Année 2009-2010 Mathématiques École des Mines de Douai — FI1A
c’est-à-dire que
∀n∈N∗,C
n2>0et
∞
X
n=1
C
n2= 1.
On doit donc avoir C>0et Cζ(2) = 1 (on remarque que la convergence de la série ne
pose pas de problème puisque c’est, à une constante près, la série de Riemann d’exposant
2), c’est-à-dire C=1
ζ(2) =6
π2.
Montrons maintenant que Xadmet une espérance, c’est-à-dire que la série numérique
X
n>1
un, où un= (−1)nn P (X= (−1)nn), converge. Explicitons :
un= (−1)nn6
π2
1
n2=6
π2
(−1)n
n.
La série Punest une série alternée vérifiant les hypothèses du critère des séries alternées,
à savoir que (−1)nun>0et que la suite (|un|)décroît vers 0.
Par conséquent, Punconverge, c’est-à-dire que E[X]existe.
(♠) Remarque
Ce point est en fait discutable. La plupart des auteurs requièrent l’intégrabilité au sens
de Lebesgue de la variable aléatoire X. Dans ce contexte, cela signifierait la convergence
absolue de la série Pun, qui n’est évidemment pas vérifiée ici.
L’inconvénient de la semi-convergence employée ici est qu’elle est liée à l’ordre dans
lequel la sommation des termes est effectuée. Si ϕest une bijection de N∗dans lui-
même (servant à «mélanger» les indices), la convergence de la série Punn’entraîne pas
nécessairement celle de la série Puϕ(n), sauf si la série Punest absolument convergente.
On dit qu’une telle série est commutativement convergente.
De ce point de vue, il peut effectivement paraître étrange, intuitivement parlant,
que l’existence de la moyenne est conditionnée par l’ordre qu’on a choisi pour énumérer
les valeurs possibles de X!
Calculons maintenant l’espérance de X:
E[X] =
∞
X
n=1
un=6
π2
∞
X
n=1
(−1)n
n.
On se souvient que la série entière X
n>1
(−1)n−1
nxna pour rayon de convergence 1et que
sa somme Sest donnée par
∀x∈]−1,1[, S(x) =
∞
X
n=1
(−1)n−1
nxn= ln(1 + x).
Montrons que cette formule reste encore valable pour x= 1, grâce à la proposition 18 du
chapitre 9 consacrée à l’étude d’un problème sur le cercle d’incertitude.
On sait, d’après ce qui précède, que la série entière précédente est convergente au
point z0= 1 ; la fonction somme Sde la série entière est donc bien définie sur ]−1,1].
D’après cette proposition 18 du chapitre 9, la fonction Sest continue sur cet intervalle,
et en particulier à gauche en 1:
∞
X
n=1
(−1)n−1
n=S(1) = lim
x→1−
S(x) = lim
x→1−
ln(1 + x) = ln 2.
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