Le diagnostic de méniscose dégénérative doit être évoqué devant un patient venant consulter
pour des douleurs de la face interne du genou.
A l’interrogatoire, il n’y a pas de notion de traumatisme franc. Parfois le patient décrit une flexion
forcée, un banal mouvement de torsion, un travail inhabituel en position accroupie ou plus
prolongée qu’à l’ordinaire.
Les symptômes sont constitués par des douleurs localisées à la face interne du genou, sans
notion de blocage ou de dérangement interne. Elles sont aggravées par la montée des escaliers
ou la position accroupie. Il existe souvent une recrudescence nocturne traduisant une
composante inflammatoire, le patient appréhendant toute pression, même minime, sur la face
interne du genou (drap du lit).
Il peut exister un gonflement du genou survenant lors d’un effort qui n’est pas forcément intense.
L’examen clinique ne présente aucune caractéristique et retrouve : une douleur à la pression de
l’interligne interne, un épanchement d’importance variable, une mobilité généralement normale
parfois douloureuse en flexion ou en extension forcées, un signe de Mac Murray positif. Il est
nécessaire de faire un examen programmé complet de ce genou et en particulier de vérifier l’état
du pivot central.
La réalisation de clichés radiographiques des deux genoux doit être systématique, un cliché de
face en appui monopodal et en shuss, un cliché de profil en appui monopodal et une vue axiale
des rotules à 30° de flexion quadriceps décontracté seront réalisées.
Aucun signe d’arthrose n’est mis en évidence, tout au plus peut-on accepter une discrète
asymétrie de hauteur de l’interligne fémoro-tibial sur le cliché en shuss.
b) L’imagerie complémentaire
La réalisation d’une imagerie complémentaire peut être nécessaire (arthrographie ou IRM) si le
tableau est un peu atypique ou laisse planer un doute sur une éventuelle ostéonécrose aseptique
chez un patient de plus de 60 ans.
La classification IRM de STOLLER en 4 grades rapporte d’abord des lésions intra-méniscales
puis des lésions transfixantes du ménisque.
c) Les aspects thérapeutiques
Si l’attitude thérapeutique face à une lésion méniscale traumatique ou fans le cadre d’une rupture
du LCA est assez consensuel, il n’en est pas de même en présence d’une méniscose
dégénérative.
Le traitement médical semble souhaitable en première intention, avec la prise d’antalgiques et
surtout d’AINS. En cas de non amélioration, la réalisation d’une ou deux injections de corticoïdes
retard en intra-aticulaire donne souvent d’excellents résultats. Certains préconisent de les faire
dans le mur méniscal interne, mais aucune supériorité par rapport à la voie intra-articulaire n’a
été prouvée. En outre l’injection dans les parties molles (mur méniscal) peut être suivie de
réactions très douloureuses.
En cas de non amélioration après 3 à 4 mois, il faut savoir proposer une résection arthroscopique
sans trop attendre.
HEDE a réalisé cette étude sur 36 patients britanniques placés sur une liste d’attente pendant un
à deux ans en vue d’une méniscectomie arthroscopique. A l’issue de la période d’attente, 25%
étaient devenus asymptomatiques et 47% n’étaient que partiellement gênés. En définitive, 39%
des patients ont préféré ne pas se faire opérer.
Le traitement arthroscopique de ces lésions méniscales dégénératives donne entre 76 et 92% de
bons et très bons résultats (Pr DORFMANN.)
ROULOT avec un recul compris entre 4 et 9 ans, a revu 24 patients et a retrouvé un très bon
résultat fonctionnel dans 19 cas (79,2%).