Centre de Documentation et d’Information de la Raffinerie Tirlemontoise
L’alimentation
et le diabète
LE POINT SUR...
SOMMAIRE
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Un mot d’introduction
Bref rappel de quelques notions de base
Quel diabète?
Le rôle des hydrates de carbone et des lipides
Le contrôle de la glycémie
Les traitements
Diabète et alimentation
Hydrates de carbone, insuline et index glycémique
* Sucres naturels et sucres ajoutés
* Le repas complet
Régime classique et approche diététique nouvelle
Le risque d’hypoglycémie
Diabète et exercice physique
Vivre avec le diabète
Un mot d’introduction
On dénombre en Belgique quelque 200.000 personnes souffrant
ouvertement de diabète et l’on estime qu’un même nombre environ sont des
diabétiques qui s’ignorent. Ce chiffre est, hélas, en constante augmentation.
Autrefois...
Avant la découverte de l’insuline, le seul traitement recommandé aux
diabétiques consistait en un régime draconien frisant la famine (10 grammes
au maximum d’hydrates de carbone par jour!).
En 1921, grâce à l’insuline, le traitement du diabète fit un pas de géant et
les médecins, petit à petit, se montrèrent plus soucieux des véritables besoins
énergétiques de leurs malades, tout en limitant encore l’apport d’hydrates de
carbone surtout sous forme de sucres simples.
Dans les années 1950-60, de nombreuses études firent état d’une
augmentation importante de diabétiques souffrant d’artériosclérose, suite à
l’absorption trop élevée de lipides susceptibles de compenser le manque
énergétique des hydrates de carbone. Aussi, dès 1971, l’American Diabetic
Association Committee on Food and Nutrition fit savoir qu’il n’y avait aucune
raison objective de limiter l’apport d’hydrates de carbone complexes dans le
régime d’une personne diabétique.
Aujourd’hui...
En 1989, la British Diabetic Association estimait que “si l’interdiction
totale du sucre de table, le saccharose, était encore considérée par l’ensemble du
corps médical comme l’un des traitements spécifiques du diabète, cette
démarche lui paraissait d’autant plus illogique que ces mêmes praticiens
encourageaient la prescription de fructose et de lactose comme sucres de
remplacement, voire de polysaccharides dissociés tels qu’on les trouve dans la
purée de pommes de terre par exemple”.
Depuis, des études approfondies, qu’elles viennent de centres spécialisés ou
d’universités, en Grande Bretagne, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas ou
de la FDA aux USA, toutes démontrent clairement que certains hydrates de
carbone complexes (pain, céréales, pommes de terre) peuvent augmenter le
taux de glucose sanguin aussi rapidement, si pas plus, et dans les mêmes
proportions qu’une quantité équivalente de glucose ou de saccharose. Rien ne
s’oppose donc à ce que les diabétiques prennent des hydrates de carbone et
même du saccharose, en quantité modérée bien sûr et en respectant l’équilibre
entre aliments à index glycémique faible et à index glycémique élevé, ainsi que
la présence au menu d’aliments riches en fibres.
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75 ans après la découverte
de l’insuline, les spécialistes
sont convaincus que leur
patient diabétique peut
sans danger bénéficier d’un
régime alimentaire normal
et équilibré, semblable à
celui qui est recommandé à
l’ensemble de la population.
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BREF RAPPEL DE QUELQUES
NOTIONS DE BASE...
Quel diabète ?
Maladie très ancienne, on en trouve
la description, déjà remarquablement
précise, dans un manuscrit égyptien, le
Papyrus Ebers, datant de 1500 avant J.C.
Les Anciens lui donnèrent le nom de
diabetus mellitus”, soit “fontaine” car
elle fait uriner abondamment, “de miel”
car les urines d’un diabétique dégagent
une odeur douceâtre.
Le diabète, plus précisément le diabète
sucré, est une maladie due à une défi-
cience du métabolisme hydrocarboné
lié soit à un déficit d’insuline, soit à une
résistance anormale de l’organisme à
cette hormone, ce qui entraîne une accu-
mulation de glucose dans les tissus. Des
troubles du métabolisme lipidique y sont
souvent associés.
On distingue deux types de diabète sucré.
• Avec le type I ou diabète insulino-
dépendant ou encore diabète maigre, les
cellules bêta du pancréas ne produisent
plus (ou presque plus) d’insuline.
Mortelle avant la découverte de l’insuline
comme médicament, la maladie est
aujourd’hui sous contrôle. Elle débute
généralement avant 30 ans: c’est pour-
quoi on l’appelle aussi diabète juvénile.
• Avec le diabète de type II ou non
insulino-dépendant, l’insuline normale-
ment sécrétée par le pancréas est mal uti-
lisée: on constate une résistance à son
action et/ou une anomalie de la sécrétion
elle-même. C’est le type le plus fréquent,
celui de la maturité, souvent lié à l’obésité.
Dans plus de 50% des cas, le père ou la
mère était aussi diabétique.
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Le rôle des glucides et des lipides
Les îlots de Langerhans produisent
deux hormones, l’insuline et le glucagon,
qui régularisent la quantité de glucose
qui passe dans le sang. On a cru pendant
longtemps que l’organisme digère plus
lentement les hydrates de carbone com-
plexes que les sucres simples, avec pour
conséquence une libération plus lente de
glucose dans le sang et un moindre
risque de glycémie élevée. La sécrétion
d’insuline requise pour la métabolisation
rapide des sucres simples et surtout du
saccharose serait donc plus importante
et, si le pancréas ne peut y faire face,
pourrait donner lieu à l’une ou l’autre
forme de diabète. En 1981, des chercheurs
anglais tel P. Collins, et américains tels
D. Jenkins et ses collaborateurs, met-
taient cette théorie en doute. Ils notaient
que, d’une part, l’effet des hydrates de
carbone complexes sur le taux de glucose
plasmatique était très variable: bien
moindre s’il avait pour origine un plat de
lentilles, par exemple, plutôt qu’une
quantité équivalente de pain. D’autre
part, que certains hydrates de carbone
complexes tels ceux que l’on retrouve
dans la purée de pommes de terre sont si
rapidement digérés qu’ils augmentent la
glycémie dans les mêmes proportions
qu’une dose équivalente de saccharose.
E.E. Blaak et W.H. Saris de l’univer-
sité du Limbourg à Maastricht ont, suite
à de nombreuses études récentes tant à
long qu’à court terme, confirmé ces
conclusions. A ce jour, aucune étude
épidémiologique de longue haleine ne
fait état d’un risque plus important de
diabète lié à l’absorption de tel ou tel
hydrate de carbone, qu’il soit simple ou
complexe.
C’est là également la conclusion du
professeur Slama du service de diabétologie
de l’Hôtel-Dieu à Paris, qui a comparé la
réponse de deux groupes de diabétiques,
les uns bien équilibrés, les autres mal
équilibrés, auxquels il a administré pen-
dant deux mois une ration équivalente
d’hydrates de carbone, soit sous forme de
d’hydrates de carbone complexes uni-
quement, soit sous forme mixte, sucres
complexes plus sucre simple. Qu’il s’agisse
de fructose, de saccharose ou d’amidon,
l’excursion glycémique de chaque diabé-
tique restait semblable, avec même une
courbe pain uniquement légèrement
supérieure aux deux autres, pain plus
sucre et pain plus miel.
Par ailleurs, dès les années 70, les
spécialistes américains avaient noté que
60 à 70% des diabétiques mouraient de
troubles cardiovasculaires contre 20 à
25% de la population non diabétique. Ils
ont attribué cette dramatique différence
aux régimes imposés à l’époque, régimes
pauvres en hydrates de carbone mais, en
compensation, riches en graisses saturées
et en cholestérol.
En fait, le diabète, maladie métabo-
lique, entraîne un dysfonctionnement de
l’échange entre glucides et lipides. Blaak
et Saris toujours ainsi que E.J. Close et
ses collaborateurs du département de
médecine clinique de l’université de
Leeds, en Grande-Bretagne, ont égale-
ment observé que si l’on calcule le
rapport entre la quantité d’énergie d’un
régime liée aux hydrates de carbone et
celle liée aux lipides, le fait d’augmenter
la dose de glucides simples aide forte-
ment à diminuer l’ingestion de lipides.
Il y a une relation inverse entre l’apport
d’hydrates de carbone et le BMI, ce qui
est particulièrement important pour les
patients obèses qui sont deux à trois fois
plus que d’autres sensibles au diabète et
aux complications cardio-vasculaires.
On sait aujourd’hui que la distinction
entre sucres simples et sucres complexes
dans l’étiologie du diabète sucré ne repose
sur aucune donnée solide.
Bien au contraire, selon le Professeur
Slama, “chaque sucre, chaque aliment sucré
est plus ou moins hyperglycémiant et plus il
est hyperglycémiant plus longtemps dure
l’hyperglycémie qu’il induit”.
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