DIABÉTO Silencieux et discret, le diabète est une maladie qui peut longtemps passer inaperçue. Ainsi, cinq ou dix ans peuvent s’écouler entre son apparition et son diagnostic, qui peut être fait à l’occasion d’une complication. Mais existe-t-il des signes qui annoncent cette maladie? A quoi faut-il être attentif? Quand l’insuline commence à faire de la résistance! Avant tout, le diabète c’est l’histoire de 2 types… Le diabète est un excès de sucre dans le sang (hyperglycémie). Il en existe deux principaux types: - le diabète de type 1 fait suite à une destruction des cellules qui produisent l’insuline pour une raison autoimmune. Ce diabète s’attaque surtout aux enfants, adolescents, jeunes adultes et plus rarement à des personnes âgées; - le diabète de type 2 est (dans plus de 80% des cas) lié au surpoids et à une prédisposition génétique. A l’inverse du type 1, il pourrait être évité en surveillant son poids et en faisant de l’exercice régulièrement. Il concerne surtout les plus de 40 ans mais, avec de mauvaises habitudes alimentaires, des adolescents peuvent également en souffrir. D’après la Fédération internationale du Diabète, il y aurait en Belgique actuellement environ 600.000 personnes diabétiques, dont la moitié ignorent qu’elles sont atteintes. Ces deux diabètes risquent d’entraîner des complications, surtout liées à la détérioration des vaisseaux sanguins qui sont exposés à une trop grande quantité de glucose (sucre). Les conséquences peuvent être des lésions vasculaires (petits vaisseaux sanguins au niveau des yeux, des reins, etc. et gros vaisseaux sanguins au niveau du coeur, de la carotide et des artères des membres inférieurs) et une atteinte nerveuse (fourmillement dans les jambes, problèmes de lésions aux pieds, ...). Le prédiabète: un signal d’alarme Ce que l’on appelle le «pré-diabète» est une phase préliminaire de l’affection durant laquelle le patient présente déjà des taux de glycémie (taux de sucre dans le sang) accrus, mais qui, contrairement au diabète, est encore réversible si le patient se soumet à un traitement temporaire et adopte une hygiène de vie plus saine. Le prédiabète signifie que les valeurs glycémiques (mesure du taux de sucre dans le sang) sont plus hautes que la normale, mais ne sont pas encore suffisamment élevées pour pouvoir parler de diabète. Il s’agit d’une phase transitoire du diabète de type II. «Le prédiabète fait le lit de l’évolution vers le diabète», nous explique à ce propos le Pr Martin Buysschaert, président francophone de l’Association belge du diabète (ABD). «Après cinq à dix ans de prédiabète, on a une chance sur deux d’avoir développé un diabète vrai avec les conséquences que cela implique». asymptomatique. Il s’agit d’une anomalie biologique du taux de sucre dans le sang. Mais, cliniquement, il n’y a aucun symptôme. C’est donc véritablement le type de pathologie que le médecin traitant doit dépister chez les personnes à risque.» Mais quels sont ces personnes à risques? Les personnes de plus de 45 ans courent un risque plus élevé de prédiabète. Toutefois, la cause la plus importante est le surpoids. Il faut aussi tenir compte des antécédents familiaux de diabète de type 2. Le prédiabète doit également être envisagé chez une femme qui a un diabète gravidique (de grossesse ou gestationnel). Ou encore en présence d’autres pathologies souvent associées au diabète comme une hypertension artérielle, un taux de cholestérol ou de triglycérides élevés, des antécédents cardiovasculaires, ou une trop grande sédentarité. Pour dépister, dans un premier temps, on peut utiliser un questionnaire qui porte précisément sur les facteurs de risque. Celuici permet d’évaluer le risque de prédiabète à dix ans et d’ainsi cibler la population chez qui il faut aller plus loin (contrôle sanguin). Peut-on traiter le prédiabète? Y a-t-il des signes qui peuvent Oui, et comme il est réversible, indiquer la présence d’un cela a tout son sens. Le traitement prédiabète? le plus efficace consiste dès lors «Non, et c’est bien là un problème majeur, le prédiabète est en l’adoption d’un mode de vie plus sain permettant d’éviter que le prédiabète ne se développe en diabète. Ce qui revient à perdre du poids par une alimentation équilibrée et contrôlée et par la pratique d’un exercice physique régulier. En modifiant son hygiène de vie, il est donc possible de ramener la glycémie à un niveau normal. «Dans la phase de pré-diabète, l’exercice physique régulier joue également un rôle fondamental et réduit considérablement les risques d’apparition définitive de la maladie», souligne le Prof. Martin Buyssschaert des Cliniques Universitaires Saint-Luc à Bruxelles. «Une promenade quotidienne d’une demi-heure, par exemple, réduit déjà le risque de diabète de 30%.». 1 personne diabétique sur 2 en Belgique ignore qu’elle est atteinte. Et vous? Faites le test! Pour déterminer si vous êtes à risque de développer un diabète, nous vous proposons de répondre à quelques questions très simples sur le site http://www.diabete-abd.be/ risque.html. Si vous répondez oui à l’une ou plusieurs d’entre elles, nous vous conseillons de consulter votre médecin généraliste. Et si les mesures hygiénodiététiques ne suffisent pas, des études ont montré que certains médicaments sont très efficaces, comme la metformine qui améliore la sensibilité à l’insuline et permettra de freiner le passage du prédiabète au diabète. POUR EN SAVOIR PLUS Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit plus suffisamment d’insuline ou quand le corps ne parvient plus à utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Quand nous absorbons des glucides, ceux-ci sont digérés dans l’intestin et sont transformés en glucose. Ce glucose passe des intestins dans le sang où il peut circuler dans tout le corps pour aller approvisionner nos organes et tissus en énergie. Pour que nos organes et tissus puissent utiliser ce glucose, ils ont besoin d’une hormone, c’est l’insuline. L’insuline est une hormone produite par le pancréas et dont le rôle est d’ouvrir la porte de nos cellules. Elle agit comme une clé en permettant au glucose présent dans le sang de pénétrer dans les cellules qui pourront alors l’utiliser comme source d’énergie.