Perspectives d`avenir dans les cancers ORL - ICM

publicité
Communiqué de presse, Montpelier le 18/06/2015
Perspectives d’avenir dans les cancers ORL :
les experts nationaux se réunissent pendant 2 jours à Montpellier pour
faire le point sur l’actualité dans la prise en charge et discuter des
futurs protocoles de recherche
La réunion de l’intergroupe GORTEC-GETTEC-GERCOR, organisée à Montpellier les 18 et
19 juin, à l’hôtel Mercure Centre, par les Dr Pierre BOISSELIER, oncologue
radiothérapeute, et Didier CUPISSOL, oncologue médical, de l’ICM en partenariat avec le
Pr Renaud GARREL du CHRU de Montpellier réunit une centaine de praticiens :
anatomopathologistes, assistants de recherche clinique, biostatisticiens, chirurgiens,
médecins gastro-nutritionnistes, oncologues médicaux, oncologues radiothérapeutes,
radiologues, radiophysiciens autour des thématiques de la prévention, du dépistage, du
soin et de l’accompagnement.
Cette réunion est l’occasion de discuter des dernières données présentées au
congrès international de cancérologie de l’ASCO qui s’est tenu début juin à
Chicago et d’une présentation « HPV, Oropharynx et Cancer » par le Pr Valérie
COSTES, anatomopathologiste au CHRU de Montpellier, qui a fait la synthèse de
cette nouvelle entité qui émerge en cancérologie cervico-faciale.
Le GORTEC (Groupe d'Oncologie Radiothérapie Tête Et Cou) a été créé en 1999
dans le but de coordonner la réalisation d'études cliniques et/ou biologiques dans
le domaine de la cancérologie cervico-faciale.
Depuis, il a été à l’initiative de nombreuses études, nationales ou
internationales, qui ont modifié les pratiques cliniques dans ce domaine, comme par
exemple les stratégies de préservation laryngée qui permettent d’offrir à certains patients
porteurs d’un cancer du larynx une alternative à la chirurgie radicale.
L'intergroupe ORL regroupe le GORTEC (Groupe d'Oncologie Radiothérapie Tête et Cou),
le GETTEC (Groupe d'Etude des Tumeurs Tête Et Cou), et le GERCOR (Groupe
coopérateur multidisciplinaire en Oncologie), il a été labellisé par l'Institut National du
Cancer (INCa) en 2012.
Une prise en charge concertée, complète et transversale des cancers ORL
Les patients présentant un cancer ORL doivent bénéficier d’une prise en charge concertée,
complète et transversale réunissant les équipes chirurgicales, médicales et paramédicales.
En effet, toutes les équipes concernées (addictologues, anatomopathologistes, biologistes,
chirurgiens, nutritionnistes, oncologues, radiologues, radiothérapeutes…) travaillent ensemble
pour offrir aux patients les meilleurs traitements contre la maladie. Ce traitement est constitué
d’un trépied combinant chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie, auquel s’ajoute une prise en
charge multidisciplinaire transversale de soins dits de support (nutrition, kinésithérapie, algologie,
addictologie, …).
1
Perspectives d’avenir : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, soins de support
La chirurgie
Ces dernières années le robot a fait son entrée au bloc opératoire, permettant des interventions
dites mini-invasives dans de multiples spécialités chirurgicales. La chirurgie avec assistance
robotique offre de nouvelles possibilités thérapeutiques en chirurgie carcinologique ORL et de
nombreuses équipes en sont équipées dans la région, comme les CHU de Nîmes et de
Montpellier et l’ICM. Outre l’engouement autour de ce nouvel outil, l’intergroupe ORL propose de
conduire des études pour préciser la place de la chirurgie avec assistance robotique dans la
prise en charge des patients présentant des lésions de l’oropharynx peu évoluées.
La chimiothérapie
Les différentes stratégies de chimiothérapie sont passées en revue à travers de nombreuses
études pilotées par le GORTEC. De nouveaux protocoles de chimiothérapie sont ainsi évalués
soit en combinant différentes molécules éprouvées soit en intégrant de nouvelles molécules à
des phases précoces de leur développement.
Les traitements médicaux bénéficient des progrès réalisés en biologie sur la compréhension des
mécanismes de cancérisation. Cela a permis l’émergence de thérapie dites ciblées, qui en
prenant en compte les particularités biologiques de chaque tumeur, permettent de proposer des
traitements « à la carte » au patient. Le GORTEC conduit des études dans ce domaine pour
évaluer la place de ces nouvelles molécules soit en remplacement de certaines
chimiothérapies soit en complément des protocoles de référence.
Les soins de support et la nutrition
Les équipes du GORTEC s’intéressent également à la prise en charge transversale avec
l’intégration des soins oncologiques de support qui accompagnent le patient (et ses proches) tout
au long de son parcours thérapeutique.
Dans ces domaines, l’équipe du Dr Pierre SENESSE de l’ICM a initié de larges études que ce en
nutrition ou dans l’étude de l’apport de l’activité physique et du réentrainement à l’effort durant et
au décours du traitement.
La radiothérapie
Le GORTEC a mené de larges études pour évaluer l’intérêt de la Radiothérapie Conformationelle
en Modulation d’Intensité (RCMI) qui permet à la fois de mieux irradier la tumeur et de mieux
épargner les tissus sains de proximité. Ces travaux ont permis le déploiement de cette nouvelle
technique d’irradiation pour les cancers des VADS qui est devenue aujourd’hui le standard.
Les études à venir menées par le GORTEC vont évaluer la place de la radiothérapie
stéréotaxique (irradiation de très haute précision) dans les lésions métastatiques en combinaison
avec la chimiothérapie.
Des projets sont aussi en cours quant à l’optimisation de la dose d’irradiation, en affinant le
volume d’irradiation en fonction des données biologiques de la tumeur évaluées par TEPscanner
à ‘l’initiation et en cours de traitement.
Projets spécifiques
Des études originales pour certaines localisations présentant des caractéristiques anatomiques
ou biologiques spécifiques sont également établies, comme pour les cancers des glandes
salivaires, les cancers des sinus de la face ou les cancers du cavum (rhinopharynx). Ces études
permettront de mieux définir les stratégies de prise en charge dans ces localisations complexes.
2
La prise en charge des patients âgés : un réel défi avec un nouvel ELAN en
partenariat avec le GORTEC
30 % des cancers ORL affectent les patients âgés de 70 ans ou plus. Or, la perte de réserve
physiologique avec l’âge expose à des risques de complications plus importantes que chez les
sujets plus jeunes. Dans cette population, les principales difficultés sont d’évaluer le rapport
bénéfice/risque des traitements en gardant un objectif de qualité de vie.
Chez les sujets les plus fragiles, les risques liés aux traitements sont élevés et doivent faire
adapter la proposition thérapeutique. Il est donc essentiel d’identifier ces patients fragiles grâce à
une évaluation multidisciplinaire des facteurs de fragilité : les poly pathologies associées,
l’autonomie, le statut nutritionnel, cognitif et thymique, et aussi les conditions de vie familiales et
sociales.
Les données dans la population âgée font trop souvent défaut pour offrir en toute sécurité le
meilleur traitement adapté. Le projet ELAN qui est soutenu par l’Institut National du Cancer dans
le cadre du Programme d’Actions de Recherche Intégrées sur les cancers des voies aérodigestives supérieures (PAIR VADS), en partenariat avec l’ARC et la Ligue contre le cancer a
pour but de mieux définir les modalités de cette prise en charge par une approche pragmatique.
Le projet de traitement personnalisé ELAN se décline en différents modules adaptés à chacune
des situations, en fonction de l’évolution de la maladie et des données de l’évaluation gériatrique
du patient.
Contact presse :Florence Courtès – 04 67 61 45 15 / 06 14 05 43 21, [email protected]
3
Téléchargement