Le reflux gastro-œsophagien
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) correspond au passage involontaire et sans
effort du contenu gastrique à travers le cardia en rapport avec une incompétence
de la barrière antireflux. 7 à 10 % voire même 30 à 40 %, de la population adulte,
selon certains auteurs, souffrirait de RGO. Strictement bénin chez la plupart des
patients, il devient potentiellement malin dès lors qu’une métaplasie intestinale de
Barrett se développe. Un RGO physiologique existe à tout âge, notamment en post-
prandial, en particulier chez le nourrisson de moins de 3 mois. Il ne devient
pathologique que lorsque la symptomatologie devient gênante (en fréquence et/ou
intensité) ou qu’elle est associée à des lésions oesophagiennes.
Le contenu gastrique est non seulement constitué des sécrétions gastriques elles-
mêmes (acide, pepsine, mucus, facteur intrinsèque, ...) mais se compose également du
liquide duodénal contenant les sécrétions bilio-pancréatiques et duodénales qui reflue
dans l’estomac au travers du pylore. Un traitement médical bien suivi est efficace dans
75 à 90% des cas. Malheureusement, 80% des patients récidivent dans les six mois qui
suivent l’arrêt du traitement médical. Le reflux est donc une affection chronique
nécessitant un traitement prolongé. Depuis l’utilisation de la coelioscopie dans la
chirurgie antireflux, minimisant les suites opératoires, le traitement chirurgical est
devenu une alternative au traitement médical conservateur
Etiologie – physiopathologie
A l’état physiologique, « normal », le contenu de l’estomac, sécrétions gastriques et
aliments, ne « remonte » pas de l’estomac vers l’œsophage. Le bol alimentaire progresse
dans l’œsophage grâce aux contractions du muscle œsophagien, pénètre dans l’estomac
et ne peut refluer dans l’œsophage. Le sens unique, de l’œsophage vers l’estomac,
l’absence de reflux, s’explique par la présence d’un sphincter dit « sphincter inférieur de
l’œsophage » (SIO). Il n’a pas d’existence anatomique, c’est une zone située juste avant
l’estomac dans laquelle règne une pression supérieure à celle du reste de l’œsophage et à
celle de l’estomac. L’onde de contraction œsophagienne qui pousse le bol alimentaire
abaisse cette pression, ouvrant le sphincter. La contraction passée le SIO retrouve son
tonus élevé. Parmi les mécanismes responsables de ce SIO, de son bon fonctionnement,
l’un des facteurs essentiels est la présence d’un segment suffisamment long
d’œsophage dans l’abdomen. L’angle aigu que la partie haute de l’estomac avec cet
œsophage abdominal est, lui aussi, important. Selon la théorie de Hill la barrière anti-
reflux est constituée par le sphincter oesophagien inférieur soumis aux pressions intra
abdominales positives, et par une «valve» formant l’angle de His. Lors du remplissage
de la grosse tubérosité il y a une augmentation de la pression intra gastrique, la «valve»
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