Pharma-News Le journal de l'équipe officinale Juillet 2003 Numéro 5 Sommaire Nouveautés : XEFO° ALOMIDE° CORTINASAL° CO-ACEPRIL° LEVITRA° "nouvel" AINS, pas si nouveau que ça passe en liste C, pour la conjonctivite allergique un générique du RHINOCORT° nouveau générique du CO-RENITEN° encore un cousin du VIAGRA° Phytothérapie : TESALIN° alternative naturelle aux anti-histaminiques Rappel : le point de vue de la Revue Prescrire CIALIS° Pharmacovigilance : Toxicité oculaire des antipaludéens de synthèse Pour en savoir plus : L'hypertension En bref : HUMINSULIN° - CONCOR° - Sartans et prévention de la migraine Editorial Restons critiques ! Lorsqu'un nouveau médicament apparaît sur le marché, les professionnels de santé reçoivent en général de l'industrie de nombreux documents destinés à les informer sur le produit. Plus ou moins détaillée, cette documentation a aussi pour but, c'est évident, de stimuler ses lecteurs à prescrire ou conseiller le médicament en question et faire ainsi monter les ventes. Tout le problème pour l'équipe de la pharmacie est donc de séparer le bon grain de l'ivraie, de trier les informations fiables et pertinentes de celles qui le sont moins. C'est un des buts que s'est fixé l'équipe du Pharma-News, en effectuant pour vous les recherches de littérature nécessaires à ce tri (cf. Editorial du Pharma-News n°3, mai 2003). Dans ce numéro, nous avons choisi d'illustrer à deux reprises (XEFO°, TESALIN°) le travail d'analyse que nous effectuons, afin de vous montrer à quels genres de pièges nous tous, professionnels de santé, pouvons être confrontés lors de nos lectures. Vous constaterez que le problème est souvent que les informations ne sont ni complètement vraies, ni complètement fausses (voir le cas du XEFO°) mais interprétables de différentes manières, l'interprétation du fabricant étant souvent plus favorable au produit que celle des auteurs indépendants. Il est capital de rester vigilant et d'accueillir les informations avec un regard critique, quelle que soit leur source. C'est une des conditions indispensables au maintien de notre crédibilité envers nos clients, qui nous accordent leur totale confiance en matière de médicaments. Bonne lecture ! Pierre Bossert Marie-Thérèse Guanter Caroline Mir Christophe Rossier Martine Ruggli Marie-Laure Savoia Bossert Nouveautés XEFO° (lornoxicam) Le XEFO° est un nouvel AINS de la classe des oxicams (TILCOTIL°, FELDEN°, MOBICOX°) disponible en deux dosages : 4 et 8 mg. Il s'agit d'un AINS non sélectif, c'est-à-dire agissant sur les enzymes COX-1 et COX-2 (cf. Pharma-News n° 1, février 2003, p.13). Il est indiqué dans le traitement des douleurs et des inflammations lors d'arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde. Les études à disposition sont extrêmement limitées et anciennes (1991-1998) et ont souvent été réalisées dans des indications pour lesquelles le XEFO° n'est pas enregistré, ce qui est très étonnant pour la mise sur le marché d’un nouveau médicament et rend difficile l’évaluation de sa place en thérapie. Lors d’une étude, à un dosage de 12 à 16 mg/j, il semble aussi efficace chez les patients souffrant d’arthrose et de polyarthrite rhumatoïde que le diclofénac (VOLTARENE°, etc…) donné à 50 mg 3 fois par jour 1. La publicité faite pour ce produit le compare à la morphine en disant que ses propriétés analgésiques sont aussi puissantes. Qu'en est-il réellement ? Le XEFO° fait partie des AINS, médicaments du palier 1 de la douleur, défini par l'OMS (cf Pharma-News n°2 d’avril 2003, p. 2) alors que la morphine fait partie du palier 3 2. De plus, l' étude sur laquelle se base la firme pour faire sa publicité a été en fait réalisée en 1996 3 pour des douleurs après extraction de dents de sagesse : la morphine et le lornoxicam étaient tous deux donnés en injection intramusculaire (!!) juste après l'opération.... Peut-on en extrapoler l'efficacité du XEFO° administré par une autre voie (orale), pour une autre indication et sur une durée beaucoup plus longue, et affirmer qu'il est aussi efficace que la morphine ? Cela nous paraît abusif ! 1 Micromedex, april 2003 La Revue Prescrire, oct 2002; 22(232): 651 3 Pain, oct 1996: 67(2-3):335-43 abstract 2 © Pharma-News page 2 Numéro 5, Juillet 2003 Quoiqu'il en soit, le XEFO° doit être donné 2 à 3 fois par jour, la dose idéale n’étant pas encore bien définie (8 à 16 mg/j répartis en 2 à 3 doses) 4. Ses effets secondaires sont semblables à ceux engendrés par tous les AINS : dyspepsie, nausées, risque d'hémorragie gastrique, oedèmes, problèmes rénaux, maux de tête, éruption cutanée 1. Les interactions sont aussi typiques des AINS, c'est-à-dire que le XEFO° ne doit pas être donné avec des anticoagulants oraux et la prudence est de mise avec les antihypertenseurs car les AINS en diminuent l'effet 1, 5. XEFO° - A retenir pour le conseil : nouvel AINS classique de la même famille que le FELDEN° ou le MOBICOX° place en thérapie très difficile à évaluer dose de 8 à 16 mg/j répartie en 2 à 3 prises attention aux effets secondaires, surtout gastriques contre-indiqué avec les anticoagulants oraux ALOMIDE° 0,1% (lodoxamide) ALOMIDE° est un collyre antiallergique commercialisé depuis plusieurs années, utilisé pour le traitement de la conjonctivite allergique. Son passage récent en liste C invite à un rappel sur ce médicament afin de pouvoir donner un conseil complet quant à son utilisation. ALOMIDE° n’est pas un antihistaminique H1 comme LIVOSTIN°, mais s’inscrit dans la lignée du cromoglycate de sodium (OPTICROM°, CROMOSOL OPHTA°, ALLERGO-COMOD°) pour le conseil et de TILAVIST° et NAAXIA° en liste B. Son action n’est donc pas immédiate : les symptômes allergiques diminuent après quelques jours de traitement seulement 6. Selon certaines études, ALOMIDE° semblerait être un peu plus efficace que le cromoglycate de sodium 7,8 et le LIVOSTIN° 9. La posologie de l’ALOMIDE° est de 1 à 2 gouttes 4 fois par jour dans les deux yeux, pour les adultes et enfants dès 4 ans 10. A noter qu’aux USA, le fabricant recommande l’utilisation dès l’âge de 2 ans 11 ! La durée de l’automédication est limitée Voir le mécanisme d’action du à 4 semaines. Sur avis médical, la durée maximale de cromoglycate de sodium dans l’article traitement est de 3 mois 10. Les effets secondaires sur ALLERGO-COMOD°, dans le Pharma-News n° 4, mai 2003, p.5. principaux sont d’ordre local : brûlures, picotements ou malaise oculaires. 4 Minerva Med 2002;93 (4):315-320 abstract Clin Pharmacokinet june 1998; 34(6): 421-8 abstract 6 Compendium suisse des médicaments 2003, Documed SA 7 La revue Prescrire 1991 ;11 (113) :574 8 Ophtalmology 2000 Jul ;107 (7) :1333-1337 Abstract 9 Eur J Ophtalmol 2001 Apr-Jun;11 (2): 120-125 Abstract 10 Compendium suisse des médicaments 2003, supplément 3, Documed SA 11 www.alconlabs.com 5 © Pharma-News page 3 Numéro 5, Juillet 2003 Il est important d’informer le patient du délai d’action de quelques jours et que l’utilisation régulière du collyre est indispensable au succès du traitement. De plus, ALOMIDE° contenant du chlorure de benzalkonium comme agent conservateur, il est conseillé de ne pas porter de lentilles de contact souples pendant toute la durée du traitement 10. A ce jour, ALOMIDE° n’existe pas en flacon monodoses (sans agent conservateur), ce qui empêche en fait de conseiller ce médicament aux porteurs de lentilles. Avec un prix de vente de Fr. 10.70, ALOMIDE° est moins cher que la majorité des collyres antiallergiques, les spécialités à base de cromoglycate se situant plutôt autour de Fr. 13-14.-. LIVOSTIN°, avec un prix de Fr. 20.25 mais avec une posologie réduite de moitié (1 goutte 2 fois par jour), serait comparable mais étant donné le surplus de produit restant à la fin d’un mois d’utilisation du collyre, il reste moins économique. A relire à ce sujet : "Diagnostic et traitement de la conjonctivite allergique" dans la rubrique Pour en savoir plus du Pharma-News n°4, mai 2003, pp.17-18. ALOMIDE° - A retenir pour le conseil : nouveau pour le conseil : collyre pour le traitement de fond de la conjonctivite allergique 1-2 gouttes 4 fois par jour dès 4 ans efficace après quelques jours en traitement régulier ne pas porter de lentilles de contact souples CORTINASAL° (budésonide) CORTINASAL° est le générique du RHINOCORT° nébuliseur. La substance active, le budésonide, est un glucocorticoïde à action principalement locale sur les muqueuses nasales. Ces sprays nasaux sont indiqués en cas de rhinite allergique ou de polypes nasaux (= petites tumeurs généralement bénignes). Le budésonide est également utilisé dans le traitement de l'asthme (PULMICORT°, SYMBICORT°, MIFLONIDE°) ainsi que de la maladie de Crohn (= inflammation d'un segment de l'intestin grêle) (BUDENOFALK°, ENTOCORT°) 12. L'effet anti-inflammatoire et antiallergique des glucocorticoïdes à action locale les place au premier plan du traitement des rhinites allergiques modérées à sévères et/ou persistantes. Autrement dit, lorsque les symptômes Les traitements de base de la rhinite sont surtout concentrés dans la région nasale allergique sans corticoïdes (démangeaisons, éternuements, écoulement et Solutions de rinçage, vasoconstricteurs obstruction des voies nasales) et que les traitements de du type TRIOFAN°, NASIVINE°, etc…, antihistaminiques à action locale base sont inefficaces ou inadaptés, l'application locale du type VIBROCIL°, LIVOSTIN°, dans les narines de glucocorticoïdes du type budésonide OTRIVIN° Rhume des foins apporte un meilleur soulagement que les (cf. Pharma-News n°2 d’avril 2003) antihistaminiques oraux (ZYRTEC°, CLARITINE°) 13. 12 13 Compendium Suisse des médicaments 2003 Weiner J.M., Abramson M.J., Puy R.M. British Medical Journal 1998; 317: pp. 1624-1629 © Pharma-News page 4 Numéro 5, Juillet 2003 La posologie doit être adaptée individuellement. En général, le dosage initial est de 2 bouffées de CORTINASAL° 100 dans chaque narine le matin ou 2 bouffées de CORTINASAL° 50 dans chaque narine matin et soir. Une à deux semaines après l'obtention de l'effet clinique désiré, la dose d'entretien doit être abaissée jusqu'à la dose minimale garantissant un effet optimal. Il est recommandé de commencer le traitement avant l'exposition attendue aux allergènes, car les corticostéroïdes intranasaux n'atteignent leur pleine efficacité qu'après 2-4 jours (parfois même après 2 semaines). Il peut s'avérer utile d'employer un spray vasoconstricteur comme adjuvant les premiers jours lorsque les voies nasales sont très obstruées 12. Les effets secondaires des Mode d'emploi du spray corticostéroïdes intranasaux sont - avant chaque application, se moucher délicatement et agiter le limités car la résorption est faible flacon avant d'enlever le capuchon et la petite quantité de principe - avant la première utilisation, bien agiter le nébuliseur, nébuliser ensuite 5 à 10 doses dans l'air; lorsque le médicament est utilisé actif qui passe dans le sang est quotidiennement, 1 nébulisation dans l'air avant l'administration rapidement inactivée. Leur dans le nez suffit 12 utilisation sur une période - tenir le nébuliseur bien verticalement entre les doigts - nettoyer régulièrement l'embout nasal et le capuchon à l'eau tiède et prolongée est donc possible et bien les laisser sécher même recommandée en cas de - les enfants doivent utiliser le nébuliseur sous le contrôle d'un 14, 15 rhinite chronique . Des adulte 12 irritations nasales peuvent survenir, ainsi que des réactions d'hypersensibilité (p.ex. urticaire, dermatite, prurit) ou occasionnellement des saignements de nez 12. CORTINASAL° ne doit pas être utilisé chez les enfants en-dessous de 6 ans (risque de retard de croissance lors de traitement de longue durée). CORTINASAL° – A retenir pour le conseil : générique du RHINOCORT° spray nasal avec glucocorticoïde à action locale indiqué en cas de rhinite allergique peu d'effets secondaires, bien toléré au niveau des muqueuses nasales avertir les patients que l'effet ne peut se manifester qu'après quelques jours de traitement associer un spray vasoconstricteur pendant les premiers jours en cas de forte obstruction la dose quotidienne peut être administrée en une fois (le matin) ou en deux fois (matin et soir) bien agiter avant utilisation et nébuliser dans l'air avant l'application dans le nez contre-indiqué chez les enfants en-dessous de 6 ans 14 15 Van Cauwenberge P. et al. Allergy 2000; 55: pp. 116-134 Klimet L. et al. Der Deutsche Dermatologe 2003; 2: pp. 103-110 © Pharma-News page 5 Numéro 5, Juillet 2003 CO-ACEPRIL° (énalapril 20 mg, hydrochlorothiazide 12,5 mg) Le CO-ACEPRIL° de la maison Spirig est un nouveau générique du CO-RENITEN°. Il en existe deux autres déjà commercialisés : le CO-ENATEC° et le CO-EPRIL°. Il s'agit d'un traitement associé de l'hypertension comprenant un IECA (énalapril) et un diurétique (hydrochlorothiazide). Dans la pathologie de l'hypertension, lorsqu'un traitement en monothérapie ne permet pas d'atteindre les valeurs-cibles de tension (<140/<90), on peut augmenter les doses ou combiner deux principes actifs qui vont, par des actions différentes, renforcer l'effet antihypertenseur. On parle alors de traitement associé; c'est ce qui est proposé dans le CO-ACEPRIL°. La combinaison IECA + diurétique est l’une des associations les plus utilisées dans le Voir aussi la rubrique traitement de l'hypertension. Il existe beaucoup d'autres IECA Pour en savoir plus associés avec l'hydrochlorothiazide comme le ZESTORETIC°, le sur l’hypertension à la page 11. CAPOZIDE°, l'ACCURETIC°, l'INHIBACE PLUS°, le CIBADREX°... Le CO-ACEPRIL° doit être pris 1 fois par jour. Les effets secondaires les plus courants (semblables pour tous les IECA) sont les maux de tête, la fatigue, l'hypotension lors de l'instauration du traitement, une perte ou un changement de goût (dysgueusie) 16 et la toux 17. La toux sèche est un problème important lié au mécanisme d'action de l'IECA qui touche plus de 10% des patients. Si ce phénomène se produit, il faut changer de médicament antihypertenseur. Des cas graves d'angioedème (ou oedème de Quincke : oedèmes au niveau de la face, des yeux, de la langue, du pharynx pouvant entraîner la mort par asphyxie) ont été décrits; là aussi, il faut stopper immédiatement la thérapie 18. Comme tous les IECA, le CO-ACEPRIL est contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement (risque de lésions graves, voire mort du foetus) 19. CO-ACEPRIL° - A retenir pour le conseil : générique du CO-RENITEN° traitement associé de l'hypertension lorsque le patient ne répond pas à une monothérapie 1 prise quotidienne toux : effet indésirable fréquent; angioedème: effet indésirable très rare mais grave. Ces deux effets secondaires nécessitent l'arrêt du traitement contre-indiqué durant la grossesse et l'allaitement 16 La Revue Prescrire 2002; 22 (233): 752 Base de la thérapeutique médicamenteuse , 2001 18 La Revue Prescrire 2001; 21 (218): 443 19 J-F Delaloye et al, 1997 17 © Pharma-News page 6 Numéro 5, Juillet 2003 LEVITRA° (vardenafil) Dans le numéro 2 du Pharma-News (avril 2003), nous vous annoncions la prochaine mise sur le marché du CIALIS°, un "nouveau VIAGRA". Et voilà maintenant l’arrivée prochaine du LEVITRA°, le 3ème représentant de la classe des PDE5 (= inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5), après le VIAGRA° et le CIALIS°, utilisés pour le traitement des troubles de l’érection. Comme le CIALIS°, sa mise sur le marché en Suisse se fera dans le courant de l’année 2003 et il est déjà commercialisé en France et en Allemagne 20. Avec le peu de données que nous avons à disposition, nous pouvons seulement dire que par rapport aux autres PDE5, LEVITRA° a une durée d’action comparable au VIAGRA° mais plus courte que le CIALIS° et que les effets secondaires et les risques sont aussi à peu près comparables. La posologie de base est de 1 comprimé à 10 mg 25 à 60 minutes avant une activité sexuelle prévue (il existe également des comprimés dosés à 5 mg et 20 mg), une fois par jour au maximum. Après stimulation sexuelle, une érection peut être obtenue jusqu’à 5 heures après la prise de LEVITRA° 20. Les effets secondaires principaux (≥ 5-10%) du LEVITRA° sont des céphalées, des rougeurs de la face, et une congestion nasale 20,21. Nous n’avons pas trouvé de données concernant les autres effets secondaires (principalement cardiaques), ni si la nourriture avait une influence sur l’absorption du LEVITRA° comme c’est le cas avec le VIAGRA°. LEVITRA° ayant le même mécanisme d’action que les autres représentants de sa classe, il est contre-indiqué avec tous les dérivés nitrés (ISOKET°, NITROGLYCERINE°, SORBIDILAT°, TRINITRINE°, CORANGINE°, DEPONIT°, NITRODERM°, NITRODUR°, CORVATON° et leurs génériques) car il augmente leur effet hypotenseur, pouvant mettre la vie en danger 20. Certains antirétroviraux, les antibiotiques macrolides et certains antifongiques peuvent augmenter les concentrations de LEVITRA° et par conséquent augmenter le risque d’effets secondaires, notamment l’hypotension. Leur utilisation concomitante doit être évitée, surtout chez les hommes de plus de 75 ans 20. LEVITRA° ne semblant pas avoir d’avantage particulier par rapport au VIAGRA°, ce dernier restant le médicament de choix pour les troubles de l’érection étant donné son plus grand recul d’utilisation. LEVITRA° - A retenir pour le conseil : encore un "nouveau VIAGRA°" avec : - une durée d’action similaire (de 25 min à 5 heures) - les mêmes effets secondaires contre-indication absolue avec tous les dérivés nitrés 20 21 Pharmavista 22.04.2003 www.fda.gov © Pharma-News page 7 Numéro 5, Juillet 2003 Phytothérapie TESALIN° (extrait de pétasite) Un extrait de feuilles de pétasite vient d’être commercialisé par la maison Zeller sous le nom de TESALIN° pour le traitement des symptômes de la rhinite allergique (rhume des foins). Ceci constitue une nouvelle indication pour une plante bien connue. TESALIN° (liste B) rejoint dans cette indication le ZYRTEC°, la CLARITINE°, etc… Le principe actif du pétasite est la pétasine. Celle-ci est surtout connue pour ses propriétés spasmolytiques et sédatives 22 (PETADOLOR°, VALVERDE DETENTE NERVEUSE°, etc.). Une étude, financée par la maison Zeller, a comparé l’extrait de feuilles de pétasite au ZYRTEC°. Les résultats obtenus sont similaires pour les deux produits en ce qui concerne une amélioration de la "qualité de vie" lors du traitement des symptômes dus à la rhinite allergique. L’étude conclut que le pétasite devrait être considéré comme un traitement de la rhinite allergique quand les effets sédatifs des antihistaminiques doivent être évités 23. Ceci amène les commentaires suivants : - pourquoi avoir comparé la qualité de vie des patients plutôt que l’efficacité des traitements sur les symptômes de la rhinite (congestion nasale, rhinorrhée, démangeaisons nasales ou oculaires, etc...) 24 ? - pourquoi proposer une posologie de 2 fois 8 mg de pétasine par jour, alors que l’étude portait sur une posologie de 4 fois 8 mg par jour ? - dans l’étude, la durée du traitement était limitée à deux semaines alors qu’un rhume des foins peut durer beaucoup plus longtemps. - le potentiel hépatotoxique des préparations à base de pétasite a récemment fait l’objet d’une mise en garde par Swissmedic. Bien que les effets secondaires très rares, mais potentiellement graves aient été mis en relation avec l’extrait de racines de pétasite, on ne peut garantir l’innocuité de l’extrait de feuilles 25. En conclusion, le TESALIN° semble être une alternative naturelle intéressante pour le traitement du rhume des foins. Il permet également d’échapper à la somnolence provoquée par les antihistaminiques H1. Cependant, son efficacité et son utilisation à long terme restent une affaire à suivre. Une grande prudence est également de mise quand à sa potentielle hépatotoxicité. Il est essentiel de s’assurer lors de sa délivrance que le patient ne souffre d’aucune affection hépatique. TESALIN° - A retenir pour le conseil : extrait de feuilles de pétasite pour le traitement des symptômes du rhume des foins produit de liste B 1 comprimé 2 fois par jour , dès12 ans prudence lors de grossesse ou d’allaitement (pas d’études cliniques) contre-indiqué en cas de lésions hépatiques préexistantes 22 http://phyto.astral.ch, monographie : Pétasites hybridus (L.) Gaertn., Meyer et Scherb. BMJ 2002 ; 324 :144 (19 January) 24 Critique et Pratique, Tiré de l’Actualité médicale, 1er mai 2002 (Canada) 23 © Pharma-News page 8 Numéro 5, Juillet 2003 Rappel CIALIS° (tadalafil) : le point de vue de la Revue Prescrire Dans le Pharma-News n° 2 du mois d’avril 2003 (p. 8), nous avons évoqué une nouveauté à paraître : le CIALIS°, un "nouveau VIAGRA°". Or la revue Prescrire nous donne ce mois-ci son avis au sujet de ce nouveau médicament déjà commercialisé en France 26 : Le traitement de référence reste le VIAGRA° dont l’efficacité est reconnue et qui jouit d’un plus long recul d’utilisation Les études prouvent l’efficacité du CIALIS° par rapport à un placebo, ainsi que la supériorité du dosage à 20mg par rapport au 10mg. C’est la Commission européenne d’autorisation de mise sur le marché qui a estimé qu’une dose de 10 mg était préférable pour débuter le traitement La durée d’action du CIALIS° est plus longue que celle du VIAGRA° ; il est admis qu’elle n’est totale que 30 minutes après la prise du CIALIS° mais se prolonge pendant 12 heures (encore plus au dosage maximal de 20 mg) L’efficacité du VIAGRA° semble identique, voire supérieure au CIALIS° Les effets secondaires sont relativement similaires (maux de tête, dyspepsies essentiellement), bien qu’on n’ait pas observé de troubles visuels sous CIALIS° alors que c'est le cas avec VIAGRA° Les deux médicaments sont sujets aux mêmes types d'interactions avec certains antirétroviraux, les antibiotiques macrolides et certains antifongiques qui peuvent augmenter les concentrations de VIAGRA°/CIALIS° et par conséquent augmenter le risque d’effets secondaires, notamment l’hypotension Comme pour le VIAGRA°, CIALIS° est contre-indiqué avec tous les dérivés nitrés (NITROGLYCERINE WANDER°, TRINITRINE°, ISOKET°, NITRODERM°, etc..) L’absorption du CIALIS° n’est pas influencée par l’alimentation; il peut donc être pris à tout moment de la journée, contrairement au VIAGRA° dont les aliments retardent l’action Il n’est pas démontré que CIALIS° est efficace en cas d’échec du VIAGRA° CIALIS° - A retenir pour le conseil : Pour le traitement oral des troubles de l’érection, le VIAGRA° (sildénafil) reste la référence. Le CIALIS° (tadalafil) est plus pratique d’utilisation grâce à sa durée d’action plus longue et son absence d’interférence avec l’alimentation, ce qui peut être apprécié par certains patients. 25 26 Journal suisse de pharmacie, 21/2002, 749-750 La Revue Prescrire 2003 ;23 (239) :325-328 © Pharma-News page 9 Numéro 5, Juillet 2003 Pharmacovigilance Toxicité oculaire des antipaludéens de synthèse Bien que de moins en moins utilisés pour le traitement de la malaria (résistance oblige), des antipaludéens de synthèse (APS) comme le PLAQUENIL° (hydroxychloroquine) et la NIVAQUINE° (chloroquine) sont encore très utiles lors de nombreuses maladies articulaires et auto-immunes telles que l’arthrite rhumatoïde ou le lupus érythémateux. Ils sont dans ce cas réservés aux patients résistants aux schémas thérapeutiques traditionnels comprenant le repos, la physiothérapie et les AINS 27. En général, leur efficacité thérapeutique se développe seulement après plusieurs semaines de traitement. Les APS possèdent une forte affinité pour la mélanine et sont notamment attirés par l’épithélium pigmenté de la rétine. Leur accumulation au niveau des yeux peut provoquer des effets indésirables sévères et parfois irréversibles 28. Certains de ces effets indésirables, tels que des dépôts cornéens ou des troubles de la La mélanine motricité oculaire, sont réversibles et disparaissent plus ou moins rapidement à l’arrêt La mélanine est une substance pigmentaire foncée présente dans la peau, les cheveux, les poils et les du traitement. Une détérioration de la rétine peut membranes de l’œil. Elle est synthétisée par des cependant survenir et entraîner la cécité si elle cellules spécialisées appelées mélanocytes. La n’est pas détectée à temps (altération de la vision mélanine détermine la couleur de la peau et donne à l’iris des nuances foncées. En son absence, on des couleurs). Il est donc essentiel de dépister voit les couches profondes de l’iris, dont la les premiers signes de l’atteinte rétinienne, chez couleur est bleue. La quantité de mélanine un patient traité par des APS, afin d’éviter le présente chez un individu dépend de son hérédité, de la stimulation hormonale, de ses mélanocytes passage d’un état encore réversible à celui d’une et d’un éventuel facteur pathologique (albinisme). intoxication rétinienne irréversible. Leur toxicité est fortement dépendante de la dose et de la durée du traitement. Pour une personne de 60 kg, on considère que jusqu’à des doses de 2 comprimés par jour de PLAQUENIL° (6.5 mg/kg/j) et de 2,5 comprimés par jour de NIVAQUINE° (4 mg/kg/j) les risques sont quasi nuls. Conclusion : il est important lors de la délivrance d’APS (pour une durée moyenne à longue) d’informer le patient du risque visuel et de la nécessité de la surveillance ophtalmologique. En cas de dosage inférieur aux dosages ci-dessus, un bilan ophtalmologique doit être effectué tous les ans. En cas de dosage plus élevé, un bilan sera effectué tous les 6 mois. Il est également conseillé d’effectuer un examen ophtalmologique complet avant le début d’un traitement prolongé. Si le patient ressent une baisse Actuellement, la NIVAQUINE° et le de l’acuité visuelle ou une altération des couleurs, il PLAQUENIL° ne sont plus prescrits pour la doit consulter immédiatement. En cas d’examen chimioprophylaxie du paludisme. La NIVAQUINE° reste un traitement de secours anormal, une diminution des doses, voire un arrêt 29 pour les voyageurs se rendant en Amérique du traitement peut s’imposer . 1 centrale . 27 Goodman & Gilman, Les pharmacologiques de l’utilisation des médicaments, 9ème Ed., 1998, 653 La Revue du Praticien, tome 17, no 607, 417-420 29 Pharma-Digest, no 3634 28 © Pharma-News page 10 Numéro 5, Juillet 2003 Toxicité oculaire des antipaludéens de synthèse - A retenir pour le conseil : PLAQUENIL° et NIVAQUINE° sont utilisés pour le traitement de maladies articulaires et auto-immunes ils peuvent provoquer des effets indésirables et parfois irréversibles au niveau des yeux le patient doit être informé du risque lors d’un traitement de longue durée un contrôle ophtalmologique régulier doit être effectué Pour en savoir plus… L'hypertension L'hypertension , ou pression élevée, désigne une pression artérielle trop haute. Elle n'est pas une maladie mais un risque majeur de complications cardiovasculaires graves comme une attaque cérébrale, un infarctus, une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale, …30. La pression artérielle se définit par deux valeurs: la pression systolique et la pression diastolique : pour schématiser, la première correspond à la force d’éjection du sang du cœur (c’est la valeur haute) et la seconde à la force d’aspiration (c’est la valeur basse). La mesure de la pression artérielle est très importante car elle va déterminer les valeurs sur lesquelles on va se baser pour faire un traitement. De plus, on sait que même des baisses minimes des valeurs systoliques ou diastoliques (de 2 mm de Hg ou plus) diminuent déjà fortement le risque de complications cardiovasculaires 31. Valeurs de pression 30: Pression systolique <120 <130 entre 130 et 140 entre 140 et 160 entre 160 et 180 > 180 Pression diastolique <80 <85 entre 85 et 90 entre 90 et 100 entre 100 et 110 > 110 Interprétation valeur "idéale" valeur "normale" valeur "légèrement élevée" hypertension de stade 1 hypertension de stade 2 hypertension de stade 3 On parle déjà d'hypertension lorsqu'une seule des deux valeurs (pression systolique ou pression diastolique) est trop élevée. Il y a quelques années, on pensait que la pression diastolique était l'indicateur important du risque cardiovasculaire; or on sait maintenant que la pression systolique est tout aussi importante pour déterminer le risque cardiovasculaire. Il faut donc aussi traiter les patients dont seule la pression systolique est trop élevée, ce qui est courant chez les personnes âgées 34. 32 33 , 30 N Engl J med, feb 2003; 348 (7): 610-617 The Lancet, June 2002; 359:1969-74 32 Journal Suisse de Pharmacie, 11/2003, pp. 390-395 31 © Pharma-News page 11 Numéro 5, Juillet 2003 Prise de la pression La pression est prise grâce à un tensiomètre. Il en existe plusieurs sortes (mesure automatique, semi-automatique, manuelle / au poignet, à l'avant-bras..), pas toutes très fiables. Il faudrait de préférence utiliser des modèles calibrés mesurant la pression à l'avant-bras 32. Le mode de prise de la pression est aussi extrêmement important : le patient doit se reposer 5 minutes avant la prise, ne pas avoir bu de café ou ne pas avoir fumé 30 min avant la prise, avoir un appui et le bras (ou le poignet) à hauteur du coeur. Le mieux serait de prendre au moins deux mesures en laissant au minimum 2 minutes entre les prises 33. Causes de l'hypertension 34 Dans 5 à 10% des cas, l'hypertension est due à un problème rénal ou hormonal. Mais dans les autres cas, les causes sont rarement connues : on parle alors d'hypertension primaire (ou essentielle). Un facteur génétique, un stress psychologique, un apport trop important en sel, un apport trop faible de potassium peuvent être des facteurs favorisant l'hypertension. Comment traiter ? Lorsque la pression est légèrement supérieure à la normale et que le patient n'a pas de pathologies associées (comme le diabète par exemple), on va entreprendre • des mesures comportementales - diminuer le poids - augmenter les exercices physiques - diminuer la consommation de sel : dans les pays industrialisés nous consommons entre 10 et 15 g de sel par jour alors que nous ne devrions en consommer que 4 g/j ! Ces trois mesures sont très efficaces, le seul problème étant que le patient doit être décidé à changer durablement ses habitudes de vie! Lorsque l'hypertension est trop élevée ou que les mesures comportementales ne suffisent pas, on traite l'hypertension par des médicaments appelés • antihypertenseurs. Les plus utilisés sont - les diurétiques, comme HYGROTON°, FLUDEX° - les bêta-bloquants, comme TENORMIN°, VISKEN°, BELOK ZOK°... - les IECA, (inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine) comme RENITEN°, ZESTRIL°, LOPIRIN°... - les A2A, (antagonistes de l'angiotensine II, ou "sartans"), comme ATACAND°, APROVEL°, COOSAR°..... - les anticalciques, comme ADALAT°, NORVASC°, PLENDIL°.... 33 Joint National Commitee on Prevention, Detection, Evaluation and Treatment of High Blood Pressure, NIH 1997 34 Atlas de poche de physiopathologie, Flammarion 2000 © Pharma-News page 12 Numéro 5, Juillet 2003 Modes d'action et effets secondaires des différents antihypertenseurs 35 Pour mieux comprendre certains modes d’action, il faut connaître la chaîne de réactions suivante : - L’Angiotensinogène est transformé en Angiotensine I par l’intermédiaire de la Rénine - L’Angiotensine I est transformée en Angiotensine II par l’intermédiaire de l’Enzyme de Conversion de l’Angiotensine (ECA) - L’Angiotensine II est un puissant vasoconstricteur et fait donc augmenter la pression rénine Angiotensinogène ECA Angiotensine I Angiotensine II Antihypertenseurs diurétiques Mode d'action augmentent l’excrétion urinaire en empêchant la réabsorption d'eau et de NaCl au niveau rénal bêta-bloquants diminuent le débit cardiaque et la sécrétion de rénine IECA inhibent l'enzyme de conversion de l'angiotensine, donc vasodilatateurs bloquent le récepteur de l'angiotensine II, donc vasodilatateurs relaxent la musculature lisse au niveau artériel = vasodilatateurs; le vérapamil ISOPTIN° et le diltiazem DILZEM° agissent de plus directement sur le coeur A2A Anticalciques vasoconstriction Effets secondaires principaux surtout déséquilibre des électrolytes: hypokaliémie (sauf pour les épargnants potassiques comme la spironolactone ALDACTONE°) hyponatrémie, hypomagnésémie troubles sexuels, diminution de la circulation dans les extrémités, augmentation de la résistance bronchique (risque de bronchospasmes surtout chez les asthmatiques) toux, angioedème, troubles du goût idem IECA, mais moins fréquents que pour les IECA oedèmes surtout dans les membres inférieurs, maux de tête; pour vérapamil et diltiazem : risques au niveau cardiaque : troubles de la conduction, insuffisance cardiaque On devrait toujours débuter le traitement avec un seul de ces médicaments (monothérapie) et seulement en cas d'échec associer un autre médicament agissant différemment. Les associations les plus fréquentes ajoutent un diurétique à une des autres classes comme par exemple TENORETIC°, CO-RENITEN°, CO-APROVEL°. Lors d'hypertension extrêmement élevée ou de pathologie associée (diabète, insuffisance cardiaque,...), on peut être obligé d'associer trois ou quatre antihypertenseurs. On essaie d'atteindre par les traitements des valeurs cibles de < 140/90 33. Les médicaments sont efficaces, mais malgré tout seuls 20 à 30% des patients hypertendus ont un bon contrôle de leur pression (manque de compliance, mauvais choix de thérapies...) 30. 35 Atlas de poche de pharmacologie, Flammarion 2001 © Pharma-News page 13 Numéro 5, Juillet 2003 L'hypertension - A retenir pour le conseil : l'hypertension est un risque majeur de complications cardiovasculaires graves valeur normale de la pression artérielle : < 130 / < 85 traitement par mesures diététiques seules ou combinée aux antihypertenseurs l'association d'antihypertenseurs est fréquente valeur-cible recherchée lors de traitement : < 140 / < 90 En bref… HUMINSULIN° (insuline) Afin de se mettre en phase avec les codes-couleurs internationaux des insulines (c.à.d. que pour éviter les confusions, chaque type d'insuline devrait être délivré dans des seringues de même couleur dans tous les pays), la maison Lily va modifier les couleurs de ses emballages d'HUMINSULIN°. Il n'est évidemment pas nécessaire d'apprendre ces couleurs, mais il est bon de se souvenir qu'il y a un changement, de manière à pouvoir rassurer les patients qui seraient surpris. CONCOR° et CONCOR° COR (bisoprolol) Suite à de nombreuses questions, la maison Merck tient à apporter la précision suivante au sujet de CONCOR° et CONCOR° COR : les deux médicaments sont identiques et interchangeables ! La seule différence est l'indication pour laquelle chacun a été enregistré : hypertension et angine de poitrine pour le CONCOR°, insuffisance cardiaque (en association) pour le CONCOR° COR. On peut donc admettre, en cas d'urgence ou de rupture de stock, de remplacer l'un par l'autre. Sartans et prévention de la migraine Un étude récente suggère que le candesartan (ATACAND°, BLOPRESS°), un A2A (cf. pp. 12-13), pourrait être utile pour prévenir les crises de migraine chez certains patients 36. Un IECA, le lisinopril (ZESTRIL°) avait déjà montré un tel effet. Bien que cette indication n'ait pas encore été enregistrée en Suisse, on peut Rappel s'attendre à rencontrer à l'avenir des prescriptions Un autre type de médicament du domaine de BLOPRESS° ou d'ATACAND° pour la cardio-vasculaire est déjà officiellement indiqué prévention de la migraine, étant donné que celle-ci et largement utilisé pour la prévention de la est parfois résistante à tous les autres traitements migraine. Il s'agit des ß-bloquants (LOPRESOR°, par exemple). disponibles. Note de l'éditeur Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP. 36 JAMA. 2003 Jan 1; 289(1):65-9 © Pharma-News page 14 Numéro 5, Juillet 2003