Ensaché avec ce numéro Prochaine parution: 8 juillet 2009 Guide finance Série prat ique > Nº8 Conseils et études de Cas selon les CyCle > juillet 2009 s s de votre vie profe ssionnelle L e pa r t a g e d u pa t r i m o i n e fa miLiaL Bien définir le régime sous votre toit Des médecins se prononcent Ça enbouge région DPC et spécialités Quel genre de collaboration avezvous avec les pharmaciens ? Visites guidées La dentisterie d’aujourd’hui par Normand Drolet 4 37 2e partie 49 Psychologie Les hôtelleries monastiques 48 Du bon usage de la psychothérapie 41 Cotisations des md Le Collège serre la vis aux mauvais payeurs «O n ne veut pas « cochonner » nos membres, mais éviter de courir après des médecins pendant des mois parce que cela occasionne des coûts. » Dès juillet donc, défaut de paiement de cotisation = et radiation. 2 6 Pistes de réflexion Avortement : « Gardons le droit, ajoutons la responsabilité » V errouillé, le débat sur l’avortement ? « Non. Passons à l’étape suivante : gardons le droit, ajoutons la responsabilité. » Pour MariePaul Ross, docteure en sexologie clinique, ce n’est pas à l’État « de payer pour nos gaffes ». 62 Actualités Bientôt 900 entrées en médecine par an ? C ’est le vœu du ministre Yves Bolduc, avec priorité à la formation de médecins de famille. Même l’Université McGill s’y met. 14 le dr latronche en première ligne Critique & pratique Syndrome du côlon irritable : pas de solution miracle, mais des approches thérapeutiques intéressantes et facilement accessibles ! 46 par Sylvie Dodin AVAPRO est indiqué dans le traitement de l’hypertension essentielle. AVAPRO est également indiqué dans le traitement des patients hypertendus souffrant de diabète de type 2 et de néphropathie afi n de ralentir l’évolution de la néphropathie, mesurée par la réduction de la microalbuminurie et la multiplication par deux des concentrations initiales de créatinine sérique. AVAPRO peut être administré en monothérapie ou en association avec un diurétique thiazidique. On n’a pas établi l’innocuité et l’efficacité d’un traitement concomitant par un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. AVALIDE est indiqué dans le traitement de l’hypertension essentielle lorsqu’un traitement d’association est approprié. AVALIDE est également indiqué dans le traitement initial de l’hypertension essentielle grave (TAD en position assise ≥ 110 mm Hg) chez les patients pour qui les bienfaits d’une réduction rapide de la TA surpassent le risque associé à l’amorce d’un traitement d’association. AVALIDE n’est pas indiqué dans le traitement initial de l’hypertension essentielle de légère à modérée . Les monographies sont fournies sur demande au 1 866-INFO BMS (1 866-463-6267), Bristol-Myers Squibb Canada, 2365, Côte-de-Liesse, Saint-Laurent (Québec) H4N 2M7. Bloqueur des récepteurs AT1 de l’angiotensine II Bloqueur des récepteurs AT1 de l’angiotensine II et diurétique 37258 Avap/Aval Bootlug 10x2-F.indd 1 CDN.IRB.07.11.03F 16 06 2008 10:51:50 À VENIR DANS NOTRE PROCHAIN NUMÉRO... Code : N° de dossier : Format : Draft texte : Item : Infographiste : Envoi de publications canadiennes – ISSN 0229-9429 Convention de la poste-publication Nº 40070230 1200, avenue McGill College, bureau 800, Montréal (Québec) H3B 4G7 Avapro ® et Avalide ® Marques de commerce déposées de sanofi -aventis, co-promotion par sanofi -aventis Canada Inc. et Bristol-Myers Squibb Canada Co. AVAPRO-AVALIDE-37258-BLF 37258 10" x 2" Bootlug Eric Cancer du sein : 2000 tests négatifs à reprendre N° d’épreuve 1 Production Service à la clientèle Directeur artistique Client Rédacteur Studio médecines alternatives et produits naturels Dossier par Isabelle Girard et Christian Leduc Les médecines alternatives et complémentaires ont la cote. De nombreux patients n’hésitent pas à consulter en acupuncture, en ostéopathie, en homéopathie ou en naturopathie. Si ces approches sont généralement reconnues, les médecins ne sont pas libres de les recommander parce qu’ils risquent de travailler dans l’illégalité. Cependant, une poignée d’entre eux choisissent d’embrasser une vision intégrée de la santé et collaborent avec d’autres professionnels, en marge de la médecine orthodoxe. Médecines alternatives et complémentaires Incursion dans l’univers Des tapis orientaux et des sculptures bouddhistes, des minéraux exposés partout et du thé vert offert dans de petits verres japonais..., on croirait entrer dans un spa au cœur de Laval. S i les clients peuvent s’offrir un massage ou une séance de sauna à infrarouge, personne, toutefois, ne se promène en peignoir et en sandales. La Clinique Santé Asclépius, propriété du Dr Gaétan Brouillard, est une clinique médicale privée intégrant des approches complémentaires. Une jeune femme d’une trentaine d’années consulte le Dr Brouillard. Ses diarrhées ont cessé depuis qu’elle prend les probiotiques recommandés le mois précédent. Elle souffre encore d’un syndrome prémenstruel. Le Dr Brouillard trempe la plume dans l’encrier et écrit « EstroFactor » sur l’ordonnance. Ce complexe de phytœstrogènes, de vitamines, d’acide folique, de curcuma et de renouée japonaise « favorise une meilleure régulation hormonale », avance-t-il. La jeune femme pourra se procurer le produit auprès d’Éliane, la naturopathe qui travaille dans la clinique. La patiente suivante entre dans le cabinet le sourire aux lèvres. « La douleur au ventre a disparu. Et maintenant, je dors mieux, alors que je ne dormais plus depuis quatre ans », lance-t-elle. « Un côlon irritable traité par des probiotiques et un produit à base de mélatonine et de caséine pour favoriser le sommeil », détaille le Dr Brouillard. La clientèle du Dr Brouillard est surtout constituée de malades chroniques. « En Amérique du Nord, 75 % des gens souffrent de maladies chroniques. On traite beaucoup en fonction des symptômes. On donne des “ anti ” de toutes sortes, mais on ne règle pas le problème de fond. » Formé en acupuncture et en ostéopathie, l’omnipraticien s’intéresse à la médecine fonctionnelle intégrant des approches complémentaires depuis une vingtaine d’années. La clinique offre la possibilité de consulter en physiothérapie, ostéopathie, naturopathie, kinésithérapie, homéopathie, acupuncture et hypnothérapie, entre autres. « Habituellement, nous travaillons en équipe. Quand c’est possible, je préfère ne pas être le premier intervenant parce qu’on mise sur la prévention. C’est ce qu’on appelle la “ first line therapy ”, car l’on agit sur le mode de vie. Pour les gens atteints de syndrome métabolique, de diabète, d’arthrite ou d’arthrose, une meilleure nutrition, de l’exercice et la gestion du stress peuvent avoir un effet révolutionnaire. » Une première visite coûte 250 $ et inclut un bilan complet avec la naturopathe ou l’infirmière. Il faut ajouter les frais des analyses sanguines et les consultations individuelles avec des thérapeutes complémentaires. Des outils fiables Faut-il faire confiance à ces approches complémentaires ? Oui, estime le Dr Brouillard. L’acupuncture, l’ostéopathie, l’homéopathie et la naturopathie ont fait leurs preuves et sont reconnues depuis très longtemps ailleurs. « Je reviens d’Allemagne où 60 % des 18 | L’actualité médicale | 17 juin 2009 de la médecine naturelle La loi freine l’ouverture des médecins à l’égard des approches complémentaires Les médecins frayant avec les approches complémentaires marchent sur la pointe des pieds. Le syndic du Collège des médecins, le Dr François Gauthier, rappelle que, selon les articles 48, 49 et 50 du Code de déontologie, « un médecin ne doit prescrire un traitement ou une technique que si c’est d’une efficacité reconnue ». Cela n’empêche pas un patient d’accéder à un traitement non reconnu. Le médecin doit respecter son droit. Photos : Isabelle Girard L La Clinique Santé Asclépius, à Laval. « J’ai comme principe gouverneur de toujours commencer par une intervention offrant le moins d’effets secondaires possible. » spécialistes et 80 % des généralistes utilisent l’homéopathie. C’est une curieuse médecine dont le mécanisme d’action n’est pas clair. Mais les résultats le sont. » À Montréal, le Dr François-Guy Doré opère lui aussi une clinique multidisciplinaire intégrée en santé. Le Québec est très en retard en médecines complémentaires, dit-il. « Il est important de ne pas faire de la médecine une religion dogmatique qui possède toute la vérité. Aucune approche ne possède toute la vérité », dit-il. Se fier aux outils qui ont surmonté l’épreuve du temps, cultiver un esprit curieux tout en gar- Le Dr Gaétan Brouillard examinant une patiente. dant son sens critique, voilà ce qu’il faut faire, croit le Dr Doré. « J’ai comme principe gouverneur de toujours commencer par une intervention offrant le moins d’effets secondaires possible. Si ce n’est pas suffisant, je sors un plus gros canon. N’oublions pas que les médicaments engendrent des effets secondaires qu’il faut gérer par la suite », dit-il. Retour à la Clinique Santé Ascéplius, à Laval. Une dernière patiente attend le Dr Brouillard après son traitement en acupuncture. Avant de partir, il m’offre un verre de potion vitaminée à la mangue. I.G. es médecines alternatives les plus populaires et qui sont remboursées par plusieurs régimes d’assurance santé complémentaires, comme l’acupuncture, l’ostéopathie, l’homéopathie et la naturopathie, sont-elles assimilées à des « traitements non reconnus » ? L’acupuncture est reconnue officiellement au Québec depuis 1994. Les naturopathes sont considérés par le Collège comme des vendeurs de produits. Ils ne posent pas de diagnostic. Quant aux homéopathes, ostéopathes et autres « pathes », « il faut être extrêmement prudent avant de les recommander à un patient », affirme le syndic du Collège. L’article 31 de la Loi médicale du Québec réserve le diagnostic et le traitement aux seuls médecins. Les autres professionnels de la santé posant des actes réservés risquent une accusation d’exercice illégal de la médecine. Un médecin pourrait-il être sanctionné parce qu’il a prescrit des granules homéopathiques ? « Théoriquement oui. Mais, dans la mesure où cela ne nuit pas et qu’il n’y a aucune solution de rechange, c’est toléré », dit-il. Le syndic du Collège des médecins recommande aux médecins ayant des « affinités pour les ap- proches alternatives » de se tenir loin de l’aspect commercial. « S’ils deviennent pourvoyeurs, ils sont en conflit d’intérêts », indique le Dr Gauthier. Les poursuites de médecins favorables aux médecines alternatives sont rares. Une recherche du Collège dénombre seulement 45 % des Québécois ont expérimenté des thérapies alternatives, selon une enquête du ministère de la Santé menée en 1992. La grande majorité de la population serait favorable à la législation de ces thérapies. quatre jugements contre des médecins pour prescription ou administration d’une thérapie non reconnue de 1993 à 1997. Il n’y a eu aucune poursuite depuis. Le Collège ferme les yeux sur certaines pratiques. Mais la Loi médicale du Québec constitue un Suite à la page 20 17 juin 2009 | L’actualité médicale | 19 médecines alternatives et produits naturels Dossier Des thérapeutes bataillent pour leur reconnaissance Il est difficile de distinguer les professionnels des charlatans en matière de médecines alternatives et complémentaires. L ’acupuncture est une approche médicale reconnue au Québec depuis 1994. L’Ordre des acupuncteurs compte près de 700 membres. Les acupuncteurs reconnus ont suivi une formation de 1500 heures. L’Organisation mondiale de la santé a documenté les affections pour lesquelles l’acupuncture s’avère efficace. Les autres principales approches que sont l’homéopathie, l’ostéopathie et la naturopathie ne sont pas reconnues légalement au Québec. Plusieurs organismes militent pour l’encadrement légal de ces médecines alternatives. Mais l’Office des professions du Québec re- chigne à créer de nouveaux ordres professionnels. Seule l’ostéopathie est à l’étude en ce moment, indique la porte-parole de l’Office, Carole Rocheleau. « En ce qui concerne l’homéopathie et la naturopathie, on pense que ces deux approches ne comportent pas un risque majeur pour la santé qui nécessiterait une réglementation. » L’Office est plutôt favorable au déploiement d’une in- Les associations les plus crédibles au Québec Acupuncture Ordre des acupuncteurs du Québec Homéopathie Syndicat professionnel des homéopathes du Québec (SPHQ) Ostéopathie Environ 800 ostéopathes sont membres du Registre des ostéopathes du Québec (ROC) ou de l’Association des ostéopathes du Québec (ADOQ). Ces deux regroupements adhèrent à des normes internationales dans le domaine. Naturopathie Environ 2000 personnes utilisent les appellations « naturopathe » ou « naturothérapeute ». L’Association des naturopathes agréés du Québec (ANAQ) compte 190 membres. Deux écoles offrent un programme répondant aux exigences de l’ANAQ : l’Institut de recherche Robert en sciences naturopathiques (IRRSN) et l’École d’enseignement supérieur de naturopathie du Québec (ESSNQ). terdisciplinarité entre les médecines traditionnelles et les autres. « Nous voyons cela comme une garantie de compétence pour les soins apportés. Et il n’est pas nécessaire de réglementer quand les associations peuvent faire le travail », note Mme Rocheleau. I.G. Suite de la page 19 frein à l’ouverture des médecins aux approches complémentaires. C’est l’avis du Dr François-Guy Doré, propriétaire de la Clinique multidisciplinaire en approche intégrée CIS à Montréal. « Je suis persuadé que des médecins seraient intéressés à intégrer de nouveaux outils, mais ils ont peur des réprimandes. Ces approches ne sont pas bien encadrées et les médecins ne sont pas protégés. » « Je suis persuadé que des médecins seraient intéressés à intégrer de nouveaux outils, mais ils ont peur des réprimandes. » La Colombie-Britannique, l’Alberta, le Manitoba et l’Ontario ont modifié leur loi médicale. Dans ces provinces, un médecin ne peut être poursuivi pour avoir favorisé d’autres approches, à moins qu’il ne soit démontré que lesdites approches sont plus dangereuses que l’approche classique. Le Collège a le fardeau de la preuve. Il y a 10 ans, le Dr Jean Drouin avait ouvert une clinique médicale à Québec favorisant les approches complémentaires. « J’ai eu une inspection du Collège et on m’a dit clairement : “Si tu continues, tu vas avoir du trouble”. » Il a fermé boutique et s’est adjoint l’avocat Jean Roy pour militer en faveur d’une modification de la Loi médicale, à l’image de la loi 2 de l’Ontario adoptée en 2000. Les pressions sur le gouvernement n’ont pas porté leurs fruits. Mais le combat n’est pas perdu, assure le Dr Drouin. « Nous n’avons pas les coudées franches. Les gens pensent avoir accès aux médecines complémentaires. En réalité, le médecin et le pharmacien ne peuvent pas prescrire et le patient est laissé à lui-même », conclut-il. I.G. 20 | L’actualité médicale | 17 juin 2009 Quatre grandes approches thérapeutiques tamment les passages à travers le revêtement cutané ou muqueux. Parmi les principaux outils thérapeutiques de la naturopathie, mentionnons entre autres la phytothérapie, la nutrition, l’homéopathie, l’acupuncture, les manipulations physiques et les techniques de gestion du stress. Ostéopathie Homéopathie L’homéopathie est une technique thérapeutique créée à la fin du du 18e siècle par le médecin allemand Samuel Hahnemann. Plus de deux siècles après sa création, l’homéopathie est toujours un sujet aussi controversé au sein de la communauté scientifique. L’homéopathie repose essentiellement sur la « loi » de la similitude, un principe qui allègue qu’une substance qui provoque des symptômes chez une personne en bonne santé peut guérir une personne malade qui présente les mêmes symptômes. L’autre élément charnière de l’homéopathie est le procédé des hautes dilutions qui stipule que plus une molécule est diluée dans de l’eau ou de l’alcool, avec des secousses entre chaque dilution, plus son potentiel curatif est accru. Selon les homéopathes, les produits homéopathiques agissent en quelque sorte comme un vaccin : un produit toxique hautement dilué peut aider l’organisme de leurs patients à mieux lutter contre la maladie. Naturopathie La naturopathie est une catégorie thérapeutique assez large qui mise principalement sur la stimulation des mécanismes naturels d’autoguérison du corps. Plutôt que d’éliminer les symptômes ou de s’attaquer aux agents pathogènes, les naturopathes cherchent à activer, à nourrir et à renforcer les mécanismes naturels d’autoguérison de leurs patients. Les naturopathes tentent de guérir leurs patients de la façon la plus douce possible en évitant no- L’ostéopathie est une « médecine manuelle » fondée dans les années 1870 par le médecin américain Andrew Taylor Still. L’ostéopathie procède à l’évaluation du patient d’un point de vue mécanique, fonctionnel et postural. L’ostéopathe palpe le corps du patient pour déceler les tensions ou les déséquilibres qui causent les malaises ou les maladies. Il fait L’Organisation mondiale de la santé publiera bientôt des normes internationales sur les mac. En Occident, le concept d’approche intégrée en santé fait la promotion d’une médecine plurielle utilisant les méthodes traditionnelles éprouvées. ensuite des manipulations pour rétablir la mobilité des différentes structures du corps. Cette approche globale vise à trouver la cause des déséquilibres par l’analyse des systèmes musculosquelettique, viscéral, fascial, membraneux, crânien, liquidien, neuroendocrinien et émotionnel. Acupuncture L’acupuncture est une méthode traditionnelle chinoise dont le but est d’améliorer la santé ou de soulager la douleur. Axée sur une approche énergétique, l’acupuncture agit sur le Qi, c’est-à-dire l’énergie qui circule dans le corps par la voie des méridiens. Des aiguilles insérées à la surface de la peau permettent de stimuler des points spécifiques pour régulariser le Qi et ainsi d’avoir un effet bénéfique sur les fonctions physiologiques et organiques correspondantes. L’acupuncteur peut aussi procéder au traitement énergétique d’une personne en utilisant la chaleur, les pressions, le courant électrique ou les rayons lumineux sur ces mêmes points d’acupuncture. L’acupuncture est reconnue légalement au Québec depuis 1994. I.G. et C.L. 17 juin 2009 | L’actualité médicale | 21 médecines alternatives et produits naturels Dossier Le top 10 des produits de santé naturels Voici une compilation des produits de santé naturels les plus populaires et les plus intéressants selon des experts consultés par L’actualité médicale et L’actualité pharmaceutique. Glucosamine et chondroïtine Aident à soulager les douleurs articulaires associées à l’arthrose, protègent contre la détérioration du cartilage et contribuent au maintien d’articulations saines. Mise en garde : peuvent faire fluctuer le taux de sucre sanguin chez le diabétique. Prudence en cas d’allergie aux fruits de mer. Probiotiques Fournissent des micro-organismes vivants qui font partie d’une flore intestinale naturelle en bonne santé. L’utilisation d’une souche de bactérie et de levure spécifique est importante selon l’affection à traiter. Calcium Aide au maintien des os et des dents. En association avec un apport suffisant en vitamine D, une alimentation saine et la pratique régulière d’une activité physique, le calcium peut réduire le risque d’ostéoporose. Les citrates, lactates, gluconates et malates de calcium sont les plus faciles à assimiler. Échinacée Enzymes Les enzymes digestives décomposent la nourriture en aliments et sont essentielles pour maîtriser l’inflammation. Elles optimisent la digestion, favorisent la réduction des allergies et des intolérances alimentaires. Millepertuis Échinacée Prévention des rhumes et de la grippe. Efficace si utilisée à fortes doses rapprochées dès les pre- métaboliser les graisses et à réduire les douleurs arthritiques et rhumatismales. Millepertuis Oméga-3 Oméga-3 Acides gras polyinsaturés se trouvant principalement dans l’huile de poisson. Les produits fournissant de l’AEP et de l’ADH améliorent la santé cognitive et la mémoire. Réduisent l’inflammation vasculaire et soulagent la douleur causée par l’arthrite rhumatoïde. miers symptômes. Mise en garde : interactions avec la cortisone et les antinéoplasiques. Collagène hydrolysé Liant de l’ensemble des tissus conjonctifs, le collagène sert à entretenir l’élasticité de la peau, à Multivitamine Reconnu pour le traitement de la dépression légère à modérée. N’entraîne pas d’accoutumance ni d’effets secondaires. Mise en garde : contre-indiqué s’il est associé à plusieurs médicaments, dont les antidépresseurs sérotoninergiques. Réduit l’efficacité des contraceptifs oraux. Vitamine D3 La vitamine « soleil » est utilisée en prévention du traitement de l’ostéoporose, des maladies autoimmunes, comme la sclérose en plaques et l’arthrite rhumatoïde. On reconnaît de plus en plus ses avantages dans la prévention et le traitement de certains cancers et des humeurs dépressives saisonnières, entre autres. Nos besoins seraient sous-évalués. Multivitamine L’alimentation étant souvent déficiente, des carences en vitamines et en minéraux essentiels sont inévitables. Les études montrent de plus en plus les bienfaits d’une nutrition appropriée et des suppléments. I.G. 17 juin 2009 | L’actualité médicale | 23 médecines alternatives et produits naturels Dossier Produits de santé naturels et homéopathiques Difficile pour les professionnels de la santé de s’y retrouver Michel Groleau n’a rien à voir avec l’image que certains pourraient se faire d’un homéopathe. Vêtu d’un sarrau, d’une chemise et d’une cravate immaculés, le pharmacien reçoit chaque jour plusieurs dizaines de patients dans sa pharmacie de Québec, où il ne vend que des produits de santé naturels et des produits homéopathiques. « Durant les premières années où j’exercais, j’étais ce que l’on pourrait appeler un « pur et dur » de la pharmacie chimique, dit Michel Groleau. Ce n’est qu’après les années 1980 que je me suis intéressé à d’autres méthodes. » Q u’est-ce qui a pu amener ce « pur et dur » à troquer les statines contre des produits naturels, comme l’aubépine ? « Je crois que la première qualité d’un scientifique, c’est l’observation, répond-il. Ce qui m’a intéressé dans les produits de santé naturels et les produits homéopathiques, ce sont les résultats qu’obtenaient certains de mes patients sans avoir recours à la pharmacie conventionnelle. » Michel Groleau donne en exemple le cas d’un bébé qui souffrait d’un intense problème d’eczéma. Tous les médicaments pharmacologiques avaient été essayés pour guérir le poupon, sans succès. Un jour, la mère de l’enfant s’est présentée à la pharmacie et Michel Groleau a constaté que le bébé n’avait plus de lésions cutanées. « Elle m’a dit qu’elle avait consulté un homéopathe de Montréal et que l’enfant était complètement guéri après 10 jours de traitement, raconte-t-il. Cela a été un réveil brutal pour moi. Dans le cas d’un bébé de cet âge, on ne peut pas parler d’un effet placebo. Après d’autres cas similaires, je me suis dit : " Il y a quelque chose que l’on ne m’a pas enseigné ! "» À la recherche de réponses, Michel Groleau s’est inscrit à un séminaire de trois jours sur l’homéopathie. « Avec le recul, je peux dire que j’y suis allé pour me prouver que je devais être contre cette méthode ! souligne le pharmacien. Le médecin qui faisait la présentation disait des choses qui ne font aucun sens pour un pharmacien. Cela m’avait franchement choqué, mais je me suis dit que je ne devais pas avoir d’œillères. » Lors de cette formation, Michel Groleau a appris à faire quelques recettes homéopathiques simples, dont l’emploi de Vaccinotoxinum, de Rhus toxicodendron et d’Apis mellifica dans les cas de feux sauvages. Lorsqu’un médicament chimique ne fonctionnait pas pour un patient de sa pharmacie, il lui proposait l’un de ces remèdes. Constatant le succès de certaines concoctions, le pharmacien s’est ensuite inscrit à une formation de trois ans et demi à l’Institut des thérapeutiques naturelles pour en ap- 24 | L’actualité médicale | 17 juin 2009 prendre davantage sur l’homéopathie. « Évidemment, c’est un problème que les formations en homéopathie ne soient pas reconnues par le gouvernement du Québec, avance-t-il. La formation que j’ai suivie était sérieuse puisqu’elle était destinée exclusivement aux professionnels de la santé, mais ce n’est pas toujours le cas. » En 1992, Michel Groleau et son associé Clermont Martineau ont inauguré leur pharmacie consacrée entièrement à la vente de produits de santé naturels et de produits homéopathiques. En un peu plus de 16 ans, plus de 30 000 dossiers patients ont été ouverts, mentionne-t-il. Il est aujourd’hui le seul pharmacien propriétaire, mais il reçoit l’aide d’un confrère, Jacques Beaudoin. Selon Michel Groleau, les patients apprécient le fait qu’étant pharmacien il est bien placé pour s’assurer que certains produits ne causent pas d’interactions médicamenteuses indésirables. Comme les produits de santé naturels et les produits homéopathiques ne sont pas remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec, les revenus de la pharmacie proviennent en grande partie de la vente de produits et des honoraires de consultation. Comment déterminer un bon produit ? Devant les 40 000 PSN en vente sur le marché canadien, bien des médecins et des pharmaciens sont Photo : Christian Leduc Michel Groleau mal à l’aise quand il s’agit de départager les bons produits de ceux qui sont inefficaces. Dans le cas des pharmaciens, plusieurs d’entre eux ont donc confié la sélection des PSN vendus dans leurs La position des ordres professionnels sur les PSN Conscients de la popularité des PSN auprès du public, le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens ont publié en 2004 un guide pour sensibiliser les médecins et les pharmaciens aux interactions des produits naturels avec les médicaments. Les deux ordres adoptent une approche de neutralité envers ces produits. pharmacies, à leur bannière, et préfèrent se concentrer sur la distribution des médicaments chimiques. Au contraire, Michel Groleau fait lui-même le choix des produits qui se retrouvent sur les tablettes de sa pharmacie. Durant les années 1990, le pharmacien se déplaçait d’ailleurs régulièrement chez les fabricants de PSN et de produits homéopathiques afin de s’assurer qu’ils respectaient ses critères de sélection. L’entrée en vigueur, en 2004, du Règlement fédéral sur les produits de santé naturels encadrant la vente, la fabrication, l’emballage, l’étiquetage, l’importation, la distribution et l’entreposage des PSN représente une excellente nouvelle pour Michel Groleau. En vertu de ce règlement, il sera obligatoire pour les fabricants de PSN de fournir les renseignements nécessaires sur leurs produits afin de détenir d’ici la fin du mois de mars 2010 une licence de mise en marché délivrée par Santé Canada. Cela facilite la tâche des pharmaciens que de déterminer les fabricants en lesquels ils peuvent avoir confiance. Michel Groleau craint toutefois que la réglementation soit trop ambitieuse compte tenu du nombre faramineux de produits sur le marché. Seulement 11 000 parmi les 40 000 PSN sur le marché ont jusqu’à présent été homologués par Santé Canada, 22 000 sont en évaluation et 8000 produits ne devraient déjà plus se trouver sur les tablettes. Du côté des produits homéopathiques, 10 000 d’entre eux ont obtenu un DIN (Identification numérique de drogue) et la moitié, un NPN (Numéro de produit naturel). « J’espère que le gouvernement mettra en place tous les contrôles nécessaires afin que la réglemen- tation soit respectée, souligne Michel Groleau. D’un autre côté, je souhaite que le gouvernement fasse preuve d’une certaine ouverture dans l’application du règlement, car ce ne sont pas tous les fabricants qui peuvent produire des études à double insu. » Des professionnels mal préparés Michel Groleau espère également qu’il y aura une meilleure formation des professionnels de la santé en matière de produits de santé naturels et homéopathiques. « Les universités doivent se mettre au diapason de la population, dit-il. Ce marché est actuellement délaissé par les professionnels de la santé. C’est une erreur puisqu’ils risquent de ne plus être considérés comme les experts dans ce domaine. » « Comme la formation est déficiente, il appartient aux professionnels de faire les efforts nécessaires afin d’en savoir davantage sur les PSN pour mieux conseiller Suite à la page 26 Le marché des PSN au Québec et au Canada L ’intérêt des Québécois envers les produits de santé naturels semble être plus faible que chez les autres Canadiens, si l’on se fie aux données de la Direction de la santé et des biotechnologies du Québec (DSBQ), une agence relevant du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation. Datant de 2002, les données colligées par la DSBQ ne sont pas des plus récentes, mais servent encore de seul point de référence au gouvernement du Québec. Elles montrent que les Québécois ont acheté cette année-là pour 300 millions $ de produits de santé naturels. Cela représentait 17 % des ventes de ces produits au Canada, qui étaient alors de 1,7 milliard $. Selon la DSBQ, les Ontariens semblaient plus friands de ces produits que les Québécois puisqu’ils en avaient acheté pour 680 millions $ en 2002, ce qui représentait 40 % des ventes au pays. Dans son rapport, la DSBQ avançait que les ventes plus élevées dans cette province s’expliquaient en partie par le revenu moyen plus élevé des Ontariens. Or, avec la crise économique actuelle, qui affecte davantage l’Ontario que le Québec, il est difficile de savoir si ces données sont encore exactes. En 2002, les PSN les plus vendus au Canada étaient les vitamines (33 %), les herbes médicinales (25 %), les produits de soins personnels (22 %) et les suppléments sportifs (20 %). Selon un sondage Ipsos Reed réalisé pour le compte de Santé Canada en 2005, 76 % des Canadiens ont acheté des produits de santé naturels en 2005. C.L. 17 juin 2009 | L’actualité médicale | 25 médecines alternatives et produits naturels Dossier Des produits naturels vendus dans des cliniques médicales U Suite de la page 25 leurs patients », poursuit de son côté Jean-Yves Dionne, pharmacien consultant spécialisé dans les PSN. On trouve aujourd’hui de plus en plus d’études très crédibles sur les PSN publiées par des centres de recherche ou d’autres organismes, souligne-t-il. Le pharmacien mentionne notamment les sites Internet de PasseportSanté, de Consumer Lab, de la Natural Medicines Comprehensive Database et du Natural Standard (voir les références). Trop d’informations ? Jean-Louis Brazier, professeur spécialisé dans les produits de santé naturels à la faculté de pharmacie de l’Université de Mont­ réal, estime que le problème ne réside pas tant dans le manque de cours sur les produits eux-mêmes que dans la formation inadéquate des professionnels de la santé à qui il est difficile de départager l’information pertinente de celle qui ne l’est pas. « Il y a présentement une sur­ abondance d’informations disponibles sur les PSN, explique-t-il. Les professionnels de la santé et les consommateurs éprouvent de la difficulté à s’y retrouver. Par exemple, il y a beaucoup de résultats tirés d’études pharmacologiques, mais s’il n’y a pas d’études cliniques qui viennent les soutenir, comment pouvons-nous affirmer qu’un produit est réellement efficace ? » Jean-Louis Brazier s’inquiète également des nombreuses zones grises qui subsistent autour de la vente des PSN. « Lorsque j’achète 500 mg d’acétaminophène, je sais exactement ce que contient le comprimé, explique-t-il. Mais qu’en est-il de 250 mg d’extraits d’échinacée ? Avons-nous pris la plante ou sa racine ? Quelle est la variété d’échinacée employée ? Quel était l’âge de la plante lors de la cueillette ? Le règlement ne va pas assez loin dans ce sens. » Devant cette situation, JeanLouis Brazier estime que le malaise de certains professionnels de la PasseportSanté : www.passeportsante.net Consumer Lab : www.consumerlab.com/ c Natural Medicines Comprehensive Database : www.naturaldatabase.com c Natural Standard : www.naturalstandard.com c Règlement sur les PSN de Santé Canada : www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/prodnatur/ index-fra.php c Liste des PSN homologués par Santé Canada : www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/ prodnatur/applications/licen-prod/ lnhpd-bdpsnh-fra.php c c 26 | L’actualité médicale | 17 juin 2009 santé face aux PSN est tout à fait légitime. « Cela ne veut pas dire que les pharmaciens ne doivent pas en vendre, mais il faut cependant qu’ils soient extrêmement vigilants, poursuit-il. Parmi les produits vendus dans les pharmacies, il y en a plusieurs qui ne devraient tout simplement pas s’y retrouver. » Quant aux produits homéopathiques, cela devrait relever d’un autre règlement, car les paradigmes de soins sont complètement différents, conclut-il. C.L. n médecin ne peut pas vendre un produit identifié comme ayant un intérêt pour la santé. L’article 76 du Code de déontologie des médecins est clair. Mais la vente de produits naturels dans des cliniques multidisciplinaires représente une zone grise. Le Collège des médecins a enquêté sur quelques cas et établi des balises pour garantir l’indépendance des médecins, témoigne le syndic François Gauthier. « Idéalement, les produits naturels ne devraient pas être accessibles dans la clinique. » Mais le Collège accepte qu’ils soient vendus par un naturopathe dans un local séparé pour s’assurer de la pleine liberté du patient à faire émettre l’ordonnance où il le veut. On peut acheter des produits naturels dans les cliniques des Drs Brouillard et Doré. À la Clinique CIS du Dr Doré, deux naturopathes tiennent une petite pharmacie de produits naturels. « Ils font leur propre affaire », assure le Dr Doré. Même chose pour la Clinique Santé Asclépius, à Laval. Le Dr Gaétan Brouillard ne cache pas son intérêt pour les produits de la compagnie Metagenics, vendus à sa clinique par la naturopathe. Il ne voit pas de conflit d’inté- rêts. « Je dis aux patients que j’ai un intérêt pour Metagenics et je leur propose ces produits, mais ils sont libres d’aller chercher un équivalent ailleurs », assure-t-il. « C’est vraiment la jungle dans les produits naturels en ce moment. Avant, je prescrivais une glucosamine, le patient revenait avec un produit qu’il avait acheté ailleurs et ça ne convenait pas. Je m’apercevais que je faisais une médecine aléatoire parce que je ne prescrivais pas les bons produits. En pharmaceutique, un organisme vérifie la qualité d’un générique. En médecine naturelle, on n’a rien de tel », constate le Dr Brouillard. I.G.