VACCINATION
6 ADOLESCENCE & Médecine • Juillet 2012 • numéro 4
2 doses vaccinales du ROR de la pre-
mière dose chez l’enfant à 12 mois et la
seconde dose avant 2 ans, afin de pro-
téger l’ensemble de la population et ob-
tenir un taux < 5 % de sujets réceptifs.
Le nombre de doses concernait ainsi
variablement les sujets selon l’âge.
bEn 2010
Les enquêtes de séroprévalence et
d’incidence de la rougeole ont montré
que 8 % des 19-30 ans étaient réceptifs
à l’infection. En prenant en compte
l’ensemble des données épidémio-
logiques actualisées, les perspectives
d’un rattrapage avec une 2e dose, il est
désormais recommandé à partir d’un
calendrier vaccinal simplifié par rap-
port à celui de 2005, de :
• Vacciner les enfants :
- avec une 1re dose de ROR à partir de
1 an, (9 mois s’il est gardé en collecti-
vité) ;
- avec une 2de dose de ROR avant 2 ans
(entre 12 et 15 mois en collectivité),
pour qu’il soit protégé.
• Vérier et proposer l’administration
de 2 doses de vaccin ROR pour toute
personne née après 1980.
• Respecter un délai d’un mois entre
les 2 injections.
• Proposer 1 dose de ROR pour les
personnes nées avant 1980, non
vaccinées et sans antécédent de rou-
geole (ou dont l’histoire est douteuse),
exerçant les professions de santé, en
charge de la petite enfance (en cas de
doute sur une vaccination ou sur une
rougeole, la vaccination peut être réa-
lisée sans contrôle sérologique).
• Proposer systématiquement, en
présence de cas groupés, des recom-
mandations vaccinales au sein même
des collectivités de vie associant la
vaccination post-exposition et rattra-
page vaccinal des sujets réceptifs.
DONNÉES DE
PHARMACOVIGILANCE
Le vaccin trivalent a un profil de sé-
curité d’emploi comparable à celui
de l’administration isolée des vaccins
monovalents. Des réactions bénignes
et transitoires au site d’injection sont
Figure 2 - Peau d’un patient 3 jours après l’infection.
©CDC/Dr.Heinz.F.Eichenwald
Tableau 1 - Proportion des cas déclarés selon le statut vaccinal
en 2008 et 2010.
2 doses 1 dose 0 dose
% de cas déclarés en 2010 3 12 84
% de cas déclarés en 2008 2 9 88
fréquentes. Une réaction fébrile > 39°C
est observée chez 5 à 15 % des sujets
vaccinés. Le risque de convulsions fé-
briles est de 30 cas/100 000 et de PTI
de 1 cas/30 000.
Les effets secondaires associent le plus
souvent une fièvre et une éruption cuta-
née débutant 5 à 12 jours après la vac-
cination. Le vaccin est efficace et bien
toléré. La protection complète n’est ob-
tenue qu’après 2 injections de ROR.
Il est remboursé à 100 % par l’Assu-
rance Maladie jusqu’à 18 ans, et au
moins à 65 % pour les autres assurés.
DIAGNOSTICS CLINIQUE ET
BIOLOGIQUE
bContage
Il s’agit d’une infection virale haute-
ment contagieuse, directement par voie
aérienne, à partir d’une personne ma-
lade, et plus rarement à partir d’objets
contaminés. La phase de contagiosité
s’étend de 5 jours avant l’apparition des
premiers symptômes à au moins 5 jours
après le début de l’éruption (Fig.2).
bManifestations cliniques
La durée d’incubation est de 10 à
12 jours. La phase d’invasion dure 2 à
4 jours associant une fièvre à 38,5°C,
une catarrhe oculo-respiratoire avec
malaise général et asthénie. Le signe
de Köplick est pathognomonique,
mais inconstant. Il apparaît vers la
36e heure mais disparaît après le début
de l’éruption.
Le délai moyen d’apparition de l’érup-
tion est de 14 jours après contage (7-
18 jours). Il s’agit d’une éruption ma-
culo-papuleuse qui débute à la tête,
s’étend progressivement de haut en
bas et vers les extrémités en 3 jours.
La rougeole est souvent une maladie
sans gravité accompagnée d’une as-
thénie durable, les complications les
plus fréquentes sont la diarrhée et les
otites moyennes aiguës.
Elle donne parfois lieu à des complica-
tions plus sévères dont la pneumonie
chez l’enfant (2 à 7 %) et l’encépha-
lite aiguë chez l’adulte (1/1 000). Les
formes compliquées concernent les
sujets de moins d’un an et de plus de
20 ans. Un cas de décès par encépha-
lite est survenue en 2009. En 2006, la
fréquence des décès en Europe était de
0,7/1 000 cas.
bDiagnostic biologique
La rougeole n’est pas la seule maladie
à éruption morbilliforme et nécessite,