Dermatologie
L’herpès orofacial : du
diagnostic au traitement
P.23 Cas clinique
L’encéphalite à anticorps
anti-récepteur au NMDA
P.26 Endocrinologie
Gynécomastie
de l’adolescent
P.10
OBÉSITÉ DES
ADOLESCENTS
Enjeux et
perspectives
de prise
en charge
P. 19
P.29
Scolarité deS
élèveS-patientS
SOCIÉTÉ
MODE
DEMplOi
LA REVUE DE LA DECINE POUR LES ADOLESCENTS JUILLET 2012 - VOL. 2 - N°4 - 8 e
LA REVUE DE LA MEDECINE POUR LES ADOLESCENT
JUILLET 2012 - VOL. 2 - N°4 - 8 e
SOMMAIRE
Directeur de la publication : Dr Antoine
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RÉDACTEUR EN CHEF
Dr Hervé Lefèvre (Paris)
• Conseiller scientifique
de la rédaction :
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• Comité de rédaction :
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Adolescence & MédEcInE
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Vaccination P. 5
Rougeole : vers une 4e vague épidémique ?
La vulnérabilité des 15-30 ans non protégés
Dr Hervé Lefèvre
EndocrinologiE P. 10
Gynécomastie de l’adolescent
Diagnostic et traitement médicochirurgical
Dr Claire Bouvattier, Dr Marc Mitrofanoff
diabétologiE P. 15
L’insulinothérapie chez l’adolescent diabétique
de type 1
Quelles sont les modalités existantes ?
Dr Hervé Lefèvre
Société P. 19
Scolarité des élèves-patients
Mode d’emploi
Dr Anne Allemandou, Christine Baveux
dErmatologiE P. 23
L’herpès orofacial
Du diagnostic au traitement
Dr Françoise Raynaud
caS cliniquE P. 26
L’encéphalite à anticorps anti-récepteur au NMDA
Une cause sous-estimée de psychose aiguë
chez l’enfant et l’adulte jeune
Dr Frédérique Beaudonnet, Dr Nathalie Garrec, Dr Annie Sfez,
Dr Arnaud Chalvon-Demersay
nutrition P. 29
Obésité des adolescents
Enjeux et perspectives de prise en charge
Dr Béatrice Jouret
on En parlE P. 9, P. 22, P. 25, P, 28
Une revue de presse de l’actualité scientique
Dr Elodie Morrison
abonnEmEnt P. 13
ÉDITORIAL
ADOLESCENCE & Médecine Juillet 2012 numéro 4 3
POUR UNE PRESCRIPTION
APAISÉE !
En écrivant l’article sur la récidive de l’épidémie de rougeole et sa
possible prévention par 2 doses chez tout sujet né après 1980, je
pensais à la simplicité du message transmis, au résultat à attendre
plutôt clair avec un vaccin connu et safe, mais aussi à comment
cette campagne de rattrapage pourrait-elle être acceptée par les
adolescents, les jeunes adultes et les médecins concernés ? Y aura-t-il,
comme avec la vaccination H1N1, résistance passive et populaire, où la
crainte individuelle d’un eet secondaire ou d’une manipulation a été
plus contagieuse que celle d’être infectée, et ce malgré les annonces
cash et parfois chocs véhiculées par les reportages, interview et articles
en tout genre.
Ainsi, la question des rapports bénéfice/risque individuel et bénéfice/
risque collectif est sans cesse posée et oscille selon les situations,
entre relation et crise de confiance. Cette crise, encore une, volontiers
collective est actuellement amplifiée par la révélation de scandales
“médico-financiers” à répétition. Pourtant, il serait bien naïf de penser
possible, à l’heure où un grand nombre de nos adolescents vivront
centenaires, de s’aranchir des investissements, du rôle moteur pour
la recherche, et de l’innovation thérapeutique de l’industrie. Le travail
entre patient, médecin et industrie doit se poursuivre selon les règles
établies et progresser vers plus de clarté et transparence pour garantir
l’intérêt de tous en restituant celui de chacun.
Et bonne lecture !
Dr Hervé Lefèvre
Rédacteur en chef
Pédiatre, Paris
« Le travail entre 
patient, médecin 
et industrie doit se 
poursuivre selon 
les règles établies 
pour garantir 
l’intérêt de tous en 
restituant celui de 
chacun. »
VACCINATION
ADOLESCENCE & Médecine Juillet 2012 numéro 4 5
ROUGEOLE :
VERS UNE 4e VAGUE ÉPIDÉMIQUE?
La vulnérabilité des 15-30 ans non protégés
Aujourd’hui, la rougeole n’est plus seulement une maladie de l’enfance.
On observe une recrudescence des cas de rougeole avec un décalage d’âge
au dépend des adolescents et des jeunes adultes. Ainsi, la moitié des cas en
2010 concernait les 15 ans et plus. Près d’un cas sur deux chez les 20-29 ans était hospitalisé. Au cours des dernières
semaines de décembre 2011, l’augmentation du nombre de cas déclarés de rougeole a fait évoquer la survenue d’une
possible 4evague épidémique en ce début d’année. La vigilance s’impose donc pour lutter contre, en vérifiant que toute
personne née après 1980 est bien protégée par 2 doses de ROR, et en ciblant tout particulièrement les 15-30 ans.
DONNÉES
ÉPIDÉMIOLOGIQUES
La rougeole est une infection à Morbilli-
virus dont l’homme est le seul réservoir.
Elle atteint dans le monde plus de 30
millions d’enfants, et reste la principale
cause de décès (875 000 décès par an)
par maladie à prévention vaccinale. En
2000, en Europe, 959 000 cas, dont 7 000
décès, étaient rapportés. La rougeole
est une des maladies virales les plus
contagieuses. Une personne atteinte
peut en contaminer de 10 à 15, par
comparaison à une personne grippée
qui en contaminera de 1 à 3.
En 1985, soit 2 ans après le début de
la vaccination antirougeoleuse, l’inci-
dence de la rougeole en France était
d’environ 300 000 cas par an. Elle a
progressivement diminué pour at-
teindre environ 10 000 cas en 2003
et moins de 4 500 en 2004. Depuis le
1er janvier 2008, plus de 22 000 cas de
rougeole ont été déclarés en France
(Fig. 1). La 3e vague épidémique de
grande ampleur a atteint son pic en
mars 2011. Pour l’année 2011, près
de 15 000 cas ont été notifiés (soit le
double du nombre de cas de l’année
précédente), parmi lesquels 16 ont
présenté une complication neurolo-
gique, 650 une pneumopathie grave
et 6 sont décédés. Ces années-là, près
d’un cas déclaré sur 3 était hospita-
lisé, et concernait alors dans plus de
8 cas sur 10 les moins de 1 an et sur-
tout les plus de 20 ans. C’est aussi
pour ces deux catégories d’âge que le
nombre de cas a augmenté.
Le réseau sentinelle a, en ce sens, ob-
servé que la proportion de patients
de plus de 10 ans est passée de 13 %
en 1985 à 62 % en 2002. L’âge médian
des cas était de 13 ans en 2008, et le
nombre de cas chez les plus de 30 ans
était quant à lui de 6 %. Cette recru-
descence en France est secondaire à
l’insuffisance de la couverture vacci-
nale. En ce sens, l’enquête sérologique
nationale réalisée en 1998 a montré
que 5 % de la population âgée de 15 à
19 ans n’était pas protégée contre la
rougeole à cette période.
L’étude des cas déclarés en 2008 et
2010 chez des sujets dont l’état vacci-
nal est connu montre (Tab. 1) que la
proportion de cas de rougeole chez
des sujets vaccinés avec une dose,
variait significativement avec l’âge et
concernait 22 % des adultes âgés nés
entre 1980 et 1991.
L’HISTOIRE DES
RECOMMANDATIONS
VACCINALES ANTI-
ROUGEOLE
b1983-2005
1983 signe le début de la couverture
vaccinale par une dose, diminution de
la circulation virale. Il y a constitution
d’une population réceptive.
1996, on recommande une seconde
dose de ROR dans le calendrier vaccinal,
rattrapage des 5 à 10 % des enfants vacci-
nés non pondeurs à la premre dose.
1997, il y a abaissement de l’âge de
vaccination entre 3 et 6 ans.
2005, la France participe au plan d’éli-
mination de la rougeole et de la rubéole
congénitale (OMS). On recommande
une administration plus précoce des
Figure 1 - Nombre de cas de
rougeole par an en France depuis
2007.
2007
0
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
16 000
2008 2009 2010 2011
Dr Hervé Lefèvre
Pédiatre, Paris
VACCINATION
6 ADOLESCENCE & Médecine Juillet 2012 numéro 4
2 doses vaccinales du ROR de la pre-
mière dose chez l’enfant à 12 mois et la
seconde dose avant 2 ans, afin de pro-
téger l’ensemble de la population et ob-
tenir un taux < 5 % de sujets réceptifs.
Le nombre de doses concernait ainsi
variablement les sujets selon l’âge.
bEn 2010
Les enquêtes de séroprévalence et
d’incidence de la rougeole ont montré
que 8 % des 19-30 ans étaient réceptifs
à l’infection. En prenant en compte
l’ensemble des données épidémio-
logiques actualisées, les perspectives
d’un rattrapage avec une 2e dose, il est
désormais recommandé à partir d’un
calendrier vaccinal simplifié par rap-
port à celui de 2005, de :
• Vacciner les enfants :
- avec une 1re dose de ROR à partir de
1 an, (9 mois s’il est gardé en collecti-
vité) ;
- avec une 2de dose de ROR avant 2 ans
(entre 12 et 15 mois en collectivité),
pour qu’il soit protégé.
Vérier et proposer l’administration
de 2 doses de vaccin ROR pour toute
personne née après 1980.
Respecter un délai d’un mois entre
les 2 injections.
• Proposer 1 dose de ROR pour les
personnes nées avant 1980, non
vaccinées et sans antécédent de rou-
geole (ou dont l’histoire est douteuse),
exerçant les professions de santé, en
charge de la petite enfance (en cas de
doute sur une vaccination ou sur une
rougeole, la vaccination peut être réa-
lisée sans contrôle sérologique).
Proposer systématiquement, en
présence de cas groupés, des recom-
mandations vaccinales au sein même
des collectivités de vie associant la
vaccination post-exposition et rattra-
page vaccinal des sujets réceptifs.
DONNÉES DE
PHARMACOVIGILANCE
Le vaccin trivalent a un profil de sé-
curité d’emploi comparable à celui
de l’administration isolée des vaccins
monovalents. Des réactions bénignes
et transitoires au site d’injection sont
Figure 2 - Peau d’un patient 3 jours après l’infection.
©CDC/Dr.Heinz.F.Eichenwald
Tableau 1 - Proportion des cas déclarés selon le statut vaccinal
en 2008 et 2010.
2 doses 1 dose 0 dose
% de cas déclarés en 2010 3 12 84
% de cas déclarés en 2008 2 9 88
fréquentes. Une réaction fébrile > 39°C
est observée chez 5 à 15 % des sujets
vaccinés. Le risque de convulsions fé-
briles est de 30 cas/100 000 et de PTI
de 1 cas/30 000.
Les effets secondaires associent le plus
souvent uneèvre et une éruption cuta-
e débutant 5 à 12 jours aps la vac-
cination. Le vaccin est efficace et bien
to. La protection complète n’est ob-
tenue qu’après 2 injections de ROR.
Il est remboursé à 100 % par l’Assu-
rance Maladie jusqu’à 18 ans, et au
moins à 65 % pour les autres assurés.
DIAGNOSTICS CLINIQUE ET
BIOLOGIQUE
bContage
Il s’agit d’une infection virale haute-
ment contagieuse, directement par voie
rienne, à partir d’une personne ma-
lade, et plus rarement à partir d’objets
contaminés. La phase de contagiosi
s’étend de 5 jours avant l’apparition des
premiers sympmes à au moins 5 jours
aps le début de l’éruption (Fig.2).
bManifestations cliniques
La durée d’incubation est de 10 à
12 jours. La phase d’invasion dure 2 à
4 jours associant une fièvre à 38,5°C,
une catarrhe oculo-respiratoire avec
malaise général et asthénie. Le signe
de Köplick est pathognomonique,
mais inconstant. Il apparaît vers la
36e heure mais disparaît après le début
de l’éruption.
Le délai moyen d’apparition de l’érup-
tion est de 14 jours après contage (7-
18 jours). Il s’agit d’une éruption ma-
culo-papuleuse qui débute à la tête,
s’étend progressivement de haut en
bas et vers les extrémités en 3 jours.
La rougeole est souvent une maladie
sans gravité accompagnée d’une as-
thénie durable, les complications les
plus fréquentes sont la diarrhée et les
otites moyennes aiguës.
Elle donne parfois lieu à des complica-
tions plus sévères dont la pneumonie
chez l’enfant (2 à 7 %) et l’encépha-
lite aiguë chez l’adulte (1/1 000). Les
formes compliquées concernent les
sujets de moins d’un an et de plus de
20 ans. Un cas de décès par encépha-
lite est survenue en 2009. En 2006, la
fréquence des décès en Europe était de
0,7/1 000 cas.
bDiagnostic biologique
La rougeole n’est pas la seule maladie
à éruption morbilliforme et nécessite,
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