Indications fréquentes
L’hypnothérapie a fait la preuve de son utilité dans toutes les branches de la
médecine. Il s’agit d’une méthode « opportuniste », qu’il est aisé d’associer à
d’autres stratégies thérapeutiques, sans en limiter l’usage à un domaine restreint.
Ses indications les plus fréquentes en médecine et en médecine dentaire ont trait à
la douleur (hypno-analgésie, hypno-anesthésie). L’hypnose s’avère efficace dans les
céphalées rebelles, les brûlures, les états inflammatoires, les hémorragies et les
nausées post-opératoires, le processus de cicatrisation. Elle apporte de précieuses
contributions à la rééducation psychomotrice (enfants hyperactifs, récupération post-
traumatique). Bien des symptômes y réagissent favorablement : dyspnée,
tachycardie paroxystique, oppression thoracique, spasmes et troubles fonctionnels
digestifs, troubles allergiques (modulation psycho-immunologique), syndromes de
vasoconstriction périphérique (Raynaud, Bürger), dermatoses, blocage de l’ingestion
ou de la manducation, troubles sensori-moteurs, tics, hoquet, bégaiement, vertiges.
En obstétrique, l’hypnose est souvent appliquée dans la préparation à
l’accouchement ou le repositionnement fœtal.
En psychiatrie, la palette des indications est large aussi : troubles du sommeil, trac,
attaques de panique, anxiété diffuse, phobies, TOC, troubles de conversion,
énurésie, séquelles post-traumatiques, dépression, addictions, anorexie/boulimie,
impuissance/frigidité, troubles de la personnalité.
Parmi les contre-indications habituelles, mentionnons la paranoïa sous toutes ses
formes, les troubles du spectre schizophrénique, l’arriération mentale.
L’hypnose apporte en outre un complément précieux au traitement oncologique
(modulation psycho-immunitaire). Les recherches cliniques démontrent que les
patients cancéreux l’apprécient comme outil contre les effets secondaires des
méthodes invasives (douleur, anxiété, nausées, anorexie, etc.). Mais aussi pour le
style d’accompagnement relationnel qu’elle offre, la sensation de sécurité et de
confort qu’elle permet d’installer, la gestion de l’angoisse et même l’exploration des
émotions comme ressources. Divers exemples d’application en oncologie sont
désormais courants chez les enfants et chez les adultes, dans les services
hospitaliers universitaires.
Formes d’applications
L’hypnose peut être pratiquée de façon autoritaire et directive (école traditionnelle)
ou de façon indirecte et permissive (école ericksonienne), selon le thérapeute, selon
les situations, selon l’état actuel et la personnalité du patient.
L’approche directive recourt volontiers à des suggestions directes (vous vous sentez
de plus en plus détendu, votre respiration s’approfondit, la douleur s’en va), alors que
l’approche permissive préfère les suggestions indirectes, métaphoriques ou
narratives.
Dans les deux cas, la réactivité accrue du patient aux suggestions est utilisée pour
obtenir une détente profonde, qui permet de se détacher du symptôme (ou du thème
problématique), et de l’examiner à distance (dissociation).
Certains automatismes psychomoteurs sont facilités de la sorte (catalepsie,
mouvements idéo-moteurs, lévitation de la main, mouvements pseudo-athétosiques).
Ils sont ratifiés et commentés par le thérapeute en vue du changement escompté
(recadrages thérapeutiques). L’expérience, lorsqu’elle est réussie, est vécue comme
correctrice et peut amener un changement significatif dans l’équilibre
psychobiologique du sujet.