44 Association pour le Développement de la Podologie
B)
Résultats
1. Fréquence de visite selon l’âge des patients
L’âge des patients a une énorme influence sur la fré-
quence de visite. De manière générale, plus le
patient est âgé, plus il va consulter.
En effet, les jeunes de 25-34 ans consultent très peu,
seulement 10% d’entre eux sont déjà allés consulter
un pédicure-podologue.
Cette faible fréquentation est un chiffre que nous
retrouverions dans une population dite “saine”.
Avant ces rencontres, ils n’en ressentaient tout sim-
plement pas le besoin.
Le pourcentage va augmenter sensiblement dans la
tranche d’âge suivante. Chez les 35-64 ans, 32% des
patients interrogés vont consulter un podologue. Dans
cette tranche d’âge, il faut noter une forte proportion
de patients diabétiques de type II. En effet, ces patients
sont délicats à prendre en charge car très souvent
indisciplinés, et la gravité du diabète et ses contraintes
ont été longtemps sous estimées voire ignorées.
Sans surprise, le pourcentage le plus élevé se retrou-
ve dans les plus de 65 ans où 39% des patients
consultent régulièrement.
On note une augmentation des pourcentages avec
l’âge, mais ces chiffres restent quand même très
décevants.
2. Intérêt pour la pédicurie-podologie
Paradoxalement à ces résultats nettement insuffi-
sants, la pédicurie-podologie est considèrée comme
essentielle à la prévention des complications liées au
diabète. Nous retrouvons en effet 90% des réponses
positives.
3. Question du remboursement
Face à ces résultats totalement contradictoires, la
question du non-remboursement des soins apparaît
comme l’élément clef puisque 65% des patients
affirment qu’ils consulteraient davantage le pédicu-
re-podologue si une prise en charge des soins par la
Sécurité Sociale était mise en place.
Mais il existe encore 35% des patients pour qui cette
couverture n’aurait aucune influence sur leur com-
portement. Il faut donc chercher ailleurs ce manque
d’intérêt et de motivation pour un meilleur suivi par
un professionnel.
4. Rôle des médecins et diabétologues
Il est très surprenant d’observer que seulement 70%
des patients interrogés ont été informés et sensibili-
sés par leur médecin traitant ou diabétologue sur les
risques du pied diabétique.
Il y a donc 30% des patients qui découvrent l’impor-
tance d’une surveillance stricte et régulière de leurs
pieds, seulement lors de ces semaines d’enseignement.
C) Analyse et perception
De manière générale, les patients interrogés ont
manifesté un certain intérêt pour l’entretien et l’hy-
giène de leurs pieds au quotidien. La majorité
d’entre eux respecte déjà certaines règles dites
“essentielles” pour les individus diabétiques (12, 14).
Ces cours d’information et d’éducation destinés aux
patients diabétiques sont axés essentiellement sur
l’hygiène et la prévention des risques; ils permettent
sans doute de rappeler ces notions pour certains (la
majorité); de faire connaître une nouvelle facette de
cette pathologie pour d’autres.
Nous pouvons dégager de cette enquête 3 points
essentiels.
1. Contact privilégié lors de ces stages
Les patients ont été interrogés durant des semaines
d’enseignement destinés à des individus diabétiques.
Ce sont donc des patients qui cherchent à se rensei-
gner sur leur maladie et qui sont conscients pour la
plupart de l’intérêt d’un suivi médical et paramédi-
cal approprié.
Durant ces semaines, ils apprennent comment vivre
leur maladie au quotidien, comment gérer leur dia-
bète et les différents soins qu’il requiert. Ils sont donc
à l’écoute, et sont avides d’information sur les diffé-
rents éléments à surveiller lorsqu’on est diabétique.
Notre intervention colle donc exactement avec cette
gestion du quotidien, à la fois par le patient lui-
même et par l’équipe médicale qui l’entoure. Equipe
dont le podologue est un membre à part entière.
2. Le podologue, acteur essentiel dans la prévention et
le traitement de certaines complications
Du fait de l’apparition de certaines pathologies liées
au diabète, le pied va être surexposé. Le pied diabé-
tique est un pied à risques comme nous l’avons
signalé.
Il apparaît donc essentiel pour ces patients de réali-
ser des bilans podologiques réguliers afin de détec-
ter et de corriger certains troubles statiques (orteils
en griffe, effondrement de la voûte, hallux…) qui
peuvent nécessiter le port d’orthèses plantaires.
Des soins de pédicurie réguliers sont indiqués afin
de surveiller et de prévenir l’apparition de certaines
lésions aux conséquences souvent dramatiques.
3. Difficulté d’accès aux soins
Dans notre souci de développer une relation la plus
étroite possible entre le patient diabétique et notre