
biopsie positive (3,12). En conséquence, une
VS très élevée peut aider au diagnostic clini-
que mais en raison de son absence de spéci-
ficité, elle ne doit pas être considérée isolé-
ment et être interprétée dans le contexte géné-
ral.
En revanche, la protéine c-réactive ou CRP est
une protéine sérique spécifique de la réaction
inflammatoire qui est synthétisée par le foie, et
qui apparaît précocement au cours d’une réponse
inflammatoire. Son taux normal est <6 mg/I.
Il augmente avec la prise d’oestrogènes et l’in-
halation de fumée de cigarettes. La CRP est ac-
tuellement considérée comme un test plus sen-
sible lors d’une suspicion d’artérite à cellules
géantes. Elle ne dépend en effet ni de l’âge ni
du sexe, ni des facteurs hématologiques di-
vers, mais augmente en présence d’une infec-
tion ou d’une maladie inflammatoire. Elle est
plus sensible (100%) que la VS (92%) mais,
comme cette dernière, elle ne constitue pas un
test spécifique (3).
Les autres paramètres biologiques évocateurs
d’une artérite à cellules géantes sont représen-
tés par la coexistence d’une thrombocytose réac-
tive (taux de plaquettes supérieur à 400.000/l),
d’une anémie normocytaire normochrome, une
augmentation des anticorps anti-cardiolipides,
du fibrinogène, du facteur de Von Willebrand,
de l’interleukine 6, des α2-, β-et-γglobulines,
des facteurs du complément et d’enzymes hé-
patiques (4,13).
La périmétrie permet de mettre en évidence un
scotome central évocateur d’une neuropathie
optique inflammatoire, toxique ou héréditaire
et/ou une amputation altitudinale en faveur d’une
neuropathie optique ischémique.
L’examen angiofluoangiographique joue un rôle
important dans le diagnostic de l’artérite à cel-
lules géantes. Le signe angiographique qui est
constamment retrouvé et qui, par conséquent,
peut être considéré comme le plus fiable, est
un retard de perfusion choroïdienne (cinq se-
condes ou plus) ou ″silence″choroidien. Ce re-
tard est susceptible de persister même après
le remplissage complet des veines rétiniennes.
Il est important de réaliser l’examen fluoangio-
graphique aussi tôt que possible après l’appa-
rition des symptômes cliniques car le temps de
remplissage choroïdien peut se normaliser quel-
ques jours à quelques semaines après le début
de la maladie (14).
La biopsie de l’artère temporale superficielle
reste l’examen de référence pour étayer un
diagnostic d’artérite à cellules géantes (4,15).
La présence de cellules géantes multinuclées
dans une coupe histopathologique n’est toute-
fois pas considérée comme étant nécessaire au
diagnostic (14). La sensibilité d’une biopsie
unilatérale est de 87% en moyenne (12). En
raison de la nature segmentaire de l’artérite à
cellules géantes, il est important de noter que
des segments vasculaires peuvent ne pas être
affectés par le processus inflammatoire dans
8,5% à 28,3% de cas (lésions discontinues),
ce qui conduit à une incidence élevée allant de
5% à 13% de faux négatifs. Pour augmenter la
sensibilité de l’examen, il conviendra donc de
prélever des segments d’au moins 20 à 25 mm
et une analyse histopathologique de la pièce de
biopsie tous les 0,25 mm ou 0,5 mm est re-
commandée. Il convient donc de savoir qu’un
résultat négatif de la biopsie n’exclut pas le dia-
gnostic d’artérite à cellules géantes et une biop-
sie bilatérale peut être réalisée si la suspicion
clinique reste élevée. La sensibilité de la biop-
sie bilatérale serait de 94% (12).
Selon l’American College of Rheumatology, le
diagnostic d’artérite à cellules géantes repose
sur la présence d’au moins trois des cinq cri-
tères suivants:
−un âge de cinquante ans ou plus;
−une histoire de céphalées récentes chez un
patient indemne d’antécédents de cépha-
lées;
−une sensibilité marquée à la palpation de l’ar-
tère temporale superficielle ou une diminu-
tion des pulsations de l’artère temporale su-
perficielle;
−une augmentation de la VS à 50 mm ou plus
àla1
ère
heure avec un prélèvement réalisé
selon la méthode de Westergren;
−une histopathologie positive pour une artérite
nécrosante de l’artère temporale superficiel-
le avec une infiltration cellulaire mononu-
cléaire, ou une inflammation granulomateu-
se, associée éventuellement à la présence de
cellules géantes multinuclées.
Ces critères cumulés permettent d’atteindre une
sensibilité de 93,5 % et une spécificité de
15