis à ordonnance
les médicaments synthétiques à usage
humain et non soumis à ordonnance
les médicaments complémentaires et
phytothérapeutiques
les médicaments biotechnologiques
les médicaments vétérinaires
les vaccins et produits sanguins
Il revient à l’entreprise qui entend mettre
sur le marché un produit, d’engager la
procédure d’autorisation. Une expertise
de qualité est coûteuse et s’étend sur
plusieurs mois. La demande déposée par
Source: abda.de
Médicaments sur Internet
La possibilité d’acheter des médica-
ments sur Internet constitue un nou-
veau risque au niveau de la santé pu-
blique. Les anamnèses sur base de
questionnaires et les diagnostics en
ligne posent sans conteste des problè-
mes. L’Internet ne peut en aucune ma-
nière remplacer une consultation indi-
viduelle et un examen clinique par un
spécialiste qualifié.
A plusieurs reprises déjà, Swissmedic
a signalé les dangers de l’achat de
médicaments par l’intermédiaire du
World Wide Web. On constate fré-
quemment une qualité et une effi cacité
insuffi santes. En effectuant des contrô-
les, les autorités sont tombées à plu-
sieurs reprises sur des médicaments
non autorisés, dont la date d’utilisation
était dépassée, qui étaient sur- ou
sous-dosés ou qui contenaient d’autres
substances actives que celles déclarées.
La notice d’utilisation pour les patients
est souvent incomplète ou fausse, elle
n’est pas rédigée dans l’une des lan-
gues nationales. Il n’y a souvent aucune
notice d’utilisation. En conclusion: Ce-
lui qui achète à l’étranger des médica-
ments sur Internet s’expose à des ris-
ques pour sa santé.
Sécurité des médicaments en Suisse
Anna-Christina Zysset
Dans le numéro d’octobre de la Rev Mens Suisse Odondotonstomatol nous avons annoncé le
retrait du médicament Vioxx au niveau mondial. Dans notre numéro de novembre, nous signa-
lons des effets secondaires d’Aredia et de Zometa chez des patients souffrant de cancer. On
pourrait croire que la prise de médicaments est devenue plus dangereuse. Cette impression est
fausse: Grâce à la pharmacovigilance, des effets secondaires rares sont reconnus plus rapide-
ment, ce qui peut conduire au retrait de certains médicaments. En Suisse, c’est Swissmedic,
l’Institut suisse des produits thérapeutiques, qui veille à la sécurité des patientes et des patients.
Si l’Etat peut construire l’infrastructure nécessaire qui permettra l’usage correct des substances
médicamenteuses, c’est toutefois à chacun d’entre nous qu’incombe la responsabilité de leur
emploi correct.
L’actualité en médecine dentaire
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 12/2004 1299
le requérant doit être accompagnée de
tous les documents scientifi ques nécessai-
res à l’évaluation de la qualité, de l’effi cacité
et de la sécurité. Swissmedic commence
par vérifi er les documents sous l’angle
formel, puis, dans un deuxième temps, en
faisant appel à un collège indépendant,
vérifi e si la documentation envoyée par le
requérant atteste effectivement la qualité,
l’effi cacité et la sécurité du produit exigées
au plan international. L’accent est mis sur
un rapport bénéfi ce-risques favorable.
Cette étape de la procédure demande
6 mois environ, au cours desquels on
évalue, sur la base de la documentation
remise, les essais de laboratoire et les es-
sais cliniques préalablement effectués. En
outre, Swissmedic contrôle et corrige les
textes de l’information professionnelle et
de celle destinée aux patients (notice
d’emballage).
Lorsqu’un médicament a franchi toutes
les étapes et, par conséquent, les exigen-
ces suisses de qualité, d’effi cacité et de
sécurité satisfaites, il obtient l’autorisation
de mise sur le marché à certaines condi-
tions. Il convient de noter que, en fonction
des expertises d’autorisation, chaque mé-
dicament se voit classé dans une catégorie
de vente particulière:
A. remise sur ordonnance médicale ou
vétérinaire non renouvelable
B. remise sur ordonnance médicale ou
vétérinaire
C. remise sur conseil des professionnels
de la santé
D remise sur conseil spécialisé
E. remise sans conseil spécialisé
Cette classifi cation permet de garantir que
les patients seront correctement informés
et suivis. Par ailleurs, elle sert encore de
repère aux spécialistes et aux caisses ma-
ladie, après la phase de la procédure
d’autorisation, pour l’utilisation adéquate
d’un médicament donné. Les produits de
qualité examinés sont distribués par des
personnes autorisées par l’intermédiaire
d’un canal de vente bénéfi ciant d’une
autorisation cantonale pour la vente au
détail.
Etudes cliniques
Avant d’autoriser la commercialisation
d’un médicament, Swissmedic vérifi e que
les règles de «bonnes pratiques cliniques»
(Good Clinical Practice [GCP]) sont res-
pectées lors des essais cliniques, et que,
tout particulièrement, la protection des
personnes participant aux essais et des
patients, est assurée. Tous les essais doi-
vent être pratiqués selon ces normes re-
connues au plan international, ainsi que
les exigences de régulation suisses addi-
tionnelles. Des critères de sécurité et effi -
cacité, ainsi que des bases éthiques sont
ainsi défi nis.
Un essai clinique doit démontrer ou con-
rmer les effets d’un médicament et/ou
mettre en évidence ses effets secondaires
dans le but d’assurer l’effi cacité et l’ab-
sence de risque.
Le système d’annonce des effets
indésirables médicamenteux
Malgré la multiplicité des analyses aux-
quelles un médicament est soumis avant
son enregistrement, certains risques rares
n’apparaissent qu’une fois que le produit
est commercialisé à une grande échelle et
consommé quotidiennement. La saisie
des annonces spontanées d’effets indési-
rables reste au plan mondial le meilleur
instrument de détection précoce de tels
problèmes.
L’industrie pharmaceutique doit signaler
au centre suisse de pharmacovigilance de
Swissmedic toutes les annonces d’effets
indésirables de médicaments qui lui sont
parvenues. Depuis presque trois ans, les
spécialistes (médecins, pharmaciens, dro-
guistes) sont également astreints à la
même obligation d’annonce. Ces indica-
tions sont évaluées dans les divisions de
pharmacologie et de toxicologie cliniques
des cinq centres hospitaliers universitaires
qui les réceptionnent à titre de centres
régionaux. L’annonce ainsi traitée est
transmise ensuite au centre de pharma-
covigilance de Swissmedic. La nouvelle
banque de données rend inutile toute
saisie ultérieure par Swissmedic. L’institut,
de son côté, veille à la transmission des
annonces à la banque de données inter-
nationale de l’Organisation mondiale de
la santé (OMS).
L’équipe de pharmacovigilance de Swiss-
medic saisit et apprécie soigneusement les
annonces de nouveaux risques. Si de tels
risques sont identifiés, Swissmedic prend
les mesures nécessaires. Parmi celles-ci
gurent l’adaptation de l’information sur
le produit thérapeutique par exemple en
rendant attentif à l’extension de la restric-
tion d’utilisation à un nouveau domaine
d’application, à la prise en considération
de nouvelles mesures de précaution, à de
nouvelles indications de posologie, et
d’autres, ainsi qu’à la modifi cation de la
catégorie d’autorisation (par exemple
passer à l’obligation de remise sur ordon-
nance) ou même au retrait du marché
d’un médicament.
Swissmedic et tous les fournisseurs de
prestations dans le domaine de la santé
s’efforcent par tous les moyens d’assurer
la sécurité des médicaments en Suisse. En
pratique, c’est souvent la compliance des
patients qui fait défaut. L’apparition du
World Wide Web a fait naître un nouveau
risqueQ
«Contrôle dentaire» 2005
Comme par le passé, en 2005 aussi, vous pourrez faire plaisir à vos jeunes patients
en leur offrant l’autocollant «contrôle dentaire». Cet autocollant ressemble de près,
par sa forme et sa couleur, à la vi gnette autoroutière, ce qui réjouit particulièrement
les enfants.
Comme chacun le sait, il s’agit de renforcer, au sein de
la population, la prise de conscience de la né-
céssité d’un contrôle annuel au moins chez le
médecin-dentiste.
Vous recevrez l’autocollant au prix de 10 centimes
par pièce* (plus frais d’envoi), en passant votre
commande à la:
Centrale romande de documentation SSO
Rue des Amis 5
Case postale 181, 1018 Lausanne 18
Fax 021/351 90 51
* Commande minimale de 50 pièces.
L’actualité en médecine dentaire
Rev Mens Suisse Odontostomatol, Vol 114: 12/2004 1301
Lorsque surgit un litige, il ne surgit pas
pour rien et avant de s’indigner, il y a lieu
de s’interroger sur un certain nombre
de raisons possibles, car il y en a; en effet,
le litige ne prend pas naissance comme
Vénus de l’écume de la mer.
actuelle qu’il y a une forte recrudescence
de réclamations et de litiges entre les
patients et leurs médecins-dentistes. Et
pourtant, ces cas étaient vraiment très
rares il y a une quinzaine d’années encore;
et lorsqu’ils surgissaient, ils étaient réglés
de façon simple et rapide dans la quasi-
totalité des cas.
Mais il faut bien en prendre conscience,
cette époque est terminée et nous nous
trouvons en face d’une situation nouvelle
qui n’épargnera aucun d’entre nous. Nous
sommes au centre d’une vague de récla-
mations, de contestations d’honoraires,
de discussions agressives sur les travaux
entrepris ou sur les soins prodigués. Et
tout cela, parce que nos patients ont été
mal informés, dans la plupart des cas.
Vous pouvez me répondre qu’il y a quinze
ans, ce même manque d’information ne
produisait pas les mêmes effets. C’est vrai.
Il faut donc chercher ce qui a changé et le
pourquoi de ce changement. Je ne crois
pas me tromper en disant que cet état
d’esprit nous vient d’Amérique avec les
dix ans habituels pour franchir l’Atlan-
tique.
Le litige est alors une sorte de constat
d’échec. Mais cet échec n’est pas néces-
sairement imputable chaque fois au pra-
ticien, à cause de sa maladresse ou de sa
malchance, ou aussi à cause de son man-
que de psychologie. Ce sont de nombreux
autres facteurs qui peuvent être généra-
teurs de confl its et par conséquent
d’échecs.
Les conséquences juridiques, quand il y
en a, dans ces accidents ont été traitées
par maître Fischer; il n’y a donc pas lieu
d’y revenir et d’ailleurs les législations
cantonales, lorsqu’elles en sont requises,
traitent chacune de ces questions de façon
particulière. Il est donc diffi cile ou impos-
sible d’établir une doctrine générale en la
matière.
Si chaque praticien, au début de sa car-
rière, prenait la peine de bien connaître le
code de déontologie, il pourrait déjà éviter
un nombre appréciable de contestations.
On est bien obligé de constater à l’heure
Je m’explique.
Alors qu’en 1960, la plupart des praticiens
pouvaient vraiment s’attendre à pratiquer
toute leur vie sans avoir à en découdre
avec un tribunal, aujourd’hui la propor-
tion est bien différente et l’on pense aux
USA, où un praticien sur sept a la certi-
tude de devoir faire face à une plainte
pour faute professionnelle.
Voici un cas précis: en 1975, un de nos
confrères, le D
r
Léonard Tolley, 58 ans, et sa
femme ont été condamnés à verser une
indemnité de 1 685 000 dollars à un de leurs
patients. Ce patient avait eu un accident
d’auto et l’intervention pratiquée par nos
confrères avait aggravé la situation.
En Californie, en l’espace de deux ans,
soit en 1974 et 1975, on peut compter
treize jugements se terminant par des
indemnités de 1 million de dollars. Il
s’agit surtout de médecins et de chirur-
giens, mais les médecins-dentistes ne
sont pas oubliés.
Un certain public s’est rendu compte de
la sévérité des juges et il n’hésite pas à
s’adresser à la justice pour tenter d’obtenir
Pour terminer cette deuxième année
d’existence des «Clins d’œil du passé»,
votre humble serviteur a choisi un
texte de notre confrère Roger Joris
sur le scénario le plus désagréable des
relations entre le praticien et ses pa-
tients: les échecs et leurs conséquen-
ces. Force est de constater que chacun
de nous y est confronté dans un nom-
bre variable de cas, nonobstant notre
constante recherche de soins de qua-
lité. Or, comme l’auteur fait remarquer
à juste titre, «un litige ne surgit pas
pour rien et avant de s’indigner, il y a
lieu de s’interroger sur un certain
nombre de raisons possibles … en ef-
fet, le litige ne prend pas naissance
comme Vénus de l’écume de la mer
A noter que les réfl exions de notre fi -
dèle chroniqueur ont paru à l’origine
dans la Rev. mens. suisse Odonto-sto-
matol. 87: 842, 1977. Je vous donne
d’ores et déjà rendez-vous l’année
prochaine.
Thomas Vauthier
CLIN D’ŒIL DU PASSÉ
Aspects juridiques et cliniques des échecs
en médecine dentaire
Roger Joris, Genève
Transcription, rédaction et illustrations de Thomas Vauthier
Le nombre des confl its entre médecins-dentistes et patients augmente chaque jour et à une
cadence que l’on peut qualifi er d’inquiétante. Il n’est plus de mise d’en faire seulement la
constatation, mais il faudrait en découvrir les raisons. Il devient indispensable de modifi er le
comportement du praticien en face de son patient; car ce dernier a des exigences qui peuvent
être tout à fait légitimes. Vouloir l’ignorer, c’est courir au-devant de confl its et d’échecs; et, ce
qui est plus grave encore, c’est apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui voudraient «mâter»
cette profession encore libérale. N’oublions pas que pour beaucoup de gens, l’exercice de la liberté
est un défi insupportable. C’est notre comportement plus ou moins psychologue qui nous per-
mettra d’éviter la mise sous tutelle de toute la profession, soit par l’Etat, soit par les systèmes
d’assurance.
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