La dermatite atopique, généralités et avancées

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La dermatite atopique, généralités et avancées physiopathologiques, traitements locaux
Juliette Mazereeuw Hautier, Stefana Balica
CHU Toulouse, service de Dermatologie,
E-mail : [email protected]
Introduction
La dermatite atopique (DA) fait partie des manifestations de l’atopie. Il s’agit d’une affection très
fréquente dont la prévalence varie entre 4 et 20% des enfants. Il n’existe pas de définition précise
pour la DA, le diagnostic étant posé sur plusieurs critères établis par Hanifin et Rajka et comportant
en particulier - lichénification des plis ou disposition linéaire des lésions chez les adultes, visage et
face d’extension des membres chez les enfants et les nourrissons, éruption récidivante et/ou
chronique, antécédents personnels et familiaux d’atopie (les critères majeurs).
Physiopathologie
L’origine est multifactorielle.
Les facteurs environnementaux comme les allergènes (pneumallergènes ou trophallergènes), les
infections bactériennes et virales (surtout à Staphylocoque doré et herpes virus) et mycologiques,
polluants, irritants sont des facteurs déclenchant ou aggravant les poussées. A ces facteurs
environnementaux s’associent des facteurs génétiques.
Les derniers années nous assistons à une augmentation de la prévalence de la DA qui est
probablement du à l’augmentation d’utilisation des produits d’hygiene (savon, pollution), surtout
dans les pays développées.
L’anomalie clé dans la dermatite atopique est une altération de la barrière naturelle de la peau.
La transmission de l’eczéma n’est pas encore bien établie. Plus de 20 gènes pourraient être impliqués
dans la transmission de la maladie. Récemment a été identifié le gène codant pour la filaggrine
comme occasionnant une susceptibilité au développement d’une DA.
La filaggrine est un composant protéique essentiel qui est abondante dans les couches superficielles
de la peau, et intervient dans la prévention de la déshydratation de la peau. La réduction ou
l'absence de cette protéine occasionne une peau sèche. Egalement, cette protéine empêche la
pénétration des allergènes, des produits chimiques toxiques ou organismes infectieux.
Il existe aussi dans la dermatite atopique des anomalies immunologiques avec une anomalie de la
balance Th1-Th2.
Traitements locaux :
*Le principe de traitement entre les poussées est de réaliser une correcte hydratation cutanée par
des émollients (sans parfum) et de réaliser une toilette avec des produits d’hygiène sans savon, sans
parfum sans lanoline. Eviter également, les produits à base de plantes. Le savon doit être de pH
neutre. La peur du parabens n’est pas scientifiquement justifiée.
*Le traitement local repose sur les dermocorticoïdes ou anti-inflammatoires non-cortisonés
(Tacrolimus). En fonction d’âge du patient, les DC utilisés sont de différentes forces. Il est important
de quantifier les pommades appliquées, en utilisant la règle de la phalangette (la quantité de
pommade appliquée sur la dernière phalange de l’index doit couvrir une surface d’eczéma de deux
mains) et de le poursuivre jusqu'à disparition des lésions. Le traitement doit être réalisé une fois par
jour, avec une application uniquement sur les lésions inflammatoires. Le traitement est à reprendre
dès l’apparition d’une nouvelle poussée.
Il existe un problème important concernant la corticophobie. Plusieurs patients et médecins ont une
vision critique sur le traitement par corticoïdes, du probablement à une faible connaissance des
règles exactes d’utilisation de ce traitement. Pas de CI sur le visage, siège et plis (mais avec
précaution).
Le tacrolimus est dans une deuxième intention, dans le cas de résistance au traitement par DC. Pour
l’application de tacrolimus il est nécessaire d’utiliser aussi la règle de la phalangette. Ce traitement a
l’AMM si > 2 ans, sous la prescription de dermatologue ou pédiatre seulement.
*antiseptiques – pas conseillé d’utiliser à titre systématique car sèche la peeau
*antibiotiques – en topiques, en cas de surinfection uniquement même si la peau de la DA est
colonisée par le staphylocoque auréus.
* antihistaminiques - si troubles du sommeil.
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