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Les affections, hématologiques ou non, susceptibles d'orienter vers une affection à caractère héréditaire 
(anomalies constitutionnelles de l'hémoglobine, le plus fréquemment). 
 
 
 
2- L'examen somatique  
Il doit être général. ON recherchera : 
- les éléments de gravité de l'anémie : outre la pâleur, tachycardie avec souffle systolique de pointe, hypotension 
artérielle et accélération du rythme respiratoire; rarement signes de choc. Des signes témoignant de l'hypoxie 
cérébrale peuvent apparaître : de simples sensations vertigineuses jusqu'à  la perte de connaissance. 
- tous éléments d'orientation vers une affection susceptible de s'accompagner d'une anémie, quel qu'en soit le 
mécanisme (infections chroniques, maladies inflammatoires, affections néoplasiques, maladies auto-immunes, 
hépatopathies chroniques), 
- l'état des organes hémo-lymphatiques : recherche systématique d'adénopathies périphériques, d'hypertrophie 
amygdalienne et de splénomégalie 
-l’ictère cutanéo-muqueux qui oriente, dans ce contexte, vers une hémolyse si les selles ne sont pas décolorées 
- la recherche de manifestations hémorragiques, cutanées et muqueuses avec éventuellement l'examen du fond 
d'œil.  
La  palpation  abdominale  et  les  touchers  pelviens  sont  susceptibles  de  révéler  une  tumeur  à  l’origine  d’une 
carence en fe. 
En cas de choc hémorragique, le toucher rectal est susceptible de révéler un mélena. 
 
 
3- Les éléments retirés de l'analyse de l'hémogramme 
La valeur informative de l'hémogramme tient en partie à la qualité du laboratoire. La découverte d'une anémie 
doit entraîner automatiquement l'examen microscopique d'un frottis sanguin. Le biologiste peut avoir, à bon 
escient, ajouté la numération des réticulocytes, même si cet examen ne figurait pas sur l'ordonnance. 
Ainsi peut-on disposer des trois séries d'informations nécessaires à l'orientation étiologique : 
- les paramètres érythrocytaires (VGM et TGMHb) et la morphologie des hématies, 
- les autres paramètres de l'hémogramme, 
- la numération des réticulocytes. 
 
L'analyse érythrocytaire complète permet de classer l'anémie en trois classes selon le VGM : normocytaire 
(80 - 100 fL), microcytaire (< 80 fL) et macrocytaire (> 100 fL )à la base de la réflexion diagnsotique.
 
 
TGMHb et CGMHb permettent de considérer si l'anémie est hypochrome (< 27 pg pour le TGMHb; < 32 % 
pour la CGMHb) ou normochrome (≥ 27 pg pour le TGMHb; ≥ 32 pour la CGMHb); cette appréciation ne 
présente d'intérêt que pour les situations de microcytose ou de normocytose. L'hypochromie est confirmée par 
l'examen au microscope (hématies pâles par élargissement de leur centre clair). Elle atteste de la carence en fer. 
 
Les anomalies de la morphologie érythrocytaire, observées au microscope, peuvent donner une forte orientation 
diagnostique: 
- aniso-poïkilocytose, orientant vers une myélodysplasie ou une carence  
- dacryocytes, suggérant une myélofibrose, 
- schizocytes, évoquant une anémie par rupture mécanique des hématies. 
-les  hématies  cibles,    en  cas  d’hémoglobinose,  de  carence  en  fer  sévère,  ou  encore  d’hyposplénisme  ou 
d’asplénie (on trouve alors aussi des corps de Jolly) comme au cours de la drépanocytose. 
 
La considération du reste de l'hémogramme permet de déterminer si l'anémie est isolée ou non.  
- Le caractère isolé de l'anémie laisse supposer que le mécanisme inducteur n'affecte que la lignée érythrocytaire 
(érythroblastopénie,  non  disponibilité  du  fer,  destruction  périphérique,  anomalie  constitutionnelle  de 
l'hémoglobinosynthèse).  
- L'association à une ou plusieurs autres anomalies ouvre sur de nombreuses hypothèses :  
• en cas de présence de cellules normales en excès ou de cellules anormales circulantes :  
• les blastes orientent vers le diagnostic de leucémie aigue 
• des lymphocytes circulants plus ou moins différenciés orientent vers une dissémination sanguine de 
lymphomes malins, ou une leucémie lymphoïde chronique 
• des petits lymphocytes matures en grand nombre orientent vers une LLC 
• une myélémie oriente vers un syndrome myéloprolifératif de type leucémie myéloïde chronique ou 
myélofibrose primitive, et  vers un envahissement de la moelle par  un cancer (présence fréquente 
d’une érythromyélémie dans ce cas) 
• une thrombocytose peut se voir en cas de carence en fer, de syndrome inflammatoire, plus rarement 
en cas de thrombocytémie essentielle