septembre 2009

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Pharma-News
Septembre 2009
Le journal de l'équipe officinale
Numéro 67
Sommaire
Editorial :
Nouveautés :
Les bons conseils…
MEFENACIDE° cpr sécables
STRATTERA°
Pour en savoir plus : Pilules et thrombose
Les vermifuges
Le diabète de type 1
En bref :
Tests :
Enfin un article sur l’acide méfénamique !
Nouveauté pour le traitement du THADA
Au delà de la presse,qu’en est-il vraiment ?
Est-ce utile de vermifuger à tout-va ?
Quelles différences avec le type 2 ?
PERINDOPRIL SANDOZ° - VERRUKILL°
C’est la rentrée, les tests ne sont plus des jeux…
L’image du mois :
Finies les mini-jupes !
© Pharma-News
page 1
Numéro 67, septembre 2009
Editorial
Idées reçues
Bien souvent en pharmacie, nous sommes confrontés aux remèdes de bonnes femmes mis en
avant par nos clients. Si nombre d’entre eux sont infondés, il arrive que certains reposent sur
de réelles actions médicalement prouvées de tel processus ou de telle substance. Il arrive
également que l’effet placébo d’une méthode soit suffisant.
Nous ne faisons pas dans le Pharma-News une revue systématique de ces croyances, mais
nous essayons de combattre certaines idées reçues. Car si nos clients fondent leurs pratiques
sur des habitudes héritées de leurs ancêtres, force est d’avouer que nous aussi, en tant que
praticiens de la santé, transmettons des conseils à nos clients fondés sur des formations reçues
dans le passé, mais plus forcément d’actualité. C’est ce que nous allons mettre en évidence
ici, notamment dans les articles sur le PONSTAN° (pardon, sur son générique ! Mais est-ce
que les jeunes savent encore que c’était du PONSTAN° ?) et sur les vermifuges.
Bonne lecture et bonne reprise à tous !
Pierre Bossert
Marie-Thérèse Guanter Germanier
Caroline Mir
Christophe Rossier
Martine Ruggli
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
MEFENACIDE° 500 mg comprimés pelliculés sécables
(acide méfénamique)
La maison Streuli remplace ses anciens
comprimés d’acide méfénamique par de
nouveaux comprimés sécables sans
phtalate 1. Encadré2
C’est l’occasion pour nous de faire le
point sur cet AINS largement prescrit,
aussi bien en médecine générale qu’en
médecine dentaire.
L’acide méfénamique (PONSTAN°, MEFENACIDE°, MEPHADOLOR°, SPIRALGIN°,
SPORTUSAL TABS°) fait partie de la famille des dérivés de l’acide anthranilique, comme
1
2
Courrier Streuli, 18 mai 2009
Office fédéral de la santé publique OFSP, février 2006
© Pharma-News
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Numéro 67, septembre 2009
l’acide flufénamique (ASSAN°, MOBILISIN°) et l’étofénamate (RHEUMON° gel,
TRAUMALIX°). Comme tous les AINS, l’acide méfénamique est utilisé pour différents types
de douleurs. Il est indiqué notamment en cas de douleurs moyennes à modérées telles que
maux de tête, douleurs dentaires, douleurs
Les phtalates 2 :
post-opératoires, dysménorrhées, etc., ainsi
Les phtalates sont des substances chimiques largement
qu’en cas de fièvre et d’arthrite chronique
utilisées dans d’industrie, notamment pour les
juvénile chez l’enfant. Son pouvoir antirevêtements de sol, les tuyaux, les câbles, les peintures,
inflammatoire est considéré comme léger 3.
les vernis et certains cosmétiques comme les vernis à
ongles et les laques pour les cheveux, car ils confèrent
aux matières plastiques souplesse et élasticité. Ils peuvent
également être employés comme lubrifiants, agents antimousse, solvants et comme excipients dans certains
médicaments : ils entrent dans la composition des
capsules gastro-résistantes.
Quelques phtalates (BBP, DBP) sont considérés comme
des perturbateurs endocriniens, bien que n’ayant qu’un
faible effet œstrogènique et n’étant absorbés qu’en
quantité infime par l’être humain.
Il n'est donc pas du tout évident que leur retrait, dans cette
nouvelle formulation du MEFENACIDE°, apporte
vraiment quelque chose. Cela ne suffit en tout cas pas,
selon nous, à rendre ce générique préférable à un autre
lors de la substitution du PONSTAN°.
Le mécanisme d’action de tous les AINS
passe par une inhibition générale de la
synthèse des prostaglandines (substances de
type hormonal ayant une action locale
ciblée). Etant donné que celles-ci sont
présentes dans de nombreux organes et que
leur fonction et leur régulation varient selon
la localisation, les effets résultant d’une
inhibition de leur synthèse sont très
nombreux 4. Ceci explique les effets
indésirables, parfois sévères, qui peuvent
être rencontrés dans pratiquement tous les
systèmes d’organes : cardio-vasculaire, rénal, gastro-intestinal et respiratoire.
Tous les AINS ayant le même effet contre la douleur, l’efficacité antalgique n’est pas un
critère de choix. Les AINS se différencient surtout par leurs effets indésirables et leur
pharmacocinétique qui conditionne la durée de leur effet 5. Le choix dépendra donc
principalement de la toxicité du produit, de sa durée d’action et de la réponse individuelle du
patient. En effet, la réaction à un AINS varie d’un individu à l’autre : un patient non
répondeur à un AINS peut répondre à un autre.
Reste à savoir quelle place attribuer à l’acide méfénamique face à la panoplie d’AINS
différents que nous propose l’industrie. Il ressort de différentes publications les données
suivantes 5:
- l’acide méfénamique ne présente pas d’efficacité supérieure aux autres AINS,
- il existe des AINS similaires du point de vue pharmacocinétique, moins toxiques
(ibuprofène, diclofénac, p.ex.),
- la gastrotoxicité de l’acide méfénamique est importante; en plus des effets indésirables
gastro-intestinaux habituels des AINS, il peut provoquer une entérite ou une colite
chez des patients sans prédisposition,
- l’acide méfénamique est toxique déjà avec un faible surdosage par rapport à la dose
maximale quotidienne et peut causer des convulsions.
Son usage encore fréquent, tant en médecine générale qu'en médecine dentaire, semble donc
plutôt se baser sur des (mauvaises) habitudes que sur l'évaluation du rapport bénéfice-risque
de ce médicament qui est plutôt défavorable.
3
Martindale, 32ème Ed., 1999
Forum médical suisse, 2006 ; 6 : 284-290
5
CQ PharmaSuisse, update 2009
4
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La posologie usuelle de l’acide méfénamique est de 500 mg trois fois
par jour chez l’adulte (ne pas dépasser la dose maximale de deux
demi-vie = 2–4 h
grammes
par jour) 6 et de 25 mg/kg/j en plusieurs prises (soit environ
durée de l’effet = 6 h
8 mg/kg/dose toutes les 8 heures) chez les enfants de plus de 6
élimination = 52% rénale
mois 3. L’acide méfénamique ne doit pas être administré aux enfants
en dessous de 6 mois. Les suppositoires ne devraient pas être utilisés au-delà de sept jours
consécutifs, afin d’éviter des irritations locales 6.
Acide méfénamique 5 :
En conclusion, lorsqu’un AINS est jugé nécessaire, l’ibuprofène reste le premier choix car,
tout en étant aussi efficace, il présente moins de risques gastro-intestinaux que les autres
AINS et, à faible dose (<1200 mg), il ne semble pas présenter de risques cardio-vasculaires.
MEFENACIDE° 500 mg – A retenir pour le conseil :
comprimés sécables sans phtalate
efficacité pas supérieure à celle de l’ibuprofène
toxicité gastro-intestinale importante
ne pas dépasser 2000 mg par jour
ne pas délivrer pour les enfants en dessous de six mois
STRATTERA° (atomoxetine) 7,8
STRATTERA°
est
médicament
nouvellement enregistré en Suisse pour
le traitement des troubles déficitaires de
l’attention avec hyperactivité (THADA)
chez l’enfant de plus de six ans et de
l’adolescent. Jusqu’à présent, seul le
méthylphénidate
(RITALINE°,
CONCERTA°) était reconnu pour cette
indication.
STRATTERA° est un inhibiteur de la
recapture de la noradrénaline. Dans ce
sens, il agit en augmentant la quantité de noradrénaline disponible dans le cerveau.
Contrairement au méthylphénidate, il n’est pas soumis au contrôle des stupéfiants. Il est
enregistré en liste A et est hors liste (HL).
Chez les enfants et les adolescents de moins de 70 kilos, le traitement doit être initié avec une
posologie de 0.5 mg/kg/j. Par la suite, une dose quotidienne de 1.2 mg/kg/j ne devrait pas être
dépassée. Chez les enfants et les adolescents de plus de 70 kilos, le traitement peut être initié
6
Compendium suisse du médicament, 2009
pharmaJournal 06, 3.2009
8
www.swissmedic.ch, Strattera°
7
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directement avec une dose quotidienne de 40 mg, qui ne devrait pas dépasser 80 mg par la
suite. L’augmentation de dosage se fait par paliers, un changement ne devant pas intervenir
avant 7 à 14 jours.
Le délai d’action du STRATTERA° est de deux à quatre semaines (il est important d’en
informer les patients !). Par contre, la durée optimale du traitement n’est pas encore connue ;
la plupart des études disponibles ont été réalisées sur de courtes périodes allant de six à dix
semaines. Les éventuels effets indésirables à long terme ne sont, de même, pas encore bien
déterminés : impact sur la croissance, effets sur le système cardio-vasculaire, influence sur le
cerveau en plein développement, etc. 8?
Une étude a montré que le méthylphénidate avait un effet plus marqué sur les symptômes liés
au THADA que l’atomoxétine et que chacun des deux produits était plus efficace que le
placebo. Cette même étude a montré également qu’une partie des enfants qui ne répondaient
pas au méthylphénidate ont par contre répondu à un traitement à l’atomoxétine 9.
Actuellement les recommandations proposent donc le méthylphénidate comme traitement de
première ligne et l’atomoxétine en cas d’échec avec celui-ci ou en cas de risque d’abus de ce
dernier 7.
STRATTERA° n’est pas dépourvu d’effets indésirables :
-
-
-
les plus fréquents sont : douleurs abdominales, maux de tête et baisse de l’appétit. Des
nausées, des vomissements et de la somnolence peuvent également survenir, surtout en
début de traitement,
la prise de STRATTERA° a été associée à une augmentation des idées suicidaires et
autres troubles psychiatriques, en particulier chez les enfants et les adolescents. Il est
dès lors recommandé, particulièrement pendant les premiers mois de traitement ou en
cas de modification de dosage, d’être attentif à l’apparition de tout signe d’agitation,
d’instabilité ou de comportement suicidaire,
quelques cas d’hépatotoxicité grave ont été signalés : attention en cas de douleurs
abdominales, nausées, urines foncées ou ictère,
il existe une certaine inquiétude en ce qui concerne le risque cardio-vasculaire. Il est
dès lors recommandé aux médecins, avant d’instaurer le traitement, d’évaluer le risque
cardiaque :
anamnèse
personnelle
et
familiale,
examens
cliniques,
électrocardiogramme, etc. 10.
Dans tous les cas, le traitement au STRATTERA° doit être inscrit dans le cadre d’une
stratégie globale. Cela signifie qu’il ne devrait être prescrit qu’à des patients ayant un suivi
psychologique, éducatif et éventuellement social. Le traitement doit être initié et surveillé par
un médecin spécialisé dans le traitement du THADA.
9
www.cbip.be, Folia Pharmaceutica, décembre 2008
www.cbip.be, Bon à savoir, 29.4.08
10
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Numéro 67, septembre 2009
STRATTERA° - A retenir pour le conseil :
nouveau traitement contre le THADA
traitement de deuxième choix après le methylphénidate
une augmentation progressive des doses est indispensable
délai d’action de 2 à 4 semaines
peut engendrer un comportement suicidaire
Pour en savoir plus…
RISQUES
THROMBOEMBOLIQUES
DES PILULES
CONTRACEPTIVES
Tout le monde a encore en tête les
grands titres des journaux de la fin
mai 2009 sur les conséquences de la
prise de la pilule YASMIN° chez
une jeune fille de 16 ans : peu de
temps après avoir commencé ce
médicament, elle a été victime d’une embolie pulmonaire qui l’a laissée lourdement
handicapée.
Nous allons faire le point sur les risques thromboemboliques des pilules contraceptives et
surtout évaluer le conseil de l’équipe officinale lors de la dispensation de ces contraceptifs
oraux.
Les contraceptifs estroprogestatifs oraux font partie des moyens de contraception les plus
efficaces 11. Les très nombreuses pilules contraceptives sur le marché se distinguent par la
dose de l’œstrogène (l’éthinylestradiol), la nature du progestatif ainsi que les doses
d’estroprogestatifs fixes ou variables.
Les pilules les plus utilisées sont 12 :
• celles dites de 2ème génération : ce sont les pilules contenant un progestatif bien connu,
le lévonorgestrel (MICROGYNON°, MIRANOVA°, OLOGYN MICRO°),
• celles dites de 3ème génération qui contiennent un progestatif plus récent comme le
désogestrel
(MARVELON°, MERCILON°), le gestodène (MINESSE°,
HARMONET°, MINULET°) ou le norgestimate (CILEST°),
• les « antiandrogéniques » données en cas d’acné sévère (DIANE°, CYPRELLE°,
MINERVA°…),
11
12
Revue Prescrire 2009 ; 308 (29) : 447-450
Revue Prescrire 2009 ; 309 (29) : 496-497
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Numéro 67, septembre 2009
•
celles contentant un nouveau progestatif, la drospirénone, un dérivé de la
spironolactone
(diurétique
épargnant
potassique)
(YASMIN°,
YAZ°,
YASMINELLE°). Grâce à cet effet diurétique de la drospirénone, la rétention d’eau
(œdème, jambes lourdes, tension mammaire) est moins importante.
Les effets indésirables des pilules contraceptives sont bien connus et
généralement bénins : prise de poids, jambes lourdes, tensions
mammaires, nausées, irritabilité, céphalées, etc. Mais des effets plus
sérieux peuvent survenir : augmentation de la pression artérielle, de
la glycémie et des lipides sanguins, augmentation du risque de
cancer du sein et du col de l’utérus (mais par contre diminution du
risque du cancer de l’ovaire et de l’endomètre). Les effets
secondaires graves sont très rares : accidents thromboemboliques
veineux (thromboses veineuses, embolies pulmonaires) ou artériels
(AVC ou infarctus du myocarde) 12.
Les risques thromboemboliques dépendent de la dose d’œstrogène
ainsi que du progestatif. En Suisse, les pilules contraceptives contiennent toutes une faible
dose d’éthinylestradiol (moins de 50 microgrammes) ce qui permet de limiter le risque
cardiovasculaire
(sauf
Pour aller plus loin…
MICROGYNON 50° qui en contient
ème
ème
Les études faites avec les pilules de 3ème génération montrent un
50 mcg). Les pilules de 2
et 3
risque supérieur à celui sous pilules de 2ème génération : environ 15
génération en contiennent entre 15 et
cas pour 100'000 utilisatrices des pilules de la 2ème génération et 25
30 mcg, les antiandrogéniques 35
cas pour 100'000 utilisatrices de la 3ème génération (pour
comparaison, on compte 5 cas pour 100'000 femmes saines sans
mcg
et
celles
contenant
la
13
usage de contraceptifs oraux et 60 cas pour 100'000 grossesses) 14.
drospirénone entre 20 et 30 mcg .
Les études ne montrent pas de différence dans le risque
Les risques de thromboses veineuses
thromboembolique, que la dose d’éthinylestradiol soit de 15, 20, 30
ou 35 mcg 15.
sont connus et quantifiés depuis les
La mortalité par thromboembolie est d’après une étude de 1 sur
années 1960. Avec la diminution de la
100'000 utilisatrices de pilules de 3ème génération 16.
dose de l’œstrogène en dessous de 50
Autre fait établi : le risque de thromboses ou embolies pulmonaires
est plus élevé durant la première année d’utilisation de la pilule 15.
mcg, ces risques étaient devenus
Comme on peut le constater d’après les chiffres ci-dessus, le risque
moins importants. Mais le risque est
de thromboembolie est rare, moins important même que le risque
plus élevé sous pilules de 3ème
présent durant la grossesse… la différence étant cependant bien sûr
que l’«exposition» à ce risque est de durée limitée dans la
génération que sous 2ème génération.
141516
grossesse !
Il existe cependant des facteurs de risque à ne pas négliger car ils peuvent amplifier le danger
chez les utilisatrices de contraceptifs oraux 17 :
• Anamnèse (=antécédents) de thromboses veineuses profondes ou d’embolies
• Prédisposition familiale aux thromboses ou troubles circulatoires héréditaires
• Surpoids
13
Compendium Suisse des médicaments 2009
Drug Safety Update 2008 ; 9 (1) : 3-4
15
EMEA 2001 ; « position statement of CPMP : third generation…venous thromboembolism »
16
BMJ 2000 ; 321 (7255) : 190
17
Swissmedic, 11.06.09 ; « mise à jour sur les thromboses…contraception orale »
14
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•
•
Immobilisation (par exemple avant ou après une intervention chirurgicale)
Age "élevé"
Les troubles artériels sont aussi très rares,
mais le risque est augmenté chez les femmes
qui fument 17.
Swissmedic dit avoir reçu, depuis janvier
2005, 691 annonces d’effets indésirables de
pilules contraceptives et autres moyens de
contraception hormonaux dont 49 cas de
thromboembolies veineuses (31 embolies
pulmonaires dont certaines ont entraîné le
décès et 18 thromboses veineuses sans
embolie) 18. Comme la pilule YASMIN° est
plus récente et fortement prescrite, les
notifications d’effets indésirables sont plus
fréquentes (quand un médicament est
nouveau, les médecins ont plus souci de
relater ses effets indésirables), mais la revue
de l’OMS des notifications d’effets
indésirables de cette pilule dans le monde entier ne semble pas montrer un risque plus
important pour YASMIN° 17.
En conclusion :
Les risques thromboemboliques sont présents sous pilule, mais les cas avérés sont
heureusement rares. Il semble que le risque soit plus important sous pilule de 3ème génération
(avec désogestrel) que de 2ème génération (avec lévonorgestrel) et que le risque sous
YASMIN° soit du même ordre de grandeur que sous pilule de 3ème génération. Le médecin
qui a prescrit la pilule l’a certainement fait en tenant compte des facteurs de risque de la
femme. L’équipe officinale devrait soutenir les femmes sous contraceptifs oraux pour les
aider à diminuer les facteurs de risque modifiables : combattre le surpoids ou l’obésité et
essayer d’arrêter de fumer. Il est important aussi de leur rappeler que le risque est accru en cas
d’immobilisation et qu’il faut absolument prendre contact avec son médecin en cas
d’immobilisation prolongée pour qu’il évalue les risques. Il faut aussi leur dire de consulter
sans attendre en cas de douleur forte non explicable qui pourrait être un symptôme d’un effet
secondaire rare de la pilule :
- douleur, rougeur dans une jambe (thrombose veineuse),
- sentiment d’oppression accompagné parfois de dyspnée et de douleur thoracique (embolie),
- douleurs thoraciques qui rayonnent dans le bras gauche ( infarctus),
- céphalées très violentes (AVC).
18
Swissmedic, 29.05.09 ; « swissmedic informe des risques liés aux pilules contraceptives »
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RISQUES THROMBOEMBOLIQUES DES PILULES CONTRACEPTIVES –
A retenir pour le conseil :
les effets thromboemboliques des pilules contraceptives sont rares
encourager les utilisatrices à diminuer les risques modifiables (tabagisme, surpoids,
sédentarité)
informer son médecin en cas d’immobilisation prolongée
dire à la patiente de consulter sans attendre en cas de symptômes inexpliqués qui
pourraient être en relation avec la prise de la pilule
LES VERMIFUGES
Les
vermifuges
(ou
anthelminthiques) sont des
préparations destinées à
combattre
les
vers
intestinaux.
Ils
sont
généralement peu absorbés et
se concentrent donc sur leur
lieu d’action : l'intestin. Ils
détruisent rapidement et
efficacement
la
grande
majorité des vers, sans
provoquer
d’effets
secondaires importants 19.
Les traitements utilisés en Suisse sont le COBANTRIL° Une petite platée d’ascaris… bon appétit !
(pyrantel) et le VERMOX° (mébendazole) en liste C, et le ZENTEL° (albendazole) en liste B.
Il existe deux types principaux de vers :
1) les vers ronds ou nématodes avec sous nos latitudes les oxyures et les ascaris
2) les vers plats ou cestodes, dont les tænias ou vers solitaires.
Nous traiterons principalement des oxyures, qui sont les vers les plus fréquents et pour
lesquels nous avons le plus souvent un conseil à
délivrer à l’officine.
Les oxyures :
- Ce sont les parasites qui infectent le plus souvent
les enfants sous les climats tempérés (au moins un
enfant sur cinq est infecté une fois dans sa vie) 20.
Ils sont de forme ronde et mesurent de 3 à 10 mm
de long. La contamination ne concerne que
l’homme et se produit par la bouche, les œufs
19
20
Vademecum CAP V, 2003
Manuel Merck de diagnostic et thérapeutique, 2ème édition, 1994
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d’oxyures étant apportés par des objets ou de la nourriture souillés 20.
Les vers se développent dans le tube digestif de l’homme. Les oxyures femelles sortent par
l’anus (surtout la nuit) pour pondre leurs œufs autour de l’anus, ce qui provoque de fortes
démangeaisons. La personne infestée se gratte et les œufs peuvent se fixer sur les doigts, sous
les ongles ou dans la literie 19,20,21. La réinfestation, ou auto-contamination, est donc
fréquente.
- Le symptôme le plus évocateur d’une infestation par des oxyures est le prurit anal, surtout le
soir et la nuit 20,22. Chez les filles, un prurit vulvaire, voire vaginal, est possible 20,22. Des
troubles intestinaux et une nervosité sont parfois attribués à l’infestation par des oxyures, mais
aucune relation causale n’a pu être prouvée 20,22.
- Une fois le diagnostic établi (mise en évidence des vers adultes dans les selles ou la literie,
grattage nocturne), tous les membres de la famille doivent être traités simultanément 20,22. Le
traitement des oxyuroses consiste en l'administration d'une dose unique de l'un des trois
médicaments disponibles. Il est à noter que le COBANTRIL° est disponible sous forme de
sirop pour le traitement des enfants dès l'âge de six mois, à la dose de 10 mg / kg de poids
corporel. Les comprimés de VERMOX° peuvent être donnés dès 1 an, écrasés et mélangés à
la nourriture. Sur ordonnance médicale, le ZENTEL° en dose unique également, est un autre
anthelminthique efficace contre les oxyures.
- Le traitement, sans effet sur les œufs, doit être renouvelé après deux à trois semaines, pour
éviter la réinfestation 21,22. De plus, les œufs peuvent être déposés dans la région anale jusqu’à
une semaine après un traitement vermifuge et ceux dispersés dans l’environnement peuvent
survivre trois semaines 20!
A noter que le traitement d’une oxyurose n’est pas forcément indispensable vu la faible
gravité de l’infestation. De plus, les vers adultes ne survivent pas dans le tube digestif 20,21!
- Des mesures d’hygiène qui permettent d’éviter une réinfestation sont indispensables. Elles
devraient systématiquement accompagner la délivrance d’un vermifuge contre les oxyures :
couper les ongles ras et les brosser soigneusement; laver (si possible bouillir) les draps de lit,
les slips, les pyjamas et les linges de toilette; passer l’aspirateur sur les sols des chambres. Ne
pas oublier les mesures d’hygiène générales : se laver les mains avant chaque repas et après
être allé aux toilettes. Ne pas oublier de traiter toute la famille le même jour et de renouveler
le traitement après deux à trois semaines 22,23.
Les ascaris :
Vers ronds et blancs de 15 à 30 cm de long,
de forme comparable à un ver de terre. La
contamination se fait par l’ingestion de
larves via l’eau ou les légumes crus
contaminés. Les vers adultes peuvent
survivre pendant un à deux ans dans
l’intestin. Les symptômes classiques de
l'infection sont des maux de ventre, des
coliques, une perte de poids, de la fièvre et
de la toux, mais elle peut aussi être
21
Paediatrica, 2004 ; 15(6) : p.62
La Revue Prescrire, juin-juillet 1984 ; 4(36) : p.9-10
23
Larousse Médical, 1995
22
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asymptomatique 19,24. Le diagnostic se fait surtout par la détection d’œufs dans les selles 20.
Les œufs étant excrétés dans les selles et ne restant pas au niveau de l’anus, la contagion est
beaucoup plus faible que pour les oxyures. Les médicaments sont les mêmes que lors
d’oxyurose, mais avec une posologie différente : 5 mg / kg de poids corporel en une dose
unique pour le COBANTRIL° et un comprimé à 100 mg matin et soir pendant trois jours de
suite pour le VERMOX° 20. À noter qu’un second traitement n’est pas nécessaire.
Les tænias :
Très longs vers plats pouvant mesurer jusqu’à 10
mètres ! Contrairement aux autres vers, un seul
animal adulte à la fois peut se développer dans le
tube digestif, d’où son nom de ver solitaire. La
contamination se fait par l’ingestion de viande de
porc ou de bœuf infestée et mal cuite 19,25. L’infection
est souvent asymptomatique mais des douleurs
abdominales, des troubles digestifs ou un
amaigrissement peuvent être présents 19,20. Le
diagnostic repose surtout sur la découverte d’anneaux
blanchâtres dans les selles, qui sont des fragments du
ver 20,25. En Suisse, les traitements de choix sont le
VERMOX°, à la posologie de un à deux comprimés à 100 mg matin et soir pendant trois
jours, ou le ZENTEL°, à la posologie de un comprimé à 400 mg une fois par jour pendant
trois jours 25.
Au vu de ce qui précède, et contrairement à une croyance populaire assez répandue, un
traitement vermifuge préventif est inutile et ne doit pas être administré en routine chaque
printemps ! La seule exception est l’infestation établie par des oxyures, où tous les membres
de la famille doivent être traités en même temps à cause du fort risque de contagion, même si
une seule personne est contaminée.
LES VERMIFUGES – A retenir pour le conseil :
24
25
médicaments utilisés lors d’infestation par des vers intestinaux : COBANTRIL°,
VERMOX°, ZENTEL° (liste B)
oxyures : vers les plus fréquents surtout chez les enfants. Infection sans gravité mais
très contagieuse avec réinfestation fréquente
le prurit anal nocturne est le symptôme le plus fréquent avec la découverte de petits
vers de 3 à 10 mm dans les selles
traitement en même temps de tous les membres de la famille avec une dose unique à
répéter après deux à trois semaines
prévention : couper les ongles ras et les brosser, laver les draps, pyjamas, linges et
slips, passer l’aspirateur sur les sols, se laver les mains avant les repas et après être allé
aux toilettes
Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition
Pharmavista, 07.07.2003
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ascaris : vers ronds et blancs ressemblants à un ver de terre, détection par la présence
d’œufs dans les selles. Un seul traitement est nécessaire
taenias : l’infection concerne un très long ver (jusqu’à 10m), solitaire, détection par des
anneaux blanchâtres dans les selles. Un seul traitement pendant trois jours de suite est
nécessaire
LE DIABETE DE TYPE 1 26,27
Introduction
Le diabète de type 1 est également appelé
insulinodépendant ou diabète jeune. Il se
caractérise par un déficit de la sécrétion
d’insuline par le pancréas et apparaît en général
durant l’enfance ou l’adolescence. En Suisse,
cette maladie touche actuellement environ 15'000
patients et on estime que 400 nouveaux cas sont
diagnostiqués par année. Le diabète de type 1 est
beaucoup plus rare que le type 2, mais chez
l’enfant ou l’adolescent, il représente une des
maladies chroniques les plus fréquentes.
Dans le diabète de type 1, les cellules β du
pancréas, qui produisent normalement l’insuline,
sont totalement détruites; les causes de cette
destruction ne sont pas complètement élucidées.
Il semblerait qu’il y ait dans la plupart des cas
une prédisposition génétique, mais le facteur
héréditaire est beaucoup moins important que dans le diabète de type 2. Les chercheurs
pensent actuellement qu’il s’agit d’un processus auto-immun, c’est-à-dire que l’organisme
produit par erreur des anticorps contre ses propres cellules β productrices d'insuline. Quant
aux facteurs extérieurs déclenchant ce processus, ils restent mal définis et peuvent être très
variés :
− virus (p.ex. oreillons ou coxsackie)
− agent cytotoxique
− stress intense
− traitement oral à base de cortisone
− phéochromocytome (tumeur bénigne de la glande surrénale)
− dérèglement hormonal, grossesse
− ….
26
Le diabète chez l’enfant et l’adolescent, L. Geoffroy et M. Gonthier, Ed. de l’Hôpital Sainte-Justine, Québec,
2003
27
www.vulgaris-medical.com
© Pharma-News
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Numéro 67, septembre 2009
Symptômes
Les symptômes du diabète type 1 apparaissent au stade avancé
de la maladie, c’est-à-dire lorsque la quasi-totalité des cellules
β sont détruites et que la production d’insuline par l’organisme
est presque nulle :
− asthénie (grande fatique)
− polyurie (besoin fréquent d’uriner)
− polydipsie (soif intense)
− amaigrissement
− déshydratation
Si le diabète n’est pas diagnostiqué suffisamment tôt, il se produit une acidocétose, c’est-àdire que l’organisme utilise les graisses pour fabriquer
L’acidose diabétique est un déséquilibre
l’énergie, ce qui produit de l’acétone et augmente le pH
grave du métabolisme qui résulte toujours
sanguin. Les symptômes sont les suivants :
d’un manque d’insuline; la glycémie est alors
très élevée et le sang est acide. Sans
− haleine caractéristique (acétone)
traitement, l’état de conscience se détériore et
− douleurs abdominales
évolue jusqu’au coma diabétique, voire la
− nausées et vomissements
mort. Il ne faut pas confondre ce coma
diabétique avec le coma hypoglycémique,
− anorexie
complication du traitement à l’insuline qui
Dans les cas les plus graves, on constate une
est plus fréquente et peut se produire lorsque
déshydratation intense accompagnée d’une respiration
le taux de glucose est beaucoup trop bas.
accélérée, suivie de somnolence puis du coma
diabétique.
Il n’existe pas de mesure de prévention, par contre il est primordial de diagnostiquer un
diabète de type 1 le plus tôt possible et de débuter tout de suite le traitement à l’insuline. La
glycémie devrait donc être contrôlée lors de toute suspicion de diabète, c’est-à-dire lorsqu’au
moins deux des symptômes ci-dessus sont observés. Si la glycémie est alors supérieure à
11.1 mmol/l, l'enfant doit être hospitalisé !
Traitement
Le seul traitement possible du diabète de type 1 est l’administration sous-cutanée
d’insuline, associée à une alimentation équilibrée et contrôlée au niveau de l’apport
glucidique, ainsi qu’une activité physique régulière mais modérée, et ceci pour toute la vie du
patient diabétique !
L’insuline ne peut pas être administrée autrement que par voie sous-cutanée pour l’instant. Un
spray nasal a été mis sur le marché dans certains pays, mais apparemment l’absorption n’est
pas suffisamment reproductible.
L’insulinothérapie traite le diabète mais ne le soigne pas. La greffe du pancréas est
envisageable dans les cas graves, en particulier lorsqu’un rein doit également être transplanté.
Une technique plus récente consiste en la transplantation d’îlots de Langerhans seuls, indiquée
lors de diabète instable. Cette technique est prometteuse et en plein essor (109 patients à ce
jour à Genève) ; cependant elle implique, comme la greffe, une immunosuppression à vie et
les résultats à long terme ne sont pas encore très satisfaisants 28.
28
La revue de formation continue N° 3206, Revue Médicale Suisse, 2009
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La dose d’insuline à administrer est déterminée par les valeurs de glycémie qui doivent être
mesurées plusieurs fois par jour. Les besoins en insuline varient avec l’âge, l’effort physique
et l’alimentation.
On distingue trois schémas de traitements à l’insuline :
Type
Conventionnel
Technique
2 injections /jour
Conventionnel
intensifié
Intensifié
3 injections /jour
Basal bolus
Moyen d’administration
Seringue a)
Stylo avec insuline mixte
Seringue et stylo
Age indicatif
2-10 ans
Pompe b)
ou
Stylo 4 à 6 injections /jour
Tous
6-15 ans
Adolescents et adultes
a) Le mélange d’une insuline rapide et d’une insuline intermédiaire est effectué directement
dans une seringue en proportions établies dans un schéma personnalisé, en fonction de la
glycémie. Ce mélange doit être préparé juste avant l’injection.
b) La pompe à insuline injecte de l’insuline en
continu par l’intermédiaire d’un cathéter
sous-cutané (qui doit être changé tous les 34 jours), avec en plus des quantités
supplémentaires, appelées bolus, qui sont
ajoutés manuellement via la pompe au
moment des repas. De la même taille qu’un
natel, elle se glisse dans une poche ou est
portée avec une ceinture sous les vêtements.
Elle doit être retirée pour la douche ou la
baignade mais le cathéter peut rester en place.
Des pompes implantables sous la peau ont été
développées récemment et sont proposées
dans certains pays, mais pas encore en Suisse.
Les insulines utilisées sont les mêmes que dans le traitement par insuline du diabète de type 2
(voir Pharma-News N° 66, p.11). Chez les enfants, l’insuline ultralente (type LANTUS°) est
très rarement utilisée car elle est plus épaisse, donc plus difficile à injecter et son absorption
peut varier de façon importante.
Mesures
La mesure de la glycémie chez un diabétique de type 1 doit
être effectuée plusieurs fois par jour afin d’adapter les
doses d’insuline à injecter. Ainsi la tenue rigoureuse d’un
carnet d’autosurveillance glycémique permet d’optimiser
le schéma insulinique et d’équilibrer au mieux le diabète.
Ces carnets peuvent être commandés via
les associations cantonales du diabète :
adresses
respectives
sur
http://www.diabetesgesellschaft.ch/fr
(Prix 2.- à 3.-FS).
En plus de ce contrôle régulier, le dosage de l’hémoglobine glycosylée (ou glyquée =
HbA1c) doit être effectué tous les deux à quatre mois en laboratoire. Le pourcentage d’HbA1c
dépend de la quantité moyenne de glucose dans le sang et représente donc une moyenne des
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glycémies sur les deux à quatre derniers mois. Chez l’individu non-diabétique cette valeur
varie entre 3 et 6%. Pour les diabétiques, le but du traitement est de maintenir l’HbA1c
inférieure à 8%, pour retarder les complications. Cependant, si elle est trop basse (<5%), le
risque d’hypoglycémie sévère est augmenté.
En cas de glycémie trop élevée (>10 mmol/l), il faut effectuer un test urinaire (p.ex.
KETODIABUR°) afin de déceler la présence de corps cétoniques (dérivés de l’acétone) dans
l’urine. Si le test est positif, on parle d’acétonurie et il faut ajouter de l’insuline. Lorsque
l’hyperglycémie ne peut pas être expliquée et se répète, les doses d’insulines doivent être
réajustées.
En dehors des excès alimentaires et des doses incorrectes d’insuline, les principales causes
d’hyperglycémie sont : maladie, stress, émotions fortes, croissance et puberté.
Complications
Les complications à long terme du diabète sont les mêmes pour le type 1 et le type 2 :
microangiopathies, rétinopathie, néphropathie, neuropathies.
L’apport d’insuline exogène augmentant le risque d’hypoglycémie, il est normal d’avoir des
hypoglycémies même avec un diabète bien équilibré . Le patient diabétique doit savoir
détecter ses propres symptômes d’hypoglycémie afin de la corriger rapidement par l’apport
de sucre. L’entourage du patient doit connaître les signes révélateurs de l’hypoglycémie,
notamment chez l’enfant et la personne âgée.
Les symptômes d’hypoglycémies sont parmi les suivants :
•
sueurs / transpiration
•
maux de tête
•
tremblements
•
somnolence
•
faim intense
•
pâleur du visage
•
trouble de la vue
•
comportement incohérent
•
fatigue
•
difficulté à parler ou à se
•
sensation de vertige
concentrer
•
changement subit du comportement
Ils apparaissent en général lorsque la glycémie est inférieure à 3.9 mmol/l ou lorsqu’elle chute de
plus de 5 mmol/l en une heure 29.
Le traitement est simple : le patient doit ingérer immédiatement des sucres dit "rapides" sous
forme de :
•
4 morceaux de sucre ou sucre de raisin (p.ex. DEXTROENERGY°)
•
2 cuillères à café de miel ou 2 cuillères à soupe de sirop
•
1.5 dl de jus de fruit ou boisson sucrée (coca/limonade)
•
20g de fruits secs
Les quantités dépendent du poids du patient. Dans le doute, mieux vaut donner la quantité calculée
pour un adulte comme ci-dessus.
Si le patient est conscient mais refuse d’avaler, il faut le forcer.
Si le patient est inconscient, il faut lui injecter rapidement du glucagon (GLUCAGEN° cf. PharmaNews N° 66, p.11) et lui donner des sucres par voie orale dès qu’il a repris connaissance.
29
Revue Médicale Suisse, 2008 ; 4 : 1376-82
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L’hypoglycémie nocturne est particulièrement
crainte par les parents d’un enfant diabétique, car
elle risque de passer inapercue durant le sommeil
de l'enfant. En fonction du type d’insuline
injectée et de l’heure de l’injection du soir, le pic
d’action peut se trouver pendant la nuit et
représente un risque d’hypoglycémie durant le
sommeil. Il y a des moyens de prévention :
−
mesurer la glycémie au coucher et donner
une collation glucidique supplémentaire
si la valeur est < 5 mmol/l
−
mesurer la glycémie occasionnellement
pendant la nuit (si les parents se couchent
tard par exemple)
−
diminuer la dose d’insuline du soir si la glycémie est régulièrement basse le matin au réveil.
La pratique d’un sport, même à un haut niveau est tout-à-fait envisageable pour un diabétique ! Il
est seulement nécessaire de prendre quelques précautions pour éviter les hypoglycémies.
En général, il faut compenser les besoins énergétiques par la prise régulière d’aliments sucrés
toutes les heures environ ; la quantité varie selon l’âge du patient, l’intensité et la durée de l’effort.
Si l’activité dure plusieurs heures, la dose d’insuline qui agit pendant et après l’effort doit être
diminuée. Cette adaptation doit être testée au début en mesurant la glycémie régulièrement avant et
après l’activité ; par la suite le patient prendra l’habitude et saura comment il réagit à l’effort et
comment il doit adapter son schéma.
LE DIABÈTE DE TYPE 1 – A retenir pour le conseil :
maladie beaucoup plus rare que le type 2, apparaissant durant l’enfance ou l’adolescence
doit absolument être traitée par de l’insuline dès le diagnostic
nécessite de mesurer la glycémie plusieurs fois par jour et l’HbA1c tous les 2-4 mois
attention aux hypoglycémies : les signes précurseurs doivent être connus du patient et/ou de
son entourage
les hypoglycémies doivent être traitées rapidement par l’apport de sucres rapides per os
injecter le GLUCAGEN° (im ou s.c.) si le patient hypoglycémique est inconscient
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En bref
PERINDOPRIL° SANDOZ
Voici la première copie du COVERSUM°, un IECA utilisé lors d'hypertension, d'insuffisance
cardiaque, etc. Comme nous le subodorions au mois de mai (PN n° 64), la maison Servier, qui
commercialise le COVERSUM°, a joué un coup de maître en remplaçant ce dernier par le
COVERSUM° N (un autre sel de périndopril). Du coup, le PERINDOPRIL° SANDOZ ne peut pas
être considéré comme un générique puisqu'il n'y a plus d'original sur le marché. La substitution est
donc en principe devenue impossible, alors que cette copie reste encore 15% moins chère que le
COVERSUM° N (pour rigoureusement le même effet, rappelons-le).
Un bel exemple de comment un tour de passe-passe marketing permet à une firme de conserver un
marché qui aurait normalement dû s'ouvrir à d'autres…
VERRUKILL°
Comme le WARTNER°, ce produit de la maison Mepha permet de "brûler" les verrues par le froid.
Rien de bien nouveau donc, si ce n'est qu'il est un peu moins cher pour l'instant.
Rappelons (cf. notre articles sur les verrues du PN n°60, décembre 2008) que cette méthode par le
froid n'est qu'un deuxième choix et qu'il faudrait plutôt d'abord essayer l'acide salicylique en
application locale (DUOFILM°, CLABIN°, etc.). La cryothérapie a notamment le désavantage
d'être plus douloureuse pour le patient.
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données
disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
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Résultats du test de lecture du PN 63 – Lauréates :
Aymon Jennifer
Brönnimann Caroline
Chaignat Isabelle
Chevalley Sylvie
Chevre Valérie
Cotter Cindy
Dubey Annelore
Fonseca Solange
Fournier Nathalie
Guinand Marie-Claire
Jacot Evelyne
Lambert Maryline
Lendi Nadja
Leuenerger Annick
Martin Jennifer
Patthey Sabrina
Peguiron Nicole
Rochat Valérie
Sacco Maria-Angela
Stettler Yasmine
Wetz Ursula
Zenoni Corinne
Zufferey Olivia
Pharmacie Pralong
Pharmacie Amavita La Harpe
Pharmacie Plus Marti
Pharmacie de Copet
Pharmacie Riat-Gare
Pharmacie Pralong
Pharmacie Amavita
Pharmacie Capitole Bonvin
Pharmacie de Nendaz
Pharmacie du Sentier
Pharmacie de St-Prex
Pharmacie Amavita
Pharmacie Amavita La Harpe
Pharmacie St-Hubert
Pharmacie Plus du Flon
Pharmacie de Cortot
Pharmacie de la Vallombreuse
Pharmacie de St-Prex
Pharmacie de Malagnou
Pharmacie de Copet
Stadt-Apotheke
Pharmacie Plus Repond
Pharmacie de Bramois
Sion
Lausanne
Cernier
Vevey
Delémont
Sion
Domdidier
Sierre
Haute-Nendaz
Le Sentier
St-Prex
Domdidier
Lausanne
Le Noirmont
Lausanne
Nyon
Prilly
St-Prex
Genève
Vevey
Liestal
Bulle
Bramois
La gagnante d’un bon de Frs 100.- (Ochsner Sport, Ikea, FNAC ou Manor) de
notre tirage au sort est Ursula Wetz que nous félicitons chaleureusement, ainsi
que toutes les participantes au questionnaire !!!
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TEST DE LECTURE
Pharma-News N° 66
Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la question.
1) La prescription de JURNISTA° nécessite-t-elle une ordonnance à souche ?
−
JURNISTA° présente-t-il un avantage par rapport à la morphine ?
−
Combien de fois par jour JURNISTA° doit-il être pris ?
−
2) Quelle est l’indication de ARKOCAPS ESCHOLTZIA°?
−
L’efficacité et l’innocuité de la plante sont-elles bien documentées ?
−
3) Parmi les affirmations suivantes, lesquelles sont correctes pour l’insuline ?
a) Toutes les spécialités disponibles en Suisse contiennent 100 UI/ml et doivent être injectées
par voie sous-cutanée
b) Tous les diabétiques doivent un jour s’administrer de l’insuline
c) L’insuline doit toujours être conservée au frigo
d) Les insulines sont soit d’origine porcine, soit d’origine humaine, soit des analogues
biochimiques de l’insuline
e) Une fois que le patient passe à un traitement à l’insuline, il peut arrêter les antidiabétiques
oraux
f) BYETTA° est un analogue de l’insuline
4) Lorsque vous suspectez un impétigo chez un enfant, l’envoyez-vous chez le médecin°?
−
Citez quatre bons conseils que vous donnez aux parents d’un enfant atteint d’impétigo ?
−
−
−
−
5) De quel médicament TEVAGRASTIM° est-il la copie ?
Peut-on substituer sans avertir le médecin ?
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Dans quelles situations est-il prescrit ?
−
−
−
6) VRAI ou FAUX sur l’impétigo?
a) L’impétigo ne peut pas apparaître sur une peau saine
b) Les enfants atteints d’impétigo ne doivent plus aller à l’école tant qu’un
traitement adapté n’a pas été initié
c) Le traitement consiste en général en une antibiothérapie orale
d) La bactérie responsable de l’impétigo peut se loger à l’intérieur des narines
e) La maladie ne touche que les enfants porteurs du staphylocoque doré
VRAI
FAUX
VRAI
VRAI
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
FAUX
FAUX
7) Qu’est-ce que le glucagon ?
−
Quand doit-il être injecté ?
−
8) Pourquoi faut-il protéger la peau de l’exposition au soleil ?
a) Parce qu’on bronze plus vite si on applique une crème solaire qui filtre les mauvais UV et
laisse passer les UV qui favorisent le bronzage
b) Parce que les rayons UV du soleil accélèrent le vieillissement de la peau et augmentent le risque
de cancer
c) Parce que le teint hâlé n’est plus à la mode et que le bronzage non-intégral entraîne des marques
d) Parce que le bronzage est en fait une réaction de défense de la peau, or celle-ci a une mémoire et
chaque coup de soleil laisse des traces
9) Citez quatre conseils que vous donnez lorsqu’on vous demande un protection solaire pour enfants en
bas âge :
−
−
−
−
10) Protections solaires VRAI ou FAUX ?
a) L’indice de protection solaire (IPS) est un rapport entre le temps d’exposition
provoquant une rougeur sur une peau protégée et une peau non protégée
b) Les filtres chimiques sont plus efficaces que les filtres physiques
c) Les crèmes solaires protègent surtout contre les UVB car les UVA sont moins
dangereux pour la peau
d) A la fin de la saison les flacons entamés de crèmes solaires devraient être jetés
e) Avec les produits résistants à l’eau, on peut se baigner autant de fois qu’on veut
sans devoir renouveler l’application
f)
La protection « écran total » n’existe pas ; les crèmes à indice de protection très haute
(>50) sont à réserver aux situations particulières
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VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
VRAI
FAUX
VRAI
FAUX
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Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au
N° 022/363.00.85 avant le 25 septembre 2009.
Nom :
Timbre de la pharmacie :
Prénom :
Signature :
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N° de tél. professionnel :
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