doigt à ressaut

publicité
Centre Chirurgical Émile Gallé
http://beta.centre-chirurgical-emile-galle.fr/patient....
Pathologie de la main : le doigt à ressaut
Qu'est ce qu'un doigt à ressaut ou à ressort ?
Le doigt à ressaut est une affection très fréquente. Dans sa forme typique, il est responsable d'un
phénomène de blocage intermittent du tendon fléchisseur dans sa gaine (poulie). Il peut également se
traduire par des douleurs isolées, ou un blocage complet du doigt en flexion ou en extension.
Cela commence par une gêne douloureuse au niveau de la paume lors des mouvements de flexion et
d'extension d'un doigt, en règle générale plus importante le matin au réveil.
Tout le monde peut présenter un doigt à ressaut, même les bébés, mais ce sont les femmes d'âge moyen
qui sont le plus souvent atteintes.
Le diabète est un facteur de risque de doigt à ressaut.
Pour comprendre l'origine du doigt à ressaut il faut connaître la disposition anatomique des tendons
fléchisseurs au niveau des doigts et de la main. Ces tendons font suite au corps musculaire situé à
l'avant-bras. Ils traversent la paume et se terminent à l'extrémité des doigts. Pour permettre la flexion des
doigts, ils cheminent à la face palmaire de ceux ci dans une gaine digitale qui assure leur nutrition et leur
"lubrification". Cette gaine présente aussi des renforts fibreux extrêmement solides ou des poulies de
réflexion qui maintiennent plaqués contre les phalanges le tendon lors de la flexion du doigt et évite l'effet
"corde d'arc".
Ce système de tendon et de poulies est extrêmement ajusté et il suffit d'un petit épaississement du tendon
même très localisé pour entraîner un blocage. C'est ce qui se produit lors du doigt à ressaut : le tendon
s'épaissit localement et peut former un nodule qui a du mal à passer sous la poulie qui se trouve dans la
paume de la main.
Quelles sont les causes possibles des doigts à ressaut ?
Le plus souvent, il est dû à une inflammation de la gaine
synoviale qui entoure le tendon fléchisseur. Cette inflammation
peut créer un véritable nodule à l'intérieur du tendon qui va
progressivement constituer un obstacle mécanique à la
mobilisation du doigt. Ce nodule peut être perçu à la paume en
regard du pli de flexion palmaire distal.
L'origine en est parfois rhumatismale.
Il existe des formes où l'inflammation tendineuse est liée à des
gestes mécaniques répétitifs.
Un doigt à ressaut peut apparaître après la cure chirurgicale d'un syndrome du canal carpien sans toutefois
en constituer une complication.
Dans des cas plus rares :
• Le doigt à ressaut fait suite à une plaie partielle d'un tendon fléchisseur
• Il existe une forme particulière de doigt à ressaut, congénitale, se révélant dans la petite enfance.
Quels sont les symptômes du doigt à ressaut ?
1 sur 3
30/06/11 11:45
Centre Chirurgical Émile Gallé
http://beta.centre-chirurgical-emile-galle.fr/patient....
Typiquement en étendant le doigt il se produit un ressaut débloquant brutalement l'extension. Le diagnostic
est alors évident. La gêne est plus importante le matin.
A un stade ultérieur il faut parfois s'aider de l'autre main pour allonger complètement le doigt et le passage
est alors souvent très douloureux.
Le doigt peut parfois rester complètement bloqué en flexion.
Lorsque le phénomène est ancien et évolué, il peut déjà s'accompagner d'une raideur articulaire qui ne
rétrocédera pas avec le seul traitement du doigt à ressaut mais pourrait justifier d'un traitement spécifique.
Dans les formes anciennes les tendons sont parfois abîmés et peuvent nécessiter un geste de réparation.
Il peut concerner un ou plusieurs doigts dont le pouce, l'affection pouvant être, dans le temps, bilatérale et
symétrique. Plusieurs doigts ne sont pas forcément atteints au même moment.
Les examens complémentaires sont-ils nécessaires ?
Non, le diagnostic repose essentiellement sur la clinique et les examens complémentaires sont
habituellement inutiles.
Quel est le traitement du doigt à ressaut ?
Plusieurs traitements sont possibles :
• Le repos : pour les cas bénins et lorsque cela est possible, la mise au repos du doigt peut suffire à faire
disparaître les symptômes. Le repos consiste a éviter les travaux manuels et répétitifs.
• L'infiltration : elle consiste à injecter localement un produit corticoïde. Il s'agit d'un médicament
anti-inflammatoire dont l'effet est d'atténuer l'inflammation locale, et donc de faire dégonfler l'épaississement
tendineux. L'infiltration est douloureuse environ 48 heures et l'effet de l'infiltration est retardé de quelques
jours. Deux infiltrations à quinze jours d'intervalle sont souvent nécessaires.
• La chirurgie : le recours à la chirurgie peut être proposé en première ou deuxième intention. L'intervention
est réalisée sous anesthésie locale ou loco-régionale lors d'une courte hospitalisation ambulatoire, c'est à
dire que le patient ne dort pas à l'hôpital. L'intervention consiste à libérer le tendon.
En pratiquant une courte incision de quelques centimètres à proximité du pli de flexion en regard de la gaine,
on ouvre partiellement la poulie afin de faciliter de passage du tendon. Le geste est rapide (quelques
minutes) et l'effet immédiat et définitif.
Quelle est l'évolution habituelle ?
Après l'intervention il n'y a ni attelle ni rééducation et un simple pansement est conservé quelques jours. La
cicatrisation est complète en quinze jours. Dès la levée de l'anesthésie le blocage a disparu.
Il est conseillé de mobiliser activement le doigt opéré. Cette mobilisation doit être progressive, entreprise le
jour même de l'opération pour récupérer au plus tôt toute la flexion et surtout toute l'extension du doigt. Si
l'on hésite à retendre complètement le doigt, il y a un risque d'enraidissement secondaire rapide de
l'articulation.
Une difficulté à étendre le doigt est possible et peut persister pendant plusieurs semaines. Elle est plus
2 sur 3
30/06/11 11:45
Centre Chirurgical Émile Gallé
http://beta.centre-chirurgical-emile-galle.fr/patient....
fréquente dans les formes anciennes lorsque le tendon s'est abîmé. Si tel est le cas il peut être nécessaire
de porter en post opératoire une orthèse qui contribuera à redresser le doigt pour éviter l'ankylose articulaire.
La récupération est généralement complète au bout de trois semaines.
Quels sont les risques spécifiques ?
• La principale de ces complications est l'enraidissement du doigt, habituellement du fait d'une mauvaise
mobilisation de la part du patient en post opératoire immédiat. Rééducation et appareillages sont alors
nécessaires.
• Des adhérences peuvent se produire et limiter la course tendineuse, justifiant alors une rééducation
post-opératoire.
• Des cas d'infection responsable de phlegmons, de lésion nerveuse ou artérielle sont décrits dans la
littérature mais restent exceptionnels.
• Le doigt à ressaut, lorsqu'il se manifeste dans un contexte rhumatismal, s'accompagne souvent d'une
lenteur à la mobilisation d'un ou de plusieurs doigts, d'une sensation d'empâtement articulaire et d'une
lenteur au dérouillage matinal des doigts. Ceci est lié au processus rhumatismal lui-même et ne sera en rien
amélioré par le traitement ponctuel mécanique du phénomène de ressaut.
• L'infection est possible comme dans tout acte chirurgical mais se maîtrise assez aisément lorsque le
diagnostic est précoce : douleurs anormales, pulsatiles, gonflement et rougeur importante. Une nouvelle
intervention est parfois nécessaire.
• Une main gonflée, douloureuse, avec transpiration puis raideur est préoccupante (algodystrophie).
L'évolution est traînante, sur plusieurs mois ou années. Des séquelles sont possibles (douleurs résiduelles,
une certaine raideur des doigts et/ou du poignet, parfois même de l'épaule).
Votre chirurgien est le mieux placé pour répondre à toutes les questions que vous vous poseriez
avant et après votre intervention.
N'hésitez pas à lui en reparler avant de prendre votre décision.
Rédigé le : 20 juillet 2011 | Auteur : la rédaction
3 sur 3
30/06/11 11:45
Téléchargement