DIABÉTO
asymptomatique. Il s’agit d’une
anomalie biologique du taux de
sucre dans le sang. Mais, clinique-
ment, il n’y a aucun symptôme.
C’est donc véritablement le type de
pathologie que le médecin traitant
doit dépister chez les personnes à
risque.»
Mais quels sont ces personnes
à risques?
Les personnes de plus de 45 ans
courent un risque plus élevé de
prédiabète. Toutefois, la cause la
plus importante est le surpoids.
Il faut aussi tenir compte des
antécédents familiaux de dia-
bète de type 2. Le prédiabète
doit également être envisagé
chez une femme qui a un dia-
bète gravidique (de grossesse
ou gestationnel). Ou encore en
présence d’autres pathologies
souvent associées au diabète
comme une hypertension arté-
rielle, un taux de cholestérol
ou de triglycérides élevés, des
antécédents cardiovasculaires,
ou une trop grande sédentarité.
Pour dépister, dans un premier
temps, on peut utiliser un ques-
tionnaire qui porte précisément
sur les facteurs de risque. Celui-
ci permet d’évaluer le risque de
prédiabète à dix ans et d’ainsi
cibler la population chez qui
il faut aller plus loin (contrôle
sanguin).
Peut-on traiter le prédiabète?
Oui, et comme il est réversible,
cela a tout son sens. Le traitement
le plus efficace consiste dès lors
en l’adoption d’un mode de vie
plus sain permettant d’éviter
que le prédiabète ne se déve-
loppe en diabète. Ce qui revient
à perdre du poids par une ali-
mentation équilibrée et contrô-
lée et par la pratique d’un exer-
cice physique régulier.
En modifiant son hygiène de
vie, il est donc possible de ra-
mener la glycémie à un niveau
normal. «Dans la phase de pré-dia-
bète, l’exercice physique régulier joue
également un rôle fondamental et
réduit considérablement les risques
d’apparition défi nitive de la mala-
die», souligne le Prof. Martin
Buyssschaert des Cliniques Uni-
versitaires Saint-Luc à Bruxelles.
«Une promenade quotidienne d’une
demi-heure, par exemple, réduit déjà
le risque de diabète de 30%.».
Et si les mesures hygiéno-
diététiques ne suffisent pas, des
études ont montré que certains
médicaments sont très efficaces,
comme la metformine qui amé-
liore la sensibilité à l’insuline et
permettra de freiner le passage
du prédiabète au diabète.
Quand l’insuline
commence à faire
de la résistance!
Silencieux et discret, le diabète
est une maladie qui peut longtemps
passer inaperçue. Ainsi, cinq ou
dix ans peuvent s’écouler entre
son apparition et son diagnostic,
qui peut être fait à l’occasion d’une
complication. Mais existe-t-il des
signes qui annoncent cette maladie?
A quoi faut-il être attentif?
Ce que l’on appelle le «pré-diabète» est
une phase préliminaire de l’a ection durant
laquelle le patient présente déjà des taux de
glycémie (taux de sucre dans le sang) accrus,
mais qui, contrairement au diabète, est
encore réversible si le patient se soumet à un
traitement temporaire et adopte une hygiène
de vie plus saine.
Avant tout, le diabète c’est
l’histoire de 2 types…
Le diabète est un excès de
sucre dans le sang (hyperglycé-
mie). Il en existe deux princi-
paux types:
- le diabète de type 1 fait suite
à une destruction des cel-
lules qui produisent l’insu-
line pour une raison auto-
immune. Ce diabète s’at-
taque surtout aux enfants,
adolescents, jeunes adultes
et plus rarement à des per-
sonnes âgées;
- le diabète de type 2 est (dans
plus de 80% des cas) lié au
surpoids et à une prédisposi-
tion génétique. A l’inverse du
type 1, il pourrait être évité
en surveillant son poids et en
faisant de l’exercice régulière-
ment. Il concerne surtout les
plus de 40 ans mais, avec de
mauvaises habitudes alimen-
taires, des adolescents peuvent
également en souffrir.
Ces deux diabètes risquent
d’entraîner des complications,
surtout liées à la détérioration
des vaisseaux sanguins qui
sont exposés à une trop grande
quantité de glucose (sucre). Les
conséquences peuvent être
des lésions vasculaires (petits
vaisseaux sanguins au niveau
des yeux, des reins, etc. et
gros vaisseaux sanguins au
niveau du coeur, de la carotide
et des artères des membres
inférieurs) et une atteinte ner-
veuse (fourmillement dans les
jambes, problèmes de lésions
aux pieds, ...).
Le prédiabète:
un signal d’alarme
Le prédiabète signifie que les
valeurs glycémiques (mesure
du taux de sucre dans le sang)
sont plus hautes que la nor-
male, mais ne sont pas encore
suffisamment élevées pour
pouvoir parler de diabète. Il
s’agit d’une phase transitoire
du diabète de type II. «Le prédia-
bète fait le lit de l’évolution vers le
diabète», nous explique à ce pro-
pos le Pr Martin Buysschaert,
président francophone de
l’Association belge du diabète
(ABD). «Après cinq à dix ans de
prédiabète, on a une chance sur
deux d’avoir développé un diabète
vrai avec les conséquences que cela
implique».
Y a-t-il des signes qui peuvent
indiquer la présence d’un
prédiabète?
«Non, et c’est bien là un problè-
me majeur, le prédiabète est
D’après la Fédération internationale du Diabète,
il y aurait en Belgique actuellement environ
600.000 personnes diabétiques, dont la moitié
ignorent qu’elles sont atteintes.
1 personne diabétique
sur 2 en Belgique
ignore qu’elle est
atteinte. Et vous?
Faites le test!
Pour déterminer si vous êtes
à risque de développer un
diabète, nous vous proposons
de répondre à quelques
questions très simples sur le site
http://www.diabete-abd.be/
risque.html. Si vous répondez
oui à l’une ou plusieurs d’entre
elles, nous vous conseillons
de consulter votre médecin
généraliste.
POUR EN SAVOIR PLUS
Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le
pancréas ne produit plus su samment d’insuline ou quand
le corps ne parvient plus à utiliser e cacement l’insuline qu’il
produit. Quand nous absorbons des glucides, ceux-ci sont
digérés dans l’intestin et sont transformés en glucose. Ce glucose
passe des intestins dans le sang où il peut circuler dans tout le
corps pour aller approvisionner nos organes et tissus en énergie.
Pour que nos organes et tissus puissent utiliser ce glucose, ils
ont besoin d’une hormone, c’est l’insuline. L’insuline est une
hormone produite par le pancréas et dont le rôle est d’ouvrir la
porte de nos cellules. Elle agit comme une clé en permettant au
glucose présent dans le sang de pénétrer dans les cellules qui
pourront alors l’utiliser comme source d’énergie.