
Le 1er juillet 2016, l’ARS a publié la liste des 5 Groupements Hospitaliers de Territoire de la
région Pays de Loire. En tout, 135 ont été créés en France.
Le Supplément
juin-juillet 2016 n°186
NUMERO SPECIAL D’INFORMATION
GROUPEMENT HOSPITALIER DE TERRITOIRE 49
Le GHT : définition, missions, organisation, fonctionnement
La constitution des GHT en France a soulevé d’importants débats que l’on a pu suivre dans la presse spécialisée (APM, le Quotidien du médecin, revues syndicales, etc.), questionnant à la fois la philo-
sophie de la réforme mais aussi ses leviers d’action devant être définis dans un calendrier très resserré : à peine 2 mois à compter de la parution du décret pour élaborer les documents constitutifs et
les présenter aux différentes instances des établissements dont l’avis était requis.
De manière synthétique, la création des GHT poursuit l’objectif de renforcement des « stratégies de groupes » entre hôpitaux dans les territoires, en actionnant deux leviers :
stratégie médicale et stratégie de gestion.
Sans doute l’un des axes les plus structurants de cette réforme, la stratégie médi-
cale repose essentiellement sur l’élaboration d’un « projet médical partagé » et d’un
« projet de soins partagé » : sans remplacer les projets médicaux et de soins des établissements,
il s’agit de les mettre en cohérence et d’élaborer une véritable stratégie de groupe autour de filières
de prise en charge considérées comme prioritaires (Cancéro, urgences, gériatrie, santé mentale,
etc…).
L’intérêt de cet axe de la réforme a globalement été bien compris, même s’il pose beaucoup de ques-
tions aux CHS, car il agit pour le bénéfice direct des patients en invitant les établissements à coor-
donner entre eux leurs organisations pour répartir l’offre de soins de manière adaptée et graduée
sur le territoire, garantir la proximité et l’accès aux soins ainsi que la continuité des parcours, qu’elle
soit géographique ou soignante.
La stratégie médicale du groupement induit un niveau de coopération renforcée entre les établisse-
ments. La loi ouvre la possibilité d’aller plus loin dans la coopération en créant des outils de soins
communs (ex : équipes médicales et soignantes communes, équipements communs, etc.). Ce n’est pas
le choix que le GHT 49 a fait préférant travailler la coordination des différents établissements pour
améliorer la fluidité et la cohérence des parcours. La santé mentale est une filière à part
entière de cette stratégie médicale, ce dont le CESAME se félicite. Le projet médical du
groupement comprend ainsi un volet santé mentale qui a été travaillé entre membres du GHT49
(présidents de CME, responsables de pôles ou chefs de service) et se décline en 4 axes :
- axe1 : coordonner les actions favorisant la qualité des soins et la gestion des risques par l’échange
de pratiques et la mise en commun d’outils,
- axe2 : animer une réflexion de territoire sur des populations nécessitant des prises en charge spé-
cifiques (adolescents et jeunes adultes, personnes âgées, personnes souffrant de troubles
addictifs, ..),
- axe3 : structurer une gouvernance partagée au service du développement d’une politique de
recherche en santé mentale,
- axe4 : favoriser l’accès aux soins et la fluidité des parcours des patients souffrant de troubles psy-
chiatriques et nécessitant une prise en charge pluridisciplinaire psychiatrique et somatique.
Les réunions vont se poursuivre en 2016 afin de rédiger plus finement chacun de ces axes. En effet,
le calendrier prévoyait 2 étapes :
- identification des axes stratégiques pour le 1er juillet 2016,
- élaboration du contenu détaillé du projet médical et du projet de soins partagés pour le 1er juillet
2016.
Politique d’amélioration continue de la qualité et de sécurité des soins de groupement
Dans le prolongement de la stratégie soignante commune, la loi de santé pose le principe d’une cer-
tification de groupement par la haute autorité de santé (HAS) c’est-à-dire une certification conjointe
à compter du 1er janvier 2020.
Qu’est-ce qu’un GHT ?
L’article 107 de la loi du 26 janvier 2016 créé
les GHT en posant l’obligation, pour tous les
établissements publics de santé, d’adhérer à un
groupement dont l’objectif est de « mettre en
œuvre une prise en charge commune et gra-
duée du patient dans le but d’assurer une éga-
lité d’accès à des soins sécurisés et de qualité ».
S’agissant de création, il fallait au démarrage en
définir les contours et l’on a pu observer une
grande diversité d’options d’un territoire à un
autre. En région Pays de Loire, le travail de défi-
nition des GHT s’est orienté autour de
contours départementaux. Ainsi, le CESAME
fait partie du GHT de Maine-et-Loire.
Le GHT Maine-et-Loire ?
Il compte 11 membres : le CHU d’Angers et
l’Hôpital Saint Nicolas, le CH de Cholet, le CH
de Saumur et l’EHPAD de Longué-Jumelles, le
CESAME, le CH de Lys Hyrôme, le CH de la
Corniche Angevine, le CH de Baugé, le CH de
Doué la Fontaine et le CH de Martigné Briand.
Notre GHT compte beaucoup de partenaires,
certes, mais c’est jusqu’à présent un climat de
confiance et le souci du dialogue qui ont prévalu
dans les différentes réunions malgré un calen-
drier (imposé par la loi) très resserré et des
conditions d’élaboration parfois contraintes.
L’ARS a validé cette composition dans un arrêté
en date du 1er juillet 2016.
Qu’en est-il de la possibilité offerte, pour les établissements de
santé mentale, d’obtenir une dérogation ?
La loi prévoit en effet qu’une dérogation puisse être accordée, au cas par cas, à des éta-
blissements de santé mentale souhaitant constituer un GHT psychiatrique indépendant
du GHT généraliste (auquel il serait néanmoins associé pour le volet santé mentale de
la stratégie du groupement).
La sectorisation et sa répartition sous la responsabilité de plusieurs établissements en
Maine-et-Loire rendaient cette perspective peu adaptée pour le CESAME. En effet,
demander une dérogation aurait conduit à la constitution de deux «sous-ensembles»
porteurs de la psychiatrie (d’un côté le CESAME ; de l’autre, le CHU, le CH de Cholet
et le CH de Saumur) risquant d’alimenter des logiques plus concurrentielles que réelle-
ment constructives pour les patients. Les instances du CESAME, après de nombreux
temps de débat, ont dès lors préféré opter pour une posture d’adhésion au GHT géné-
ralisé permettant de participer directement aux réflexions touchant le parcours des
patients en psychiatrie et de favoriser leur accès aux soins somatiques.
Alors que la stratégie médicale repose sur une logique de coopération,
la loi va plus loin concernant les aspects de gestion en rendant la mutualisa-
tion de certaines fonctions de gestion obligatoire :
- la fonction achat (comprenant l’élaboration pour le 1er janvier 2017 d’un plan d’action
des achats du GHT, élaboré pour le compte des établissements du groupement),
- la création d’un DIM (département d’information médicale) de territoire et la désigna-
tion d’un médecin DIM de territoire,
- l’objectif de convergence des systèmes d’information hospitaliers (SIH) vers un SIH
convergent et homogène de groupement d’ici le 1er janvier 2021,
- la coordination des instituts et des écoles de formation paramédicale,
- coordination des plans de formation continue et de DPC.
Par ailleurs, certaines fonctions seront organisées en commun au sein du GHT :
- les activités d’imagerie diagnostique et interventionnelle,
- les activités de biologie médicale.
Concernant les activités pharmaceutiques, des évolutions sont attendues par voie
d’ordonnance.
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HBaugé
Longué-Jumelles
Saumur
Doué la Fontaine
Lys Hyrôme
Corniche angevine
Cholet
Layon Aubance
CESAME
St Nicolas
CHU d’ANGERS
les établissements membres du GHT 49