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Cette hérédité est le plus souvent directe de
mère à fille ou croisée de père à fille. Elle peut,
dans certains cas, sauter une génération,
obéissant à la loi de Mendel. L’interrogatoire
du patient est fondamental car il permet de
connaître les antécédents familiaux et aussi de
mieux prévoir l’évolution de la maladie en
fonction de l’état clinique et de l’âge.
2. Sexe
La plupart des études épidémiologiques ont
montré une plus grande fréquence des varices
dans le sexe féminin. Leur apparition dès
l’adolescence mais surtout au cours des
grossesses fait évoquer l’influence hormonale.
Les oestrogènes et les progestatifs entraînent
une augmentation de la perméabilité capillaire
et une distension des fibres collagènes,
élastiques et musculaires. Il
existe également une atteinte interstitielle. Les
hormones semblent intervenir sur la paroi des
veines essentiellement chez les sujets
prédisposés.
3. Station debout
La station debout prolongée est également un
facteur déterminant.
L’influence de la pesanteur est telle qu’il n’y a
des varices qu’au niveau des membres
inférieurs. Elles n’existent pas chez les
quadrupèdes. Les veines superficielles, n’étant
pas protégées comme les veines profondes par
les aponévroses musculaires, sont plus
vulnérables à l’action de la pesanteur.
Les activités professionnelles en orthostatisme
majorent la symptomatologie fonctionnelle et
semblent accélérer la dégradation du réseau
veineux superficiel.
Facteurs aggravants
À côté de ces facteurs déterminants, de
nombreux facteurs sont susceptibles
d’aggraver la maladie.
Toutes les sources de chaleur sont nuisibles car
elles entraînent une dilatation des veines
superficielles avec aggravation des troubles
fonctionnels.
La sédentarité, liée le plus souvent à
l’utilisation de transport en commun ou de
voiture individuelle dans la vie quotidienne,
réduit l’activité physique et particulièrement la
marche qui favorise le retour veineux par
compression de la semelle veineuse plantaire et
la mise en jeu des masses musculaires des
mollets.
La surcharge pondérale, souvent associée à une
diminution de l’activité physique, semble
majorer les dilatations veineuses et en tout cas
retarder le diagnostic de la maladie.
La pratique de sports violents produisant des
traumatismes locaux est susceptible d’entraîner
des ruptures de valvules et la formation
d’hématomes qui seraient à l’origine de varices
localisées non systématiques.
De nombreuses études épidémiologiques ont
fait évoquer le rôle de l’alimentation. Melet a
établi une rose alimentaire en fonction de la
consommation de divers aliments dans
différentes régions du globe. Selon ces
données de géographie alimentaire et
d’épidémiologie, la carence en vitamine E
semble jouer un rôle important dans la genèse
des varices. Certains médiateurs de
l’inflammation pourraient également jouer un
rôle sur l’altération histologique de la paroi.
Des études épidémiologiques sont actuellement
en cours pour montrer le rôle protecteur des
polyphénols présents dans certains aliments,
principalement dans les fruits et les légumes.
Anatomie
La circulation veineuse des membres inférieurs
est assurée par deux réseaux : un réseau
veineux profond et un réseau veineux
superficiel unis par des veines communicantes
ou perforantes, de localisation variable, qui
traversent les aponévroses musculaires.
Classification de la maladie veineuse
chronique
En 1995, un comité ad hoc de l’American
Venous Forum a élaboré une classification de
la maladie veineuse chronique intitulée CEAP
(clinique, étiologique, anatomique,
physiopathologique).
Cette classification n’est pas évolutive mais
descriptive.
La CEAP permet d’utiliser un langage
international pour identifier la maladie
veineuse chronique. Toutes ces rubriques
doivent être renseignées. Cette classification ne
doit pas être utilisée comme score de sévérité.