Iimplants _ TRIPODE
10 I Le magazine 1_2013
mique est réalisée pour s’as -
surer du bon positionnement
des implants et des piliers,
et pour s’assurer qu’aucun
matériau de silicone stérile et
radio-opaque n’est resté sous
le lambeau.
Le modèle en plâtre maxil-
laire avait préalablement été
réduit pour laisser de l’espace
pour les répliques de pilier.
Un plâtre est alors coulé pour
combler cet espace ouvert,
une fois le porte-empreinte
vissé au modèle coupé (Fig. 11).
Le modèle modifié montre
simultanément deux parties :
la première partie correspon-
dant à l’empreinte initiale et
l’autre correspondant à l’ em-
preinte complémentaire (Fig 12). Les prothèses pro -
visoires sont montées sur le modèle et l’occlusion est
validée. Lorsque cette phase est terminée au labo -
ratoire, les capuchons de protection sont enlevés, et
les prothèses sont vissées sur les piliers VARIOmulti
(Figs. 13a et b). En principe les ajustements occlusaux
doivent être minimes, voire même inexistants. Les ac-
cès aux vis de pilier sont alors obturés avec un matériau
temporaire photopolymérisable.
Les sutures sont retirées au bout de dix jours.
L’esthétique est réévaluée au moins trois mois après
la chirurgie, avant d’amorcer la réalisation des pro-
thèses définitives, en raison de la perte subséquente
de volume des tissus. Un autre bridge provisoire est
souvent nécessaire pour s’assurer que l’esthétique
obtenue est optimale et procurer une base acceptable
à la réalisation des prothèses définitives.
_Discussion
Il y a de multiples avantages techniques liés à la
procédure du tripode. L’amélioration de la précision
de pose de l’implant est obtenue par la réduction des
artéfacts mécaniques, le guide chirurgical étant vissé
sur des implants stables. En d’autres termes, il n’y a pas
de mouvement résultant d’une variation de l’occlusion,
de différence de consistance de tissus, ou si le patient
bouge pendant le scanner, le guide se déplace avec
les structures anatomiques. Toutefois, il n’y a aucun
moyen de maîtriser les artefacts géométriques, nu -
mériques ou de durcissement. Dans cette technique, il
existe encore une place pour un petit degré (< 1 mm) de
liberté dans le placement de l’implant et si nécessaire,
une correction finale peut être faite après le forage
initial avec le forage de 2,8 mm. Il en résulte une liberté
maximale d’environ 0,7 mm de diamètre pour un site
d’implantation définitive avec un diamètre de 3,5 mm.
Cependant, considérant que le rayon du dernier foret
est seulement à la moitié de cette valeur, cette liberté
correspond à 0,35 mm au plus, offrant l’occasion
d’adapter très légèrement la préparation du site im-
plantaire aux conditions anatomiques. Cette distance
de 0,35 mm est suffisamment grande : elle reste im-
portante pour laisser un certain volume osseux ves -
tibulaire, mais elle est encore assez réduite pour que
le prothésiste puisse réaliser une prothèse dont la vis
est située de manière optimale avec son émergence
au niveau du cingulum. Néanmoins, la situation initiale
de l’implant ne pouvant déborder cette limite, il est né-
cessaire que le forage initial soit très précis et l’étape
supplémentaire du scanner est utile pour vérifier que
le guide chirurgical soit réellement utilisable.
Par rapport aux techniques sans lambeau, la chirur-
gie à lambeau ouvert donne non seulement la capacité
visuelle de contrôler la préparation du site osseux,
mais aussi conserve de précieux tissus kératinisés, im -
portants, tant pour la stabilité que pour le volume du
tissu marginal. La réaction du patient à cette procédure,
avec ses douleurs et l’inconfort associés, doit encore
être examinée dans les études futures.
Un autre avantage de cette procédure est que la
stérilité est maintenue pendant toute la chirurgie, tous
les matériaux utilisés pouvant être stérilisés, ce qui
n’est pas le cas avec des guides faits d’une résine
stéréolithographique qui ne sont actuellement pas ca-
pables de subir une stérilisation. En outre, la précision
de la procédure permet au porte-empreinte de rester
non modifié et donc stérile tout au long de la chirurgie.
Yong et Moy8ont estimé que la perte d’implant
dans leur étude était sans doute principalement liée
à l’absence d’une bonne capacité de refroidissement
avec l’utilisation du NobelGuide, puisque la plupart
des échecs implantaires impliquent des implants longs
dans les cas où le guide a été utilisé directement au
contact gingival. En effet, seule la partie arrière du foret
(donc loin d’être la pointe) peut être refroidie efficace-
ment, et c’est probablement ce qui rend la procédure de
refroidissement inefficace. En revanche, lors de la pro-
cédure décrite TRIPODE, le guide est placé sur la gen-
cive au moment de la fabrication, laissant un espace
ouvert pour le refroidissement du lambeau chirurgical
ouvert. De plus, l’os devient visible, ce qui permet au
praticien de visualiser la profondeur de la marque de
forage juste à la crête, ce qui rend l’instrumentation
moins coûteuse et plus facile, car aucun forage spécial
avec limitation de profondeur mécanique n’est néces-
saire. La préparation du site peut être modifiée grâce
à la piezochirurgie, puisque cette méthode permet de
réduire l’os sur une paroi particulière du forage pré -
cédent, contrairement au forage conventionnel, qui
fraise toutes les parois du précédent forage, avec une
Fig. 11
Fig. 12
Fig. 11_Seconde empreinte vissée
au modèle initial.
Fig. 12_Modèle modifié : la partie
jaune correspond à l’empreinte
initiale ; la partie rose a été coulée
après la chirurgie.
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