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I. Présentation du plan « fortes chaleurs » en Nouvelle calédonie
1) Contexte
L’exposition d’une personne à une température extérieure élevée pendant une période prolongée, sans
période de fraîcheur suffisante pour permettre à l’organisme de récupérer, est susceptible d’entraîner de
graves complications par dépassement des capacités de régulation thermique du corps humain. Les
périodes de fortes chaleurs sont alors propices aux pathologies liées à la chaleur, à l’aggravation de
pathologies préexistantes ou à l’hyperthermie, surtout chez les personnes fragiles et les personnes
particulièrement exposées à la chaleur.
En Métropole les conséquences de la canicule de 2003 (surmortalité estimée à près de 15000 décès) et de
celle de 2006 (impact sanitaire limité) ont montré l’intérêt du dispositif d’alerte et de gestion et d’une
mobilisation coordonnée des services de I ’Etat, des collectivités territoriales, des établissements et
services sociaux et médicosociaux, des établissements de santé, des associations de solidarité et de tous les
professionnels de terrain.
La Nouvelle-Calédonie, située juste au nord du tropique du Capricorne, subit les influences tropicales et
tempérées plus ou moins fortement selon les saisons. Leurs effets sont toutefois limités par
l’environnement maritime et la présence quasi permanente de l’alizé.
On distingue 2 saisons principales :
- Une saison chaude durant le premier trimestre : les précipitations sont abondantes et les
températures moyennes sont élevées, bien que les extrêmes soient limités par l’influence maritime
et l’alizé
- Une saison fraiche de juin à septembre : un temps généralement sec et frais, avec des températures
minimales relativement basses en certaines régions, pouvant être perturbé par des précipitations et
parfois des "coups d’ouest"
Les études de Météo France Nouvelle Calédonie montrent que le climat calédonien s'est réchauffé au cours
des quarante dernières années : l'augmentation est estimée à + 1,2 °C pour les minimales et + 0,9 °C pour
les maximales en 40 ans. Ce changement est quasiment uniforme à l'échelle de la Nouvelle Calédonie
(source : Météo France NC)
En Nouvelle-Calédonie, la population, notamment océanienne, semble avoir acquis une certaine culture et
accoutumance pour gérer les périodes chaudes de l’année.
Il n’est pas noté, au vue des données actuellement disponibles (SNS), de surmortalité en particulier chez
les personnes âgées en période chaude.
Cependant, en 2008, un épisode de chaleur inhabituelle avait provoqué quelques cas de début de
déshydratation chez des personnes âgées signalés par les infirmiers intervenants à domicile ; les autorités
sanitaires avaient réagi par la diffusion de messages de prévention et d’information.
Dans l’objectif de réduire les effets sanitaires d’une vague de chaleur inhabituelle, le plan « fortes
chaleurs » calédonien définit
un système de surveillance (indicateurs météo et sanitaire), des actions de
prévention (informations, alerte) et des actions de gestion de crise.
Il se présente comme une mise en garde graduée et est avant tout basé sur une prévention par
l’information saisonnière sur les dangers des fortes chaleurs, en particulier envers les personnes à risques.