EPI-SCOOP
2EME ANNÉE - NUMÉRO 2 - JUIN 2002
Institut Scientifique de la Santé
Publique (ISP)
Section dÉpidémiologie
rue J. Wytsman 14
1050 Bruxelles
Tél. : + 32 2 642 50 31
Fax : + 32 2 642 54 10
Comité de rédaction :
Geneviève Ducoffre
Lydia Gisle
Béatrice Jans
Guy Jeanfils
Ingrid Morales
Herman Van Oyen
TABLE DES MATIERES
SPMA, un outil danalyse de
la mortalité sur Internet
Prise en charge par les
médecins généralistes des
pathologies ostéo-
articulaires dégénératives
chez les patients de 60 ans
et plus
Maladie de Lyme
Surveillance de maladies
infectieuses par le réseau
des Laboratoires Vigies,
1983-2001 : quelques
tendances récentes
Vers une surveillance
européenne des infections
nosocomiales dans les
unités de soins intensifs : le
projet HELICS-ICU
1
1
2
3
4
SPMA, UN OUTIL DANALYSE DE LA MORTALITÉ SUR INTERNET
Contexte
SPMA signifie Standardized Procedures for Mor-
tality Analysis : il sagit dun logiciel statistique,
développé à la demande des Communautés
française et flamande par le Centre de Recher-
che Opérationnel en Santé Publique (CROSP),
une cellule de recherche de la section
dEpidémiologie de lInstitut Scientifique de la
Santé Publique (ISP). La première version de
SPMA a été développée au début des années
90. Celle-ci tournait sous DOS pour une appli-
cation en Clipper. Depuis 1996, une application
sous Windows en Visual Basic a vu le jour. En
janvier 2002, la programmation pour que cette
application soit disponible sur Internet a
commencé.
Objectif
Lobjectif initial de SPMA est de faciliter lutilisation
des données statistiques de base pour la politique
de Santé Publique et la recherche scientifique.
Lapplication actuelle de SPMA permet danalyser
directement, de manière interactive via Internet,
les statistiques de mortalité en général et par
cause spécifique.
Méthode
SPMA joue le rôle dinterface entre la banque de
données de population et de mortalité dune part
et le module spécial pour Internet du logiciel
statistique SAS dautre part. Le Ministère de la
Santé Publique a fourni les données de mortalité
de 1987 à 1989 et lInstitut National de Statistique
(INS) celles de mortalité à partir de 1990 ainsi
que celles de population à partir de 1987. Ces
données sont classées selon lâge, le sexe, la
nationalité et larrondissement. Des procédures
définies, accessibles par le biais de menus, font
que SPMA est très agréable à lemploi et peut
être utilisé sans connaissance préliminaire du
logiciel statistique.
Résultats
SPMA offre une série de résultats standardisés
par année civile. Les indicateurs statistiques
disponibles pour la mortalité générale sont la
population au milieu de lannée, le nombre de
décès, les chiffres de mortalité (bruts et
standardisés par âge et/ou par sexe) et
lespérance de vie. Les taux standardisés peuvent
être calculés avec différentes populations de
référence. Les utilisateurs peuvent analyser soit
la mortalité en général, soit une combinaison
spécifique des causes de mortalité basée sur la
Classification Internationale des Maladies (CIM).
Différents niveaux géographiques (arrondis-
sement, province, région) peuvent également être
sélectionnés. Quand des causes de mortalité
spécifiques sont analysées, des indicateurs
complémentaires peuvent être calculés : mortalité
proportionnelle (PMR), années de vie potentielles
perdues (PYLL) et effet après élimination dune
certaine cause de mortalité. Les statistiques pour
les naissances ainsi que pour la mortalité
périnatale et infantile seront ajoutées plus tard.
Conclusion
SPMA sur Internet a, par rapport aux versions
précédentes, le grand avantage que les
utilisateurs ne doivent plus disposer du logiciel
statistique sur leur propre ordinateur : un
navigateur pour Internet suffit. Lanalyse des
données se fait directement (on line) de manière
interactive. Le programme est très rapide et les
résultats apparaissent presque immédiatement
grâce au fait que les bases de données et le
logiciel sont centralisés sur le serveur de lISP.
Dans un avenir proche, des nouvelles fonctions
permettront entre autres de produire des figures
et des cartes.
http://www.iph.fgov.be/sasweb/spma/spma.html
Sabine Drieskens
PRISE EN CHARGE PAR LES MÉDECINS GÉNÉRALISTES DES PATHOLOGIES OSTÉO-
ARTICULAIRES DÉGÉNÉRATIVES CHEZ LES PATIENTS DE 60 ANS ET PLUS
En 1999, les dépenses de lINAMI pour les anti-
inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sélevaient
à plus de 65 millions deuros. Ces médicaments
sont fréquemment prescrits comme antidouleurs
contre larthrose. Or il est bien documenté dans
la littérature que les AINS ont des effets
secondaires au niveau des systèmes gastro-in-
testinal et rénal. Les personnes âgées sont en-
core plus sensibles à ces effets. Cest pourquoi
lINAMI a organisé une campagne auprès de
médecins généralistes pour promouvoir une pre-
scription plus rationnelle des AINS.
Pour pouvoir évaluer limpact de la campagne,
lINAMI a demandé à lISP de faire une étude sur
la prescription des AINS en médecine générale.
Cette étude comporte deux phases, à savoir une
première collecte de données en début de
campagne et une seconde un an plus tard. La
première phase sest terminée en octobre 2001,
la deuxième démarrera en novembre de cette
année.
Pendant la première phase, 387 médecins
généralistes répartis sur tout le pays ont
2
enregistré des données sur la prise en charge de larthrose auprès
de 31.000 patients âgés de soixante ans ou plus qui se sont
présentés en consultation au cours dune période de cinq semaines.
Les médecins pouvaient enregistrer les données concernant les
soins délivrés et les médicaments prescrits sur un formulaire
denregistrement ou par voie électronique (extraction des données
à partir du dossier médical informatisé). La qualité des soins a été
évaluée en comparant les soins prescrits avec les recommandations
scientifiques1 sur la prise en charge de larthrose. Tous les médecins
participants ont reçu un feedback avec des résultats individuels et
collectifs, celui-ci peut être utilisé comme un outil pouvant les aider
à renforcer la qualité de leur propre pratique.
Sur base de la comparaison des données de létude avec les
recommandations, deux observations attirent notre attention :
- dans les recommandations, le paracétamol est considéré
comme un analgésique de choix en cas darthrose; les analy-
ses montrent que seulement 28,8% des patients enregistrés,
qui souffraient darthrose, ont été traités avec du paracétamol
alors que 61,6% dentre eux ont reçu un AINS. Dans les
catégories dâge les plus élevées, on a prescrit relativement
plus de paracétamol : 45,5% chez les personnes de 90 ans et
plus contre 21,5% chez celles de 60-69 ans.
- alors que les recommandations proposent libuprofen comme
lAINS le plus sûr, les analyses montrent que lAINS le plus
souvent prescrit était le piroxicam, qui a une toxicité gastro-
intestinale très élevée.
Linconsistance observée entre les soins prescrits et les
recommandations peut avoir plusieurs explications. Celle-ci a été
analysée sur base des déterminants mentionnés sur le question-
naire qui avait été envoyé à tous les médecins participants. Les
deux raisons les plus fréquentes justifiant le choix dun AINS plutôt
que du paracétamol étaient « efficacité supérieure » et « choix du
patient ». Certaines caractéristiques de base, telles que lâge et le
sexe du patient ou du médecin, étaient liées aux différents types
de prescription. Les autres déterminants étudiés (par exemple le
type de pratique et les sources dinformation du médecin) sont
présentés dans le rapport de létude2.
Les résultats de la deuxième collecte de données, au cours de
laquelle une nouvelle comparaison avec les recommandations sera
examinée, permettra dévaluer limpact de la campagne.
(1)http://www.farmaka.be/nS_ne.html
(2)http://www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/qualityfr/osteo_arti_fr.pdf
Hans Vandenberghe
MALADIE DE LYME
Introduction
La maladie de Lyme est une maladie que lon peut attraper après
avoir été mordu par une tique infectée. Heureusement, toutes les
tiques ne le sont pas, uniquement 10% des tiques présentes en
Belgique sont infectées par la bactérie pathogène Borrelia. En outre,
toutes les personnes infectées ne développeront pas la maladie :
le risque de maladie après morsure par une tique infectée est estimé
à moins de 1% en Europe de lOuest.
Description
La maladie de Lyme se déroule généralement en 3 étapes, qui ne
sont pas toutes nécessairement observées :
1
ère étape:3 jours à 3 mois après la morsure :
apparition dune tache rouge circulaire à lendroit (ou
à proximité) de la morsure, qui grandit petit à petit
(érythème migrant) ou apparition de symptômes
grippaux tels que maux de tête, maux de gorge, fatigue,
fièvre;
2ème étape:quelques semaines à quelques mois après la morsu-
re :
douleurs dans les bras ou les jambes, déformation du
visage causée par une paralysie des muscles de la
face, vision double, troubles du rythme cardiaque;
3ème étape:des mois, parfois même des années après la morsu-
re :
douleur et gonflement dune (ou de plusieurs)
articulation(s) (souvent au niveau du genou), troubles
neurologiques chroniques (rarement), maladie
chronique de la peau au niveau des bras et/ou des
jambes.
Une personne infectée peut développer un ou plusieurs de ces
symptômes, combinés de façon variable. Il est possible dêtre infecté
plusieurs fois. La maladie de Lyme ne se transmet pas de personne
à personne ni dun animal à une personne. Il nexiste à lheure
actuelle aucune médication à prendre avant une exposition
éventuelle.
Où et quand peut-on être mordu?
Il est possible dêtre mordu par une tique en se promenant ou en
jouant dans des forêts à végétation épaisse, à sous-bois dense
mais aussi dans des prairies et des espaces urbains verts.
On peut attraper la maladie de Lyme :
-si on est mordu par une tique (une morsure de tique ne fait pas
mal) et
-si cette tique est infectée par une bactérie pathogène (10% le
sont en Europe) et
-si la tique reste fixée à la peau pendant au moins 12 heures; en
effet, plus la tique reste accrochée, plus le risque de contamination
par la bactérie pathogène est grand.
La maladie de Lyme est diagnostiquée en toute saison, mais surtout
de juin à octobre.
Quelques chiffres
Le nombre de cas diagnostiqués par an (N) et confirmés par les
laboratoires de référence* (UCL et KULeuven) est en augmenta-
tion (en 1991 : N = 42, en 1996 : N = 234, en 2001 : N = 536). Cette
augmentation peut être expliquée en partie par une meilleure
détection des cas grâce à la sensibilisation du corps médical et à
linformation de la population générale. Sur base des données
récoltées de 1993 à 2001 par ces laboratoires, on constate que
des cas ont été diagnostiqués dans tous les arrondissements du
pays, et en particulier dans ceux de Dinant, Liège, Hasselt, Leuven,
Antwerpen et Turnhout ainsi quà Bruxelles (Figure 1).
Figure 1:Répartition des cas de maladie de Lyme par arrondissement en
fonction du lieu de contamination (1993-2001)
Sources:Laboratoires de référence* (UCL et KULeuven)
3
Que faire en cas de morsure?
En cas de morsure, il faut éliminer la tique le plus rapidement
possible et le mieux possible en respectant les étapes suivan-
tes :
1.essayer dattraper la tique, à laide de 2 doigts ou dune pince,
en exerçant de petites rotations (il est important de ne pas laisser
une partie de la tique sous la peau),
2.se laver correctement les mains, désinfecter la plaie à lalcool,
stériliser la pince en la plongeant dans de leau bouillante.
Prendre un bain ou une douche bien chaude peut, parfois, suffire
pour éliminer la tique; toutefois, il faut bien contrôler par après la
peau. Si la tique na pu être extraite entièrement, il faut demander
à votre médecin traitant de le faire. Il est conseillé dinscrire dans
un agenda la date de la morsure et le lieu présumé de contamina-
tion afin de pouvoir mentionner ces renseignements au médecin,
sil y a par la suite apparition de symptômes (taches rouges, maux
de tête, et/ou douleurs dans les jambes ou les bras). En effet, dans
ce cas, il faut consulter le plus rapidement possible un médecin. Si
nécessaire, une prise de sang est réalisée pour savoir sil y a infec-
tion par la bactérie responsable de la maladie de Lyme (délai mini-
mal entre la morsure et lanalyse : 3 semaines); si cest le cas, une
antibiothérapie est prescrite.
Lévolution est généralement spontanément favorable, mais un
traitement par les antibiotiques favorisera une résolution rapide
diminuant dautant les désagréments et le risque de complications
ultérieures pour le patient.
Pour plus dinformations, contactez-nous :
- ISP - Section dEpidémiologie
rue Juliette Wytsman, 14 1050 Bruxelles
Tél. : 02/642.57.77 - Fax : 02/642.54.10
- *Laboratoires de Référence :
-Cliniques St-Luc - UCL - Bruxelles
-UZ-Gasthuisberg - KULeuven
http://www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/plabfr/info_lyme.htm
Geneviève Ducoffre
SURVEILLANCE DE MALADIES INFECTIEUSES PAR LE RÉSEAU DES LABORATOIRES VIGIES, 1983-2001 :
QUELQUES TENDANCES RÉCENTES
Introduction
Connaissez-vous le réseau des Laboratoires Vigies?
Depuis 1983, la section dEpidémiologie de lISP coordonne la sur-
veillance nationale de maladies infectieuses par un réseau de
laboratoires de microbiologie appelés Laboratoires Vigies.
Les principaux objectifs de ce réseau sont :
Ale suivi annuel et en cours dannée des tendances
épidémiologiques des micro-organismes enregistrés,
Bla recherche de foyers dinfections,
Cla diffusion des données récoltées vers les laboratoires partici-
pants ainsi que vers les autorités et les institutions concernées
par les problèmes de Santé Publique.
Méthode
Ce réseau de surveillance était constitué de 127 laboratoires de
microbiologie en 2001 dont 70% sont hospitaliers et 30% privés.
Ces laboratoires représentent 54% de lensemble des laboratoires
agréés pour la microbiologie et sont répartis dans 34 des 43
arrondissements du pays. Ils enregistrent, sur base volontaire, des
données épidémiologiques relatives à un certain nombre de mi-
cro-organismes et les transmettent chaque semaine au moyen de
formulaires denregistrement ou du logiciel de surveillance Epi-Lab.
Résultats
ATendances en 2001 par rapport aux années précédentes :
1.au niveau des infections sexuellement transmissibles :
une augmentation du nombre dinfections à Chlamydia
trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae est observée et
expliquée par une augmentation significative (p<0,05), à
tendance linéaire, entre 1997 et 2001, du nombre de cas
diagnostiqués dans larrondissement dAntwerpen
(respectivement, Odds Ratio (OR)=2,7 et OR=1,5; Figure
1).
2.au niveau des infections des voies respiratoires et du
système nerveux central :
signalons aussi une augmentation significative (p<0,05), à
tendance linéaire entre 1998 et 2001, du nombre dinfections
à Streptococcus pneumoniae* et à Neisseria meningitidis*
(respectivement, OR=1,2 et OR=1,6); par contre le nombre
dinfections à Haemophilus influenzae* reste stable depuis
1999 (Figure 2).
Figure 2:évolution du nombre de cas par an des S. pneumoniae,
N. meningitidis et des H. influenzae (1991-2001)
* :prélèvements provenant du sang et/ou du liquide céphalo-
rachidien
De plus, il faut noter une augmentation significative (p<0,05),
à tendance linéaire entre 1998 et 2001, du nombre
dinfections à Mycoplasma pneumoniae (OR=1,9); cette
augmentation est surtout observée en Flandre (Figure 3).
Figure 3:évolution du nombre de cas par 4 semaines des M.
pneumoniae (1998-2001)
3.au niveau des infections gastro-intestinales :
une légère diminution du nombre dinfections à
Campylobacter est observée en 2001 par rapport à 2000
(en 2001 : N=7357, en 2000 : N=7473) ainsi quune
diminution significative (p<0,05), à tendance linéaire entre
1986 et 2001, du nombre dinfections à Yersinia
enterocolitica (OR=0,3) et entre 1999 et 2001 des infections
à Salmonella Enteritidis (OR=0,66; Figure 4).
N. gonorrhoeae
C. trachomatis
0
500
1000
1500
2000
N / an
1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001
S. pneumoniae
N / an
0
400
600
1000
1200
200
800
N. meningitidis
H. influenzae
1992 1994 19961991 1993 1995 1998 19991997 2000 2001
1998 1999 2000 2001
0
150
300
450
600
750
N / 4 sem.
M. pneumoniae
Figure 1:évolution du nombre de cas par an des C. trachomatis
et des N. gonorrhoeae (1986-2001)
4
Éditeur responsable : H. Van Oyen, Institut Scientifique de la Santé Publique, Section dÉpidémiologie, rue J. Wytsman 14 - 1050 Bruxelles - Email : [email protected]
VERS UNE SURVEILLANCE EUROPÉENNE DES INFECTIONS NOSOCOMIALES DANS LES UNITÉS DE SOINS
INTENSIFS : LE PROJET HELICS-ICU
Introduction
Les infections acquises aux soins intensifs augmentent la
morbidité du patient, la durée de séjour et les coûts hospitaliers.
En 1994, les instituts régionaux et nationaux de Santé Publique
chargés de la coordination des réseaux de surveillance des
infections nosocomiales ont créé le réseau de collaboration
HELICS (Hospitals in Europe Link for Infection Control through
Surveillance). Ce projet, financé par la Commission
Européenne, est entré dans sa troisième phase. Il a pour
objectif principal la création dune base de données destinée
à lanalyse comparative des taux dInfection Nosocomiale (IN)
dans les 15 pays de lUnion Européenne (UE).
Méthodes
A loccasion de la 3ème phase du projet, un groupe de travail a
été constitué avec deux représentants par pays (un intensiviste
et un épidémiologiste du réseau de surveillance ou dun institut
de Santé Publique) ainsi que des membres de la société
européenne de soins intensifs. Les protocoles de chaque pays
ont été analysés pour estimer la faisabilité dune comparaison
rétrospective des indicateurs entre réseaux nationaux/
régionaux. En outre, un questionnaire a été distribué aux
membres du groupe de travail, afin de parvenir à un consen-
sus nécessaire à lélaboration dun nouveau protocole
standardisé. Des discussions régulières en groupe dexperts
ont été programmées.
Résultats
Les réseaux nationaux/régionaux pour la surveillance des in-
fections nosocomiales dans les unités de soins intensifs exis-
tent dans six Etats membres de lUE (Belgique, Allemagne,
Portugal, Espagne, Pays-Bas et 5 régions de France). Deux
pays (Finlande, Royaume-Uni) ont une surveillance
hospitalière complète (« hospital-wide ») qui permet de calculer
les indicateurs spécifiques aux soins intensifs. Les protocoles
de surveillance diffèrent à maints égards, en particulier par le
type dinfections quils renseignent, les définitions de cas quils
utilisent (surtout pour la pneumonie), la population étudiée (e.a.
tous les patients ou uniquement ceux qui ont séjourné plus de
48 heures aux soins intensifs), la définition de la journée
dutilisation dun appareillage (e.a. inclusion ou non de la ven-
tilation mécanique non invasive, 24 heures dappareillage ou
moins, deux lignes centrales par patient comptées comme une
ou deux journées), le type de surveillance effectuée (basée
sur lunité ou le patient), et, dans ce dernier cas, les facteurs
de risque recueillis pour chaque patient. La nouvelle analyse
des données brutes permet de comparer quelques indicateurs
entre deux ou trois réseaux mais ne peut être utilisée comme
méthode générale de comparaison des taux européens
dinfection nosocomiale, même en stratifiant pour tenir compte
des profils de patients. Les résultats du questionnaire et les
discussions dexperts relatives au nouveau protocole plaident
en faveur dune surveillance combinée des patients et des
unités, qui utilise les ressources humaines de manière
optimale. Un accent particulier doit être donné à lajustement
du score de risque dinfection nosocomiale. Il a été décidé de
rendre systématique lenregistrement des bactériémies et
pneumonies dans le réseau HELICS, alors que celle des in-
fections urinaires et des colonisations de cathéter restaient
optionnelles. Une collaboration avec le programme des infec-
tions hospitalières du CDC a été considérée comme utile par
75% des membres du groupe de travail.
Conclusion
Lhétérogénéité des protocoles régionaux et nationaux de sur-
veillance des infections nosocomiales aux soins intensifs est
trop importante pour permettre une comparaison internationale
des taux dinfection. Le protocole européen standardisé des
infections acquises aux soins intensifs est en développement
et sera testé en 2002.
http://helics.univ-lyon1.fr/
C. Suetens1, A. Savey2, J. Labeeuw 1, I. Morales1 pour le groupe
de travail HELICS-ICU
(1)HELICS-ICU secrétariat, ISP
(2)C. Clin Sud-Est, Centre Hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Benite Cedex,
France
Y. enterocolitica
1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999
0
2000
4000
6000
8000
12000
N / an
2001
Campylobacter
10000
S. enteritidis
Figure 4:évolution du nombre de cas par an des
Campylobacter, Y. enterocolitica et des S.
Enteritidis* (1986-2001)
* :données du Laboratoire de Référence (ISP - Section de
Bactériologie)
BExemple de foyer dinfections : recrudescence de la
syphilis
Suite à laugmentation du nombre de cas de syphilis
diagnostiqués par les cliniciens à Antwerpen, une enquête
a été menée en mai 2001, en collaboration avec le réseau
des Laboratoires Vigies, pour connaître le nombre de cas
diagnostiqués de janvier 2000 à avril 2001 sur lensemble
du pays. Soixante-huit Laboratoires Vigies ont répondu à
lenquête; 137 cas de syphilis active ont été diagnostiqués
pendant cette période. Le nombre de cas diagnostiqués
par mois montre une nette augmentation à partir de juillet
2000. Pour les cas dont la date de diagnostic était connue
(83% des cas), près de 4 fois plus de cas ont été enregistrés
lors des 4 premiers mois de 2001 (N=27) en comparaison
avec la même période de 2000 (N=7). Cette recrudescence,
observée sur lensemble du pays, a amené à inclure depuis
le mois doctobre 2001 Treponema pallidum dans la liste
des germes enregistrés par le réseau des Laboratoires
Vigies.
CDiffusion des données
Les données récoltées et analysées sont diffusées tous
les mois et globalisées dans un rapport annuel. Ces 2 types
dinformation sont disponibles sur le site de lISP.
Conclusion
Le réseau de surveillance des maladies infectieuses par les
Laboratoires Vigies est un outil dune importance capitale sur
le plan national et même international; en effet, il permet de
suivre lévolution dun certain nombre de micro-organismes et
de détecter la présence de foyers dinfections. Si vous
souhaitez participer à ce réseau de surveillance ou recevoir
de plus amples informations, nhésitez pas à nous contacter.
http://www.iph.fgov.be/epidemio/epifr/index8.htm
Geneviève Ducoffre
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